Requiem pour la Syrie, par Antoine de Lacoste
Après des années dune guerre meurtrière et une victoire chèrement acquise, il n’a fallu que quelques jours aux islamistes précédemment vaincus pour balayer l’armée syrienne.
Que s’est-il passé ? Pour le comprendre, il faut partir d’un constat simple : l’armée syrienne n’a jamais valu grand-chose et beaucoup de ses meilleurs éléments sont morts dans les premiers mois de la guerre. Ce n’est donc pas elle qui avait gagné. Les vainqueurs ont été les Russes dans les airs, le Hezbollah libanais, les gardiens de la révolution iraniens et des milices chiites irakiennes au sol. A ces trois forces, il faut ajouter une multitude de petits groupes chrétiens ou alaouites qui avaient pris l’initiative de défendre leurs villages ou leurs quartiers face aux islamistes venus du monde entier (plus de 100 nationalités représentées). On ne le rappellera jamais assez : ce fut le plus grand jihad international de l’histoire. Nous avons rencontré ces combattants chrétiens de Sqalbieh ou Mhardeh, ils n’ont jamais reculé et ont perdu des centaines d’amis : plus de 800 noms entourent la petite église Sainte Sophie construite pour fêter la victoire et remercier la Vierge dont ils ont tous des images chez eux.