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  • Éphéméride du 25 février

    Cloître de l'Abbaye royale de Fontevraud

     

     

     

    1116 : Mort de Robert d'Arbrissel 

     

    Ermite et moine breton, né vers 1047 dans le village d'Arbrissel, Robert fonda d'abord l'Abbaye de la Roë, en 1096, qui devint rapidement le monastère le plus influent de la Mayenne, avant de connaître le déclin : détruite en bonne partie durant la Révolution, elle conserve encore de beaux bâtiments conventuels et son Logis de l'Abbé.

    Cette première fondation peut être regardée comme la sœur aînée de l'Abbaye royale de Fontevraud que Robert fonda en 1101 et qui eut, comme l'abbaye de la Roë, une histoire mouvementée (jusqu'à devenir une prison, réputée la plus dure de France !).

    Aliénor d'Aquitaine y est enterrée, ainsi que son fils Richard, Coeur de Lion : épousée d'abord par le roi de France Louis VII, sur les conseils du sage Suger, mais répudiée ensuite après la mort de celui-ci, elle se remaria immédiatement avec Henri Plantagenêt (lui aussi enterré à Fontevraud, véritable nécropole des Plantagenêts), lui apportant en dot ses possessions : tout le Sud-Ouest, presque le quart de la France actuelle ! Et Henri Plantagenêt devait, en plus, devenir deux ans plus tard roi d'Angleterre !

    L'abbaye de Fontevraud était l'abbaye de coeur d'Aliénor: c'est là qu'elle s'était retirée à la fin de sa vie agitée, et qu'elle mourut, deux ans après la chute de Château-Gaillard - construit en un an par son fils Richard... - et la reconquête de la Normandie par Philippe Auguste.

    Comme une sorte de réconciliation entre les familles, la petite-fille d'Aliénor, Blanche de Castille, devait peu après épouser, sur les instances d'Aliénor, le nouveau roi de France, Louis VIII, et devenir la mère de Louis IX. 

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    Vue aérienne de l'abbaye (ci-dessus) et (ci-dessous) l'extraordinaire cheminée romane de la cuisine, qui conserve cinq de ses huit absidioles primitives

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     http://lettrevolee.irht.cnrs.fr/robert.htm 

     

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    1429 : Jeanne d'Arc rencontre le Dauphin à Chinon

     

    Depuis Azincourt et le traité de Troyes de 1420, "il y a grande pitié au Royaume de France" qui subit la Guerre de Cent ans et une double monarchie, au profit de l’Angleterre.

    Jeanne arrive à Chinon pour rencontrer le futur Charles VII, qui consent à la recevoir le 25 février, mais la met à l’épreuve en se déguisant et en se cachant dans le groupe des courtisans, tandis qu'un autre a pris sa place.

    Guidée par ses conseils, Jeanne se dirige tout droit vers lui et lui annonce que sa mission est de "bouter les Anglais hors de France" et de le faire sacrer et couronner à Reims, comme légitime Roi de France. 

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    Le château de Chinon...
    Après le Dauphin Charles - futur Charles V - le futur Charles VII, à l'époque où il n'est "que" Dauphin - et, encore, contesté !... - est le deuxième roi de France, ou personne ayant recueilli la légitimité de l'héritage royal à avoir choisi de quitter Paris, révolté et menaçant, afin de mieux y revenir en maître : voir l'Éphéméride du 21 mars...
      

    "..En nom Dieu, je sais bien que c’est vous et non un autre qui êtes le Roi, Gentil Dauphin... J'ai nom Jehanne la Pucelle et vous mande par moi le Roi des Cieux que vous serez sacré et couronné à Reims et que vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est roi de France...

    "...Eh bien, je te dis, de la part de Messire, tu es le vrai héritier de France et fils du roi, et Il m'envoie pour te conduire à Reims y recevoir ton Sacre et la couronne, si tu le veux !..." 

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    On mesurera bien l'importance du rôle de Jeanne si l'on se replonge dans l'ambiance et les réalités de l'époque, pour le futur Charles VII, qui n'était alors que le petit roi de Bourges.

     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VI, La guerre de cent ans et les révolutions de Paris...

    "...De 1422 à 1429, l'héritier de la couronne de France, proscrit, dénué de ressources, reconnu par un petit groupe de fidèles seulement, erre dans les parties de son royaume qui ne sont pas occupées par les Anglais. Encore le vrai roi n'y a-t-il guère d'autorité. Il est le "roi de Bourges" où il réside ordinairement. Cette chétive royauté est bien nominale. Charles VII ne peut même pas lever de soldats. Il n'a avec lui que quelques bandes d'Armagnacs, quelques Écossais qu'il paie quand par hasard il a de l'argent. Charles VII, qui ne peut aller à Reims occupé par les Anglais, n'est que le dauphin. Il n'est qu'un prétendant. Ses droits sont contestés. Sa naissance l'est elle-même.

    Comment peut-on être sévère pour les hésitations et les faiblesses de ce malheureux jeune homme de vingt ans, si mal préparé à la tâche (il était le quatrième fils du roi fou), si mal soutenu par un pays démoralisé, si mal entouré que ses conseillers se querellaient entre eux, comme il arrive dans les affaires qui ne vont pas bien et où l'on s'aigrit. Charles VII tenta ce qu'il put : une réconciliation avec le duc de Bourgogne, qui échoua; un mariage, qui réussit, avec la fille du duc d'Anjou. Il avait le sentiment d'un rôle national à remplir, seul moyen de retrouver sa couronne. Les ressources matérielles lui manquaient autant que le ressort moral et toutes ses petites entreprises militaires étaient vouées à l'échec.

    Devant l'Angleterre victorieuse, devant la puissante maison de Bourgogne, le roi de Bourges se sentait écrasé. Le régent anglais, le duc de Bedford, avait entrepris la soumission méthodique de la France. Orléans assiégé était sur le point de succomber après une belle et longue défense, après quoi les Anglais eussent été les maîtres de l'Ouest et du Centre. La cause de Charles VII semblait perdue. Il songeait à se retirer dans le Dauphiné. D'autres lui conseillaient de quitter la France..."

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    La Tour de l'Horloge, où eut lieu l'entrevue...
     
     
     La Geste héroïque de Jeanne est un moment fondamental de notre Histoire nationale : ses moments essentiels en sont relatés dans ces Éphémérides aux 25 février (rencontre de Jeanne et du Dauphin, à Chinon), 8 mai (libération d'Orléans), 18 juin (victoire de Patay), 17 juillet (sacre de Reims), 23 mai et 21 novembre (capture, et livraison aux Anglais), 30 mai (martyre), 16 mai (canonisation), 10 juillet (instauration de la Fête nationale).
     
     
     

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    1796 : Jean-Nicolas Stofflet est fusillé à Angers

     

    stofflet.JPG

    En 1796, lorsque, après une trêve, il reprit les armes contre les terroristes révolutionnaires, il lança à ses soldats la proclamation suivante :

     "Braves Amis,
    Le moment est venu de vous montrer. Dieu, le roi, le cri de la conscience, celui de l’honneur, et la voix de vos chefs vous appellent au combat.
    Plus de paix ni de trêve avec la république. Elle a conspiré la ruine entière du pays que vous habitez. Vous enchaîner sous ses lois barbares, vous associer à ses crimes, arracher de vos mains le fruit de vos travaux, vos dernières ressources ; tels sont ses projets. Vous abandonner pour quelques jours pour écraser, par la masse entière de ses forces, vos compagnons d’armes, et revenir ensuite subjuguer, vexer, affamer, désarmer vos contrées, tel est son but.
    Mais le souffrirez-vous ? Non. Les braves soldats que pendant deux années j’ai conduits au combat, ne deviendront jamais républicains. Jamais le déshonneur ne flétrira les lauriers qu’ils ont moissonnés.
    Ressaisissez donc avec l’énergie dont vous êtes capables, ces armes terribles que vous ne déposâtes qu’en frémissant : volez au combat, je vous y précéderai ; vous m’y distinguerez aux couleurs qui décoroient Henri IV à Yvri. Puissent-elles être pour nous, comme pour lui, le signal de la victoire !
    Vive le Roi Louis XVIII !"

     

      • Dans notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... voir les deux photos "Stofflet" et "L'obélisque de Stofflet"

     

    • http://gvendee.free.fr/ 

     

    Le visage du général vendéen Jean-Nicolas Stofflet (1753-1796) a été reconstitué en 3D par Visual Forensic.

    Le visage de Stofflet a été reconstitué en 3D à partir de son crâne exposé au Musée de Cholet. Il a été dévoilé le vendredi 31 mars 2023 au château Colbert à Maulévrier par le Souvenir vendéen à l’origine du projet.

    C’est une des "reliques" les plus précieuses des guerres de Vendée avec le masque mortuaire de Charette...

     

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    1803 : Napoléon contre la France : le "recès" de 1803

     

    Le "Recès" de la Diète d’Empire est une résolution (ou "recès") de la dernière séance de la Diète d’Empire tenue à Ratisbonne. 
    Il avait été décidé, suite à l’accord entre la France et l’Autriche de 1802 et en conséquence du Traité de Lunéville, de dédommager les princes allemands des terres qu’ils avaient perdues lors de l’annexion de la rive gauche du Rhin par la France. 
    Mais, d’une part, certains princes, qui ne possédaient rien sur la rive gauche du Rhin, obtinrent des avantages territoriaux. 
    D’autre part, le "recès" bouleversait le Saint-Empire dans la mesure où les principautés ecclésiastiques disparaissaient, ainsi que 45 villes libres sur 51...

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    Couverture du "recès" du 25 février 1803... 

     

    Michel Mourre monte bien comment ce "recès" - qui fut aggravé par la "médiatisation" de 1806 : voir l'

  • Éphéméride du 28 février

    1533 : Naissance de Montaigne (ici, son château, à Montaigne)

     

     

     

    1105 : Mort de Raymond IV de Toulouse 

     

    Il est également appelé Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse et de Tripoli (nom sous lequel il est, d'ailleurs, plus connu). 

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    Dominant toujours Tripoli du Liban, le Qalaat Sandjil, le Château Pèlerin de Raymond de Saint Gilles, comte de Toulouse...
     
     
     

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    1533 : Naissance de Michel Eyquem, seigneur de Montaigne

     

    Admirateur de Virgile et de Cicéron, Montaigne est un humaniste qui prend l'homme, et en particulier lui-même, comme objet d'étude dans son principal ouvrage, Les Essais, entrepris à partir de 1571 à l'âge de 37 ans.

    montaigne2005.jpg

    http://www.chateau-montaigne.com/

     

     

    Il y annonce ("Avertissement au lecteur") :

     

    "Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c'est moi que je peins."

     

    Le projet de Montaigne est de lever les masques, de dépasser les artifices pour se découvrir lui-même : "Je ne vise ici qu'à me découvrir moi- même, qui serai par aventure autre demain, si nouvel apprentissage me change" (Essais, I).

    Le style de Montaigne ? Il virevolte d'une pensée à l'autre, "à sauts et à gambades". Ceci s'explique en partie par le fait qu'il dictait ses pensées. Ses considérations sont en permanence étayées de citations de classiques grecs et romains. Il s'en explique par l'inutilité de "redire plus mal ce qu'un autre a réussi à dire mieux avant lui".

    Son but est de "décrire l'homme, et plus particulièrement lui-même (...) et l'on trouve autant de différence de nous à nous-même que de nous à autrui".

    Sa célèbre devise "Que sais-je ?" apparaît comme le point de départ de tout son étonnement philosophique.

    Évoquant son amitié avec Étienne de La Boétie, il a ce mot célèbre :

    "Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en répondant : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi." " (Livre 1er, chapitre 28 - voir l'Éphéméride du 18 août, jour de la mort de celui-ci)

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     "Le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies." (Livre I, chapitre 25).
     

     

    Montaigne "se raconte" dans sa Librairie (bibliothèque, ci dessus) :

    "Chez moi, je me détourne un peu plus souvent à ma librairie, d'où, tout d'une main, je commande à mon ménage. Je suis sur l'entrée, et vois sous moi mon jardin, ma basse-cour, ma cour, et dans la plupart des membres de ma maison. Là je feuillette à cette heure un livre, à cette heure un autre, sans ordre et sans dessein, à pièces décousues. Tantôt je rêve; tantôt j'enregistre et dicte, en me promenant, mes songes que voici. Elle est au troisième étage d'une tour. Le premier, c'est ma chapelle; le second, une chambre et sa suite, où je me couche souvent, pour être seul. Au-dessus, elle a une grande garde-robe.

    C'était, au temps passé, le lieu plus inutile de ma maison. Je passe là et la plupart des jours de ma vie, et la plupart des heures du jour... Mes pensées dorment si je les assis. Mon esprit ne va, si les jambes ne l'agitent : ceux qui étudient sans livre en sont tous là. La figure en est ronde et n'a de plat que ce qu'il faut à ma table et à mon siège; et vient m'offrant, en se courbant, d'une vue, tous mes livres, rangés à cinq degrés tout à l'environ. Elle a trois vues de riche prospect  (perspective, ndlr) et seize pas de vide en diamètre. En hiver, j'y suis moins continuellement : car ma maison est juchée sur un tertre, comme dit son nom, et n'a point de pièce plus éventée que celle-ci, qui me plait d'être un peu pénible et à l'écart, tant pour le fruit de l'exercice que pour reculer de moi la presse (la foule, ndlr).

    C'est là mon siège. J'essaye à m'en rendre la domination pure, et à soustraire ce seul coin à la communauté et conjugale et civile; partout ailleurs je n'ai qu'une autorité verbale; en essence, confuse. Misérable à mon gré, qui n'a chez soi où être à soi, où se faire particulièrement la cour, où se cacher !... (Je) trouve aucunement plus supportable d'être toujours seul, que ne le pouvoir jamais être ".

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    Sur Paris, il a écrit ce bel éloge :
     

     "Je ne veux pas oublier ceci, que je ne me mutine jamais tant contre la France que je ne regarde Paris de bon œil : elle a mon cœur dès mon enfance; et m’en est advenu comme des choses excellentes; plus j’ai vu depuis d’autres villes belles, plus la beauté de celle-ci peut et gagne sur mon affection : je l’aime par elle-même, et plus en son être seul que rechargée de pompe étrangère : je l’aime tendrement, jusques à ses verrues et à ses taches : Je ne suis Français que par cette grande cité, grande en peuples, grande en félicité de son assiette, mais surtout grande et incomparable en variété et diversité de commodités, la gloire de la France et l’un des plus nobles ornements du monde. Dieu en chasse loin nos divisions ! Entière et unie, je la trouve défendue de toute autre violence : je l’advise que de tous les partis le pire sera celui qui la mettra en discorde; et ne crains pour elle qu’elle-même; et crains pour elle certes autant que pour autre pièce de cet État. Tant qu’elle durera, je n’aurai faute de retraite où rendre mes abbois; suffisante à me faire perdre le regret de tout autre retraite..." 

     

     

     

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    1712 : Naissance de Montcalm

       

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     http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/encyclopedia/LouisJosephMontcalm-MarquisdeMontcalm.html

     

     Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes..., voir la photo "Rêves d'Empire : Nouvelle France (II/III)" 

     

     

     

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    1791 : "Conspiration des poignards"...

               

    De l'Encyclopédie Larousse :

    "Complot imaginaire qui provoque le désarmement de gentilshommes au château des Tuileries, le 28 février 1791...

    À la suite du départ des tantes de Louis XVI pour Rome, la Constituante débat, le 28 février, d'un projet de décret interdisant l'émigration. Il est rejeté par la droite et par Mirabeau. Une foule nombreuse - favorable à l'interdiction - se rend à Vincennes : le bruit court, en effet, qu'un complot se trame, afin de faire fuir le roi depuis ce château. On ne sait s'il s'agissait d'une manifestation spontanée ou bien d'une diversion organisée par les opposants au décret. La foule est bientôt rejointe par la Garde nationale et La Fayette, qui rétablit l'ordre.

    Entre-temps, trois cents à quatre cents nobles, dont certains sont armés de pistolets et de poignards, se sont rassemblés au château des Tuileries pour protéger Louis XVI de l'émeute. Le roi leur ordonne froidement d'abandonner leurs armes et de se retirer. Désavoués, les défenseurs du monarque, accusés d'avoir voulu l'enlever, sont malmenés et évacués sous les huées. Cet épisode retentissant, que les journaux dénoncent comme une conspiration de "Chevaliers du poignard", illustre les craintes du mouvement populaire face aux progrès de la Contre-Révolution, au moment où les forces émigrées se rassemblent sur les bords du Rhin.

    Il constitue surtout une étape dans la rupture entre Louis XVI et les royalistes intransigeants, qui appellent la noblesse, humiliée, à rejoindre l'émigration militaire et à délaisser le roi. Le débat est alors vif dans les milieux royalistes, dont une frange importante se défera de tout scrupule au lendemain de Varennes."

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    Estampe représentant le signe de ralliement des "chevaliers du poignard", trouvé sur de Villers, l'un des chevaliers du poignard, tué dans cette journée...

     

  • Éphéméride du 13 mars

    À Paris, le Jardin des Tuileries de nos jours 

     

    13 mars,germain pilon,renaissance,francois premier,henri ii,saint denis,jean goujonIl y a treize jours, dans l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand-chose, ou bien pour lesquels les rares événements de ces journées ont été traités à une autre occasion (et plusieurs fois pour certains), à d'autres dates, sous une autre "entrée".

    Nous en profiterons donc, dans notre évocation politico/historico/culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel  à notre balade dans le temps; et nous évoquerons, ces jours-là, des faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus longue.

    Ces jours creux seront donc prétexte à autant d'Évocations :  

     1. Essai de bilan des Capétiens, par Michel Mourre (2 février)

     2. Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire (12 février)

     3. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. I : La cathédrale de Reims et la cérémonie du sacre du roi de France (15 février)

     4. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. II : La basilique de Saint-Denis, nécropole royale (19 février)

     5. Quand Le Nôtre envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française (13 mars)

     6. Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un jour, la France (11 avril)

     7. Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien (28 avril)

     8. Les Chambiges, père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (cathédrale Saint-Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 ! (4 mai)

     9. Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile (28 mai)

     10.  Quand Chenonceau, le Château des Dames, à reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650 (26 juillet)

     11. Le Mont Saint Michel (11 août)

     12. Quand François premier a lancé le chantier de Chambord (29 septembre)

     13. Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé (27 octobre) 

     

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    Aujourd'hui : Quand Le Nôtre  envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française.

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    Le 15 septembre 1700, s’éteignait à Paris, en sa maison des Tuileries, André Le Nôtre, dont le seul nom symbolise la perfection et l’apogée de l’art des jardins classiques.

    Selon ses dernières volontés, il fut enseveli à l'intérieur de l'église Saint Roch, dans la Chapelle Saint-André, qu’il avait fait construire à ses frais.

    De son tombeau, détruit et profané en 1793, subsiste seul le célèbre buste de Coysevox (ci dessous).

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    Lors de son approximative remise en place, après la Révolution, on restitua également la longue épitaphe autrefois gravée sur une dalle de marbre noir que supportait une figure de la Foi. Cette épitaphe, dont l’auteur demeure inconnu, n’est pas sans mérite, car elle constitue l’un des plus anciens hommages rendus à l’illustre jardinier :

              "Ici repose le corps d’ANDRE LE NOSTRE Chevalier de l’ordre de St. Michel, Conseiller du Roi, Contrôleur général des Bâtiments de Sa Majesté, Arts et Manufactures de France, et préposé à l’embellissement des Jardins de Versailles et autres Maisons Royales. La force et l’étendue de son génie le rendaient si singulier dans l’art du jardinage, qu’on peut le regarder comme en ayant inventé les beautés principales et porté toutes les autres à leur dernière perfection. Il répondit, en quelque sorte, par l’excellence de ses ouvrages, à la grandeur et à la magnificence du Monarque qu’il a servi et dont il a été comblé de bienfaits. La FRANCE n’a pas seule profité de son industrie, tous les Princes de l’Europe ont voulu avoir de ses élèves et il n’a point eu de concurrent qui lui fut comparable".

               

    Le jardin à la Française, en opposition au jardin anglais, porte à son apogée l'art de l'ordre et de la symétrie (ci dessous, les jardins du château de Champs).

    Il s'inspire directement de la pensée d'Anaxagore :

    "l'Esprit organise la confusion et donne forme au chaos"

    (voir notre Album, Versaillles, le Palais temple du soleil)

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    Si l'organisation type du Jardin à la Française est fixée dès le milieu du XVIème siècle par Philibert de l'Orme au Château d'Anet, l'art du jardin classique ne prend vraiment ses lettres de noblesse que sous l'impulsion de Louis XIV, au XVIIème siècle.

    Jusqu'alors, et à quelques rares exceptions près, les jardins étaient enclos, sur le modèle médiéval; ils étaient lieu de promenade et de culture potagère. 

    Avec Louis XIV, le jardin revêt un enjeu politique. Il marque la grandeur et la maîtrise du monarque. Le désordre de la nature se doit d'être dompté pour laisser la place à la symétrie, poussée à l'extrême, à l'ordre et à la perspective.

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    Une allée centrale marque le coeur de l'ouvrage, c'est l'axe de perspective (ci dessus, à Vaux le Vicomte). De part et d'autre de cet axe s'ordonnent les allées, les parterres et les bassins, les alignements d'arbres. Le tout est découpé en pièces (chambres, salles, etc) remplissant chacune une fonction sur un parcours de promenade pré-établi.

    Chaque pièce et couloir sont ponctués de statues et de topiaires.

    Les pièces d'eau sont les plus prestigieuses et les plus spectaculaires. Plus l'on s'éloigne du château et plus la nature est autorisée à reprendre ses droits sous la forme de bois et de prairies.

    On s’accorde à voir dans les jardins de Vaux-le-Vicomte (ci-dessous), entrepris au plus tard en 1656, la première œuvre sûre de Le Nôtre. C’est à Vaux que se reconnaissent en effet pour la première fois dans toute leur ampleur les principes fondamentaux de son art, tels qu’il devait par la suite les porter à une sorte de quasi perfection :    

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    Il convient aussi de citer le grand parterre de Fontainebleau (ci dessous), réalisé entre 1660-1664, ainsi que les jardins et la célèbre terrasse de 2.400 mètres de long de Saint-Germain en Laye (1669).

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    À Paris, le jardin des Tuileries reçut vers 1667 le tracé dont nous voyons encore les grandes lignes : en dégageant et en prolongeant la perspective, il amorce une dynamique qui donnera naissance à la future voie des Champs Elysées (ci- dessous). Le Nôtre a donc su transcender son art et devenir, à l'occasion, voisin et collaborateur des grands urbanistes...

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    Le Nôtre a également crée les Jardins de Breteuil, Chantilly, Josselin; les Parcs de Saint-Cloud et de Sceaux;

    Et, bien sûr, le Parc et les Jardins de Versailles ( ci dessous, le parterre du midi, prolongé par la pièce d'eau des Suisses) et de Marly...

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    3 janvier,sainte geneviève,paris,pantheon,attila,gaule,puvis de chavannes,huns,saint etienne du mont,larousse,joffreCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

    et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides  :

     

     

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  • Éphéméride du 14 février

    Strasbourg, aujourd'hui...

     

    842 : Serments de Strasbourg 

    14 fevrier,serment de strasbourg,charles le chauve,louis le germanique,charlemagne,esclangon,francs,carolingiens,lothaire,lotharingie,partage de verdun,kerguelen,observatoire de parisDès la mort de Charlemagne, rien ne va plus dans son immense empire, gouverné par un fils faible : Louis "le débonnaire".

    Les trois fils de Louis se disputent l'héritage, avant même la mort de leur père, et cette lutte aboutira au funeste Traité de Verdun (ci contre), en 843.

    Avant d'en arriver à cet accord provisoire, Charles le chauve et Louis le Germanique, deux des trois petits-fils de Charlemagne, décident de s'unir et d'associer leurs forces contre le troisième petit-fils de l' empereur défunt, leur frère Lothaire, empereur d'Occident : c'est cette alliance qui est connue sous le nom de Serment de Strasbourg. 

     

    Charles et Louis, alliés, avaient déjà battu leur frère à la bataille de Puisaye, en juin 841, huit mois auparavant (voir l'Éphéméride du 25 juin)

       

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    Un fragment du manuscrit original...
     
    Ce traité est considéré comme le premier document de langue française car c'est la première fois qu'un document officiel est rédigé non en latin mais en langue populaire; il est rédigé dans un mélange de haut français et de haut allemand.

    Louis le Germanique (dont le pays deviendra l'Allemagne...) prononce le serment en langue romane et Charles le Chauve (dont le pays donnera naissance à la France...) en langue tudesque, l'ancêtre de l'allemand.

     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre III, Grandeur et décadence des Carolingiens :

    "...Après quatre générations de grands hommes, la vigueur des Pipinnides était épuisée. Leur bonheur aussi. L'empereur Louis était un faible. Les peuples sentirent ce qui manquait à l'héritier de Charlemagne pour continuer l'œuvre de ses ancêtres et Louis "le Pieux" fut encore surnommé par ironie "le Débonnaire". Dès qu'il règne, la belle machine construite par son père se dérange. Des révoltes, des conspirations éclatent. Des partis se forment. Les évêques eux-mêmes s'en mêlent. La majesté impériale n'est plus respectée. À deux reprises, "le Débonnaire" est déposé après avoir subi l'humiliation des pénitences publiques. Restauré deux fois, son règne s'achève dans l'impuissance en face de ses trois fils rebelles qui, avant sa mort, se disputent son héritage les armes à la main.

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    La monnaie d'or vient pratiquement de disparaître du marché quand Charles le Chauve, après 840, entreprend de battre une monnaie d'argent. Il répartit les ateliers monétaires dans différentes villes du royaume, au nombre de neuf.

    Charles reprend le modèle de la pièce de Charlemagne, remplace à l'avers le Karolus Rex FR, '"Charles, roi des Francs", par la formule Gratia D-I Rex, "roi par la grâce de Dieu", entourant le monogramme carolingien.

     

    Lothaire, l'aîné, voulait maintenir l'unité de l'Empire. Charles le Chauve et Louis le Germanique se liguèrent contre lui. C'était déjà plus qu'une guerre civile, c'était une guerre de nations. La Paix, qui fut le célèbre traité de Verdun, démembra l'Empire (843). Étrange partage, puisque Louis avait l'Allemagne, Lothaire une longue bande de pays qui allait de la mer du Nord jusqu'en Italie avec le Rhône pour limite à l'ouest, tandis que Charles le Chauve recevait le reste de la Gaule.

    L'unité de l'Empire carolingien était rompue. De cette rupture il allait mourir encore plus vite que la monarchie mérovingienne n'était morte. Les partages étaient l'erreur inguérissable de ces dynasties d'origine franque. Celui de Verdun eut, en outre, un résultat désastreux : il créait entre la France et l'Allemagne un territoire contesté, et la limite du Rhin était perdue pour la Gaule. De ce jour, la vieille lutte des deux peuples prenait une forme nouvelle. La France aurait à reconquérir ses anciennes frontières, à refouler la pression germanique : après plus de mille ans et des guerres sans nombre, elle n'y a pas encore réussi.

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    Nous devons un souvenir à celui des petits-fils de Charlemagne auquel la Gaule échut. De même que Louis le Germanique fut tout de suite un roi allemand, son frère, Charles le Chauve, se nationalisa et fut un roi français. Il eut à cœur de retrouver les provinces de l'Est. Le royaume de Lothaire n'était pas viable : faute d'avoir pu garder toute la Lotharingie ou Lorraine, Charles du moins écarta le roi allemand le plus loin possible. Malheureusement, il fut égaré par la chimère impériale et s'épuisa à vouloir reconstituer l'Empire carolingien. Mais il n'avait pas laissé de prescription s'établir contre la France. S'il n'avait pas rétabli l'unité de l'Empire, il avait affirmé l'unité française. C'était une idée nationale. Pour qu'elle vécût, il n'était pas inutile qu'elle eût été proclamée avant la disparition de l'État carolingien. Cette idée vivrait. D'autres allaient la recueillir."

     

    Sur le Serment de Strasbourg :

     http://www.herodote.net/14_fevrier_842-evenement-8420214.php 

     

     

     

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    1772 : Yves-Joseph de Kerguelen de Trémarec débarque sur les Iles Kerguelen

     

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    Il les avait aperçues deux jours auparavant, le dimanche 12 Février, mais le mauvais temps empêcha tout débarquement, jusqu'au 14.

    Un temps nommées Îles de la Désolation, les îles Kerguelen, forment un archipel au sud de l'océan Indien et constituent - avec l'archipel de Crozet, les îles Saint Paul et Amsterdam, la Terre Adélie et les îles éparses - l'un des cinq districts du territoire des Terres australes et antarctiques françaises, les TAAF. 

    D'origine volcanique, ces îles sub-antarctiques presque aussi grandes que la Corse, sont éloignées de plus de 3.300 km de la terre habitée la plus proche.

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    http://www.taaf.fr/

     
     
     
     
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    1841 : Naissance d'une expression : "France, fille aînée de l'Église..."

               

    C'est à Notre-Dame de Paris, dans son Discours sur la vocation de la nation française que le Père Lacordaire, Dominicain, emploie le premier cette expression, "France, fille aînée de l'Église...".

    Cela ne signifie évidemment pas que la France soit la première nation à être devenue baptisée, ou chrétienne, ou catholique : le premier royaume dont le roi se soit fait baptiser est l'Arménie, en 301, le christianisme devenant ainsi, de fait, la religion de État et de tout le peuple arménien.

    L'Ethiopie fut le second "État chrétien", puis ce fut tout l'Empire romain, dans lequel le christianisme jouissait déjà d'un statut spécial depuis l'Édit de Constantin, en 313, qui adopta le christianisme comme religion d'État en 380, suite à l'Édit de Théodose le Grand.

    Clovis se convertissant en 496 - avec trois mille de ses guerriers, dit-on... - la France n'est donc "que" le quatrième pays (ou entité) au monde à être devenu officiellement chrétien; encore est-il possible que le roi des Burgondes, Saint Sigismond, se soit converti juste avant Clovis, les dates n'étant pas exactement assurées...

    Ce qui, par contre fera l'originalité du baptême des Francs, c'est que les autres peuples baptisés - venus de l'est de l'Europe - versèrent dans l'hérésie arienne, alors que les Francs demeurèrent fidèles au Credo du Concile de Nicée, donc à ce qui est traditionnellement appelé, "la foi catholique"... 

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     Jean-Baptiste-Henri Lacordaire (1802-1861) est le restaurateur en France de l'Ordre des Prêcheurs, ou Dominicains; portrait par Théodore Chassériau, Louvre

    De Michel Mourre : "...Ancien avocat, ordonné prêtre en 1827, il fit partie du groupe de Lamennais, collabora à L'Avenir et travailla toute sa vie à la réconciliation du catholicisme et du libéralisme... Député à l'Assemblée constituante en 1848, il siégea avec la gauche, mais donna sa démission après l'émeute du 15 mai."

    Lors de la Révolution de 1848, Lacordaire affirma "croire que l'avènement de la société moderne était voulu de Dieu" et justifia les aspirations démocratiques de ses contemporains : "Quel danger y a-t-il à ce que quelques catholiques penchent un peu vivement vers la forme démocratique ? Qui sait si ce n'est pas là l'avenir de l'Europe ?"

    Restaurateur de l'Ordre des Dominicains en France, Lacordaire s'inscrit donc dans le courant post-révolutionnaire désireux de renouer avec nos racines chrétiennes; mais il était ainsi ambigu, mêlant - comme dans la parabole - "le bon grain et l'ivraie" : en effet, "la forme démocratique" dont il parle est celle de la République idéologique, fondée sur les pensées de la secte des Encyclopédistes et les braises de la Révolution, nouvelle religion destinée - par essence - à supplanter et éradiquer "l'ancienne", c'est-à-dire la chrétienne !

    Indéniable défenseur du christianisme d'un côté, mais, de l'autre, soutien au régime politique dont le but ultime est la destruction du christianisme : Lacordaire est l'un des précurseurs de cette politique d'où sortira le funeste "Ralliement" de Léon XIII : voir notre Éphéméride du 16 février...

     

     

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  • Éphéméride du 31 mars

    Palerme, de nos jours

     

     

     

    1282 : Massacre des Français à Palerme, lors des "Vêpres siciliennes"

     

    Les "Vêpres siciliennes" désignent le soulèvement populaire de la Sicile contre la domination du roi français Charles d’Anjou, frère de Louis IX (futur Saint Louis), survenu le mardi de Pâques. À la suite de ce soulèvement et du massacre des Français, les Siciliens passent sous la protection du roi d’Aragon, Pierre III.

    À cette époque, l’Italie est le théâtre de la lutte entre les partisans du pape (les "Guelfes") et ceux de l'empereur (les "Gibelins"). En 1250, l'empereur Frédéric II de Hohenstauffen, roi de Sicile et ennemi déclaré de la papauté, décède. Son fils, Conrad IV, lui succède mais ne règne que quatre ans, et meurt en 1254 :  le pape Innocent IV, suzerain nominal de la Sicile, veut profiter de la minorité de son fils Conradin pour évincer les Hohenstaufen d’Italie. Le régent de Conradin, Manfred de Hohenstauffen, fils bâtard de Frédéric II, se proclame roi en 1258, au détriment de son neveu. Il est alors excommunié et privé de son royaume par le pape, qui investit Charles d’Anjou (frère du roi de France, Louis IX, le futur saint Louis) roi de Sicile, en 1266.

    Charles envahit le sud de la péninsule italienne et tue Manfred à la bataille de Bénévent, le 26 février 1266, mais il doit, alors, faire face par la suite aux attaques de Conradin, dorénavant assez âgé pour faire valoir ses droits. Conradin, vaincu, est fait prisonnier en1268, et décapité.

    Mais les ambitieux projets de Charles d’Anjou (une nouvelle Croisade contre les musulmans mais aussi la guerre aux Byzantins pour les contraindre à l’union religieuse avec Rome) et, surtout, les exactions des seigneurs qui entourent Charles entraînent, dans l'aristocratie et les classes urbaines siciliennes, un rejet des Français.

    Le roi Pierre III d’Aragon (une grande puissance maritime, à l’époque) est très intéressé par la Sicile; de son côté, l’empereur Byzantin Michel VIII Paléologue, inquiet des visées sur l'Orient qu'entretient Charles d'Anjou, est également approché par des émissaires siciliens.

    henri ii,claude de france,francois premier,saint denis,chateaubriand,bourbons,bonaparte,napoléon,tour eiffel,saint john perseLe soulèvement des "Vêpres siciliennes" débute le 30 mars – lundi de Pâques - à Palerme et à Messine à l’heure des vêpres, au son des cloches. Le 31 mars - mardi de Pâques – lors du pèlerinage habituel des familles palermitaines de la Porte Sainte-Agathe à l'Église du Saint-Esprit (Santo Spirito) hors les murs, c’est l'embrasement : les Français ont-ils recherché des armes sur les jeunes gens et sur les femmes ? Ont-il offensé une jeune fille, ou bien des enfants, qu’ils auraient insultés ? Leur auraient-ils jeté des pierres ? Quel que soit la cause, difficile à établir avec certitude, l’ensemble des Français et des Italiens qui les soutiennent est massacré, au cri de "Mort aux Français !".

    Une seule commune ne participe pas à la rébellion, et donc au massacre des Français : celle de Sperlinga, dont le château (ci-dessous) porte encore, sur l’arc en ogive de sa première chambre, la devise gravée sur deux pierres :  

    Quod Siculis Placuit Sola Sperlinga Negavit : ce que les Siciliens ont aimé, seule Sperlinga l’a nié 

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    1519 : Naissance du futur Henri II

     

    La reine Claude de France donne naissance à son second fils, Henri, à Saint-Germain-en-Laye. L'enfant prend le titre de duc d'Orléans. Il doit son prénom à son parrain, Henry VIII d'Angleterre.

    La mère de la reine Claude - le duchesse Anne de Bretagne - avait d'abord épousé deux rois de France successifs : Charles VIII - dont elle n'eut pas d'enfant - puis Louis XII, qui lui donna une fille, Claude. Celle-ci épousa le futur François premier, ce qui marqua l'intégration définitive du Duché de Bretagne au Royaume (voir l'Éphéméride du 13 août), et aussi la réussite d'une patiente politique matrimoniale, sur près d'un demi-siècle, en vue de parfaire les frontières nationales...

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    À la mort de son père François 1er, en 1547, Henri II montera sur le trône de France, et régnera douze ans.

    Il n'a, à proprement parler, pas beaucoup "agrandi" le territoire national, puisqu'il n'a réuni que :

    la ville de Calais - mais il fermait ainsi définitivement à l'Angleterre sa "porte d'entrée" en France;

    et "les Trois Évêchés", c'est-à-dire Metz, Toul et Verdun, mais c'était le premier pas décisif vers le Rhin, l'acquisition qui permettra à Louis XV, deux siècles plus tard, de "réunir" la Lorraine, cette fois toute entière, alors que Louis XIV, "le roi de l'Est", avait déjà atteint les limites naturelles du Jura - avec la Franche Comté - et du Rhin, avec l'Alsace (sans parler, au Nord, de la réunion de la Flandre gallicante, avec Lille et Dunkerque)... 

     

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    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes.... voir la photo "Agrandissements de la France au XVIème siècle" et la photo Vers le Rhin

     

     

     

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    1547 : Mort de François Premier

     

    Le Roi s'éteint à 53 ans, dans son château de Rambouillet.

    Les funérailles du Grand roi François dureront deux mois. Le 24 mai son cercueil sera descendu dans la crypte de l'abbaye royale de Saint-Denis.

    Symbole de la Renaissance française, François 1er cède la place à son fils, Henri II, âgé de 28 ans.

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     Le titre même du Chapitre VIII de l'Histoire de France de Jacques Bainville résume à lui seul le règne - au moins dans sa partie "politique" et "gouvernance" - :

    "François 1er et Henri II : la France échappe à l'hégémonie germanique"...

     

    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes.... voir la photo "Agrandissements de François premier" : elle montre l'importance des deux acquisitions de François premier :

    • la Bretagne, définitivement réunie, après un assez long processus, étalé sur plusieurs décennies;
    • et, au coeur du Royaume, les domaines étendus du Connétable de Bourbon, confisqués après sa trahison (voir l'Éphéméride du 18 juillet), et "réunis" eux aussi au Royaume...

    (Voir aussi la photo permettant la localisation des Châteaux de la Loire...)

     
     
     
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    1640 : Création du Louis d'or
     

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    Louis d'or de Louis XIII

     
    "Sous l’Ancien Régime, l’unité monétaire en France était la Livre tournois, mais il ne s’agissait que d’une simple unité de compte, qui n’existait pas sous forme de pièce frappée. La circulation monétaire se composait d’une multitude de pièces, de poids et de titres divers, dont le roi fixait la valeur en livres tournois." (Michel Mourre).

    La première rationalisation, si l’on peut dire, de la monnaie fut la création du Franc, pièce d’or fin, de la valeur d’une livre, frappée en 1360 sous le règne de Jean II le Bon (voir l'Éphéméride du 6 décembre).    

    Ensuite, le 31 mars 1640, Louis XIII – avec son Surintendant des finances, Claude Bullion - procéda à une refonte générale des monnaies en France : ce fut la création du Louis d’or, complétée par la création de l’écu d’argent en septembre 1641.  Le Louis d'or ou écu d'or, pouvait être double louis d'or, louis d'or, ou demi-louis d'or

    Ce système monétaire durera jusqu'à la Révolution française. Le 28 mars 1803, il fut décidé que le Franc serait l’unité monétaire légale, "pièce de monnaie de 5 grammes d’argent au titre de 9/10 (9 volumes de métal sur 10). Cette loi instaurait le bimétallisme complet, qui allait durer jusqu’en 1864. Le rapport légal entre l’argent et l’or était de 15,5 à 1." (Michel Mourre.)

     

    Ci-dessous, respectivement, les Louis d'Or de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI (double louis)

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    1814 : Publication de la brochure de Chateaubriand : "De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe"

     

     

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    "L'avenir doutera si cet homme (Napoléon, ndlr) a été plus coupable par le mal qu'il a fait que par le bien qu'il eût pu faire et qu'il n'a pas fait...

    Il a plus corrompu les hommes, plus fait de mal au genre humain dans le court espace de dix années que tous les tyrans de Rome ensemble, depuis Néron jusqu'au dernier persécuteur des chrétiens...

  • Éphéméride du 23 janvier

    52 Avant Jésus-Christ : Massacre des résidents romains de Cénabum (Orléans) 

     

    Ce massacre marque le début de l'insurrection générale de la Gaule, sous le commandement de Vercingétorix.

    De Jules César, La Guerre des Gaules, VII, 3 :

    "...Ce jour arrivé, les Carnutes, sous les ordres de Cotuatus et Conconnetaudumnos, hommes déterminés à tout, se jettent, à un signal donné, dans Cenabum, massacrent les citoyens romains qui s'y trouvaient pour affaires de commerce, entre autres C. Fusius Cita, estimable chevalier romain, que César avait mis à la tête des vivres, et ils pillent tous leurs biens..."

    César reprendra Cenabum, qu'il fera piller et incendier.

    Au IIIème siècle après J-C, elle changera de nom et s'appellera Aurelianum, d'où dérive son nom actuel : Orléans. 

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    Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l'influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Éphémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l'Antiquité : voici le rappel des plus importantes d'entre elles, étant bien entendu qu'un grand nombre d'autres Éphémérides traitent d'autres personnalités, événements, monuments etc... de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s'appelle : la France...

     

    En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que "le divin Jules" avait été appelé à l'aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s'opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes - en 58 avant J.C - pour s'établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l'Éphéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d'Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (voir l'Éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l'avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome... Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l'actuelle Orléans), en 52 (voir l'Éphéméride du 23 janvier); le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (voir l'Éphéméride du 28 novembre); mais, moins d'un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l'échec de l'armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (voir l'Éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (voir l'Éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (voir l'Éphéméride du 26 septembre)...

     

    Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n'eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s'opposa également à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (voir nos trois Éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet)...

     

      Enfin, pour être tout à fait complet avec le rappel de ce que l'on peut trouver dans nos Éphémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois Éphémérides traitant de :

    la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86 : voir l'Éphéméride du 17 janvier);

    l'assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (voir l'Éphéméride du 15 mars);

    notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l'époque (voir l'Éphéméride du 11 avril)...

     

     

     

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    1588 : Naissance de François Mansart

     

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    Portrait de François Mansart, gravure par Edelinck, d'après un portrait peint par Louis de Nameur, brûlé en 1720      

     

    Principal précurseur de l'architecture classique en France, celui qui obtint le "brevet d’architecte du Roi pour le service de ses bâtiments" fut l'architecte de la noblesse et de la majesté.

    Oncle de Jules-Hardouin Mansart, on lui doit, entre autres, le fort beau château de Maisons, tant aimé de Louis XVI (ci dessous), modèle d'architecture baroque, copié dans toute l'Europe, souvent considéré comme son chef d'oeuvre.

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    http://www.maisonslaffitte.net/BiogrMansart.htm 

     

    Mansart est également l'inventeur des "toits à la Mansart", ou "mansardés", qui donnent une bonne part de son charme à la ville de Paris... :

    https://www.pariszigzag.fr/histoire-insolite-paris/dou-viennent-les-toits-mansarts

     

     

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    1753 : Mort de Jean Martell

     

    Celui qui dev23 janvier,vercingetorix,orleans,gaule,cesar,mansart,louis xvi,pichegru,helder,capture de la flotte hollandaise,tocqueville,manet,stendhalait fonder les Cognacs Martell en 1715 était né dans l'une des îles de la Manche, à Jersey, le 13 mars 1694.

    Il vint s'établir à Cognac en 1715, s'associant avec un négociant de Bordeaux, Jean Hot. Leur société ayant fait faillite, Jean Martell revint à Cognac en 1728, où il épousa en secondes noces Rachel Lallemand.

    En ces années-là, Jean Martell exportait déjà plus de 200.000 litres de cognac vers l'Angleterre. Dans les années 1730, il racheta des terrains le long de la Charente, où il poursuivit l’expansion de sa firme et commercialisa des vins et des eaux-de-vie dans les pays de l'Europe du Nord (Angleterre, Pays-Bas, Allemagne) ainsi que dans les colonies d'Amérique du Nord.

    Il mourut le 23 janvier 1753, à Cognac, à l’âge de 58 ans : sa veuve s'associa alors avec son frère, dans la société Veuve Martell-Lallemand, puis ses deux fils, Jean et Frédéric, entrèrent dans la société, qui prit alors le nom de Martell et Cie, en 1819.

    En 1869, l'entreprise Martell installa des filiales dans les comptoirs anglais de Hong Kong et Canton.

    Aujourd'hui propriété du groupe Pernod Ricard, son produit phare est le Cordon Bleu, créé en 1912. Elle stocke plus de 2 millions de bouteilles d'eau-de-vie et exporte environ 19 millions de bouteilles...

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    http://www.martell.com/fr-fr/

     

     

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    1783 : Naissance de Stendhal (de son vrai nom, Henri Beyle)

     

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    1795 : Pichegru et sa cavalerie capturent la flotte hollandaise prisonnière des glaces, au Helder   

     

    Surréaliste, mais vrai : comme quoi, impossible n'est vraiment pas français !...

    Entré à Amsterdam le 19 Janvier 1795, le général Pichegru apprend qu'une flotte stationne au Helder, le port principal de la marine hollandaise, à 80 kilomètres d'Amsterdam. L'hiver étant extrêmement rigoureux, tout est pris par les glaces. Pichegru envoie donc sa cavalerie, qui arrive sur les lieux dans la nuit du 21 janvier. Les navires hollandais ayant été figés inclinés, leur artillerie pointait bien au-dessus de la cavalerie française et ne put donc servir à défendre les navires...

    L'armée française, qui ne perd pas un seul homme, capture ainsi sans coup férir 14 vaisseaux de ligne, armés de 850 canons, et plusieurs navi

  • Éphéméride du 27 janvier

    Sauvée par Viollet-le-Duc, la Cité de Carcassonne

     

     

     

    1814 : Naissance d'Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc 

     

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    Félix Nadar, Goupil & Cie : Viollet-le-Duc, vers 1879, Paris, musée d’Orsay

    Comme restaurateur l’œuvre de Viollet-le-Duc est si considérable qu’elle a éclipsé ses activités d’architecte et de théoricien.

    Viollet-le-Duc a lui-même dirigé des dizaines de restaurations. Il reste comme l’architecte du XIXème siècle dont les interventions sur les édifices anciens auront été les plus nombreuses : il se vit chargé de sauver Saint-Denis (1846), la Sainte Chapelle, Saint-Sernin de Toulouse (1845), la cathédrale d'Amiens (1849), la Salle synodale de Sens (1851), la Cité de Carcassonne...

    Vézelay (ci dessous) fut le premier grand chantier qui lui fut confié, en 1840 :

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    https://www.histoire-image.org/etudes/viollet-duc-restauration-monumentale

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    Vézelay où, le jour du solstice d'été, la lumière du soleil guide vers... la vraie Lumière

     

    Cependant, c'est surtout sur le gigantesque chantier de Notre-Dame, où il fut appelé avec son associé Jean-Baptiste Lassus, à partir de 1844, qu'il donna la pleine mesure de ses capacités (ci dessous, la nouvelle flèche de la cathédrale). Marcel Aubert donne une description saisissante de l'état de délabrement de Notre-Dame en 1802 :

    "Rien n'est triste comme cette grande façade, avec ses bas-reliefs mutilés, ses sculptures écrasées, ses niches vides et ses socles sans statues, avec ses vitres défoncées, ses fenêtres bouchées par des murs de plâtre, ou des cloisons de bois, et tout en haut les grands abat-sons qui pendent dans les hautes baies des tours muettes."

    fleche notre dame.jpg

     La nouvelle flèche, restituée par Viollet-le-Duc : 500 tonnes de bois, 250 tonnes de plomb, une hauteur de 93 m. 

    Le coq situé au sommet de la flèche contient trois reliques : une parcelle de la Sainte Couronne d’épines, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève.

    C'est elle qui a brûlé lors du catastrophique incendie du 15 avril 2019 : en s'effondrant, elle a perforé la voûte, le feu pouvant alors se transmettre dans la partie basse de la cathédrale (voir notre Éphéméride du 15 avril)...

    Miraculeusement, et bien que fortement cabossé, le coq a été retrouvé dans les décombres, avec ses reliques intactes.

               

    Mais, pourquoi fallut-il un Viollet-le-Duc ? Et comment en était-on arrivé là ?

    Il convient de retracer, à grands traits, l'évolution des mentalités et des goûts du public en France, afin de situer correctement Viollet-le-duc et son action, et de bien comprendre comment et pourquoi l'un et l'autre furent rendus nécessaires, puis possibles.

    Et, là, trois époques, au moins, méritent d'être retenues :

    • la Renaissance, d'abord : c'est d'elle que vient l'appellation méprisante de "style gothique" donnée à ce grandiose Art ogival, ou Art français;

    • puis le rationalisme du soi-disant siècle des Lumières qui, comme la Renaissance mais pour d'autres raisons, a, on le sait, rejeté le Moyen Âge dans les ténèbres, lui qui fut le siècle de "la grande clarté";

    • enfin, les saccages de la Révolution, durant laquelle les vandales s'en donnèrent à coeur joie - si l'on peut dire... - ne furent, en quelque sorte, qu'une conséquence ("Les Vandales du Vème siècle n'ont jamais brisé tant de chefs-d'oeuvres...", disait Alexandre du Sommerard, qui tenta, lui aussi, de réparer une partie des dégâts, en créant les Musées de Cluny et d'Écouen : voir l'Éphéméride du 31 août)...

    C'est le mouvement romantique qui réhabilita le Moyen-Âge, permettant ainsi à la France de renouer avec son plus lointain passé.

    Chateaubriand fut le premier, avec son "Génie du Christianisme" (1802), à redécouvrir et réhabiliter le passé médiéval (voir l'Éphéméride du 14 avril),

    suivi par Hugo, qui publia en février 1831 la première édition de "Notre-Dame de Paris".

    CHATEUABRIAND GENIE DU CHRISTIANISME.jpg

    Un roman, certes, mais Hugo - encore royaliste au moment où il écrit son livre -prévient qu' "il n'est pas inutile d'étudier la pensée d'esthétique et de philosophie cachée dans ce livre".

    Il y lance un appel en faveur de l'art médiéval, "cet art merveilleux, jusqu'à présent inconnu des uns, ou, ce qui est pire encore, méconnu des autres... Conservons les monuments anciens. Inspirons, s'il est possible, à la nation l'amour de l'architecture nationale. C'est là, l'auteur le déclare, un des buts principaux de ce livre; c'est là un des buts principaux de sa vie."

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    Le retentissement des oeuvres de Chateaubriand et d'Hugo (qui, redisons-le, à cette époque, était encore royaliste...) fut considérable, et l'enthousiasme du public pour le patrimoine médiéval ne devait plus retomber.

    En 1837, le roi Louis-Philippe créa la Commission des monuments historiques, confiée à Mérimée (voir l'Éphéméride du 23 septembre).

    Lequel confia à Viollet le Duc, son meilleur ami, les travaux que l'on vient d'évoquer : Paris célébra comme il se devait la fin de la restauration de "sa" cathédrale, en 1864 (voir l'Éphéméride du 31 mai)

     

     

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    1852 : Naissance de Fulgence Bienvenüe

     

    Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, il est le père du Métro de Paris.

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    Après l'adoption, en en juillet 1897, du projet de réseau de Fulgence Bienvenüe, les travaux furent lancés le 4 octobre 1898. La première ligne (Porte de Vincennes - Porte Maillot) fut ouverte au public le 19 juillet 1900, afin de desservir les épreuves des Jeux olympiques d'été au Bois de Vincennes.
               
    La mise en place du métro fut décidée en commun par l'État et la Ville de Paris pour pallier l'insuffisance des transports de surface, en particulier en prévision de l'Exposition universelle de 1900. Le projet initial comportait une ligne circulaire Étoile - Nation - Étoile et deux lignes transversales, une Nord - Sud (Porte de Clignancourt - Porte d'Orléans) et une Est - Ouest (Avenue Gambetta - Porte Maillot).
     
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    Le réseau Métropolitain en 1905...
      
              
    Deux compagnies existaient alors : la CMP (Compagnie du métro parisien), et la Société Nord-Sud, utilisant des décorations différentes pour leurs stations. Des stations différentes portaient le même nom sur les deux lignes (deux stations Grenelle, par exemple).
     
    En 1913, le métro comportait déjà 10 lignes : huit de la CMP et deux de Nord-Sud (les actuelles lignes 12 et 13). De 55 millions en 1901, le nombre de voyageurs est passé à 467 millions en 1913.
     
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    ...et en 1914.
     
              
    Le réseau continue à s'agrandir pendant la première Guerre mondiale. Pendant l'entre deux-guerres, les lignes 9, 10 et 11 seront ouvertes, et les deux compagnies fusionneront en une seule.
     
    Il faudra ensuite attendre le 15 octobre 1998 pour que soit ouverte une nouvelle ligne, la ligne 14, initialement entre Madeleine et la Bibliothèque François Mitterrand, puis étendue pour couvrir la Gare Saint-Lazare.
    La ligne 14 est une ligne très moderne, à conduite automatisée et à temps d'attente très réduit.
     
  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (105)

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Quelques bons mots de la verve "daudetienne"

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Il n'est quasiment pas de guide touristique qui ne cite, à propos de Lyon, la spirituelle et célébrissime formule de Léon Daudet :


    "Lyon est une ville arrosée par trois grands fleuves; le Rhône, la Saône et le Beaujolais..."



    Impossible de rapporter ici toutes les trouvailles, perles ou bons mots des Mémoires.
    En voici cependant quelques unes...

    1. Sur un raseur, dans "Salons et Journaux", page 82 :

    "Faut-il inviter Thiébaud la semaine prochaine ?..." demandait Mme de Loynes, avec des yeux implorants. Quelqu'un répondait : "Madame, n'est-il pas venu la semaine dernière ?" - "Mais si, le pauvre, il avait l'air si content en partant !" - "Nous étions contents aussi quand il est parti..."

    2. D'une conversation avec le dessinateur Forain, parlant d'une dame mal élevée :

    "C'est une de ces personnes qui croient que la politesse faisait partie des privilèges abolis par la Révolution" ("L'entre-deux-guerres", page 90).

    3. Une "authenthique haute en toc..." et "l'outrecuidologie" ("Au temps de Judas", chapitre II).

    4. "Entrez sans crainte, mais non sans monnaie" (à propos du restaurant Daburon, quartier des Halles d'autrefois, "prince de la truffe parfumée et des saucissons authentiques" ("Paris vécu", Première série, rive droite, page 15).

    5. "...Pascal Grousset, ex-ministre des Relations extérieures et du Commerce, "avec plus d'extérieur que de relations", disait Rochefort (idem, page 25).

    6. (À la Chambre, au député de Centre-droit Noblemaire, un jour que Daudet ne lâchait plus la parole) :

    "...C'est lui qui m'adressa cette phrase épique : "Monsieur Daudet, laissez-nous travailler !" Je demandai naïvement : "À quoi ?..." ("Paris vécu", Deuxième série, rive gauche, page 152).

    7. "J'y réussis, mais quel turbin !" ("le professeur Charcot m'avait dit : "Vous ne connaîtrez jamais le sphénoïde"...). (idem, page 47).

    8. "...l'avocat aux causes nutritives..." (à propos de Paul Boncour, dans "Député de Paris", page 18)

    9. "...Non seulement je m'en fiche, mais je m'en contrefiche; et même je m'en hyperarchicontrefiche..." (de "Vers le Roi", chapitre V consacré à l'Académie Goncourt, dont il fut l'un des membres les plus influents, son article dans l'Action française étant "le seul qui fît vendre", selon les professionnels...).

    10. "Qui donc a dit qu'en politique il faut prévoir le monstre ?" ("Député de Paris", page 74).

    11. "...la République, cette émeute figée..." ("Vers le Roi", page 268).

    12. Sur Judet, directeur du journal l'Éclair : "...Il ne remarque pas l'analogie de sa notoriété d'antan et de la peau de chagrin." ("Salons et Journaux", page 93).

    13. Et encore sur Judet : "Judet Ernest, le seul, l'incomparable, le pic de la Meije et du Gaurisankar... Le malheur voulut qu'il me rencontrât sur sa route, moi pygmée, moi infime, moi minuscule ver de terre, tel Goliath le petit David.
    Pendant sept ans, j'eus la joie incomparable de pouvoir l'étudier, le retourner sur ses larges coutures, environ quatre fois par semaine.
    En vérité, j'ai habité Judet, j'ai judeté dans sa judetière, comme un judouillard de judoire..." (de "Salons et Journaux", page 86).

    14. Le pire ? le libéralisme, cette "anarchie molle" : De "Au temps de Juda", page 87 :

    "...Je préfère cent fois un révolutionnaire convaincu...à un libéral.
    Il y a de l'étoffe dans le premier. Il n'y en a pas dans le second.
    La pire anarchie, c'est l'anarchie molle..."

    15. "...en nationalisant l'Etat par le Roi" ("Vers le Roi", page 172).

    16. "Le génie, pour moi, c'est la clarification." (de "Vers le Roi", page 235).

    17. "- Oui, mais d'Avenel va l'ennuyer;
    - Madame, qui n'ennuie-t-il pas ?..."
    (de "Salons et Journaux", chez Mme de Loynes, page 109).

    18. Sur l'insincérité des compte-rendus des pages "mondaines" :
    "...J'avais imaginé, en compagnie de rédacteurs au "Gaulois", des mondanités sincères, où l'on eût lu des choses dans ce goût :
    "Hier, dîner exécrable, chez le duc un tel, qui n'est pas plus duc que nous ne sommes sardines à l'huile. Deux douzaines de crétins notoires ont déchiqueté, à l'aide de fausses dents, un menu infernal, dont voici la navrante composition... Un funèbre ennui n'a cessé de flotter au-dessus de ces tristes mets et de ces vins fabriqués. Dans la soirée, Mme une telle, de l'Opéra, presque aphone, est venue chanter faux une insipidité du maître Massenet, au milieu de l'inattention générale, etc..."
    Ca, à la bonne heure ! Ce serait divertissant et exact à la fois..." (de "Salons et Journaux", page 152).

    19. Après une visite à Zola, avec Georges Hugo :

    "Je dis en sortant à Georges, qui riait de bon coeur : ce n'est plus Eugène Sue, c'est Eugène qui fait suer..." ("Au temps de Judas", page 60).

    20. "Mon proverbe favori" (dans "Au temps de Judas, page 255) :

    "...je me permis de lui conseiller, comme remède aux menaces et avertissements, l'offensive, la divine offensive, qui libère l'esprit de ses tourments et dissocie l'adversaire ou l'ennemi, au centre de sa préparation hostile, ou de sa conjuration. Mon proverbe favori est : "Celui-là t'en veut : saute dessus."



    21. Sur Armand Dayot, critique artistique :

    "...Armand Dayot est la nullité même. À un tel point que, son nom une fois prononcé et sa silhouette une fois évoquée, il devient difficile d'exprimer le vide, le néant de ce grand diable flasque, amer et brun. Frotté de diverses connaissances en peinture, en littérature, en histoire, il est comme une redingote qui a pris la poussière d'un mur. Ce qu'il dit, ce qu'il écrit s'évapore instantanément. Il est impossible, encore qu'il soit bavard, de l'écouter et même de l'entendre... Il fait obligatoirement partie de toutes les énumérations, ainsi que le carton ou le papier font partie des emballages. C'est un zéro qui ne multiplie pas... Avec cela, il est intempestif, survenant à point nommé quand on n'a aucun besoin de lui, et le sentiment de son inexistence fait qu'il ne se croit jamais de trop. Ulysse disait qu'il s'appelait "Personne" afin de dérouter la fuerur du Cyclope. Ulysse avait prévu Dayot. Il y a trente ans que ce protecteur des arts, en s'agitant, agite Monsieur Rien." (de "L'Entre-Deux-Guerres", pages 74/75).



    22. Sur Victor Hugo :


    "...Même en tenant compte de Chateaubriand, Victor Hugo fut le plus vaste "Moi" du dix-neuvième siècle." ("Fantômes et Vivants", page 314).

    23. Et encore sur Victor Hugo (même ouvrage, page 319) :


    "...Il aimait aussi les éditeurs, mais bien cuits, en ogre véritable. L'infortuné Lacroix en sut quelque chose, qui se ruina avec le triomphe des "Misérables". Le maître lui avait fabriqué un traité qui assurait au-dit Lacroix le manque de pain pour ses vieux jours. Les grands philantropes laïques ont toujours excellé dans la défense enragée de leurs intérêts. La revanche de leurs nuées, c'est leur bas de laine."

  • Éphéméride du 26 juin

    2005 : le site de Cadarache est retenu pour la construction du réacteur expérimental Iter

     

     

     

     

    363 : Mort de Julien l'Apostat 

     

    S'il fut seul maître de l'Empire romain pendant deux ans - de 361 à sa mort, en 363 - il fut aussi gouverneur et César en Gaule pendant six ans, à partir de 355.

    Il y fut envoyé par Constance II, car la pression des Barbares aux frontières devenait intenable : les Francs s'étaient même emparés de Cologne. Julien rétablit la situation, reprit Cologne aux Francs et, par la suite, écrasa et refoula les Alamans, en remportant la brillante victoire de Strasbourg (Argentorate) en 357 (voir l'Éphéméride du 15 août). 

    Il mena même, par la suite, trois expédition militaires en Germanie, sur la rive droite du Rhin. Il ramena ainsi la paix et la sécurité en Gaule.

    Il se plaisait à résider dans sa chère Lutèce, dont il avait fait son quartier général, et où, disait-il, l'eau est bonne à voir et à boire ! Mais c'était en 355 ! 

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    http://www.herodote.net/Julien_l_Apostat_331_363_-synthese-628.php 

     

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    1178 : Mort de Saint Anthelme

     

    Né au château de Chignin, près de Chambéry, en 1107, Anthelme de Belley, ou Anthelme de Chignin, reçut l'habit de Chartreux en 1137 et devint en 1138 procureur du  monastère de la Grande Chartreuse, qu’il avait fait reconstruire, après sa destruction par une avalanche, en 1132…

    Son action au service de l'Ordre des Chartreux fut considérable, mais il eut aussi un grand rayonnement international : Louis VII, à son retour du concile de Toulouse de 1161, vient le visiter; Frédéric Barberousse l'investit du titre de Prince électeur du Saint Empire romain germanique (en 1175); il tenta en vain de servir de médiateur entre saint Thomas Beckett et le roi Henri II d'Angleterre.

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     Le château de saint Anthelme...

    Après la destruction de la Grande Chartreuse par une avalanche, ce fut Anthelme que l'évêque de Grenoble chargea de reconstruire l'abbaye : voir l'Éphéméride du 27 décembre...

     

       http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1392/Saint-Anthelme-de-Chignin.html

     

     

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    1683 : Duquesne bombarde Alger...

     

    Dès que l'Islam eût conquis, au cours du VIIème siècle, l'ensemble de la rive sud de la Méditerranée, l'antique Mare nostrum des Romains, de lieu pacifique et sûr, propice aux échanges de toutes sortes - matériel et immatériels... - devint un lieu dangereux, infesté de pillards et livré à la férocité et à la rapine des pirates barbaresques.

    Ceux-ci s'enrichissaient non seulement de leurs prises matérielles (marchandises...) mais aussi, et surtout, de la mise en esclavage et de la revente des personnes qu'ils faisaient prisonniers. Des centaines de milliers d'Européens furent ainsi esclaves en Afrique du Nord, l'exemple le plus célèbre restant celui  de l'illustre Cervantès, qui passa près de cinq années dans les geôles d'Alger, avant d'être racheté par l'Ordre des Trinitaires, dont le rachat des captifs fut longtemps l'occupation, sinon unique, du moins principale (voir l'Éphéméride du 17 décembre, sur la création de l'Ordre des Trinitaires en 1198)...

    La plupart des pays et des souverains d'Europe tentèrent, à de multiples reprises, de mettre fin à ce lamentable état de choses : mais tous, Charles Quint le premier, malgré la puissance de son grand empire, devaient s'y casser les dents, si l'on nous permet l'expression... : toutes les opérations que mena Charles, dans l'ensemble des pays d'Afrique du Nord, se soldèrent par autant d'échecs retentissants, que quelques succès très partiels et très limités (comme l'occupation de la ville d'Oran) ne compensaient pas, loin s'en faut... 

    Ce fut, finalement, la France de Charles X qui, en 1830, mit fin au désordre préjudiciable que représentait la piraterie barbaresque pour l'ensemble du monde européen (voir l'Éphéméride du 14 juin) : mais il y aura fallu onze cents ans...

    Durant ce laps de temps très long, de nombreuses opérations militaires furent donc menées par des puissances européennes : ainsi, entre 1681 et 1688, la guerre opposa la France et la régence d'Alger, possession officielle, quoique nominale, de l'Empire Ottoman. Duquesne, vainqueur des opérations, les Ambassadeurs de la régence d'Alger viendront à Versailles - tout comme le fera à son tour le Doge de Gênes, en 1685 (voir l'Éphéméride du 15 mai)... - présenter leurs excuses à Louis XIV, le 3 juillet 1683... :

    http://www.vallee-du-ciron.com/Documents/Ouvrages/Michelant/1683.Alger.htm

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     Portrait d'Abraham Duquesne, par Antoine Graincourt, Cercle militaire de Versailles.

    Abraham Duquesne fut, sans conteste, l'un des plus grands marins français de tous les temps. Il est bien triste que son refus - qui l'honore - d'abjurer le protestantisme soit cause qu'aujourd'hui il ne repose pas en terre française (voire, même, aux Invalides, où sa gloire et les services rendus lui donnent toute sa place).

     Lorsqu'il mourut d'une attaque d'apoplexie, le 1er février 1688 à Paris, à l’âge de 78 ans, il fut enterré dans son château du Bouchet, domaine érigé en marquisat par Louis XIV. Une semaine après sa mort, le Roi ordonne que tous ses biens soient mis sous séquestre. À sa veuve on laissa le choix de l'émigration ou de l'abjuration : elle abjura, et put conserver ses biens.

    Sur les quatre fils du couple, deux se convertirent au catholicisme, les deux autres émigrèrent en Suisse, notamment Henri Duquesne, qui transporta le cœur de son père au temple d'Aubonne, dans le canton de Vaud.

     http://www.netmarine.net/bat/fregates/duquesne/celebre.htm

     

     

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    1753 : Naissance de Rivarol

     

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    On lira ci-après le texte intégral de sa réponse au sujet proposé par l'Académie de Berlin, en 1783 :

    Qu'est-ce qui a rendu la langue Française universelle ? Pourquoi mérite-t-elle cette prérogative ? Est-il à présumer qu'elle la conserve ? : 

              http://www.bribes.org/trismegiste/rivarol.htm

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     "Un peu de philosophie écarte de la religion et beaucoup y ramène." - Maximes, pensées et paradoxes

    "Il y aura toujours deux mondes soumis aux spéculations des philosophes : celui de leur imagination, où tout est vraisemblable et rien n'est vrai, et celui de la nature où tout est vrai sans que rien paraisse vraisemblable." - Maximes, pensées et paradoxes

    "Les opinions, les théories, les systèmes, passent tour à tour sur la meule du temps, qui leur donne d'abord du tranchant et de l'éclat, et qui finit par les user." - Maximes, pensées et paradoxes

    "Le talent est un art mêlé d'enthousiasme. S'il n'était qu'art, il serait froid; s'il n'était qu'enthousiasme, il serait déréglé : le goût leur sert de lien." - Maximes, pensées et paradoxes

    "Exiger l’homme sans passions, c’est vouloir régenter la nature."

     

     

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    2005 : ITER à Cadarache

     

    Après de longues négociations, c'est finalement le site français (ci dessous) qui est retenu pour la construction du réacteur expérimental Iter...    

    Ce projet regroupe l'Union Européenne, la Russie, le Japon, la Chine, les États-Unis l'Inde et la Corée du Sud. L’objectif est de créer de l’énergie non plus à partir de la fission nucléaire, mais à partir de la fusion.

    Très productive et peu polluante, cette technologie est souvent comparée au fonctionnement du soleil...

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    Comme on l'explique à toute personne qui visite Cadarache, ce qui importe avant tout est de bien comprendre une clé majeure du succès en matière de recherche scientifique : ce qui est indispensable, c’est d’être en mesure de se dégager des contingences du moment, des modes et des besoins passagers, pour se donner les moyens de concevoir et mettre en œuvre un projet cohérent, lucidement pensé, réalisé avec rigueur et méthode. Ce projet doit alors être poursuivi avec une volonté sans faille, et la continuité dans l’effort doit être assurée jusqu’au bout.            

    Le futur réacteur ITER (International Thermonuclear Experimental Réaction), procède d’un traité international de longue durée qui définit les apports et les charges de chacun, vise à l’installation d’un "tokamak" – abréviation russe pour chambre magnétique torique –, c’est-à-dire un réacteur nucléaire de 4e génération (schéma ci dessous).   

    CADARACHE 1.JPG

    Le Tokamak, machine de 35 000 tonnes, conçue pour résister aux aléas sismiques, sera à fusion nucléaire : elle reproduira, en quelque sorte, l’énergie du soleil http://www.itercad.org/projet_3.php

     

    Dans un contexte de concurrence difficile, avec le Japon notamment, la France a été choisie pour son expérience et son exemplarité dans la gestion de la technologie nucléaire Le nouveau réacteur présente des caractéristiques remarquables, d’abord en ce qui concerne la sécurité : à la moindre perturbation des conditions de fusion, le dégagement d’énergie s’arrête immédiatement, bloquant toute possibilité d’emballement du réacteur.

  • Éphéméride du 2 juillet

    1986 : Gilles Vigneault reçoit la Légion d'Honneur

     

     

     

     

    1270 : Départ de Saint Louis pour la Croisade   

     

    Le roi s'embarque à Aigues Mortes, pour ce qu'il ne sait pas encore être sa dernière Croisade; il prendra Carthage le 24 juillet, et mourra de la peste devant Tunis le 25 août.

    Juste après cette expédition malheureuse - la huitième Croisade - d'autres souverains européens, dont le roi d'Angleterre, qui attendaient le roi de France pour partit avec lui lanceront la neuvième - et dernière - Croisade....

    Comme Charlemagne, qui, longtemps avant lui, avait accordé foi à des informations excessivement optimistes, signalant que l'émir de Saragosse serait prêt à s'allier avec lui, voire à se convertir, Saint Louis reçoit, sans les vérifier vraiment, des informations prétendant que l'émir de Tunis songerait à devenir chrétien...

    Certes, il s'agissait aussi - d'une façon, là, plus pragmatique et plus défendable - de sécuriser les arrières de la route maritime vers l'Orient.

    Mais tous les calculs du roi de France sombreront dans les sables tunisiens.

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    1619 : Mort d'Olivier de Serres 

     

    Olivier_de_Serres statue Villeneuve_de_Berg.jpg
     
    Sa statue à Villeneuve de Berg, sa ville natale.

     

    De Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'Histoire, pages 4141/4142 :

    • SERRES Olivier de (Villeneuve-de-Berg, Ardèche, vers 1539, Le Pradel, près de Villeneuve-de-Berg, 2/VII/1619). Agronome français. D'une famille protestante originaire d'Orange, il possédait le domaine du Pradel, qui était d'importance médiocre, mais qu'il sut mettre en valeur par de nombreuses innovations : il fut le premier à pratiquer méthodiquement l'assolement, recommanda le soufrage de la vigne, se fit le propagateur de cultures peu répandues de son temps, telles que le maïs, le houblon, la betterave (dont il signala en passant les propriétés sucrières), la garance, le riz. Appelé à Paris par Henri IV il fit planter 20.000 mûriers blancs dans le seul jardin des Tuileries et naturalisa ainsi en France l'industrie de la soie; c'est à ce sujet qu'il écrivit son Traité de la cueillette de la soye par la nourriture des vers qui la font (1599), que le roi fit distribuer à des milliers d'exemplaires. Son ouvrage principal est le Théâtre d'agriculture et mesnage des champs (1600), où il consigna le fruit de quarante années d'études et d'expériences et qui fut le premier traité d'agronomie digne de ce nom.

     

    Il est "L’une des plus nobles et des plus pures gloires de la patrie française", pour Charles Maurras...

     

    http://www.olivier-de-serres.org/

     

     

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    1778 : Mort de Jean-Jacques Rousseau

     

    rousseau.JPG

              

     De Chateaubriand (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome II, page 129) :

    "...Je commençai, à Lausanne, les Remarques sur le premier ouvrage de ma vie, l'Essai sur les révolutions anciennes et modernes. Je voyais de mes fenêtres les rochers de Meillerie : "Rousseau", écrivais-je dans une de ces Remarques, "n'est décidément au-dessus des auteurs de son temps que dans une soixantaine de lettres de la Nouvelle Héloïse, dans quelques pages de ses Rêveries et de ses Confessions. Là, placé dans la véritable nature de son talent, il arrive à une éloquence de passion inconnue avant lui. Voltaire et Montesquieu ont trouvé des modèles de style dans les écrivains du siècle de Louis XIV; Rousseau, et même un peu Buffon, dans un autre genre, ont crée une langue qui fut ignorée du grand siècle."

     

    De Charles Maurras (L'Action française, 16 avril 1942, extrait) :

    "...Je hais dans Rousseau le mal qu'il a fait à la France et au genre humain, le désordre qu'il a apporté en tout et, spécialement, dans l'esprit, le goût, les idées, les mœurs et la politique de mon pays. Il est facile de concevoir qu'il ait dû apporter le même désordre sur le plan religieux.

    Mais, dit-on, les matérialistes de l'Encyclopédie l'ont détesté et persécuté parce qu'il avait des "principes religieux". Soit. Il en avait par rapport à eux. Mais l'immense majorité de la France catholique du XVIIIème siècle voyait dans sa doctrine ce que les théologiens appellent le Déisme : une immense diminution de leur foi, et, de ce point de vue, ce qu'il avait de plus ou de mieux que d'Holbach et que Hume se chiffre par un moins et un pis par rapport à cette foi générale d'un grand peuple ou l'incrédulité n'était qu'à la surface d'un petit monde très limité...

    ...Que Rousseau ait été tout ce qu'on voudra, il n'est pas niable qu'il est à l'origine de notre première Révolution, celle qui a emporté tous nos premiers remparts, bouleversé notre premier fond national. Qu'il n'en ait pas été le seul inspirateur, nul ne le conteste. Mais son apport fut le décisif : son tour sentimental, son accent de vertu fut capable d'accréditer beaucoup de choses suspectes et d'en inspirer d'autres plus pernicieuses et plus vicieuses encore. Son trouble génie multipliait le trouble hors de lui. C'est là ce qui fit sa plus grande puissance pour le mal. Napoléon n'aurait point fait tant de mal non plus, avec tout son génie et toute son énergie, sans le mélange de son esprit constructeur avec l'héritage révolutionnaire : aussi bien, disait-il lui-même, que, peut-être, eût-il mieux valu que Rousseau et lui n'eussent jamais existé..."

     

    • Sur Rousseau, consulter :  

     

    1. Dans notre Catégorie Grands Textes, le Grand Texte IX, Jean-Jacques, faux prophète, par Charles Maurras;

     

    2. Dans notre Catégorie Lire Jacques Bainville, les deux articles XXV, "Jean-Jacques Rousseau" et XXVI, "Encore Jean-Jacques Rousseau";

     

    3. Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet , la photo "Le redoutable Jean-Jacques..."

     

     4. Et le point de vue de Balzac, dans Rois de France, sur "la secte des Encyclopédistes"...

     

     

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    1816 : Naufrage de La Méduse

     

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    N'en déplaise à ses thuriféraires, la Révolution a bel et bien décapité la vitalité française, au propre comme au figuré : combien de morts fit-elle, on ne le sait même pas exactement, mais on peut avancer l'estimation de 800.000 personnes, en tenant compte du Génocide vendéen - le premier des Temps modernes, qui fit suite à l'acte fondateur des Totalitarismes modernes que fut l'assassinat du roi Louis XVI, le 21 janvier 1793.

    Encore ces 800.000 personnes furent-elles suivies par le million et demi de Français dans la force de l'âge - jeunes pour la plupart... - emmenés mourir loin de chez eux, et pour rien, dans les inutiles guerre napoléoniennes, inutiles car perdues d'avance...

    Il est bien évidemment impossible de dresser ici une liste de ces victimes, dont la diversité fait cependant rêver : des poètes, comme André Chénier, aux savants, comme Lavoisier ("La République n'a pas besoin de savants" !...) ou aux esprits pourtant "éclairés", comme Malesherbes. Et même un chien ! Sans compter, bien évidemment, les Révolutionnaires eux-mêmes, car, c'est bien connu, la Révolution mange toujours les révolutionnaires...

    Quand on songe à tous ces bon Français, à tous ces braves gens assassinés par l'irruption aussi soudaine qu'inattendue de la pire des barbaries dans la société la plus civilisée d'alors ("Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1789, ne sait pas ce que c’est que la douceur de vivre" disait Talleyrand) on ne peut que se remémorer la morale de la fable Le loup et la vipère, de Jean Anouilh :

    Petits garçons heureux,
    Hitler ou Robespierre,
    Combien de pauvres hères
    Qui seraient morts chez eux ?

    Il est de bon ton, chez les partisans de cette ignoble boucherie que fut la Révolution, de se moquer de "l'affaire" de La Méduse, commandée par un officier royaliste, et dont le grand républicain devant l'Éternel que fut Géricault tira un tableau célèbre (ci dessous). C'est oublier un peu vite que, si l'on va au fond des choses, cette triste "affaire" de La Méduse - qu'il aurait été préférable, c'est certain, d'éviter - peut tout à fait être considéré comme un dommage collatéral de la Révolution, qui a privé la France, en si peu d'années, de tant et tant de ses élites et de ses talents, comme le montre la note suivante :

    JT de France2 : quelques secondes de mauvais esprit anti-royaliste à partir d'un fondement historique erroné... 

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     http://lettres.ac-rouen.fr/louvre/romanti/medus.html

     

    Et, sur l'évènement lui-même :

    https://www.herodote.net/2_juillet_1816-evenement-18160702.php

     

     

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    1915 : Parution de la Loi instituant l'attribution de la mention "Mort pour la France"

     

    Reconnaissance et récompense morale visant à honorer le sacrifice des combattants morts en service commandé et des victimes civiles de la guerre, cette loi (modifiée par la loi du 22 février 1922) confère aux victimes un statut individuel dont elles ne disposaient pas jusque-là :

     droit à la sépulture individuelle et perpétuelle dans un cimetière militaire aux frais de l'État (loi du 29 décembre 1915):

  • Éphéméride du 16 juillet

    1965 : Inauguration du Tunnel du Mont-Blanc

     

     

     

     

     

    1054 : Humbert de Moyenmoutier dépose la Bulle d'excommunication du Patriarche de Constantinople sur l'autel majeur de Sainte Sophie 

     

    De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire, pages 2245/2246) :

    "Cardinal français. Originaire de Lorraine ou de Bourgogne, moine bénédictin à l'abbaye de Moyenmoutier, il devint le secrétaire de Bruno de Toul, qui, devenu le pape Léon IX, l'appela à Rome et le fit cardinal (1050). Il fut avec Hildebrand (futur Grégoire VII) l'un des plus actifs artisans de la réforme de l'Église au milieu du XIème siècle. En 1054, il fut envoyé comme légat pontifical  à Constantinople, où son manque de diplomatie contribua à rendre définitif le schisme byzantin."

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    C'est l'Empereur Justinien qui fit édifier la basilique Sainte-Sophie (du grec Ἁγία Σοφία / Hagía Sophía, qui signifie "sainte Sagesse", "Sagesse Divine", en turc Ayasofya) ; lorsqu'il pénétra dans l'édifice, enfin terminé, et stupéfait par tant de splendeur, il s'écria "Je t'ai surpassé, Salomon !", faisant allusion à la magnificence du Temple de Jérusalem.

    C'est pourtant dans ce monument si splendide qu'eut lieu - en 1054 -  l'épisode peut-être le plus tragique de l'histoire de l'Eglise chrétienne... 

    http://medieval.mrugala.net/Architecture/Turquie,_Istanbul,_Basilique_Sainte-Sophie/Turquie,_Istanbul,_Basilique_Sainte-Sophie.htm

    16 juillet,concordat,napoleon,pie vii,tunnel du mont blanc,de gaulle,montlhéry,jeanne de chantalPour comprendre le rôle respectif des uns et des autres, dans ce drame de la séparation de l'Église chrétienne, il faut replacer les choses dans le cadre du pontificat de Léon IX (ci contre, le seul pape alsacien de l'histoire, voir l'Éphéméride du 19 avril), profondément pénétré par les idées réformatrices du milieu ecclésiastique lotharingien, et qui s'appliqua à rétablir la discipline religieuse.

    Dès son élection, décidé à engager une intense réflexion sur ce que devait être la réforme de l'Église - ce qui aboutira à la réforme Grégorienne... -  Léon IX s'entoura de ces prélats lotharingiens acquis aux idées réformatrices : Humbert de Moyenmoutier, Hugues Candide, Frédéric de Lotharingie (futur pape Étienne IX); et de deux moines italiens : Pierre Damien et Hildebrand (futur Grégoire VII), les faisant tous cardinaux.

    Mais, parallèlement, et indépendamment de ces sujets, la mésentente cordiale entre Rome et Byzance ne faisait que s'amplifier. Ulcérés par la politique pontificale en Italie du Sud, où ils avaient des intérêts, les Byzantins, sous le patriarcat de Michel Cérulaire (1043-1058), s'éloignèrent de plus en plus de Rome. Et les rancoeurs se cristallisèrent à l'occasion d'une controverse sur l'usage des azymes dans la communion (les Latins se servaient d'hosties non fermentées pour célébrer l'Eucharistie, contrairement à l'usage traditionnel conservé par les Grecs qui employaient du pain ordinaire). Léon IX fit entreprendre la réfutation des traités grecs sur ce problème, et sur l'ensemble du contentieux qui opposaient Romains et Byzantins : dans son Dialogus, Humbert de Moyenmoutier écarta les assertions des Grecs, condamna le mariage des prêtres en usage en Orient depuis l'Antiquité, accusa les Byzantins d'hérésie parce qu'ils n'admettaient pas le Filioque et les menaça d'excommunication...

    16 juillet,concordat,napoleon,pie vii,tunnel du mont blanc,de gaulle,montlhéry,jeanne de chantalCe dialogue mal engagé s'acheva tout aussi mal lors de la légation romaine à Constantinople, malgré les efforts de l'empereur Constantin IX Monomaque (ci contre) : les légats Humbert, Frédéric et Pierre d'Amalfi excommunièrent le patriarche et ses partisans (16 juillet 1054); Michel Cérulaire riposta par une excommunication générale des Latins...

    Cette rupture ne doit cependant pas être exagérée : au départ, elle n'était pas plus grave que bien d'autres schismes précédents, finalement sans conséquences majeures ni pérennes; mais, du fait des circonstances, la séparation devint définitive et entraîna les autres patriarcats orientaux ainsi que les peuples convertis au christianisme par les Grecs (Serbes, Bulgares, Russes, Roumains)...

    C'est donc, en quelque sorte, un concours de circonstances malheureux qui consolida une des frontières religieuses les plus durables qui aient été.

    Au moment où le schisme fut consommé, Léon IX était déjà mort (19 avril 1054), et rien ne permet de voir dans cette rupture entre l'Orient et l'Occident une action calculée d'Humbert de Moyenmoutier ou des lotharingiens de l'entourage de Léon IX (même si rien ne permet de dire le contraire) :

    est-ce que, de part et d'autre, on savait où on allait (c'est-à-dire au schisme définitif) ?...

    •  ou est-ce que, parce qu'il était bilingue, Humbert s'est vu confier une mission de dispute théologique qu'il a menée avec application, en conformité avec son engagement de réformateur "intraitable" et qui - par manque de diplomatie de part et d'autre... - a finalement dégénéré, sans que nul n'en ait perçu dès l'abord les conséquences ?

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    1465 : Bataille de Montlhéry

     

    Elle oppose Louis XI et le fils du Duc de Bourgogne, le futur Charles le Téméraire.

    C'est au cours de cette bataille que l'artillerie fut employée pour la première fois : or Louis XI dispose de la meilleure artillerie du moment, créé par son père, Charles VII (voir l'Éphéméride du 26 mai)...

    Si le résultat en fut indécis, elle devait plutôt tourner, de fait, par la suite, à l'avantage de Louis XI (voir l'Éphéméride du 26 mai)...

     

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    Cette miniature est l'une des 14 qui illustrent le manuscrit des Chroniques de Montlhéry du temps du roi Louis XI, rédigées par Philippe de Commynes de 1489 à 1491. Commynes a suivi cette bataille dans le camp de la Ligue du Bien public, auprès du comte de Charolais, futur Charles le Téméraire.

    Le roi Louis XI et Charles le Téméraire, tout deux à cheval et revêtus d'une armure d'or, s'affrontent avec à leurs côtés leurs porte-bannières, qui précèdent les deux armées composées de combattants à pied. L'une est en pleine campagne, et l'autre est située entre deux bourgades représentant vraisemblablement Longjumeau et Montlhéry.

    On voit bien que l'artillerie occupe la position centrale...

    http://www.montlhery.com/bataille.htm

     

     

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    1767 : Canonisation de Jeanne de Chantal

     

    Avec Saint François de Sales, c'est elle qui a fondé L'Ordre de la Visitation (les Visitandines), à Annecy, en 1610.

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    Saint François de Sales remet les règles aux sœurs de la Visitation – Anonyme, XVIIème

    http://www.la-visitation.org/

     

     

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    1774 : Naissance de Pierre Mercier, dit Mercier-la-Vendée...

     

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    Acte de naissance de Pierre Mercier...

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    Dans sa ville natale, Le Lion d'Angers...

    http://perso.numericable.fr/genea-duplan/1-1_mercier-la-vendee.html

     

     

     

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    1801 : Napoléon et Pie VII signent le Concordat à Paris

     

    Le texte déclare la religion catholique "religion de la grande majorité des citoyens français" et abolit la loi de 1795 séparant l'Église de l'État. En contrepartie, le Saint-Siège reconnaît le Consulat et accepte que les évêques soient nommés par le Premier consul, Napoléon Bonaparte.

    La signature du Concordat met fin à 10 ans de querelles entre le Vatican et la France, et assure le retour de la paix religieuse dans le pays. Il sera promulgué le 8 avril 1802 et Pie VII sacrera Napoléon empereur en 1804.

  • Éphéméride du 4 avril

    Les Thermes de Caracalla, à Rome

     

     

    188 : Naissance de Caracalla      

     

    Empereur romain, qui régna de 211 à 217, il est l'auteur de l'Édit de Caracalla, qui étendit la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l'Empire, en 212.

    Il était le fils de l’empereur – d’origine libyenne - Septime Sévère  et de sa femme, la très belle Julia Domna; il naquit à Lugdunum, son père étant alors gouverneur des Gaules.

    Son sobriquet de Caracalla vient d'un type de vêtement gaulois à capuchon et manches longues qu'il avait coutume de porter dès l'âge de douze ans.

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    Une curiosité à ne pas manquer, à Lyon : la Fresque des Lyonnais, située rue de la Martinière, qui présente 30 Lyonnais célèbres, aux fenêtres d'un immeuble en trompe-l’œil. On y voit Édouard Herriot, les frères Lumière, Antoine de Saint-Exupéry, l’Abbé Pierre, Bernard Pivot et, sur la façade faisant l'angle avec le Quai Saint-Vincent, l'Empereur Claude, qui n'est pas le seul Empereur romain né dans la ville, puisque Caracalla est lui aussi "lyonnais"... 

     

    • www.franceinter.fr/emission-les-oubliettes-du-temps-4-avril-188-naissance-de-caracalla 
    •www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locutions=Caracalla&Date1=&Date2=&maf=&clear=Effacer&upcase=Initiales+en+majuscules

     

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    1323 : Arrivée de Venceslas de Luxembourg en France

     

    Il y restera sept ans. Son père, en conflit avec sa mère, et désirant soustraire l'enfant à l'influence de celle-ci, l'envoie à la Cour de France, où le roi, Charles IV, est à la fois son oncle et son parrain (Charles IV sera le dernier des Capétiens directs, voir l'Éphéméride du 1er février).

    C'est grâce à une dérogation du pape Jean XXII, qu'encore enfant, il épouse Blanche de Valois, le 15 mai 1323, peu après son arrivée en France. À sa confirmation, il choisira de changer son nom et, adoptant celui de son oncle et parrain, il s'appellera dorénavant Charles.

    En 1330, il quitte la France et devient Empereur romain germanique, sous le nom de Charles IV, de 1355 à sa mort, en 1378.

    C’est lui qui promulgue la Bulle d'or, fixant les règles d'accession au trône du Saint Empire, en vigueur jusqu’à la Révolution...

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    1609 : Mort de Jules Charles de l'Écluse

               

    Il est à la fois médecin et botaniste, l'un des plus fameux du XVIème siècle.

    Il est le créateur de l'un des premiers Jardins botaniques d'Europe à Leyde, et peut être considéré comme le premier mycologue au monde et le fondateur de l'horticulture. Il est également le premier à fournir des descriptions réellement scientifiques des végétaux.

    En 1573, l'empereur Maximilien II le nomme Médecin de cour et responsable du Jardin impérial. Grâce à cette protection, il peut voyager dans toute l'Europe, rassemble de nombreuses observations et réunit de nombreux spécimens de végétaux, certaines venues de contrées lointaines comme la tulipe (qu'il introduit aux Pays-Bas) et la pomme de terre.

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    1715 : Pose de la première pierre de l'Hôtel de Caumont, à Aix-en-Provence...

     

    C'est le marquis François Roland de Réauville qui demanda à Robert de Cotte, en 1715, les plans de ce splendide Hôtel, qu'il ne verra pourtant pas : le gros oeuvre et la toiture ne seront achevés qu'en 1720, deux ans après sa mort; et ce n'est qu'en 1722 - les travaux ayant été interrompus par la terrible Peste de 1720, justement... - que le fils du marquis habite les lieux...

    Comme tant d'autres bâtiments présentés dans ces Éphémérides, l'Hôtel de Caumont nous renvoie l'image de cette France brillante, rayonnante et partout aimée dont parlait Talleyrand (cité par François Guizot en 1858) :

    "M. de Talleyrand me disait un jour : "Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est que le plaisir de vivre." 

    En ces temps-là, les élites de l'Europe entière parlaient français, et, dans presque tous les domaines, de l'art de vivre à la culture - sans oublier, bien sûr, l'extraordinaire fécondité des scientifiques français, leurs découvertes et leurs inventions... - c'est la France qui donnait le ton, et le reste du monde regardait vers Paris et Versailles, nous imitait, s'inspirait de nous, prenait chez nous ses modèles : notre Royauté avait réussi, après mille ans d'efforts en commun avec le peuple de France, à créer un État qui menait non seulement une politique de gestion des personnes et des biens mais aussi, et surtout, une véritable politique de Civilisation...

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    Intégralement et magnifiquement restauré en 2015, cette superbe demeure, bâtie selon les plans de Robert de Cotte, est maintenant "Caumont Centre d'Art" :

    http://www.caumont-centredart.com/

     

     

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    1791 : Le Panthéon devient... "le Panthéon"

             

    L'Assemblée constituante décide de transformer l'église parisienne Sainte-Geneviève en temple civique destiné à accueillir les cendres des grands hommes de la patrie.

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    Mirabeau sera la première personnalité inhumée au Panthéon, où il ne resta pourtant guère : le 21 septembre 1794 sa tombe est profanée et ses cendres jetées aux égouts.

    Si le mot "amusant" convenait pour un tel sujet, on l'emploierait ici, en pensant que dans ce Temple républicain, sous l'inscription Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante, repose Voltaire, le furieux antisémite qui était aussi joyeusement raciste, célébré par ce même Système qui a condamné Charles Maurras... : pour avoir un aperçu des propos furieusement antisémites et joyeusement racistes "anti-noirs" de Voltaire, célébré par l'hypocrisie de notre Système/Tartuffe au Panthéon, voir notre Dossier M. le Maudit : c'est édifiant...

    Non loin de lui se trouve Lazare Carnot, organisateur du Génocide vendéen, le premier des Temps modernes (par ses deux décrets des 1er août et 1er octobre 1793) : voir, dans notre Album  Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... les deux photos "Lazare Carnot organise le génocide (I)" et "Lazare Carnot organise le génocide (II)"...

    Non loin encore, Jean Jaurès qui publia dans La Dépêche du Midi le 1er mai 1885, au lendemain du soulèvement de Constantine, un article violemment antisémite : on y lit que "l’opportunisme… n’est que la forme politique de l’esprit juif" et que les juifs d’Algérie "sont restés étrangers aux traditions, aux idées et aux lettres de la France… Quand la France socialiste pourra libérer de la dette juive et de toute dette les colons et les indigènes…alors il y aura une belle civilisation algérienne" (sic) !

    Elle n'est pas schizophrène, notre République idéologique ?...

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    Un raciste antisémite - nommé Voltaire - l'organisateur du Génocide vendéen, un autre antisémite - nommé Jaurès - : du beau monde au Panthéon ! Pour un Régime qui passe son temps à donner des leçons de morale à la terre entière !... 

    "Le Panthéon" vu par Léon Daudet...

     

     

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    1807 : Mort de Joseph-Jérôme Lefrançois de Lalande

     

    Astronome, il a grandement contribué à populariser l’astronomie, notamment par ses travaux sur l’orbite de Vénus (en 1769).

    Il fait paraître de 1789 à 1798 son Histoire céleste française où il décrit 50.000 étoiles.

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    1826 : Naissance de Zénobe Gramme

             

    Né près de Liège, il s'installe à Paris en 1857. En 1867, il prend un brevet pour plusie

  • Éphéméride du 1er juin

    1500 : Mort de Jean Le Viste, mécène de "La Dame à la Licorne"

     

     

     

    987 : Élection d'Hugues Capet, à Senlis 

     

    Après des débuts brillants, la première dynastie franque, celle de Clovis et de ses successeurs, les Mérovingiens, sombra dans la décadence et laissa la place à la deuxième dynastie, celle de Charlemagne, et de ses successeurs, les Carolingiens.

    Comme la première, cette deuxième dynastie eut des débuts brillants, mais, comme elle également, elle finit par sombrer dans la décadence (les "rois fainéants"), à une époque où les invasions des vikings rendaient plus que jamais nécessaire un pouvoir fort.

    De plus, note Jacques Bainville, ces deux dynasties - malgré les indéniables services rendus à ce qui deviendra la France - portaient en elles deux tares mortelles :

    - la funeste coutume des partages du royaume à la mort de chaque roi;

    - et surtout l'illusion de la chimère impériale : Mérovingiens et Carolingiens se sont épuisés à tenter de reconstituer un Empire romain unanimement regretté, chez nous, mais qui ne pouvait plus être relevé...

    Là sont les origines lointaines de la troisième dynastie, celle des Capétiens, qui va recevoir le pouvoir en 987, avec Hugues Capet. 

    drakkars_1.jpg
     

    Alors que les rois fainéants, descendants de Charlemagne et dépositaires de la légitimité théorique, laissaient les populations dont ils avaient la charge sans défense face aux hommes du nord (les north men, d'ou dérive le nom de  normands...), une famille, celle des Robertiens, s'illustra dans la défense de ces mêmes populations (voir l'Éphéméride du 14 mai). Ainsi se créa une légitimité effective, fondée sur les services rendus.

    Les Robertiens - ancêtres des Capétiens - durent cependant se montrer prudents, et patients, tant était fort le souvenir de Charlemagne et l'enracinement de la dynastie Carolingienne. Les premières invasions normandes ayant eu lieu un peu avant 850, ils attendirent presque cent cinquante ans...

    Jusqu'en 987, où fut réunie, à Senlis, une Assemblée chargée de désigner le souverain.          hcapet.jpg

    Monogramme d'Hugues Capet, sur un diplôme du 20 juin 989. Archives nationales, Paris  

     

     "COURONNEZ HUGUES, L'ILLUSTRE DUC..."

    "Le trône ne s'acquiert point par droit héréditaire, et l'on doit mettre à la tête du royaume celui qui se distingue par la noblesse corporelle et par les qualités de l'esprit... Décidez-vous plutôt pour le bonheur que pour le malheur de l'État. Si vous voulez son malheur, créez Charles souverain; si vous êtes attachés à sa prospérité, couronnez Hugues, l'illustre duc. Donnez-vous pour chef le duc, recommandable par ses actions, par sa noblesse et par ses troupes, le duc en qui vous trouverez un défenseur de l'État aussi bien que de vos intérêts privés".

    Cette harangue de l'archevêque de Reims, Adalbéron, emporta l'adhésion des grands du royaume qu'on appelait alors "Francie occidentale", et qui sera la France. Ils écartèrent donc le candidat carolingien, Charles de Basse Lorraine et placèrent Hugues sur le trône.
     
    Hugues était abbé laïc de Saint Martin de Tours. Le surnom de Capet vient peut-être de la cape (Capa) ou manteau de Saint Martin que celui-ci coupa en deux afin de vêtir un pauvre...
     
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    Le chroniqueur Richer, moine de Saint Rémi de Reims a raconté en détail le déroulement de l'élection d'Hugues Capet.
     
    Il rapporte qu'une première assemblée des Grands avait été convoquée à Compiègne en mai 987 pour examiner le cas de l'archevêque de Reims, Adalbéron, que le roi carolingien Louis V accusait de trahison. Mais le roi meurt accidentellement, Hugues prend la direction de l'assemblée et fait acquitter Adalbéron. Lequel, d'accusé, devient personnage clé de l'élection : son discours va décider de celle-ci. 
     
    Deux candidats sont en présence : Charles, duc de Basse Lorraine, frère du défunt, et Hugues, duc des Francs. Celui-ci a l'appui de l'Église. Gerbert d'Aurillac, écolâtre à Reims (c'est-à-dire directeur des écoles) écrivait :
     
    "Le roi Lothaire (Louis V, ndlr) n'est le premier en France que par son titre. Hugues l'est, non par son titre, mais par ses faits et gestes."
     
    HuguesCapet.JPG
                        
    Âgé de 45 ans à son élection, Hugues régnera dix ans. C'est un pauvre roi.
     
    Bainville écrit des premiers Capétiens (ce qui vaut donc aussi, évidemment, pour Hugues) : "Les premiers règnes furent sans éclat...".
     
    Le roi ne règne que sur quelques villes (Senlis, sa résidence favorite, Étampes, Melun, le port de Montreuil...); sur une dizaine d'évêchés (Orléans, Laon, Sens, Beauvais, Paris...); et quelques abbayes qui lui assurent un revenu économique mais aussi un appui spirituel (Saint Martin de Tours, Saint Benoît sur Loire, Saint Germain des Prés, Saint Maur des Fossés, Saint Riquier...).
     
    Mais il aura l'habileté de faire sacrer son fils Robert, de son vivant, à Orléans, le 30 décembre 987. La dynastie est là pour mille ans...
     
    Il est à noter que, s'il fut élu à Senlis, Hugues, fort habilement, alla se faire sacrer à Noyon, là où avait eu lieu le sacre de Charlemagne. Il souhaitait ainsi manifester qu'il se rattachait, plutôt que de la combattre, à cette dynastie Carolingienne dont il prenait la suite. De même il se fera enterrer, comme les Carolingiens, à l'abbaye de Saint-Denis, monastère dont ses ancêtres étaient les patrons et où ils étaient également enterrés.
     
    La nécropole des rois de France est ainsi désignée dès le début de la dynastie (voir notre Album La basilique de Saint-Denis, nécropole royale)...
     
    SAINT MARTIN.jpg
     
    Tableau de la cathédrale de Tours : Martin partage son manteau avec un pauvre.  
        
    À l'époque de Martin, officier de l'armée romaine, l'équipement des officiers était payé moitié par l'Empereur (c'est-à-dire l'État) et moitié par l'officier. Martin ne pouvait donc, malgré son désir, donner tout son manteau au pauvre, puisque la moitié de ce manteau ne lui appartenait pas, mais appartenait à l'Empereur.
    Par contre, en donnant l'autre moitié du manteau, qui lui appartenait, il a bien donné tout ce qu'il avait en pleine possession.
    Il est pour cela considéré comme l'un des piliers de la charité.
    Martin est le patronyme le plus donné en France.
     
     
     

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    1500 : Mort de Jean Le Viste, mécène de "La Dame à la Licorne"
      
     

    1. Sur Jean Le Viste :

    bondy-histoire.chez-alice.fr/Abondy/leviste.html

     

    2. Sur la tapisserie :

    sarah.vanden.free.fr/pages/historique.html    

      

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    Le Goût... 

     

    Signification des tapisseries

     

     La série de La Dame à la Licorne est composée de 6 tapisseries. Les cinq premières tentures représentent les 5 sens : le goût, l’odorat, l’ouïe, le toucher et la vue. Quant à la sixième nommée "À Mon Seul Désir", elle est plus énigmatique et mystérieuse…

    Voici au travers des tapisseries, une petite explication des sens représentés.

     La Vue : La Dame tient un miroir dans lequel la licorne a le loisir de se contempler.

     L'Ouïe : La Jeune femme joue de l'orgue pendant que la servante actionne les soufflets.

     Le Goût : la Dame prend une friandise dans le drageoir apporté par sa servante. Le Goût est aussi représenté par le singe qui goûte à un fruit et par le lion montrant des signes de gourmandise.

    L'Odorat : la Dame tresse un collier de fleurs parfumées, pendant que le singe respire une fleur saisie dans le panier.

     Le Toucher : La Dame prend délicatement la corne de la licorne de sa main gauche et un étendard de l’autre main.

  • Caroline Galactéros : « La décision de Vladimir Poutine déconsidère la diplomatie française »

     

    Par Caroline Galactéros       

    Après que Vladimir Poutine a annoncé le report de sa visite à Paris où il devait rencontrer François Hollande, Caroline Galactéros considère cette décision comme la suite logique d'un amateurisme complet de la France en Syrie et ailleurs dans le monde. [Figarovox 11.10]. Elle publie ici une longue tribune, analyse très documentée, lucide, réaliste, sans concession et d'une extrême sévérité - hélas, fondée - pour le jeu diplomatique et politique français. Nous conseillons sa lecture à tout ceux qu'intéresse l'avenir géopolitique de notre pays, de l'Europe et du monde, à une heure où risques et dangers s'accumulent gravement.  Lafautearousseau 

     

    XVMc888ac08-8fa0-11e6-a7ba-d475ba06051a-100x100.jpgDécouvrant, mais un peu tard, que la guerre tue, qu'elle est laide, injuste et sans pitié, et surtout que l'on pourrait un jour peut-être, au tribunal de l'Histoire, venir demander à Paris des comptes sur son inaction face au drame - à moins que ce ne soit sur ses actions et ses options politiques-, la France a pris les devants. Accusant avec l'ONU le régime syrien et la Russie de crimes de guerre à Alep, elle a déposé en hâte un projet de résolution au Conseil de Sécurité des Nations Unies demandant l'arrêt des combats et des bombardements sur l'est de la ville (dont elle feint de croire qu'il n'est peuplé que de civils innocents qui resteraient là de leur propre gré et que la Russie et le régime pilonneraient par pure cruauté), l'acheminement de l'aide humanitaire et la reprise du processus de négociation.

    Que dire de cette initiative, apparemment inspirée par une indignation vertueuse face au drame bien réel vécu par la population d'Alep-Est, à un moment où la tension russo-américaine monte dangereusement et peut faire craindre un dérapage militaire sur le terrain que certains, à Washington et à l'OTAN, appellent ouvertement de leurs vœux ? S'agit-il d'une nouvelle salve d'irénisme aveugle et de « pensée magique », funeste version 2016 de « Boucle d'or au Pays des trois ours » découvrant une intrusion dans sa maisonnette idyllique ? Ou d'une gesticulation habile mais dangereuse qui n'a pour but, en prétendant débloquer la situation, que de jouer les utilités au profit de Washington en fossilisant un peu plus les positions des deux camps qui s'affrontent désormais ouvertement sur le corps exsangue de la nation syrienne ? Difficile de démêler la part de négation du réel de celle de l'alignement sur ce que l'on présente comme « le camp du Bien » … et de nos intérêts nationaux, si mal évalués pourtant.

    Ce cinéma diplomatique vient évidemment de se solder par un véto russe, attendu par Paris, Londres et Washington qui veulent faire basculer l'indignation internationale contre Moscou à défaut de mettre en cohérence leurs objectifs politiques et militaires avec leur prétendue volonté de paix. Mais prendre la tête du chœur des vierges ne suffit pas et ne trompe plus personne. L'évidence crève l'écran. « L'Occident » ne mène pas la guerre contre l'islamisme sunnite ou alors de façon très résiduelle : il le nourrit, le conseille, l'entraine. DAECH, dont la barbarie spectaculaire des modes d'action sert d'épouvantail opportun et de catalyseur de la vindicte occidentale, permet de juger par contraste « respectable » l'avalanche de djihadistes sunnites d'obédience wahhabite ou Frères musulmans qui ne combattent d'ailleurs pas plus que nous l'Etat islamique mais s'acharnent sur le régime syrien. Et l'Amérique comme la France cherchent avec une folle complaisance, dans ce magma ultraviolent, des interlocuteurs susceptibles d'être intronisés comme « légitimes » et capables de remplacer un autocrate indocile qui a le mauvais goût de résister à la marche de l'Histoire version occidentale et à la vague démocratique censée inonder de ses bienfaits un Moyen-Orient politiquement arriéré.

    Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi, cruels tyrans sans doute, n'ont pu y résister et croyaient encore pouvoir argumenter avec leurs adversaires occidentaux (longtemps leurs alliés) quand leur sort était en fait scellé depuis longtemps. Bachar el Assad a bien failli y passer lui aussi. Mais à notre grand dam, Moscou a vu dans cette nouvelle guerre occidentale de déstabilisation par procuration, une occasion inespérée de sécuriser ses bases militaires, de défier l'Amérique qui la méprisait trop ouvertement, de regagner une influence centrale dans la région et de traiter « à la source » le terrorisme qui menace son territoire et ses marges d'Asie centrale et du Caucase. Et l'a saisie.

    Dans ce Grand jeu explosif de reconfiguration de l'équilibre du monde et notamment du nouveau duel cardinal, celui de Washington avec Pékin, la France, je le crains, s'est trompée du tout au tout et démontre à la face du monde mais surtout à l'ennemi - qui observe notre incohérence diplomatique et politique -, qu'elle pratique admirablement le grand écart stratégique... aux dépens toutefois, de nos concitoyens. Comment justifier en effet notre combat au Mali contre les djihadistes sunnites, notre soutien en Irak aux chiites contre les sunnites, et en Syrie notre appui aux groupuscules sunnites les plus extrémistes contre Bachar el Assad... tout en prétendant profiter du marché iranien entre-ouvert …. et vendre des armes aux Saoudiens et Qataris sunnites qui sont by the way les financiers du djihadisme mondial dont nous subissons la haine et la violence terroriste sur notre sol désormais à un rythme soutenu ? C'est de l'opportunisme à très courte vue, mais plus encore un hiatus stratégique béant et la manifestation d'une totale incompréhension du réel.

    De telles contradictions ne peuvent s'expliquer que par notre entêtement à vouloir en finir avec le régime syrien actuel dont nul n'imaginait qu'il résisterait si longtemps aux feux croisés de l'Amérique et de ses alliés sunnites. L'exigence américaine - reprise à son compte par Paris - d'une cessation des bombardements aériens sur Alep-Est « pour raisons humanitaires » aurait permis en fait de laisser les islamistes de la ville (soit rien moins qu'Al Nosra et consorts) se refaire une santé militaire en se servant des civils comme de boucliers humains, de poursuivre leurs tirs d'obus sur la partie ouest de la ville et d'empêcher Damas et Moscou de faire basculer décisivement le rapport de force militaire en faveur de l'Etat syrien dans le cadre d'une négociation ultime. Qui a d'ailleurs fait échouer le cessez le feu signé le 9 septembre dernier à Genève ? Les groupes terroristes qui n'en voulaient pas et les Etats-Unis qui ont bombardé les forces syriennes à Deir el Zor et ouvert la voie aux forces de l'Etat Islamique. Encore un accord de dupes.

    Temps court versus temps long, individu versus groupe, froideur politique versus empathie médiatique (sélective): on se refuse à voir, dans nos démocraties molles, que la véritable action stratégique, pour être efficace, ne peut prendre en compte que des nombres, des masses, des ensembles, des mouvements, des processus, quand toute l'attention médiatique et la gestion politicienne des crises, elles, veulent faire croire que l'individu est central et se concentrent sur la souffrance et le sort des personnes, alors que celles-ci sont depuis toujours et sans doute pour encore longtemps sacrifiées à la confrontation globale et brutale entre Etats. Les images terrifiantes de la guerre au quotidien masquent la réalité d'un affrontement sans scrupules de part et d'autre, dont en l'espèce les malheureux Syriens ne sont même plus les enjeux mais de simples otages.

    L'impensé du discours français n'en reste pas moins le suivant : si Assad, « bourreau de son propre peuple » selon l'expression consacrée, était finalement militairement et politiquement mis hors-jeu, par qui compte-on le remplacer ? A qui sera livrée la Syrie, « utile » ou pas, une fois que DAECH en aura été progressivement « exfiltré » vers d'autres macabres « territoires de jeu », en Libye par exemple ? Quelle alternative pour la survie des communautés, notamment chrétiennes, encore présentes dans le pays qui passe par la survie des structures laïques d'Etat ? Quels individus veut-on mettre au pouvoir ? Les pseudo « modérés » qui encombrent les couloirs des négociations en trompe l'œil de Genève ? Le Front al Nosra, sous son nouveau petit nom - Fateh al Sham -, que les Américains persistent à soutenir en dépit des objurgations russes et qui a fait exploser le cessez-le feu ? Ou peut-être certains groupuscules désormais armés de missiles américains TOW qui n'attendent qu'un « go » pour tenter de dézinguer un avion ou un hélico russe, « par erreur » naturellement ? Ou encore les représentants des Forces démocratiques syriennes, ou ceux de «l'Armée de la Conquête» qui renait opportunément de ses cendres… Ou un mixte de tous ces rebelles - apprentis démocrates férus de liberté et qui libèreront enfin le peuple syrien du sanglant dictateur qui le broyait sous sa férule depuis trop longtemps ?

    Croit-on sérieusement que l'on pourra contrôler une seule minute ces nouveaux « patrons » du pays qui se financent dans le Golfe - dont nous sommes devenus les obligés silencieux -, et dont l'agenda politique et religieux est aux antipodes de la plus petite de nos exigences « démocratiques » ? Ne comprend-on pas qu'ils vont mettre le pays en coupe réglée, en finiront dans le sang avec toutes les minorités, placeront les populations sunnites sous leur contrôle terrifiant, et que tout processus électoral sera une mascarade et ne fera qu'entériner une domination communautaire et confessionnelle sans appel ? … « Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir? je ne vois que l'herbe qui verdoie et la terre qui poudroie » … Quelle naïveté, quelle ignorance, quelle indifférence en fait !

    L'interview accordée le 5 octobre dernier par notre ministre des Affaires étrangères à la veille de son départ pour Moscou à Yves Calvi sur LCI est à cet égard, un morceau de bravoure édifiant, qui escamote la réalité et brosse un paysage surréaliste du conflit et de ce qu'il faudrait y comprendre et en attendre.

    Florilège et exégèse…

    « La guerre ne sert à rien. Elle ne fait que renforcer les djihadistes »

    Est-ce à dire qu'il faut les laisser faire, leur donner les clefs du pays et prier peut-être, pour qu'ils ne massacrent pas les minorités qui y demeurent encore et instaurent la démocratie ? Faut-il ne plus agir en espérant qu'ils vont s'arrêter ? De qui se moque-t-on ? Adieu Boucle d'Or. Nous sommes au Pays des rêves bleus de Oui-Oui…

    Les Russes, qui se disent satisfaits de l'efficacité de leurs frappes contre les terroristes d'Alep-Est « sont cyniques » … Qui est cynique ici ? Celui qui déforme la réalité d'un affrontement pour ne pas avouer qu'il est (avec d'autres) à la manœuvre d'une déstabilisation d'Etat par des groupuscules terroristes liés à Al-Qaïda (matrice de Daech) sous couvert d'aspiration à la démocratie ? Ou ceux qui cherchent à réduire l'emprise djihadiste et à renforcer des structures d'Etat laïques avec ou sans Bachar ?

    « La politique de la France est claire… Nous avons une stratégie, une vision. »

    Ah ? ! Laquelle ? Nous avons depuis 5 ans une politique étrangère à contre-emploi et à contre temps, réduite à deux volets : action humanitaire et diplomatie économique. En gros vendre des armes à tout prix aux pays sunnites, les aider à faire la guerre et à s'emparer du pouvoir à Damas… et porter des couvertures aux victimes de cet activisme économico-militaire: les Syriens.

    En dépit de l'excellence de nos forces armées, de la présence du Charles de Gaulle sur zone et de nos missions aériennes soutenues, Paris n'est diplomatiquement et stratégiquement plus nulle part en Syrie, et depuis longtemps. Par dogmatisme, par moralisme, par notre parti pris immodéré pour les puissances sunnites de la région, nous nous sommes engouffrés dans un alignement crédule sur la politique américaine qui s'est en plus retournée contre nous dès l'été 2013, lorsque Barack Obama a dû renoncer à frapper directement Damas au prétexte d'un usage d'armes chimiques qui n'a d'ailleurs jamais été confirmé. Un camouflet d'autant plus lourd à porter que notre ancien ministre des affaires étrangères avait jugé bon, dès août 2012, de dire que « Bachar el Assad ne méritait pas d'être sur terre » et, en décembre 2012, « qu'Al Nosra faisait du bon boulot ». L'Etat Français a d'ailleurs été poursuivi - en vain à ce jour - pour ces déclarations ministérielles qui ont de facto encouragé le prosélytisme islamiste et le terrorisme en présentant le départ pour la Syrie à des apprentis djihadistes français comme une œuvre politique salutaire, avec les résultats que l'on connaît sur le territoire national. N'en déplaise à Monsieur Ayrault, la France n'est ni écoutée, ni considérée, ni attendue sur le dossier syrien. Elle en est réduite à servir de go between entre Washington et Moscou lorsque ceux-ci ne peuvent plus se parler et qu'il faut faire semblant, une fois encore, de rechercher un compromis et d'amener Moscou à lever le pied d'une implication trop efficace à notre goût.

    « Si le choix est entre Bachar et Daech, il n'y a pas de choix. »

    Mais c'est pourtant le cas, ne nous en déplaise. Nous combattons l'Etat islamique pour la galerie, sans grande conviction ni détermination politique, de très haut, par des frappes qui sans présence terrestre demeurent symboliques. Pour Moscou, au contraire, il n'existe pas « d'islamistes modérés » ; combattre le terrorisme revient à combattre l'EI mais aussi ses avatars locaux innombrables à tout prix, y compris au prix de pertes civiles importantes. Et c'est aujourd'hui la Russie qui, dans les airs mais aussi au sol, avec l'Iran et le régime syrien, « fait la guerre », se bat contre le terrorisme islamiste qui menace tout l'Occident, gangrène nos vieilles sociétés repues et pacifiques et nous prend pour cible. Ils « font le job ». Un horrible job. Dans l'immédiat, il faut choisir entre le soutien à l'Etat syrien - que le régime d'Assad incarne-, et DAECH et Cie.

    Le sommet est atteint à la fin de l'intervention ministérielle, lorsque l'on apprend que « la Syrie future devra être unitaire, avoir des structures étatiques stables, être protectrice de toutes ses minorités, mettre en place des institutions solides, contrôler son armée et ses Services… » (sic)! Les bras nous en tombent. Voici décrite…la Syrie d'avant la guerre ! Ce terrifiant carnage n'aurait-il donc été qu'un coup d'épée dans l'eau ?

    Mais le pire était à venir. Ce matin, nous avons franchi un nouveau seuil dans le ridicule et le suicide politique. Au moment où il est d'une extrême urgence de se parler enfin à cœur ouvert, de dire la vérité, d'abandonner les poses et les anathèmes, de ne plus se tromper d'ennemi, de faire front commun - comme l'ont proposé les Russes depuis des lustres -, contre l'islamisme qui a décidé notre perte et s'esclaffe de notre ahurissante naïveté et de notre faiblesse, le président de la République française s'interroge publiquement, de bon matin, dans une émission de divertissement, devant l'animateur Yann Barthes sur TMC, sur l'opportunité de recevoir Vladimir Poutine à Paris le 19 octobre prochain! « P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non â€¦Â» La réponse de Moscou à cette insulte ne s'est pas fait attendre : le Président russe ne viendra pas. Nous sommes au fond du fond du fond de l'impuissance politique et l'on se laisse couler, saisis par l'ivresse des profondeurs en croyant surnager.

    Hauteur de vue et profondeur de champ, vÃ

  • Vient de paraître : Michel Mohrt - Portrait, par Yves Loisel

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    Editions Coop Breizh, 160 pages, 15 euros

     

    Yves Loisel vient de publier un livre sur l'académicien Michel Mohrt, aux éditions Coop Breizh (basées à Spézet dans le Finistère) : "Michel Mohrt - Portrait". Beaucoup, parmi nos lecteurs, se souviendront que, du temps du mensuel Je suis Français, Pierre Builly et François Davin avaient intérrogé Michel Mohrt, ainsi qu'une bonne trentaine d'autres inetllectuels et écrivains, et que l'ensemble de ces entretiens avait constitué une sorte de collection de grand intérêt... 

    Yves Loisel a rencontré Michel Mohrt une dizaine de fois lorsqu'il était journaliste au Télégramme, et l'a longuement interviewé. Son livre retrace les grandes lignes de sa vie et constitue surtout un portrait intellectuel et psychologique.

    Voici l'entretien qu'il a accordé, lors de la sortie de l'ouvrage, au blog des éditions Coop Breizh :

    Originaire de Morlaix, Michel Mohrt (1914-2011) était un écrivain discret. Académicien français, romancier de premier ordre, fin connaisseur de la littérature américaine, il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont une quinzaine de romans où s’entremêlent, pour l’essentiel, des épisodes liés à la Seconde Guerre mondiale et les amours, souvent tourmentées, que vivent ses personnages.

    Pour autant, bien que se réclamant de la France conservatrice et même traditionnelle, Michel Mohrt n’a pas écrit des romans à thèse, un genre qu’il désapprouvait : il entendait être, avant tout, un témoin de son temps et un raconteur d’histoires. Qui était donc cet homme élégant à l’allure si britannique ? Un réactionnaire inflexible ? Un anticonformiste ? Un anarchiste désabusé ? Au lecteur de se forger une opinion à travers ce portrait où se révèlent une personnalité riche et un caractère bien trempé.

    L’auteur : ancien journaliste au Télégramme, Yves Loisel est l’auteur de trois ouvrages : * Xavier Grall – Biographie (éditions Jean Picollec, 1989 ; réédition Le Télégramme, 2000);

    *  Louis Guilloux – Biographie (éditions Coop Breizh, 1999);

    * Voix et Visages – Rencontres avec 32 écrivains de Bretagne (Coop Breizh, 2000).

     

    Coop Breizh. Comment vous est venue l’idée d’écrire sur Michel Mohrt ?

    Yves Loisel.  Quand il est mort au mois d’août 2011, j’ai tout de suite pensé qu’il y avait un livre à écrire sur sa vie et son œuvre, tant l’une et l’autre avaient été riches et, par certains côtés, très originales. J’ajouterai que l’homme lui-même était passionnant. Il y avait chez lui des convictions fortement ancrées et, dans le même temps, on le sentait traversé par de nombreux doutes et interrogations.
    Tout en relisant ses romans et ses essais – une trentaine d’ouvrages au total -, je me suis donc replongé dans mes dossiers et me suis aperçu que je disposais d’une abondante documentation. J’avais notamment de nombreux articles de presse le concernant : les premiers remontent à 1989. Pourquoi les avais-je conservés dès cette époque-là, alors que je ne connaissais pas encore Michel Mohrt et que j’ignorais, bien entendu, que j’écrirai un jour un livre sur lui ? Mystère… J’avais aussi de très nombreuses notes personnelles : au total, en effet, je l’ai rencontré – et longuement – à dix reprises, en Bretagne et à Paris. J’avais donc là une mine d’informations, souvent inédites, qu’il me paraissait intéressant de faire connaître au public.

    C.B. N’est-il pas un peu oublié aujourd’hui ?

    Y.L. Michel Mohrt était assurément un homme discret, réservé, qui ne recherchait pas les micros et les caméras ! Il avait été très marqué par la Seconde Guerre mondiale, en particulier par la défaite de 1940 quand l’armée allemande a enfoncé, en quelques semaines, les lignes françaises avant d’occuper le pays. Je crois qu’à ce moment-là, quelque chose s’est brisé en lui. Il n’avait pourtant que vingt-six ans à cette époque mais cette défaite a été le drame de sa vie : il  ne s’en est jamais remis. En outre, elle a influé de façon radicale non seulement sur ses idées mais aussi sur sa personnalité, sa façon de regarder son pays, et même d’envisager la vie. D’où, sans doute, un certain repli sur lui-même et sur des valeurs appartenant à la France d’avant-guerre, ce qui explique sa discrétion et son absence sur le devant de la scène littéraire.

    C.B. Comment définir son œuvre ?

    Y.L. C’est un écrivain talentueux, un excellent romancier. Lui-même se définissait comme « un raconteur d’histoires », et il est vrai que lire Michel Mohrt est un régal ! Son style est léger – dans le bon sens du terme -, ses romans sont vifs, enlevés, bien menés. Ils contiennent beaucoup de dialogues, se lisent très facilement et ses personnages sont finement dessinés. Il n’y pas de longueurs : on y trouve peu de descriptions et encore moins d’analyses psychologiques. Il a cherché à placer ses personnages dans certaines situations et à les faire vivre, évoluer, en fonction des événements, sans jamais les juger ni commenter leur attitude. Mais c’est là une simplicité apparente : d’un roman à l’autre, apparaissent en filigrane des questions récurrentes qui sont autant d’allusions autobiographiques : comment se comporter face aux événements de son temps ? Faut-il s’engager ? Bref, comment vivre ? Surtout, comment être heureux ? A cet égard, les femmes occupent une grande place dans son œuvre car ses héros vivent des amours souvent compliquées !

    C.B. Michel Mohrt était un grand connaisseur de la littérature américaine contemporaine. Pourquoi ?

    Y.L. Aussitôt après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il s’est volontairement exilé aux Etats-Unis. Il était écœuré par les événements auxquels il assistait à Paris à cette époque : l’épuration, les règlements de comptes personnels, les retournements de vestes… Michel Mohrt  se rendait compte aussi que se mettait en place ce qu’il a appelé « une vérité officielle » à laquelle il ne pouvait adhérer : le mythe d’une France qui aurait été résistante dès le début du conflit, unie contre l’occupant, une France qui se serait libérée seule… Tout cela était contraire à ce qu’il avait vu et vécu, et il a donc préféré partir aux Etats-Unis, où il a enseigné et donné des conférences dans plusieurs universités. D’où le thème de l’émigration et du départ, que l’on trouve partout dans ses livres. C’est au cours de ce séjour de sept ans outre-Atlantique qu’il s’est familiarisé avec la littérature américaine, un domaine qu’il a considérablement développé aux éditions Gallimard pour qui il a travaillé pendant près de cinquante ans après son retour en France en 1952. Il a d’ailleurs écrit deux essais, remarquables de finesse, sur les écrivains américains.

    C.B. Pouvez-vous nous donner quelques éléments sur son rapport à la Bretagne.

    Y.L. « La Bretagne ne m’a jamais quitté » : je crois que c’est une des premières phrases qu’il a prononcées devant moi quand je l’ai rencontré pour la première fois à Paris en 1997. Michel Mohrt éprouvait un attachement très fort et sincère pour la Bretagne. Chez lui, ce n’était pas une pose. Du reste, quand on lit ses œuvres, qu’il s’agisse de ses romans ou de ses essais, on s’aperçoit qu’elle est partout présente – par ses paysages, à commencer par la mer, les ports, la navigation à la voile, etc. ; et aussi bien sûr par ses célébrités littéraires, en premier lieu Chateaubriand.
    Dans le même temps, Michel Mohrt était gêné par rapport à la Bretagne : académicien français, lecteur chez Gallimard, il habitait à Paris depuis de longues années, et cette situation ne lui laissait pas la conscience tranquille. Bien sûr, il revenait chaque été dans la maison de famille qu’il possédait à Locquirec, non loin de Morlaix, la ville où il était né. Mais malgré cela, il avait le sentiment d’avoir trahi sa région d’origine en la quittant à l’âge de vingt ans pour aller faire son service militaire dans le Midi. Il était jeune alors et il avait envie de voir du pays…

    C.B. Après vos deux ouvrages sur Xavier Grall et Louis Guilloux, c’est votre troisième biographie d’écrivain. Qu’est-ce qui vous pousse à écrire ce genre d’ouvrages ?

    Y.L. Les écrivains sont des êtres complexes, fragiles, d’une sensibilité à fleur de peau. Leur personnalité est souvent une mosaïque composée de tours et de détours, de contradictions. De vrais labyrinthes, souvent ! Ce qui m’intéresse, c’est de retracer leur parcours, de suivre le cheminement de leurs pensées, d’observer l’enchaînement des événements dans leur vie, de cerner au plus près leur caractère et leur façon d’être, sans porter de jugement sur tel ou tel aspect de leur existence ou de leur caractère.
    S’agissant de mon livre sur Michel Mohrt, on ne peut pas à proprement parler dire qu’il s’agit d’une « biographie ». C’est un portrait – mot qui est du reste le sous-titre qu’on trouve sur la couverture. Rédiger une biographie de Michel Mohrt aurait demandé à rencontrer des témoins (famille, amis, confrères écrivains, collègues de l’Académie française, critiques littéraires, etc.). Ce n’est pas le projet que j’avais en tête. Je pensais plutôt à un livre assez bref où apparaitraient certaines lignes de force, un ouvrage  mettant en lumière les principaux événements de la vie de Michel Mohrt, ses idées sur la société ainsi que les traits marquants de sa personnalité.