L’accord entre l’Arabie-Séoudite et l’Iran, signé le 10 mars dernier sous l’égide de la Chine, redistribue profondément les cartes de la géopolitique du Proche-Orient.
Explications.
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L’accord entre l’Arabie-Séoudite et l’Iran, signé le 10 mars dernier sous l’égide de la Chine, redistribue profondément les cartes de la géopolitique du Proche-Orient.
Explications.
Voici le deuxième des trois volets qu'Annie Laurent consacre à ce sujet.
Le premier est paru ici-même, le mardi 31 janvier dernier, et vous y avez accès en cliquant sur le lien suiuvant :
Les hérésies chrétiennes dans le Coran (1/3), par Annie Laurent
Rendez-vous bientôt pour la conclusion de cette brillante étude...
François Davin, Blogmestre
Trois mois après l'encyclique, le Pape s'adressait aux cardinaux français : "Acceptez la République, c'est-à-dire le pouvoir constitué... respectez-le, soyez-lui soumis, comme représentant le pouvoir venu de Dieu... Inutile de rappeler que tous les individus sont tenus d'accepter ces gouvernements et de ne rien tenter pour les renverser ou pour en changer la forme."
S'adressant au Baron de Montagnac, qui refusait le Ralliement, Léon XIII s'exclama : "Faites-vous républicain d'une bonne république. Vous comprenez ? Je veux que tous les catholiques entrent, comme une cohue dans la République... Les traditions doivent céder pour un moment... vous les retrouverez après l'œuvre accomplie... il faut abandonner les traditions pour le moment, un petit moment seulement."
Quatre de nos Ephémérides traitent des rapports entre l'Eglise et la République idéologique française, en général, et des rapports entre l'Eglise et l'Action française en particulier :
• pour les rapports entre l'Eglise et la République idéologique française, en plus de celle-ci sur le "Ralliement", voir notre Ephéméride du 18 novembre - sur le "toast d'Alger", qui préparait les esprits à ce "ralliement";
On a longtemps voulu croire, y compris dans les milieux académiques, que l’islam serait apparu par la seule prédication de son prophète, à l’instar du récit traditionnel musulman.
On expliquait alors sa similarité avec nombre d’hérésies et mouvements religieux du VIIe siècle comme résultant de leur influence sur Mahomet, qui aurait en quelque sorte composé sa religion comme un cocktail savant à partir d’elles.
C’est dans cette pensée que s’inscrivait encore l’académicien Roger Arnaldez (1911-2006) : « Persuadé de la vérité du monothéisme, le Prophète [Mahomet] se trouvait plongé dans un milieu d’une complexité extraordinaire. Il est peut-être vain de chercher à déterminer quelles sectes il a connu, comme s’il avait été à l’école de l’une d’elles. En réalité, il a dû entendre, et sans doute écouter, un ensemble hétéroclite de doctrines qui lui parvenaient pêle-mêle, au hasard des rencontres » (À la croisée des trois monothéismes, Albin Michel, 1993, p. 55).
Le Coran est-il réellement ce livre « incréé », émanant tout entier d’une dictée divine comme marque de l’unique religion inscrite dans la nature humaine et agréée comme telle par Adam ? Cette certitude, érigée en dogme au IXème siècle et sur laquelle repose jusqu’à nos jours la croyance des musulmans, non seulement quant à ses fondements religieux et spirituels mais aussi ses principes anthropologiques, juridiques et sociaux, pourrait-elle être remise en cause par la science ? Telle est la perspective ouverte au milieu du XIXème siècle grâce aux travaux de savants européens qualifiés.
Aujourd’hui, l’intérêt pour le sujet ne cesse de croître, au point de susciter une abondance inédite de publications consacrées au contexte historique, avec ses diverses influences (religieuses, culturelles, linguistiques, politiques), qui a entouré l’émergence de l’islam au VIIème siècle. Il en résulte de solides remises en cause du schéma jusque-là universellement tenu pour acquis. « À partir de 1977, toute une série de recherches ont tendu à démontrer que l’histoire des débuts de l’islam, racontée par la tradition savante arabo-musulmane, était une reconstruction tardive, éloignée de la vérité et même mensongère », remarque Christian-Julien Robin, directeur de recherches honoraire au CNRS, co-auteur du livre Histoire du Coran. Contexte, origine, rédaction, publié récemment sous la direction de Mohammad-Ali Amir-Moezzi et Guillaume Dye (1).
Marqué par la liberté intellectuelle, l’audace du jugement et l’absence de tout présupposé idéologique de ses vingt-et-un contributeurs, cet épais volume apporte sur le sujet des éclairages novateurs et incontestables. L’ensemble permet de mieux appréhender les sources originelles de l’islam, de son inspiration à sa rédaction et à sa composition jusqu’à sa canonisation. Il offre les critères ouvrant la voie à une lecture intelligible du Coran, jusqu’ici gênée par bien des obstacles, dont l’absence de repères historiques crédibles.
Celle-ci se manifeste entre autres à travers des allusions imprécises sur les événements et personnages évoqués. Ainsi, le classement choisi n’est pas chronologique ; il obéit à un ordre de longueur décroissant, les 114 sourates mélangeant sans explication les deux périodes supposées de la prédication de Mahomet : La Mecque (610-622) et Médine (622-632). « Le Coran est malheureusement d’une pertinence très limitée pour reconstruire la vie de Mahomet et les divers événements relatifs à sa carrière prophétique », assure Stephen J. Shoemaker, professeur à l’Université d’Oregon (États-Unis). Par ailleurs, la version coranique officialisée sous le califat sunnite d’Abdel Malik (685-705) entretient une profonde discorde au sein de l’islam. Les chiites la considèrent comme ayant été censurée pour effacer le nom d’Ali, cousin et gendre de Mahomet, que Dieu aurait désigné comme son successeur et auquel ils se réfèrent.
Dans sa contribution, G. Dye constate le caractère « décousu, désordonné, déconcertant et obscur » du Coran, « texte polémique, fonctionnant par slogans » et dépourvu de « cadre narratif » lorsqu’il « met en scène des controverses entre le messager coranique et un groupe d’adversaires, dont l’identité reste dans l’ombre ». « Profondément anhistorique », le Coran est un corpus avant d’être un livre, en conclut-il.
Comment comprendre les autres étrangetés d’un texte attribué à Dieu, telles que ses nombreuses contradictions, mais aussi sa « divinisation » de la langue arabe, décrite comme « pure » alors qu’elle côtoie des variantes et emprunte à d’autres lexiques sémitiques, notamment ceux des juifs et des chrétiens, y compris dans leur terminologie religieuse, cultuelle et juridique ?
Sur cet aspect, plusieurs études substantielles consacrées au contexte religieux de l’Orient pré-islamique (Arabie, Palestine, Byzance, Perse, Éthiopie) font ressortir l’influence des hérésies chrétiennes sur le Coran. Muriel Debié, titulaire de la chaire « Christianismes orientaux » à l’École pratique des hautes études, et Vincent Déroche, professeur au Collège de France, soulignent les erreurs de jugement de leurs adeptes, lorsqu’au moment de la conquête arabe une partie d’entre eux ont adopté « une nouvelle religion qui n’était pas toujours perçue comme fondamentalement différente, surtout dans les débuts ». Une leçon pour notre temps rongé par les confusions ?
Ces multiples découvertes aboutiront-elles à une reconnaissance du Coran comme une construction humaine ? Telle pourrait être la perspective ouverte par une authentique exégèse historico-critique,dans le sillage de M-A. Amir-Moezzi, président du conseil scientifique du tout nouvel Institut français d’islamologie inauguré à la Sorbonne le 22 novembre dernier.
(Article paru dans La Nef n° 354 – Janvier 2023)
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1. du Cerf, 2022, 1092 p., 34 €. Cet ouvrage reprend une partie des textes parus dans Le Coran des historiens (Cerf, 2020, 3 vol.) et en ajoute d’autres.
Il fut l'ami, le bras droit et le continuateur de cet autre immense Pape que fut Saint Jean-Paul II, tombeur du communisme et beau défenseur de la Foi, autant qu'il lui fut possible...
En guise d'hommage respectueux au Pape Benoît, lafautearousseau redonne, simplement, les deux Grands Textes de notre série qui lui sont consacrés :
GRANDS TEXTES (13) : Discours du pape Benoît XVI au collège des Bernardins.
Rien à rajouter, rien à retrancher dans ce court billet que nous avoins publié ici-même le 7 avril 2017 :
(vidéo 36'43)
Il y a peu de temps encore, quand la majorité des Libanais était des Chrétiens, le Liban était un pays riche, on l'appelait "la Suisse du Proche Orient", mais les musulmans (les Palestiniens et les Syriens) ont envahi le Liban, les musulmans ont répandu la terreur et l’islamisme dans ce pays. Partout où les musulmans ont chassé les chrétiens d’un pays (où les chrétiens se trouvaient avant eux), ces chrétiens travailleurs et honnêtes, la violence et la misère ont envahi ce pays...
Il est honteux que la France ne lance pas un grand plan d’aide a nos fréres Chrétiens Libanais (idem pour les Arméniens...). Encore faudrait-il que la France fût restée chrétienne et royale ! Comment voudrait-on que notre République idéologique laïcarde et anti chrétienne, se voulant elle-même la Nouvelle Religion Républicaine, dont le but premier est essentiel est de mener un combat d'extermination à l'Église catholique, comment voudrait-on qu'elle volât au secours de nos frères chrétiens du Liban et d'Arménie ? Qu'elle entreprît quoi que ce soit pour les défendre, pour les sauver ? Ce serait se renier elle-même, elle qui est la descendante et l'héritière de Robespierre et de la secte des Encyclopédistes, dont la devise bien connue est "Écrasons l'Infâme !"
La seule réponse à cette question n'est donc pas matérielle, humaine; elle ne peut qu'être spirituelle : comme en Égypte chrétienne (qui fait partie de la Terre Sainte puisqu'elle a acueilli la Sainte Famille fuyant Hérode) asservie par l'Islam depuis un millénaire et demi et où le christianisme se maintient...
Une étude sérieuse du Coran permet d’y découvrir la présence d’un nombre substantiel de passages semblant relever de doctrines jugées hérétiques par le Magistère de l’Église. Or, une prise en considération de ces hérésies chrétiennes dans le livre sacré des musulmans est nécessaire pour connaître réellement l’islam et entreprendre un dialogue en vérité avec les musulmans.
La complexité de cette question mérite donc une clarification. Telle est la tâche entreprise par Annie Laurent dans cette Petite Feuille Verte n° 94. Elle se présente comme une introduction générale au sujet (définitions, contexte historique, etc.); les suivantes exposeront les différentes hérésies les unes après les autres (millénarisme, arianisme, nestorianisme, pélagianisme, iconoclasme, etc.), avec leur contenu et leur application dans le Coran...
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La crèche de lafautearousseau est installée...
Alors que Charles III vient de succéder sur le trône britannique à sa mère, la reine Elizabeth II (décédée le 8 septembre 2022), certains médias se sont fait l’écho de son intérêt pour l’islam.
Depuis le début des années 1990, en tant que prince héritier, il a en effet plusieurs fois exprimé publiquement sa conviction selon laquelle l’islam est une religion européenne et qu’il en tiendrait compte dans son pays lorsqu’il deviendrait roi. Il envisageait notamment d’en tirer des conséquences institutionnelles dès lors que l’anglicanisme ne détient plus la quasi-exclusivité qui était la sienne auparavant. Ainsi, « il a fait planer l’idée de transformer le titre de monarque britannique de “Défenseur de la Foi” en “Défenseur des fois” », rappelle le quotidien libanais L’Orient-Le Jour (20 septembre 2022). La polémique suscitée par ces propos l’avait cependant conduit à renoncer à ce changement de titre et à préciser qu’il s’agissait avant tout « de protéger la libre pratique de toutes les croyances » cohabitant au sein du Royaume-Uni (Id.).
Pour autant, ajoute ce journal, « son admiration pour l’islam ne semble pas avoir faibli, lui qui avait commencé à apprendre l’arabe pour mieux comprendre le Coran » et qui était devenu le mécène du Centre pour les études islamiques situé à Oxford (Id.).
L’Islam est certes présent en Europe, mais faut-il en déduire qu’il existe un Islam d’Europe ? Voici des éléments de réponse...