Conquête de l'Algérie (I)...
1830 : Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 kilomètres d'Alger.
L'Algérie est alors sous la souveraineté nominale de l'Empire Ottoman, et donc du sultan d'Istanbul, mais dans les faits le dey d'Alger est dans une situation de quasi-indépendance.
L'affaire du coup d'éventail au consul de France, qui expliquerait pourquoi Charles X envoya une expédition en 1830, ne doit pas faire oublier les raisons profondes qui poussèrent à cette expédition.
La première est la persistance de la piraterie barbaresque. Pendant plusieurs siècles, l'insécurité des personnes et du commerce en Méditerranée fut une plaie pour les activités économiques et la tranquillité des pays du Nord de l'ancienne Mare Nostrum; et les représentants des intérêts maritimes harcelaient les gouvernements de leurs pays respectifs afin que ceux-ci fassent régner l'ordre.
La tentative la plus sérieuse fut celle de Charles Quint qui essaya, mais sans succès, de prendre pied en Afrique du Nord, pour faire cesser le brigandage.
En 1198, avec l'accord du pape Innocent III, Jean de Matha avait créé l'Ordre des Trinitaires (Ordre de la Très Sainte Trinité et de la Rédemption des Captifs), dont le but était de racheter les esclaves captifs des musulmans sur les côtes méditerranéennes, régulièrement razziées par les sarrazins, les bateaux quant à eux étant souvent capturés en mer pour fournir une main d'oeuvre à bas prix aux pays que l'on appelait alors "de la barbarie".
La Méditerranée fut, jusqu'au début du XIXème et à la conquête de l'Algérie par la France, une mer dangereuse : en 1789, l'Ordre des Trinitairesavait racheté 600.000 prisonniers, esclaves des barbaresques (le plus célèbre d'entre eux étant Cervantès, resté cinq ans dans les geôles d'Alger)....