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Trump-Vance, révolution ou simple coup de barre à droite ? par Antoine de Lacoste

C'est Trump qui commandera » : à Milwaukee, le très sulfureux J.D. Vance  adoubé par les Républicains - Le Parisien

 

Les 100 premiers jours de la présidence de Donald Trump ont marqué le monde. Des centaines de décrets ont été pris en un temps record, dont beaucoup dès le premier jour. Licenciements massifs dans l’administration, nominations controversées, déclarations provocatrices, négociations avec la Russie : les signes de rupture sont multiples. Pour autant, s’agit-il d’une vraie révolution ou d’un simple coup de barre à droite, nimbé de protectionnisme et d’isolationnisme ?

Pour répondre à cette question, certains invoquent le célèbre testament de George Washington dans lequel le premier président suggérait de se concentrer sur les Etats-Unis encore balbutiants, sans se mêler des affaires du monde, en particulier de l’Europe. Ce texte, trop souvent qualifié d’isolationniste, était en réalité un appel à la prudence et à la progression graduée : d’abord consolider le nouveau pays puis étendre son influence progressivement.

C’est en effet ainsi que se passeront les XIXe et XXe siècles avec une accélération impérialiste saisissante à partir de 1991 et la fin du communisme.

Trump n’a pas approuvé cette fuite en avant, ce « chaos constructif » cher aux néo-conservateurs. J.D. Vance, son vice-président, est allé encore plus loin : « Je me moque de ce qui arrivera à l’Ukraine » déclarait-il en février 2022, alors qu’il se lançait à la conquête du siège de sénateur de l’Ohio.

C’est cet attelage Trump-Vance qui peut faire penser qu’il ne s’agit pas seulement de faire bouger les lignes à droite, mais de renverser la table. Tuer le wokisme ou stopper l’immigration, d’accord, mais d’autres pourront inverser plus tard ces processus. Alors l’idée semble bien être d’aller plus loin, de détruire l’Etat profond : peuplé de centaines de milliers de juges, de fonctionnaires, de militaires ou d’agents du très gauchiste FBI, cet Etat profond a paralysé le premier mandat de Trump dont il n’est finalement rien resté, à part une Cour suprême très conservatrice, ce qui sera d’ailleurs bien utile.

Pendant quatre ans, Trump a préparé son retour, sans, cette fois, se laisser imposer des généraux qu’il n’aimait pas ou des technocrates qui n’en feraient qu’à leur tête. Des nominations soigneusement pesées ont été annoncées. Les partisans de la tyrannie sanitaire ont été affolés par le choix de l’antivax Robert Kennedy à la santé. Le nom de Scott Bessent au Trésor a d’abord rassuré : ancien salarié de Soros, marié à un homme, c’était plutôt un profil démocrate. Hélas, Bessent veut les droits de douane, et surtout « ne pas devenir une économie de type européen, surréglementée et surendettée ». Son prédécesseur, ancien du bastion Goldman Sachs, était finalement davantage dans la ligne.

D’autres décisions ont consterné l’Etat profond : nomination de Kash Patel à la tête du FBI (la purge promet d’être sévère), renvoi récent des responsables démocrates du Conseil de Sécurité National (NSA), renvoi du général Brown, chef d’état-major de l’armée. En revanche, plusieurs choix relèvent de formats plus classiques, plus conformes aux goûts du complexe militaro-industriel, une des branches majeures de l’Etat profond : Marco Rubio au poste très important de Secrétaire d’Etat ou Pete Hegseth à la tête du Pentagone. Il y avait aussi Michael Waltz à la Sécurité, mais il vient d’être remercié. Certes, ces hommes se sont parfaitement alignés sur les positions de leur Président, mais rien ne dit que ce ne soit pas par opportunisme.

Au sein de ces nominations contradictoires, le choix de J.D Vance à la vice-présidence semble être le plus emblématique. Son parcours est bien connu grâce à son livre Hillbilly Elégie. Un hillbilly, c’est un plouc des Appalaches. La jeunesse de Vance entre Kentucky et Ohio raconte cette histoire si américaine d’un garçon abandonné par son père, puis par sa mère alcoolique et droguée. Elevé par des grands-parents haut en couleurs mais affectueux, dans un environnement de petits blancs déclassés, il s’en sortira, sera diplômé de Yale, juriste, financier, sénateur.

Son livre fut lu par des millions d’Américains. Converti au catholicisme, grand lecteur de Saint Augustin, il est hostile aux aventures militaires dévastatrices, méprise l’Europe et sa décadence, respecte la Russie, déteste le wokisme, l’Etat profond et le multilatéralisme.

Intellectuellement plus structuré que Trump, s’il lui succède, c’est lui qui pourra incarner une vraie révolution.

Commentaires

  • E t si Donald TRUMP et JD VANCE revenaient à la, doctrine du Pt MONROE ( 1820) l'Amérique aux Américains, donc i qu'ils s'occupent SURTOUT de leur continent , et ne viennent pas imposer leur mode de vie ailleurs

  • Il est temps que les Américains reviennent à la doctrine de MONROE :l'Amérique aux Américains ( tout le continent) en revanche : l'Europe, l'Asie, l'Afrique ne sont pas dans l'Amérique, donc les Américains n'ont rien à y faire. Donald TRUMP faite de la bonne politique américaine, mais c'est à nous Français et Européens de faire de la bonne politiqure pour NOUS e ne ps

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