Éphéméride du 28 janvier
Buste-reliquaire de Charlemagne dans la Chambre des trésors de la crypte de la Chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle
814 : Mort de Charlemagne
"Sous cette pierre gît le corps de Charles, grand et orthodoxe empereur qui agrandit noblement le royaume des Francs"
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre III, Grandeur et décadence des Carolingiens :
"...D'ailleurs, il ne faudrait pas croire que le règne de Charlemagne eût été un âge d'or où les hommes obéissaient avec joie. Le besoin d'ordre, le prestige impérial conféraient à Charles une dictature. Il en usa. Ses expéditions militaires, plus d'une par an, coûtaient cher. Elles n'étaient pas toujours suivies avec enthousiasme. Il fallut que Charlemagne eût la main dure, et il eut affaire à plus d'un Ganelon. À sa mort, les prisons étaient pleines de grands personnages dont il avait eu sujet de se plaindre ou de se méfier. Son gouvernement fut bienfaisant parce qu'il fut autoritaire. Un long souvenir est resté de la renaissance intellectuelle qui s'épanouit à l'abri de ce pouvoir vigoureux. Encore une fois, la civilisation, héritage du monde antique, était sauvée. C'était un nouveau relais avant de nouvelles convulsions.
Au fond, l'Empire de Charlemagne était fragile parce qu'il était trop vaste. Il ne tenait que par le génie d'un homme. Dans une Europe où des nations commençaient à se différencier, refaire l'Empire romain était un anachronisme. Charlemagne avait dû fixer sa résidence à Aix-la-Chapelle, c'est-à-dire à mi-chemin entre l'Elbe et la Loire, de manière à n'être éloigné d'aucun des points où des mouvements pouvaient se produire. Ce n'était pas une capitale. C'était un poste de surveillance. Un peu avant sa mort, qui survint en 814, Charlemagne eut des pressentiments funestes pour l'avenir. Ses pressentiments ne le trompaient pas.
Après quatre générations de grands hommes, la vigueur des Pipinnides était épuisée..."
Ces "pressentiments", dont parle Bainville, étaient liés aux rapports fait à l'empereur au sujet de ces êtres agressifs, venus du Nord - les "north men", ou normands... - sur leurs vaisseaux très maniables : les drakkars. Et, de fait, les premières incursions vikings auront lieu dès 856, soit cinquante ans à peine après la mort du grand Empereur ! (voir l'Éphéméride du 28 décembre et l'Éphéméride du 28 novembre)
L'Histoire se répète : à huit siècles d'intervalles, Louis XIV aura, lui aussi, des "pressentiments"; et, hélas, ces "pressentiments" ne le tromperont pas plus qu'ils n'avaient trompé Charlemagne : le Grand électeur de Brandebourg venait de se proclamer "roi de Prusse" (voir l'Éphéméride du 18 janvier)
1225 : Naissance du futur Saint Thomas d'Aquin
De Luc Adrian :
"...Plutôt que Thomas d'Aquin, on pourrait l'appeler Thomas de Paris, puisque ce dominicain, né en 1225 près de Naples, rallie la capitale du royaume pour y achever ses études dès l'âge de 20 ans...
Il passera à Paris la plus grande partie de sa vie et y enseignera à la suite de son maître Albert le Grand. Ce dernier prédira : "Les mugissements du "boeuf muet" (Thomas était de forte stature et de caractère taciturne, ndlr) empliront le monde entier."
À Bonaventure, qui lui reprochait de "mettre l'eau de la raison dans le vin de la sagesse divine", Thomas aurait répondu que, comme à Cana, l'eau s'y trouverait changée en vin. "Refusant de rendre étrangères les unes aux autres les vérités rationnelles et révélées, il bâtit une oeuvre réconciliant Athènes et Jérusalem", résume Georges Daix dans son Dictionnaire des Saints (JC Lattès). Car la grâce ne détruit pas la nature, elle l'exauce en l'exhaussant.
Reviens, saint d'Aquin, nous sommes devenus bêtes..."
S'il passa à Paris "la plus grande partie de sa vie", c'est également en France qu'il devait mourir, le 7 mars 1274 : âgé de quarante-neuf ans, il se rendait au concile de Lyon, où il avait été convoqué comme expert (voir l'Éphéméride du 7 mars).
Saint Thomas, par Fra Angelico
http://www.thomas-d-aquin.com/Pages/Presentation/PresentMenuCadre.html
1393 : Tragédie du Bal des Ardents
Alors que le roi Charles VI célèbre par un bal masqué le mariage d'une des dames d'honneur de la reine Isabeau de Bavière à l'Hôtel Saint-Pol, à Paris, son frère le duc d'Orléans entre dans la salle de bal, accompagné de cinq porteurs de torche. L'un des porteurs s'approche trop près de l'un des seigneurs, dont le déguisement prend feu, ainsi que celui du roi et de quatre convives. Le roi est sauvé, mais cinq personnes périssent.
Cette tragédie affecte profondément le roi, qui, l'année précédente, en route vers la Bretagne, a connu la première manifestation du trouble psychique qui l'affectera par intermittence toute sa vie; et ne fera qu'amplifier le mal...
Cette folie intermittente du roi Charles VI aura, évidemment, de lourdes conséquences : dans notre album "L'aventure France racontée par les cartes", voir la photo "Guerre de Cent Ans (3/4) : deuxième effondrement"
Le fils du roi, le Dauphin Charles (futur Charles VII) dut même quitter Paris (où Henri V, roi d'Angleterre, fit son entrée le 1er décembre 1420) et s'exiler à Bourges, où viendra le "chercher" Jeanne d'Arc : voir l'Éphéméride du 1er décembre
1794 : Mort de La Rochejaquelein
De Michel Mourre :
"Ancien officier de la garde constitutionnelle de Louis XVI et fils d'un émigré, il se retira après le 10 août 1792 dans la terre de Clisson, auprès de son cousin Lescure. À la tête de paysans vendéens, il rejoignit Bonchamps et d'Elbée, se distingua à la bataille de Fontenay (24 mai 1793), entra dans Saumur (9 juin), sauva les vendéens de la déroute à Luçon, remporta la victoire de Chantonnay (septembre) mais fut vaincu à Cholet (octobre).
Devenu commandant en chef des vendéens après la mort de Lescure, il fit preuve de réels talents militaires, mais finit par être réduit à une guérilla sans espoir après les défaites d'Ancenis et de Savenay, et fut tué au combat de Nouaillé."
Et, dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants", voir la photo "LaRochejaquelein" et les deux suivantes
À visionner sans faute, et sans modération : les vingt cinq minutes du film Monsieur Henri : le pardon de La Rochejaquelein
1910 : Paris connaît la plus grave inondation de son histoire
La Seine en crue atteint son niveau maximum, 8,62 mètres au Zouave du Pont de l'Alma. Ci dessous, la rue de Seine ! :
http://lefildutemps.free.fr/crue_1910/resume.php
• Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, voir la photo "Les "formidables inondations" de 1910..."
• Et, dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française" voir la longue série (23 !) des "Une" consacrée à cette inondation cataclysmique (de celle du 20 Janvier à celle du 13 Février 1910)...
1921 : Un Soldat inconnu est inhumé par des Poilus sous l'Arc de Triomphe
Il est décoré de la Légion d'honneur, de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.
La flamme du souvenir brûle, depuis, pour lui et pour tous ceux, connus ou inconnus, qui sont tombés pour la patrie durant les quatre années de guerre...
http://www.tombes-sepultures.com/crbst_1724.html
1945 : Maurras condamné...
Le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Maurras coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale.
Pour "Intelligence avec l'ennemi" ! : or, c'est bien "la seule forme d’intelligence que Maurras n’ait jamais eue", comme l'a si bien dit François Mauriac, qui n’était pourtant pas de ses amis politiques...
Le Parti communiste étant la plus puissante et la plus structurée des forces constituant, alors, le courant révolutionnaire, c'est lui qui fut le principal meneur de cette "re-Terreur" (comme disait Daudet, parlant de la Commune) que fut la sinistre Épuration.
Or, L'Action française a été la première à dénoncer "l'énergumène Hitler", "le monstre", "le Minotaure", alors que le Parti communiste s'est plié aux injonctions de Moscou à la signature du Pacte de non agression germano-soviétique (du 23 août 1939 au 22 juin 1941) : Maurice Thorez passa du reste, confortablement, la guerre à Moscou, du 8 novembre 39 à son retour en France, le 24 novembre 44. Ce fut la raison pour laquelle L'Humanité fut interdite en 1939, pendant près de deux ans (voir l'Éphéméride du 25 août et l'Éphéméride du 28 août)
Le Parti communiste changea, évidemment, d'attitude après l'attaque de l'URSS par Hitler; mais - quand on connaît l'Histoire - on comprend mieux la violence, en 44, de ceux qui avaient tant de choses à faire oublier...
Condamner Maurras pour "intelligence avec l'ennemi", c'était - et cela reste, tant que la condamnation n'est pas annulée... - rien moins que faire condamner les premiers "résistants" par les premiers "collabos"...
Dans le jardin de sa maison de Martigues, directement apposée sur l'angle de la maison, côté ouest, une stèle - aujourd'hui "disparue... - "répond" "à l'infâme verdict du 27 Janvier 1945".
Sur la photo ci-dessous, François Davin - fondateur de lafautearousseau - montre deux stèles aux membres d'un groupe auquel il explique et fait visiter la "partie architecturée" du jardin, telle que l'a voulue et réalisée Charles Maurras : la stèle de droite (qu'il montre avec sa main) est toujours en place : c'est celle qui commémore la donation de la Bastide à la Mairie; c'est la stèle de gauche, juste à droite de la porte, qui a disparu...
La Mairie communiste a-t-elle voulu faire disparaître le témoignage courageux des pêcheurs et du petit peuple de Martigues, qui reconnaissait un "ami" en la personne du grand Maurras ?...
Bizarre, bizarre...
On lit sur cette stèle "la lettre historique écrite, à l'automne de 1944, par le Président du Conseil de nos Prud'hommes Pêcheurs" :
Communauté des Patrons-Pêcheurs de Martigues.
Martigues, le 16 Octobre 1944.
Nous, Conseil des Prud'hommes pêcheurs des quartiers maritimes de Martigues, représentant 700 pêcheurs, attestons que notre concitoyen Charles Maurras a, depuis toujours et jusqu'à son incarcération, faisant abstraction de toute opinion politique, fait entendre sa grande voix pour la défense des intérêts de notre corporation.
Par la presse, il a attaqué les trusts et les autres grands profiteurs, ainsi que certaines administrations qui voulaient nous brimer.
Pour le Conseil des Prud'hommes, le Président Dimille.
Face au théâtre, la Prudhommie des Pêcheurs de Martigues
Voir - publié sur Boulevard Voltaire - la mise au point éloquente de Laure Fouré, juriste et fonctionnaire au Ministère des finances et d'Éric Zemmour :
Oui, l'Action française a toujours été anti nazi
Mais c'était le temps de la sinistre Épuration, qui ne fut rien d'autre qu'une vulgaire - mais sanglante - "re-Terreur" (l'expression est de Léon Daudet), qui dénatura et souilla d'une tâche indélébile la libération du territoire national, et dont l'un des grands "maîtres" (!) fut le non moins sinistre Aragon (voir l'Éphéméride du 11 mai, sur la Dévolution des Biens de presse)...
À cette inique condamnation, Maurras réagira en Sage, et composera son splendide poème :
Où suis-je ?
(voir l'Éphéméride du 3 février)
1998 : Inauguration du Stade de France
Superbe, ce stade peut accueillir 80.000 spectateurs...
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