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Les hérésies chrétiennes dans le Coran – christologie et mariologie islamiques (3/3), par Annie Laurent

1A.jpgVoici le troisième et dernier volet qu'Annie Laurent consacre au sujet des hérésies chrétiennes dans le Coran..

Les deux premiers ont été publiés ici-même, les mardi 31 janvier et lundi 20 mars derniers;

Vous y avez accès en cliquant sur les deux liens suivants :

 

Les hérésies chrétiennes dans le Coran (1/3), par Annie Laurent

Les hérésies chrétiennes dans le Coran (2/3) – l’arianisme, par Annie Laurent...

Après avoir rappelé les circonstances qui, à la suite de l'arianisme, ont vu surgir de nouvelles hérésies au sein de la chrétienté orientale des premiers siècles (nestorianisme, monophysisme, monothéisme), il reste à présenter leurs applications dans le Coran. Celles-ci mettent en évidence l'importance du fossé doctrinal séparant l'islam du christianisme, en particulier dans les domaines christologique et mariologique : notre sujet d'aujourd'hui...

 
Jésus et Marie - Miniature persane du XVIème siècle
 

JÉSUS, SON IDENTITÉ ET SA MISSION

L’une des illustrations les plus éloquentes du nestorianisme, et plus largement des hérésies christologiques, apparaît dans l’appellation choisie par le Coran pour désigner le Christ : « Issa, fils de Marie ». Il s’agit d’une déformation de son nom biblique, « Yasouh », qui signifie en araméen « Dieu sauve », tandis que le nom arabe ‘Isâ ou Issa (cité 25 fois dans les 93 versets qui le concernent) est dépourvu de toute signification et il n’existait pas avant le Coran. On comprend pourquoi les chrétiens arabophones disent Yasouh, et non pas Issa, lorsqu’ils prient Jésus ou parlent de lui.

Plusieurs chercheurs évoquent diverses formes de détournement du nom, celles-ci pouvant émaner de milieux messianistes ou gnostiques où l’on aurait inversé la première et la dernière lettre pour le crypter, Yasouh donnant ainsi Esaü (Édouard-Marie Gallez, Le messie et son prophète, Éditions de Paris, 2005, t. 1, p. 171-178).

Dans une étude sur l’origine de ‘Isâ, Michel Hayek, prêtre et savant libanais maronite (1928-2005), émet l’hypothèse selon laquelle Issa proviendrait de ‘Isâ, forme en vigueur chez les nestoriens ou les jacobites (sur ceux-ci, cf. infra). C’est pourquoi cet auteur ne souscrit pas à l’opinion d’après laquelle le terme ‘Isâ aurait été inventé par Mahomet. « Même si les documents préislamiques ne révèlent aucun témoignage absolument probant à ce sujet, il est hautement vraisemblable qu’il y a eu un chrétien ou plutôt des chrétiens à la base de cette déformation » (« L’origine des termes Isâ Al-Masîh dans le Coran », L’Orient syrien, t. VII, p. 248-252).

Quant au qualificatif « Messie » (Al-Masîh en arabe), attribué onze fois à Jésus dans le Coran, le P. Hayek note qu’il y est apparu « tardivement » : on le trouve seulement dans les passages correspondant à la deuxième partie de la vie publique de Mahomet, donc datés de Médine (622-632), mais précisément avant sa rupture avec les tribus juives et en plein débat avec des Arabes chrétiens. En se référant aux commentaires de divers chercheurs, l’auteur estime qu’en reconnaissant « en Jésus l’Envoyé d’Allah auprès des Israélites, pour lui [Mahomet] Al-Masîh semble avoir plus le sens de “Christ” que de “Messie ». Et puis, « ce qu’il entendait par Masîh n’est explicité nulle part dans le Coran et demeure inexpliqué dans la tradition exégétique de l’islam après lui » (op. cit., p. 365-382).

يا صور:: ميشال حايك في توقع لبناني

le père Michel Hayek

 

D’ailleurs, remarque Hicham Abdel Gawad, doctorant en Sciences des Religions, dans un article sur ce sujet, « lorsque le Coran fait parler Jésus, ce dernier ne se présente jamais autrement que comme Rasûlullah (envoyé de Dieu) ou encore comme Nabî(prophète) ». Le premier titre (Rassoul) est réservé à trois prophètes (Moïse, Jésus et Mahomet) auxquels Dieu aurait donné la mission spéciale de transmettre aux hommes le Livre unique ayant prévalu depuis toujours auprès de Lui (Torah, Évangile puis Coran). Ceux-là sont aussi des Nabîs, car il s’agit de l’appellation générale concernant tous les personnages que le Coran considère comme des prophètes.

L’auteur cite deux versets :

  • Jésus, fils de Marie, dit : “Ô fils d’Israël ! Je suis, en vérité, le Prophète de Dieu envoyé vers vous (61, 6).
  • Celui-ci [Jésus] dit : “Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu” (19, 30).

À noter que la deuxième parole figure dans un récit où le Jésus nouveau-né s’adresse à la parenté de sa mère Marie (cf. 19, 27-33).

« À aucun moment le Coran ne fait dire à Jésus : “Je suis le Messie” », souligne aussi H. Abel Gawad (« Déconstruction synthétique du messianisme en islam », Les cahiers de l’Islam, 27 février 2023, p. 1 à 10).

Jésus se présente d’ailleurs comme étant l’annonciateur et le précurseur de Mahomet, « un Prophète qui viendra après moi et dont le nom sera Ahmad (le Loué) » (61, 6). Selon le Coran, Mahomet, en sa qualité de « Prophète de Dieu », est aussi « le sceau des prophètes » (33, 40), donc celui qui doit achever l’histoire religieuse. D’après le philosophe Rémi Brague, il s’agirait d’une formule empruntée à un texte de Mani, le fondateur du manichéisme (Du Dieu des chrétiens et d’un ou deux autres, Flammarion, 2008, p. 145).  Sur le manichéisme, cf. PFV n° 95.

Notons également que l’absence du nom « Christ » dans le Coran (même signification que Messie, mais à partir du grec) permet de comprendre pourquoi les disciples de Jésus y sont appelés naçârâs, mot arabe dérivé du syriaque nasrâyâ, qui se traduit en français par « nazaréniens » et non par « chrétiens » comme le font certains traducteurs.

  • Les Nasâras ont dit : “Le Messie est fils de Dieu”. Telle est la parole qui sort de leurs bouches ; ils répètent ce que les incrédules disaient avant eux. Que Dieu les anéantisse ! Ils sont tellement stupides ! Ils ont pris leurs docteurs et leurs moines ainsi que le Messie, fils de Marie, comme seigneurs, au lieu de Dieu. Mais ils n’ont reçu l’ordre que d’adorer un Dieu unique : il n’y a de Dieu que Lui ! (9, 30-31).

À propos de l’appellation Al-Masîh, on comprend alors pourquoi, du côté musulman, elle est comprise comme un simple surnom ou titre d’honneur. Telle est l’option de commentateurs célèbres du Coran, des anciens comme Fakhr al-dîn-al-Razî (1148-1209), ou des modernes comme Rachid Rida (1865-1935), mais aussi des musulmans en général.

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l’islamologue Maurice Borrmans

 

Vu ainsi, « l’islam n’assume nullement l’attente messianique d’Israël ou l’affirmation chrétienne de sa réalisation en sus ». Autrement dit, il s’agit d’un « Messie sans messianisme », souligne l’islamologue Maurice Borrmans (1925-2017), prêtre des Missionnaires d’Afrique, qui relève cependant des particularités dans le chiisme, lequel voit le descendant d’Ali comme un Messie (le Mahdi) à l’image de Jésus (« Messie, messianisme et islam », Communio, n° XIX, 3 – mai-juin 1994, p. 137-157). Sur le chiisme, cf. Mohammed Ali Amir-Moezzi, « Le chiisme et le Coran », Histoire du Coran, Cerf, 2022, p. 1027-1065.

Au fond, le messianisme en islam ne serait-il pas tout simplement cette religion dans sa dimension politique ?

À propos de la maternité divine de Marie

Pour étayer sa condamnation du nestorianisme, le concile œcuménique d’Éphèse (431) – cf. PFV n° 97 – avait aussi et surtout proclamé le dogme de la maternité divine de la Vierge Marie, véritable garantie de la foi au Christ vrai Dieu et vrai homme. Marie fut alors reconnue Theotokos (en grec « qui enfante Dieu »), doctrine que saint Athanase enseignait à Alexandrie. Présent à Éphèse, Nestorius y aurait dit : « Jamais je n’accepterai d’appeler Dieu un bébé vagissant dans une crèche » (cité par Yves Semen, La sexualité selon Jean-Paul II, Presses de la Renaissance, 2004, p. 15). Pour lui, Marie devait être appelée « Mère du Christ » et non « Mère de Dieu ».

Mais saint Cyrille, deuxième successeur d’Athanase à la tête du diocèse d’Alexandrie, affirmait que « refuser l’expression “Mère de Dieu” revenait soit à nier la divinité de Jésus soit à nier qu’il était l’incarnation de Dieu » (Yves Chiron, Histoire des conciles, Perrin, 2011p. 30-31).

Yves Chiron — Wikipédia

Yves Chiron

 

Nestorius, tout comme les controverses monophysite et monothélite, semblent ainsi avoir inspiré, au moins en partie, le regard que l’islam porte sur la Vierge Marie, qui est étroitement associée à Jésus dans le Livre sacré des musulmans.

Le Coran accuse les chrétiens d’avoir divinisé Marie ou de l’avoir associée au Dieu Un. Cela revient à nier l’Incarnation, qui reste impensable en islam parce que, à strictement parler, diviniser Marie ou l’associer au Dieu Un revient d’abord à nier la Trinité et ensuite seulement la vérité de l’Incarnation. Et inversement, ne réussissant pas à penser l’Incarnation en vérité, le court-circuit concernant le Christ se reporte sur sa Mère.

  • Ô gens du Livre ! Ne dépassez pas la mesure dans votre religion ; ne dites sur Dieu que la vérité. Oui, le Messie, Jésus, fils de Marie, est le Prophète de Dieu, sa Parole qu’il a jetée en Marie, un Esprit émanant de lui. Ne dites pas “Trois” ; cessez de le faire ; ce sera mieux pour vous. Dieu est unique ! Gloire à lui ! Comment aurait-il un fils ? » (4, 171).
  • Le Messie, fils de Marie, n’est qu’un prophète ; les prophètes sont passés avant lui. Sa mère était parfaitement juste. Tous deux se nourrissaient de mets. Vois comment nous leur expliquons les Signes. Vois, ensuite, comment ils s’en détournent. Dis : “Adorerez-vous, en dehors de Dieu, ce qui ne peut ni vous nuire ni vous être utile ?” (5, 75-76).  
  • Dieu dit : « Ô Jésus, fils de Marie ! Est-ce toi qui as dit aux hommes : “Prenez, moi et ma mère, pour deux divinités, en dessous de Dieu” ? ». Jésus dit : « Gloire à toi ! Il ne m’appartient pas de déclarer ce que je n’ai pas le droit de dire ». Tu l’aurais su, si je l’avais dit. Tu sais ce qui est en moi. Toi, en vérité, tu connais parfaitement les mystères incommunicables » (5, 116).

Plusieurs passages concernant Marie sont empruntés aux évangiles apocryphes (notamment le Protévangile de Jacques, du IIème siècle, et le Pseudo-Matthieu, du IVème siècle), comme le sont aussi certains épisodes coraniques relatifs à la naissance et à l’enfance de Jésus.

  • Dès le berceau, il [Jésus] parlera aux hommes comme un vieillard ; il sera au nombre des justes (3, 46).
  • Elle [Marie] devint enceinte de l’enfant puis elle se retira avec lui dans un lieu éloigné. Les douleurs la surprirent auprès du tronc du palmier. […] Elle se rendit auprès des siens en portant l’enfant […]. Elle fit signe au nouveau-né et ils dirent alors : “Comment parlerions-nous à un petit enfant au berceau ?”. Celui-ci dit : “Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre ; il a fait de moi un Prophète ; il m’a béni, où que je sois” (19, 22-31).

Selon l’universitaire belge Jan M. F. Van Reeth, « des études modernes ont démontré que cette scène est calquée sur l’Évangile apocryphe de l’Enfance attribué à Matthieu, où nous lisons (chap. 20) : “Quand Marie fut assise, elle regarda vers la cime du palmier et la vie chargée de fruits (…). Alors le petit enfant Jésus (…) dit au palmier : “Penche-toi, arbre, et nourris ma mère de tes fruits !” (…) Le palmier se redressa et d’entre ses racines se mirent à jaillir des sources d’eaux très limpides » (« La christologie du Coran », Communio, n° XXXII, 5-6, sept.-déc. 2007, p. 3-4).

Joachim Gnilka: Bücher und mehr | Herder.de

Pour sa part, son confrère allemand Joachim Gnilka (ci dessus, ndlr), spécialiste en exégèse et herméneutique bibliques, présente un ensemble plus vaste d’épisodes coraniques qui empruntent à des textes émanant du judéo-christianisme. Au Protévangile de Jacques, il ajoute l’Évangile de l’Enfance de Thomas, sans doute le plus ancien et le plus populaire récit de l’enfance de Jésus. « Rédigé à l’origine en grec, il a été traduit en beaucoup de langues, dont le syriaque et l’arabe » et « il jouissait d’une haute estime dans l’Église d’Orient et chez les ébionites » (Qui sont les chrétiens du Coran ?, Cerf, 2008, p. 104-106). Sur l’hérésie ébionite, cf. PFV n° 97.

L’un des exemples cités par J. Gnilka concerne le récit de l’annonce de l’ange faite à Marie. Il permet de saisir la proximité du texte du Protévangile de Jacques avec celui du Coran (3, 45). L’auteur expose la question en ces termes. Dans le Protévangile de Jacques, « l’annonce de l’ange est exprimée ainsi : “ Tu concevras de sa parole ” (§ 11). C’est en ce sens que l’on peut comprendre l’annonce selon la sourate 3, 45 : “Dieu t’annonce une parole émanant de lui-même et dont le nom est Jésus-Christ, fils de Marie”. En accord avec la tradition chrétienne, le Christ est engendré par la parole créatrice de Dieu, c’est-à-dire sans père. Le Coran ne reprend donc pas l’annonce que Jésus-Christ est fils de Dieu, c’est-à-dire les paroles : “aussi l’être saint qui naîtra de toi sera appelé fils du Très-Haut” (Luc 1, 35) ». (ibid., p. 107).

Il s’agit bien de nier à la fois la divinité de l’enfant à naître et la maternité divine de Marie. Le Coran occulte en outre le libre consentement, le Fiat, de Marie, si caractéristique de l’Annonciation chrétienne. Pour l’islam, les desseins de Dieu ne sauraient dépendre d’un acquiescement humain.

Quant à Joseph, l’époux de Marie, il est ignoré par le Coran. En fait, Marie y est présentée comme l’archétype de la femme musulmane (soumise à Dieu).

  • Ô Marie ! Sois pieuse envers ton Seigneur ; prosterne-toi et incline-toi avec ceux qui s’inclinent (3, 43).

UN DIEU INCONNAISSABLE

Plusieurs versets coraniques évoquent la distance infranchissable entre l’homme et Dieu, reflétant ainsi directement la doctrine de Nestorius. Dans quelques-uns, Dieu ordonne à Jésus d’en témoigner.

  • Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre lui appartient. Il est le Très-Haut, l’Inaccessible ! (42, 4).
  • Dis : “Je ne détiens pour moi-même ni profit ni dommage en dehors de ce que Dieu veut. Si je connaissais le mystère incommunicable, je possèderais des biens en abondance et le mal ne me toucherait pas” (7, 188).
  • Dis : “Je ne vous dis pas : Je possède les trésors de Dieu ; car je ne connais pas l’Inconnaissable” (6, 50 ; 11, 31).
  • Dis : “Lui, Dieu est Un ! Dieu ! L’Impénétrable ! Il n’engendre pas ; il n’est pas engendré ; nul n’est égal à Lui !” (112, 1-4).

Ces versets illustrent aussi l’impossibilité de scruter le mystère de Dieu devant laquelle sont placés les musulmans. Ce que l’islam traduit par le dogme de l’unicité (Tawhîd en arabe) exprimé par la Chahâda (confession de foi) : « J’atteste qu’il n’y a pas de divinité en dehors de Dieu ».

En prononçant ces mots, les musulmans rejettent la foi théologale des chrétiens qui croient à la Trinité. Cette foi est d’ailleurs reprochée implicitement à ces derniers dans les derniers versets de la sourate d’ouverture (Fatiha) du Coran.

  • Dirige-nous dans le chemin droit ; le chemin de ceux que tu as comblés de bienfaits ; non pas le chemin de ceux qui encourent ta colère ni celui des égarés (1, 6-7).

Par la récitation quotidienne de cette prière, selon une interprétation communément admise, les musulmans demandent à Dieu de les tenir à l’écart du rejet de la prédication de Mahomet par les juifs et des « égarements » doctrinaux des chrétiens.

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Selon l’islamologue belge Alfred Havenith, le succès des hérésies nestorienne et monophysite s’explique par les relents de paganisme qui subsistaient dans des populations encore mal évangélisées. Pour leurs adeptes, « la surdétermination de Dieu le rend incapable de s’incarner, le bloque dans sa toute-puissance et lui interdit la kénose. Et dans les deux cas, c’est finalement la peur, la vieille peur païenne qui joue : peur de rencontrer Dieu. On lui préfère un Seigneur lointain, incompréhensible, potentat, mais pas un Père. Et d’autre part, il y a le désir de l’homme de n’être lié à Dieu par rien et de n’avoir pas à se transcender. L’homme préfère abdiquer sa dignité de fils de Dieu et se préfère esclave de Dieu. Ainsi, n’étant plus responsable de lui-même, il peut se laisser aller à tous ses instincts et se pardonner ses actes les plus vils […]. Et les événements chimériques racontés par les apocryphes accentuent l’abîme entre Dieu et l’homme et le plongent dans la magie irresponsable » (Les Arabes chrétiens nomades au temps de Mohamed, Centre d’histoire des religions, Louvain-La-Neuve, 1988, p. 107-108).

Annie LAURENT
Déléguée générale de CLARIFIER

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