Éphéméride du 31 mai
1987 : Ouverture du Futuroscope de Poitiers
1864 : Paris célèbre la fin des travaux de restauration de Notre-Dame
Victime de deux siècles de préjugés anti-gothique, puis du vandalisme révolutionnaire, Notre-Dame de Paris n'était plus, au début du XIXème siècle, que l'ombre d'elle-même. En vingt ans, Eugène Viollet-le-Duc lui rendit son ancienne splendeur...
Extrait de l'article de Frédéric Dauvé, Le grand architecte, dans l'excellente collection du Figaro, L'esprit des lieux :
"Ce 31 mai 1864, Eugène Viollet-le-Duc savoure secrètement son bonheur. Ce jour-là, en effet, Paris célèbre la fin des travaux de restauration de Notre-Dame, commencés dix-neuf ans plus tôt. Conduits, dans un premier temps, en collaboration avec Jean-Baptiste Lassus, puis sous sa seule autorité, leur résultat est bien son grand oeuvre. Oeuvre de reconstruction, à vrai dire, davantage que de simple restauration. Ce même jour, l'archevêque de Paris, Mgr Georges Darboy, procède, pour la première fois de sa longue histoire, à la dédicace de la cathédrale. Comme si celle-ci, malgré ses sept siècles d'existence, venait de renaître...
...Viollet-le-Duc, qui vient de passer le cap de la cinquantaine, est alors au faîte de sa carrière. Même s'il ne cessera de travailler jusqu'à sa mort, en 1879, la fin des travaux de Notre-Dame de Paris constitue, à ses yeux, un couronnement: celui de la réhabilitation du passé gothique de la France, dont le célèbre roman éponyme de Victor Hugo (1831-1832) avait donné le signal et qui détermina, pour une bonne part, sa vocation. elle vient aussi couronner une relation intime remontant à l'enfance entre l'architecte et la cathédrale..."
Au Moyen-Âge, les ouvriers avaient l'habitude de "signer" leurs oeuvres et il n'est pas rare de retrouver une pierre ou une sculpture discrètement marquée. Mais il est plus rare de trouver une statue représentant l'architecte lui-même. C'est pourtant ce qu'a fait Viollet-le-Duc : il s'est représenté, la règle, symbole de sa profession, bien en main, se retournant pour contempler une dernière fois son oeuvre de restauration (ci dessus).
L'apôtre est en fait Saint Thomas, le patron des architectes. L'aigle qui précède les apôtres, symbolise l'évangéliste Jean.
Concrètement, l'apport de Viollet-le-Duc, pour l'essentiel, est le suivant :
I. À l'extérieur :
1 : l'ensemble de la statuaire de la façade occidentale refaite :
- statues des Rois de Juda (ci dessus);
- Vierge et Anges des galeries;
- Saint Marcel, Saint Denis et Saint Étienne;
- grande statue de la Vierge au portail gauche, de Saint Marcel au portail droit;
- statues de l'Église et de la Synagogue replacées dans les niches des contreforts...
Ce sont ces statues des Rois de Juda qui, confondues par ignorance avec des statues de Rois de France par les révolutionnaires, furent détruites durant la Révolution (voir l'Éphéméride du 23 octobre : 1793 : Décret de la Convention : "Dans huit jours les gothiques simulacres des rois de France qui sont placés au portail de l'église Notre-Dame seront renversés et détruits")
C'est la tête de l'une d'elles qui a été choisie comme illustration de la couverture du livre de Pierre Boutang, Reprendre le pouvoir :
2 : restauration de l'ensemble des clochetons, pinacles, crochets, chimères (ci dessous), animaux fabuleux et gargouilles des tours et des galeries...
Le 15 avril 2019, la toiture de Notre-Dame sera dévastée par un incendie, sa charpente - qu'on appelait "la forêt" - détruite et la flèche s'effondrera dans les flammes : voir l'Éphéméride du 15 avril...
1868 : Au parc de Saint-Cloud, à Paris, a lieu la première course cycliste
Le vainqueur franchit les 1.200 mètres en 3 minutes et 50 secondes.
Le vélocipède (de "véloce" = rapide et "pède" = pieds) a été conçu par les frères Michaux en 1861. La première course de ville à ville aura lieu l'année suivante, entre Paris et Rouen. James Moore, le vainqueur, parcourra les 123 kilomètres en 10 heures 25 minutes, sur un vélo pesant près de 30 kilogrammes.
L'Union vélocipédique de France sera créée en 1881 afin de gérer le calendrier des compétitions.
1878 : Louis II de Bavière lance la construction d'une réplique de Versailles : Herrenchiemsee...
Sur une île du lac de Chiem (Chiemsee), à 80 km à l'est de Munich, en direction de Salzbourg, le dernier des châteaux de Louis II de Bavière reste inachevé...
Admirateur passionné de Louis XIV, le roi de Bavière avait visité Versailles lors de son voyage en France en 1867. Rentré en Bavière, il avait d'abord fait construire un petit château, à l'imitation de Versailles : Linderhof, inspiré de Trianon (ci dessous).
En septembre 1873, le roi acheta l'une des îles du lac de Chiemsee ("Herrenchiemsee") pour y entamer en 1878 la construction d'un véritable Versailles bavarois, sous la direction de l'architecte Georg von Dollmann, qui lui avait déjà construit le petit château de Linderhof (ci contre). Le roi souhaitait une réplique la plus fidèle possible du Versailles de Louis XIV, mais sans les ajouts ou destructions de Louis XV et Louis XVI. C'est la raison pour laquelle on peut voir, à Herrenchiemsee, une sorte de réplique du merveilleux Escalier des Ambassadeurs (ci dessous), malheureusement détruit par Louis XV en 1752 afin de construire des Petits Appartements pour ses filles : cette réplique - malgré les libertés et fantaisies que se sont autorisées les architectes... - permet malgré tout de se faire une idée de ce qu'était ce chef d'oeuvre absolu (pour plus de renseignements sur cet Escalier des Ambassadeurs, voir notre Éphéméride du 31 décembre)
L'imitation pouvait donc se libérer du modèle initial, comme on le voit aussi pour les Appartements d'État, débouchant sur la Galerie des Glaces (ci dessous); avec - comme à Versailles - les Salons de la Paix et de la Guerre à ses deux extrémités, la Galerie de Louis II occupe toute la partie avant du palais sur une longueur totale de 98 mètres, soit 25 mètres de plus que celle de Versailles !...
La première pierre posée le 31 mai 1878, les travaux progressèrent très rapidement, mais, au bout de sept ans, ils furent interrompus faute d'argent : Louis II ne vécut que 16 jours dans "son" Versailles...
En I886, peu après la mort tragique du roi - qui reste enveloppée de mystères... -, les travaux furent définitivement arrêtés, les vingt pièces du palais dont la décoration intérieure a été terminée étant alors ouvertes au public...
Tel qu'il se présente aujourd'hui, ce château - baroque et curieux - témoigne, à sa façon, de l'extraordinaire francisation de l'Europe durant les deux Grands siècles français, que furent les XVIIème et XVIIIème siècles...
Mais il y a une autre raison de s'intéresser à Herrenchiemsee et au roi qui l'a fait construire : Louis II de Bavière, tel est le titre du premier ouvrage publié - en 1900 - par un jeune français d'à peine vingt ans, qui le préparait depuis une année : Jacques Bainville.
En mars de la même année 1900, Bainville sera présenté à Charles Maurras, au Café de Flore : les deux hommes ne se quitteront plus...
Dans notre Album Maîtres et témoins... (II) : Jacques Bainville, voir la photo "1900 : Louis II de Bavière"
1911 : Naissance de Maurice Allais
Il reçut le Prix Nobel d'Économie, en 1988 :
• "Si les premiers écrits de Maurice Allais avaient été publiés en anglais, une génération entière de la théorie économique se serait développée différemment" (Paul Samuelson, Prix Nobel d'Économie 1970).
• "Beaucoup de modèles économiques célèbres attribués à des Américains avaient été découverts au préalable par Maurice Allais, sans que personne ne s'en rende compte" (Bertrand Munier, CNRS).
Cette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
• la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),
• l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),
• écouter 59 morceaux de musique,
• et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides :
lafautearousseau