UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Reims, cathédrale du Sacre...

Reportage d'époque : le sacre de Louis XIV...

Reportage d'époque : le sacre de Louis XIV...

Le sacre de Louis XIV eut lieu le 7 juin 1654: un texte d'époque le relate....

Le dimanche 7 juin, à l'aube, prélats et chanoines s'installent dans le choeur de la cathédrale. Le grand édifice est tendu de tapisseries de la couronne, le pavé recouvert de tapis de Turquie.
Sur l'autel reposent les châsses de saint Remi et de saint Louis.
A l'intention du Roi sont un prie-Dieu et un fauteuil dans le choeur, un trône au sommet du jubé.
Vers les cinq heures et demie, l'évêque de Soissons envoie les évêques-comtes de Beauvais et de Châlons quérir Sa Majesté. Précédé par ses musiciens de blanc vêtus et par les gentilhommes au bec-de-corbin, escorté des cent-Suisses, entouré des dignitaires de la Couronne et de la Cour, le Roi, tout recueilli, est conduit jusqu'au choeur.
Après le Veni Creator, prélats et chanoines vont au portail accueillir la sainte ampoule, "ce précieux trésor envoyé du ciel au grand saint Remi pour le sacre de Clovis", apportée par le prieur de Saint-Denis.
Une fois l'huile sainte déposée sur l'autel, l'officiant invite le monarque à prononcer les serments du sacre.
Par la promesse canonique, Louis, comme ses prédécesseurs, s'engage à conserver aux gens d'Eglise leurs libertés et immunités.
C'est ensuite le solennel "serment du royaume".
Le Roi le dit à haute voix, main sur l'Evangile.
Il jure devant le ciel d'accorder à ses peuples paix, justice et miséricorde ; en d'autres termes, de régler les lois françaises sur les commandements de Dieu et le droit naturel.
Les vieilles cérémonies rituelles qui suivent sont ponctuées de prières.
Tour à tour le comte de Vivonne, premier gentilhomme, enlève au Roi sa robe d'argent, le duc de Joyeuse, grand chambellan, lui chausse les bottines de velours, Monsieur duc d'Anjou, lui met les éperons d'or ; puis l'officiant bénit l'épée royale, qui est censée être celle de Charlemagne.
L'évêque de Soissons prend le saint chrême et pratique sept onctions, tandis que le clergé récite : "Que le Roi réprime les orgueilleux, qu'il soit un modèle pour les riches et les puissants, qu'il soit bon envers les humbles et charitable envers les pauvres, qu'il soit juste à l'égard de tous ses sujets et qu'il travaille à la paix entre les nations."
Car le droit divin a pour contrepartie une longue suite de devoirs.
Maintenant le grand chambellan revêt Sa Majesté de la tunique et de la dalmatique, et recouvre ses épaules d'un manteau violet semé de fleurs de lis.
Le Roi reçoit alors une nouvelle onction à chaque main.
Le prélat lui remet tour à tour l'anneau, le sceptre, la main de justice et la couronne de Charlemagne.
Précédé des pairs du royaume, Louis monte enfin l'escalier du jubé.
Installé sur son trône, à la vue du peuple, il reçoit l'hommage de chaque pair.
Alors M. de Soissons dit très haut : Vivat rex in aeternum. Aussitôt les portes sont ouvertes. La foule du dehors et celle du dedans crient : "Vive le Roi !"
Un étonnant tintamarre va crescendo, fait de cris spontanés, de musique militaire, de coups de canon et des arquebusades mêlées de la milice bourgeoise et des gardes françaises.
Cet intermède bon enfant achevé, la cérémonie se poursuit avec un Te Deum, puis la célébration de la messe.
Celle-ci terminée, le Roi descend de son trône, récite le Confiteor, reçoit l'absolution et communie sous les deux espèces.
L'action de grâces de Sa Majesté achevée, l'officiant débarasse Louis de la couronne de Charlemagne, lui en remet une plus légère, et l'accompagne jusqu'à la salle du banquet "au milieu des acclamations et des cris de joie de tous les peuples, criant : Vive le Roi".