UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : radio ville marie

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    La "Justice" (?) du Système - mieux appelée (In)Justice - agit délibérément contre les citoyens français, leurs intérêts, leurs droits !

    Des Juges injustes et qui jugent mal ont estimé qu' "Un logement, même squatté, doit être entretenu". C'est ainsi que la Cour de cassation a confirmé la condamnation d'un propriétaire pour un accident subi par le squatteur ! On nage au milieu de l'Océan de nulle part, entre Ubu et Kafka...
    En somme, vous possédez un bien, acquis honnêtement par votre labeur (lequel fait, accessoirement, "tourner" la machine économique nationale). Des délinquants/voyous/voleurs et tout ce qu'on voudra viennent s'en emparer en votre absence et l'occuppent, illégalement bien entendu. L'(in)Justice du Système est infoutue de les faire virer dans les deux jours, mais elle va se RETOURNER CONTRE VOUS ET VOUS FAIRE CONDAMNER !
     
    Comment qualifier cette aberration sidérante ?
     
    Le plus simplement du monde : nous avons, subissons, supportons un 
     
     
    SYSTÈME POURRI
     
    QUI A GÉNÉRÉ UNE (In)JUSTICE
     
    POURRIE, À SON IMAGE ! 
     

    https://www.leparisien.fr/faits-divers/un-logement-meme-squatte-doit-etre-entretenu-juge-la-cour-de-cassation-23-09-2022-5XBHBVTYXBCYDOCQO4OUGKR3EA.php

    1A.jpg

     

    lfar espace.jpg

     

    1. Depuis presque cinq décennies, le Système "poubellise" la France avec son immigration/invasion qu'il lui impose, pour la dissoudre et la diluer. On a maintenant les conséquences : si, évidemment, un grand nombre de "nouveaux venus" ont un comportement tout à fait positif, et s'ils se fondent dans la société, tel n'est pas le cas d'un autre grand nombre qui, de toute évidence, ont une attitude et des façons de faire qui ne sont pas compatibles avec leur présence sur NOTRE sol. Une présence, soit dit en passant, jamais souhaitée par un Peuple jamais consulté...

    (Dans Valeurs)  Classement mondial des villes les plus sûres : Paris derrière Medellín, Nantes pire que Bogota !...

    https://www.valeursactuelles.com/societe/classement-mondial-des-villes-les-plus-sures-paris-derriere-medellin-nantes-pire-que-bogota?fbclid=IwAR3yx1tyMm6iSgIYQr3C5lmwMqtKtKKdiHKHB8nX3afOJlbZ3kLKZOdH-rE

    1A.jpg

    Vous pouvez cliquer sur l'image afin de l'agrandir, puis utiliser le zoom...

     

    FRANCAIS, RÉVEILLEZ-VOUS !

    DÉNONCEZ CE SYTÈME QUI CRÉE LES CONDITIONS DE VOTRE INSÉCURITÉ AU QUOTIDIEN

    SOYEZ RÉVOLUTIONNAIRES ROYALISTES DE CE SYSTÈME POURRI  OU...

    ACCEPTEZ LE SYSTÈME MAIS, ALORS, NE VOUS PLAIGNEZ PAS !

     

    2. Des nouvelles de nos ennemis Allemands ? Ils agissent toujours contre la France, évidemment, comme d'habitude, méthodiquement, inexorablement, inéluctablement, comme depuis 100 avant Jésus-Christ lors de l'invasion des Cimbres et des Teutons. Qui n'a pas lu la magistrale Histoire de deux Peuples (et Histoire de deux Peuples continuée jusqu'à Hitler) de notre immense Jacques Bainville - pour nous, le plus grand historien de tous les temps - ne peut comprendre le rapport "essentiellement" conflictuel entre les masses germaniques de la rive droite du Rhin et les Gaulois de l'Empire romain, sur la rive gauche. Celui-là qui n'a pas lu Bainville tombera dans tous les panneaux et toutes les fadaises (du genre "couple franco-allemand") et pensera naïvement que l'on peut s'entendre avec nos ennemis consubstantiels. Les Rois avaient émietté la masse germanique avec les Traités de Westphalie (que Bainville, justement, considérait comme "le chef d'oeuvre absolu") : Encyclopédistes, révolutionnaires, républicains et impérialistes, tous suicidairement "prussophiles", onr "fait" l'unité allemande, travaillant ainsi "en intelligence avec l'ennemi". Au prix d'un million et demi de morts en 14/18, nous pouvions re-démembrer ce "monstre-Allemagne unie" : travaillant contre la France et ses intérêts supérieurs, le Système et la malfaisante Maison blanche et nos autres ennemis anglais ne l'ont pas voulu. Depuis nous subissons le joug Allemand. Il fut brutal et militaire en 70, 14, 40. Il est plus présentable aujourd'hui, il est économique, porte costard/cravate et, selon les apparences, paraît bien élevé. Mais il reste non moins ravageur, et c'est toujours la même volonté de puissance : c'est le 4ème Reich, après le 3ème...

    Sur le site OpexNews: :

     "Les Allemands poussent à fond leurs start-up pour avoir leur propre lanceur, avec le secret espoir de réussir à s'extirper de l'Europe du spatial… ils ne supportent plus le leadership Français."

    https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/lanceurs-spatiaux-la-guerre-des-start-up-europeennes-est-declaree_2180669.html

    1A.jpg

    Le Français Maïa Space espère avoir trouvé l'équilibre parfait, avec une capacité d'emport de 500 kg en version réutilisable, et de plus d'une tonne en version consommable. ArianeGroup

     

    3. Avec Joseph Thouvenel, sur la réforme des retraites, on peut au moins poser la question  :

    "Réforme des retraites. Et si l’objectif était simplement de combler le déficit abyssal de l’État ? Les mensonges et vérités des retraites sont dans Capital Social magazine."

    1A.jpg

     

    4. Nous posons la question presque tous les jours : pour qui se prend cette foldingue dangereuse d'Ursula von der Leyen, "élue par personne" et qui dit à chacun ce qu'il doit faire ou pas, et menace ceux qui ne font pas ce qu'elle veut qu'ils fassent ?

    1. (extrait vidéo 0'21) : la Von Der Leyen - depuis le QG de Washington - menace de couper les vivres aux Italiens. "Nous verrons le résultat du vote en Italie. Si les choses vont dans une direction difficile, nous avons des outils, comme pour la Pologne et la Hongrie." Mais de quel droit, avec quelle légitimité, avec un mandat de qui cette insensée tient-elle des propos pareils ? 

    https://twitter.com/p_linac/status/1573590822553100288?s=20&t=7EuXfFGLCIKb3gp-PAcPyw

    2. (extrait vidéo 0'36) Marc Warnod (dans Soir Info) remet cette personne à sa place :

    "C'est de l'ultra ingérence. Elle n'a été élue par personne, et elle est en train de donner des leçons aux électeurs italiens pour leur expliquer pour qui ils doivent voter ou pas... Ce genre de comportement décridibilise totalement l'Europe..." (du moins, dirons-nous, le Pays légal européen, totalement hors sol et totalement coupé des Peuples et de leurs aspirations profondes...)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1573426896464928784?s=20&t=7EuXfFGLCIKb3gp-PAcPyw

    1A.jpg

     

    5. Sur place-armes.fr : une nouvelle lettre de militaire à Macron ...

    https://www.place-armes.fr/post/le-prix-de-la-libert%C3%A9-lettre-ouverte-%C3%A0-monsieur-macron

    1A.jpg

     

    6. On a les héros qu'on peut ! Le violent et pauvre type Yasmi Medjeber (acrobate94) s'est fait connaître et applaudir, porter aux nues, pour avoir décroché une banderole de Génération Identitaire, demandant une lutte ferme contre l'insécurité générale dans le pays. Les "afux antifas/vraios terroroistes" de tout poil n'avaient aps de mots assez élogioeuxsera jugé aux assises pour viol avec violences sur son ex-compagne ayant entraîné une incapacité totale de travail de dix jours. Il cogne dur la femme Yasmi Medjeber.

    1A.png

    Côté pile : héros des "faux antifas/vrais terroristes";

    côté face : frappeur et tabasseur de femme(s) : un pauvre mec, quoi...

    Les bobos/gauchos/trotskos/islamo... ont les héros qu'ils peuvent !

     

    7. Dans France catholique, Jacques Trémolet de Villers rend hommage au grand homme que fut le Général de Castelnau, "un soldat face aux forces anticléricales" :

    https://www.france-catholique.fr/Un-soldat-face-aux-forces-anticlericales.html

    1A.jpg

     

     

    À DEMAIN !

    LFAR FLEURS.jpg

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (29)

    1AZZZZ.jpg

    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : le calamiteux coup d'état militaire des "Cent jours" (4/8)...

      1815 : Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l'île d'Elbe (III)...

     

    "...Paris était tout royaliste, et demeura tel pendant les Cent-Jours. Les femmes particulièrement étaient bourbonnistes..." (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 920).

     

    (suite immédiate du passage précédent, relatant le discours de Louis XVIII à la Chambre...)  :

    Projet de défense de Paris.

    Le discours du Roi m'avait rempli d'espoir. Des conférences se tenaient chez le président de la Chambre des députés, M. Lainé. J'y rencontrai M. de La Fayette : je ne l'avais jamais vu que de loin à une autre époque, sous l'Assemblée constituante. Les propositions étaient diverses; la plupart faibles, comme il advient dans le péril : les uns voulaient que le Roi quittât Paris et se retirât au Havre; les autres parlaient de le transporter dans la Vendée; ceux-ci barbouillaient des phrases sans conclusion; ceux-là disaient qu'il fallait attendre et voir venir : ce qui était pourtant fort visible. J'exprimai une opinion différente : chose singulière ! M. de La Fayette l'appuya, et avec chaleur. M. Lainé et le maréchal Marmont étaient aussi de mon avis. Je disais donc :

    17 mars,françois premier,ecole des mines,pavie,conjuration d'amboise,françois ii,guise,baccalauréat,napoléon,université,lycées,facultés,joliot curie"Que le Roi tienne parole; qu'il reste dans sa capitale. La garde nationale est pour nous. Assurons-nous de Vincennes (ci contre). Nous avons les armes et l'argent : avec l'argent nous aurons la faiblesse et la cupidité. Si le Roi quitte Paris, Paris laissera entrer Bonaparte; Bonaparte maître de Paris est maître de la France. L'armée n'est pas passée tout entière à l'ennemi; plusieurs régiments, beaucoup de généraux et d'officiers, n'ont point encore trahi leur serment : demeurons fermes, ils resteront fidèles. Dispersons la famille royale, ne gardons que le Roi. Que Monsieur aille au Havre, le duc de Berry à Lille, le duc de Bourbon dans la Vendée, le duc d'Orléans à Metz; madame la duchesse et M. le duc d'Angoulême sont déjà dans le Midi. Nos divers points de résistance empêcheront Bonaparte de concentrer ses forces. Barricadons-nous dans Paris.

    Déjà les gardes nationales des départements voisins viennent à notre secours. Au milieu de ce mouvement, notre vieux monarque, sous la protection du testament de Louis XVI, la Charte à la main restera tranquille assis sur son trône aux Tuileries; le corps diplomatique se rangera autour de lui; les deux Chambres se rassembleront dans les deux pavillons du château; la maison du Roi campera sur le Carrousel et dans le jardin des Tuileries. Nous borderons de canons les quais et la terrasse de l'eau : que Bonaparte nous attaque dans cette position; qu'il emporte une à une nos barricades; qu'il bombarde Paris, s'il veut et s'il a des mortiers; qu'il se rende odieux à la population entière, et nous verrons le résultat de son entreprise !

    Résistons seulement trois jours et la victoire est à nous. Le Roi, se défendant dans son château, causera un enthousiasme universel. Enfin, s'il doit mourir, qu'il meure digne de son rang; que le dernier exploit de Napoléon soit l'égorgement d'un vieillard. Louis XVIII, en sacrifiant sa vie, gagnera la seule bataille qu'il aura livrée; il la gagnera au profit de la liberté du genre humain"

    Ainsi je parlai : on n'est jamais reçu à dire que tout est perdu quand on n'a rien tenté. Qu'y aurait-il eu de plus beau qu'un vieux fils de saint Louis renversant avec des Français, en quelques moments, un homme que tous les rois conjurés de l'Europe avaient mis tant d'années à abattre ?

    17 mars,françois premier,ecole des mines,pavie,conjuration d'amboise,françois ii,guise,baccalauréat,napoléon,université,lycées,facultés,joliot curieCette résolution, en apparence désespérée, était au fond très raisonnable et n'offrait pas le moindre danger. Je resterai toujours convaincu que Bonaparte, trouvant Paris ennemi et le Roi présent, n'aurait pas essayé de les forcer. Sans artillerie, sans vivres, sans argent, il n'avait avec lui que des troupes réunies au hasard, encore flottantes, étonnées de leur brusque changement de cocarde, de leurs serments prononcés à la volée sur les chemins : elles se seraient promptement divisées. Quelques heures de retard perdaient Napoléon; il suffisait d'avoir un peu de coeur.

    On pouvait même déjà compter sur une partie de l'armée; les deux régiments suisses gardaient leur foi : le maréchal de Gouvion Saint-Cyr (ci dessus) ne fit-il pas reprendre la cocarde blanche à la garnison d'Orléans deux jours après l'entrée de Bonaparte dans Paris ? De Marseille à Bordeaux, tout reconnut l'autorité du roi pendant le mois de mars entier : à Bordeaux les troupes hésitaient; elles seraient restées à madame la duchesse d'Angoulême, si l'on avait appris que le Roi était aux Tuileries et que Paris se défendait. Les villes de province eussent imité Paris. Le 10ème de ligne se battit très bien sous le duc d'Angoulême; Masséna se montrait cauteleux et incertain; à Lille, la garnison répondit à la vive proclamation du maréchal Mortier. Si toutes ces preuves d'une fidélité possible eurent lieu en dépit d'une fuite, que n'auraient-elle point été dans le cas d'une résistance ?

    Mon plan adopté, les étrangers n'auraient point de nouveau ravagé la France; nos princes ne seraient pas revenus avec les armées ennemies; la légitimité eut été sauvée par elle-même. Une seule chose eut été à craindre après le succès : la trop grande confiance de la royauté dans ses forces, et par conséquent des entreprises sur les droits de la nation..."

    Présenté de cette façon, le "projet" de Chateaubriand semble évidemment non seulement crédible mais encore souhaitable : la France profonde ne soutient pas le retour de Napoléon, et lui résister, avec panache, serait plus glorieux que ce que Chateaubriand appelle ici - avec dédain mais à tort - une "fuite" (à Gand, devenue capitale temporaire du Royaume de France pendant les Cent-Jours, comme on le verra dans l'Éphéméride du 30 mars). Mais c'est oublier que, au début du retour de Napoléon, Louis XVIII était bien d'accord pour lui opposer la force, et dépêcha une troupe suffisante pour l'arrêter, sous les ordres de Ney, lequel devait jurer, avec emphase, qu'il ramènerait le monstre dans une cage de fer !

    17 mars,françois premier,ecole des mines,pavie,conjuration d'amboise,françois ii,guise,baccalauréat,napoléon,université,lycées,facultés,joliot curieLe problème fut que Ney (ci contre) et sa troupe, non seulement n'arrêtèrent pas Napoléon, mais se rallièrent à lui, par un véritable coup d'État militaire, ce que furent en réalité les Cent-Jours. À partir de cette première trahison, et justement parce que Chateaubriand avait raison (une bonne part de l'armée restait fidèle à Louis XVIII), le roi, plus avisé et plus fin politique que l'impétueux vicomte, avait très bien compris le risque quasi-inévitable, sinon d'une guerre civile totale, du moins de violents affrontements fratricides entre Français, sous les yeux de l'ennemi. Comme on le verra - toutes proportions gardées... - lors de la Commune, en 1871.

    Se voyant trahi, et sûr que de nouvelles trahisons s'ajouteraient à la première - les événements l'ont bien montré... - Louis XVIII préféra donc adopter une attitude se rapprochant de la ruse d'un Louis XI; moins glorieuse, certes, mais nettement plus politique : il préféra laisser le champ libre, pour ne pas encourir le risque de dresser les Français les uns contre les autres, faisant en sorte que l'entreprise démente et insensée de Napoléon s'achevât rapidement par elle-même, ce qui ne devait pas tarder...

    Louis XVIII se comporta, donc, tel un Louis XI, qui se vêtait simplement et se souciait peu de ce que l'on pouvait bien dire de lui; ou que l'on moquât ses procédés parce qu'ils n'étaient pas ceux d'un grand seigneur flamboyant. Il n'était pas dans une logique d'apparence, mais dans les seules sphères de l'intérêt général et du Bien commun supérieur de la Nation. Après avoir été trahi lorsqu'il essaya de résister, il préféra prendre sur lui le double reproche - doublement injuste -  d'avoir "fui" et d'être "revenu dans les fourgons de l'étranger", car il ne voulait pas ajouter du drame au drame, des désastres au désastre, de la guerre civile à la guerre étrangère : un tel comportement est à n'en pas douter la marque des vrais Grands, dans l'Histoire...

    La faute, le crime, sont imputables à Napoléon et à ces militaires qui, au lieu de lui tenir le langage de la raison, lui ont fourni les moyens de réaliser ce tragique et funeste coup d'état militaire que la France paiera très cher (comme on le verra dans l'Éphéméride du 20 novembre)...

    Ney sera fusillé le 7 décembre de cette calamiteuse année des Cent jours (voir l'Éphémeride du 7 décembre)...

  • Éphéméride du 7 août

    1169 : Louis VII pose la première pierre du château de Fontainebleau 

     

    La première mention officielle dont on dispose, à propos de Fontainebleau, remonte à 1137 : il s'agit de la charte de succession de Louis VI, mentionnant un château dans cette localité, mais très certainement fort modeste.

    C'est Louis VII qui lancera une suite de travaux qui ne s'arrêteront plus, et qui feront de Fontainebleau - selon le mot de Napoléon - "la maison des siècles, vrai palais des Rois".

    Et, probablement, celui qui aura hébergé le plus de souverains : trente deux !

    Encore les travaux seront-ils, eux aussi, en cette année 1169, bien modestes, puisqu'il s'agit seulement cette année-là pour Louis VII d'adjoindre une simple chapelle - dédiée à Saint-Saturnin - au logis de son père. Laquelle chapelle sera consacrée par Thomas Beckett, archevêque de Cantorbery, alors exilé en France.

    Il n'empêche : le mouvement est lancé, et il ne s'arrêtera plus. Même si, pour des époques aussi lointaines, planent toujours quelques incertitudes sur les dates exactes, il est juste de faire remonter à Louis VII, et à l'été 1169, le point de départ de la grande aventure de Fontainebleau...

    FONTAINEBLEAU COURS.jpg

     

    Avant toutes choses, vu l'immensité du château, il importe - pour s'y repérer - de bien saisir qu'il s'agit d'une masse de bâtiments groupés autour de cinq Cours, comme le montre le plan/croquis ci-dessus :

            

    De bas en haut (le bas étant l'Ouest, et le haut, l'Est) :

     

    1. La Cour du Cheval blanc, avec son escalier en fer à cheval (époque François Premier, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI; l'aile ouest, fermant le quadrilatère, a malheureusement été démolie par Napoléon; elle est maintenant remplacée par la grille que l'on voit sur le plan ci-dessus, tout en bas);

     2. Au dessus, donc plein sud, la Cour de la Fontaine (époque François Premier, Catherine de Médicis);

     3. Encore au-dessus, la Cour Ovale (époque Moyen-Âge, François Premier, Henri II, Catherine de Médicis, Henri IV).;

     4. Plein nord, par rapport à cette Cour Ovale, le rectangle de la Cour des Princes (époque Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI);

     5. Enfin, plein est, le grand carré de la Cour des Offices (époque Henri IV). 

     

    La particularité de Fontainebleau, et ce qui en fait un lieu unique dans toute l'histoire de France, c'est que le château est resté aménagé et habité sans aucune interruption, depuis les derniers capétiens directs (à partir de Louis VI) et jusqu'à Napoléon III. 

    On n'y trouve quasiment plus rien de médiéval, la plupart des parties moyenâgeuses ayant été démolies à partir de la Renaissance pour faire place au palais que nous voyons actuellement...

     

    I : La Porte Dorée 

     

    Fontainebleau_Porte_Doree.jpg

    La porte dorée est, au XVIe siècle, la principale entrée du château, et donne accès à la Cour Ovale. Elle fait partie de la toute première campagne de travaux ordonnés par François Ier à Fontainebleau puisqu'elle porte la date de 1528. Sa conception architecturale correspond à un compromis entre la tradition médiévale du châtelet d'entrée et des nouveautés venues d'Italie, comme les loggias superposées. Celle du premier étage est vitrée sous Louis XIII. Au rez-de-chaussée subsistent quelques vestiges du décor peint du Primatice. 

     

     

    II : La Galerie François Premier 

     

    7 aout,fontainebleau,francois premier,henri iv,napoleon,ina

    XVIème siècle. Peintres : Rosso et Primatice 

    Située au premier étage d'une aile bâtie en 1528, la galerie est décorée, de 1533 à 1539, de quatorze fresques encadrées de stucs. Les douze fresques rectangulaires, oeuvres du peintre florentin Rosso, illustrent les vertus de la personne du roi et de son gouvernement ainsi que les vicissitudes de l'existence humaine. La fresque ovale, au centre, Danaé, est due au peintre bolonais Primatice. Les lambris en noyer sculpté et doré, de Scibec de Carpi, portent les chiffres, emblèmes et devises de François Ier.

    Elle réunit la Cour du Cheval Blanc et la cour Ovale, en longeant la Cour de la Fontaine. 

     

     

    III : L'escalier en fer à cheval de la Cour du Cheval Blanc 

     

    7 aout,fontainebleau,francois premier,henri iv,napoleon,ina

     Grès, 1632-1634, Jean Androuet Du Cerceau   

    L'escalier en fer à cheval, situé au centre de l'aile orientale de la cour du Cheval blanc, est venu prendre la place d'un premier escalier de forme comparable, construit sur les plans de Philibert Delorme, architecte de Henri II, vers 1558. Entre 1632 et 1634, Jean Androuet du Cerceau reconstruit ce "grand perron" en ayant soin de lui donner une forme permettant aux carrosses de tourner entre ses deux volées. La rampe est alors ornée du caducée de Mercure, l'un des emblèmes de Louis XIII.

    On se trouve là face à la façade centrale du château de Fontainebleau. Napoléon a malheureusement fait démolir l'aile renaissance qui fermait le quadrilatère à l'Ouest. De ce fait, exactement comme au Louvre après la destruction des Tuileries, le Château ouvre ses deux ailes sur la ville (ci dessous), l'unité du bâtiment, dans les deux cas, étant rompue.

    Dans un cas comme dans l'autre, il manque maintenant "quelque chose"... 

    7 aout,fontainebleau,francois premier,henri iv,napoleon,ina

      

     

    IV : La Cour Ovale (Henri IV)

     

    7 aout,fontainebleau,francois premier,henri iv,napoleon,ina

     

    C'est la partie la plus ancienne du château, là où se concentrent les derniers restes médiévaux: on voit très bien, derrière le donjon - conservé mais redessiné-, une petite tour ronde. François Premier avait sa chambre au premier étage de ce donjon.

    La chapelle Saint Saturnin, de Louis VII, est à gauche sur cette photo ((plein sud, donc). Elle existe toujours, mais a été remplacée par une chapelle double (une chapelle haute au-dessus d'une chapelle basse).

    Ci dessous, l'actuelle chapelle haute :

    fontainebleau chapelle haute saint saturnin.jpg

         1531 - 1546, Philibert Delorme 

    La disposition de cette chapelle, installée au-dessus d'une chapelle basse, rappelle celle de la Sainte Chapelle de Paris. Voûtée en 1546, elle comporte au centre un lanternon, abattu sous Louis XV, et rétabli par l'architecte Boitte, en 1882. La tribune d'orgue, avec ses colonnettes ioniques en marbre, est l'oeuvre de Philibert Delorme. Le décor peint est réalisé sous le règne de Henri IV. En 1807, Napoléon 1er décide d'installer dans cette chapelle la bibliothèque du château, fonction qu'elle conserve jusqu'en 1851.

      

     

     

    2 : Le Parc, les Jardins et la Forêt

     

    À l'accumulation de bâtiments répond, en quelque sorte, l'accumulation des jardins. En dehors de la Forêt, Fontainebleau s'enorgueillit du Jardin anglais, du Jardin de Diane, du Grand Parterre et du Parc. 

     

    fontainebleau jardin anglais.jpg

      

    Une allée du jardin anglais, débouchant sur l'Étang aux Carpes. La fontaine Bliaud (ou Blaut, ou Belle-Eau) qui donna son nom au château et à la ville s'écoule dans un petit bassin carré, à pans coupés, au milieu de ce Jardin anglais.  

     

    FONTAINEBLEAU JARDIN DE DIANE.jpg

     

    Jusqu’à Louis Philippe, le jardin de Diane était entièrement fermé par une orangerie construite, sous Henri IV, de briques et de pierres. Au centre du jardin, la Fontaine de Diane (1602), surmontée de la statue de la déesse de la chasse et entourée de quatre chiens de bronze revenus du Louvre où ils avaient été installés.  

     

    FONTAINEBLEAU LE GRAND PARTERRE.jpg

     

    Le Grand Parterre. Créé par François Premier et retracé sous Henri IV, son dessin actuel est celui de le Nôtre :

     

    FONTAINEBLEAU PARC CANAL.jpg

     

    Le Parc est la création d'Henri IV, qui fit mettre le Grand Canal en eau en 1609. 60 ans après, ce sera Versailles...

    Mais Fontainebleau c'est aussi une immense et magnifique forêt de 28.000 hectares, comprenant 1.600 kms de routes forestières et circuits pédestres; 215 espèces d'oiseaux, 1.350 plantes à fleurs, 3.000 champignons...

    fontainebleau foret.jpg

     
     
     
     
    Pour aller plus loin... :
     
     
     
  • Éphéméride du 28 novembre

    52 Avant JC : Début de la bataille de Gergovie 

     

    Si des doutes subsistent sur la localisation exacte du lieu de la bataille, ce qui reste acquis est qu'il s'agit de la première - et unique - véritable défaite de Jules César en personne dans sa Guerre des Gaules; ou, si l'on préfère, de la seule bataille que les Gaulois révoltés peuvent, à bon droit, considérer comme une victoire remportée sur l'envahisseur romain : 

    28 novembre,paris,vikings,capetiens,levi strauss,beauvais,louis xiii,anne d'autriche,leclerc,cern,synchrotron,lully,jules monnerot

    Le monument commémoratif, œuvre de Jean Teillard, est surmonté d'un casque gaulois 

     

    http://www.gergovie.fr/htmfr/bataille.html

    Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l'influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Éphémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l'Antiquité : voici le rappel des plus importantes d'entre elles, étant bien entendu qu'un grand nombre d'autres Éphémérides traitent d'autres personnalités, évènements, monuments etc... de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s'appelle : la France...

     

    En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que "le divin Jules" avait été appelé à l'aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s'opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes - en 58 avant J.C - pour s'établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l'Éphéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d'Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (voir l'Éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l'avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome... Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l'actuelle Orléans), en 52 (voir l'Éphéméride du 23 janvier); le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (voir l'Éphéméride du 28 novembre); mais, moins d'un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l'échec de l'armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (voir l'Éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (voir l'Éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (voir l'Éphéméride du 26 septembre)...

     

    Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n'eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s'opposa également à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (voir nos trois Éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet)...

     

      Enfin, pour être tout à fait complet avec le rappel de ce que l'on peut trouver dans nos Éphémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois Éphémérides traitant de :

    la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86 : voir l'Éphéméride du 17 janvier);

    l'assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (voir l'Éphéméride du 15 mars);

    notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l'époque (voir l'Éphéméride du 11 avril)...

     

     

    30 novembre,tro breizh,bretagne,invalides,maurice de saxe,pigalle,strasbourg,louis xv,lesseps,helene boucher,oscar wilde

     

     

    885 : Début du siège de Paris par les Normands 

     

    Depuis la moitié du IXème siècle, les Parisiens doivent faire face aux attaques des Vikings qui n’hésitent pas à brûler la ville, comme ce fut le cas en 856.

    Cette fois-ci, la stratégie des Normands est différente : il décident de faire le siège de la ville. Paris résistera ainsi pendant près de deux ans, notamment grâce à Eudes, le fils de Robert le Fort, véritable fondateur de la famille des Robertiens, qui deviendront la troisième dynastie nationale, celle des Capétiens.

     

    drakkars_1.jpg

     

    Ces incursions normandes auront à terme deux conséquences majeures :

    • la création de la Normandie (le roi Charles le Simple offrant habilement un territoire autour de Rouen au chef normand Rollon en contrepartie de l'arrêt de ses pillages, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte de 911).

    et l'installation durable de la famille des Robertiens (ancêtres des Capétiens) dans le paysage politique de l'époque : ils furent les recours auxquels s'habituèrent les populations, et pendant près de cent ans, assirent leur légitimité sur la seule chose qui la fonde vraiment et durablement : les services rendus.

    DRAKKARS 3.jpg

     
    Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre IV, La révolution de 987 et l'avènement des Capétiens) a justement loué la sagesse et le sens politique de ces Robertiens :
     

    "...On ne s'explique pas le succès de la maison capétienne si l'on ne tient pas compte de ces conditions politiques. Mais, comme les Carolingiens, les Capétiens devront leur fortune aux services qu'ils ont rendus. Robert le Fort, le vrai fondateur de la maison, s'est battu dix ans contre les Normands et il est mort au champ d'honneur. Robert le Fort était certainement un homme nouveau, d'origine modeste puisque la légende lui donne pour père un boucher. Son fils Eudes défend héroïquement Paris contre les mêmes adversaires, tandis que Charles le Gros se couvre de honte. Charles le Gros déposé, Eudes est candidat à une sorte de consulat à vie.

    Le duc de France fut élu à Compiègne en 888. Il faudra encore cent ans pour qu'un autre Robertinien, un autre duc de France devienne vraiment roi. Eudes, après avoir essayé d'étendre son autorité, comprit que les temps n'étaient pas mûrs. Une opposition légitimiste subsistait dans l'Est. Un descendant de Charlemagne la ralliait et les petits princes qu'alarmait la nouvelle grandeur du duc de France, leur égal de la veille, soutenaient les Carolingiens pour se consolider eux-mêmes. Eudes trouva meilleur de ne pas s'entêter. Il réservait l'avenir. Il se réconcilia avec Charles le Simple et transigea avec lui : à sa mort, le Carolingien prendrait sa succession et retrouverait son trône. Cette restauration eut lieu en effet et ce fut une partie politique habilement jouée. Sans la prudence et la perspicacité d'Eudes, il est probable que les ducs de France eussent été écrasés par une coalition.

     

    drakkars_2.jpg

     

    Pendant près d'un siècle, ils vont préparer leur accession au trône. Nous ne sommes pas assez habitués à penser au temps et au concours de circonstances qu'il a fallu pour amener les grands événements de l'histoire. Presque rien de grand ne se fait vite. Il faut vaincre des traditions, des intérêts. Et il faut aussi pouvoir durer. Si les Robertiniens, descendants de Robert le Fort, ne s'étaient maintenus solidement dans leurs domaines, si la mort était venue frapper leur famille comme elle a frappé, par exemple, la famille de Louis XIV, il n'y aurait pas eu de monarchie capétienne. Et les témoins de la longue rivalité qui mit aux prises les Robertiniens et les Carolingiens ne pouvaient savoir non plus de quel côté pencherait la balance.

    Un moment, il fut permis de croire que l'héritier de Charlemagne l'emporterait. À force de patience, à force d'attendre le moment sûr, les Robertiniens avaient failli tout gâter. Hugues le Grand se contentait de protéger les Carolingiens, de les faire rois, comme les Pipinnides, autrefois, s'étaient abrités derrière les Mérovingiens fainéants. Quand ce faiseur de rois mourut, le Carolingien, Lothaire, était un enfant, mais cet enfant allait être un homme ambitieux et actif.

    Hugues le Grand était mort en 956. Il laissait son duché à Hugues Capet. Il s'en fallait de beaucoup que celui-ci n'eût qu'à prendre la couronne royale. Avec Lothaire, la vieille dynastie se ranime. Lothaire veut ressaisir l'autorité, reconquérir son royaume. Il retrouve son prestige en délivrant Paris d'une invasion allemande. S'il eût vécu davantage, qui sait s'il n'étouffait pas la chance des Capétiens ?

    Il mourut, quelques-uns disent empoisonné, en 986. Son fils Louis ne régna qu'un an et fut tué dans un accident de chasse. Il n'y avait plus de Carolingien qu'un lointain collatéral, Charles de Lorraine. Hugues Capet tenait l'occasion que sa famille attendait depuis la mort d'Eudes, et lui-même depuis trente années..."

             paris_885_1.jpg

             Eudes défendant Paris contre les Normands  

     

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir les trois photos "I/III : les invasions normandes", "II/III : l'invention de la Normandie" , et "III/III : Bientôt, Paris, capitale des Capétiens"

     

     

     30 novembre,tro breizh,bretagne,invalides,maurice de saxe,pigalle,strasbourg,louis xv,lesseps,helene boucher,oscar wilde

     

     

     

    1284 : Écroulement des voûtes du choeur de la cathédrale de Beauvais

     

    28 novembre,paris,vikings,capetiens,levi strauss,beauvais,louis xiii,anne d'autriche,leclerc,cern,synchrotron,lully,jules monnerotDans leur enthousiasme - après qu'ils eurent édifié le choeur le plus haut du monde, à un peu plus de 47 mètres ! (voir l'Éphéméride du 4 mai)...

  • Éphéméride du 28 décembre

    Drakkar "proue d'ours" (reconstitution...)

     

     

    856 : Raid des vikings sur Paris. La ville est incendiée...

     

    En fait, c'est dès la mort de Charlemagne, et après l'effondrement de son Empire que, passée cette parenthèse de force et de puissance, la Francia occidentalis de Charles le Chauve, faible et désorganisée, se retrouve la proie de ces hommes du nord ("north men", d'où dérive "normands") venus sur leurs drakkars. 

    drakkars_1.jpg 

    Si l'on songe à la puissance de Charlemagne, couronné en 800, on est frappé de voir que les premières incursions vikings datent de 843 ! :
     
    drakkars_2.jpg
     
    • en 843, une centaine de drakkars attaquent et pillent Nantes : l'évêque de Nantes sera tué dans sa cathédrale avec de nombreux fidèles,
    • en 845 : plus d’une centaine de drakkars remontent la Seine et pillent Paris en brûlant les monastères et les églises. L’armée royale de Charles-le-Chauve, désemparée, s’enfuie. Les vikings quittent la ville contre un tribu de 7.000 livres d’argent,
    • en 852 : une centaine de drakkars s’installe en bord de Seine à Jeufosse, à mi chemin entre Rouen et Paris.

    Les vikings pillent la vallée et incendient à Tours le sanctuaire de Saint Martin, le plus populaire de Gaule. Charles-le-Chauve, aidé pourtant de son frère Lothaire, n’ose pas intervenir...

    • en 856 : Paris est à nouveau attaquée : les vikings menacent de tout brûler si on ne leur verse pas une forte somme d’argent : Charles le Chauve s’exécute,
    • les vikings récidivent en 858 et en 861.

    L'incurie des rois carolingiens, et leur incapacité à défendre le peuple contre ces hommes du nord, seront la cause directe de la montée en puissance des Robertiens, ancêtres des Capétiens, qui remplaceront - en 987 - la dynastie carolingienne.

    C'est en effet pour avoir vaillamment participé à la défense de Tours contre les normands, en 853, que le roi concéda l'Anjou en 864 à Robert-le-Fort, ancêtre des Robertiens, dont les descendants continueront à défendre la population : ce sont ces services rendus qui fonderont la légitimité de la troisième dynastie : les Capétiens...

    DRAKKARS 3.jpg
     Ainsi, les pressentiments qu'il avait eus, à propos de ces guerriers terribles venus du Nord - les "North men", qui deviendront "normands"... -  n'avaient pas trompé le vieil empereur, sur le point de terminer sa carrière terrestre : voir l'Éphéméride du 28 janvier
     
     
     
     

    26 décembre,moliere,stendhal,la chartreuse de parme,de seze,convention,louis xvi,tempete 1999

             

     

    1537 : Ordonnance de François Premier instituant le Dépôt légal

     

    La même ordonnance crée le Corps des Imprimeurs du Roi, qui sera transformé en 1640, par Louis XIII et Richelieu, en Manufacture royale d'Imprimerie, ancêtre de notre Imprimerie nationale, dans le but de "multiplier les belles publications utiles à la gloire du roi".

    francois1er signatures.JPG

    Signatures de François premier

     

    Imprimerie Royale :

    http://www.imprimerienationale.fr/fr/medias/actualites/13/11/2013/communiques-et-evenements.html

     

    • Dépot Légal :

     http://expositions.bnf.fr/francoisIer/arret/06-4.htm

     

     

    28 décembre,vikings,charlemagne,carolingiens,capetiens,robertiens,frères lumière,melies,l'arroseur arrosé,depot legal,imprimerie nationale

     

     

    1880 : Création de l'Institut français d'archéologie orientale

     

    28 décembre,vikings,charlemagne,carolingiens,capetiens,robertiens,frères lumière,melies,l'arroseur arrosé,depot legal,imprimerie nationale

    http://www.ifao.egnet.net/

     

    L'IFAO est aujourd'hui installé dans le palais Mounira, au Caire (un ancien palais princier du XIXème siècle, dont la première propriétaire se nommait Mounira). Appelé d'abord "Mission permanente au Caire", homologue en Égypte des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, il reçut tout naturellement le nom d' "École du Caire", qui consacrait sa parenté avec ses devancières. Ce n'est qu'en 1898 – à l'occasion d'une nouvelle définition de ses statuts – qu'il reçut son titre définitif d' "Institut français d'archéologie orientale", plus à même de traduire une vocation proche-orientale dépassant le seul cadre de l'Égypte. Ci dessous, le logo officiel, aux deux lions, de l'IFAO...

    28 décembre,vikings,charlemagne,carolingiens,capetiens,robertiens,frères lumière,melies,l'arroseur arrosé,depot legal,imprimerie nationale

     

    École française d'Athènes, École française de Rome, Institut français d'archéologie orientale du Caire, École française d'Extrême-Orient et Casa de Velásquez à Madrid : dans les aires géographiques et les domaines scientifiques de leurs compétences, les cinq écoles françaises à l'étranger ont pour mission de développer la recherche fondamentale sur le terrain et la formation à la recherche.

    Fondées entre 1846 et 1928, ces cinq Écoles relèvent du ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche et sont placées sous l'autorité scientifique de plusieurs Académies de l'Institut. Établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel, ce sont des lieux d'échanges entre les chercheurs français et étrangers, contribuant au rayonnement de la science française

    28 décembre,vikings,charlemagne,carolingiens,capetiens,robertiens,frères lumière,melies,l'arroseur arrosé,depot legal,imprimerie nationale

    Le temple dédié au culte de Montou, à Médamoud (autrefois appelée Madu) se trouve au nord est de Karnak, à 8 kilomètres de Louxor. Il fut fouillé par Fernand Bisson de la Roque à partir de 1925. Pour les Égyptiens, Montou était l'ancien dieu de la guerre, à la tête de taureau; son temple date de Sésostris III, mais un sanctuaire primitif remonte à l'Ancien Empire... 

     


    Quelques mots de présentation, par Bernard Mathieu, (ancien directeur de l’Institut français d’archéologie orientale) :
     

    L'histoire de l'Institut

    La pluridisciplinarité est un des traits constitutifs de l'IFAO : dès sa création, trois sections avaient été distinguées en son sein. La première avait pour objectif l'archéologie et la philologie égyptienne, depuis l'époque des pyramides "jusqu'à l'extinction de la langue copte au XVIIIème siècle de notre ère" ; la seconde devait étudier l'Orient ancien "non égyptien" (Phénicie, Judée, Arabie, Mésopotamie, Perse) sous tous ses aspects, et la troisième, moins bien définie, s'intéressait à l'histoire de l'art de façon plus générale. Ces lignes de recherche sont encore perceptibles dans les orientations actuelles de l'Institut, bien que ces dernières se soient recentrées sur l'étude des civilisations qui se sont succédé sur le sol égyptien depuis la préhistoire jusqu'à la période arabo-islamique...

    Au cours de son histoire, l'Institut fut à l'origine de véritables "grands travaux" de l'égyptologie. Le premier d'entre eux fut une série de campagnes de relevés de textes hiéroglyphiques sur les monuments égyptiens les plus connus, à Tell al-Amarna, dans les nécropoles de Thèbes, à Edfou, Philae, Esna, Kôm Ombo, Saqqâra… Dans la même optique de préservation d'un patrimoine jugé menacé, une politique très vaste d'édition des textes de manuscrits arabes fut lancée à partir de 1894... Dès 1898... l'Institut s'engagea dans des travaux archéologiques sur des sites très variés. Les nécropoles du Moyen Empire de Meir, Assiout et Al-Qatta, furent en partie dégagées, de même que les abords de la pyramide de Rêdjedef à Abou Roach, le temple d'Isis à Dendara, certains sites grecs du Fayoum, et les monastères de Baouît. Les années 1920 marquent un tournant : l'Institut s'investit alors dans des fouilles plus suivies, qui ont permis de mieux connaître certains sites importants. On peut mentionner Tell Edfou, Medamoud, Tôd, Karnak-Nord, sans oublier le village des artisans de Deir al-Medîna...

    Quelques chantiers archéologiques…

    ...L'IFAO intervient au sein du plus grand ensemble monumental de Thèbes : le temple de Karnak, avec les chantiers de Karnak-Nord – "Trésor" de Thoutmosis Ier" et "temples de Montou" (ci dessus) – et des programmes associés avec le Centre franco-égyptien d'étude des temples de Karnak (CNRS), dont la fouille du "tombeau d'Osiris". Le dégagement et le relevé systématique des inscriptions qui couvrent les murs des temples d'époque gréco-romaine sont depuis l'origine l'une des priorités de l'Institut. La majeure partie des textes des temples de Dendara, Edfou, Esna, Kôm Ombo, Médamoud, Tôd, Ermant, Deir Chelouit, Al-Qal‘a et Qasr al-Agoûz ont ainsi été publiés, ou sont en cours de relevés, avec dessins et photographies... Une étude architecturale exhaustive du grand temple de Dendara (ci dessous) a été réalisée. Depuis janvier 1999, le Centre d'études alexandrines constitue une unité co-financée par le CNRS et l'IFAO... Le CEA est engagé dans plusieurs types d'opérations : documentation auprès du Musée gréco-romain, fouilles de sauvetage urbain à l'occasion d'opérations immobilières lancées sur l'emplacement de grands sites de l'Alexandrie impériale, fouilles et cartographie sous-marines à l'emplacement du Phare et dans la baie d'Alexandrie.

    28 décembre,vikings,charlemagne,carolingiens,capetiens,robertiens,frères lumière,melies,l'arroseur arrosé,depot legal,imprimerie nationale

    Le temple de la déesse Hathor, à Dendérah, fut construit sous Pépi 1er, et restauré plusieurs fois par la suite jusqu'aux derniers Ptolémées. 

     
     

    La France entretient donc, dans le monde, un réseau de cinq Établissements culturels de très haut niveau, tous présentés dans ces Éphémérides (avec leurs ramifications éventuelles...). Pour le premier d'entre eux, chronologiquement, l'École française d

  • Éphéméride du 22 avril

    Illustration : "les ridicules légendes de la Bastille" (Jacques Bainville)

     

     

     

    1370 : Pose de la première pierre de la forteresse de la Bastille 

     

    C'est sous le règne de Charles V qu'elle fut édifiée : destinée à défendre la Porte Saint-Antoine et les remparts de l'est de Paris, la Bastille ou Bastide Saint-Antoine était initialement un véritable château-fort et un arsenal. Elle faisait 66 mètres de long pour 34 mètres de large et 24 mètres de hauteur au niveau des tours, et était entourée de fossés de 8 mètres de profondeur.

    C'est le cardinal de Richelieu qui la transforma en prison d’État - plutôt confortable du reste... - pour les personnes de qualité (nobles, grands bourgeois) qui disposaient de grandes pièces avec repas fins et d'un domestique.

    La Bastille - représentée ci dessous sur une gravure du XVIIIème - comportait également un quartier pour les prisonniers communs, ainsi que des cachots (et non des oubliettes) qui servaient de punitions aux prisonniers insubordonnés comme, par exemple, le fameux Latude.

    Or, il se trouve que, depuis la Révolution, la Bastille est l'objet d'une falsification historique sans précédent, et d'une ahurissante réécriture des évènements, qui laisse rêveur, et qui est bien l'une des choses les plus stupéfiantes, mais aussi les plus sordides, qui soient.

    Revenons-y quelques instants... 

    La_Bastille_20060809.jpg

    N'ayant plus aucune valeur militaire depuis des lustres, totalement sous exploitée en tant que prison d'État, et gênant l'accroissement de la capitale vers l'est, il y avait bien longtemps que les rois avaient résolu sa disparition. Seules les difficultés financières chroniques de la royauté retardaient sa disparition.

    En 1789 eut lieu, ici, l'un des événements les plus ignobles d'une Révolution qui n'en manque pourtant pas. Le gouverneur de Launay accepta de céder - sans combat - la forteresse aux émeutiers, à la condition expresse qu'il ne serait fait aucun mal à personne. Moyennant quoi, une fois les portes ouvertes, la garnison fut massacrée, et les têtes promenées au bout de piques... 

    terreur tetes sur piques.jpg

    "C'est ainsi que l'on se venge des traîtres."

    Gravure de 1789 dépeignant des soldats ou des miliciens portant les têtes de Jacques de Flesselles et du marquis de Launay sur des piques. 

     

     

    Le pseudo mythe d'une prétendue "prise de la Bastille" - prise qui n'a jamais eu lieu puisque la citadelle s'est rendue sans combattre - mêle donc le mensonge à l'ignoble, dans une réécriture volontairement falsificatrice de la vérité historique, où le burlesque le dispute au tragique et à l'horreur :

               

    Jacques Bainville parlait des "ridicules légendes de la Bastille" : dans notre Catégorie "Lire Jacques Bainville",  voir la note XXIII "Variations sur le 14 juillet, et l'erreur intériorisée de Louis XVI "

               

    Et, dans notre Album Écrivains royalistes (I) : Chateaubriand , voir la photo "Mystifications et falsifications de l'Histoire"

               

     

    François Furet (ci dessous) ne s'y est pas trompé, lui qui a très bien vu que dès cet épisode, la Terreur est en gestation :

     

    "La culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", explique-t-il, et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires..."

     

    françois furet.jpg

           Sur François Furet et son importance, voir l'Éphéméride du 27 mars, jour de sa naissance...

     

     

     

    22 avril,astrolabe,dumont d'urville,la perouse,vanikoro,première guerre mondiale,gaz toxiques,gaz moutarde,bertillon,la bastille,malesherbes

     

     

     

    1769 : Louis XV instaure le "point zéro" des routes de France...

     

    22 avril,astrolabe,dumont d'urville,la perouse,vanikoro,première guerre mondiale,gaz toxiques,gaz moutarde,bertillon,la bastille,malesherbes

     

    Ce 22 avril 1769, les premières Lettres patentes de Louis XV fixent le Point zéro, mais il faudra attendre 1784 pour qu'une Lettre royale (prise elle aussi un 22 avril) ordonne de matérialiser ce point par une borne, qui marquera le Point zéro des routes de France, dont on se servira comme référence pour le calcul des distances entre la capitale et les autres villes de France.

    Ce point zéro est situé une cinquantaine de mètre devant la cathédrale Notre-Dame, et, sous sa sa forme actuelle de rose des vents, fut posé en 1924...

     

     

    22 avril,astrolabe,dumont d'urville,la perouse,vanikoro,première guerre mondiale,gaz toxiques,gaz moutarde,bertillon,la bastille,malesherbes

     

     

     

    1794 : Malesherbes est guillotiné

     

    Juste après l'assassinat de Louis XVI, l’abbé Edgeworth de Firmont s'acquitta auprès de Malesherbes de la commission dont Louis XVI l'avait chargée : le roi voulait que Malesherbes sût - par l’abbé, chargé de le lui transmettre - le nom de la personne à qui le duplicata de son Testament avait été confié, pour le cas où celui remis aux Commissaires de la Commune ne serait pas rendu public.

    Malesherbes (ci dessous), après l'avoir entendu, lui déclara :

    22 avril,astrolabe,dumont d'urville,la perouse,vanikoro,première guerre mondiale,gaz toxiques,gaz moutarde,bertillon,la bastille,malesherbes"...Les scélérats, ils l’ont donc mis à mort ! Et c’est au nom de la Nation qu’ils ont commis ce parricide ! C’est au nom des français qui, s’ils eussent été dignes de ce bon roi, l’eussent regardé comme le meilleur des princes, le meilleur ! Aussi pieux que Louis XI, aussi juste que Louis XII, aussi humain qu’Henri IV, et exempt de leurs faiblesses. Son tort unique fut de nous aimer trop, de se montrer trop notre Père et point assez notre Roi… Son inébranlable vertu a triomphé de leur scélératesse. La Religion seule donne à l’esprit de l’homme la force de soutenir avec tant de dignité des épreuves aussi cruelles ! 

    Sortez de cette ville, mon cher abbé, ne restez pas à Paris, je vous en conjure. Sortez de ce royaume, si vous pouvez. Fuyez une terre maudite, vous n’y trouverez pas d’asile contre des tigres altérés de votre sang. Moi je n’ai rien à redouter, ils savent que le peuple m’aime. Les assassins n’oseront toucher un seul de mes cheveux blancs. Cependant, dès demain, je partirai pour la campagne; je ne veux plus respirer le même air que les régicides. Adieu, mon cher abbé; partout où vous irez, soyez assuré que je prendrai l’intérêt le plus vif à tout ce qui vous regarde..."

    22 avril,astrolabe,dumont d'urville,la perouse,vanikoro,première guerre mondiale,gaz toxiques,gaz moutarde,bertillon,la bastille,malesherbesEn 1792, se trouvant à Lausanne chez sa fille émigrée, Malesherbes était vite revenu en France et, par fidélité au roi qui l'avait notamment chargé de l'émancipation des protestants et des juifs, il se porta volontaire pour prendre sa défense à son pseudo procès  : "J’ignore si la Convention nationale donnera à Louis XVI un conseil pour le défendre, et si elle lui en laissera le choix. Dans ce cas-là je désire que Louis XVI sache que, s’il me choisit pour cette fonction, je suis prêt à m’y dévouer".

    On connaît la réponse de Louis XVI : "Votre sacrifice est d’autant plus généreux que vous exposez votre vie et que vous ne sauverez pas la mienne".

    Le 20 janvier, Malesherbes fit partie de la délégation chargée de notifier au Roi le "verdict" (!), obtenu grâce à une ignominieuse pression sur les votants...

    Durant la Terreur, en décembre 1793, il fut arrêté avec toute sa famille, ramené à Paris et incarcéré, pour "conspiration avec les émigrés" : tous seront guillotinés...

    Les prétendues "Lumières" (!) avaient naufragé dans la Terreur !...

     

    22 avril,astrolabe,dumont d'urville,la perouse,vanikoro,première guerre mondiale,gaz toxiques,gaz moutarde,bertillon,la bastille,malesherbesLe prince Henri de Prusse lui a fait élever un monument à Rheinsberg (ci dessus), avec cette inscription rédigée par Stanislas de Boufflers :

    "Il vieillissoit tranquille au milieu de l'orage,
    Distrait de ses malheurs par ceux de son pays,
    Tout-à-coup il s'élève, et son pieux courage
    Ose offrir une égide aux vertus de Louis.
    Ce n'est plus pour son Roi qu'il signale son zèle,
    Mais il connoît le cœur de ce Roi malheureux;
    C'est l'homme qu'il défend, et, de sujet fidèle,
    Il en devient ami généreux"

     

     

     22 avril,astrolabe,dumont d'urville,la perouse,vanikoro,première guerre mondiale,gaz toxiques,gaz moutarde,bertillon,la bastille,malesherbes

     

     

    1824 : Naissance de Théodore Vacquer, pionnier de l'archéologie parisienne...

     

    Archéologue et architecte français, Théodore Vacquer est à

  • Éphéméride du 15 juin

    Joyaux de la Couronne de France, aujourd'hui exposés au Louvre

     

     

    1530 : François Premier fonde la Collection des Joyaux de la Couronne

    15 juin,nicolas poussin,pilatre de rosier,montgolfière,la bruyère,querelle des anciens et des modernes,boileau,louis xiv,perrault,corneille,robespierre,blondel,porte saint denis,diamants de la couronne

    La "Côte de Bretagne", Spinelle rouge taillée en forme de dragon par Jacques Guay en 1750, Musée du Louvre 

     

    Très brève histoire des Joyaux de la Couronne.pdf 

     

    Voir aussi l'Éphéméride du 11 janvier : La IIIème République vend les Joyaux de la Couronne

    et/ou notre évocation du 12 février :

    Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire. 

     

    15 juin,nicolas poussin,pilatre de rosier,montgolfière,la bruyère,querelle des anciens et des modernes,boileau,louis xiv,perrault,corneille,robespierre,blondel,porte saint denis,diamants de la couronne 

     

    1594 : Naissance de Nicolas Poussin

     

    15 juin,nicolas poussin,pilatre de rosier,montgolfière,la bruyère,querelle des anciens et des modernes,boileau,louis xiv,perrault,corneille,robespierre,blondel,porte saint denis,diamants de la couronne

    L'été, ou Ruth et Booz

     

    17emesiecle.free.fr/Poussin.php

     

     

     

     15 juin,nicolas poussin,pilatre de rosier,montgolfière,la bruyère,querelle des anciens et des modernes,boileau,louis xiv,perrault,corneille,robespierre,blondel,porte saint denis,diamants de la couronne

     

     

     

    1618 : Naissance de Nicolas-François Blondel

     

    Nommé Directeur de l'Académie d'Architecture par Louis XIV, le 31 mars 1671, il se met immédiatement à concevoir la Porte Saint-Denis, qu'il bâtira en 1672, afin de célébrer les victoires du Roi sur le Rhin et dans sa guerre contre la Hollande.

    Inspiré de l’Arc de Titus à Rome, le monument mesure 24,65 mètres de largeur, 25 mètres de hauteur, 5 mètres d'épaisseur. L'arcade a 15,35 mètres sous clef et 8 mètres d'ouverture : il est percé d'un grand arc et de deux petites portes (de 3,30 mètres sur 1,70) pratiquées dans les piédestaux accolés aux piédroits.

    Les deux bas-reliefs sont de Michel Anguier et représentent  :

    • au Sud, le passage du Rhin et des figures allégoriques du Rhin et de la Hollande vaincus, sous les traits d'une femme affligée.

    • au Nord, Louis XIV soumet la ville de Maastricht..

    Dans la frise de l'entablement est inscrite en lettres de bronze la dédicace :

    Ludovico magno, À Louis le Grand.

    15 juin,nicolas poussin,pilatre de rosier,montgolfière,la bruyère,querelle des anciens et des modernes,boileau,louis xiv,perrault,corneille,robespierre,blondel,porte saint denis

     L'édification de la Porte Saint Denis  est à rapprocher de la Porte Saint Martin (Éphéméride du 15 juillet) et, plus généralement, des travaux de démolition de l'enceinte de Louis XIII, créant le Cours Royal ou Nouveau Cours, à l'origine des Grands Boulevards (Éphéméride du 7 septembre)...

     

     

     15 juin,nicolas poussin,pilatre de rosier,montgolfière,la bruyère,querelle des anciens et des modernes,boileau,louis xiv,perrault,corneille,robespierre,blondel,porte saint denis,diamants de la couronne

     

     

     

    1693 : Discours de réception de la Bruyère à l'Académie française

     

    Récemment élu, La Bruyère prononce un discours de réception polémique, qui ravive la Querelle des Anciens et des Modernes.

    Celle-ci oppose depuis 1687 les Anciens, qui soutiennent que la littérature de l’Antiquité représente un ensemble de modèles insurpassables, et les Modernes, qui pensent que le siècle de Louis le grand ne le cède en rien à celui d'Auguste : c'est Perrault qui l'a déclenchée, en lisant un poème vantant l’époque de Louis XIV...

     

    "Après la publication de son livre, le discours de réception de La Bruyère à l'Académie a été le grand événement de sa vie littéraire... Il était fort attendu; on prétendait qu'il ne savait faire que des portraits, qu'il était incapable de suite, de transitions, de liaison, de tout ce qui est nécessaire dans un morceau d'éloquence. La Bruyère, ainsi mis au défi, se piqua d'honneur, et voulut que son discours comptât et fît époque dans les fastes académiques... Son discours, un peu long, était certes le plus remarquable que l'Académie eût entendu à cette date, de la bouche d'un récipiendaire." (Sainte-Beuve).

    La_Bruyere.jpg

    http://www.espacefrancais.com/jean-de-la-bruyere/

     

     

    15 juin,nicolas poussin,pilatre de rosier,montgolfière,la bruyère,querelle des anciens et des modernes,boileau,louis xiv,perrault,corneille,robespierre,blondel,porte saint denis,diamants de la couronne

     

     

     

    1772 : Naissance de Jean Jan  

     

    15 juin,nicolas poussin,pilatre de rosier,montgolfière,la bruyère,querelle des anciens et des modernes,boileau,louis xiv,perrault,corneille,robespierre,blondel,porte saint denis,diamants de la couronne

     

    Mort à 26 ans, pour Dieu, pour son Roi et pour ses libertés, Jean Jan n'est certes pas le plus connu des très nombreux chefs de guerre improvisés - mais non sans talent ni courage... - qu'a suscité la chouannerie. Cette insurrection populaire spontanée, illustration parfaite de la guérilla, a suscité tant de groupes distincts - avec autant de chefs... - qu'il semble vain de chercher à dresser un tableau complet de tous ces paysans ou aristocrates qui ont dirigé ces français valeureux, se formant en groupes aussi prompts à surgir qu'à se fondre dans leur bocage, une fois leur coup de main réalisé contre les Bleus.

    15 juin,nicolas poussin,pilatre de rosier,montgolfière,la bruyère,querelle des anciens et des modernes,boileau,louis xiv,perrault,corneille,robespierre,blondel,porte saint denis,diamants de la couronneDans cette foule où beaucoup resteront anonyme, Jean Jan reste à jamais, comme tant d'autres, l'un de ces très nombreux courageux et intrépides qui ont sauvé l'honneur du nom français, au moment même où une bande de terroristes révolutionnaires fanatiques et sanguinaires souillait au contraire ce même nom français, marquant d'une tâche indélébile leur prétendue révolution, qui n'aboutissait, dans les faits, qu'à instaurer le Totalitarisme, la persécution, et le premier Génocide des temps modernes : le génocide vendéen... (voir notre Éphéméride du 15 janvier, sur la parution de Les Dieux ont soif, parfaite analyse clinique de la démence révolutionnaire...)

    L'événement majeur de sa courte vie (il est mort au combat le 24 juin 1798) est probablement la bataille de Guémené sur Scorff, dans le Morbihan, qui eut lieu le 28 janvier 1795.

    Le blog du Souvenir Chouan de Bretagne raconte cette bataille (

    (Cette bataille) "fait suite aux massacres que les Bleus ont commis la veille à Melrand où des femmes ont été violées puis assassinées, des enfants et au moins trois vieillards tués. Ces massacres punissent l'occupation du bourg par les Chouans de Jean Jan qui est là chez lui. Le 2ème Bataillon du Jura a réalisé ce forfait...

    Jean Jan est un jeune homme de belle stature, né le 15 juin 1772; il a fait ses études au collège Saint Yves de Vannes qui fut une vraie pépinière de chefs Chouans. Le collège fermant obligatoirement en 1791, Jean Jan rentra chez lui en défenseur acharné des libertés. Il va réunir quelques amis fondant ainsi une "amicale des Révoltés". Dans le nombre, son ami, Claude Lorcy qui portera plus tard le surnom "L'Invincible"...

    ...Pierre de Rémond du Chélas, dit La Couronne rejoint Jean Jan pour l'attaque.

    Né à Guémené le 15 mai 1759 il est ancien Cadet puis Sous-lieutenant de Navarre Infanterie ; nommé Lieutenant en 1786 il a démissionné en 1787. Retiré chez lui, avec femme et enfants, il entre en liaison avec Armand Tuffin, Marquis de La Rouërie dès 1791. Il sera arrêté en 1792 et emprisonné, avec sa famille au Faouët pendant trois mois. Libéré, il va constituer une division de Chouans, La Couronne, qui sera intégrée à l'armée du comte Sébastien de Silz.

    Pierre Mercier, dit "La Vendée", les accompagne avec sa propre troupe.

    15 juin,nicolas poussin,pilatre de rosier,montgolfière,la bruyère,querelle des anciens et des modernes,boileau,louis xiv,perrault,corneille,robespierre,blondel,porte saint denis,diamants de la couronnePierre Mercier est né le 16 juillet 1774 au Lion d'Angers, de parents aubergistes qui viendront s'installer en 1784 à Château-Gontier... Il servira sous Bonchamp dans la cavalerie duquel il va faire la connaissance d'un Breton venu d'Auray pour se battre contre les révolutionnaires. Ils feront ensemble "La Virée d'Outre Loire", deviendront amis; après la défaite de Savenay Pierre Mercier suivra son ami Georges Cadoudal et, en Bretagne, recevra le surnom de "La Vendée" (illustration : une rue de sa ville natale, Le Lion d'Angers porte son nom...)

    Jean Jan, 22 ans et demi, Pierre du Chélas, 35 ans et demi, Pierre Mercier La Vendée, 20 ans et demi : Aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années.

    L'attaque des 600 Chouans a débuté de bonne heure contre les 150 Bleus qui se sont retranchés dans le

  • Éphéméride du 6 juillet

     Le Jardin des Plantes, aujourd'hui

     

     

    1626 : Aux origines du Jardin des Plantes 

     

    Jean Hérouard et Guy de la Brosse, tous deux "médecins et apothicaires" de Louis XIII, obtiennent du Roi l'autorisation de fonder un Jardin de simples, les "simples" étant ces plantes médicinales, ou, si l'on préfère, des "variétés végétales aux vertus médicinales" : le Jardin des Plantes est né, même si ses appellations varieront par la suite

    Neuf ans plus tard, en 1635, un Édit royal de Louis XIII lui confère le statut de "Jardin royal des plantes médicinales" et, en 1640, il est ouvert au public : entre temps, Jean Hérouard et Guy de la Brosse en ont fait une véritable école de botanique, d'histoire naturelle et de pharmacie.

    Il sera appelé Muséum national d'Histoire naturelle à partir de la Révolution, et s'étend aujourd'hui sur 23,5 hectares, comprenant une Ménagerie, des Serres tropicales, une Galerie de Minéralogie et de Géologie... ainsi que les collections du duc d'Orléans - celui qui aurait été Philippe VIII - grand voyageur, explorateur et naturaliste, léguées par lui au Muséum à sa mort, en 1927.

    Jean Hérouard et Guy de la Brosse - et Louis XIII aussi... - auraient sans aucun doute été bien étonnés si on leur avait dit, à l'époque, qu'un jour lointain, presque quatre siècles plus tard, un Guide touristique fameux écrirait de ce qu'ils venaient de mettre au monde :

    "Véritable caverne d'Ali Baba, le Jardin des Plantes est un lieu privilégié : en combinant culture et plaisir, il met la science à la portée de tous. Bref, une authentique machine à remonter le temps, histoire de savoir comment on en est arrivé là... un voyage au pays des merveilles, dans le temps comme dans l'espace." 

    6 juillet,wagram,napoleon,pasteur,rage,parc national de la vanoise,marc bloch,martyres d'orange,jardin des plantes,guy de la brosse

    Site officiel :

    http://www.mnhn.fr/museum/foffice/transverse/transverse/accueil.xsp

     

    Et aussi :

    http://www.jardindesplantes.net/ 

     

    5 juillet,charles x,alger,conquete de l'algerie,bourmont,abd el kader,duc d'aumale,bugeaud,sidi ferruch,bernanos,maurras,action française,gide,silhouette

     

    1794 : Début du martyre des religieuses d'Orange

     

    Entre le 6 et le 26 juillet, sur les quarante et une religieuses arrêtées, 32 seront assassinées, jusqu'à ce que la Convention elle-même ordonne l'arrêt des exécutions, juste avant la chute de Robespierre.

    Elles ont toutes été béatifiées collectivement par Pie XI, le 10 mai 1925.

    6 juillet,wagram,napoleon,pasteur,rage,parc national de la vanoise,marc bloch,martyres d'orange

    Dans la cathédrale Notre-Dame d'Orange... 

    http://nouvl.evangelisation.free.fr/martyrs_orange.htm

     

    Le mardi 9 juillet 2019, la Ville d'Orange, sous l'impulsion de son Maire, Jacques Bompard, a inauguré le Mémorial de la Terreur, devenant ainsi la première ville de France à (voir l'Éphéméride du 9 juillet) à "manifester" la réalité du terrorisme révolutionnaire, "le chaos explosif des révolutionnaires" dont parlait Gustave Thibon, auquel succède aujourd'hui "le chaos figé des conservateurs du désordre"...

    6 juillet,wagram,napoleon,pasteur,rage,parc national de la vanoise,marc bloch,martyres d'orange,jardin des plantes,guy de la brosse,jean herouard

    6 juillet,wagram,napoleon,pasteur,rage,parc national de la vanoise,marc bloch,martyres d'orange,jardin des plantes,guy de la brosse,jean herouard

     

    "Qui te craint, ô guillotine,

    À mon avis, a grand tort;

    Si tu nous fais grise mine,

    Tu nous conduis à bon port.

    Si tu nous parais cruelle,

    C'est pour notre vrai bonheur;

    Une couronne éternelle

    Est le prix de ta rigueur."

    (Soeur Théotiste, une des 32 Martyres d'Orange)

     

     

     5 juillet,charles x,alger,conquete de l'algerie,bourmont,abd el kader,duc d'aumale,bugeaud,sidi ferruch,bernanos,maurras,action française,gide,silhouette

     

     

    1809 : Fin de la bataille de Wagram, commencée la veille

     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVII, Le Consulat et l'Empire :

    "...Il faudrait des volumes entiers pour raconter ces campagnes qui s'engendraient l'une l'autre et dont aucune ne décidait rien. À peine Napoléon eut-il rétabli la situation militaire en Espagne et ramené Joseph qu'il dut laisser ses lieutenants aux prises avec les rebelles. L'Autriche, encouragée par les difficultés de la France, était encore une fois entrée en guerre, et l'empereur dut se rendre des bords de l'Èbre aux bords du Danube. Les préparatifs de l'Autriche avaient été sérieux.

     

    WAGRAM.jpg

               

    Ce n'était pas un adversaire négligeable. La journée d'Essling fut pénible, la victoire de Wagram coûteuse (juillet 1809). Mais une autre complication sortait de cette victoire. Pour frapper plus sûrement l'Autriche, Napoléon s'était servi contre elle de Poniatowski et des Polonais. Comme au dix-huitième siècle, la Pologne altérait notre politique et nos alliances, et, depuis les partages, elle réunissait toujours la Russie, la Prusse et l'Autriche.

    Alexandre, resté neutre pendant la guerre austro-française, veillait sur la Galicie, et, déjà déçu par l'abandon des projets sur la Turquie, s'inquiétait d'une résurrection de la Pologne. Alors, si la Russie n'était plus pour Napoléon une alliée fidèle, si elle refusait de s'associer au blocus continental, elle devenait une ennemie et alors il faudrait la battre à son tour. L'idée de vaincre l'Angleterre par l'Europe et l'Asie, la mer par la terre, conduisait à ces conséquences, absurdes à première vue, pourtant logiquement liées..." (sur ce funeste "Blocus continental", instauré par le Décret de Berlin, voir l'Éphéméride du 21 novembre)

    pologne poniatowski.JPG
    Au-delà des sentiments  - réels - qui unissent français et polonais, "tant qu'il y a une Pologne à partager, Moscou c'est Berlin, Berlin c'est Moscou..." (Bainville)
     
     
     
     5 juillet,charles x,alger,conquete de l'algerie,bourmont,abd el kader,duc d'aumale,bugeaud,sidi ferruch,bernanos,maurras,action française,gide,silhouette
     
     
     
    1866 : Naissance de Charles Mangin  

             

    Lorrain - né à Sarrebourg le 6 juillet 1866 - Mangin prit la tête de la Xème Armée au printemps 1918, et participa à la seconde bataille de la Marne : c'est lui qui réalisa la célèbre contre-attaque du 18 juillet à Villers-Cotterêts, qui brisa l'armée allemande.

    Vainqueur dans l'Aisne à l'automne, il libéra Soissons et Laon et rompit le front ennemi, mais l'armistice annula son offensive prévue en Lorraine. Il entra à Metz le 19 novembre, atteignit le Rhin à Mayence le 11 décembre, occupa Mayence et la rive gauche du Rhin en décembre 1918 : il encouragea les autonomistes allemands qui voulaient créer une République rhénane, contre les nationalistes prussiens, politique refusée et empêchée par les Anglo-Américains...

    Mangin mourut subitement, et bizarrement, en mai 1925 à Paris, au cours d'un repas au restaurant, la rumeur publique parlant même d'un "empoisonnement". La politique française était alors celle du Cartel des gauches (Herriot, Painlevé, Briand), qui succédait à la Chambre bleu horizon de la Victoire, et Maurras et surtout Daudet, qui ne s‘en cachait pas, fondaient de réels espoirs sur lui…

    6 juillet,wagram,napoleon,pasteur,rage,parc national de la vanoise,marc bloch,martyres d'orange,jardin des plantes,guy de la brosse,jean herouard 

    http://cavaliers.blindes.free.fr/profils/mangin.html

     

    Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet voir la photo "Mangin, qui avait conçu l'Etat rhénan"

     

     

     5 juillet,charles x,alger,conquete de l'algerie,bourmont,abd el kader,duc d'aumale,bugeaud,sidi ferruch,bernanos,maurras,action française,gide,silhouette

     

     

    1885 : Louis Pasteur vaccine pour la première fois contre la rage 

     

    pasteur2.jpg    

    Il sauve ainsi un petit berger alsacien de 9 ans, Joseph Meister : fort de son succès, il réalisera plus de 350 inoculations en un an et profitera de sa renommée pour lancer une souscription, qui permettra de créer l'Institut Pasteur...

     

    http://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/medecine-vaccins-leurs-effets-notre-systeme-immunitaire-696/page/13/

     
     
     
     
     
     5 juillet,charles x,alger,conquete de l'algerie,bourmont,abd el kader,duc d'aumale,bugeaud,sidi ferruch,bernanos,maurras,action française,gide,silhouette
     
     
     
     
    1886 : Naissance de Marc Bloch
     
     
    "...Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération..."
     
    "La France, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur. J'y suis né, j'ai bu aux sources de sa culture. J'ai fait mien son passé, je ne respire bien que sous son ciel, et je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux." (L'Étrange défaite, septembre 1940).
     
  • Éphéméride du 30 novembre

    Tréguier, aujourd'hui...

     

     

    563 : Mort de Saint Tugdual, à Tréguier  

     

    Originaire du Pays de Galles, Tugdual vint avec 72 religieux évangéliser la petite Bretagne, débarquant à Trébabu dans le Léon. Il fut évêque de Tréguier et est considéré comme l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne.

    La ville de Tréguier est une étape du pèlerinage médiéval des sept saints de Bretagne appelé Tro Breizh (Tour de Bretagne) : 

    tugdual.JPG
     
     

    1671 : Pose de la première pierre des Invalides

     

    med-Visoterra-invalides-de-nuit-8658.jpg

    "La plus grande pensée de mon règne..." disait Louis XIV, qui inaugurera en personne l'édifice, le 28 août 1706 (voir l'Éphéméride du 28 août) :

      

    Chateaubriand est très certainement l'un de ceux qui a le mieux "parlé" des Invalides, tout simplement parce qu'il a parfaitement compris l'intuition et le dessein de Louis XIV.
    Dans Le Génie du Christianisme, il écrit :
    "...Trois corps de logis, formant avec l'église un carré long, composent l'édifice des Invalides. Mais quel goût dans cette simplicité ! quelle beauté dans cette cour, qui n'est pourtant qu'un cloître militaire où l'art a mêlé les idées guerrières aux idées religieuses, et marié l'image d'un camp de vieux soldats aux souvenirs attendrissants d'un hospice ! C'est à la fois le monument du Dieu des armées et du Dieu de l'Évangile...
    Dans les avant-cours, tout retrace l'idée des combats : fossés, glacis, remparts, canons, tentes, sentinelles. Pénétrez-vous plus avant, le bruit s'affaiblit par degrés, et va se perdre à l'église, où règne un profond silence. Ce bâtiment religieux est placé derrière les bâtiments militaires, comme l'image du repos et de l'espérance, au fond d'une vie pleine de troubles et de périls.
    Le siècle de Louis XIV est peut-être le seul qui ait bien connu ces convenances morales, et qui ait toujours fait dans les arts ce qu'il fallait faire, rien de moins, rien de plus...
    On sent qu'une nation qui bâtit de tels palais pour la vieillesse de ses armées, a reçu la puissance du glaive, ainsi que le sceptre des arts."
     
     
     
    S'il fut commencé par Libéral Bruant (voir l'Éphéméride du 22 novembre), l'Hôtel des Invalides fut achevé par Mansart, auteur notamment de la splendide Chapelle  : sur Jules Hardouin Mansart et son oeuvre, voir l'Éphéméride du 16 avril (jour de sa naissance) ou celle du 11 mai (jour de sa mort)...
     
     
     
     
     

     30 novembre,tro breizh,bretagne,invalides,maurice de saxe,pigalle,strasbourg,louis xv,lesseps,helene boucher,oscar wilde

     

     

    1750 : Mort du maréchal Maurice de Saxe

     

    Ce guerrier, célèbre par son courage et sa science militaire, a gagné les batailles de Fontenoy ("Messieurs les Anglais, tirez les premiers...", voir l'Éphéméride du 11 mai) et de Rocourt.

    Il a été enseveli à Strasbourg, où on lui a élevé un magnifique mausolée (ci dessous), ouvrage de Pigalle, sur une commande de Louis XV.

    saxe.JPG

     

     À l'apogée de la royauté française, aux XVIIème et XVIIIème siècle, "le" miracle se produisit : non seulement "les Allemagnes", divisées en une poussière d'États ("la croix des géographes") par les Traités de Westphalie, n'étaient plus une menace pour nous mais, bien au contraire, elles se francisaient; et, avec elles, l'Europe entière. Maurice de Saxe est l'un des plus parfaits exemples de cette "francisation de l'Europe" qu'a bien analysée Jacques Bainville, dans son texte célèbre : "La margrave"...

     

     
     
     
     

     30 novembre,tro breizh,bretagne,invalides,maurice de saxe,pigalle,strasbourg,louis xv,lesseps,helene boucher,oscar wilde

     

     

    1808 : "Impossible n'est pas français"

     

    En 1808, après son entrevue de Tilsitt avec le Tsar, Napoléon - qui se trompe lourdement... - pense vraiment que son alliance avec la Russie va lui permettre d'en finir avec les Anglais, et d'en finir avec la guerre déclenchée par les révolutionnaires en 1792.

    Il commet alors deux erreurs - deux folies... - qui lui coûteront cher, et marqueront, de fait, le commencement de la fin :

    - il s'attaque frontalement au Pape...

    - et il envahit l'Espagne.

    L'un des nombreux et tragiques épisodes de cette lamentable et désastreuse affaire d'Espagne est la bataille de Somosierra, livrée à une armée espagnole très inférieure en nombre le 30 novembre 1808, et aboutissant à une victoire qui permet à Napoléon de prendre Madrid.

    Napoléon est en effet entré personnellement en Espagne, après les insuccès de ses généraux, et s'avance sur Madrid avec 45.000 hommes de la Grande Armée; pour défendre la ville, le général Benito de San Juan a rassemblé une sorte d'armée de 20.000 hommes, et a placé 8.000 hommes et 16 canons sur les hauteurs de Somosierra : or, les gorges du col de Somosierra forment de nombreux lacets le long d'un chemin large parfois de quelques mètres seulement. À chaque lacet de cette route est placée une batterie d'artillerie comptant de deux à trois canons, rendant la progression de toute troupe (cavalerie ou infanterie) extrêmement difficile; les Français, malgré leur supériorité numérique, n'avancent que très lentement : les chevau-légers polonais ont reçu ordre de charger les Espagnols et leur batteries d'artillerie retranchée. À ses lieutenants qui lui disent que cela est impossible, Napoléon répond : "Comment ? Impossible ! Je ne connais point ce mot là ! Il ne doit y avoir pour mes Polonais rien d'impossible !".

    La phrase passera à la postérité sous la forme de l'expression Impossible n'est pas français...

    30 novembre,tro breizh,bretagne,invalides,maurice de saxe,pigalle,strasbourg,louis xv,lesseps,helene boucher,oscar wilde

    Charge de Somosierra : les Polonais s'emparent d'une batterie ennemie, par Wojciech Kossak
     
     
    Si Napoléon fut obligé de se rendre lui-même en Espagne, et donc de se "distraire" de ses plans en Europe centrale, c'est parce que le peuple de Madrid s'était soulevé contre les troupes française le 2 mai, soulèvement qui fut sauvagement réprimé dès le lendemain...
    Goya a immortalisé ces journées d'horreur dans ses deux toiles immenses du Musée du Prado : voir l'Éphéméride du 2 mai...
     
     
     
     

     30 novembre,tro breizh,bretagne,invalides,maurice de saxe,pigalle,strasbourg,louis xv,lesseps,helene boucher,oscar wilde

     

     

    1854 : Le Canal de Suez se fera...

     

    Le vice-roi d’Égypte, Saïd Pacha accorde à Ferdinand de Lesseps une concession de 99 ans, lui permettant de percer l’isthme de Suez. Le Français envisage en effet de créer une route maritime entre la Méditerranée et la Mer Rouge. Il est prévu qu’à la fin de la concession, le canal devienne propriété de l’Égypte.

    Pour superviser le chantier et gérer les fonds, de Lesseps créera la Compagnie universelle du canal maritime de Suez.

    Même si le projet se heurtera aux désaccords britanniques, il sera mené à son terme, en 1869, après dix ans de travaux.

    30 novembre,tro breizh,bretagne,invalides,maurice de saxe,pigalle,strasbourg,louis xv,lesseps,helene boucher,oscar wilde

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Le Canal de Suez".

     

     

     30 novembre,tro breizh,bretagne,invalides,maurice de saxe,pigalle,strasbourg,louis xv,lesseps,helene boucher,oscar wilde

     

     

    1813 : Naissance de Charles Valentin Alkan

     

    30 novembre,tro breizh,bretagne,invalides,maurice de saxe,pigalle,strasbourg,louis xv,lesseps,helene boucher,oscar wilde

    De son vrai nom Charles Valentin Morhange,  ce grand pianiste et compositeur, curieusement bien oublié aujourd'hui, se rattache à la tradition de grande virtuosité de l'époque romantique, initiée par Paganini au violon, puis au piano par Liszt et Chopin.

    Écoutez Marc André Hamelin interpréter le final de la Symphonie pour piano seul (Finale Presto, Etude Op 39 n°7) : 

     

     

     

     

     

     

  • Éphéméride du 4 juillet

     La tombe de Chateaubriand, sur l'îlot du Grand-Bé, à Saint Malo

     

     

    1848 : Mort de Chateaubriand, "l'Enchanteur"    

     

    "Quand la mort baissera la toile entre moi et le monde, on trouvera que mon drame se divise en trois actes...

    Dans mes trois carrières successives, je me suis toujours proposé une grande tâche : voyageur, j'ai aspiré à la découverte du monde polaire; littérateur, j'ai essayé de rétablir la religion sur ses ruines; homme d'État, je me suis efforcé de donner aux peuples le vrai système monarchique représentatif avec ses diverses libertés.

    Des auteurs modernes français de ma date, je suis quasi le seul dont la vie ressemble à ses ouvrages : voyageur, soldat, poète, publiciste, c'est dans les bois que j'ai chanté les bois, sur les vaisseaux que j'ai peint la mer, dans les camps que j'ai parlé des armes, dans l'exil que j'ai appris l'exil, dans les cours, dans les affaires, dans les assemblées que j'ai étudié les princes, la politique, les lois et l'histoire...

    Si j'ai assez souffert dans ce monde pour être dans l'autre une Ombre heureuse, un peu de lumière des Champs-Élysées, venant éclairer mon dernier tableau, servira à rendre moins saillants les défauts du peintre : la vie me sied mal; la mort m'ira peut-être mieux..." 

    Sur la tombe, "Point d’inscription, ni nom, ni date, la croix dira que l’homme reposant à ses pieds était un chrétien : cela suffira à ma mémoire" 

    Petite promenade dans l'oeuvre de Chateaubriand, au moyen de sept extraits...

                

    I : "...En traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841, ma fenêtre qui donne à l'ouest sur les jardins des Missions étrangères, est ouverte : il est six heures du matin; j'aperçois la lune pâle et élargie; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'orient : on dirait que l'ancien monde finit et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse, après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l'éternité." (fin des Mémoires, tome II, p.939).     

     

    II : ".....La royauté légitime constitutionnelle m'a toujours paru le chemin le plus doux et le plus sûr vers l'entière liberté. J'ai cru et je croirai encore faire l'acte d'un bon citoyen en exagérant même les avantages de cette royauté, afin de lui donner, si cela dépendait de moi, la durée nécessaire à l'accomplissement de la transformation graduelle de la société et des moeurs..." (MOT, tome II, p.700).

    4 juillet,chateaubriand,bourbons,vallee aux loups,napoleon,turquie,roi,royaute,voltaire,chatenay

    Maison de Chateaubriand, la Vallée aux Loups, Chatenay-Malabry 

      
               
    III : "Il y a quatre ans qu'à mon retour de la Terre-Sainte, j'achetai près du hameau d'Aulnay, dans le voisinage de Sceaux et de Chatenay, une maison de jardinier, cachée parmi des collines couvertes de bois. Le terrain inégal et sablonneux dépendant de cette maison, n'était qu'un verger sauvage au bout duquel se trouvait une ravine et un taillis de châtaigniers. Cet étroit espace me parut propre à renfermer mes longues espérances; spatio brevi spem longam reseces. Les arbres que j'y ai plantés prospèrent, ils sont encore si petits que je leur donne de l'ombre quand je me place entre eux et le soleil. Un jour, en me rendant cette ombre, ils protégeront mes vieux ans comme j'ai protégé leur jeunesse. Je les ai choisi autant que je l'ai pu des divers climats où j'ai erré, ils rappellent mes voyages et nourrissent au fond de mon coeur d'autres illusions.
    Si jamais les Bourbons remontent sur le trône, je ne leur demanderai, en récompense de ma fidélité, que de me rendre assez riche pour joindre à mon héritage la lisière des bois qui l'environnent : l'ambition m'est venue; je voudrais accroître ma promenade de quelques arpents; tout chevalier errant que je suis, j'ai les goûts sédentaires d'un moine. Depuis que j'habite cette retraite, je ne crois pas avoir mis trois fois les pieds hors de mon enclos. Mes pins, mes sapins, mes mélèzes, mes cèdres tenant jamais ce qu'ils promettent, la Vallée-aux-Loups deviendra une véritable chartreuse. Lorsque Voltaire naquit à Chatenay, le 20 février 1694, quel était l'aspect du coteau où se devait retirer, en 1807, l'auteur du Génie du Christianisme ? 

    4 juillet,chateaubriand,bourbons,vallee aux loups,napoleon,turquie,roi,royaute,voltaire,chatenay

      
               
    Ce lieu me plaît : il a remplacé pour moi les champs paternels; je l'ai payé du produit de mes rêves et de mes veilles; c'est au grand désert d'Atala que je dois le petit désert d'Aulnay; et pour me créer ce refuge, je n'ai pas, comme le le colon américain, dépouillé l'indien des Florides. Je suis attaché à mes arbres; je leur ai adressé des élégies, des sonnets, des odes. Il n'y a pas un seul d'entre eux que je n'aie soigné de mes propres mains, que je n'aie délivré du ver attaché à sa racine, de la chenille collée à sa feuille; je les connais tous par leurs noms, comme mes enfants; c'est ma famille, je n'en ai pas d'autre, j'espère mourir au milieu d'elle..." (MOT, tome I, p.6). 
     
     
    CHATEAUBRIAND ARMES.JPG
    Armes de Chateaubriand, Vicomte et Pair de France 
     
     
     
    IV : "Il y a des temps où l'on ne doit dépenser le mépris qu'avec économie, à cause du grand nombre de nécessiteux..." (MOT, tome 1, p.877).
     
     
    CHATEAUBRIAND SIGNATURE 1782.gif
    Signature datant de 1782
     
                
     
    V : "...Vous êtes jeune, monsieur, comme cet avenir que vous songez et qui vous pipera; je suis vieux comme ce temps que je rêve et qui m'échappe. Si vous veniez vous asseoir à mon foyer, dites-vous obligeamment, vous reproduiriez mes traits sous votre burin : moi, je m'efforcerais de vous faire chrétien et royaliste. Puisque votre lyre, au premier accord de son harmonie, chantait mes Martyrs et mon pèlerinage, pourquoi n'achèveriez-vous pas la course ? Entrez dans le lieu saint; le temps ne m'a arraché que les cheveux, comme il effeuille un arbre en hiver, mais la sève est restée au coeur : j'ai encore la main assez ferme pour tenir le flambeau qui guiderait vos pas sous les voûtes du sanctuaire..." (MOT, tome II, p.517). 
     
     
    CHATEAUBRIAND LETTRE 1803.jpg

    Lettre de Chateaubriand au ministre des Relations extérieures Cacault, du 12 juillet 1803. Lettre autographe signée sur papier à en-tête de la République française

    Chateaubriand, secrétaire d’ambassade à Rome, y rapporte sa présentation en tant que "simple particulier et homme de lettre" à Victor-Emmanuel 1er de Sardaigne et son épouse.
      

               
     
    VI : "...Après Alexandre, commença le pouvoir romain; après César, le christianisme changea le monde; après Charlemagne, la nuit féodale engendra une nouvelle société; après Napoléon, néant : on ne voit venir ni empire, ni religion, ni barbares. La civilisation est montée à son plus haut point, mais civilisation matérielle, inféconde, qui ne peut rien produire, car on ne saurait donner la vie que par la morale; on n'arrive à la création des peuples que par les routes du ciel : les chemins de fer nous conduiront seulement avec plus de rapidité à l'abîme..." (MOT, tome II, p.261). 
     

    4 juillet,chateaubriand,bourbons,vallee aux loups,napoleon,turquie,roi,royaute,voltaire,chatenay

     Portrait de Chateaubriand, Anne-Louis Girodet,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

     
      
    VII : "...Prétendre civiliser la Turquie en lui donnant des bateaux à vapeur et des chemins de fer, en disciplinant ses armées, en lui apprenant à manoeuvrer ses flottes, ce n'est pas étendre la civilisation en Orient, c'est introduire la barbarie en Occident : des Ibrahim futurs pourront amener l'avenir au temps de Charles-Martel, ou au temps du siège de Vienne, quand l'Europe fut sauvée par cette héroïque Pologne sur laquelle pèse l'ingratitude des rois..." (MOT, tome II, p.261).
     
    CHATEAUBRIAND MAISON NATALE.jpg
    Maison natale de Chateaubriand, Hôtel de la Gicquelais, Saint Malo

     

     http://www.maison-de-chateaubriand.fr/ 

    • http://www.saint-malo.net/saint-malo-rues.htm#chateaubriand 

     

    • Voir notre album (80 photos), Écrivains royalistes (I), Chateaubriand

     

     • Le jeune Vicomte de Chateaubriand servit dans le Régiment de Navarre, l'un des plus anciens régiments du Royaume : dans notre Album Drapeaux des régiments du Royaume de France, voir la photo "Le Régiment de Navarre"...

     

    4 juillet,chateaubriand,bourbons,vallee aux loups,napoleon,turquie,roi,royaute,voltaire,chatenay

     

     

    3 fevrier,philippe auguste,paris,esther,racine,boileau,lully,phedre,louis xiv,simone weil,thibon,mauriac,stofflet

     

     

    1936 : Reims inaugure - en sa présence - la rue Rockefeller
     
     

    4 juillet,chateaubriand,bourbons,vallee aux loups,napoleon,turquie,roi,royaute,voltaire,chatenay

     
    Il s'agit, pour la ville martyre, de remercier le très généreux mécène et donateur qui a permis - à Reims mais aussi ailleurs - de relever plusieurs monuments emblématiques de notre Patrimoine (voir l'Éphéméride du 23 mai).
     
  • Éphéméride du 2 mai

    Le Clos Lucé (où mourut Léonard) de nos jours

     

     

    1519 : Mort de Léonard de Vinci 

     

    Il s'éteint au Clos Lucé, à l'âge de 67 ans : il vient d'écrire "Nul être ne va au néant", et de recevoir les sacrements de l'Église.

    Ci dessous, son autoportrait (sanguine).

    LEONARD DE VINCI 1.jpg
     

    C'est François Premier, désireux d'introduire l’art italien dans le royaume, qui a décidé d’inviter le plus grand artiste de son temps, à le rejoindre en France avec le titre de  "premier peintre, ingénieur et architecte du roi".

    En 1517, Léonard, qui a déjà 65 ans, est universellement reconnu pour son génie et ses talents multiples dans le dessin, la peinture (il est à l'origine du sfumato, technique de l'estompé), la sculpture et l’architecture : 

     

    www.blue.fr/vinci/   

     

    • Biographie, dessins et peintures : http://artdevinci.free.fr/ 

    • Sur Léonard et son oeuvre, voir notre Évocation du 27 octobre :
     

    3 mai,clement ader,bonaparte,louisiane,talleyrand,eole,avion,frères wright,alfred kastler,spot,jeux floraux,canal saint martin

     

    1598 : Signature du Traité de Vervins

     

    Par ce Traité, signé entre le roi de France Henri IV et Philippe II d’Espagne, celui-ci reconnaît officiellement Henri IV comme Roi de France...

    Trois ans auparavant, en 1595, la Pape avait absout  Henri IV (voir l'Éphéméride du 18 septembre) : avec cette reconnaissance du roi d'Espagne - chef de fait de la Ligue catholique, ennemi jurée du nouveau roi - c'est, pourrait-on dire, la fin définitive de l'épisode calamiteux des Guerres de religion en France; c'est également la fin finale de la reconnaissance d'Henri IV, roi de France et de Navarre - ex Henri III de Bourbon, roi de Navarre - et désormais successeur pleinement reconnu par tous de son lointain cousin Henri III de France, assassiné le 1er août 1589, juste après avoir mis le siège devant Paris, avec son cousin et allié Henri III de Navarre (voir notre Éphéméride du 30 juillet)

    TRAITE DE VERVINS.jpg
     
    Traité de Vervins entre Henri IV, roi de France et Philippe II, roi d'Espagne.
    Vervins, 2 mai 1598 - Première page

     

     

     

     3 mai,clement ader,bonaparte,louisiane,talleyrand,eole,avion,frères wright,alfred kastler,spot,jeux floraux,canal saint martin

     

     

     

    1668 : La Paix d'Aix la Chapelle met fin à la Guerre de Dévolution

     

    2 mai,colbert,la fontaine,leonard de vinci,françois premier,clos lucé,lille,vauban,henri iv,philippe ii

     

    Celle-ci a eu pour finalité essentielle de consolider le "pré carré". Suivant les conseils de Vauban, Louis XIV veut protéger la France contre les invasions grâce à des frontières bien défendues par une ligne de villes fortifiées (photo ci dessous : Lille, "la reine des citadelles"). 

    La politique du pré carré va être menée jusqu'à la Paix d'Utrecht de 1713. Elle va assurer à la France près d'un siècle de paix relative et une absence complète d'invasion, jusqu'à la Révolution.

    Avec cette Paix d'Aix la Chapelle, la France acquiert définitivement la ville de Lille, que Louis XIV ordonne aussitôt à Vauban de fortifier par une citadelle.

    Celui-ci va se surpasser: il appellera lui-même la "Reine des citadelles" l'ouvrage militaire que l'on admire encore aujourd'hui, remarquable par ses dimensions, la qualité de son architecture, et son état de conservation (ci dessous).

    2 mai,colbert,la fontaine,leonard de vinci,françois premier,clos lucé,lille,vauban,henri iv,philippe ii

    2 mai,colbert,la fontaine,leonard de vinci,françois premier,clos lucé,lille,vauban,henri iv,philippe ii

     
     
     
     
     

     3 mai,clement ader,bonaparte,louisiane,talleyrand,eole,avion,frères wright,alfred kastler,spot,jeux floraux,canal saint martin

     

     

     

     1684 : La Fontaine entre à l'Académie française

              

    Il y a été élu en 1683, au fauteuil n° 24, précédemment occupé par Colbert. 

    Il prend ainsi une certaine revanche sur celui qui a fait tomber son protecteur, Nicolas Fouquet.

              la fontaine 1.jpgwww.la-fontaine-ch-thierry.net/

     

     

     

     3 mai,clement ader,bonaparte,louisiane,talleyrand,eole,avion,frères wright,alfred kastler,spot,jeux floraux,canal saint martin
     
     
     
     
    1808 : Soulèvement du peuple de Madrid contre les Français, et début de la Guerre d'Espagne...
     
     
    Bainville donne pour titre au chapitre XVII de son magistral Napoléon : "Le premier nuage vient d'Espagne"...
     
    Un an et demi plus tôt, par le Décret de Berlin du 21 novembre 1806, Napoléon avait institué le Blocus continental de l'Angleterre (voir l'Éphéméride du 21 novembre); et à peine moins d'un an avant, il avait rencontré, en grande pompe, l'empereur de Russie à Tilsit : Napoléon crut sincèrement, à ce moment-là - mais à tort - que l'alliance Russe était acquise définitivement, et que sa lutte contre l'Angleterre s'achèverait donc nécessairement par la victoire, par "sa" victoire.
    Grisé par cette perspective, il commit alors, dans la foulée, les deux erreurs folles qui devaient marquer, pour lui, le commencement de la fin :
     
    il attaqua directement le Pape;
     
    et il voulut forcer le Portugal - allié de l'Angleterre - à appliquer le Blocus continental, que les Bragance, en toute logique, refusaient. Pour ce faire, il signa avec le roi d'Espagne Charles IV le Traité de Fontainebleau (27 octobre 1807), autorisant les troupes françaises à passer par l'Espagne pour aller châtier les Portugais.
     
    Mais rien ne se passa comme prévu par l'Empereur, et l'Espagne devint tout de suite un boulet pour lui...

    2 mai,colbert,la fontaine,leonard de vinci,françois premier,clos lucé,lille,vauban,henri iv,philippe ii

     "Vaincre la mer (l'Angleterre, ndlr) par la terre (le blocus continental, ndlr)" (Bainville) : le blocus continental imaginé par Napoléon, parfait sur le papier, inapplicable dans la pratique, car allant à l'encontre des intérêts commerciaux et économiques des États auxquels Napoléon voulait l'imposer...

     

    À Sainte-Hélène, Napoléon confia d'ailleurs à Las Cases : "...Cette malheureuse guerre d'Espagne a été une véritable plaie, la cause première des malheurs de la France...", et l'empereur déchu ajoutait : "...J'embarquai fort mal toute cette affaire, je le confesse; l'immoralité dut se montrer par trop patente, l'injustice par trop cynique, et le tout demeure fort vilain, puisque j'ai succombé".

    Il serait fastidieux de raconter par le menu les mille détails qui forment la trame de cette tragédie espagnole, et comment elle a pu éclater. Cependant, Jean-Albert Sorel, dans ses Scènes et Tableaux du Consulat et de l'Empire en propose un assez bon résumé : voici le début de son chapitre X, Les affaires d'Espagne, pages 145/146/147 :

    2 mai,colbert,la fontaine,leonard de vinci,françois premier,clos lucé,lille,vauban,henri iv,philippe ii"La guerre d'Espagne fait horreur, écrivait Lannes à Napoléon à la fin de 1808... Cette guerre est anti-humaine, anti-raisonnable, disait-il encore; car, pour y conquérir une couronne, il faut d'abord tuer une nation."

    Ce style imagé du militaire est l'expression d'une vérité profonde. C'est en Espagne que, pour la première fois, les armées de l'Empire se heurtent à une résistance nationale; elles y subissent leurs premiers échecs, leur prestige y est ébranlé. Ce sera, dans l'édifice, la première fissure.

    Les affaires d'Espagne, "ces malheureuses affaires d'Espagne", disait Napoléon, sont complexes à suivre dans leur détail, mais schématiquement, elle sont simples et se ramènent avec aisance à un trait essentiel : pour combattre les troupes anglaises débarquées au Portugal et y faire appliquer le Blocus, un corps expéditionnaire français avait dû traverser la péninsule (carte ci dessus). Une révolution de palais, mettant aux prises un fils indigne, ses parents honteux, et un ministre déshonoré, éclata alors à Madrid et Napoléon fut amené à intervenir. À Bayonne, grisé par les excès de son pouvoir,

  • Éphéméride du 1er juillet

    1303 : Fondation de l'Université d'Avignon

     

     

     

     

    802 : Charlemagne reçoit l'éléphant blanc offert par Haroun-al-Rachid

    1er juillet,léon daudet,maurras,bainville,martigues,provence,chemin de paradis,action française,kleber haedens

    Fresque romane, Musée du Prado, Madrid

     

    C'est évidemment, dans la perspective d'une vision géopolitique ambitieuse qu'il faut replacer les contacts noués entre Charlemagne et le lointain sultan; tout comme la tentative - avortée... - d'épouser l'Impératrice Irène de Constantinople : en réalité - et comme l'a très bien montré Jacques Bainville - les deux premières dynasties franques - la Mérovingienne (Clovis...) et la Carolingienne (Charlemagne...) - souhaitaient restaurer l'Empire romain, et se sont - en partie - épuisées à courir après cette chimère.

    A quoi il faut ajouter la terrible plaie des partages du royaume, à chaque décès du souverain.

    Voilà pourquoi les deux premières dynasties, malgré des débuts brillants, ont toutes deux échoué : c'est à la troisième - celle des Capétiens - qu'il reviendra de réussir, dans la tâche plus modeste, certes, mais plus réaliste, qu'elle s'était fixée : construire la France...

    http://lesitedelhistoire.blogspot.fr/2011/03/abul-abbas-lelephant-blanc-de.html

     

    1er juillet,léon daudet,maurras,bainville,martigues,provence,chemin de paradis,action française,kleber haedens

     

     

    1303 : Fondation de l'Université d'Avignon

     

    C'est Boniface VIII qui, très peu de temps avant de mourir (des suites de son conflit avec Philippe le Bel et de "l'affaire d'Agnani"...) fonda l'Université d'Avignon, six ans à peine avant que son successeur, Clément V ne vienne installer la Papauté dans la ville.

    Boniface VIII voulait concurrencer la Sorbonne, jugée trop proche du pouvoir de son ennemi juré, le roi de France, Philippe le Bel. Les écoles qui existaient déjà (médecine, théologie, arts grammaticaux…) furent fédérées autour de quatre facultés et connurent très vite un grand développement, avec la présence des papes en Avignon : rivalisant avec les universités de Montpellier et Toulouse, l'Université toute récente accueillit 17.000 étudiants ! 

    En 1608, une jeune fille, venue de Barcelone, Juliana Morell y fut reçue Docteur en Lois, devenant ainsi la première femme docteur d'Europe.

    L'idée novatrice du Pape était que, pour obtenir ses diplômes, un étudiant devait avoir fréquenté sinon toutes, du moins les principales Universités européennes d'alors (Bologne, La Sorbonne, Oxford, Salamanque...). Cette intuition sera, en quelque sorte, à la base du projet d'échanges inter-européen d'étudiants qui verra le jour, à la fin du XXème siècle, sous le nom de Projet Erasmus...

    1er juillet,léon daudet,maurras,bainville,martigues,provence,chemin de paradis,action française,kleber haedens

    http://univ-avignon.fr/universite/presentation/

     

     

    1er juillet,léon daudet,maurras,bainville,martigues,provence,chemin de paradis,action française,kleber haedens

     

     

    1374 : Mort de Thévenin de Saint-Légier

     

    Pendant près de trois siècles, il y eut, à la Cour de France, des Fous du Roi, dont l'emploi était un véritable Office.

    On ne connaît pas le nom des premiers Fous de la Cour, mais on les connaît à partir de Charles V : celui-ci écrivit en effet aux maire et échevins de la ville de Troyes pour leur annoncer la mort de son Fou et pour leur demander de lui en envoyer un autre, "suivant la coutume".

    Charles V eut, à partir de ce moment deux Fous : le premier fut inhumé à Saint-Germain-l'Auxerrois, mais son tombeau n'existe plus.

    Par contre, on voit toujours, à Saint-Maurice de Senlis, la tête de Thévenin de Saint-Légier, avec cette épitaphe :

     

     Cy gist Thévenin de Saint-Légier, fou du roi notre sire, qui trépassa le premier Juillet 1374 : priez Dieu pour l’ame de ly.


    Henri IV eut quatre Fous : Sibilot Chicot, maître Guillaume, Angoulevant, et Mathurine; ceux d'Henri II étaient Brusqui et Thoni.

    Le Fou le plus connu de tous fut celui de François 1er : Triboulet, paysan de son état, qui s'appelait en fait Févrial ou Le Feurail, toujours coiffé de sa marotte (bonnet de plusieurs couleurs avec des grelots).

    1er juillet,léon daudet,maurras,bainville,martigues,provence,chemin de paradis,action française,kleber haedens

    Triboulet, fou de Louis XII et de François 1er, Chantilly, musée Condé
    (Fonds : Dessins) par Jean Clouet, 1545 (crayon noir/sanguine)

     

    Rabelais le décrit comme "Proprement fol et totalement fol, fol fatal, de nature, céleste, jovial, mercuriel, lunatique, erratique, excentrique, éthéré et junonien, arctique, héroïque, génial...".

    Un jour, l'amiral de Chabot l'ayant menacé de coups de bâton, François 1er intervint et lui dit : "Ne crains rien, si quelqu'un osait porter la main sur toi, je le ferais pendre dans le quart d'heure qui suit.". À quoi Triboulet répondit : "Ah Cousin (il appelait le roi ainsi), ne pourriez-vous pas, je vous prie, le faire pendre un quart d'heure avant qu'il m'étripe".

    Une autre fois, risquant d'être exécuté pour avoir offensé une maîtresse de François 1er, celui-ci lui laissa le choix de sa mort; Triboulet dit alors : "Bon sire, par Sainte Nitouche et Saint Pansard, patrons de la folie, je demande à mourir de vieillesse". 

    1er juillet,léon daudet,maurras,bainville,martigues,provence,chemin de paradis,action française,kleber haedens

     

    Le dernier Fou de cour - à l'époque de Louis XIV - fut l'Angely, venu des Pays-Bas. Plein d'esprit et de talent, il touchait, par an, 25.000 écus ! Boileau à écrit de lui :

     

    "Et l’esprit le plus beau, l’auteur le plus hardi
    N’y (à la cour, ndlr) parviendra jamais au sort de Langely."

     

    Mais ses railleries incessantes finirent par le faire chasser de la Cour : avec lui s'arrêta, donc, cette période d'environ trois siècles où, à ces personnages burlesques, tout était permis, y compris d'apostropher les Grands, et le monarque lui-même !

     

     

    9 juillet,caen,debarquement,liberation,seconde guerre mondiale,normandie,reunion,île bourbon

     

     

    1751 : Parution du premier tome de L'Encyclopédie...

     

    1er juillet,léon daudet,maurras,bainville,martigues,provence,chemin de paradis,action française,kleber haedens

     

    En septembre 1819, Chateaubriand fit paraître un petit ouvrage, assez peu connu de nos jours, intitulé De la Vendée, dont voici les premières lignes :

    "L'ancienne constitution de la France fut attaquée par la tyrannie de Louis XI, affaiblie  par le goût des arts et les mœurs voluptueuses des Valois, détériorée sous les premiers  Bourbons par la réforme religieuse et les guerres civiles, terrassée par le génie de  Richelieu, enchaînée par la grandeur de Louis XIV, détruite enfin par la corruption de  la régence et de la philosophie du XVIIIe siècle.  
    La révolution était achevée lorsqu'elle éclata : c'est une erreur de croire qu'elle a  renversé la monarchie ; elle n'a fait qu'en disperser les ruines, vérité prouvée par le peu  de résistance qu'a rencontré la révolution. On a tué qui on a voulu ; on a commis sans  efforts les crimes les plus violents ; parce qu'il n'y avait rien d'existant en effet, et qu'on  opérait sur une société morte..."

     

    Si l'on n'est pas obligé d'accepter la totalité de l'analyse de Chateaubriand, dans son premier paragraphe, et sa vindicte surprenante, s'étendant de Louis XI à Louis XIV, sa dernière affirmation sur "la philosophie du XVIIIème siècle", elle, ne fait aucun doute.

    1er juillet,léon daudet,maurras,bainville,martigues,provence,chemin de paradis,action française,kleber haedensEn 1837, Balzac ne jugera pas autrement. Dans un petit ouvrage également, et également peu connu de nos jours, Rois de France, il a analysé avec justesse les méfaits et les ravages de ce qu'il appelle, à bon droit, "la secte" des Encyclopédistes. Lafautearousseau a donné quatre extraits de ce petit ouvrage, sous forme de "bonnes feuilles". Le premier de ces extraits traite justement, pour le règne de Louis XV, de l'apparition de cette secte et de la nocivité de son action :

     

    1er extrait : La « secte » des Encyclopédistes, la décomposition morale - élites et société - au XVIIIe siècle (pages 75 à 79)

    (les trois autres extraits traitent de Louis XVI, et de ses erreurs face à la Révolution; de l'infanticide perpétré contre Louis XVII; et des qualités de Louis XVIII...)

     

     • Et, dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, à propos des Encyclopédistes, voir la photo "L'important est d'avoir un vrai corps de doctrine"

     

     

    9 juillet,caen,debarquement,liberation,seconde guerre mondiale,normandie,reunion,île bourbon

     

     

    1914 : 19.240 tués : Le jour le plus meurtrier de la Grande Guerre pour l'armée britannique...

     

    Souvent appelée - à juste titre... - "le Verdun des Britanniques", la Bataille de la Somme, qui débute ce premier juillet 1914, et qui devait briser le front allemand, se révèle très vite être un échec cuisant : 19.240 soldats du Royaume Uni et du Commonwealth seront tués en cette seule journée, 2.082 seront portés disparus, 35.493 seront blessés...

    Et tout cela, au bout du compte, pour une avancé territoriale dérisoire ! :

     

     http://geopolis.francetvinfo.fr/la-bataille-de-la-somme-le-1er-juillet-1916-le-verdun-des-britanniques-110885

     

    (Pour l'armée française, le jour le plus meurtrier de la guerre fut le 22 août 1914 : 27.000 tués ! Voir l'Éphéméride du 22 août)...

     

    1er juillet,léon daudet,maurras,bainville,martigues,provence,chemin de paradis,action française,kleber haedens

    À Thiepval, le Mémorial de la Bataille de la Somme...

     

     

  • Histoire du Pétrole, l'or noir, par Champsaur (III/III).

    REZA SHAH PAHLAVI.jpgLe nouveau centre de gravité

    Il ne faut pas croire que l’installation de ce nouveau centre de gravité, Iran, Golfe, Arabie Séoudite est perçu comme un succès plein d’espoir. C’est même exactement l’inverse qui se produit, l’importation massive de l’huile du Moyen Orient étant vu comme une mortelle concurrence de la production intérieure américaine, Texas en particulier. Il faut de longs mois avant que la population américaine ne comprenne qu’il est de son intérêt de garder ses réserves et d’importer l’huile du dehors. ARAMCO pour Arabian American Oil Company, association de Standard Oil of California et de Texaco est créée en Arabie, entité toujours active, devenue totalement séoudienne relativement tard, en 1980.

     

    Le contrôle de l’Iran

    L’Iran d’après 1945 était écartelé. Entre des Britanniques omniprésents, un parti communiste, le tudeh aux ordres des soviétiques, des religieux fondamentalistes chiites, et la dynastie royale des Palahvi.

    Le seul sentiment créant une véritable unité nationale était le rejet des britanniques jusqu’à la haine, et leurs représentants du monde moderne, en tête de liste l’Anglo-Iranian Oil Company. Les iraniens connaissaient un chiffre simple : entre 1945 et 1950, la société pétrolière fit 250 millions £ de profits, et le pays reçut 90 millions £ de royalties. L’animosité contre les Britanniques devint une obsession nationale. La guerre froide était déclarée, faisant de l’Iran, entre autres, une proie facile pour les Soviétiques. En Avril 1951 le parlement iranien choisit Mohamed Mossadegh comme premier ministre, opposant déclaré aux Britanniques. Churchill parvint à entrainer les Américains dans une opération pour le débarquer (opération Ajax). Avec la réinstallation de la dynastie Pahlavi.

    (Illustration : Reza Shah Pahlavi, fondateur de la dynastie...)

    La crise de Suez

    Le canal de Suez était la voie stratégique pour permettre à l’Angleterre de raccourcir le temps d’accès au joyau de la couronne, Bombay et l’Inde. Avec l’indépendance du sous continent en 1948, on pouvait penser que l’importance stratégique du canal avait été réduite. Alors qu’au même moment il trouve une nouvelle fonction : l’autoroute pour l’accès à l’huile du Golfe et de l’Iran. En 1955 le passage des tankers chargés du précieux liquide représente les deux tiers du trafic du canal et les deux tiers du pétrole arrivant en Europe. En 1952 un groupe d’officiers dépose le roi Farouk et en 1954 le colonel Nasser reste seul au pouvoir. Sa radio nationale s’appelle « la voix des arabes », donnant le programme de son ambition, reçue dans tout le monde musulman : rejet de l’Ouest, nationalisme exacerbé, élimination d’Israel accusé de diviser le monde arabe, et dont la création était qualifiée de plus grand des crimes internationaux. Les pilotes qui guident les navires dans le canal sont tous anglais ou français, reliquat évident du colonialisme du 19ème siècle. Et le droit de passage tombe dans l’escarcelle des Britanniques essentiellement. Dans le contexte de 1955 les jours de cette concession sont comptés. Pour un pays d’une dramatique pauvreté, cette rentrée régulière d’argent est une manne potentielle qui ne peut plus être ignorée. Le traité de 1936 entre Londres et l’Egypte allait jusqu’en 1968. Mais au commencement des années cinquante les égyptiens ne se voient pas attendre si longtemps et des actions violentes contre les Anglais voient le jour. Sans oublier que Washington vit au diapason de la magnifique formule de Woodrov Wilson en 1919 « le droit des peuples à disposer d’eux même ».

    Nasser1956-sm.jpgDans cette situation tendue les Soviétiques jouent leur carte, et à l’automne 1955, l’Ouest découvre que Nasser se fournit en armes dans le bloc de l’Est. Le déclencheur de l’action sur le canal est cependant ailleurs. Les Américains et les Britanniques avaient décidé fin 1955 d’aider l’Égypte avec un prêt conséquent pour construire le barrage d’Assouan. Nasser commence à se pavaner avec cette idée, quand pour des raisons internes aux États Unis, Dulles annule le prêt, prenant Nasser à contrepied. Humilié devant les opinions arabes il ne pense plus qu’à se venger. En Juillet 1956, nom de code « De Lesseps », les armées égyptiennes prennent le contrôle du canal et de ses infrastructures. Et pendant les trois mois suivant autant les Britanniques et les Français sont clairs sur la nécessité de reprendre le contrôle, autant les Américains n’affichent qu’une suite de positions ambigües, illisibles. Et ce qui n’arrange rien, anglais et américains s’opposent sur d’autres sujets diplomatiques (comme la guerre des Français en Indochine). En l’espèce Eisenhower n’est pas en faveur de la force. Et il insiste pour les USA ne soient pas considérés comme les manipulateurs d’une action de style colonial. Et alors que différentes approches diplomatiques sont tentées (visite officielle des Soviétiques à Londres, visite secrète des Américains à Riyadh), ni les Français (cabinet Guy Mollet), ni les Britanniques, ni les Isréliens ne voient plus d’autre issue que celle les armes. Décision prise au cours d’une réunion secrète à Sèvres. La délégation britannique traite les Israéliens avec dédain (MacMillan  lui-même ne cachait pas son mépris pour les Juifs et Israel). Et pendant ces préparatifs, Egyptiens et Syriens font alliance, incluant le lendemain la Jordanie. Et la tension internationale monte d’un cran avec l’écrasement du soulèvement hongrois par les chars de l’Armée Rouge le 24 Octobre 1956.

    Après quelques jours de tergiversations, les Isréliens passent à l’attaque le 29 Octobre, le lendemain Londres et Paris envoient leur ultimatum indiquant l’intention de reprendre le canal. Le même jour les Soviétiques se retirent de Budapest. Le 31 les Britanniques bombardent les aéroports égyptiens, et la totalité de l’opération surprend amèrement les Américains. Eisenhover furieux accuse Anthony Eden de l’avoir trompé, obnubilé par une réaction soviétique potentielle et sa propre réélection. Pendant quatre jours la coalition resta l’arme au pied, délai mis à profit par Nasser pour bloquer le canal avec des vieux bateaux chargés de ciment, de rochers, de bouteilles vides … Là où les Britanniques SUEZ 56.jpgespérent que les Américains évalueront le danger de voir le canal fermé, Eisenhover réplique en laissant cyniquement les intervenants « bouillir dans leur huile ».Seule comptait sa campagne électorale. Le 5 Novembre les Israéliens contrôlent le Sinaï, et les franco-britanniques sautent sur Suez, et Port Saïd. La réaction soviétique est une série de propos violents à la Kroutchev, menaces suffisantes pour sérieusement inquiéter Washington. Le 6 Novembre Eisenhover remporte les élections, et demande sans discussion aux franco-britanniques de cesser leur opération. Ike s’ouvre à ses conseillers « sinon nous allons vers un embargo total du pétrole des pays arabes ». S’en suit un cesser le feu sur place. Les propos du conseiller économique britannique à Washington donnent la tonalité et commencent à être connus « les Américains nous traitent comme des polissons, à qui il faut donner une leçon, car ils ne doivent pas prendre des initiatives sans demander d’abord la permission de leur Nanny ». Ce nouveau contexte international est reçu sans ambiguité par les pays en voie de décolonisation, mettant en exergue que la France et Londres n’ont plus aucun pouvoir. Le FLN algérien reçoit parfaitement le message. Nasser sort de la crise, seul gagnant.

     

    Les chocs pétroliers

    1 - Le premier choc pétrolier 1973

    Les 16 et 17 octobre 1973, pendant la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l'OPEP, alors réunis au Koweït, annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole contre les États « qui soutiennent Israël ». Car le 6 octobre précédent, la majorité des habitants de l’État hébreu célèbre Yom Kippour, le jour le plus sacré du calendrier juif. C’est le moment choisi par une coalition arabe menée par l'Égypte et la Syrie pour lancer une attaque militaire surprise en réponse à la défaite de la guerre des Six Jours. L’aide militaire américaine, a permis à l’État hébreu de débloquer une situation critique. La réaction arabe face à l'intervention américaine ne se fait pas attendre. Réunis le 16 octobre à Koweït City, les principaux producteurs du Golfe décident d’augmenter unilatéralement de 70 % le prix du baril de brut. Ils imposeront quelques jours plus tard une réduction mensuelle de 5 % de la production pétrolière et un embargo sur les livraisons de pétrole à destination des États-Unis et de l’Europe occidentale. L’embargo ne sera levé que 5 mois plus tard mais la sanction est là. En un an, le prix du baril passe d’environ 3 dollars à 12 dollars.

    Leurs revendications portent sur :

    • l'augmentation spectaculaire du prix du brut et plus précisément la quote-part de ce prix revenant aux « États producteurs » ;
    • le contrôle absolu des niveaux de la production afin de maintenir un prix « artificiellement » élevé du brut ;
    • la participation croissante, de la part de ces pays, aux opérations de production entraînant la disparition progressive du brut revenant aux sociétés concessionnaires (dit « brut de concession ») au profit du brut qui revient à l'« État hôte » (dit « brut de participation »).

    Ce brutal déséquilibre va forcer les économies à se remettre en question, et les effets se feront sentir jusqu’en 1978.

    De fait, l'OPEP ne retrouvera plus avant longtemps, un tel niveau de puissance sur le plan économique et politique et les objectifs affichés de l'embargo ne seront pas atteints. Les politiques d'amélioration du rendement énergétique se mettent en place à partir de ce moment ainsi que la diversification des sources d'énergie, la France, par exemple développant un programme massif de constructions de centrales nucléaires. Le nucléaire ne modifiera pas la dépendance au pétrole, mais permettra une alternative énergétique à cette dépendance qui trouvera un écho dans le monde entier. 

    2 - Le second choc pétrolier printemps 1979

    Sous les effets conjugués de la révolution iranienne, de la guerre Iran-Irak et du redémarrage de la demande mondiale suite au premier choc pétrolier, le prix du pétrole est multiplié par 2,7 entre la mi-1978 et 1981.

    En raison de ces bouleversements politiques dans un des principaux pays producteurs de pétrole, la production mondiale diminue, provoquant une hausse du prix du pétrole. Le prix de l’Arabe Léger qui est de moins de 13$/baril en septembre 1978 atteint 35$/baril en mai 1979 et culmine à plus de 40$ à l’automne de la même année. À Rotterdam, les prix des produits finis flambent.

    Le 22 septembre 1980 la guerre Iran-Irak débute. L’arrêt des exportations iraniennes provoque de nouvelles hausses de prix. Le prix officiel de l’Arabe Léger, redescendu à 26$ au début de l’année 1980, remonte à 32$/bbl le 1er novembre de la même année, après l’ouverture des hostilités entre l’Iran et l’Irak, pour atteindre finalement 39 dollars au début de l'année 1981. L’augmentation de la production saoudienne ne suffit pas à empêcher cette hausse. La tension du marché et le bouleversement des habitudes ne se traduisent pas seulement par une hausse du prix des bruts, ils étirent également l’échelle de prix basée sur la qualité de chacun des bruts.  

    iran irak guerre.JPG

     

    Les pays consommateurs cherchent tout d’abord à faire des économies d’énergie. Les États-Unis contingentent ainsi les consommations. Par la suite, d’autres sources d’énergie sont recherchées par ces pays, ce qui entraîne un ralentissement de la consommation de l’or noir. Face à cette baisse de la demande, les prix repartent à la baisse au printemps 1981. En juin 1981, les producteurs de la mer du Nord abaissaient leurs prix. Le Mexique et le Nigeria procèdent à leur tour, à l'été 1981, à des baisses de prix significatives afin de réaligner leurs prix sur le brut de référence qu’est l’Arabe Léger.

    Cette crise pétrolière a provoqué pour les pays industrialisés:

    • un renchérissement du coût de l’énergie qui les oblige à investir prématurément dans certaines énergies de substitution;
    • une baisse générale des investissements.

    Ces développements affectent particulièrement le Japon, dont l'Iran était la source traditionnelle d’approvisionnement en pétrole. Pour les pays en voie de développement, aux handicaps déjà difficiles à franchir, s’ajoute l’absence de ressource énergétique bon marché.

    Une nouvelle répartition des revenus entre pays producteurs et pays consommateurs s'esquisse également. Les pays producteurs bénéficient d’une rente de situation. Cette manne financière est en partie injectée dans leur économie locale sous forme d’investissements ou plus ou moins redistribuée à leurs habitants. Mais les responsables saoudiens investissent surtout en Occident en y achetant des pans entiers des secteurs du tourisme, de la finance et l’industrie lourde.

     

    Les forages au large

    Ce serait injuste et incomplet de ne pas s’arrêter sur la technique de l’off-shore. Et surtout les exploits auxquels on est parvenu. Mer du Nord, golfe du Mexique, golfe de Guinée avec Nigeria, Congo Brazza, Angola, Gabon.

    C’est TOTAL qui a lancé l’investissement de la plus grande plate forme pétrolière du monde, Pazflor.

    Construite et assemblée en Corée, elle fut tractée vers sa zone de stationnement définitive, à 100 Kms des côtes de l’Angola ! Inaugurée en novembre 2011. Réalise-t-on que les têtes de forage (49 puits) sont entièrement automatisées, à 1.200 m sous la surface de l’eau, pour exploiter un bloc pendant 20 ans.

    Question très insolente : une plateforme se compose de sidérurgie lourde, de tuyaux, d’informatique, de télécoms. N’aurions nous pas tous ces sous ensembles en France ? Pourquoi la Corée ? Quand on demande à TOTAL on nous répond que l’ensemble a coûté 20% de moins que construit dans l’hexagone. Mais c’est un autre sujet … 

    total pazflor.jpg

    http://www.usinenouvelle.com/article/a-bord-de-pazflor-la-nouvelle-barge-petroliere-de-total.N163489

     

     

    Une lutte sans fin …

    Un observateur extérieur ne voit pas aisément que nombre de conflits récents (depuis une trentaine d’années) eurent le pétrole comme préoccupation réelle. Avec ces deux caractéristiques, que les buts sont puissamment camouflés (résolution de l’ONU, intoxication de masse et propagande), et la puissance qui tire les ficelles, toujours la même. Dans ses mémoires, Alan Greenspan, ex patron de la FED pendant dix neuf ans, dévoile abruptement que les agressions contre l’Irak ne visaient qu’à prendre le contrôle des puits. Un grand diplomate indien, qui fut ambassadeur en Irak le confirme dans son livre «The ultimate prize ; par Ranjit Singh Kalha », celui-ci ajoutant que Saddam Hussein s’est condamné à mort le jour où il a souhaité découplé son pétrole du dollar. Il en fut de même pour Gaddafi, et c’est aujourd’hui l’Iran qui est dans le viseur. 

     

    Histoire du baril

    <
  • ”Anges et démons”: Où sont, qui sont les vrais illuminés ?... (2/2).

                  Et, puisque l’on a parlé de Galilée, faisons d'une pierre deux coups : profitons-en pour communiquer à ceux qui ne l'auraient pas lu l’excellente note qu’a proposée Patrice de Plunkett le 30 avril sur son blog (toujours aussi intéressant)

                  http://plunkett.hautetfort.com/            

                  Il s'agit d'une bonne et solide mise au point qui, à n'en pas douter, est à mettre entre toutes les mains, et à diffuser au maximum. Nous pensons donc qu'il ne nous en voudra pas si, une fois de plus, nous pillons son blog : c’est pour la bonne cause !... 

                 L’affaire Galilée (1633) fut sans aucun doute une lourde gaffe romaine.  Le savant fut « sacrifié » par l’érudit Urbain VIII, son ami et protecteur, pour des raisons politiques : le pape croyait ainsi donner le change à l’Espagne et à l’Empire, qui le menaçaient sous un prétexte religieux dans une Europe à feu et à sang. Calcul à court terme, avec de redoutables conséquences intellectuelles et morales à long terme ! Cette énorme bourde a gravement nui à l’Eglise, et lui nuit encore – bien que la mise à l’Index ait été levée en 1664, que Galilée lui-même ait été réhabilité en 1784 par Clément XII, que les papes modernes lui aient rendu hommage, et que le concile Vatican II ait fait écho à sa pensée sur les rapports entre science et religion.            

                -Néanmoins, si l’on étudie de près l’affaire, on constate qu’elle ne correspond pas à la légende noire fabriquée au XIXe siècle par les polémistes anticléricaux. Le procès de 1633 ne fut pas l’aboutissement logique de l’attitude d’une Eglise catholique « hostile à la science ».           

                Le procès fait à Galilée contredit l’attitude que l’Eglise avait manifestée jusque là. Rappelons que :           

                - le chanoine-astronome Copernic, mort en 1543, ne fut jamais inquiété ni même contredit par l’Eglise. Au contraire : le pape Paul III avait lu avec intérêt le De revolutionibus orbium coelestium, que le savant lui avait envoyé avec une dédicace affirmant nettement que la terre tournait autour du Soleil. (Les seuls à attaquer Copernic furent Luther, Calvin et Melanchton).            

                - Certains théologiens renâclaient devant la révolution copernicienne, mais ni plus ni moins que l’ensemble du microcosme intellectuel de l’époque : en effet cette révolution posait un sérieux problème à la pensée humaine, structurée autour du  système de Ptolémée (géocentriste) depuis quinze siècles. Renoncer à une fausse évidence  - la Terre centre du monde - allait être un processus lent et difficile. Certains intellectuels, rendus agressifs par ce qu’ils considéraient comme une menace pour leur pouvoir, allaient entreprendre de persuader les tribunaux d’Eglise que le système de Copernic contredisait la Bible.            

                - Pourtant, durant les soixante années qui suivirent la mort de Copernic, le Saint-Siège n’accepta d’ouvrir aucun procès théologique contre son œuvre. Mieux : en 1582, le pape Grégoire XIII utilisa des éléments coperniciens dans sa grande réforme du calendrier.            

                -  Le souci de Rome était d’empêcher les universitaires traditionnels, crispés sur Aristote et le géocentrisme, de déclencher une bataille supplémentaire dans le milieu intellectuel alors que l’Europe était ravagée par la guerre entre princes protestants et catholiques.            

               - En 1589, à Rome, le cardinal jésuite Bellarmin (un des meilleurs intellectuels de l’époque) proposa, pour protéger la pensée copernicienne, de ne la considérer que comme une hypothèse : on dirait aujourd’hui un « modèle ».           

               - Survient en 1590 Galilée, mathématicien et physicien, aussi catholique que l’était Copernic. C’est le protégé des scientifiques jésuites : Christophe Clavius, Paolo Valla. C'est aussi un polémiste enragé. Dès 1604 il se pose en ennemi d’Aristote, donc de l’establishment universitaire. En 1609, il se fait astronome grâce à la construction du premier télescope. Ses observations, qui réfutent l’astronomie antique et vont dans le sens du système copernicien, sont appuyées par les astronomes jésuites, tels Muzio Vitelleschi, et par les cardinaux romains qui président à la jeune académie scientifique et humaniste des Lincei. (Académie que Dan Brown, dans Anges & démons, a le front de présenter comme une société secrète anticatholique).            

               - Bientôt triomphant et adulé, Galilée suscite les jalousies universitaires. Il leur riposte par des pamphlets : brillants, drôles, d'une rare cruauté. Les jaloux blessés l’attaquent alors sur le terrain religieux. Deux dénonciations échouent en 1615 : l’Inquisition romaine les déboute, jugeant que Galilée n’a rien d’hérétique.            

              - En 1616, les ennemis de Galilée trouvent un biais : ils parviennent à faire  juger  « contraires à la Bible »  deux des idées coperniciennes. Le De revolutionibus de Copernic, quoiqu’apprécié par des papes et des cardinaux, est mis à l’Index « jusqu’à ce qu’il soit corrigé ».  Le véritable objectif des jaloux est de faire taire Galilée, notoirement partisan du système de Copernic…             

               - Mais le cardinal Bellarmin protège Galilée : il lui demande de considérer le système copernicien comme une simple hypothèse tant que ce système n’aura pas été prouvé. (C'est ni plus ni moins la méthode moderne en recherche scientifique !). Galilée s’y engage : la méthode Bellarmin lui permettra, s’il la suit, de continuer ses recherches à l’abri de la polémique. Le souci de Rome est toujours d’étouffer cette polémique, pour ne pas ajouter une crise intellectuelle aux convulsions politico-militaires qui ravagent l’Europe.            

               - Hélas Galilée a deux défauts : il ne peut se retenir de polémiquer, et il est impatient. Sur le plan scientifique, il affirme avec des preuves insuffisantes. Il lui arrive même (comme  à tous les chercheurs) de se tromper sur certains points : par exemple sur les comètes et les marées. Et il défend ces erreurs avec tant de férocité qu’il se fâche avec ses plus vieux amis : les scientifiques jésuites du Collège romain, tel l’astronome Orazio Grassi... alors que dans la querelle des comètes, c’est Grassi qui a raison contre Galilée.             

                Ces défauts de Galilée ouvrent un boulevard à ses ennemis.             

                - En 1623, un autre vieil ami de Galilée, le cardinal Barberini, ami des Lincei, devient le pape Urbain VIII. En 1624, Galilée lui fait part de son intention d’écrire un ouvrage comparant "les divers systèmes du monde" (Ptolémée, Copernic et Kepler). Le pape acquiesce, à condition que Galilée les traite tous comme des hypothèses. Galilée s’y engage.           

                -  En 1628, il soumet son texte au dominicain Riccardi (Inquisition romaine) qui est lui aussi un ami. Riccardi ne lui demande que des modifications de détail, et la promesse de faire imprimer le livre à Rome. Urbain VIII demande l’ajout d’une conclusion pieuse, simple habillage qui ne change rien au contenu scientifique. Galilée accepte.           

                - En 1631, Galilée montre la nouvelle version à Riccardi et obtient l’imprimatur. Urbain VIII le bénit.            

                -  Mais ensuite, Galilée fait le contraire de ce qu’il avait promis. Il imprime le livre à Florence, non à Rome. Ce qui lui permet d’y faire des ajouts contraires aux accords : 1. un nouveau titre, réduisant le sujet au duel Copernic-Ptolémée (ce qui rallume la polémique, contrairement à ce que Galilée avait juré au pape) ; 2. une façon injurieuse de présenter la conclusion demandée - dans  l'intérêt du livre - par Urbain VIII. Du coup, le livre (qui a eu l'imprimatur !) prend l'air d'une provocation. Il paraît en 1632.           

                -  Urbain VIII se fâche. Il juge que Galilée a trahi sa confiance. On en profite pour faire croire au pape que Galilée avait signé en 1616 l’engagement de ne plus parler du tout de Copernic… Urbain VIII crie alors à la double trahison. On en profite aussi pour relancer l’idée que Galilée est un crypto-hérétique, passible des tribunaux. La machine judiciaire va pouvoir se mettre en marche.           

                -  Mais la colère du pape est à moitié feinte. S’il décide de frapper Galilée, c’est surtout pour « l’effet d’annonce », comme on dirait aujourd’hui. Et c’est politique…           

                En effet, les deux superpuissances catholiques de l’époque, l’Espagne et l’Empire, sont en guerre contre les puissances protestantes : princes allemands et roi de Suède, soutenus en coulisses par la France de Richelieu. Urbain VIII, francophile, passe pour complice de Richelieu. L’Espagne et l’Empire menacent donc Rome. Puissances jouant sur le catholicisme, leur arme idéologique est la « défense de la foi ». Pour obliger le pape (politiquement) à rompre avec la France, elles l’accusent (religieusement) de mollesse envers l’hérésie protestante : prétexte qui pourrait mener à un nouveau sac de Rome par l’armée impériale, comme en 1527. Déjà les cardinaux pro-espagnols (Borgia, Ludovisi) demandent la déposition d’Urbain VIII. Il y a même des rumeurs de complot d’empoisonnement. Pour se défendre de cette menace, le pape veut réfuter l’accusation de mollesse en faisant un coup d’éclat : obliger une célébrité à se démarquer de toute hérésie, sous les yeux de l’Europe. Galilée tombe à pic, avec sa provocation gratuite envers ses vieux amis...            

                - Urbain VIII lance la procédure en 1633. Il cadre  l’opération de très près, pour lui faire produire l’effet politique attendu mais sans être trop dur envers le septuagénaire Galilée. L’instruction, confiée à un neveu du pape, limite le chef d’accusation : ainsi l’Inquisition ne pourra aller trop loin. Puis le procès est expédié en deux audiences. Il est purement formel. Aucun débat d’idées. Après une conversation off  avec le commissaire général Maculano, Galilée accepte de faire ce qu’Urbain VIII attend de lui. Le 22 juin, on lui inflige une assignation à résidence perpétuelle et il signe une abjuration. Cette repentance est censée réprouver tout ce qui, dans l’acharnement de Galilée en faveur du système de Copernic, pourrait, de près ou de loin, avoir des résonances hérétiques…            

                - Après quoi Urbain VIII envoie copie du document, non aux évêques de la chrétienté, mais… aux souverains et principaux ministres de toute l’Europe. Ce qui montre dans quel esprit a été menée l’affaire.            

                 -  Galilée vivra encore neuf ans, dans le confort de la villa Médicis, puis du palais archiépiscopal de Sienne, puis de sa propre villa florentine : recevant ses élèves, et écrivant ce qui sera en réalité son livre scientifique principal (un ouvrage de physique : Discours et démonstrations mathématiques concernant deux sciences nouvelles touchant la mécanique et les mouvements locaux).             

                Il faut rappeler tout cela, parce que ce n'est pas enseigné - et parce que notre époque imagine tout autre chose.  Ainsi à propos du film Galilée ou l’amour de Dieu,  diffusé le 7 janvier 2006 par FR3. Réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, ce film voulait « corriger les images d’Epinal que l’on peut avoir sur Galilée ». Le téléspectateur, s’il était vraiment attentif au dialogue, apprenait que Galilée ne fut pas le héros de "la Science contre la Foi",  qu’il était profondément catholique, que la haute Eglise l’avait longtemps soutenu, et que la politique fut la cause secrète du procès de 1633.           

                 Mais les journaux de télévision avaient préparé le public à comprendre l'inverse : selon Le Nouvel Obs télé-ciné-radio (7-13 janvier), par exemple, ce film  était « une formidable leçon d’histoire sur le pouvoir absolu que l’Eglise a fait peser pendant des siècles sur l’Etat et la science ».  Pourtant les faits historiques réels de l’affaire Galilée nous montrent le contraire : une Eglise très nuancée sur les questions scientifiques, et finissant par commettre la bourde de 1633… sous la pression politique des Etats !           

                Par ailleurs, le film (superbe) présentait le même défaut que  La Controverse de Valladolid : il remplaçait souvent les faits par du roman. Les vraies raisons de la brouille entre Galilée et les jésuites n'étaient pas indiquées. Les débats scientifiques et intellectuels que montrait le film n’eurent jamais eu lieu au procès, qui ne fut qu’un faux-semblant expéditif : une opération politique…  Et malgré le talent des auteurs, malgré la volonté de « corriger les images d’Epinal », le film donnait tout de même l’impression que la religion catholique était en soi l’ennemie de la science. Ce qui est historiquement faux, même si 1633 reste une tache politique sur le passé de l’Eglise

  • Culture & Education • Robert Redeker : « L'école s'applique à effacer la civilisation française »

     

    Par Patrice de Méritens

    Nous partageons pleinement l'analyse sans concession de la situation, qui est donnée ici, comme les solutions proposées. Simplement, à l'inverse de l'auteur, nous pensons que l'universalisme idéologique républicain est à la source du refus de la fraternité nationale et du mépris de l'identité française. [Entretien Le Figaro, le 26.08] LFAR

     

    En ne remplissant plus sa fonction traditionnelle de transmission, l'école de la République est devenue une fabrique de zombies et d'individus hors sol, explique le Robert Redeker dans L'École fantôme, un essai percutant dans lequel il analyse les causes de ce désastre et trace des voies pour l'avenir.

    Robert Redeker est un philosophe à l'esprit lucide et au verbe tranchant. Il le paye depuis dix ans en vivant loin du monde sous garde rapprochée, suite à une chronique célèbre où il dénonçait les intimidations de l'islamisme. Auteur de nombreux ouvrages, il n'a cependant jamais cessé de publier du fond de sa retraite. Il livre aujourd'hui un terrible constat de ce qu'est devenue l'école en France. Crise de l'enseignement, crise de l'éducation, crise de la vie. Selon lui, il n'y a pas d'école sans une pensée de l'homme, de la société et de l'identité nationale, toutes notions qui ont profondément été bouleversées depuis 1981.

    17178152.2.jpgLa question de l'école n'a-t-elle pas pris une dimension quasi ontologique en cette période de trouble ?

    L'école de la République est un village Potemkine laissant croire, tel ce trompe-l'œil de propagande, qu'existe toujours, derrière ce mot, ce que les Français supposent être leur école. Par exemple, toute une propagande tente de faire croire, en dépit de l'aveuglante évidence, que le baccalauréat est encore un diplôme et un niveau, que l'école a encore des exigences intellectuelles. Même est le mot, qui a été sauvé, autre est la réalité, qui a été chamboulée. L'école en France a été assassinée, le fantôme de ce qu'elle fut porte son nom. Désignons les assassins. Le pédagogisme, avec à sa tête son âme damnée, Philippe Meirieu, et à sa solde toute la bureaucratie de l'institution. Najat Vallaud-Belkacem, via la réforme du collège, a parachevé le meurtre de l'école de la République avec une rage peu commune.

    « L'enseignement doit être résolument retardataire» , a dit Alain. Il ne prépare l'avenir qu'en plongeant l'élève dans le passé. L'école ne doit pas être explicitement ordonnée au progrès (social, humain, politique), mais à la conservation, qui passe par la transmission de contenus. Or, depuis 1981, réforme après réforme, l'école ne cesse de s'éloigner de sa raison d'être. Elle refuse désormais de transmettre le savoir, spécialement le savoir littéraire, devenant, selon le mot de Jean-Claude Michéa, « l'enseignement de l'ignorance ». Fabriquer des ignorants - en substituant à l'enseignement l'« apprendre à apprendre » - est désormais la pratique de notre système scolaire.

    Voulue, planifiée, organisée, cette destruction poursuit obstinément un but anthropologique : la fabrication d'un homme nouveau, le remplacement du type d'homme tel qu'il existe dans les nations européennes depuis des siècles par un type inédit. Un homme hors sol, déraciné, un zombie hébété. Un homme échangeable avec tous les autres hommes de la planète. Un homme aussi abstrait qu'un numéro : l'homme indéterminé. Un homme équivalent à tous les autres hommes - sur le fond de la confusion entre l'égalité et l'équivalence. Cette perspective rend compte de toutes les récentes réformes, puisque pour la réaliser il faut empêcher l'accès des jeunes générations à la haute culture, changer, à travers des dispositifs comme les ABCD de l'égalité, les cours en heures de propagande pour la transformation anthropologique. Les propos de Najat Valaud-Belkacem laissent toujours paraître cette ambition : changer l'homme, changer la femme, faire émerger un homme nouveau et une femme nouvelle.

    Vers quoi cette volonté politique se dirige-t-elle ?

    L'école contemporaine est régie par la volonté de substituer la société à la nation et au peuple. La société à la place de la nation, que l'on hait ! La société à la place du peuple, que l'on méprise ! Cette école veut engendrer une société d'équivalents - non d'égaux - qui n'a besoin ni d'héritage, ni d'Histoire, ni de racines, dont la culture n'est plus que la culture de masse, l'inculture génératrice d'hébétude. C'est à la constitution de ce type de société que travaille la réforme du collège. Le démantèlement des matières au profit des enseignements décloisonnés et l'abandon des enseignements systématiques visent à former des humains intellectuellement déstructurés.

    Toutes ces réformes combattent le rôle initial de l'école : conserver la civilisation. Précisons : la civilisation française, le type français d'homme et de femme, la manière française d'habiter le monde, d'être un humain, l'amour de la belle langue, l'attention portée aux mots, au bien parler. Elles s'appliquent à liquider le peu qui demeure de civilisation française dans l'enseignement. La volonté de transformer la société s'accompagne de la volonté d'effacer la civilisation française. Afin d'arracher les enfants de France à la terre de France, à son Histoire, car la terre et l'Histoire sont en France la même chose, l'Education nationale dépayse les décors des livres d'apprentissage de la lecture. Dans la région toulousaine, des enfants apprennent à lire dans un ouvrage, Zékéyé et le serpent python, dont le personnage principal, un garçonnet fictif, Zékéyé, vit au Cameroun. Il est fortement conseillé par tous les inspecteurs, ces sous-officiers zélés chargés de contrôler l'adhésion des maîtres à l'idéologie officielle. Ce dépaysement arrache les enfants à leur pays afin de les empêcher d'entrer en fusion avec son histoire et sa culture, afin de prévenir le risque d'enracinement dans cette histoire et cette culture.

    Comment expliquer cet acharnement destructeur ? Par le sanglot du maître blanc, version scolaire du sanglot de l'homme blanc exhibé par Pascal Bruckner. La repentance, qui pousse à fausser les programmes scolaires, masque mal la haine. La haine d'une partie de la jeunesse pour la civilisation française est partagée par une fraction de l'élite politique, administrative, le monde du spectacle et, hélas, une partie des enseignants. Avec ses programmes actuels, basés sur la honte française d'être soi, l'école entretient cette haine. En enseignant la culpabilité de l'Occident, en sacrifiant les grandes figures de l'histoire de France, l'école empêche la fusion entre la jeunesse et la France, faisant involontairement le lit du terrorisme.

    Quel diagnostic culturel portez-vous sur les dernières décennies ?

    La vulgarité d'esprit, qui se fait sentir partout, jusqu'aux sommets de l'Etat quand Mme le ministre de l'Education parle de «bruits de chiottes» jusqu'à la télévision publique, quand une amuseuse ignare d'«On n'est pas couché» soutient faussement à l'antenne que Descartes s'est réfugié en Hollande pour fuir les persécutions religieuses catholiques sans que personne ne bronche. Cette épidémie de vulgarité, corollaire du double raz-de-marée, celui de l'ignorance, celui de l'insignifiance, renvoie à la crise de l'école.

    Les Français ne parlent plus français. Il suffit de les écouter dans la rue. Il suffit d'écouter la radio, de tendre l'oreille aux propos des politiciens. Hollande s'exprime dans un français rachitique, au vocabulaire sommaire et à la grammaire simpliste, multipliant les fautes et les grossièretés (ainsi sa manie du redoublement du sujet). La langue française a été peu à peu remplacée par son ersatz, un faux français, une langue de supermarché ou d'aéroport. L'école est responsable de ce désastre. Il y a un lien entre la langue et la pensée. Quand on parle et écrit mal, pauvre, déstructuré, on pense et écrit mal, pauvre, déstructuré. La pauvreté de la langue entraîne la pauvreté de la pensée. L'affaiblissement de l'enseignement du français entraîne l'abêtissement des Français. Cet abêtissement est voulu par l'école. Nous risquons, à cause de la trahison de l'école, de devenir un peuple de chasseurs de Pokémons !

    Le phénomène le plus significatif, symptôme de toutes les crises, index de toutes les décompositions, horoscope d'une plongée dans la barbarie, est la disparition de la langue française. La langue perdue ! La langue, que l'école refuse d'enseigner sérieusement. Songez à la récente habitude d'employer « juste » pour « seulement » ou « simplement » ; monument d'inculture collective autant que témoignage de l'échec de l'école, cette faute répercutée par tous les médias revient à employer en français le mot « juste » dans son sens anglais (« just ») et non dans son sens français. Ceux qui veulent rendre un peuple barbare savent qu'il faut au préalable le rendre syntaxiquement et lexicalement pauvre. Cet appauvrissement est la triste réussite de l'école de la République!

    Que vous inspire l'enseignement de l'arabe dès le CP ?

    Son effet le plus assuré sera de maintenir en France un peuple parallèle, hors de l'histoire de ce pays, hors de sa culture, en rébellion contre cette histoire et cette culture. Cet enseignement ne va pas éradiquer la haine de la France et de sa culture que l'on constate dans une partie de la population mais au contraire (tout comme l'enseignement de l'Histoire des empires africains) va l'entretenir et l'attiser. Pour assimiler, il faut déraciner sans état d'âme. L'enseignement de l'arabe va en sens inverse. Il serait beaucoup plus intelligent d'enseigner dès le CP le latin et le grec, ainsi que ces parties du génie national que sont les langues régionales.

    Qui détient le pouvoir actuellement au sein de l'enseignement ?

    Plutôt que des personnes, la vérité est : l'idéologie. L'idéologie poststructuraliste, celle de la French Theory et des cultural studies américaines, qu'on appelle parfois gauchisme chic. C'est un magma indigeste de clichés sur les minorités, de compassion victimaire, de haine de la haute culture et de repentance. Dans cette optique, le but de l'école n'est plus la transmission du savoir, d'un héritage national, mais la correction des inégalités ethniques et la promotion des minorités. Soit : construire le vivre-ensemble… Pour la première fois, un ministre et cette idéologie sont entrés en épousailles parfaites. Tout se passe comme si Najat Vallaud-Belkacem avait été sécrétée par cette idéologie, comme si elle en était l'incarnation humaine.

    La droite n'a-t-elle pas été partie prenante dans cette entreprise de démolition ?

    Encéphalogramme plat : la droite n'a aucune pensée sur l'école. Elle ne s'intéresse qu'aux coûts, laissant, même quand elle est au pouvoir, à la gauche la direction idéologique du système. Les uns et les autres désintellectualisent le métier de professeur pour le changer en assistante sociale, aide-psychologue, animateur socio-culturel. Droite et gauche ne veulent plus que les professeurs enseignent. Que les professeurs professent. On aimerait - l'effondrement du niveau du lycée y travaille autant que les officines ministérielles de formatage, les IUFM devenus ESPE, s'en occupent - qu'ils fussent aussi incultes que leurs élèves. Les uns et les autres organisent, par les nouvelles missions qu'ils confient aux enseignants, le remplacement des hussards noirs de la République par les urgentistes du libéralisme.

    Quelles sont vos solutions - et quelle est votre vision de l'avenir ?

    Le but assigné aujourd'hui à l'école est l'apprentissage du vivre-ensemble. Celui-ci est une machine de guerre contre la fraternité, il est antirépublicain. Il conduit - comme l'attestent les propos sur l'Histoire tenus par Najat Vallaud-Belkacem cités dans le livre - à un enseignement clientéliste et communautariste conforme au semblant de politique mené par le Parti socialiste, la politique des minorités ethnico-sexuelles. La fraternité fusionne, le vivre-ensemble disjoint. On promeut le vivre-ensemble dans la mesure où l'on refuse la France. Puisque c'est le vivre-ensemble qu'il faut organiser, on n'enseignera plus rien. L'ignorance et le vide scolaires s'articulent parfaitement à la centralité destructrice du vivre-ensemble. Le vivre-ensemble ne détruit pas que la fraternité, préparant une société antifraternelle, il détruit également l'enseignement dans sa globalité, le savoir et la culture.

    La mission de l'école : donner à chaque enfant l'héritage auquel il a droit, celui de la culture, celui de l'Histoire. De l'école doivent sortir des héritiers. Or, pour des raisons idéologiques, l'école de la République contemporaine fabrique volontairement des inhéritiers.

    Que faire ? Rétablir la culture générale, qui est insupportable au système car elle rend peu malléable. L'esprit est un os, a dit Hegel - quelque chose contre quoi tout bute. Quelque chose, comme le montre le cas Soljenitsyne, qu'on ne peut réduire en cendres. La culture générale est l'esprit en ce sens-là, un os. Cet horizon implique de rétablir le latin et le grec, l'Histoire, un enseignement systématique du français, de remettre au goût du jour l'analyse logique et grammaticale, de rendre toute sa place à l'apprentissage par cœur de la poésie. Soit : développer, via l'Histoire et la littérature, un enseignement qui fasse aimer la civilisation française. 

    « L'Ecole fantôme », de Robert Redeker. Editions Desclée de Brouwer, 208 p., 17,90 €. En librairie le 1er septembre.

    Patrice de Méritens