Éphéméride du 14 juin
2004 : Restitution du Bosquet des Trois fontaines, à Versailles
1658 : Turenne remporte la Bataille des Dunes
En battant ainsi les Espagnols et l'armée du Prince de Condé, près de Dunkerque, le maréchal met fin à 24 ans de guerre entre la dynastie française des Bourbons et la dynastie espagnole des Habsbourgs.
La paix sera signée dans les Pyrénées en 1659 et Turenne obtiendra le titre exceptionnel de Maréchal général des camps et armées du roi en 1660.
C'est avec ce même Turenne que, par deux fois... "Ils ont traversé le Rhin, les fiers Dragons de Noailles" : voir l'Éphéméride du 12 Juin
Dans notre Album Drapeau des Régiments du Royaume de France, voir les deux photos de drapeau du Régiment de Turenne (devenu Régiment du Maine), le régiment d'Henri de La Tour d’Auvergne de Bouillon, vicomte de Turenne puis Maréchal de Turenne, Maréchal de camp le 21 juin 1635, Lieutenant général des armées du roi le 11 mars 1642, Maréchal de France le 16 mai 1643, Maréchal général des camps et armées du roi le 5 avril 1660; mort le 27 juillet 1675.
1791 : Adoption de la Loi Le Chapelier
Pour Charles Maurras, "L'histoire ouvrière du XIXème siècle n'est qu'une longue aspiration et une réaction ardente des personnes ouvrières, des volontés ouvrières, contre le régime d'isolement "individuel" imposé par la Révolution, maintenu par le bonapartisme et le libéralisme bourgeois successeurs du jacobinisme, non moins despote." (L'Action française, 7 juin 1920).
Loi Le Chapelier du 14 juin 1791.pdf
Elle s'inscrit dans la logique des Décrets du Baron d'Allardes, pris trois mois auparavant :
lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/2270738456.pdf
Caricature anonyme d'Isaac Le Chapelier
Légende : "Législateur de Biribi : toi qui portas les premières atteintes à la franchise de la presse, et châtras impitoyablement la Constitution, le signe de la réprobation est sur ton front, par-tout sur ton passage on te montrera du doigt, en disant : voici Chapelier, ce député breton, qui mit à ses pieds le bonnet de la liberté."
La bourgeoisie et la banque en profiteront !
Isaac Le Chapelier était franc-maçon (Loge "La Parfaite Union" de Rennes).
1830 : Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 kilomètres d'Alger
L'immense espace géographique - qui ne s'appelait pas encore "l'Algérie", mot inventé par la France en 1839 (voir l'Éphéméride du 14 octobre)... - est alors sous la souveraineté nominale de l'Empire Ottoman, et donc du sultan d'Istanbul, mais, dans les faits, le Dey d'Alger est dans une situation de quasi indépendance.
L'affaire du coup d'éventail au consul de France, qui expliquerait pourquoi Charles X envoya une expédition en 1830, n'est, en réalité, qu'une anecdote, ou un prétexte; elle ne doit pas faire oublier les véritables raisons profondes qui poussèrent à cette expédition :
1. La première est la persistance et la malfaisance de la piraterie barbaresque.
En 1198, avec l'accord du pape Innocent III, Jean de Matha (ci dessous) avait créé l'Ordre des Trinitaires (Ordre de la Très Sainte Trinité et de la Rédemption des Captifs), dont le but était de racheter les esclaves captifs des musulmans sur les côtes méditerranéennes, régulièrement razziées par les sarrasins, les bateaux quant à eux étant souvent capturés en mer pour fournir une main d'oeuvre à bas prix aux pays que l'on appelait alors de la barbarie (voir l'Éphéméride du 17 décembre).
La Méditerranée fut, ainsi, jusqu'au début du XIXème et à la conquête de l'Algérie par la France, une mer dangereuse : en 1789, l'Ordre avait racheté 600.000 prisonniers, esclaves des barbaresques (le plus célèbre d'entre eux étant Cervantès, resté cinq ans dans les geôles d'Alger)...
2. La deuxième raison est à chercher dans les problèmes intérieurs de la France elle-même.
Épuisée par les désordres révolutionnaires et par l'aventure napoléonienne, les puissances voisines - qui l'avaient vaincu en 1814 et 1815 - lui interdisaient de poursuivre vers le Rhin sa marche séculaire vers l'agrandissement, par la réunion successive de territoires lui permettant d'atteindre ses frontières naturelles.
Chateaubriand, alors ministre, poussa d'abord à une première intervention extérieure en Espagne - les "cent mille fils de Saint Louis" - pour appuyer Ferdinand VII contre les Libéraux. Comme elle n'inquiétait pas les puissances de l'Europe, et qu'elle allait même dans le sens et les vues de la Sainte Alliance, "on" nous laissa faire.
L'intervention en Afrique du Nord permettait de faire coup double : puisqu'il était impossible à la France de faire quoi que ce soit sur le territoire européen, en terme d'accroissement territorial, l'expédition permettait de contenter les acteurs économiques sur un dossier déjà ancien, mais jamais réglé, et de servir en quelque sorte d'exutoire à ceux qui rêvaient encore de gloire et de conquêtes...
"En sautant à terre les premiers, deux marins, emportés par leur courage, s'élancent vers le fort, et y arborent le pavillon du Roi : ce sont les nommés Sion, chef de grande hune de la frégate "La Thétis", et le nommé Brunon, matelot de première classe de la "Surveillante".
L'armée y installa le premier télégraphe "Chappe". Au point du jour, on a débarqué la première division, les autres ont suivi et on a emporté de front les batteries ennemies. Les jours suivants, nous avons été tourmentés par des escarmouches jusqu'à ce que nous nous soyons emparés du camp de l'agha des Janissaires avec tout ce qu'il contenait..."
Après le bombardement du Fort l'Empereur par l'artillerie française, le Dey capitula et l'armée occupa Alger (voir l'Éphéméride du 5 juillet). Dans un ordre du jour le 5 juillet 1830, le général de Bourmont déclara :
"Vingt-trois jours ont suffi pour la destruction d'un État dont l'existence fatiguait l'Europe depuis trois siècles".
En récompense, il fut fait pair de France le 16 juillet 1830.
À son ami et confident, l'écrivain Joseph Lotte, il écrit, à son retour :
Éphéméride du 15 juin
Joyaux de la Couronne de France, aujourd'hui exposés au Louvre
1530 : François Premier fonde la Collection des Joyaux de la Couronne
La "Côte de Bretagne", Spinelle rouge taillée en forme de dragon par Jacques Guay en 1750, Musée du Louvre
• Très brève histoire des Joyaux de la Couronne.pdf
Voir aussi l'Éphéméride du 11 janvier : La IIIème République vend les Joyaux de la Couronne
et/ou notre évocation du 12 février :
1594 : Naissance de Nicolas Poussin
L'été, ou Ruth et Booz
17emesiecle.free.fr/Poussin.php
1618 : Naissance de Nicolas-François Blondel
Nommé Directeur de l'Académie d'Architecture par Louis XIV, le 31 mars 1671, il se met immédiatement à concevoir la Porte Saint-Denis, qu'il bâtira en 1672, afin de célébrer les victoires du Roi sur le Rhin et dans sa guerre contre la Hollande.
Inspiré de l’Arc de Titus à Rome, le monument mesure 24,65 mètres de largeur, 25 mètres de hauteur, 5 mètres d'épaisseur. L'arcade a 15,35 mètres sous clef et 8 mètres d'ouverture : il est percé d'un grand arc et de deux petites portes (de 3,30 mètres sur 1,70) pratiquées dans les piédestaux accolés aux piédroits.
Les deux bas-reliefs sont de Michel Anguier et représentent :
• au Sud, le passage du Rhin et des figures allégoriques du Rhin et de la Hollande vaincus, sous les traits d'une femme affligée.
• au Nord, Louis XIV soumet la ville de Maastricht..
Dans la frise de l'entablement est inscrite en lettres de bronze la dédicace :
Ludovico magno, À Louis le Grand.
L'édification de la Porte Saint Denis est à rapprocher de la Porte Saint Martin (Éphéméride du 15 juillet) et, plus généralement, des travaux de démolition de l'enceinte de Louis XIII, créant le Cours Royal ou Nouveau Cours, à l'origine des Grands Boulevards (Éphéméride du 7 septembre)...
1693 : Discours de réception de la Bruyère à l'Académie française
Récemment élu, La Bruyère prononce un discours de réception polémique, qui ravive la Querelle des Anciens et des Modernes.
Celle-ci oppose depuis 1687 les Anciens, qui soutiennent que la littérature de l’Antiquité représente un ensemble de modèles insurpassables, et les Modernes, qui pensent que le siècle de Louis le grand ne le cède en rien à celui d'Auguste : c'est Perrault qui l'a déclenchée, en lisant un poème vantant l’époque de Louis XIV...
"Après la publication de son livre, le discours de réception de La Bruyère à l'Académie a été le grand événement de sa vie littéraire... Il était fort attendu; on prétendait qu'il ne savait faire que des portraits, qu'il était incapable de suite, de transitions, de liaison, de tout ce qui est nécessaire dans un morceau d'éloquence. La Bruyère, ainsi mis au défi, se piqua d'honneur, et voulut que son discours comptât et fît époque dans les fastes académiques... Son discours, un peu long, était certes le plus remarquable que l'Académie eût entendu à cette date, de la bouche d'un récipiendaire." (Sainte-Beuve).
http://www.espacefrancais.com/jean-de-la-bruyere/
1772 : Naissance de Jean Jan
Mort à 26 ans, pour Dieu, pour son Roi et pour ses libertés, Jean Jan n'est certes pas le plus connu des très nombreux chefs de guerre improvisés - mais non sans talent ni courage... - qu'a suscité la chouannerie. Cette insurrection populaire spontanée, illustration parfaite de la guérilla, a suscité tant de groupes distincts - avec autant de chefs... - qu'il semble vain de chercher à dresser un tableau complet de tous ces paysans ou aristocrates qui ont dirigé ces français valeureux, se formant en groupes aussi prompts à surgir qu'à se fondre dans leur bocage, une fois leur coup de main réalisé contre les Bleus.
Dans cette foule où beaucoup resteront anonyme, Jean Jan reste à jamais, comme tant d'autres, l'un de ces très nombreux courageux et intrépides qui ont sauvé l'honneur du nom français, au moment même où une bande de terroristes révolutionnaires fanatiques et sanguinaires souillait au contraire ce même nom français, marquant d'une tâche indélébile leur prétendue révolution, qui n'aboutissait, dans les faits, qu'à instaurer le Totalitarisme, la persécution, et le premier Génocide des temps modernes : le génocide vendéen... (voir notre Éphéméride du 15 janvier, sur la parution de Les Dieux ont soif, parfaite analyse clinique de la démence révolutionnaire...)
L'événement majeur de sa courte vie (il est mort au combat le 24 juin 1798) est probablement la bataille de Guémené sur Scorff, dans le Morbihan, qui eut lieu le 28 janvier 1795.
Le blog du Souvenir Chouan de Bretagne raconte cette bataille (
(Cette bataille) "fait suite aux massacres que les Bleus ont commis la veille à Melrand où des femmes ont été violées puis assassinées, des enfants et au moins trois vieillards tués. Ces massacres punissent l'occupation du bourg par les Chouans de Jean Jan qui est là chez lui. Le 2ème Bataillon du Jura a réalisé ce forfait...
Jean Jan est un jeune homme de belle stature, né le 15 juin 1772; il a fait ses études au collège Saint Yves de Vannes qui fut une vraie pépinière de chefs Chouans. Le collège fermant obligatoirement en 1791, Jean Jan rentra chez lui en défenseur acharné des libertés. Il va réunir quelques amis fondant ainsi une "amicale des Révoltés". Dans le nombre, son ami, Claude Lorcy qui portera plus tard le surnom "L'Invincible"...
...Pierre de Rémond du Chélas, dit La Couronne rejoint Jean Jan pour l'attaque.
Né à Guémené le 15 mai 1759 il est ancien Cadet puis Sous-lieutenant de Navarre Infanterie ; nommé Lieutenant en 1786 il a démissionné en 1787. Retiré chez lui, avec femme et enfants, il entre en liaison avec Armand Tuffin, Marquis de La Rouërie dès 1791. Il sera arrêté en 1792 et emprisonné, avec sa famille au Faouët pendant trois mois. Libéré, il va constituer une division de Chouans, La Couronne, qui sera intégrée à l'armée du comte Sébastien de Silz.
Pierre Mercier, dit "La Vendée", les accompagne avec sa propre troupe.
Pierre Mercier est né le 16 juillet 1774 au Lion d'Angers, de parents aubergistes qui viendront s'installer en 1784 à Château-Gontier... Il servira sous Bonchamp dans la cavalerie duquel il va faire la connaissance d'un Breton venu d'Auray pour se battre contre les révolutionnaires. Ils feront ensemble "La Virée d'Outre Loire", deviendront amis; après la défaite de Savenay Pierre Mercier suivra son ami Georges Cadoudal et, en Bretagne, recevra le surnom de "La Vendée" (illustration : une rue de sa ville natale, Le Lion d'Angers porte son nom...)
Jean Jan, 22 ans et demi, Pierre du Chélas, 35 ans et demi, Pierre Mercier La Vendée, 20 ans et demi : Aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années.
L'attaque des 600 Chouans a débuté de bonne heure contre les 150 Bleus qui se sont retranchés dans le
Charlemagne : statue équestre, Musée du Louvre Célébration de Sainte Barbe... La palme que tient la Sainte dans sa main gauche représente la palme du martyre; et la tour aux trois fenêtres, sa Foi en la Trinité : son père la fit enfermer dans une tour à deux fenêtres, en percer une troisième lui permettait de manifester sa croyance... Sainte Barbe est liée à tout ce qui se rattache au feu et à la foudre, car son père - qui la décapita, puisqu'elle refusait d'abjurer sa foi chrétienne - périt sur le champ, frappé par la foudre, selon la tradition... Marins, Pompiers, Mineurs (elle est la patronne de l'École Polytechnique et de l'École des Mines) et Artilleurs ("Et par Sainte Barbe, vive la bombarde !") ne manqueraient pour rien au monde de célébrer... "la Sainte Barbe", ce 4 décembre https://nominis.cef.fr/contenus/saint/213/Sainte-Barbe.html Les Pompiers lui ont offert cette très belle "recherche" : https://www.pompiers.fr/sites/default/files/publications/file/histoire_st-barbe_web.pdf 771 : Charlemagne seul maître du pouvoir Fils aîné de Pépin le Bref - le premier "roi sacré" (voir l'Éphéméride du 27 juillet) et de Berthe aux grand pieds, celui qui sera, bientôt, Charlemagne dut, à la mort de son père, partager le royaume avec son frère cadet Carloman, en 768. Trois ans après, celui-ci mourut, et Charles devint donc le seul roi des Francs. À la différence des Capétiens, qui limiteront leurs ambitions à construire la France et son État, Charlemagne fut, comme ses prédécesseurs mérovingiens habité par l'obsession - générale à l'époque... - de restaurer l'Empire romain; et il agira beaucoup plus comme le feront un Charles Quint plus tard, ou un Napoléon, lui qui fut sacré Empereur à Rome, par le Pape, à la Noël de l'an 800 (voir l'Éphéméride du 25 décembre). Et son oeuvre politique et militaire ne lui survivra pas (voir l'Éphéméride du 9 août et l'Éphéméride du 28 janvier). Il a été cependant aux origines de l'extraordinaire renaissance carolingienne : "La paix carolingienne permit du moins un renouveau des études, auquel Charles prit part personnellement en créant des écoles et en appelant à sa cour les meilleurs érudits européens, l'anglais Alcuin, le lombard Paul Diacre, l'allemand Eginhard (son biographe), l'espagnol Théodulphe etc... Une école fut établie dans le palais même du souverain; l'architecture et les arts connurent également un brillant essor, qui prépara directement la renaissance romane (chapelle palatine d'Aix - ci dessous -, vers 796/803; mosaïques, fresques, sculptures sur ivoire, miniatures etc...)" (Michel Mourre). L'Histoire se répète : à huit siècles d'intervalles, Louis XIV aura, lui aussi, des "pressentiments"; et, hélas, ces "pressentiments" ne le tromperont pas plus qu'ils n'avaient trompé Charlemagne : le Grand électeur de Brandebourg, jusqu'alors simplement "roi en Prusse", venait de se proclamer "roi de Prusse" (voir l'Éphéméride du 18 janvier)... Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo L'empire de Charlemagne 1570 : Aux origines du Marché de Noël de Strasbourg Le Christkindelsmärik, ou "marché de l’enfant Jésus", a été longtemps le seul en France. Il débute le premier samedi de l'Avent pour s’achever le 31 décembre au soir. Il attire chaque année plusieurs millions de visiteurs venus du monde entier. Au Moyen-Âge, un marché était organisé à Strasbourg pour la fête de Saint Nicolas, le 6 décembre : évêque de Myre - actuellement en Turquie - au IVème siècle, ce saint était le dispensateur de cadeaux aux enfants "sages" !... La Réforme protestante fut adoptée par la ville de Strasbourg en 1525. En 1570, le pasteur Johannes Flinner s’éleva en chaire contre l’usage de remettre des cadeaux aux enfants le jour de la Saint-Nicolas, jugeant cette pratique "papiste"; refusant par ailleurs de remettre à un saint le rôle valorisant de donateur, Flinner préconisa de confier symboliquement cette mission au Christ, sous la forme de l'enfant Jésus. Le Conseil des XXI de Strasbourg - qui dirigeait alors la ville - décida donc, dès le 4 décembre 1570, de supprimer la Saint-Nicolas, mais d’autoriser les commerçants à tenir leur marché trois jours avant cette date : on y trouvait des marchands de poupées et d’autres jouets, des ciriers (ou marchands de bougies et cierges en cire), des marchands de pain d’épices et de sucreries, mais ce marché était aussi une véritable foire annuelle, qui attirait à Strasbourg des marchands venus de loin. Et voilà comment le marché de la Saint-Nicolas a été remplacé par celui de l’enfant Jésus, nommé Cristkindel en alsacien... http://www.noel.strasbourg.eu/ 1642 : Mort de Richelieu Son triomphe - un triomphe posthume... -, le résultat heureux pour la France auquel tendit toute sa politique, ce furent ces Traités de Westphalie (ci dessous) que Bainville a si bien analysés. Le Grand cardinal les aura préparés avec ténacité pendant ses dix huit ans de pouvoir... : "La paix de Westphalie fut signée en octobre 1648. Cette paix, qui devait rester pendant un siècle et demi la charte de l'Europe, couronnait la politique de Richelieu. C'était le triomphe de la méthode qui consistait à achever la France en lui assurant la possession paisible de ses nouvelles acquisitions. Il ne suffisait pas d'ajouter l'Alsace au royaume. Il fallait encore que cette province ne fût pas reprise au premier jour par les Allemands. Il ne suffisait pas d'humilier la maison d'Autriche, de lui imposer une paix avantageuse pour nous. Il fallait encore, pour que cette paix fût respectée, pour que le résultat d'une lutte longue de plus d'un siècle ne fût pas remis en question, que l'Empire fût affaibli d'une façon durable et qu'il ne pût se réunir "en un seul corps". Au traité de Westphalie, la politique qui avait toujours été celle de la monarchie française, celle des "libertés germaniques", reçut sa consécration. Notre victoire fut celle du particularisme allemand. La défaite de l'Empereur fut celle de l'unité allemande. Mosaïque de principautés, de républiques, de villes libres, l'Allemagne, au lieu d'un État, en formait plusieurs centaines. C'était l'émiettement, l'impuissance, le libre jeu laissé à notre diplomatie, car ces trois cent quarante-trois États indépendants, de toutes les tailles et de toutes les sortes, étaient maîtres de leurs mouvements et de leurs alliances. Leurs rapports avec l'Empire devenaient extrêmement vagues et s'exprimaient par une Diète, un véritable Parlement, où, avec un peu de savoir-faire, nos agents pouvaient intervenir de façon à tenir le "corps germanique" divisé.
Le Sanctuaire des Grottes de Saint Antoine, aujourd'hui 1226 : Antoine de Padoue est nommé Custode du Limousin Le 7 juin 1226, Antoine est nommé Custode du Limousin, c'est-à-dire supérieur des couvents des frères mineurs de cette région, au chapitre provincial d'Arles. Il fonde en août 1226 le couvent de Brive, puis part pour Limoges, où il prononcera son premier sermon le 2 novembre suivant. C'est à Brive-la-Gaillarde qu'il retrouve miraculeusement un manuscrit dérobé, aventure qui lui vaudra sa "spécialité" de saint à qui l'on s'adresse pour retrouver des objets perdus. L'hôtellerie des Grottes de Saint Antoine, bâtie juste au-dessus des grottes a accueilli Saint Antoine de Padoue au XIIIème siècle. Devenues très vite un lieu de culte, les moines franciscains s'y installent pour recevoir les pèlerins : la grotte principale est alors transformée en oratoire. https://pelerinagesdefrance.fr/spip.php?article1342 1520 : Entrevue du Camp du Drap d'Or François premier rencontre Henri VIII, le roi d'Angleterre, au Camp du Drap d'Or, près de Guines, dans les Flandres. Ce nom - "du Drap d'Or" - fut donné à cette entrevue à cause du faste que les deux rois de France et d'Angleterre y déployèrent. Il s'agissait pour François 1er de gagner l'alliance du roi d'Angleterre et de déjouer les intrigues de Charles Quint, dont les possessions encerclaient dangereusement la France. Sur le coup, François Premier sembla arriver à ses fin, mais le cardinal Thomas Wolsey, ministre du roi d'Angleterre, probablement acheté par Charles Quint, fit échouer cette alliance. L'entrevue du Camp du Drap d'Or fut donc un échec pour François Premier. La démonstration de force et de puissance qu'il fit à cette occasion indisposa peut-être Henri VIII. Tout comme le combat à main nue amical, qui vit François Premier l'emporter facilement sur un Henri VIII peut-être, du coup, dépité... https://www.herodote.net/7_juin_1520-evenement-15200607.php 1596 : Jean Bodin rédige son testament On sait, par contre, avec certitude qu'il est mort dans sa soixante-septième année, grâce à la rédaction de son testament... On cite souvent son célèbre aphorisme "Il n'est de richesse que d'hommes", mais la pensée de cet érudit, contemporain de Montaigne et de Nostradamus, grand philosophe politique, et partisan convaincu de l'autorité royale, est essentiellement précisée dans ses "Six livres de la République" : http://www.universalis.fr/encyclopedie/jean-bodin/ 1654 : Sacre de Louis XIV "Non seulement il se faisait de grandes choses sous son règne, mais encore c'était lui qui les faisait" (Voltaire, Le Siècle de Louis XIV) Dans notre Album Reims, cathédrale du Sacre, voir la photo "Reportage d'époque : le sacre de Louis XIV" et les photos de la partie 2 pour le déroulement de la cérémonie du Sacre... De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV : "Le long règne de Louis XIV - plus d'un demi-siècle -, qui ne commence vraiment qu'à la mort de Mazarin, a un trait principal dominant : une tranquillité complète à l'intérieur. Désormais, et jusqu'à 1789, c'est-à-dire pendant cent trente années, quatre générations humaines, c'en sera fini de ces troubles, de ces séditions, de ces guerres civiles dont le retour incessant désole jusque-là notre histoire. Ce calme prolongé joint à l'absence des invasions, rend compte du haut degré de civilisation et de richesse, auquel la France parvint. L'ordre au-dedans, la sécurité au-dehors - ce sont les conditions idéales de la prospérité. La France en a remercié celui qu'elle appela le grand roi par une sorte d'adoration qui a duré longtemps après lui. Voltaire, avec son Siècle de Louis XIV, est dans le même état d'esprit que les contemporains des années qui suivirent 1660. Il souligne, comme le fait qui l'a le plus frappé et qui est aussi le plus frappant : "Tout fut tranquille sous son règne." Le soleil de Louis XIV illuminera le règne de Louis XV. Et ce n'est Avec Louis XIV, le roi règne et gouverne. La monarchie est autoritaire. C'est ce que souhaitent les Français. Puisqu'ils ne veulent ni des Ligues, ni des Frondes, ni du "ministériat", le gouvernement personnel du roi est l'unique solution. Dès que l'idée du jeune souverain fut comprise, elle fut populaire, elle fut acclamée. De là ce concert de louanges que la littérature nous a transmis, cet enthousiasme, qui étonne quelquefois, chez les esprits les plus libres et les plus fiers, et qu'on prend à tort pour de la flatterie. La France, comme sous Henri IV, s'épanouit de bonheur dans cette réaction. Sous toutes les formes, dans tous les domaines, elle aima, elle exalta l'ordre et ce qui assure l'ordre : l'autorité. Du comédien Molière à l'évêque Bossuet, il n'y eut qu'une voix. C'est ainsi que, dans cette seconde partie du dix-septième siècle, la monarchie eut un prestige qu'elle n'avait jamais atteint. L'originalité de Louis XIV est d'avoir raisonné son cas et compris comme pas un les circonstances dans lesquelles son règne s'était ouvert et qui lui donnaient en France un crédit illimité. Il l'a dit, dans ses Mémoires pour l'instruction du Dauphin, en homme qui avait vu beaucoup de choses, la Fronde, les révolutions d'Angleterre et de Hollande : il y a des périodes où des "accidents extraordinaires" font sentir aux peuples l'utilité du commandement. "Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu'elle possède : l'homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander jusqu'à ce que son besoin propre le lui fasse sentir. Mais ce besoin même, aussitôt qu'il a un remède constant et réglé, la coutume le lui rend insensible." Ainsi Louis XIV avait prévu que le mouvement qui rendait la monarchie plus puissante qu'elle n'avait jamais été ne serait pas éternel, que des temps reviendraient où le besoin de liberté serait le plus fort. Désirée en 1661 pour sa bienfaisance, l'autorité apparaîtrait comme une tyrannie en 1789 : déjà, sur la fin de son règne, Louis XIV a pu s'apercevoir que la France se lassait de ce qu'elle avait appelé et salué avec enthousiasme et reconnaissance. Il avait prévu cette fatigue, annoncé ce retour du pendule, et, par là, il a été meilleur connaisseur des hommes que ceux qui prétendent qu'il a donné à la monarchie le germe de la mort en concentrant le pouvoir..." Voir notre Éphéméride du 1er novembre sur la parution du magistral Louis XIV de François Bluche... 2012 : Création du Grand trophée de la plus belle restauration... Cette année-là, c'est la restauration du château de Dampierre-sur-Boutonne qui fut récompensée : le château avait été détruit par un incendie en 2002... http://www.chateau-dampierre.com/ Pour en savoir plus sur le Grand trophée... : http://www.legrandtropheedesmonumentshistoriques.fr/ • la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...), • l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos), • écouter 59 morceaux de musique, • et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides : lafautearousseau 1664 : Fondation, à Strasbourg, de la Brasserie du Canon, devenue Kronenbourg 721 : Eudes d'Aquitaine écrase les envahisseurs musulmans à Toulouse Il a à peine dix ans que des troupes musulmanes venues de l'actuel Maroc et de l'actuelle Mauritanie ont envahi l'Espagne, et se sont emparés de toute la péninsule, à l'exception des endroits les plus reculés des Pyrénées basques et cantabriques, que les Espagnols appellent toujours avec fierté, aujourd'hui, "el rincón sagrado", le recoin sacré, où la Croix n'a jamais été soumise au Croissant. Ces troupes, obéissent à leur chef Tarik, qui à donné son nom à Gibraltar ("Djebel al Tarik", la montagne de Tarik) et provoqué quasi instantanément la chute de la royauté wisigothique. Refoulés en Espagne par Clovis, après sa victoire de Vouillé (voir l'Éphéméride du 25 mars) les Wisigoths ont, d'abord développé une brillante civilisation, mais celle-ci s'épuisera très vite, notamment à cause de ses luttes intestines incessantes; un affaiblissement que l'Islam - en pleine expansion, lui... - mettra à profit pour agrandir ses territoires. Et, après l'Espagne presque toute entière, les musulmans essaieront d'envahir ce qui sera, un jour, la France : à la fois vers l'est et la Provence, et vers le nord. Ils seront définitivement brisés à Poitiers, en 732, par Charles Martel (voir l'Éphéméride du 25 octobre). Mais, dix ans avant, la résistance à leur progression était déjà très forte, et le processus de leur expulsion avait déjà commencé. Au cours de la bataille, l'armée d'Eudes réussit à tuer le chef musulman, Al-Samh ibn Malik al-Khawlani... https://www.herodote.net/9_juin_721-evenement-7210609.php 1109 : Ré-organisation de la Foire du Lendit à Saint-Denis 1.200 loges de bois y accueillaient les marchands, venus de toute l'Europe. Cette foire gardera toute son importance pendant six siècles (l'Université de Paris y venait, en corps, pour y acheter du parchemin...) jusqu'à ce que la Révolution la supprimât, en 1793. Elle durait deux semaines (du 11 juin, jour de la Saint-Barnabé, jusqu'au 24 juin, jour de la Saint-Jean)... 1231 : Louis IX ordonne la construction du premier Quai de Paris : le Quai des Grands Augustins... Avant le règne de Louis IX, le lieu, situé en face de Notre-Dame, n'était qu'un terrain planté de saules, régulièrement inondé et d'accès difficile. Le roi ordonna au Prévôt des marchands de Paris - par Lettres du d'y faire construire un quai, qui ne fut achevé qu'en... 1389 ! Le premier quai bâti en pierres est le Quai des Grands Augustins au début du XIVe par le prévôt Étienne Barbette; il est suivi en 1369 du Quai de la Mégisserie (refait en 1529, élargi en 1769). François 1er fait aménager le Quai du Louvre (1530). Le Quai des Tuileries suit à la fin du siècle. En 1642/1643 est bâti le quai de Gesvres, aux frais du marquis de Gesvres, entre le pont Notre-Dame et le pont au Change. Ce quai était construit sur une galerie voûtée ouverte par des arcades sur la Seine. Il est prolongé en 1675 entre le pont Notre-Dame et la place de Grève. Le Quai de Conti est bâti lors de la construction du Collège des Quatre-Nations (1662). Cet ensemble magnifique contribue largement à ce que l'UNESCO ait classé l'ensemble des "Rives de Seine" : https://whc.unesco.org/fr/list/600 Cette union scelle la paix signée dans les Pyrénées, sept mois plus tôt, qui mit fin à l'interminable guerre qui opposait - depuis les années 1500 - la dynastie française des Bourbons et la dynastie espagnole des Habsbourgs. En 1667, parce que l'Espagne n'a toujours pas payé la dot de Marie-Thérèse, Louis XIV revendiquera ses droits sur la succession espagnole, entraînant la Guerre de Dévolution et, finalement, la réunion de la Franche-Comté à la France (1667-1668, voir l'Éphéméride du 5 février). 1664 : Aux origines de "la Kronenbourg" Jerôme Hatt, maître brasseur, fonde à Strasbourg, Place du Corbeau, près de la cathédrale, la Brasserie du Canon, qui deviendra Kronenbourg. L'une des bières de cette maison porte toujours, comme nom, cette date de 1664. 1793 : L’armée Vendéenne s’empare de Saumur Il est décidé de traverser la Loire : jusqu’ici, la progression des "Blancs" de la Grande Armée Catholique et Royale avait eu pour limite nord le fleuve, tandis qu’elle avait progressé au sud jusqu’à Fontenay-le-Comte. Les chefs hésitent alors : doivent-ils remonter la Loire jusqu’à Tours puis marcher sur Paris ? Ou doivent-ils étendre leur contrôle sur l’Ouest ? Jugée plus raisonnable, la décision de marcher sur Nantes est prise. Angers tombera sans poser trop de difficultés, mais Nantes ne sera pas prise... Il est facile d'écrire l'Histoire après coup, et de juger ou condamner, de dire qu'il fallait faire ceci plutôt que cela. On se bornera à citer Napoléon : ...Mais si, profitant de leurs étonnants succès, Charette et Cathelineau eussent réuni toutes leurs forces pour marcher sur la capitale... c'en était fait de la République, rien n'eût arrêté la marche triomphante des armées royales; le drapeau blanc eût flotté sur les tours de Notre-Dame..." (Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, tome 6, 1825, Paris : Firmin Didot, pp. 221-222.) Voir notre Feuilleton Vendée, Guerre de Géants... et/ou notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, Guerre de Géants... 1815 : Fin du Congrès de Vienne Entre octobre 1814 et juin 1815, au Congrès de Vienne, les puissances européennes victorie
1434 : Les Anglais lèvent définitivement le siège du Mont Saint-Michel Depuis dix ans, les Anglais assiègent en vain le Mont Saint-Michel : puissamment fortifiés sur le rocher de Tombelaine, ils sont las d'une guerre d'escarmouches sur les grèves, et décident - ce 17 juin - de frapper un coup décisif : mais leur assaut est repoussé, et les Anglais - menés par Thomas de Scales - laissent même au bas des remparts plusieurs de leurs bombardes. Commandés par Louis d'Estouteville, les Montois ont repoussé l'assaut ! Trois ans après le supplice de Jeanne d'Arc, le Mont Saint-Michel est ainsi la seule forteresse de Normandie qui aura toujours résisté aux Anglais et qui n'aura jamais été prise, terre de France toujours inviolée, jamais conquise... D'assiégeants qu'ils étaient, les Anglais deviennent assiégés dans Tombelaine, où ils vont tenir jusqu'à la fin de la Guerre de Cent Ans et dont on les laissera sortir avec les honneurs de la guerre, obtenant, fait rarissime, de quitter la place avec armes et bagages. Voir notre album Racines (II) : Le Mont Saint Michel 1734 : Mort du maréchal de Villars Le 24 juillet 1712, lors de l'interminable et tragique Guerre de Succession d'Espagne, et alors que le sort des armes nous était contraire, il sauva la France en remportant à Denain une victoire inespérée sur les Austro-Hollandais commandés par le prince Eugène. Située sur l'Escaut, entre Douai et Valenciennes, Denain est une place forte à partir de laquelle les forces coalisées contre la France menacent Landrecies, dernière poche de résistance française avant... Paris. Traversant l'Escaut, le maréchal de Villars contourne la ville par l'ouest et attaque les forces impériales à la baïonnette à la tête de 52 bataillons. Son audace est payante : les Austro-Hollandais refluent en désordre et laissent pas moins de 10.000 hommes sur le terrain. Ils doivent peu après évacuer la Flandre. Un an avant sa mort, il avait reçu de Louis XV le titre, très rare, de Maréchal général des camps et armées du Roi... S'il fut un grand général victorieux, il n'était pas dénué d'humour : un jour qu'il prenait congé du roi, avant de partir en campagne, il lui dit devant tous les courtisans : "Sire, je vais combattre les ennemis de Votre Majesté et je vous laisse au milieu des miens !" À partir du Fort Frontenac, Jacques Marquette, Louis Jolliet et cinq autres compagnons s’embarquent sur deux canots, avec pour objectif la reconnaissance complète du grand fleuve. Par la baie Verte et le Wisconsin, ils atteignent la baie du Mississippi le 17 juin. Ils descendront le fleuve jusqu’à son confluent avec l’Arkansas. Craignant d’être capturés par les Espagnols, ils rebroussent chemin, remontent par la rivière des Illinois et débarquent à l’emplacement de Chicago. 1789 : Les députés du Tiers-État se constituent en Assemblée nationale La dénomination, suggérée par Legrand, fut préférée à Assemblée des représentants connus et vérifiés de la nation française, proposée par Sieyès, et à Assemblée légitime des représentants de la majeure partie de la nation en l'absence de la mineure partie proposée par Mounier. La motion fut adoptée par 491 voix contre 90. De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XV, Louis XVI et la naissance de la Révolution : "...Le langage du temps, particulièrement déclamatoire, les mots célèbres, parfois arrangés, ont donné à ces événements un caractère héroïque et fabuleux. À la vérité, ils surprirent tout le monde et il arriva ce que personne n'avait voulu. Le gouvernement, c'est-à-dire Necker, se proposait seulement d'obtenir des députés les moyens de contracter des emprunts et de rétablir les finances. Il n'avait ni plans ni même conceptions politiques : il laissa les choses aller à la dérive. La noblesse fut tout de suite irritée, la tactique des anciens États généraux ayant été jetée par terre dès le début, c'est-à-dire dès que le clergé eut passé du côté de la bourgeoisie, le tiers ayant tenu bon sur le principe du vote par tête et déclaré qu'il ne s'agissait pas d'États généraux, mais d'une Assemblée Nationale où les trois ordres délibéreraient en commun. Le roi et le gouvernement ne furent pas moins déconcertés par cette nouveauté que tout, cependant, annonçait. Quant aux députés du tiers et du clergé, ils ne se doutaient pas qu'ils allaient être entraînés fort loin, puis dépassés par la force populaire en mouvement. Personne ne semblait même avoir remarqué les émeutes, souvent sanglantes, qui s'étaient produites à Paris dans l'hiver de 1788-89 et que la disette ou la crainte de la disette avaient provoquées, non plus que les incidents violents qui, en beaucoup d'endroits, avaient marqué la campagne électorale. En tout cas, la très grande imprudence du gouvernement avait été de convoquer les États à Versailles, c'est-à-dire à deux pas d'une vaste capitale où l'émeute fermentait..." On connaît la suite... 1885 : La statue de "La Liberté éclairant le monde" arrive à New York "Don des Français", transportée par le bateau Isère, son voyage par bateau aura duré deux mois. Elle a été transportée en morceaux détachés, empaquetés en 210 caisses. Elle sera inaugurée le 28 octobre 1886. https://www.merveilles-du-monde.com/Statue-de-la-Liberte/ 1909 : Naissance de Régine Pernoud Si Régine Pernoud, qui fut aussi archiviste paléographe - a mené une œuvre d'historienne médiéviste, elle a aussi – et peut-être même surtout… - publié des ouvrages de vulgarisation : ceux-ci mettent en avant la place privilégiée de la femme dans la société médiévale, mais ils ont également contribué, d'une façon décisive, à remettre en cause le mythe d'un "âge sombre" du Moyen Âge, comme, par exemple, Pour en finir avec le Moyen Âge. Régine Pernoud fut, par ailleurs, une des plus grandes spécialistes de Jeanne d'Arc, et aussi d’Aliénor d'Aquitaine. De l’Encyclopedia universalis : Médiéviste française. Née le 17 juin 1909 à Château-Chinon (Nièvre), Régine Pernoud est la quatrième d'une famille qui compte quatre garçons et deux filles. Elle passe les dix-neuf premières années de sa vie à Marseille et a toujours gardé le souvenir d'une enfance très difficile matériellement mais joyeuse. Régine Pernoud a, très tôt, une grande soif de connaissances.
La tombe de Chateaubriand, sur l'îlot du Grand-Bé, à Saint Malo 1848 : Mort de Chateaubriand, "l'Enchanteur" "Quand la mort baissera la toile entre moi et le monde, on trouvera que mon drame se divise en trois actes... Dans mes trois carrières successives, je me suis toujours proposé une grande tâche : voyageur, j'ai aspiré à la découverte du monde polaire; littérateur, j'ai essayé de rétablir la religion sur ses ruines; homme d'État, je me suis efforcé de donner aux peuples le vrai système monarchique représentatif avec ses diverses libertés. Des auteurs modernes français de ma date, je suis quasi le seul dont la vie ressemble à ses ouvrages : voyageur, soldat, poète, publiciste, c'est dans les bois que j'ai chanté les bois, sur les vaisseaux que j'ai peint la mer, dans les camps que j'ai parlé des armes, dans l'exil que j'ai appris l'exil, dans les cours, dans les affaires, dans les assemblées que j'ai étudié les princes, la politique, les lois et l'histoire... Si j'ai assez souffert dans ce monde pour être dans l'autre une Ombre heureuse, un peu de lumière des Champs-Élysées, venant éclairer mon dernier tableau, servira à rendre moins saillants les défauts du peintre : la vie me sied mal; la mort m'ira peut-être mieux..." Sur la tombe, "Point d’inscription, ni nom, ni date, la croix dira que l’homme reposant à ses pieds était un chrétien : cela suffira à ma mémoire" Petite promenade dans l'oeuvre de Chateaubriand, au moyen de sept extraits... I : "...En traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841, ma fenêtre qui donne à l'ouest sur les jardins des Missions étrangères, est ouverte : il est six heures du matin; j'aperçois la lune pâle et élargie; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'orient : on dirait que l'ancien monde finit et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse, après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l'éternité." (fin des Mémoires, tome II, p.939). II : ".....La royauté légitime constitutionnelle m'a toujours paru le chemin le plus doux et le plus sûr vers l'entière liberté. J'ai cru et je croirai encore faire l'acte d'un bon citoyen en exagérant même les avantages de cette royauté, afin de lui donner, si cela dépendait de moi, la durée nécessaire à l'accomplissement de la transformation graduelle de la société et des moeurs..." (MOT, tome II, p.700). Lettre de Chateaubriand au ministre des Relations extérieures Cacault, du 12 juillet 1803. Lettre autographe signée sur papier à en-tête de la République française • http://www.maison-de-chateaubriand.fr/ • http://www.saint-malo.net/saint-malo-rues.htm#chateaubriand • Voir notre album (80 photos), Écrivains royalistes (I), Chateaubriand • Le jeune Vicomte de Chateaubriand servit dans le Régiment de Navarre, l'un des plus anciens régiments du Royaume : dans notre Album Drapeaux des régiments du Royaume de France, voir la photo "Le Régiment de Navarre"... 1871 : Début de la Commune de Paris De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XXI, La Troisième République : La Révolution "patriote" s'associait d'ailleurs bizarrement à l'Internationale socialiste, la vieille conception jacobine de la Commune à des idées de fédéralisme communal fort éloignées de la République une et indivisible. Le fonds général, c'était l'esprit d'émeute dans une population qu'on avait armée pour le siège et qui avait gardé ses armes, parce que le gouvernement n'avait eu ni la volonté ni la force de les lui enlever. Le déroulement chronologique de la Semaine sanglante... L'insurrection que l'on voyait venir commença le 18 mars lorsque l'ordre eut été donné de reprendre les canons de la garde nationale. Mais une autre circonstance s'était produite et elle donne à ces événements une curieuse ressemblance avec ceux de la Révolution. L'Assemblée, d'abord réunie à Bordeaux, avait décidé de siéger, non dans la capitale dont l'agitation était redoutée, mais à Versailles, comme les États généraux de 1789. On avait même proposé Bourges ou Fontainebleau. Cette marque de méfiance fut interprétée à Paris comme l'annonce d'une restauration ou d'un coup d'État. Une grande partie des gens paisibles La Commune a singulièrement frappé les esprits. Elle a laissé une horreur profonde. C'est elle cependant qui a consolidé le régime républicain, d'abord, comme nous l'avons déjà dit, parce que la République se montra capable de rétablir l'ordre, ensuite parce que, dès les premiers symptômes de l'insurrection, qui avaient paru également dans quelques grandes villes, Thiers avait cessé de ménager la droite, s'étant convaincu que la République était nécessaire pour calmer les esprits. Tel était le vrai sens de son mot : "La République est le régime qui nous divise le moins." Adolphe Thiers photographié par Nadar En attendant, il fallait battre les insurgés. Thiers, s'inspirant des leçons de l'histoire et de l'expérience de la réaction européenne en 1848, notamment de la méthode employée à Vienne par le général Windischgraetz, avait résolu de livrer Paris aux révolutionnaires pour les y enfermer et les y écraser ensuite. Ce plan réussit, parce que l'insurrection avorta dans les autres grandes villes et parce que la France voulut la répression et la soutint. Il y fallut deux mois pendant lesquels Paris connut une nouvelle Terreur par l'exécution ou le massacre des otages, au nombre desquels se trouva l'archevêque de Paris. Le 21 mai seulement, après un véritable siège, les Versaillais entrèrent dans la capitale. Pendant une semaine encore, la semaine sanglante, les fédérés, les communards furent refoulés de quartier en quartier, tandis qu'ils allumaient des incendies pour arrêter les soldats, brûlaient les Tuileries (ci dessous), l'Hôtel de Ville, laissant croire que la révolution détruirait Paris plutôt que de se rendre. Dans les deux camps, l'acharnement fut extrême. Voir notre Éphéméride du 17 mai, sur la terrible prédiction de Louise Michel : "Paris sera à nous, ou n'existera plus !..."; mais aussi l'Éphéméride du 13 décembre, où l'on rend hommage à l'héroïsme de Martian de Bernardy et de tous ceux qui, avec lui, sauvèrent les collections du Louvre de la folie barbare des révolutionnaires... La rigueur de cette répression n'avait jamais été égalée. Il y eut dix-sept mille morts, des exécutions sommaires, plus de quarante mille arrestations. Les conseils de guerre prononcèrent des condamnations jusqu'en 1875. Quelques chefs de la Commune furent exécutés, d'autres déportés, parmi lesquels Rochefort. Et, loin de nuire à la République, cette sévérité la consolida. Elle apparut comme un régime à poigne, un régime d'autorité, qui avait renversé la règle de 1789, de 1830, de 1848, qui n'avait pas admis que Paris imposât une révolution à la France..." Alors, que penser de "La Commune" ?... Voilà donc le(s) paradoxe(s) de la Commune : à côté de révolutionnaires qui se plaçaient dans la droite ligne de ceux de 93, on trouvait des représentants des vrais socialistes français, héritiers de Proudhon. Or les bourgeois versaillais traitaient dédaigneusement de "Communards" la totalité de leurs adversaires, englobant indistinctement dans leur même détestation tous les tenants de la Commune, alors que certains incarnaient une tradition politique qui, comme l’a rappelé Alain de Benoist, "impliquait à la fois le refus de l’exploitation du travail, de l’égoïsme prédateur et du nihilisme jouisseur, en même temps qu’un certain conservatisme moral, le sens de l’honneur et de la parole donnée, le goût de la loyauté, de l’entraide et de la solidarité". Une telle conception, forgée dans les luttes contre la bourgeoisie – grande bénéficiaire de la révolution - et héritière du Compagnonnage, transcendait le clivage artificiel gauche-droite, conçu pour couper les peuples en deux – pour le plus grand profit des usuriers cosmopolites... Éric Zemour, à propos de la Commune, dans son livre Mélancolie Française, écrit, un peu dans un même esprit, les lignes suivantes : "...Après Sadowa, Napoléon III vit le danger et réclama le retour de la conscription. Le Corps Législatif lui refusa, avec une véhémence que permettaient les libertés récentes octroyées par "l’Empire libéral" et la faiblesse d’un empereur malade, les moyens d’affronter à armes égales la machine de guerre que Bismarck s’apprêtait à lancer sur des chemins de fer flambant neuf. Le "tyran" se révéla moins puissant qu’un premier ministre anglais. Il y perdrait son trône. Les républicains, ceux-là mêmes qui l’avaient empêché au Corps Législatif de défendre le pays, lui succédèrent. Tenteraient une dernière fois de "chausser les bottes de 1792"..." "Il est sûr que la capitulation de Sedan fit la fortune du parti républicain. On se rappelle le cri fameux : "les armées de l’empereur sont battues". Alors, "ces parvenus du 4 septembre ne virent pour eux de salut que dans un véritable soulèvement de la passion nationale, une sorte de guerre d’indépendance, à l’espagnole, où le nouveau régime trouverait sa consécration." Bernanos n’avait rien oublié ni pardonné : "lorsque ce résultat leur parut atteint et qu’ils se trouvèrent face à face, devant les barricades de la Commune, avec ce même peuple qu’une prodigieuse mise en scène avait fini par prendre aux entrailles, ils le rafraîchirent avec du plomb". Zemour nous offre, ainsi, en prime, du grand Bernanos ! 1988 : Pose de la première pierre du Pont de Normandie, reliant Le Havre à Honfleur Cette bataille fut remportée grâce à l'aide du contingent Écossais, emmené par John Stuart (voir l'Éphéméride du 17 août), agissant ainsi en vertu de l'Auld Alliance conclue entre la France et l'Écosse contre l'Angleterre (voir l'Éphéméride du 23 octobre). John Stuart se trouve être, par ailleurs, directement aux origines de la Maison du Roi (voir l'Éphéméride du 17 août), puisqu'il fut le premier Commandant de la Garde du Corps du Roi. http://www.france-histoire-esperance.com/22-mars-1421-victoire-franco-ecossaise-de-bauge/ Voir la photo Maison du Roi et cavalerie légère, tirée de notre album Drapeaux des Régiments du Royaume de France... et, ci dessous, le drapeau du Royal Écossais, régiment fondé en 1743, puis incorporé le 21 décembre 1762 au Régiment de Bulkeley... Drapeau du Royal Écossais (ci dessus), incorporé au régiment Irlandais Royal Bulkeley (ci dessous)... 1532 : Achèvement du Monastère royal de Brou C'est d'une triste histoire d'amour qu'est né le Monastère royal de Brou : Marguerite d'Autriche, veuve inconsolable du duc de Savoie, Philibert II le Beau, décida d'ériger ce somptueux monument afin d'abriter trois tombeaux : celui de Philibert le Beau, son mari mort prématurément, celui de sa mère et le sien propre. De 1506 à 1532, elle mènera ce grand chantier, réalisé en à peine vingt-cinq ans, et sans interruption, ce qui explique sa parfaite unité architecturale, de style dit "gothique flamboyant" : on est au moment où le goût nouveau (la Renaissance) commence à s'épanouir et où le goût ancien, celui des cathédrales ogivales - impropreme Le monastère de Marguerite de Bourgogne logera, jusqu'à la Révolution, une vingtaine de moines Augustins chargés de prier pour les princes enterrés à Brou. Il comprend plus de 4.000 m2 de planchers sur plusieurs étages; sa haute toiture de tuiles vernissées et colorées, ses fastueux vitraux historiés, son jubé (ci contre) orné de dentelles de pierre, sa chapelle, ses tombeaux, ses retables, statues et autres splendeurs décoratives en font un exceptionnel musée de sculpture flamande du 16ème siècle... Détail du gisant de Philibert II, le Beau... http://www.monastere-de-brou.fr/ 1558 : Henri II crée le Régiment de Champagne Il s'agit de l'un des quatre plus anciens régiments de l'armée française : lorsque Henri IV monta sur le trône, il n'y avait que 4 régiments d'infanterie, qui fut la première "arme" de notre Armée de Terre : le Régiment de Picardie, le Régiment de Champagne, le Régiment de Navarre et le Régiment de Piémont. On appelait familièrement ces régiments les "Vieux corps"... En 1620, le nombre de régiments fut porté à dix : aux 4 "Vieux corps" initiaux, un cinquième fut d'abord ajouté : le Régiment de Normandie; puis 5 autres régiments : le Régiment de Bourbonnais, le Régiment de Béarn, le Régiment d'Auvergne, le Régiment de Flandre et le Régiment de Guyenne : ces six nouveaux régiments reçurent le surnom de "Petits Vieux"... Dans notre Album Drapeau des Régiments du Royaume de France voir la photo "Les plus anciens régiments sont d'infanterie", puis la photo "Le Régiment de Champagne"... La Marche de ce régiment est "Auprès de ma blonde...", air devenu si populaire qu'il est classé, maintenant, dans le répertoire des chansons enfantines, alors qu'il est bien, à l'origine, une authentique Marche militaire... On l'écoute ci-après joué par le 24ème Groupe de Chasseurs Méca : 1594 : Le gouverneur Brissac ouvre les portes de Paris à Henri IV En 1593, le 25 juillet, Henri IV abjure le protestantisme en la basilique de Saint Denis, et le 27 Février 1594, il est sacré roi (à Chartres et non à Reims). Pourtant la Ligue tient toujours solidement Paris, aux ordres du duc de Mayenne. Le duc ayant quitté Paris, il laisse pour gouverneur le maréchal de Brissac. Or, un des échevins, Langlois, traitait en coulisse avec le roi. L'Huillier, Prévôt des marchands, le rejoignit et plusieurs membres du Parlement, comme le Premier président, le Procureur général Molé, les Conseillers Pierre d'Amours et Guillaume du Vair. Le reste du Parlement, sentant le danger, rendit un arrêt par lequel il interdisait les assemblées et les armes. L'arrêt interdisait tout discours contre la sainte Ligue, considéré comme crime d'État, et la Ligue fit promener dans Paris la châsse de sainte Geneviève. L'ambassadeur d'Espagne, la faction des Seize, les moines, la Sorbonne, pensaient avoir la situation en main, lorsque le lendemain, 22 mars, à quatre heures du matin, retentit un coup de feu et des cris Vive le roi ! L'Huillier, Langlois avaient passé la nuit avec tous les bourgeois qui étaient au courant, et firent ouvrir la Porte des Tuileries, celle de Saint-Denis, et la Porte-Neuve. Les troupes d'Henri IV pénétrèrent par ces trois côtés et se dirigèrent vers la Bastille, se rendant maîtresses de la ville en une demi-journée. Auguste de Thou, juriste et témoin privilégié, résuma ainsi l'évènement : "On vit presque en un moment les ennemis de l'État chassés de Paris, les factions éteintes, un roi légitime affermi sur son trône, l'autorité du magistrat, la liberté publique et les lois rétablies". Le lendemain de son entrée dans Paris, le roi disputera sa première partie de Jeu de Paume : ce jeu étant très populaire, à l'époque, cet événement contribuera à asseoir le prestige du roi, et sera le début de la réelle affection que lui porteront, dès lors, les Parisiens, après s'être si longtemps refusés à lui... (voir l'Éphéméride du 23 mars) Depuis un an déjà, à l'intérieur de Paris livrée aux fanatiques/paranoïaques de la Ligue, la réaction contre la trahison des ligueurs creusait son sillon : la Satyre Ménippée - essentiellement rédigée par Pierre Pithou - préparait les esprits : voir l'Éphémeride du 1er novembre... Ainsi donc, il aura fallu presque quatre ans ! C'est, en effet, le 30 juillet 1589 que les deux Henri III - de France et de Navarre - alliés, avaient mis en place le siège de Paris (voir l'Éphéméride du 30 juillet), mais la ville était aux mains des fanatiques de la Ligue, et il y régnait une hystérie et une paranoïa insensée : "prodigieusement détestés" - pour reprendre l'expression qu'utilisera Bainville à propos de Mazarin... - les deux souverains seront évidemment rejetés par la population. Henri III - roi catholique - y perdra la vie, sous le couteau du moine Jacques Clément; son cousin - Henri III de Navarre, roi huguenot - devenant ainsi... Henri IV, roi de France et de Navarre, mais restant tout autant rejeté par la faction révolutionnaire Ligueuse, de fait au service de l'étranger et manipulée par lui : en l'occurrence, l'Espagne de Philippe II... Quatorze ans après sa prise de pouvoir réelle, et malgré un règne réparateur, une prospérité retrouvée et une popularité immense, Henri IV sera à son tour assassiné, par une sorte de queue de comète de la Ligue : les "deux Henri III" seront les deux seuls rois de France assassinés, si l'on excepte, bien sûr, le cas tout à fait particulier de Louis XVI... Morts à l'étranger, faits prisonnier sur le champ de bataille, préférant quitter Paris révolté afin d'y revenir après avoir dompté les rebelles, assassinés : plusieurs rois de France ont eu un destin hors du commun, que recensent quatre de nos Éphémérides : • pour les rois morts à l'étranger, voir l'Éphéméride du 8 avril; • pour les rois faits prisonniers sur le champ de bataille, voir l'Éphéméride du 11 février; • pour les rois ayant préféré quitter Paris révolté afin d'y revenir après avoir dompté les rebelles, voir l'Éphéméride du 21 mars; • pour les rois assassinés, voir l'Éphéméride du 30 juillet... 1594 : "Navarre sans peur !" : Le Régiment des Gardes du roi de Navarre reçoit son nom définitif de Régiment de Navarre Fondé en
1431 : Début du procès de Jeanne d'Arc 1590 : Naissance de Simon Vouet Premier peintre du roi Louis XIII, c'est lui qui a importé le style baroque italien, en l'adaptant aux grandes décorations que lui commandait le roi pour le Louvre, le Luxembourg ou Saint Germain en Laye. http://exponantessimonvouet.free.fr/site_1024/lancement1024.htm Plus de quatre siècles après sa naissance, en 2014, on découvrit, par hasard, dans une église des environs de Paris, un grand retable de Simon Vouet, L'Adoration des Bergers, qui n'était même pas "inscrit" au Ministère de la Culture ! : http://www.latribunedelart.com/un-simon-vouet-redecouvert-dans-une-eglise-d-ile-de-france 1595 : Aux origines de la Galerie du bord de l'eau... Sur les "Comptes des Bâtiments du Roi", on trouve, au 9 janvier, une mention : "Devis des ouvraiges de maçonnerye et pierre de taille qu'il convient de faire de neuf pour le Roi... une grande Gallery qui commencera..." La Grande Galerie en question, voulue par Henri IV pour relier le Louvre aux Tuileries, c'est la Galerie du bord de l'eau, que nous admirons encore aujourd'hui. Le Roi la commande aux architectes Louis Métezeau (qui sera aussi à l'origine de la Place Dauphine - voir l'Éphéméride du 10 mars) et de la Place Royale, aujourd'hui Place des Vosges - voir l'Éphéméride du 5 avril) et Jacques Androuet de Cerceau : ceux-ci prévoient qu'elle mesurera 9 mètres de large sur 442 mètres de long... Il faut commencer par démolir l'enceinte de Charles V : on sait que le gros oeuvre était achevé en 1606 grâce à Jean Hérouard, médecin du Dauphin, le futur Louis XIII, qui note dans son journal, pour ce moment-là : "Le Roi conduit son fils dans la galerie, les jours de pluie, dans un petit carrosse tiré par deux dogues". Trait d'union entre le Louvre et les Tuileries, la Galerie abritera, dans sa partie basse, et jusqu'en 1806, les ateliers des artistes du Roi : Le roi y installe la Monnaie, une manufacture de tapisserie et à l'étage inférieur des artistes : peintres, graveurs, sculpteurs, tapissiers... http://www.louvre.fr/histoire-du-louvre 1873 : Mort de Napoléon III L'Empereur déchu décède à Chislehurst, dans le Kent, en Angleterre; il repose dans l'Abbaye de Farnborough. De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XX, La deuxième république et le Second Empire : "On pouvait comparer Napoléon III à un homme qui marchait avec un bandeau sur les yeux, tandis que son ennemi voyait clair. De 1866 et de la bataille de Sadowa datent le déclin de l'Empire et une nouvelle situation en Europe. En travaillant à la revanche de Waterloo par la destruction des traités de 1815 et par le principe des nationalités, la France, du congrès de Paris à Solferino, avait eu quelques années d'illusion. En fin de compte, elle avait compromis sa sécurité et provoqué le péril. C'était un changement considérable que l'apparition d'une Prusse agrandie, fortifiée, qui cessait d'avoir l'Autriche pour contre poids et qui dominait désormais les pays germaniques. Toute la politique napoléonienne en fut désemparée. Lorsque l'empereur rappela les promesses de Biarritz, réclama pour la France une compensation aux conquêtes de la Prusse, Bismarck se moqua de cette "note d'aubergiste". Napoléon III avait demandé Mayence : non seulement Bismarck refusa, mais il mit les princes allemands en garde contre les ambitions de la France. Repoussé de la rive gauche du Rhin, Napoléon III songea à une annexion de la Belgique, tombant dans l'erreur que Louis-Philippe s'était gardé de commettre. Plus tard, Bismarck révéla tout aux Belges et aux Anglais, entourant la France d'une atmosphère de soupçon, afin qu'elle fût seule le jour où il l'attaquerait. Lorsque enfin Napoléon se montra disposé à se contenter du Luxembourg, ce fut dans le Parlement de l'Allemagne du Nord une furieuse protestation contre la France, une manifestation de haine nationale; Bismarck répondit que la volonté populaire lui interdisait de céder une terre germanique. Trompé, humilié, Napoléon III portait à l'intérieur le poids de ses échecs..." 1959 : Première de Cinq colonnes à la Une Il s'agit du tout premier magazine d'informations télévisées de Pierre Lazareff. Présentée par le trio Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère, le premier vendredi de chaque mois, l'émission cessera d'être diffusée peu après les événements de mai 1968, après 103 numéros. À gauche, le président Kennedy est aux côtés de Madame Malraux, lequel, de face, est aux côtés de Jacqueline Kennedy; à l'extrême droite, regardant le tableau, le vice-président Lyndon Johnson... Dans son discours de présentation, Malraux fait une comparaison avec la statuaire antique : "Léonard apportait à l'âme de la femme l'idéalisation que la Grèce avait apportée à ses traits. La mortelle au regard divin triomphe des déesses sans regard. C'est la première expression de ce que Goethe appellera l'éternel féminin..." http://www.ina.fr/video/CAF90008403 Éphéméride du 4 décembre
Éphéméride du 7 juin
Après maints pillages, destructions, reconstructions, changement de propriétaires et d'occupants, le sanctuaire, étape du chemin de Compostelle, est aujourd'hui rénové et ouvert à tous. On dispose de très peu de dates sur la vie de Jean Bodin.
que plus tard encore, après quinze ans du règne de Louis XVI, que le charme sera rompu, que nous entrerons dans un nouveau cycle de révolutions.
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Éphéméride du 9 juin
Éphéméride du 17 juin
L'Assemblée nationale les abolit en vertu du principe de l'égalité de naissance mais prévoit dans son article 2 "de statuer s'il y aura une distinction nationale unique qui pourra être accordée aux vertus, aux talents et aux services rendus à l'État".
(Archives municipales de Reims)Comme Jacques Bainville, Régine Pernoud, au début, n’aimait guère l’Histoire; et pour les mêmes raisons que lui : on la lui enseignait mal, on lui enseignait quelque chose d’ennuyeux…
PERNOUD RÉGINE (1909-1998)
Éphéméride du 4 juillet
Chateaubriand, secrétaire d’ambassade à Rome, y rapporte sa présentation en tant que "simple particulier et homme de lettre" à Victor-Emmanuel 1er de Sardaigne et son épouse. Dans notre Éphéméride de ce jour... : la Commune de Paris
"...Parmi les conditions que Bismarck (ci contre) avait posées, il en était une qui était grave, et c'était la seule qui ne lui rapportât rien. Il avait exigé pour les troupes allemandes une entrée solennelle dans Paris. Rien n'était plus propre à surexciter les Parisiens, après les souffrances et l'énervement du siège, dans le trouble dont était frappée la vie de cette immense cité. L'explosion révolutionnaire qui s'y préparait était mêlée de beaucoup d'éléments. L'humiliation du défilé, bien que limité aux Champs-Élysées et d'une durée de quelques heures seulement, compta parmi les causes de la Commune. Presque tous les députés de Paris avaient voté contre la paix. Paris était pour la République, pour la guerre révolutionnaire. Paris était hostile à cette Assemblée de "ruraux" dont les sentiments conservateurs et pacifistes étaient si différents des siens. Les traditions de 1793, les souvenirs de 1830 et de 1848 n'avaient pas disparu : les débuts de Delescluze, un des chefs de la Commune, dataient des journées de Juillet.
avait déjà quitté la ville, remplie d'une masse oisive et armée où affluaient aussi des aventuriers de toute sorte. Quant aux forces régulières, il était inutile de compter sur elles pour maintenir l'ordre. Elles existaient à peine et leur esprit était mauvais : celles qui furent envoyées à Montmartre pour reprendre les canons (ci contre ) fraternisèrent avec la foule et abandonnèrent le général Lecomte, fusillé quelques heures plus tard avec un ancien général de la garde nationale, Clément Thomas. Alors éclata ce qui couvait depuis longtemps. Après quelques jours d'incertitude et de confusion, l'insurrection prit forme par la création d'un gouvernement de la Commune qui rompit avec celui de Versailles. Ce n'était plus une émeute. C'était la guerre civile et plus grave qu'aux journées de Juin.
D’où l’indulgence de Maurras – qui aurait souhaité plus de discernement… - pour cette troupe qui ne méritait pas l’écrasement ; et dans laquelle il voyait "une des premières tentatives d’union des forces révolutionnaires de droite et de gauche en vue d’un syndicalisme à la fois socialiste et nationaliste"…
En vain. Jusqu’en 1914, la IIIème république ne pourra faire oublier son pêché originel : avoir été portée sur les fonds baptismaux par le chancelier Bismarck. Des décennies plus tard, dans La Grande Peur des bien-pensants, Georges Bernanos, impitoyable, évoquera encore ces liens troubles entre Bismarck, la défaite française et l’avènement de la république :
Éphéméride du 22 mars
1421 : Victoire franco-écossaise de Baugé
La bataille du Vieil Baugé, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage "Vigiles de Charles VII", Paris, XVème siècle
nt appelées "gothiques" - s'éteint, mais en jetant ses derniers feux, tel le bouquet final d'un feu d'artifice...
Éphéméride du 9 janvier
Par le calamiteux Traité de Francfort de mai 1871 (voir l'Éphéméride du 10 mai), la France perdait l'Alsace et une partie de la Lorraine, devait payer une indemnités exorbitante de 5 milliards de francs-or, et voyait son armée réduite et cantonnée au sud de la Loire; et Strasbourg devenait un glacis anti-français...