Éphéméride du 5 avril
Karakorum, ancienne capitale de l'empire mongol...
1284 : Guillaume de Rubrouck, premier occidental à entrer dans Karakorum
Tout le monde connaît Marco Polo, l'explorateur vénitien, et son célèbre Livre des merveilles.
On sait moins que ses pérégrinations en terre mongole avaient été précédées par celles de plusieurs moines, envoyés comme ambassadeurs soit par le Pape, soit par le roi de France, Louis IX (futur saint Louis).
Ainsi, trente ans avant Marco Polo, Ascelin de Lombardie et André de Longjumeau, dominicains, et deux franciscains, Jean de Plan Carpin et Guillaume de Rubrouck, sillonnaient les routes de Mongolie.
Ce fut Frère Guillaume de Rubrouck, natif de la Flandre française, ami et intime de Saint Louis, qui entra le premier dans Karakorum, alors capitale de l'empire mongol, et c'était bien la première fois qu'un ambassadeur chrétien occidental pénétrait dans la ville : il y fut accueilli solennellement par les Nestoriens du lieu, venus en procession au-devant de lui.
La route de Guillaume de Rubrouck
https://clio-texte.clionautes.org/L-Empire-mongol-recit-de-Guillaume.html
1419 : Vincent Ferrier meurt à Vannes...
La Porte Saint Vincent, à Vannes, date du XVIIème siècle : l'actuelle statue remplace celle qui fut détruite à la Révolution...
https://nominis.cef.fr/contenus/saint/922/Saint-Vincent-Ferrier.html
1612 : Début des trois journées de fêtes pour l'inauguration de la Place Royale
Henri IV fut un grand roi, mais aussi un roi bâtisseur, moderniste et visionnaire.
On lui doit la Place Dauphine (voir l'Éphéméride du 10 mars) et la Galerie du Bord de l'Eau, reliant le Louvre et les Tuileries (voir l'Éphéméride du 9 janvier), ainsi que l'ouverture de pas moins de soixante huit rues dans Paris.
Un autre de ses projets, la Place de France aurait du s'élever dans le Marais, comme la Place royale : l'assassinat du roi empêcha la réalisation de ce superbe projet :
La Place Royale - aujourd'hui Place des Vosges - est donc maintenant le troisième élément de la trilogie monumentale voulue par le monarque.
Il ne la verra pourtant jamais : elle ne sera inaugurée que deux ans après son assassinat...
http://www.histoire-pour-tous.fr/tourisme/105-france-paris/3390-la-place-des-vosges-paris.html
Le feu d'artifice du carrousel, tiré à cette occasion, le sera également pour fêter l’alliance matrimoniale entre la France et l’Espagne, dont sera issu Louis XIV...
C'est le premier grand feu d'artifice tiré en France : il inaugure une tradition qui va créer un savoir-faire inégalé et constamment renouvelé depuis, dans laquelle s'illustreront notamment les frères Ruggieri, venus de Bologne en France, vers 1740.
Vu la qualité de leurs feux d'artifice, les Ruggieri sont rapidement chargés d'animer les spectacles de la Cour à Versailles : l'aîné, Petronio, reçoit de Louis XV le titre d'Artificier du roi :
1673 : Mort de François Caron
Il est le premier Français à avoir visité le Japon, où il débarqua an 1619.
Explorateur, ce huguenot s’est d’abord réfugié aux Pays-Bas-Unis avant d'entrer au service de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, dont il devint rapidement le second.
En 1636, il écrivit, en langue hollandaise, une description du Japon, qui sera publiée en 1648 et traduite en allemand, en anglais et en français.
Au service des Pays-Bas, de 1641 à 1644, Caron reçut une offre de Colbert pour devenir le Directeur général de la Compagnie française des Indes orientales. En 1665, il navigua jusqu’à Madagascar et fonda un poste de commerce à Surat, en Inde. En 1672, il installa la Compagnie à Ceylan.
Il mourut dans le naufrage de son navire, dans la bouche du Tage, alors qu’il revenait en Europe.
Et pourtant il y est allé, et même le premier !
C'est, malgré tout, un bien drôle de "Japon rectangulaire" (et orienté Est/Ouest !) que dessine François Caron, dans son ouvrage "A True Description of the Mighty Kingdoms of Japan and Siam".
1693 : Louis XIV crée l'Ordre royal et militaire de Saint Louis
Tenue de Chevalier, Commandeur et Grand Croix
L’insigne était composée d’une croix de Malte blanche et or, portant des fleurs de lys aux angles. Au centre se trouvait un médaillon portant l’inscription LUD(OVICUS) M(AGNUS) IN(STITUIT) 1693, pour Louis le Grand l’a institué en 1693, entourant une représentation de Saint Louis :
De François Bluche (Louis XIV, page 737) :
"...Ce cordon rouge, qui annonce directement - jusque par sa couleur - la légion d'honneur impériale, crée aussitôt une belle émulation dans les armées de Sa Majesté. S'il ne peut et ne veut rivaliser avec le cordon bleu du Saint Esprit, il a cette particularité d'être accessible à tous. La valeur et le mérite sont les seuls titres pour y entrer."
http://www.saint-louis.info/pages/histoire/ordremerite.htm
1732 : Naissance de Jean-Honoré Fragonard
Le baiser volé...
À Grasse, sa ville natale, se trouve sa maison-musée :
http://www.museesdegrasse.com/vmjhf/presentation
1794 : Danton condamné
Le Comité de Salut public, qu'il a pourtant contribué à mettre en place durant la Terreur - dont il est l'un des pères - juge Danton et le reconnaît coupable de "tiédeur".
Dans notre Album Écrivains royalistes (I) : Chateaubriand voir la photo "Le pandemonium révolutionnaire : Danton"...
Danton est le principal organisateur de l'émeute du 10 août 1792 (voir l'Éphéméride du 10 août) qui mit fin, de fait à la Monarchie; et aussi l'un des principaux instigateurs des monstrueux "Massacres de septembre", à peine trois semaines après (voir l'Éphéméride du 2 septembre)...
• De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVI, La Révolution :
"...En devenant homme de gouvernement à son tour, Danton se mettait dans une contradiction insoluble. On l'admire d'avoir appuyé l'institution du tribunal révolutionnaire qui devait régler et modérer la Terreur: il lui donnait son instrument, il la perfectionnait, à peu près comme le docteur Guillotin avait perfectionné la hache du bourreau. Lorsque la Terreur fut légalisée, elle n'en resta pas moins livrée aux plus violents. Et il ne manqua plus qu'une formalité, légale elle aussi, pour que Robespierre et ses amis y fissent passer leurs adversaires politiques, confondus avec les traîtres, les contre-révolutionnaires et les fauteurs d'anarchie que le tribunal révolutionnaire devait châtier : il y suffit que les membres de la Convention cessassent d'être inviolables.
À la fin du mois de mars, la Convention avait déjà tiré de son sein le Comité de Salut public pour contrôler les ministres, c'est-à-dire pour gouverner directement. Afin que les contrôleurs fussent à leur tour contrôlés, selon la logique du terrorisme, les Conventionnels, sur la proposition de Marat, avaient renoncé à leur inviolabilité. Alors les révolutionnaires purent se guillotiner entre eux..."
• De Claude Jacquemart :
"...En 1789, avocat de 30 ans, il était sans le sou. À peine cinq ans plus tard, lorsqu'il périt sur l'échafaud, il était riche : maison à Arcis sur Aube, dizaines d'hectares de bois et de terres... Se fondant sur les travaux d'Albert Mathiez, Pierre Gaxotte a pu écrire que Danton, "effronté, vénal, sans scrupules, jouant sur tous les tableaux" touchait à la fois de l'Angleterre (où il avait un compte), du duc d'Orléans et de la Cour. Ainsi Marie-Antoinette, peu avant la chute de la monarchie, lui aurait fait remettre 50.000 livres.
Chaque bailleur de fonds voyait son intérêt dans l'affaire : "les uns l'achètent pour qu'il pousse aux désordres, les autres pour qu'il les contienne." Au duc d'Orléans, Danton - qui avait, par ailleurs, noué des liens subtils avec les insurgés vendéens - fit miroiter le rétablissement de la monarchie à son bénéfice. Certes, des royalistes lui durent leur salut. Mais l'assaut contre les Tuileries, le 10 août 1792, fut aussi l'oeuvre de Danton, qui couvrit - il était ministre de la Justice - les massacres des prisons en septembre. Et sa voix ne manqua pas pour envoyer Louis XVI à la guillotine. Ce corrompu périt le 5 avril 1794 par la volonté de l'incorruptible Robespierre, son ancien ami..."
La mort de Danton, par la guillotine ? On pense au titre d'un - bon - film de Georges Lautner : Mort d'un pourri...
1725 : Naissance de Pascal Paoli, patriote corse
1820 : Naissance de Nadar
Son vrai nom était Félix Tournachon.
À Champrosay, en lisière de la forêt de Sénart, sur un coteau dominant la Seine, Nadar était le voisin d'Alphonse Daudet, qui y résida entre 1868 et 1897.
Dans Fantômes et vivants (page 179) Léon Daudet a "raconté" Champrosay :
"...À Champrosay - station de Ris-Orangis - nous avons habité d'abord à l'extrémité du village, du côté de Corbeil, le pavillon avec atelier d'Eugène Delacroix, puis la grande maison blanche qui se dresse encore aujourd'hui en haut de la côte, finalement une vaste villa contigüe à l'église et descendant, par des étages de pelouses et de prairies, jusqu'à la Seine. Il est bien peu d'écrivains ou d'artistes ou de journalistes, ayant atteint ou dépassé la quarantaine, qui ne soient venus au moins une fois à Champrosay
Aussi me garderai-je de tenter une énumération complète. Il me suffit de fermer les yeux pour voir, sur l'écran du souvenir, passer quelques visages familiers, qui ne m'étaient pas tous également chers.
En première ligne, le vieux et bon Nadar, presque inconnu sous son véritable nom de Tournachon, notre voisin de l'Ermitage, en pleine forêt de Sénart...
...Lui aussi, tel Bergerat, déformait les noms à plaisir. Mon père était son vieux Dauduche. J'étais le petit Dauduchon..."
Ci dessous, son autoportrait photographique, vers 1855.
1882 : Mort de Frédéric Le Play
De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire, pages 2644/2645) :
"...Procédant par une observation minutieuse d'un petit nombre de faits, suivie d'une généralisation (méthode de la monographie), il aboutit à la conclusion que la disparition de la paix sociale en Europe est due aux "faux dogmes" de 1789, à la croyance en la perfection originelle de l'homme et en l'égalité naturelle. La science sociale doit au contraire, selon lui, se fonder sur la conception chrétienne pessimiste de l'homme et sur le Décalogue : la société européenne sera réorganisée sur le triple fondement de la morale religieuse, de la propriété (liberté de tester), de la famille, "cellule sociale" fondamentale, à l'image de laquelle doit se modeler l'organisation professionnelle, dans laquelle les grands propriétaires et les patrons joueront un rôle patriarcal. Les tendances paternalistes de Le Play exercèrent une grande influence sur certains catholiques sociaux et sur l'école d'Action française..."
http://www.annales.org/archives/x/leplay.html
Avec Albert de Mun, voir l'Éphéméride du 6 octobre), La Tour du Pin (voir l'Éphéméride du 1er avril), Alban de Villeneuve Bargemon (voir l'Éphéméride du 8 août), Le Play fait partie de ces Légitimistes trop souvent ignorés aujourd'hui, et injustement traités, à qui Michel Mourre a rendu justice, dans son Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, article Légitimistes (page 2624, extrait) :
"…Ce serait faire une caricature que de représenter tous les légitimistes comme des nostalgiques du passé, fermés aux problèmes de leur temps ; bien au contraire, ils furent les premiers, avec les socialistes, à dénoncer les méfaits du capitalisme sauvage. Villeneuve-Bargemon, dans son Traité d’économie politique chrétienne (1834) et Villermé, dans sa grande enquête de 1840 sur la condition ouvrière, furent les précurseurs du catholicisme social. Bénéficiant de la confiance d’une grande partie des masses rurales, les légitimistes firent campagne, souvent en liaison avec les républicains, contre le régime électoral censitaire de la Monarchie de Juillet. Leur force électorale se manifesta après la Révolution de 1848, avec 100 élus à l’Assemblée constituante (avril 1848) et 200 à l’Assemblée législative (mai 1849). Cédant à l’affolement suscité par l’émeute socialiste de juin 1848, la plupart des députés légitimistes se réunirent avec les orléanistes dans le "parti de l’Ordre" . Fermement hostiles au coup d’Etat du 2 décembre et au second Empire, ils apparurent, après les défaites de 1870, comme les hommes de l’ordre et de la paix et eurent de nouveau près de 200 élus à l’Assemblée nationale élue en février 1871.
Ils incarnaient toujours la vieille France rurale, mais, avec Albert de Mun et La Tour du Pin, ils continuaient aussi à affirmer leurs préoccupations sociales et leur soucis de défendre les ouvriers contre les abus du capitalisme..."
2016 : Paris inaugure la Canopée du Forum des Halles...
http://www.parisleshalles.fr/le-projet/la-canopee-0027
Cette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
• la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),
• l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),
• écouter 59 morceaux de musique,
• et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides :
Éphémérides de lafautearousseau.pdf
lafautearousseau