Éphéméride du 1er avril
1933 : Naissance de Claude Cohen-Tannoudji, Prix Nobel de physique 1997 pour ses travaux sur "le développement de méthodes pour refroidir et piéger des atomes avec des faisceaux laser" (photo : l'ordinateur quantique)
1328 : Avènement de Philippe VI de Valois
Il est le cousin de Charles IV le Bel, le dernier des Capétiens directs (voir les Éphémérides des 1er et 2 février).
Son accession sur le trône de France en 1328 découle d'un choix politique, déjà fait à la mort de Louis X le Hutin en 1316, et donc renouvelé à celle de Charles IV, afin d'éviter que la couronne ne passe dans les mains d'un étranger : Édouard III d'Angleterre, pourtant petit-fils de Philippe le Bel par sa mère, Isabelle, est donc évincé au profit du neveu de ce dernier.
C'est le prétexte direct, sinon la cause réelle, de la Guerre de cent ans...
Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes voir la photo "La France de 1180 à 1328", c'est-à- dire de l'avènement de Philippe Auguste à la mort de Charles IV, le dernier "capétien direct"...
1565 : Les premiers "poissons d'avril"
L'Édit de Roussillon du 9 Août 1564 de Charles IX ayant pris effet, le début de l'année a été pour la première fois fixé pour tout le Royaume au 1er Janvier (voir l'Éphéméride du 9 août).
L'année commençait avant à des dates variables, ce qui entraînait des gênes multiples dans un grand nombre de domaines (administration, commerce...) car ces dates s'étalaient jusqu'en avril.
On se fit donc au premier janvier, cette année-là, les petits cadeaux, ou étrennes, d'usage en début d'année.
Mais trois mois après, lorsqu'on arriva à l'une des plus fréquentes des anciennes dates des souhaits et des petits cadeaux, les facétieux continuèrent à s'en offrir, mais des cadeaux cette fois sans vraie valeur et pour rire, ou pour se moquer des étourdis, ou des nostalgiques. On les appela poissons d'avril car, d'après le zodiaque, la lune quitte, à ce moment là, le signe des poissons. Un jeu qui devint vite coutume, et qui s'est perpétué jusqu'à nos jours...
Initiateur d'une autre coutume, consistant à offrir un brin de muguet le 1er mai aux dames de la Cour, Charles IX, qui n'est pas le roi le plus connu du grand public - ni celui qui a eu le règne le plus facile !... - se trouve donc être ainsi à l'origine de trois des habitudes sociales les plus répandues dans notre société, cinq siècles après son règne :
• le début de l'année au Premier janvier;
• les plaisanteries et canulards du premier avril;
• et le muguet du premier mai...
• "Mais de tous les monarques, le plus dur, le plus despotique, le plus intolérable, c'est le monarque "peuple"."
• "Une constitution qui est faite pour toutes les nations n'est faite pour aucune."
Avec Albert de Mun, voir l'Éphéméride du 6 octobre), Le Play (voir l'Éphéméride du 5 avril), Alban de Villeneuve Bargemon (voir l'Éphéméride du 8 août) et d'autres il fait partie de ces Légitimistes trop souvent ignorés aujourd'hui, et injustement traités, à qui Michel Mourre a rendu justice, dans son Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, article Légitimistes (page 2624, extrait) :
"…Ce serait faire une caricature que de représenter tous les légitimistes comme des nostalgiques du passé, fermés aux problèmes de leur temps ; bien au contraire, ils furent les premiers, avec les socialistes, à dénoncer les méfaits du capitalisme sauvage. Villeneuve-Bargemon, dans son Traité d’économie politique chrétienne (1834) et Villermé, dans sa grande enquête de 1840 sur la condition ouvrière, furent les précurseurs du catholicisme social. Bénéficiant de la confiance d’une grande partie des masses rurales, les légitimistes firent campagne, souvent en liaison avec les républicains, contre le régime électoral censitaire de la Monarchie de Juillet. Leur force électorale se manifesta après la Révolution de 1848, avec 100 élus à l’Assemblée constituante (avril 1848) et 200 à l’Assemblée législative (mai 1849). Cédant à l’affolement suscité par l’émeute socialiste de juin 1848, la plupart des députés légitimistes se réunirent avec les orléanistes dans le "parti de l’Ordre" . Fermement hostiles au coup d’Etat du 2 décembre et au second Empire, ils apparurent, après les défaites de 1870, comme les hommes de l’ordre et de la paix et eurent de nouveau près de 200 élus à l’Assemblée nationale élue en février 1871.
Ils incarnaient toujours la vieille France rurale, mais, avec Albert de Mun et La Tour du Pin, ils continuaient aussi à affirmer leurs préoccupations sociales et leur soucis de défendre les ouvriers contre les abus du capitalisme..."
La "Une" du numéro 11 du Crapouillot, 1er avril 1950...
Dès le début, Marcel Aymé a courageusement dénoncé les crimes et atrocités de la sinistre Épuration, qui ne fut qu'une vulgaire et sordide "re-Terreur" (pour reprendre l'expression que Léon Daudet employait pour parler de la Commune...), et qui dénatura et souilla le magnifique moment de la libération nationale.
Jusqu'au bout - non moins courageusement - il a soutenu ses amis, notamment Robert Brasillach, faisant signer à des intellectuels et des artistes de tout bord (Albert Camus, Jean Cocteau, François Mauriac) la pétition contre la peine de mort dont il était frappé.
Quatre ans à peine après cette sinistre et sombre période où le crime et la Terreur régnaient à nouveau en maîtres, et pour protester encore contre toutes les horreurs qu'elle avait générées, Marcel Aymé se signala par son double refus d'entrer à l'Académie française et de recevoir la Légion d'honneur :
• le 28 février 1950, il écrivit à François Mauriac pour refuser sa proposition d'entrer à l'Académie française;
• et, le 1er avril suivant, dans Le Crapouillot (numéro 11) il publia un brûlot pour expliquer son refus de la Légion d'honneur : sous le titre "L'Épuration et le délit d'opinion" il laissa éclater son écoeurement face à la condamnation à mort de Béraud et de Brasillach, et face à la condamnation de Maurras à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale, toutes prononcées par de "très hauts personnages inconséquents"... :
"...Je regrette à présent de n'avoir pas motivé mon refus et dénoncé publiquement, à grands cris de putois, l'inconséquence de ces très hauts personnages dont la main gauche ignore les coups portés par la main droite. Si c'était à refaire, je les mettrais en garde contre l'extrême légèreté avec laquelle ils se jettent à la tête d'un mauvais Français comme moi.
Et pendant que j'y serais, pour n'avoir plus à y revenir, pour ne plus me trouver dans le cas d'avoir à refuser d'aussi adorables faveurs, ce qui me cause nécessairement une grande peine, je les prierais qu'ils voulussent bien, leur Légion d'honneur, se la carrer dans le train comme aussi leurs plaisirs élyséens..."
Pour Antoine Blondin, "Il disposait de beaucoup d'indulgence pour l'humanité tout entière. Sa fréquentation vous améliorait."
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