UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Mai 68 • LʼEmpire U.S. contre-attaque [2]

    Ce grand moment de l’histoire de la France du XXème siècle, si l’on s’en tient à l’explication « schumpeterienne » du héros individuel, nous le devons aux seuls mérites de « Dany-le-Rouge », à la seule force de persuasion du tribun des bancs de l’université. N’est-ce pas accorder à ce seul homme trop de pouvoir d’entrainement, trop de leadership ? La science historique fondée sur le récit des hauts faits accomplis par de grands hommes est aujourd’hui dépassée, au profit de la sociologie historique réticulaire. Tant la thèse de la révolte judéo-française que celle de l’épopée du génial entrepreneur politique sont à mettre à rancart. 

    Derrière le trublion de Nanterre devenu une véritable rock-star[1] se trouvent les réseaux transnationaux. Comme l’a démontré Jean-François Sirinelli Mai 68 fut un événement Janus[2]. Une deuxième face est dissimulée du côté opposé à la première, de celle qui est visible.

    Dans l’ombre opère une organisation mondiale de la subversion.

    En sous-main lʼEmpire déploie ses « tentacules de pieuvres », pour reprendre la vision qu’eut lors d'une soirée à lʼOpéra l’écrivain français anarchiste Octave Mirbeau, suite à une hallucination qui le fit imaginer la main du baron Gustave de Rothschild se métamorphoser :        « J’imaginai que la France était là, sur la scène, couchée parmi les ruines, belle, pâle et souffrante. Et je vis cette main s’approcher d’elle, se poser sur elle, et, lentement, l’enlaçant de ses mille suçoirs et de ses mille ventouses, pomper le sang tout chaud de ses veines qui se dégonflaient avec des bruits de bouteille qu’on vide »[3].

    À l’abri des regards, silencieusement, cette coterie aux multiples ramifications, dont René Cassin fut l’un des plus illustres représentants, et dont la Central Intelligence Agency (C.I.A.), les services secrets américains, est le bras armé le plus efficient, le plus redoutable, le plus puissant, agit en France quasiment en toute impunité. 

    Sur le territoire français, la C.I.A., créée le 18 septembre 1947, « s’est immiscée dans tous les secteurs de la vie publique et démocratique : syndicalisme, presse, partis politiques, patronat, armée et police, intelligentsia, universités... Dotée d’énormes moyens financiers, durant soixante ans, la CIA s’est ingérée dans les affaires intérieures françaises. »[4] Ce qu’ont oublié les observateurs, c’est que durant sa conférence de presse du 27 novembre 1967 qui fit tant de bruits à cause de sa petite phrase sur le « peuple d’élite, sur de lui-même et dominateur », de Gaulle dénonça très sévèrement l’hyperpuissance économique américaine. 

    D’après Vincent Nouzille, les États-Unis, « de la CIA à la Maison-Blanche, ont toujours espionné notre pays et tenté d’en influencer, voire d’en infléchir, la politique. »[5] Au mitan des années 1960, leur confiance à l’égard de De Gaulle est inexistante. Ou plutôt, leur méfiance est totale. Les présidents américains s’inquiètent des initiatives intempestives du Général, visiblement prêt à se mêler de tout, suspecté de vouloir rompre la solidarité atlantique pour se poser en champion de l’équilibre entre les grands »[6]

    C’est pourquoi « les Américains ont commencé à préparer méticuleusement l’apprès-de Gaulle dès que le Général a été réélu à la présidence de la République, en décembre 1965. Des ambassades à la CIA, tous les services se sont alors mobilisés pour analyser, surveiller, voire influencer la scène politique française, à droite comme à gauche, afin d’être prêts, le jour venu, à tourner la page de ce général encombrant. »[7] 

    La C.I.A. en Mai 

    En fait, même avant sa réélection, de Gaulle eut maille à partir avec la C.I.A., à l’occasion de la grande grève des mineurs du Nord-Pas-de-Calais de 1963.

    « La situation est d’autant plus grave que l’hiver est particulièrement rude. De Gaulle ne veut pas céder d’un pouce. Il fait réquisitionner les mineurs. Le conflit menace les fondements de la Ve République. La CIA envisage de soutenir les grévistes pour prolonger ce bras de fer qui peut affaiblir durablement le Général voire l’acculer à la démission. Consulté, Kennedy s’oppose à une telle opération secrète. Mais la CIA a-t-elle passé outre les ordres présidentiels ? Dans un mémorandum secret du 4 avril 1963, MC George Bundy, le conseiller du président pour les affaires de sécurité, juge nécessaire de rappeler solennellement au patron de l’agence de renseignement la directive de J.F.K. :

    ʽʽSelon un rapport en provenance d’une source considérée comme fiable, le gouvernement français croit que le gouvernement américain aide clandestinement les mineurs dans le but d’affaiblir de Gaulle. Afin d’éviter tout malentendu possible, je tiens à faire savoir clairement que le président a ordonné qu’aucune action de notre gouvernement de quelque nature que ce soit, officielle ou clandestine, ne soit entreprise pour soutenir la grève des mineurs.ʼʼ »[8] 

    À travers cet exemple, est mise en évidence l’existence d’un État profond, pour reprendre les termes de Peter Dale Scott, universitaire canadien spécialisé en science politique de son état, qui fonctionnerait de façon autonome, s’affranchissant sans problème des ordres venus de l’exécutif. Il y aurait en somme un appareil d’Etat au sein de l’État, une administration agissant de manière déloyale, œuvrant indépendamment des décisions prises par sa hiérarchie. 

    En France, durant la Guerre froide, une partie des forces vives de la nation – syndicalistes, journalistes, hommes politiques, dirigeants d’entreprise, militaires et policiers, membres de l’intelligentsia, professeurs d’université – étaient ainsi inféodée à une puissance étrangère. S’agissant du Parti communiste français (P.C.F.), soumis à Moscou, la chose est connue[9].

    Or la propagande communiste, qui dénonçait les ingérences de l’impérialisme U.S. au moyen du slogan « Les Américains en Amérique », n’avait absolument pas tort. Les yankees étaient devenus une puissance tutélaire. Un « Big Brother » avec qui les froggies se devaient d’être dociles. Sa force de frappe se fit précisément remarquer lors des événements de Mai 1968. L’ « ami américain », de Gaulle l’avait touché au cœur, en contestant son hégémonie militaire et monétaire sur le monde occidental. Surtout monétaire. L’argent est le nerf de la guerre, selon la célèbre maxime. Et même en temps de paix.

    Le dollar vacillait : 1968 fut justement l’année où de manière informelle il fut mis un terme à sa convertibilité en or, ce qui fut officiellement acté trois ans plus tard, en 1971. De Gaulle s’en offusqua publiquement. La contre-attaque dʼUncle Sam fut effroyablement redoutable. Celui-ci riposta au moyen de ses courroies de transmission.  (Dossier à suivre)    

    [1]  Mai 68 aura été pour lui un formidable tremplin, dès lʼété 1968 il est devenu une véritable célébrité. « La nouvelle vedette a trouvé un complément de revenus : il monnaie ses interviews et prétend en reverser une partie au mouvement. Les éditions du Seuil lui proposent 50 000 deutsche Marks pour son récit des événements. Une somme considérable. Le livre doit sortir à la rentrée. Cet été-là, lʼEurope sʼarrache Cohn-Bendit. Sollicitée de toute part, la nouvelle vedette court de studios en plateaux télé aux frais de la princesse. », Émeline Cazi, ibid., p. 78-79.

    [2]  Jean-François Sirinelli, Mai 68. L'événement Janus, Paris, Fayard, 2008.

    [3]  Cité par Raoul Girardet, Mythes et mythologies politiques, Paris, Seuil, 1986, p. 44.

    [4]  Frédéric Charpier, La CIA en France. 60 ans dʼingérence dans les affaires françaises, Paris, Seuil, 2008, p. 9.

    [5]  Vincent Nouzille, Des secrets si bien gardés. Les dossiers de la Maison-Blanche et de la CIA sur la France et ses présidents (1958-1981), Paris, Fayard, 2009, p. 9.

    [6]  Ibid., p. 33.

    [7]  Ibid., p. 149.

    [8]  Vincent Jauvert, LʼAmérique contre de Gaulle. Histoire secrète 1961-1969, Paris, Seuil, 2000, p. 118.

    [9]  Thierry Wolton, La France sous influence. Paris-Moscou : 30 ans de relations secrètes, Grasset & Fasquelle, 1997.

     

    Retrouvez les articles de cette série en cliquant sur le lien suivant ... 

    Dossier spécial Mai 68

  • Éphéméride du 4 août

    1984 : Premier lancement réussi pour la fusée Ariane 3

     

     
     
     
     
     
    1297 : Boniface VIII proclame la sainteté de Louis IX   
     
    LOUIS IX 3.JPG
     
    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable maison capétienne règne de père en fils :

    "Saint Louis représente un retour à l'idée du prêtre-roi. Il est en harmonie avec son temps, celui de saint Thomas d'Aquin, marqué par un renouveau de foi chrétienne. Toutes proportions gardées, c'est ainsi qu'après les encyclopédistes, le début du dix-neuvième siècle verra le Génie du christianisme et une renaissance religieuse.

    Mais la monarchie a grandi, Louis IX, ce n'est plus le pieux Robert qui s'enfermait dans son oratoire. La monarchie a des devoirs, des traditions, une vitesse acquise. Saint Louis continuera ses prédécesseurs. Seulement il les continuera en développant un élément que, jusqu'à lui, la dynastie capétienne n'avait qu'à peine dégagé. Les qualités de sa race, il les poussera jusqu'à la vertu, jusqu'à la sainteté.

    La royauté française était un peu terre à terre. Par lui, elle prendra un caractère de grandeur spirituelle dont elle gardera toujours le reflet. On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d'Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d'animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la pureté des lis..." 

     

    4 aout,cure d'ars,nuit du quatre aout,assemblee constituante,abolition des privileges,saint louis,mourre,ariane 3,rivarol

     Dans notre album L'aventure France racontée par les cartesvoir la photo "Louis IX, pris pour arbitre par l'Europe entière" 

     

     

     9 aout,charles ix,edit de roussillon,premier janvier,lotharingie,charlemagne,carolingiens,france,allemagne

     

     

    1443 : Fondation des Hospices de Beaune 

     

    Nicolas Rolin, Chancelier de Bourgogne, fonde, avec sa femme Guigone de Salins, les Hospices de Beaune, et crée en 1452 un nouvel ordre religieux : Les sœurs hospitalières de Beaune.

    "Moi, Nicolas Rolin, chevalier, citoyen d’Autun, seigneur d’Authume et chancelier de Bourgogne, en ce jour de dimanche, le 4 du mois d’août, en l’an de Seigneur 1443… dans l’intérêt de mon salut, désireux d’échanger contre des biens célestes, les biens temporels… je fonde, et dote irrévocablement en la ville de Beaune, un hôpital pour les pauvres malades, avec une chapelle, en l’honneur de Dieu et de sa glorieuse mère… "

    Il commande le Polyptyque du Jugement dernier au peintre flamand Rogier van der Weyden, pour les Hospices :

    4 aout,cure d'ars,nuit du quatre aout,assemblee constituante,abolition des privileges,saint louis,mourre,ariane 3,rivarol

    http://www.cegepsherbrooke.qc.ca/~bourgech/automne99/6111t/thibaultpm/MEMLING/HTLM/analyse.html

     

    Ces Hospices recevront leur premier malade en 1452 : voir l'Éphéméride du 1er janvier; et, sur le rôle et l'importance du Chancelier Rolin, voir l'Éphéméride du 18 janvier...

     

    4 aout,cure d'ars,nuit du quatre aout,assemblee constituante,abolition des privileges,saint louis,mourre,ariane 3,rivarol

    http://www.hospices-de-beaune.com/

     

    http://www.hospices-de-beaune.com/index.php/hospicesdebeaune/L-Hotel-Dieu/Le-Musee

     

    http://voyage-webguides.com/fr2/Hospices-de-Beaune.html

     

     

     9 aout,charles ix,edit de roussillon,premier janvier,lotharingie,charlemagne,carolingiens,france,allemagne

     

     

    1789 : La nuit du 4 Août...

     

    1. : Vue par Michel Mourre...

    "Séance de l'Assemblée constituante au cours de laquelle furent détruites de fond en comble les bases de la société de l'Ancien Régime. À la suite des interventions du vicomte de Noailles et du duc d'Aiguillon, l'Assemblée proclame "qu'elle détruit le régime féodal, qu'elle abolit à jamais les privilèges personnels ou réels en matière de subsides, enfin que tous les citoyens sont admissibles à tous les emplois et dignités ecclésiastiques, civils et militaires"...

    ...Par acclamation, au milieu d'un immense enthousiasme, fut votée l'abolition des corporations de métiers, des justices seigneuriales, de la vénalité des offices, des droits casuels des curés, des annates, de la pluralité des bénéfices, des privilèges des provinces et des villes.

    Louis XVI fut salué comme "le restaurateur de la liberté française" et l'Assemblée se sépara aux premières heures du cinq août aux cris de "Vive le Roi !".

    nuit_4_aout-62e6d.jpg

     

    2. : ... et par Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XV, Louis XVI et la naissance de la Révolution :

     

    "...La prise de la Bastille était bien un symbole. Elle ne retentit pas seulement jusqu'à Kœnigsberg où Kant en dérangea sa promenade. Elle fut en France le point de départ d'une anarchie qui ne demandait qu'à éclater. Le désaveu des mesures d'ordre, l'interdiction de tirer sur le peuple, la fraternisation de certaines troupes (les Gardes françaises) avec la foule, l'absence de toute répression après l'émeute, eurent leurs conséquences nécessaires et des suites prolongées.

    Après le 14 juillet, une vaste insurrection éclate en France. Contre qui ? Contre le vieil objet de la haine générale, contre le fisc. Dans les villes, on démolit les bureaux d'octroi, on brûle les registres, on moleste les commis, manière sûre de se délivrer des impôts. Vaste jacquerie dans les campagnes, et ce n'est pas un phénomène nouveau : ainsi se traduisent les vœux, de forme si raisonnable, qu'ont exprimés les "cahiers".

    L'ambassadeur de la République de Venise, observant comme toujours d'un œil aigu, écrivait : "Une anarchie horrible est le premier fruit de la régénération qu'on veut donner à la France... Il n'y a plus ni pouvoir exécutif, ni lois, ni magistrats, ni police."

    Cette explosion, nommée par Taine l' "anarchie spontanée", n'échappa pas à l'Assemblée. Elle en fut effrayée et elle se comporta avec la foule comme le roi se comportait avec elle : par à-coups et sans réflexion. Un rapport sur le brigandage, qui concluait dans les mêmes termes que l'ambassadeur vénitien, répandit l'alarme. On se dit qu'il fallait faire quelque chose afin de calmer les populations pour qui la promesse d'impôts justes et régulièrement votés était une maigre satisfaction. Le 4 août, dans une séance du soir, un député de la noblesse, le vicomte de Noailles, proposa de supprimer les droits féodaux. Ce qui restait de ces droits était naturellement fort détesté. À la vérité, beaucoup avaient disparu, d'autres étaient tombés en désuétude. La féodalité déclinait depuis bien longtemps. Le sacrifice n'en était pas moins méritoire. Il l'aurait été encore plus si les propriétaires de droits féodaux ne s'étaient en même temps délivrés des charges féodales, dont la plus lourde était le service militaire. Surtout, ce sacrifice aurait gagné à ne pas être consenti sous le coup de la peur et, en tout cas, très étourdiment.

    En effet, dans une sorte de vertige, ce fut à qui proposerait d'immoler un privilège. Après les droits seigneuriaux, la dîme, qui avait cependant pour contrepartie les charges de l'assistance publique; après la dîme, les privilèges des provinces, des communes, des corporations. Dans cette nuit de panique plutôt que d'enthousiasme, on abolit pêle-mêle, sans discernement, les droits, d'origine historique, qui appartenaient à des Français nobles et à des Français qui ne l'étaient pas, ce qui était caduc et ce qui était digne de durer, toute une organisation de la vie sociale, dont la chute créa un vide auquel, de nos jours, la législation a tenté de remédier pour ne pas laisser les individus isolés et sans protection.

    RIVAROL.jpg

                   

    Mirabeau, absent cette nuit-là, fut le premier à blâmer cette vaste coupe, ce "tourbillon électrique", et à en prévoir les conséquences : on avait, disait Rivarol (ci dessus), déraciné l'arbre qu'il eût fallu émonder. Déjà il était impossible de revenir en arrière et un mal du moins, mal immédiat, était irréparable. Car si l'on avait rendu la France uniforme, en supprimant d'un trait toutes les exceptions qui rendaient si malaisée l'administration financière, l'État prenait aussi des charges qui, en bien des cas, étaient la contrepartie des redevances abolies.

    Quant à la masse du public, elle interpréta cette hécatombe dans le sens de ses désirs, c'est-à-dire comme une délivrance de toutes ses obligations. Il arriva donc que, du jour au lendemain, personne ne paya plus. La perception des impôts, qu'on avait crue rétablie en proclamant la justice pour tous, n'en devint que plus difficile. On avait cru "arrêter l'incendie par la démolition". La violence de l'incendie redoubla..."

     

     

     9 aout,charles ix,edit de roussillon,premier janvier,lotharingie,charlemagne,carolingiens,france,allemagne

     

     

    1859 : Mort de Jean-Marie Vianney, le Curé d'Ars

     

  • Éphéméride du 24 août

    1944 : Dernier numéro pour l'Action française

     

     

     

     

    1572 : Massacre de la Saint-Barthélemy 

     

    saint barthelemy.JPG
     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre IX, Les guerres civiles et religieuses remettent la France au bord de l'abîme :

    "...Loin qu'il y ait eu préméditation dans la Saint-Barthélemy, on y distingue au contraire l'effet d'une sorte de panique. Les objections du roi étaient celles d'un homme qui ne voit que dangers à tous les partis qu'on lui soumet.

    Un autre trait révélateur c'est que Charles IX commença à se décider lorsque Gondi lui eut suggéré que le roi pourrait dire à la France : "Messieurs de Guise et de Châtillon se sont battus. Je m'en lave les mains." Ce n'était pas héroïque, mais cette anxiété, cette prudence, ce soin de se couvrir de tous les côtés montrent que Charles IX avait le sentiment que le sort de la monarchie et de l'État se jouait. Michelet convient que, dans le conseil royal, l'hypothèse qui parut la plus redoutable (et elle se réalisera plus tard avec la Ligue) fut celle où un grand parti catholique s'organiserait et se dresserait contre la monarchie compromise avec le parti protestant. L'expérience devait prouver que la raison était forte. Par elle se décida le coup.

    Il n'y eut pas besoin qu'on excitât Paris. Non seulement Coligny et les chefs, mais tous les protestants furent massacrés avec une fureur enthousiaste. Paris avait de vieilles rancunes, à la fois religieuses et politiques. Le petit commerce parisien reprochait aux huguenots de faire du tort aux "affaires" par leurs guerres civiles. Jusque dans le Louvre, on tua les gentilshommes protestants, et il y avait parmi eux les plus beaux noms de France. Charles IX eut peine à sauver son beau-frère et Condé, qu'il voulait épargner, non seulement par sentiment de famille, mais aussi pour garder quelqu'un à opposer aux Guise. Le vrai sens de la fameuse journée est là. Plus tard, dans ses Considérations sur les coups d'État, Gabriel Naudé écrira que celui de 1572 était resté "incomplet" parce que les princes lorrains n'avaient pas subi le même sort que les Châtillon...

    ...Le fait qui reste, c'est que la France n'a voulu accepter ni la Réforme ni l'influence des réformés sur le gouvernement..."

    HENRI IV A SAINT BARTHELEMY.jpg
    Henri III de Navarre, futur Henri IV, "roi de France et de Navarre", n'aura la vie sauve qu'au prix de l'abjuration...
    Dix-sept ans après, il mettra, avec Henri III, le siège devant Paris (voir l'Éphéméride du 30 juillet) et, deux jours plus tard, après l'assassinat du roi, il deviendra... Henri IV, inaugurant l'ère de la troisième dynastie, celle des Bourbons, après celle des Capétiens directs puis des Valois (voir l'Éphéméride du 2 août)...
     
     
     

    30 aout,voltaire,rousseau,louis xi,bourse,lyon,la rochejacquelein

     
     

    1780 : Louis XVI abolit la Torture

     

    Que l'on appelait aussi, à l'époque, Question Préparatoire : elle visait à obtenir les aveux du justiciable, avant son procès (aux moyens d'instruments aussi redoutables que variés : chevalet, osselets, estrapade, feu, eau, brodequins ...).

    24 aout,simone weil,bombe h,fangataufa,saint barthelemy,henri iv,charles ix,louis xvi,henri v

     
    "La question est une invention merveilleuse et tout à fait sûre pour perdre un innocent à la complexion faible et sauver un coupable qui est né robuste", s’indigne La Bruyère au XVIIème siècle.
    Un siècle plus tard, en 1780, Louis XVI abolit l’usage de "la question", euphémisme désignant alors la torture.
    Introduite au XIIème siècle alors que l’Occident redécouvre le droit romain, la torture est la conséquence d’une procédure judiciaire complexe : tout suspect est innocent jusqu’à preuve du contraire. Les preuves indirectes et les témoignages sont utilisés avec la plus grande circonspection et seul est alors considéré comme preuve "entière", l’aveu.
    On ne ménage donc rien pour l’arracher aux suspects soit par la question de l’eau, soit par l’élongation des membres ou par le supplice des brodequins. Contestée dès le XVIème siècle, la torture finit donc par être abrogée et, le 6 octobre 1791, Louis XVI achèvera de dissocier justice et peine physique en stipulant que tout condamné à mort aura la tête tranchée et supprimera ainsi définitivement toutes formes d’exécution cruelle...
     
     
     

    30 aout,voltaire,rousseau,louis xi,bourse,lyon,la rochejacquelein

     

     

    1883 : Mort du Comte de Chambord

     

    henri V.jpg
     

     

    Un intéressant article de Christian Brosio, dans Valeurs actuelles :

    "L'énigme de la semaine. Tout semblait prêt, en cet automne 1873, pour une restauration.

    Le 8 février 1871, cinq mois après le désastre de Sedan, le suffrage universel avait élu une Assemblée comptant 400 royalistes. Mais ceux-ci étaient divisés entre "orléanistes", tenants des Bourbons-Orléans, représentés par Philippe, comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, et "légitimistes", fidèles à la branche aînée des Bourbons, incarnée par Henri, comte de Chambord, petit-fils de Charles X et sans descendance.

    L’obstacle de cette division paraissait aplani depuis que, lui ayant rendu visite, le 5 août 1873, dans son exil de Frohsdorf, en Autriche, le comte de Paris avait salué en son cousin Chambord "le représentant du principe monarchique en France" (voir notre Éphéméride du 5 août, ndlr). Arrivé secrètement à Paris le 9 novembre, Henri s’est installé à Versailles où siégeait l’Assemblée. Avec l’intention, le moment venu, de se faire acclamer par elle sous le nom d’Henri V. Ce moment ne vint jamais. Pourquoi ?

    Selon une opinion largement admise, la faute en reviendrait au comte de Chambord lui-même. Notamment en refusant le drapeau tricolore au profit du drapeau blanc. Ce "grand refus" a laissé de lui l’image d’un prince passéiste. Une image fausse, forgée par ses ennemis. Autrement dit par les "conservateurs", le "parti de l’ordre" incarné par une grande bourgeoisie et une fraction de l’aristocratie imprégnées des "valeurs" du capitalisme manchestérien. Thiers, le fusilleur de la Commune, fut l’un de leurs hérauts. Leur modèle : un régime oligarchique - monarchique ou républicain - tenant le peuple à distance par le suffrage censitaire. Voilà ce qu’ils mettaient derrière le drapeau tricolore. Voilà ce que refusait Henri V, promoteur, au contraire, du suffrage universel et d’une monarchie renouvelée, sociale, fédérative et décentralisée. Salué par Proudhon, le comte de Chambord s’était vu, en revanche, reprocher par Guizot ses "liens d’intimité avec les factions anarchiques". C’est ainsi que, le 20 novembre 1873, l’Assemblée, manoeuvrée par Albert de Broglie, prorogea de sept ans le mandat de Mac-Mahon à la tête de l’État plutôt que d’acclamer Henri V."

     

     

    30 aout,voltaire,rousseau,louis xi,bourse,lyon,la rochejacquelein

     

     

    1902 : Naissance de Fernand Braudel

     

    24 aout,simone weil,bombe h,fangataufa,saint barthelemy,henri iv,charles ix,louis xvi,henri v

    http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/fernand-braudel

     

    Fernand Braudel n'est pas seulement le grand historien qui a popularisé le concept du "temps long", de la "longue durée", celui qui a voulu étudier l'Histoire en la resituant dans ses multiples contextes : géographiques, économiques etc...

    Il est aussi celui qui a remis les idées à l'endroit en ce qui concerne les migrations. Celui qui a rappelé que - en ce qui concerne la France - ces migrations/invasions ne concernaient que quelques dizaines de milliers d’hommes, voire quelques milliers pour ce qui est des Normands,  alors que  la Gaule gallo-romaine était peuplée de 10 millions de Gaulois, soit 1/6 de l’empire romain, alors que la France compte 10 millions d’habitants vers le XIIème siècle, 20 millions sous Louis XIV et près de 30 millions au début de la Révolution.

    D’un poin24 aout,simone weil,bombe h,fangataufa,saint barthelemy,henri iv,charles ix,louis xvi,henri vt de vue génétique les apports des peuples germaniques, des Normands et des pillards Sarrazins et Maures au Moyen Age et Barbaresques, du XVème siècle à juillet 1830 et autres "migrants" et envahisseurs ont été démographiquement  infimes, au total, et sur 15 siècles, de l’ordre de 4 ou 5  % .

    Fernand Braudel, dans L’identité de la France, souligne - tout comme Pierre Chaunu... - que, jusqu’au XIXème siècle,  la population de la France était  à plus de 90 %  héritière des gènes des gallo-romains.

    "La France, terre d’immigration..." est une légende (une sorte de "roman historique de gauche et anti-français")  colportée dans la bobosphère des journaleux/show-bizeux/cultureux parisianistes, faux historiens mais vrais pseudo – intellectuels...

     

     

    30 aout,voltaire,rousseau,louis xi,bourse,lyon,la rochejacquelein

     

     

    1943 : Mort de Simone Weil

     

    "Le salut serait d'aller au lieu pur où les contraires sont un"...

    simone_weil.jpg
     
     
     
    Notre Éphéméride du 3 février, jour de la naissance de Simone Weil, rappelle le lien très fort qui a uni Simone Weil et Gustave Thibon, en qui Mauriac voyait "l'homme qui nous a révélé Simone Weil"...
     
    À la phrase de Simone Weil qui débute cette entrée répond, comme en écho, cette pensée de Thibon : "...l'har
  • Éphéméride du 1er septembre

    1715 : Mort de Louis XIV

     

     

     

     

     

    1250 : Ouverture du Collège de Robert de Sorbon, la future Sorbonne 

     

    1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinat

     

    Robert (né à Sorbon en 1201, mort à Paris en 1274), théologien, fut le chapelain de Saint Louis.

    1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinatIl fonda en 1257, pour les clercs et les étudiants en théologie le collège qui, aujourd'hui encore, porte son nom (rue Coupe Gueule, cela ne s'invente pas !).  

    La Sorbonne, dont il fut le premier proviseur, devait permettre aux écoliers pauvres d'avoir accès à l'enseignement.

    Centre d'études théologiques, c'était aussi un tribunal ecclésiastique et, à cet égard, la plus haute autorité religieuse du monde chrétien après le Pape.

    En 1808, les bâtiments de la Sorbonne furent donnés à l'Université. 

    1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinat

    Grand amphitéâtre de la Sorbonne (la fresque est de Puvis de Chavannes) 

    http://www.paris-pittoresque.com/monuments/21.htm 

     
     
    1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinat
     

    1557 : Mort de Jacques Cartier          

     JACQUES CARTIER MANOIR MUSEE LIMOELOU.jpg

    Manoir musée Jacques Cartier, Limoëlou :

     
      
     
     
     
     
     
     1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinat
     
     
     
    1637 : Naissance de Catinat
     
     
    Nicolas Catinat de La Fauconnerie, seigneur de Saint-Gratien, se destinait d’abord au barreau, qu’il quitta rapidement  pour devenir militaire. Formé par Turenne, il prit part aux principaux conflits impliquant la France sous le règne de Louis XIV : Guerre de Hollande, Guerre de la Ligue d'Augsbourg et Guerre de Succession d'Espagne, s’illustrant devant Lille, Maastricht, Philippsburg, ce qui lui valut d'être élevé à la dignité de Maréchal de France le 27 mars 1693.

    Excellent stratège, il s’empara de Nice et vainquit par deux fois le duc de Savoie, à Staffarde et à la Marsaille, le contraignant à la paix. Michel Mourre dit de lui qu’ "il montra dans la guerre une rare humanité".

    Ce que confirme Saint Simon – qui, pourtant, a souvent la dent dure… - lorsqu’il dit de l’attitude de Catinat qu’elle lui rappelle : "par sa simplicité, par sa fragilité, par le mépris du monde, par la paix de son âme et l’uniformité de sa conduite, le souvenir de ces grands hommes qui, après les triomphes les mieux mérités, retournaient tranquillement à leur charrue, toujours amoureux de leur patrie, et peu sensibles à l’ingratitude de Rome qu’ils avaient si bien servie..."

    22 fevrier,etienne marcel,louvre,bainville,affaire des poisons,la voisin,louis xiv,airbus a 320,charles vii,chopin,le brun,corot,spot

     

     

     1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinat
     
     
     
     
    1677 : Mort de René de Longueil, aux origines du château de Maisons...
     
     

    1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinat

    Marquis de Maisons (on l'appelait "le président de Maisons"), René de Longueil, magistrat, Président à mortier au Parlement de Paris, fut d'abord nommé, en 1645, Gouverneur des châteaux de Saint-Germain-en-Laye, de Versailles et d'Évreux. Puis, il devint Surintendant des finances le .
    Mais sa bonne fortune ne dura pas, et il fut révoqué par Louis XIV, lorsque celui-ci "prit le pouvoir". C'est lui, René de Longueil, qui fit construire par François Mansart le magnifique château de Maisons (aujourd'hui, Maisons-Laffitte).
    1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinat
     
    Parfait exemple de l'architecture française du XVIIème siècle, dont il est considéré comme le précurseur, le château est idéalement situé entre Paris et Versailles, où Louis XIII aimait aller chasser. Avec son corps central flanqué de deux ailes symétriques, il annonce, juste avant Vaux-le-Vicomte, l'art classique français, qui connaîtra son apogée à Versailles.
    Lors d'une fête donnée en l'honneur de Louis XIV (en avril 1651), Charles Perrault décrira le château comme "l'une des plus belles choses que nous ayons en France". Le roi y reviendra avec sa jeune épouse, Marie-Thérèse d'Autriche, en août 1662, et s'inspirera de plusieurs éléments de décoration pour son Palis de Versailles...
    Mal entretenu, victime d'un incendie, le château souffre lors de la Révolution mais le Maréchal Lannes l'achète, et donc le sauve, en 1804, avant qu'il ne soit revendu, près de vingt ans plus tard, par la banquier et Ministre des Finances Jacques Laffitte.
    En 1905, c'est l'État qui l'achète, et l'ouvre au public en 1912...
     
     
     
     
    1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinat
     
     
     
    1715 : Mort de Louis XIV  
     

    Après soixante-douze ans de règne et à quatre jours de son soixante-dix-septième anniversaire, Louis XIV meurt au château de Versailles. Son corps sera exposé pendant neuf jours, puis transporté solennellement à la Basilique Saint-Denis.

    Louis XV, son arrière petit-fils, n'est âgé que de cinq ans...

    normal_louis-XIV.jpg

             

     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV :

     

    "...Le long règne de Louis XIV - plus d'un demi-siècle -, qui ne commence vraiment qu'à la mort de Mazarin, a un trait principal dominant : une tranquillité complète à l'intérieur. Désormais, et jusqu'à 1789, c'est-à-dire pendant cent trente années, quatre générations humaines, c'en sera fini de ces troubles, de ces séditions, de ces guerres civiles dont le retour incessant désole jusque-là notre histoire.

    Ce calme prolongé joint à l'absence des invasions, rend compte du haut degré de civilisation et de richesse, auquel la France parvint. L'ordre au-dedans, la sécurité au-dehors - ce sont les conditions idéales de la prospérité. La France en a remercié celui qu'elle appela le grand roi par une sorte d'adoration qui a duré longtemps après lui.

    Voltaire, avec son Siècle de Louis XIV, est dans le même état d'esprit que les contemporains des années qui suivirent 1660. Il souligne, comme le fait qui l'a le plus frappé et qui est aussi le plus frappant : "Tout fut tranquille sous son règne." Le soleil de Louis XIV illuminera le règne de Louis XV. Et ce n'est que plus tard encore, après quinze ans du règne de Louis XVI, que le charme sera rompu, que nous entrerons dans un nouveau cycle de révolutions. 

    Avec Louis XIV, le roi règne et gouverne. La monarchie est autoritaire. C'est ce que souhaitent les Français. Puisqu'ils ne veulent ni des Ligues, ni des Frondes, ni du "ministériat", le gouvernement personnel du roi est l'unique solution. Dès que l'idée du jeune souverain fut comprise, elle fut populaire, elle fut acclamée. De là ce concert de louanges que la littérature nous a transmis, cet enthousiasme, qui étonne quelquefois, chez les esprits les plus libres et les plus fiers, et qu'on prend à tort pour de la flatterie. La France, comme sous Henri IV, s'épanouit de bonheur dans cette réaction. Sous toutes les formes, dans tous les domaines, elle aima, elle exalta l'ordre et ce qui assure l'ordre : l'autorité. Du comédien Molière à l'évêque Bossuet, il n'y eut qu'une voix. C'est ainsi que, dans cette seconde partie du dix-septième siècle, la monarchie eut un prestige qu'elle n'avait jamais atteint.

     

    SOLEIL DE LOUIS XIV.jpg

     

    L'originalité de Louis XIV est d'avoir raisonné son cas et compris comme pas un les circonstances dans lesquelles son règne s'était ouvert et qui lui donnaient en France un crédit illimité. Il l'a dit, dans ses Mémoires pour l'instruction du Dauphin, en homme qui avait vu beaucoup de choses, la Fronde, les révolutions d'Angleterre et de Hollande : il y a des périodes où des "accidents extraordinaires" font sentir aux peuples l'utilité du commandement. "Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu'elle possède : l'homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander jusqu'à ce que son besoin propre le lui fasse sentir. Mais ce besoin même, aussitôt qu'il a un remède constant et réglé, la coutume le lui rend insensible."

    Ainsi Louis XIV avait prévu que le mouvement qui rendait la monarchie plus puissante qu'elle n'avait jamais été ne serait pas éternel, que des temps reviendraient où le besoin de liberté serait le plus fort. Désirée en 1661 pour sa bienfaisance, l'autorité apparaîtrait comme une tyrannie en 1789 : déjà, sur la fin de son règne, Louis XIV a pu s'apercevoir que la France se lassait de ce qu'elle avait appelé et salué avec enthousiasme et reconnaissance. Il avait prévu cette fatigue, annoncé ce retour du pendule, et, par là, il a été meilleur connaisseur des hommes que ceux qui prétendent qu'il a donné à la monarchie le germe de la mort en concentrant le pouvoir..." 

     

  • Éphéméride du 12 septembre

    1940 : Découverte de la grotte de Lascaux

     

     

     

     

     

    1213 : Bataille de Muret 

     

    12 septembre,bouvines,bataille de la marne,francois premier,joliot curie,rameau,leonard de vinci,chambord,muret,grottes de lascauxCette bataille est une étape essentielle dans la formation de la France. 

     

    Ce jour-là, les Français du nord et du sud se livrent bataille à Muret, au sud de Toulouse. Le roi Pierre II d'Aragon s'est rangé aux côtés des méridionaux. Il vient de remporter un triomphe contre les musulmans  en Andalousie - à Las Navas de Tolosa - l’année précédente (1212), sauvant ainsi l'Europe et la Chrétienté de l'invasion des Almohades du Maroc et de Mauritanie, ceux-ci formant la seconde vague de l'invasion musulmane, après la première, qui était entrée en Espagne, par Gibraltar, en 711. Les représentants les plus célèbres de cette première vague d'invasion furent les Almoravides, au XIème siècle, contre lesquels lutta le non moins célèbre Cid Campeador...

    Pierre d'Aragon songe peut-être aussi à prendre une sorte de revanche historique, et à revenir sur un événement qui s'était passé sept siècles auparavant : la bataille de Vouillé, en 507 (voir l'Éphéméride du 25 mars), victoire par laquelle Clovis avait définitivement chassé les Wisigoth de la Gaule, donnant ainsi à ce qui allait devenir la France sa frontière naturelle des Pyrénées : une seconde grande victoire, dans le sud de la France cette fois, lui vaudrait de jouer un rôle d'arbitre au nord des Pyrénées aussi bien que dans la péninsule ibérique, et d'y ré-introduire une influence politique qui en avait été chassée depuis des siècles.

    Mais son imprudence et ses erreurs tactiques font que - à l'inverse de ce qu'il espérait... - la bataille tourne au désastre pour lui et son allié, Raymond VI. Leur armée est anéantie, Pierre II est tué, Raymond VI se réfugie en Angleterre (ci-dessus, enluminure des Grandes Chroniques de France, XIVème siècle). 

    L'année suivante a lieu à Bouvines, dans le nord de la France, cette fois, une autre bataille décisive pour le destin de la France. Elle se solde par la victoire du roi Philippe II Auguste, qui s'affirme comme le principal souverain d'Europe (voir l'Éphéméride du 27 juillet).

    Rassuré sur la solidité de son trône, le roi de France tourne ses yeux vers le drame qui se joue dans le Midi. Il obtient le concours du pape Innocent III, lequel se résigne à déchoir le comte de Toulouse Raymond VI de ses titres par le décret du 14 décembre 1215.

    12 septembre,bouvines,bataille de la marne,francois premier,joliot curie,rameau,leonard de vinci,chambord,muret,grottes de lascaux

      De gueules à la croix cléchée, vidée et pommetée de douze pièces d'or
     
     

    Philippe II Auguste assure ses arrières en obtenant l'hommage-lige de Simon de Montfort pour toutes les terres qu'il a conquises dans le Midi, à l'exception du marquisat de Provence (cette ancienne possession des comtes de Toulouse fait alors partie du Saint Empire romain germanique, et ne dépend pas des rois capétiens).

    Dans ce contexte, on voit bien alors que, dans ce que l'on appelle La Croisade des Albigeois, la guerre est très vite devenue - bien plus que simplement religieuse, comme l'imaginent certains - un moment fort et une étape importante dans la réalisation de l'unité nationale....

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils :

    "...Qu'était l'hérésie albigeoise ? Un mouvement politique. On y reconnaît ce qui apparaîtra dans le protestantisme : une manifestation de l'esprit révolutionnaire. Il y a toujours eu, en France, des éléments d'anarchie. D'époque en époque, nous retrouverons de ces violentes poussées de révolution, suivies, tôt ou tard, d'une réaction aussi vive. Et toujours révolution et réaction ont pris la forme d'une guerre religieuse, d'une lutte d'idées.

    Comme les protestants, les Albigeois prétendaient purifier le christianisme. Ils s'insurgeaient contre la hiérarchie ecclésiastique et contre la société. Si l'on en croit les contemporains, leur hérésie venait des Bogomiles bulgares qui furent comme les bolcheviks du Moyen Âge. Ce n'est pas impossible, car les idées circulaient alors aussi vite que de nos jours. Il est à remarquer, en outre, que le Languedoc, les Cévennes, âpres régions où le protestantisme trouvera plus tard ses pasteurs du désert, furent le foyer de la secte albigeoise.

    Elle se développa, avec la tolérance de la féodalité locale, jusqu'au jour où la croisade fut prêchée à travers la France, au nom de l'ordre autant qu'au nom de la foi. Dès le moment où Simon de Montfort et ses croisés se mirent en marche, l'affaire changea d'aspect. Elle devint la lutte du Nord contre la féodalité du Midi et la dynastie toulousaine. L'adversaire était le comte de Toulouse au moins autant que l'hérésie. Le Nord triompha. Mais, avec un sens politique profond, Philippe Auguste refusa d'intervenir en personne et d'assumer l'odieux de la répression. Il n'avait que peu de goût pour les croisades et celle-là, s'il y eût pris part, eût gâté les chances de la monarchie dans la France méridionale. La féodalité du Sud ne se releva pas de cette lutte. Du moins les rancunes qui en restèrent n'atteignirent pas le Capétien. Elles ne compromirent pas son œuvre d'unité..."

    france albigeois.png
     
     
     
     
     

         10 septembre,ronsard,michelin,micheline,clement marot,pleiade,martinique,du bellay,salon,l'emperi       

     

     

    1494 : Naissance du futur François 1er

     

    Né à Cognac, le duc d'Angoulême fut le type accompli du gentilhomme de la Renaissance. Il favorisa les Lettres et les Arts, se fit le patron des Humanistes et fonda la Collège de France (1530); il attira Benvenutto Cellini, le Primatice, Léonard de Vinci et bien d'aiutres artistes italiens; il fit construire Chambord (voir l'Éphéméride du 29 septembre) et re-construire Saint Germain en Laye.

    Il fit du français - au détriment du latin - la langue obligatoire de tout acte officiel. Il est le créateur du Dépôt légal, et fut également aux origines de l'Imprimerie nationale (voir l'Éphéméride du 28 décembre)...

    Lorsqu'il décida, après sa captivité en Espagne, que le roi, dorénavant, résiderait d'une façon permanente à Paris, c'est lui qui appela Pierre Lescot pour reconstruire et transformer le Louvre de Philippe Auguste et Charles V en résidence royale moderne (voir l'Éphémeride du 10 septembre)...

    12 septembre,bouvines,bataille de la marne,francois premier,joliot curie,rameau,leonard de vinci,chambord,muret,grottes de lascaux

     

    C'est lui qui signa avec la Suisse "la paix perpétuelle" (voir l'Éphéméride du 29 novembre) et des "Suisses" (leur drapeau, ci dessus) restèrent au service du Roi de France jusqu'au tragique et monstrueux 10 Août 1792 : cette "paix perpétuelle" entre deux  nations qui venaient de s'affronter durement est un cas unique dans les annales de l'Humanité : notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France (472 photos) consacre l'intégralité de sa partie 3 (86 photos) aux Régiments suisses : "Au début furent les Cent Suisses"...

    2qs7p107.jpg
    François premier, par Jean Clouet, Musée du Louvre...
     
    Si le règne commença en fanfare, avec le triomphe de Marignan, les difficultés n'ont pourtant pas été épargnées au "grand roi François" : l'une des plus dangereuses étant la trahison du connétable de Bourbon (voir l'Éphéméride du 18 juillet), celui-là même qui, s'alliant à Henri VIII d'Angleterre et Charles-Quint vainquit le roi à Pavie, entraînant sa captivité à Madrid...
     
     
     
     
     
     

     10 septembre,ronsard,michelin,micheline,clement marot,pleiade,martinique,du bellay,salon,l'emperi

     

     

     

    1621 : Aux origines de la Frangipane

     

    On sait peu de choses - du moins dans le grand public... - sur le marquis Pompeo Frangipani, maréchal de France sous Louis XIII, et grand ami de Bassompiere, lui-même grand homme de guerre au service du roi.

    Membre d'une célèbre famille italienne, venu en France comme les Vinci, Médicis et tant d'autres, Pompeo Frangipani se mit au service, militaire, du roi de France, et, pour pallier les incommodités dues aux odeurs de la guerre et de la vie dans les camps, il inventa un parfum à base d'amandes avec lequel il parfumait ses gants et ses chausses.

    Son pâtissier eut l'idée de s'en servir à son tour, mais pour un tout autre usage : la Frangipane était née...

    On lira, en cliquant sur le lien ci-après, le récit que fait Bassompiere de l'arrivée de son ami, Pompéo, le dimanche 12 septembre 1621, aux armées du roi :

    COLLECTION DES MEMOIRES RELATIFS A L'HISTOIRE DE  FRANCE

    12 septembre,bouvines,bataille de la marne,francois premier,joliot curie,rameau,leonard de vinci,chambord,muret,grottes de lascaux

     Merci, Pompeo !

     

     

     10 septembre,ronsard,michelin,micheline,clement marot,pleiade,martinique,du bellay,salon,l'emperi

     

     

     

    1764 : Mort de Jean-Philippe Rameau

     

  • Éphéméride du 4 février

    1944 : Création de l'Antigone, d'Anouilh

     

     

     

     

     

    1575 : Naissance de Pierre de Berulle 

     

    4 fevrier,antigone,jean anouilh,maurras,grèce,mythologie,cadmos,oedipe,résistance,collaboration,créon,pétain,thèbes,berulleCardinal, ministre, diplomate, c'est lui qui fonda, le 11 novembre 1611, l'Oratoire de France, dans le but de restaurer la sainteté du sacerdoce. Il s'agissait, dans son esprit, de créer "une société de prêtres, sans obligation de voeux, où l'on tendra de toutes ses forces à la perfection sacerdotale, pour en exercer toutes les fonctions et pour former à la piété ceux qui y aspirent".

    Parmi les oratoriens "célèbres", on relèvera cependant Louis-Antoine de Saint-Just, Billaud-Varenne (le théoricien de la Terreur), Pétion (Girondin régicide), Joseph Le Bon (le guillotineur d'Arras, prêtre défroqué), et Joseph Fouché le "noyeur-canonneur" de Lyon (qui, lui, ne fut pas prêtre).

    Balayée par la Révolution, que certains de ses membres ont si bien servi, la Congrégation fut refondée en 1852, mais dut quitter la France après la séparation de l'Église et de l'État, jusqu'en 1920, où elle put de nouveau y exercer ses activités (ci dessus : Pierre de Bérulle, par Philippe de Champaigne). 

    http://www.oratoire.org/ 

     

    4 fevrier,antigone,jean anouilh,maurras,grèce,mythologie,cadmos,oedipe,résistance,collaboration,créon,pétain,thèbes,berulle

     

    1644 : Aux origines du Royal Bretagne...

     

    4 fevrier,antigone,jean anouilh,maurras,grèce,mythologie,cadmos,oedipe,résistance,collaboration,créon,pétain,thèbes,berulle

    Dans notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France, voir la photo Le Régiment de Bretagne et les deux suivantes (son second drapeau, à partir de 1740, et son drapeau colonel)... 

     

     

     

    4 fevrier,antigone,jean anouilh,maurras,grèce,mythologie,cadmos,oedipe,résistance,collaboration,créon,pétain,thèbes,berulle

     

     

     

     

     

    1881 : Naissance de Cavaillé-Coll 

     

    4 fevrier,antigone,jean anouilh,maurras,grèce,mythologie,cadmos,oedipe,résistance,collaboration,créon,pétain,thèbes,berulle

    http://www.cavaille-coll.fr/

     

     

    Sur l'un de ses chefs d'oeuvre : l'orgue de Saint Sernin, à Toulouse (ci dessous) :

     

    http://www.basilique-saint-sernin.fr/site/grandes-orgues/saint-sernin/orgue.htm

     

    4 fevrier,antigone,jean anouilh,maurras,grèce,mythologie,cadmos,oedipe,résistance,collaboration,créon,pétain,thèbes,berulle

     

     

     

    4 fevrier,antigone,jean anouilh,maurras,grèce,mythologie,cadmos,oedipe,résistance,collaboration,créon,pétain,thèbes,berulle

     

     

     

     

     

    1944 : Première d'Antigone, de Jean Anouilh

     

    Le 4 février 1944 était créée, à Paris, au Théâtre de l'Atelier, l’Antigone de Jean Anouilh.

    Tous les professeurs de français (ou presque) vous le diront : Antigone incarne l’esprit de résistance et Créon l’esprit de compromission et de collaboration.

    Si vous avez un doute, consultez Wikipédia : "Le personnage d’Antigone est l’allégorie de la Résistance s’opposant aux lois édictées par Créon/Pétain et qu’elle juge iniques. Anouilh s’inspire du geste de Paul Collette, un résistant français, qui avait tiré sur Pierre Laval chef du gouvernement de Vichy, le 27 août 1941."

    Point de vue un peu trop caricatural pour être satisfaisant...

    antigone.JPG

     

    Certes, dans la France occupée, l’insoumission de la jeune fille qui dit non à la raison d’État de Créon devait rencontrer quelque écho. Mais, ne l’oublions pas, dès la première représentation, on a reproché à Anouilh de défendre l’ordre établi en faisant la part belle à un Créon finalement très humain. C’est peut-être Pierre Vidal-Naquet (préface aux Tragédies de Sophocle, 1973) qui, en rapprochant Créon et Laval, a donné du poids à l’interprétation "résistantialiste".

     

    Même admiration du personnage d’Antigone chez les "traditionalistes", lesquels, à l’instar de Maurras, vénèrent dans la jeune héroïne la "Vierge-Mère de l’Ordre", en somme une Antigone qui incarnerait la légitimité contre un Créon représentant de la légalité. Conception forcément manichéenne qui a cependant le mérite de situer le débat à un niveau un peu plus élevé. Mais c’est à l’Antigone antique, celle de Sophocle, chez qui le conflit entre la loi humaine (Créon) et la loi divine (Antigone) est le fondement de la tragédie, que se réfère Maurras et non à son avatar contemporain dénué de toute véritable dimension religieuse.

     

    En fait, Anouilh est foncièrement pessimiste et, manifestement, il ne choisit pas entre la lucidité, l’absence d’illusions et le sens des responsabilités de Créon et la jeune fille qui trouve en elle-même, et en elle-même seulement, les motifs de son héroïsme.

     

    Il laisse donc la porte ouverte. Les uns pourront, aujourd’hui comme en 1944, persévérer dans l’image reçue, confortable et politiquement correcte des deux personnages. D’autres éprouveront de l’agacement pour l’entêtement capricieux d’Antigone (icône de tous ces adolescents prétendument "rebelles" qui, comme elle, ont une exigence de bonheur immédiat et que caressent dans le sens du poil des "maîtres" un tantinet démagogues) et de la sympathie pour l’engagement véritablement civique de Créon (cible facile des imbéciles aux mains propres mais qui, comme dirait l’autre, n’ont pas de mains…)

     

    anouilh.JPG

     Anouilh est aussi l'auteur de "Fables" du plus grand intérêt : dans notre Éphéméride du 15 janvier, à propos de la parution de Les Dieux ont soif, nous reprenons la morale de sa Fable "Le loup et la vipère" :

    "Petits garçons heureux,

    Hitler ou Robespierre, 

    Combien de pauvres hères

    Qui seraient morts chez eux"

                

    Le mythe d’Antigone

    Directement lié au mythe d’Œdipe (dont Antigone est la fille) le mythe d’Antigone est l’un des plus importants de la mythologie grecque, et fonde une bonne part des bases mêmes de la sagesse et de la philosophie antique.

    Il n’est donc pas inutile de revenir aux sources de notre héritage culturel, et avant même que d’évoquer l’immensité des ouvertures et des réflexions que nous propose le mythe, qui touchent à l’essentiel, de retrouver et raconter d’abord l’histoire.

    Nous en donnerons deux versions. La première, assez courte, est proposée par Mario Meunier dans son très beau La légende dorée des Dieux et des Héros (Albin Michel, 400 pages); la seconde, beaucoup plus développée, est tirée de Mythes et légendes de la Grèce antique (contés par Eduard Petiska, illustrés par Zdenek Sklenar, Gründ, Paris, 188 pages) :

    I : Cadmos et Œdipe (Mario Meunier) : Cadmos et Oedipe , Mario Meunier.pdf

    II : Œdipe et Antigone (Eduard Petiska) : Oedipe et Antigone (Eduard Petiska).pdf

     

     

     4 fevrier,antigone,jean anouilh,maurras,grèce,mythologie,cadmos,oedipe,résistance,collaboration,créon,pétain,thèbes,berulle

     

     

    1941 : Date probable de la Lettre à André Breton, de Saint Exupéry...

     

    Ou : quand un vrai patriote éreinte le pseudo-pacifiste d'avant-guerre, qui, avec les siens, dans la gauche antimilitariste et pacifiste, a tout fait pour désarmer ou non-armer la France, préparant ainsi la victoire d'Hitler, et toutes les catastrophes qui en ont découlé, dont ils portent une grande part de la responsabilité...

     

    André Breton n'était pas chrétien, ce qui était son droit le plus strict : mais, lui répond Saint Ex, dans la défaite, alors que Breton est devenu, soudainement, un enragé signataire de manifestes enflammés, "...l'homme a besoin, non de haine, mais de ferveur..."

    4 fevrier,antigone,jean anouilh,maurras,grèce,mythologie,cadmos,oedipe,résistance,collaboration,créon,pétain,thèbes,berulleEt, à Breton qui parle, maintenant, de guerre, de combat, de résistance, Saint Ex objecte : "...Vous avez usé votre vie à démanteler tout ce dont l'homme pouvait se réclamer pour accepter la mort. Non seulement vous avez lutté contre les armements, l'union, l'esprit de sacrifice, mais vous avez lutté contre la liberté de penser autrement que vous, la fraternité qui domine les opinions particulières, la morale usuelle, l'idée religieuse, l'idée de Patrie, l'idée de Famille, de maison et plus généralement toute idée fondant un Être, quel qu'il soit, dont l'homme puisse se réclamer. Vous êtes partisan fanatique de la destruction de tous ces ensembles. Vous êtes sans doute anti-naziste, mais au titre même où vous êtes anti-chrétien. Et vous êtes moins attaché à lutter contre le nazisme que vous en vous êtes acharné à ruiner les faibles remparts qui s'opposaient encore à lui..." (extrait de la lettre dont vous pouvez consulter l'intégralité en cliquant sur la photo ci dessus).  

    C'est de tout cela que Saint Ex accuse Breton, et contre tout cela que s'exerce cette "sainte colère" contre tous ceux qui ont passé leur temps à désarmer la France, à coup de "repentance" et d'expiation imposée, de "haine de soi", de haine de son Histoire, de ses Traditions, de ses Racines; et aussi à coup d' "excommunications et exclusives" à l'égard des mal-pensants...

     

     Texte intégral :

     http://kiosquenet.free.fr/TEXTES/Antoine-de-Saint-Exupery-Lettre-a-Andre-Breton.html

     

     

    4 fevrier,antigone,jean anouilh,maurras,grèce,mythologie,cadmos,oedipe,résistance,collaboration,créon,pétain,th
</section>
<section class=

  • Éphéméride du 14 novembre

    1840 : Naissance de Claude Monet (ici, le Pont japonais, chez lui, à Giverny)

     

     

     

    1442 : Mort de Yolande d’Aragon 

     

    Yolande d'Aragon est la belle-mère du jeune Dauphin Charles, futur Charles VII.

    Marié à Louis d'Anjou, elle protège le Dauphin en le gardant dans ses châteaux de la vallée de la Loire, et lui donne sa fille pour épouse.

    Elle a consacré toutes ses forces au salut de la France, qu'elle n'a cessé de confondre avec celui de sa maison, manoeuvrant pour rompre l'alliance de la Bretagne avec l'Angleterre et apportant tout son soutien à Jeanne d'Arc. 

    14 novembre,bichat,institut pasteur,sida,montagnier,barré sinoussi,proust,roland garros,dutrochet,vauquelin,taine,murray kendall,louis xi,bouilléIl n'existe aucun portrait d'elle, et on ne la voit représentée que sur un vitrail de la cathédrale Saint Julien du Mans (ci-dessus)

     

    http://tetrapak.chez-alice.fr/T18.html 

     

    15 novembre,galerie des glaces,versailles,louis xiv,le brun,colbert,lucas de nehou,saint gobain

     

    1522 : Mort d'Anne de Beaujeu

     

    Régente de France, elle fut l'une de ces six femmes (dont quatre d'origine étrangère) à qui notre Royauté a confié la totalité du pouvoir :


    • Blanche de Castille (deux fois régente pour Saint Louis);
    • Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
    • Louise de Savoie (pour François 1er);
    • Catherine de Médicis (pour Charles IX);
    • Marie de Médicis (pour Louis XIII);
    • Anne d'Autriche (pour Louis XIV)...

     

    annedebeaujeu.jpg

     

    Sa Régence fut heureuse, et Jacques Bainville lui rend l'hommage qu'elle mérite dans son Histoire de France, chapitre VIII, Louis XI, l'unité sauvée, l'ordre rétabli, la France reprend sa marche en avant :  

    "...En 1483, son fils Charles VIII n’avait que treize ans. Une minorité recommençait mais dans des conditions aussi bonnes que possible. L’opposition des princes avait cessé d’être redoutable : une femme en vint à bout. Louis XI avait désigné pour la régence sa fille Anne de Beaujeu, confidente de sa politique et de ses pensées. Régence aussi heureuse et aussi habile que celle de Blanche de Castille. Aux grands qui s’étaient encore soulevés, le duc d’Orléans à leur tête, Anne sacrifia les hommes les plus impopulaires de l’entourage de son père, mais elle préserva son œuvre.

    Les grands, pour porter un coup à la monarchie, réclamaient les États généraux. La régente les convoqua plus largement qu’ils ne l’avaient jamais été, non seulement toutes les provinces, mais toutes les classes, les paysans même, une vraie représentation nationale qui vint, munie de "cahiers", comme elle viendra en 1789. On entendit tout, dans cette assemblée, des demandes de réformes administratives, qui d’ailleurs ne furent pas perdues, et des théories politiques, jusqu’à celle de la souveraineté du peuple que développa Philippe Pot.

    Comme l’avait calculé la régente, l’espoir des princes fut trompé. Les États de 1484, réunis par prudence à Tours et non à Paris, ne trouvèrent pas leur Étienne Marcel. Alors les féodaux déçus prirent les armes. D’avance leur cause était perdue et l’opinion publique jugera bien en appelant leur soulèvement "la guerre folle". Elle eut ce résultat que le seul des princes qui restât puissant, le duc de Bretagne, fut vaincu. 

    14 novembre,bichat,institut pasteur,sida,montagnier,barré sinoussi,proust,roland garros,dutrochet,vauquelin,taine,murray kendall,louis xi,bouillé

           

    À ce moment, la régente eut à prendre une décision délicate. Dans un sens comme dans l’autre, il y avait à perdre et à gagner. Le moyen de réunir à la couronne les Bretons toujours ombrageux et jaloux de leur indépendance, c’était de marier Charles VIII avec l’héritière de Bretagne, la jeune duchesse Anne. Mais Louis XI, au traité d’Arras, avait convenu que le dauphin épouserait Marguerite d’Autriche, fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne. À quoi valait-il mieux renoncer ? À la Bretagne ou bien à la Franche-Comté et à l’Artois, dot de la princesse Marguerite ?

    Il semble que Maximilien lui-même ait dicté le choix de la cour de France. On apprit que le veuf ambitieux avait épousé la duchesse Anne en secret et par procuration. Maximilien maître de la Bretagne, c’était l’ennemi installé en France. Le mariage fut déclaré nul avec l’appui du pape et ce fut Charles VIII qui épousa. La Bretagne deviendrait française. Enfin cette porte, trop longtemps ouverte à l’étranger, se fermait..."

     

    L'habile - et longue !... - politique matrimoniale qui permit la réunion de la Bretagne à la France s'étendit sur une bonne cinquantaine d'années et concerna trois rois de France : Charles VIII et Louis XII (voir l'Éphéméride du 7 janvier), maris successifs d'Anne de Bretagne, puis François premier, époux de sa fille, Claude de France (voir l'Éphéméride du 18 mai)...

    La Bretagne deviendra définitivement française le 13 août 1532 (voir l'Éphéméride du 13 août).

     

    14 novembre,bichat,institut pasteur,sida,montagnier,barré sinoussi,proust,roland garros,dutrochet,vauquelin,taine,murray kendall,louis xi

     

     http://www.universalis.fr/encyclopedie/anne-de-france/

     

     

    15 novembre,galerie des glaces,versailles,louis xiv,le brun,colbert,lucas de nehou,saint gobain

     

     

    1685 : Louis XIV refuse sa statue équestre réalisée par Le Bernin

              

    Ou : comment la primitive statue équestre de Louis XIV en Hercule - réalisée par Le Bernin - est devenue - retravaillée par Girardon - celle du héros romain Marcus Curtius se jetant dans les flammes...

    Le Bernin, appelé par le roi pour achever le Louvre en 1665, avait finalement vu son projet rejeté (voir l'Éphéméride du 11 octobre), le roi lui commandant à la place un buste de sa personne, qui se révéla être un véritable chef-d'oeuvre (voir l'Éphéméride du 2 juin).

    Admiré par Louis XIV, et sur la lancée de ce succès, Le Bernin proposa alors un autre monument à la gloire du roi, et reçut commande d'une statue équestre, sur le modèle de celle de Constantin, au Vatican : la statue devait être placée entre le Louvre et les Tuileries.

    L’œuvre fut réalisée par les pensionnaires de l’Académie de France à Rome, sous la direction du Bernin, qui modela lui-même le modèle réduit de la sculpture : dans le style baroque, elle représentait Louis XIV en nouvel Hercule, sur un cheval cabré, avec cette inscription per ardua. 

    14 novembre,bichat,institut pasteur,sida,montagnier,barré sinoussi,proust,roland garros,dutrochet,vauquelin,taine,murray kendall,louis xi,bouillé 

    Mais la statue n'arriva à Paris que vingt ans plus tard, en 1685 : entre-temps, les goûts du souverain avaient évolués, et la statue ne correspondait plus du tout à ce qu'il attendait. Dangeau raconte ce qui se passa lorsque le roi la découvrit, le 14 novembre, dans l'Orangerie :

    "Mercredi 14 novembre 1685... le roi se promena dans l'orangerie qu'il trouva d'une magnificence admirable, il vit la statue équestre du chevalier Bernin qu'on y a placée et trouva que l'homme et le cheval étaient si mal faits qu'il résolut non seulement de l'ôter de là, mais même de la faire briser".

    L'oeuvre fut finalement épargnée, mais Louvois demanda à Girardon de transformer la statue. Girardon ajouta un casque au cavalier, et sculpta des flammes à la place du rocher initial. La statue de Louis XIV "retravaillée", celle que nous voyons donc aujourd’hui, représentera non plus Hercule mais le héros romain Marcus Curtius se précipitant dans l'abîme...

    On possède maintenant trois exemplaires de cette nouvelle statue, à l'histoire compliquée et mouvementée : l'originale (dans l'Orangerie du Château de Versailles), une copie, placée à l'extrémité sud de la Pièce d'eau des Suisses, et une deuxième copie - en plomb - demandée par Ieoh Ming Pei pour être placée à côté de "sa" pyramide, dans la cour du Louvre...

    14 novembre,bichat,institut pasteur,sida,montagnier,barré sinoussi,proust,roland garros,dutrochet,vauquelin,taine,murray kendall,louis xi,bouilléMoulage en plomb effectué en 1988 du marbre du Bernin, modifié en statue de Marcus Curtius par Girardon, en 1687, sur l'ordre du roi. Palais du Louvre, Cour Napoléon

     

     

    15 novembre,galerie des glaces,versailles,louis xiv,le brun,colbert,lucas de nehou,saint gobain

     

     

    1771 : Naissance de Marie François Xavier Bichat

     

    Biologiste, rénovateur de l'anatomie pathologique, Bichat étudie, à travers l'autopsie et l'expérimentation physiologique, le rôle des tissus comme unités anatomiques fondamentales pour l'explication des propriétés physiologiques et des modifications pathologiques de l'organisme.

    Il est l'auteur de l'aphorisme célèbre : "La vie est la somme totale des fonctions qui résistent à la mort" (dans son ouvrage Recherches physiologiques sur la vie et la mort, écrit en 1800. ).

    Il est le Père de l'histologie moderne. Corvisart lui rendra ce bel hommage, à sa mort, dans une lettre à Napoléon 1er :

     

    "Personne en si peu de temps n'a fait autant de choses et si bien".

     

     
     
     
     

    15 novembre,galerie des glaces,versailles,louis xiv,le brun,colbert,lucas de nehou,saint gobain

     

     

     

    1776 : Naissance d'Henri Dutrochet

  • Éphéméride du 23 décembre

    Arras, aujourd'hui 

     

     

    1482 : La Bourgogne et la Picardie deviennent françaises 

     

    Par le Traité d'Arras, Louis XI et Maximilien de Habsbourg se partagent l'État bourguignon, à la mort de Marie de Bourgogne.

    C'est la fin sans gloire de cette orgueilleuse Maison, qui a plus d'une fois semblé être sur le point de l'emporter face aux rois de France...

    Une autre entité que la nation française aurait pu, en effet, se créer autour des Grands Ducs d'Occident. Malheureusement pour eux, ceux-ci sont tombés (à tous les sens du terme !) sur... Louis XI !  

    5816449.jpg
    Ci-dessus, le document du Traité d'Arras 
     
     

    Et, dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Acquisitions de Louis XI"

    Voir aussi, sur les causes profondes de cette guerre entre la France de Louis XI et la Maison de Bourgogne, l'Éphéméride du 24 juin et l'Éphéméride du 3 octobre...

     

    20 décembre,louisiane,napoleon,louis xiv,cavelier de la salle,mississippi

     

    1588 : Assassinat du duc de Guise  

     

    Henri III (ci dessous) fait mettre un terme à l’ascension du duc de Guise en chargeant des membres de sa garde personnelle, "les quarante-cinq", de l’abattre.

    Depuis le début des États généraux de Blois, le catholique "Henri le balafré" ne cache pas ses ambitions de prétendant au trône. À la tête de la Sainte Ligue, en pleine guerre de religion, le duc de Guise a profité des difficultés du roi pour se faire nommer Lieutenant général. Il compte bien prendre la place d’héritier du trône puisque Henri III (ci dessous) n’a pas d’enfant.

     

    Henri_III.jpg

             

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre IX, Les guerres civiles et religieuses remettent la France au bord de la ruine :

     

    "...La royauté humiliée, obligée de subir les exigences de la "Sainte-Union"; l'anarchie partout; la République, que les protestants n'avaient pu faire, à moitié réalisée par les catholiques : en 1588 les États généraux de Blois, triomphe de la Ligue, donnèrent ce spectacle. Des députés ligueurs demandèrent que la France se gouvernât comme l'Angleterre et la Pologne. Par une démagogie facile, les impôts furent à peu près supprimés. Plus tard, la Ligue abolira même les loyers et les rentes.

    Le roi n'était plus le maître en France. La Ligue gouvernait à sa place, lui laissait à peine de quoi vivre dignement. Chassé de Paris, bafoué par les États généraux, il n'était pas plus en sûreté à Blois qu'au Louvre. On se battait jusque dans son antichambre. D'un moment à l'autre, le duc de Guise pouvait s'emparer de lui, le forcer à abdiquer, l'enfermer dans un cloître comme un obscur Mérovingien. Rien n'avait réussi à Henri III, ni l'habileté, ni les concessions, ni la tentative de coup de force dans sa capitale.

    Restait une suprême ressource : frapper à la tête, supprimer les Guise. Légalement ? Impossible d'y penser. Pour condamner les princes lorrains, le roi n'eût trouvé ni un Parlement ni un tribunal. Alors l'idée qui, à la Saint-Barthélemy, avait déjà été suggérée à Charles IX, s'imposa à l'esprit d'Henri III. Pour sauver la monarchie et l'État il n'y avait plus que l'assassinat politique. Henri III s'y résolut et Guise, averti, ne le crut même pas capable de cette audace, tant il se sentait puissant. Son fameux : "Il n'oserait" était l'expression de son dédain, le mot d'un homme sûr de lui.

    Il logeait au château même, entouré de ses gens, et le roi était presque relégué dans "son vieux cabinet". Il fallut, pour ce drame, autant d'assurance chez Guise que d'audace chez Henri III qui ne pouvait compter que sur les quelques gentilshommes gascons qui tuèrent le duc à coups de poignard et d'épée au moment où il entrait dans la chambre du conseil (23 décembre 1588). Son frère le cardinal fut tué le lendemain, les autres membres de la famille de Lorraine et les principaux ligueurs arrêtés..."

     

    Dans notre album Le dernier livre de Jacques Bainville..., voir la photo "L'assassinat du Duc de Guise" et les trois suivantes sur "Le dévouement de Henri III" 

     

    Assassinat_Duc_de_Guise.jpg
    "Mon Dieu qu'il est grand ! - aurait murmuré le roi devant le cadavre du duc - Il paraît même plus grand mort que vivant..."
     
     
     
    23 décembre,bourgogne,picardie,louis xi,traité d'arras,henri iii,guise,champollionBien sûr, par cet acte inattendu, et Paris étant aux mains des exaltés fanatiques de la Ligue, Henri III se fermait irrémédiablement les portes de sa capitale.
     
    Il lui faudra, sept mois plus tard, venir mettre le siège devant la ville, avec son lointain cousin, Henri de Bourbon, roi de Navarre sous le nom, lui aussi, de... Henri III (ci contre).
     
    Henri III - de France - y sera assassiné, les Valois - dont il était le dernier représentant - laissant alors la place aux Bourbons, en la personne de Henri III - de Navarre - devenu, ce jour-là, Henri IV, roi de France et de Navarre : (voir l'Éphéméride du 30 juillet...)
     
     
     
     
    20 décembre,louisiane,napoleon,louis xiv,cavelier de la salle,mississippi

             

     

    1675 : Mort du maréchal de Plessis-Praslin

     

    S'il fut un loyal serviteur de la Couronne, notamment durant les troubles de la Fronde, et si ses talents de militaire et de négociateur furent indéniables, c'est néanmoins pour une autre sorte de souvenir qu'il est, finalement, resté dans l'Histoire, fût-ce la petite; et ce sont les gourmets, et les gourmands, qui lui vouent une reconnaissance perpétuelle : c'est pour lui, en effet, que Clément Jaluzot, son chef cuisinier, inventa cette sucrerie raffinée, à laquelle on donna le nom du duc : la praline...

    Mazarin avait envoyé à Bordeaux le fidèle et habile Maréchal de Plessis-Praslin, réputé pour ses qualités de négociateur, car des troubles graves y avaient éclaté, à cause de la mauvaise administration de l'Intendant. Mais les Bordelais, en insurrection ouver23 décembre,bourgogne,picardie,louis xi,traité d'arras,henri iii,guise,champollionte contre le pouvoir royal, avaient, à son arrivée, fermé les portes de leur cité. Pour s’attirer les bonnes grâces des jurats de la ville, le 14 décembre 1649, le duc - toujours fin négociateur - les invita, tout simplement... à dîner !
    Au dessert, on passa une nouveauté : des sucreries que personne ne connaissait. Il s’agissait d’amandes simplement rissolées dans du sucre, selon l'idée du chef-cuisinier du duc, Clément Jaluzot.

    On les appela aussitôt pralines et le succès du "bonbon le plus simple qui soit" fut immense. On chantonna alors :

    "Quand le bonbon fut fait, il n’était point commun,
    Bosselé de tous sens et coloré de brun,
    D’un fumet délicat qui flattait les narines,
    On eût cru le produit d’une essence divine." 

    23 décembre,bourgogne,picardie,louis xi,traité d'arras,henri iii,guise,champollion

    Le duc César de Choiseul, comte du Plessis-Praslin, Maréchal de France

     

     

    20 décembre,louisiane,napoleon,louis xiv,cavelier de la salle,mississippi

     

     

     

    1787 : Mort de Louise de France, dernière fille de Louis XV

     

    Louise-Marie de France, dite Madame Louise ou Madame Dernière, était la plus jeune des enfants de Louis XV et de Marie Leszczynska, et le dixième enfant que la reine mit au monde. Le roi la surnommait affectueusement Chiffe : elle resta toujours une princesse à part, fuyant le monde, et attirée par la religion.

    En 1770, alors que la cour préparait le mariage du nouveau Dauphin, futur Louis XVI et de Marie Antoinette, Louise sollicita de son père l'autorisation de se faire carmélite. Elle prit l'habit le 10 octobre 1770 et prononça ses vœux le 12 septembre 1771 au carmel de Saint-Denis, le "plus pauvre carmel de France" d'après la rumeur, où la règle passait pour très rude. Comme nom de religieuse, elle choisit Thérèse de Saint-Augustin en hommage à sainte Thérèse d'Avila, mystique et réformatrice de l'ordre des carmélites.

    Elle fut élue prieure du Carmel. Ses derniers mots furent : "Au paradis ! Vite ! Au grand galop !" 

    23 décembre,bourgogne,picardie,louis xi,traité d'arras,henri iii,guise,champollion 

    Visite de Louis XV à Madame Louise de France au Carmel de Saint-Denis,
    Huile de Maxime Le Boucher

     

  • Éphéméride du 3 décembre

    Le pseudo-procès, gravure d'époque

     

     

    1792 : Ouverture du pseudo-procès de Louis XVI 

     

    En réalité, il n'y aura pas de procès, au sens vrai du terme, puisque le jugement est rendu d'avance, dicté par Robespierre lui-même : Il faut que Louis meure ! Car si Louis est innocent, alors ceux qui ont fait la révolution sont coupables !

    C'est le sens du discours stupéfiant que tient Robespierre à la Convention... : 

     

    GRANDS TEXTES (XVIII), ou ANTI GRAND TEXTE : Discours de Maximilien de Robespierre (première intervention, le 3 décembre 1792, au cours du pseudo procès de Louis XVI)

     

    Ce même Robespierre qui, 18 ans auparavant, avait eu à féliciter le roi Louis XVI rentrant à Paris après son couronnement à Reims, le 15 juin 1775 (il avait alors 17 ans accomplis).

    C'était rue Saint-Jacques, devant le Collège Louis-le-Grand. Le professeur de rhétorique avait rédigé pour la cérémonie un compliment superbe en vers, que Robespierre fut chargé de dire, comme étant l'un des élèves les plus doués et les plus méritants.

    Il pleuvait à seaux ce jour-là, mais le jeune Maximilien était infiniment fier d'avoir eu "l'honneur" de saluer ce jeune roi qui incarnait aux yeux de la nation toute entière les espérance d'un avenir prometteur pour la France.

    robespierre1.jpg

    Robespierre, avant...

     

    C'est le même Robespierre, mais il n'est pourtant plus du tout le même.

    Extraits de son discours :

    "...Il n’y a point ici de procès à faire. Louis n’est point un accusé. Vous n’êtes point des juges. Vous n’êtes, vous ne pouvez être que des hommes d’État, et les représentants de la nation. Vous n’avez point une sentence à rendre pour ou contre un homme, mais une mesure de salut public à prendre, un acte de providence nationale à exercer. Un roi détrôné, dans la République, n’est bon qu’à deux usages : ou à troubler la tranquillité de l’État et à ébranler la liberté, ou à affermir l’une et l’autre à la fois. Or je soutiens que le caractère qu’a pris jusqu’ici votre délibération, va directement contre ce but...

    ...Louis fut roi, et la République est fondée : la question fameuse qui vous occupe est décidée par ces seuls mots. Louis a été détrôné par ses crimes; Louis a dénoncé le peuple français comme rebelle; il a appelé, pour le châtier, les armes des tyrans ses confrères; la victoire et le peuple ont décidé que lui seul était rebelle : Louis ne peut donc être jugé; il est déjà condamné, ou la République n’est point absoute. Proposer de faire le procès à Louis XVI, de quelque manière que ce puisse être, c’est rétrograder vers le despotisme royal et constitutionnel; c’est une idée contre-révolutionnaire, car c’est mettre la révolution elle-même en litige. En effet, si Louis peut être encore l’objet d’un procès, il peut être absout; il peut être innocent; que dis-je ! il est présumé l’être jusqu’à ce qu’il soit jugé : mais si Louis est absout, si Louis peut être présumé innocent, que devient la révolution ?

    Si Louis est innocent, tous les défenseurs de la liberté deviennent des calomniateurs; les rebelles étaient les amis de la vérité et les défenseurs de l’innocence opprimée; tous les manifestes des cours étrangères ne sont que des réclamations légitimes contre une faction dominatrice. La détention même que Louis a subie jusqu’à ce moment, est une vexation injuste; les fédérés, le peuple de Paris, tous les patriotes de l’empire français sont coupables : et ce grand procès pendant au tribunal de la nature, entre le crime et la vertu, entre la liberté et la tyrannie, est enfin décidé en faveur du crime et de la tyrannie..."

    3 décembre,louis xvi,robespierre,danton,terreur,convention,totalitarisme,malesherbes,tronchet,de seze,georges claude,l'air liquide,jules monnerot,mazenod

    ...Robespierre ! 

    https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/le-veritable-visage-de-robespierre-revele-en-3d_3359803.html

    (Visage de Robespierre à la fin de ses jours, réalisé par Philippe Froesch, spécialiste de la reconstitution en 3D; un visage marqué par la variole, mais Robespierre avait sans doute aussi une sarcoïdose, maladie inconnue à l'époque...)

     

    Courageusement, mais inutilement - du moins à vue humaine... -  François Denis Tronchet, Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes et Raymond de Sèze défendront le roi. Olympe de Gouges (de son vrai nom Marie Gouzes) avait demandé, elle aussi, à défendre le Roi, ce qui lui fut refusé par Robespierre et les révolutionnaires, qui la feront guillotiner onze mois plus tard (voir l'Éphéméride du 3 novembre). Malesherbes, lui,  sera guillotiné en 1794 (voir l'Éphéméride du 22 avril) : seuls Tronchet et de Sèze resteront en vie après leur courageuse défense de l'innocent, et, un temps inquiétés et menacés de guillotine, menèrent l'un et l'autre une brillante carrière : Tronchet est même... enterré au Panthéon !...

    De Sèze (ci-dessous) aura cette envolée fameuse, lors de sa plaidoirie, qui aura lieu trois semaines plus tard (voir l'Éphéméride du 26 décembre):

    "Citoyens.... Je cherche parmi vous des juges, et je n'y vois que des accusateurs.... Je n’achève pas... JE M’ARRÊTE DEVANT L’HISTOIRE : songez qu’elle jugera votre jugement et que le sien sera celui des siècles".

    Raymond_de_Seze.jpg
     
     Ce pseudo-procès avait été "préparé" (!) et annoncé par un Danton, qui déclarait "Nous ne jugerons pas le Roi, nous le tuerons !..." ou par un Saint Just, dans son discours célèbre dans lequel il déclarait : "Pour moi, je ne vois point de milieu : cet homme doit régner ou mourir." (voir l'Éphémeride du 13 novembre)...
     
     
     

    3 décembre,louis xvi,robespierre,danton,terreur,convention,totalitarisme,malesherbes,tronchet,de seze,georges claude,l'air liquide,jules monnerot,mazenod

     

     

    1895 : Naissance de Jacques Jaujard

     

    Jacques Jaujard figure dans cette grande cohorte des français illustres et méconnus. Son titre de gloire ? Avoir sauvé les collections du Louvre, juste avant l'arrivée des envahisseurs nazis !...

    Les deux courtes vidéos ci-dessous donnent un léger aperçu de l'exploit qu'a représenté ce service signalé rendu à la France, à son Patrimoine, et à la Culture...

    Alors qu'il n'était que Sous-directeur des musées nationaux, en 1938 (poste qu'il occupait depuis 1933, après avoir été Secrétaire général des Musées nationaux en 1925) Jaujard avait pressenti la guerre, la défaite et l'envahissement du territoire; donc, le pillage des oeuvres d'art par les nazis triomphants. Il en avait conclu qu'il fallait organiser la dispersion des trésors du Louvre : idée folle, mais ô combien sage, qu'il réalisa avec une maîtrise et un succès parfaits...

     

     

     

     

     3 décembre,louis xvi,robespierre,danton,terreur,convention,totalitarisme,malesherbes,tronchet,de seze,georges claude,l'air liquide,jules monnerot,mazenodUne première fois déjà, et dans des circonstances également tragiques, l'ensemble des collections du Louvre - et le palais lui-même - furent sauvés de la fureur destructrice des Communards : ce fut l'oeuvre admirable de Martian de Bernardy (ci contre), magnifiquement secondé par l'héroïsme et l'efficacité d'un grand nombre de parisiens (voir l'Éphéméride du 13 décembre)...

     

     

     

     3 décembre,louis xvi,robespierre,danton,terreur,convention,totalitarisme,malesherbes,tronchet,de seze,georges claude,l'air liquide,jules monnerot,mazenod

     

     

    1896 : Naissance de Jérôme Pichon, qui publia en 1846 le premier livre de cuisine français, écrit en 1393 !...

     

    3 décembre,louis xvi,robespierre,danton,terreur,convention,totalitarisme,malesherbes,tronchet,de seze,georges claude,l'air liquide,jules monnerot,mazenod

     

    Il y a fort à parier que plus personne ne se souviendrait de Jérôme Pichon si, en 1846, il n'avait fait publier Le Ménagier de Paris, qui se trouve être le plus ancien livre de cuisine français connu, et qui fut écrit en... 1393 !

    Livre manuscrit d'économie domestique et culinaire écrit au XIVème siècle, Le Ménagier de Paris est attribué à "un bourgeois parisien", désireux de faire connaître à sa jeune épouse la façon de tenir sa maison et de faire la cuisine : ledit "bourgeois parisien" avait l'esprit large, puisqu'il écrivit son ouvrage en pensant au remariage de sa jeune veuve, qu'il poussait à se remarier après son propre décès...

    Le Ménagie3 décembre,louis xvi,robespierre,danton,terreur,convention,totalitarisme,malesherbes,tronchet,de seze,georges claude,l'air liquide,jules monnerot,mazenodr fut composé après l'accession au trône de Charles VI,  mais procède du mouvement littéraire qui s'est développé sous Charles V - le fondateur de la Librairie royale - qui encourageait la composition de traités divers, dans tous les domaines : c'est, par exemple, Charles V lui-même qui demanda à son propre maître-queux Guillaume Tirel, dit Taillevent, de rédiger le Viandier de Taillevent...

    Le livre imprimé par Pichon se compose de deux tomes, le premier comprenant une seule "distinction" (ou partie), le second comprenant deux parties; chacune des "distinctions" est divisée en "articles" (ou parties) :

     

                                                              Tome I
    • Première distinction, et ses neuf articles :
    • 1. Saluer et regracier Dieu à son esveiller et à son lever, et s'atourner convenablement;
    • 2. S'accompagner convenablement;
    • 3. Aimer Dieu, le servir et se tenir en sa grâce — De la messe — Contrition — Confession — Des péchés mortels — Des sept vertus;
    • 4. Garder continence et vivre chastement — De Susanne — De Raymonde — De Lucrèce — Des reines de France;
    • 5. Être amoureuse de son mari — D'Ève — De Sara — De Rachel — Du chien Maquaire — Du chien de Niort;
    • 6. Être humble et obéissante à son mari — Histoire de Griselidis — Femme laissant noyer son mari — D'Ève — De Lucifer — D'une bourgeoise — Du bailly de Tournay — Des abbés et de
  • Éphéméride du 24 novembre

    1923 : Assassinat de Philippe Daudet

     

     

     

    1248 : Effondrement du Mont Granier 

     

    Le Granier, sommet des Alpes françaises, limite au nord-est le massif de la Chartreuse. Il domine la vallée du Grésivaudan et la combe de Savoie de sa face est, et la cluse de Chambéry avec sa majestueuse face nord.

    Cette falaise de près de 900 mètres de haut apparut dans la nuit du 24 au 25 novembre 1248, suite à un gigantesque éboulement faisant disparaître une partie de la montagne. 

    Il s'agit peut-être, là, du plus grand éboulement connu de l'histoire de l'Europe : on estime à environ 5.000 le nombre de ses victimes. 

    Montagne calcaire, le Granier possède un réseau de grottes et de galeries creusées par l'eau (341 gouffres de 10 à 560 mètres de profondeur, 66 km de galeries...); il est également entaillé par de nombreuses failles; ces réseaux constituent le point de faiblesse de la montagne, celui qui, combiné avec des pluies abondantes, a provoqué la catastrophe de 1248 : un volume d'éboulis estimé à 500 millions de m³, et une accumulation sur certaines zones de plus de 40 mètres d'éboulis, la catastrophe provoquant, on l'a dit, la mort d'environ 5.000 personnes...

    Cinq paroisses ont été entièrement détruites par ensevelissement : Cognin, Vourey, Saint-André, Granier et Saint-Pérange (ou Saint-Péran); et deux ont été partiellement détruites : Myans et Les Murs (ou Les Marches)...

    24 novembre,pont des arts,louvre,institut,albi,toulouse lautrec,institut pasteur,sabin,tourville,poliomyelite,calendrier republicain

    Le Mont Granier et son vertigineux à-pic, état actuel

     

    25 novembre,jacques coeur,orion,fabre de peiresc,bourges,charles vii,calypso,cousteau,chevert

     

    1394 : Naissance de Charles d'Orléans

             

    Petit-fils de Charles V et père de Louis XII, c'est surtout par ses poésies qu'il est resté célèbre : Je meurs de soif au bord de la fontaine, Hiver vous n'êtes qu'un vilain, Les fourriers d'Eté sont venus, En regardant vers le païs de France...

    Mais aussi par son exceptionnelle force de caractère et sa joie intérieure que rien ne pouvait atteindre: pas même une captivité de 25 en Angleterre !

    Enfin libéré, il écrivit le rondeau fameux "Encore est vive la souris"

    charles d'orleans 1.jpg
    Hugo Maertens, musée de Brou, Bourg-en-Bresse 
     
     
    C'est lui qui a composé, en l'honneur du printemps, le célébrissime Le temps a laissé son manteau... :
     
    Le printemps
    Le temps a laissé son manteau
    De vent, de froidure et de pluie,
    Et s'est vêtu de broderie,
    De soleil luisant, clair et beau.
    Il n'y a bête ni oiseau
    Qu'en son jargon ne chante ou crie :
    Le temps a laissé son manteau
    De vent, de froidure et de pluie !
    Rivière, fontaine et ruisseau
    Portent, en livrée jolie,
    Gouttes d'argent, d'orfèvrerie;
    Chacun s'habille de nouveau;
    Le temps a laissé son manteau !

     

    Tous ses poèmes sur le lien ci-dessous :

    https://www.poesie-francaise.fr/poemes-charles-d-orleans/

     
     
     
     25 novembre,jacques coeur,orion,fabre de peiresc,bourges,charles vii,calypso,cousteau,chevert
     
     
     
     
    1642 : Naissance de Tourville
     
     
    TOURVILLE.jpgSa statue, à Tourville sur Sienne
     
              
    De Michel Mourre (Dictionnaire encyclopédique d'Histoire, page 4510/4511) :
     
    * TOURVILLE, Anne Hilarion de Cotentin, comte de (château de Tourville, près de Coutances, 24/XI/1642, Paris, 28/V/1701). Amiral français.
    Entré dès l'âge de onze ans dans l'Ordre de Malte, il fit son apprentissage de marin contre les Barbaresques en Méditerranée, puis fut admis en 1667 dans le corps des officiers de la marine royale. Après s'être distingué sous d'Estrées et Duquesne, il reçut en 1689 le titre de vice-amiral des mers du Levant et, la même année, prit le commandement en chef des forces navales françaises contre l'Angleterre.
    Envoyé en Irlande avec d'Estrées pour soutenir la cause de Jacques II, il battit l'escadre anglo-hollandaise d'Herbert près de l'île de Wight, à Beachy Head (10 jullet 1690), mais, deux ans plus tard, aux prises avec des forces deux fois supérieures aux siennes, il perdit seize bateaux à la grande bataille de La Hougue (mai 1692).
    Louis XIV reconnut cependant qu'il avait brillamment sauvé l'honneur et le fit Maréchal de France. Tourville remporta une nouvelle victoire au Cap Saint Vincent (1690).  
     
     
    Tourville fut Vice-Amiral et Maréchal de France :
     
     
     
     

     25 novembre,jacques coeur,orion,fabre de peiresc,bourges,charles vii,calypso,cousteau,chevert

     

     

    1793 : La Convention adopte le Calendrier révolutionnaire

     

    Pièce majeure du projet d'effacement et de remplacement de l'ancienne religion, chrétienne, par la nouvelle religion, républicaine, ce calendrier fut établi sur un rapport présenté par le poète Fabre d'Églantine.

    calendrierevonew.JPG
             

    L'année ne commençait plus le 1er janvier mais le 22 septembre, date de l'équinoxe d'automne et anniversaire de la République. Elle était divisée en douze mois égaux de trente jours. Les cinq journées restantes, en septembre, étaient dévolues aux fêtes laïques : il s'agissait des "sans-culottides".


    Les noms des mois évoquaient les "anciennes saisons" de façon poétique :

    l'automne s'ouvrait par les vendanges (vendémiaire), les brumes (brumaire), les frimas (frimaire).;

    l'hiver, lui, commençait avec nivôse, qui signalait l'arrivée du temps des neiges, se poursuivait avec pluviôse, la saison des pluies, et s'achevait avec ventôse, celle des vents;

    le printemps s'ouvrait avec germinal (la germination), suivi de floréal avec ses fleurs et de prairial et ses prairies;

    l'été, enfin, s'épanouissait avec les moissons de messidor, la chaleur des bains de thermidor, avant de s'achever parmi les fruits de fructidor.

    Un mois contenait trois décades, dont les jours s'appelaient: primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi et décadi; et chaque journée était placée sous le signe d'un animal, d'un légume ou d'un objet... Le dixième jour (décadi) était le jour de repos du travailleur.

    Pièce majeure dans l'entreprise méthodique de dé-christianisation de la France (suppression du dimanche et des fêtes des Saints), ce calendrier n'aura qu'une existence éphémère de douze ans. Napoléon le supprimera le 31 décembre 1805, rétablissant le Calendrier grégorien (voir l'Éphéméride du 31 décembre).

    L'interdiction de recourir à l'ancien calendrier et à l'ancienne nomenclature aura des conséquences cocasses : des enfants furent baptisés Nèfle, Arrosoir ou Laurier-Thym !...

    CALENDRIER REPUBLICAIN.jpg
     
     

     25 novembre,jacques coeur,orion,fabre de peiresc,bourges,charles vii,calypso,cousteau,chevert

     

     

    1803 : Inauguration du Pont des Arts

     

    C'est le premier pont métallique de France : reliant le Louvre à l'Institut, et réservé aux piétons, il fut ainsi nommé parce que, sous Napoléon, le Louvre était appelé Palais des Arts.

    24 novembre,pont des arts,louvre,institut,albi,toulouse lautrec,institut pasteur,sabin,tourville,poliomyelite,calendrier republicain

     
     
     

     25 novembre,jacques coeur,orion,fabre de peiresc,bourges,charles vii,calypso,cousteau,chevert

     

     

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Pseudo "Loi immigration" ?

    Vraie Loi bidon !

    D'accord, évidemment, avec Philippe de Villiers :

    #LoiImmigration / Le "en même temps" dépasse l'entendement : on fait croire aux pauvres Français que cette fois-ci, c'est réglé, alors que ce n'est qu'un toilettage cosmétique. On ne touche pas aux frontières - Schengen -, à la Cour européenne des droits de l'Homme, aux accords avec l'Algérie, à l'aide médicale de l'État... Au même moment : - #Bruxelles annonce un accord sur le Pacte migration/asile, - l'Allemagne souhaite élargir l'Union européenne en mettant fin au droit de véto des États membres, - le Parlement européen adopte le certificat de parentalité européen, qui mènera à la reconnaissance de la #GPA. L'#Europe avance, et elle commande. Emmanuel #Macron ne fait que transposer les décisions de Bruxelles en France. Il ne reste plus qu’au Parlement français le calendrier scolaire et la retraite des anciens combattants !..."
     
    (extrait vidéo 7'51)
     
     
    L'émission complète (47'40) :

     

    1AZZZ.jpg

     

     

    1. De l'Observatoire de l'immigration et de la démographie (sur tweeter) : Nicolas Pouvreau-Monti, cofondateur de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie, analyse les dynamiques migratoires dans la matinale d'Europe1 avec Lionel Gougelot...

     

    2. Le bel hommage de Radio courtoisie à Patrick Buisson :

    "Patrick Buisson : la fidélité aux hommes et aux idées. Par Pierre-Alexandre Bouclay, Président de Radio Courtoisie Nous avons appris ce 26 décembre, la mort de #PatrickBuisson , retrouvé à son domicile des Sables d’Olonne où il vivait seul. La date exacte de son décès demeure inconnue. Ceux qui ne le connaissaient pas garderont l’image simpliste du conseiller « occulte » de Nicolas Sarkozy, vulgarisée par Le Monde et Libération. On pourra lui préférer celle, plus exacte, d’un homme indéfectiblement fidèle à ses idées. Il a toujours expliqué que l’épisode présidentiel avait été, pour lui, l’occasion de porter ses convictions au sommet du pouvoir en caressant le rêve – et même l’ambition – de les voir appliquées. L’accès à ces hautes sphères républicaines, la création spontanée d’une cour de dévots autour de lui, ne l’avaient jamais coupé de ses racines : celles d’un Français attaché à sa foi, sa terre et ses morts. Le fameux « ancien patron de Minute » ne s’est jamais renié. Je me souviens, du temps de sa splendeur, de quelques rencontres à la brasserie Le Cardinal, porte de Saint-Cloud ou dans les hauteurs de la tour de TF1, où il trouvait toujours un moment pour recevoir des personnes partageant ses convictions. Dans ces moments, il était poli de se dispenser des salamalecs pour aller droit au but. L’oeil concentré, la bouche pincée tirant vers le bas, les mains jointes, il écoutait, posait une ou deux questions, puis vous renvoyait à votre copie ou décidait de vous soutenir. Cela pouvait se faire discrètement, à sa manière, ou publiquement, avec l’appui de la chaîne Histoire, qu’il présidait. Jusqu’à sa rupture avec l’ancien chef de l’Etat, les grands-messes qu’il organisait dans de prestigieux cinémas parisiens pour présenter ses films historiques attiraient le ban et l’arrière-ban de la Sarkozie. Sous peine de déplaire au maître de céans, les courtisans de l’extrême centre n’avaient pas le droit de se pincer le nez devant les parias « d’extrême droite » qu’il prenait allègrement dans ses bras. En privé, il s’amusait beaucoup de ces pieds-de-nez au politiquement correct et à l’esprit de cour : « Les premiers seront les derniers » me disait-il. Ou, plus prosaïque : « Ils ne comprennent rien, ils sont trop cons » [les sarkozystes béats]. Chacun de ces événements mondains était l’occasion d’assister à une conférence où Buisson élevait brutalement le niveau intellectuel de l’assistance en mêlant somptueusement l’histoire aux leçons de la grande politique, de la morale et de l’exercice du pouvoir. Ce jetlag mental laissait parfois plaqué au sol. Loin des fastes des quelques rues qui font Paris, Buisson était un méditatif d’une austérité janséniste. Il trouvait le repos dans ses terres vendéennes, loin de ses illusions perdues. On l’a rarement vu habillé autrement qu’en noir – chemise ou col roulé, selon les saisons. Pas de touche de couleur détonante, de chemise blanche ou d’écharpe rouge pour faire le malin. Choisir des vêtements prenait trop de temps chaque jour. Il avait définitivement opté pour une sobriété monastique lui permettant de mettre son dépouillement au service de l’exigence intellectuelle. La parution de La Cause du peuple avait été attendue avec jubilation par tous les médias qui espéraient un règlement de compte saignant avec Nicolas Sarkozy. Au lieu de quoi la rapide mise au point ne fut que le prétexte à une méditation de haute volée sur l’identité et l’avenir de la France. On attendait une panouille où il aurait crié « sa vérité » comme n’importe quel sous ministre ; on avait un émule de Jacques Le Goff mâtiné de Saint-Simon. L’impressionnant cycle qu’il avait commencé sur la fin de la paysannerie, l’effondrement moral consécutif à Mai 68, l’avènement des années fric, avant la déréliction de notre civilisation le maintenait au niveau des plus grands historiens et mémorialistes. Une sorte de Soljenitsyne qui aurait lu François Furet."

    Image

     

    3. (source : Le Figaro, article Énergies renouvelables: les déboires de l’éolien en mer...

    DÉCRYPTAGE - Abandon de projets aux États-Unis, appels d’offres sans réponse : le secteur souffre. Les fabricants européens perdent de l’argent.

    Posées ou flottantes, les éoliennes offshore tanguent. Projets abandonnés par les développeurs, fabricants occidentaux en crise, les difficultés s’accumulent. Pourtant, les ambitions sont grandes pour l’éolien en mer, qui est une des briques, avec le nucléaire et les autres renouvelables, devant permettre de se passer des énergies fossiles.

    L’Europe veut porter sa production d’éoliennes en mer de 12 gigawatts (GW) à 60 GW en 2030 et 300 GW d’ici à 2050.Pour la France, cela signifie passer de 1 GW à 18 GW installés en 2035 Les États-Unis visent le développement de 30 GW supplémentaires d’ici à la fin de la décennie, la Corée du Sud, 14,3 GW en 2030.

    Tombés à l’eau

    Mais ces derniers mois, les déboires se sont multipliés dans cette industrie où les enjeux financiers sont colossaux - le déploiement de 1 GW nécessite en moyenne 4 milliards d’investissements. Aux États-Unis, nombre de projets de parcs offshore sont tombés à l’eau. Début novembre, le producteur d’électricité danois Orsted jetait l’éponge..."

    Le premier parc éolien en mer de France, au large de Saint-Nazaire...

    L'éolien se meurt, l'éolien "tombe à l'eau ? 

    TANT MIEUX !

     

    VIVE LE NUCLÉAIRE !

     

    3 BIS. Et, puisqu'on parle des éoliennes, le saviez-vous ? 

    • chaque année, chacune des pales d’une éolienne perd environ 180 kg de poids en poussières fines projetées dans l’air, faites de fibres de verre, de carbone et de résines époxy...

    • en fin de vie, les pales non recyclables, sont enterrées ad vitam aeternam...

    • toute cette pollution de fonctionnement pour le plus grand bénéfice des sociétés qui les fabriquent (en Chine) et qui les installent...

    Image

     

    5. Bravo et merci à Élisabeth Lévy d'avoir dénoncé le massacre de chrétiens au Nigéria, où près de 200 personnes ont encore été tuées :

    "...Le sort des chrétiens dans certains pays musulmans est terrible..."

    (extrait vidéo 0'54)

    https://x.com/CNEWS/status/1740105470117912948?s=20

    Au Nigeria, on massacre les chrétiens", le SOS de Bernard-Henri Lévy

     

    6. Bravo aussi, dans un tout autre registre, à Guillaume Bigot, qui parle fort bien de nos ennemis allemands et de l'UE, une idée française, un protectorat allemand... :

    "UE : “Ein Reich, Ein Euro, Ein Market !"..."

    (extrait vidéo 2'19)

    https://x.com/Guillaume_Bigot/status/1740293052713873566?s=20

     

    Quatrième Reich": la Une de "Il Giornale" sur Merkel qui dérange

     

     

    7. Le SACCAGE PARIS c'est aussi "ça", que laisse faire, permet et même encourage la mair'Hidalgo... De SOS PARIS :

  • GRANDS TEXTES (5) : Benoît le Romain, d'Hilaire de Crémiers

    Voici l'éditorial de Politique Magazine (numéro 30, mai 2005, http://politiquemagazine.fr), écrit par Hilaire de Crémiers juste après l'élection de Josef Ratzinger.

    pm30.jpg
    Benoît le Romain
     

     

    Rome vient de donner une leçon au monde comme seule elle est capable d’en donner.

     

    Dans les grands textes ecclésiastiques, les décrétales et les encycliques, singulièrement dans le droit canon qui fixe les règles de l’Eglise, dans le nouveau code comme dans l’ancien, et particulièrement dans les canons relatifs aux pouvoirs du Siège romain, Rome est appelée tout simplement la Ville,  Urbs avec une majuscule. Cette vieille appellation d’usage courant remonte à l’antiquité latine. L’Urbs, la Ville par excellence, la Ville éternelle, pour tout Romain, c’était Rome. « Tu imperio regere populos, Romane, memento… », chantait le poète de la latinité immortelle qui prédisait à la Ville un destin dont la réalisation historique l’amènerait, par le triomphe des arts pacifiques, à régner à travers tous les temps et sur tous les peuples.

     

    Rome, c’est la ville.

     

    rome maquette.jpg
     
    La grande maquette de la ville de Rome à l'époque de Constantin, réalisée par l'architecte Italo Gismondi.
    Faite à l’échelle 1/250, elle intègre les indications de la Forma Urbis en marbre (le grand plan de Rome réalisé au début du IIIe siècle ap. J.C.) avec les données fournies par les restes archéologiques et par les sources antiques.
     
     
     

     

    Cette Rome païenne, certes, les premiers chrétiens la désignèrent sous le nom de Babylone pour en signifier la corruption et l’iniquité dans sa méconnaissance de la vérité divine. Mais, baptisée dans le sang des martyrs et devenue le Siège de Pierre et de ses successeurs, ayant connu de surcroît toutes sortes de bouleversements, Rome, au milieu même de ses déchéances, a repris peu à peu et sous une autre forme, spirituelle d’abord, humaine ensuite, son rang primatial universel : elle est apparue plus que jamais, en dépit de tous les évènements contraires et jusque dans les périodes les plus sombres, comme la Ville chef, celle à qui revient naturellement et surnaturellement la primauté, symbole de la Cité par excellence, capable, après toutes les décadences, de toutes les renaissances – et Dieu sait s’il y en eut –, lieu sacré où, selon la parole prophétique, se lie et se délie toute chose.

     

     

    rome basilqiue saint pierre.jpg
     
    "Tu es Petrus, et super hanc petram adedificabo ecclesiam meam..."
     
     
     

    L’Eglise qui y résidait et qui avait eu le privilège unique d’être fécondée par le sang des apôtres Pierre et Paul, était par constitution originelle la Mère et la Maîtresse de toutes les églises répandues dans le monde, Mater et Magistra. Déjà l’apôtre Paul s’adressait à l’Eglise de Rome avec une révérence particulière et lui confiait, à elle plus qu’à tout autre, dans une épître singulière, le trésor de la doctrine du salut, l’exposé théologique à la fois le plus ample et le plus direct des vérités de la foi.

    Ainsi Rome s’est-elle toujours sue et a-t-elle toujours été connue comme une ville à part : elle était et demeurait la Ville, l’Urbs.

     

    Elle triomphe de tous les pouvoirs.

     

    ROME.JPG
     
    "son rang primatial universel... la ville chef..."
    La double colonnade du Bernin forme comme deux bras, qui enserrent le monde...
     
     

     

     

    Cela ne l’empêchait pas de subir mille assauts, de voir fomenter en son sein toutes sortes de rivalités, de tumultes, de révolutions ! Pour qui jette un coup d’œil sur son histoire, il y aurait de quoi s’effrayer. Car il apparaît, pour dire les choses au fond, que tous les pouvoirs de toutes natures ont tenté de s’emparer de son unique pouvoir qui transcende tous les autres, ont cherché à se l’approprier, tout un chacun voulant un pape à sa dévotion, s’essayant à s’insinuer en son trône ou plus directement se faisant pape à la place du pape, solution qui  paraissait régler le problème radicalement. Eh bien, non ! En dépit de tout, Rome était toujours Rome et la papauté finalement tenait bon. De tant de tribulations mondaines, de tant d’épreuves spirituelles, vécues toujours comme autant de purgations et de purifications, Rome émerge, à chaque fois, plus resplendissante que jamais de toutes ses gloires divines et humaines. Rien n’y fait. Il n’est pas jusqu’aux dernières idéologies du pouvoir qui n’aient tenté les mêmes coups dans le siècle qui vient de passer. Ces idéologies étaient toutes marquées d’un démocratisme totalitaire, fort bien  décrit par le pape Jean-Paul II ; au nom d’une démocratie d’idée et non de simple et paisible réalité, elles prenaient prétexte d’un peuple conceptualisé dont elles exprimaient la volonté, d’unanimité ou de majorité de toutes sortes, populaire ou parlementaire, pour bafouer les notions mêmes de bien et le mal, de vrai et de faux et pour imposer leurs tyrannies, toutes sanguinaires, en invoquant de plus la modernité : le bolchévisme, le nazisme pour désigner les plus évidentes de ces tyrannies, mais, tout aussi bien, le libéralo-consumérisme dénoncé pareillement par le Pape Jean-Paul II comme une des formes les plus sournoises de cette même idéologie mortifère qui aboutit au même mépris de la dignité de la personne humaine, des véritables cultures nationales et des principes fondamentaux de la civilisation.

     

     

    goulag-barbeles-sur-faucille_1217928821.jpg

             

     

    Et qu’est-ce alors, quand cette idéologie démocratique à l’extrême audace de se couvrir du nom du Christ et, avec cette arrogance doucereuse qui la caractérise en pareil cas, tente d’usurper le pouvoir des Clefs remis à Pierre, en substituant, par média interposés, son magistère au sien, alors qu’elle en est précisément la négation ? A lire, à entendre les faux prophètes de cette idéologie –  et ils remplissent presque tous les médias –, ils savent ce que Pierre doit faire, ils exercent sur lui leur chantage permanent, ils définissent son programme et ses priorités, ils donnent des orientations qui visent au relâchement de toute discipline intellectuelle et morale et qui vont évidemment au rebours de toute la romanité.

              

    Elle seule est universelle.

     

     

    golias.JPG
     
    De Golias à Hans Küng, ils sont légion, "les faux prophètes de cette idéologie..."
    qui "savent ce que Pierre doit faire... définissent son programme et ses priorités..."
     
    hans kung.jpg

     

     

             

    De leur cathèdre de papiers et de mots, ils s’imaginent dominer la Chaire de Pierre. Voilà cinquante ans et plus qu’ils jouent ce mauvais rôle. Eh bien, même si la barque est secouée – et Dieu sait, là encore, si elle a été secouée –, le dernier mot revient toujours à Rome, à la Rome éternelle dont le Pontife est le garant.

    Les événements qui ont été vécus depuis cette Pâque de 2005, ont illustré à merveille et de manière quasi miraculeuse ces fortes notions qui donnent leur signification profonde à une histoire qui serait sans cela incompréhensible.

    Voici un Pontife qui a couru la terre, la mer et les cieux. Venant après une période d’hésitation et de tremblement, il lui parut urgent de montrer de manière directe et évidente  la vitalité éternelle du Christ, de son Evangile, de son Eglise. Issu de cette Pologne qui ne doit sa vie qu’à sa foi catholique, Jean-Paul II a voulu proclamer le mystère de la vie – et de la vie en vérité – à tous les horizons de la planète-terre afin que nul ne puisse se targuer d’en ignorer. Il est allé jusqu’à poser des gestes inouïs pour qu’aucune prévention, de quelque ordre qu’elle soit, ne puisse tenir devant l’éclat d’une telle volonté. Les foules sont venues, les peuples l’ont acclamé, les jeunes sont accourus. Le Pontife romain exerçait devant tous « ce pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu’il peut toujours exercer librement  », comme il est dit dans  les saints canons, non seulement sur l’Eglise universelle, mais aussi « sur toutes les églises ordinaires pour affermir et garantir le pouvoir propre des Evêques ». Ainsi remplissait-il, de manière inattendue, les devoirs de sa charge. A Rome, hors de Rome, jamais Pape n’avait été – et sans couronne ni tiare – plus pontife universel.

     

     

    JEAN PAUL II FUNERAILLES.jpg
     
    Aux funérailles de Jean-Paul II: le Monde...
     
     
     

    A ses funérailles, juste retour des choses, la foi catholique est apparue comme la grande et douce maîtresse de l’univers. Tous étaient là autour du cercueil, les foules, les peuples, les rois, les puissants et les grands, les évêques et les prêtres, les représentants de toutes les confessions chrétiennes et de toutes les religions du monde, pour rendre hommage au Pontife disparu, au pied de la basilique saint-pierre, symbole parfait de la majesté et de la puissance tutélaire du Sacerdoce romain, autour des Cardinaux représentant l’Eglise romaine, dans cet ordre sacré et profane que seule Rome sait imaginer et faire accepter. Rome était allée à eux ; ils venaient à leur tour à Rome. Ibant ad Urbem.

             

    La succession pouvait paraître difficile. Elle s’accomplit dans une même lumière de grâce. L’Eglise est de constitution monarchique et hiérarchique et très heureusement de droit divin. Cela ne supprime pas les cabales, cela les ramène à leur réalité de cabales.

  • GRANDS TEXTES (3) : ”Reprendre le Pouvoir” (Postface), de Pierre Boutang.

    Reprendrelepouvoir.jpg

    Voici un extrait - court, mais, malgré tout, significatif... - de la Postface du "Reprendre le Pouvoir", de Pierre Boutang, intitulée "VERS LA LEGITIMITE REVOLUTIONNAIRE".

    On reconnaîtra dans notre illustration la couverture du livre de Boutang: il s'agit de l'une des têtes des Rois de Juda, stupidement décapitées en 1793 - les vandales croyant qu'il s'agissait des Rois de France... - puis jetées au sol et abandonnées, et qui devaient être retrouvées bien plus tard, et déposées depuis au musée...

    Boutang propose ici aux Français sidérés par tant de bassesse de la part du Système, une pensée qui sauve, une pensée des profondeurs, capable de restaurer l'ordre légitime et profond, en lieu et place de la désolante pourriture aujourd'hui dominante.

    « Reprendre le Pouvoir » s'entend d'abord en ce sens. 

    boutang.JPG
     

     REPRENDRE LE POUVOIR » (POSTFACE, extrait, 1978)  

                 

    "...Et nous, qui essayons d'être chrétien, sans renoncer à une foi politique, qu'oserons-nous proposer, indiquer à l'horizon du désir, qui ne soit objet premier du mirage ? La réflexion sur Foucault nous a, bizarrement, conduit à l'idée, ou au mythe d'une légitimité révolutionnaire, d'une révolution pour instaurer l'ordre légitime et profond. Ce n'est pas que nous n'éprouvions du dégoût pour le mot de révolution. Nous savons d'expérience, comment elles se terminent toutes, et nous n'envions, pour nous ni pour nos fils, les prestiges de leur commencement.

    montmajour rr sans inscription.jpg
    "Et nous, qui essayons d'être chrétien, sans renoncer à une foi politique, qu'oserons-nous proposer...
    La réflexion sur Foucault nous a, bizarrement, conduit à l'idée, ou au mythe d'une légitimité révolutionnaire, d'une révolution pour instaurer l'ordre légitime et profond"

               

     

    Il y aurait pire que l'usage - indirect ou adjectif - de ce mot : ce serait l'illusion que la société par nous héritée, puis empirée, est compatible avec une légitimité quelconque, qu'un État légitime peut être greffé ou plaqué sur cette désolante pourriture. Mais, si corrompue qu'elle soit par le mal universel de l'usure (plus encore que par la pornocratie et l'alphabétisme idiot), chaque enfant d'une race et d'une langue, chaque nouveau-né recommence l'énorme aventure, retrouve la chance de tous les saluts ; le tissu premier de la politique, la source et l'objet du pouvoir sauveur, c'est la naissance.

    Chaque naissance dans une famille est le modèle idéal et réel des renaissances nationales ; l'apparition effective d'une telle renaissance exige la conjonction (pas plus invraisemblable, certes, que celle dont la révolution marxiste ne peut théoriquement se passer : une concentration du prolétariat dépossédé, et une volonté révolutionnaire) d'un état de la corruption ploutocratique avec une décision de rétablissement de la nature politique et du droit naturel. Que cette conjonction doive être héroïque, cela résulte de l'extrême contrainte exercée, à l'âge moderne, par l'extrême artifice, et par les techniques d'avilissement. Le noyau naturel de notre présence terrestre est attaqué de telle sorte que la nature même ne peut plus être que l'objet d'une reconquête. Que cette reconquête puisse demeurer pacifique est probablement une illusion dont les écologistes sérieux ne soutiennent pas la vraisemblance. 

     

    VICO.jpg

    Giambattista ou Giovanni Battista Vico (1668 - 1744), philosophe italien, précurseur de la philosophie de l'histoire.   

            

               

    Lorsque « l'âge de l'homme » décrit - nous l'avons vu, de manière ambiguë - par Vico, tombe, à l'occasion de l'un des ricorsi, bien au-dessous des Lumières, et produit la société d'usurpation et de mensonge que nous connaissons, il n'y a plus qu'à attendre et préparer activement le nouvel âge héroïque. Cela malgré les surprises que nulle prévision ne nous épargnera, malgré la difficulté liée à l'existence d'un autre type de corruption dans d'autres sociétés ou nations concurrentes, malgré la perte d'énergie considérable que les systèmes sociaux, comme les systèmes physiques, éprouvent au cours de tous leurs changements majeurs. Une théorie du pouvoir associée à une foi politique doit prévoir quelle entropie elle peut supporter et risquer, et quelle « néguentropie » elle apporte avec elle, comme toute décision vivante. Il doit - on est tenté de dire il va - y avoir un moment où survivre dans cet état de pourriture apparaîtra, dans un éclair comme indigne et impossible.

    Cette prévision ne diffère de celle des marxistes que par les sujets de l'impossibilité vécue : là où les marxistes les déli­mitaient comme prolétariat victime du salariat, nous reconnaissons en eux les Français (et les diverses nations d'Europe selon une modalité particulière), en tant qu'hommes empêchés de vivre naturellement, soumis à des objectifs étatiques tantôt fous, tantôt criminels. Quelques-uns parmi eux, sont capables de guetter la conjonction libératrice, mais, à l'instant élu la communauté tout entière, par l'effet de l'universelle agression qu'elle a subie, peut être capable de consentir à la décision, d'initier un nouvel âge héroïque. Il ne sera certes pas celui des philosophes, nouveaux ni anciens. Les philosophes, s'ils se délivrent de leur préjugé que l'Esprit doit être sans puissance et que tout pouvoir est mauvais y pourront jouer un rôle moins absurde, finalement que celui de Platon à Syracuse. Quant aux spirituels, c'est l'un d'eux, Martin Buber, qui prophétisait la bonne modification du pouvoir en un nouvel âge 

     

    Martin_Buber_61.jpg

            Martin Mordekaï Buber (1878 - 1965) philosophe israélien et autrichien.

     

                 

    "Je vois monter à l'horizon avec la lenteur de tous les processus dont se compose la vraie histoire de l'homme, un grand mécontentement qui ne ressemble à aucun de ceux que l'on a connus jusqu'ici. On ne s'insurgera plus seulement, comme dans le passé, contre le règne d'une tendance déterminée, pour faire triompher d'autres tendances. On s'insurgera pour l'amour de l'authenticité dans la réalisation contre la fausse manière de réaliser une grande aspiration de l'aspiration à la communauté. On luttera contre la distorsion et pour la pureté de la forme, telle que l'ont vu les générations de la foi et de l'espoir." Un "nouveau Moyen Âge" comme l'ont entrevu Berdiaeff et Chesterton ?

    Les ricorsi ne sont pas de pures répétitions ni même de simples renouvellements. Sûrement : une manière de rendre vaine l'opposition de l'individualisme et du collectivisme, telle qu'en usent, pour leurs courtes ambitions, les barbares et les freluquets. L'âge des héros rebâtira un pouvoir ; il n'est pas de grand siècle du passé qui ne se soit donné cette tâche même aux âges simplement humains, où les familles, lassées de grandeur, confiaient à quelque César leur destin, à charge de maintenir le droit commun, le pouvoir reconstruit gardait quelque saveur du monde précédent. Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel "appel aux conservateurs" ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien."

     

    banques 1.jpg
     
    "Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel "appel aux conservateurs" ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver..."
     

     

     

    soljenitsyne,revolution,vendee,totalitarisme,republique,terreur,goulag

    Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie

    "GRANDS TEXTES"...

    soljenitsyne,revolution,vendee,totalitarisme,republique,terreur,goulag

  • Éphéméride du 29 janvier

    1635 : Fondation de l'Académie française

     

     

     

    1107 : Le Pape Pascal II consacre l'Abbaye Saint Martin d'Ainay, à Lyon

     

    29 janvier,richelieu,academie francaise,louis xiii,coupole,immortels,utrecht,guerre de succession d'espagne,philippe v,louis xiv,cambronne

    Joyau de l'art roman, la Basilique est pourtant l'un des rares édifices de ce style conservé à Lyon :

    http://www.patrimoine-lyon.org/la-presqu-ile/ainay-3/la-basilique-d-ainay 

     

    29 janvier,richelieu,academie francaise,louis xiii,coupole,immortels,utrecht,guerre de succession d'espagne,philippe v,louis xiv,cambronne

     

    1635 : Le Cardinal de Richelieu fonde officiellement l'Académie française 

     

    Avec l'aval du roi Louis XIII, il en précise la mission dans l'article 24 de ses statuts  : 

    "La principale fonction de l'Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences."

    Les Lettres patentes de Louis XIII de ce 29 janvier 1635 seront enregistrées le 10 juillet 1637 par le Parlement, la première séance de l'Académie ayant eu lieu le 13 mars 1634.

    Avant sa création officielle, la future Académie était composée d'un groupe de lettrés se réunissant périodiquement chez l'un d'entre eux, Valentin Conrart, Secrétaire du roi. Ensemble, ils s'entretenaient de nouvelles et de belles-lettres. Le secrétaire de Richelieu faisait partie de ce groupe, qu'il recommanda au cardinal dès 1633... 

    20080616061999649168853.jpg

     

    En 1634, Richelieu leur proposa de former "un corps" et de s'assembler sous "une autorité publique". Le groupe fut porté de 9 à 28 membres et ceux-ci réfléchirent à un nom pour désigner leur compagnie. Ils hésitèrent entre Académie éminente, Académie des Beaux-Esprits et Académie de l'Éloquence. Le 20 mars 1634, Richelieu leur donna le nom d'Académie française. C'est seulement en 1639 que le nombre de quarante fut atteint.

    Conrart en devient le secrétaire jusqu'à sa mort en 1675, créant ainsi le poste de Secrétaire perpétuel .

    Dès sa fondation, il est prévu que les académiciens, "les immortels", se réunissent une fois par semaine. Depuis 1805, le lieu de réunion se trouve avec l'ensemble de l'Institut, dans l'ancien Collège des Quatre-Nations à Paris.

    "Si l'Académie française, au cours de ses trois siècles d'existence, a accueilli la plupart des hommes célèbres (écrivains, savants, hommes politiques, généraux, prélats, etc.), elle a néanmoins laissé à sa porte de nombreux grands écrivains tels que Descartes, Pascal, Molière, Regnard, Malebranche, Lesage, Vauvenargues, Rousseau, Diderot, Beaumarchais, Benjamin Constant, Balzac, Stendhal, Flaubert, Maupassant, Zola, Péguy, Proust, Gide, etc." (Michel Mourre). 

    fleursdelys academie.jpg
                                  À l'immortalité !...                                

     http://www.academie-francaise.fr/linstitution/lhistoire

     

     

    29 janvier,richelieu,academie francaise,louis xiii,coupole,immortels,utrecht,guerre de succession d'espagne,philippe v,louis xiv,cambronne

                     

       

    1712 : Ouverture des négociations d'Utrecht

     

    Dans cette ville de Hollande, le but est de mettre fin à l'épuisante Guerre de succession d'Espagne : l'Europe est divisée, depuis 1700, entre les partisans de Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, et ceux de Charles d'Autriche.

    Ces négociations s'achèveront en avril 1713 avec la signature d'un traité entre la France, l'Angleterre, l'Espagne, la Hollande, la Prusse, la Savoie et le Portugal. Philippe d'Anjou (ci dessous) montera sur le trône d'Espagne, sous le nom de Philippe V, mais il devra concéder à Charles d'Autriche, Naples, la Toscane, le Milanais, la Sardaigne et la Hollande.

    La France pour sa part se verra contrainte de renoncer à ses terres d'Acadie, au Canada, au profit de l'Angleterre.

    philippe cinq.jpg

     

    Du chapitre XIII, Louis XIV, de l'Histoire de France, de Jacques Bainville :

     

    "...Peu de délibérations furent plus graves que celles où Louis XIV, en son conseil, pesa les raisons pour lesquelles il convenait d'accepter ou de repousser le testament de Charles II, qui mourut en 1700. Accepter, c'était courir les risques d'une guerre, au moins avec l'empereur, très probablement avec l'Angleterre dont le gouvernement n'attendait que le prétexte et l'occasion d'un conflit pour s'attribuer la part coloniale de l'héritage espagnol. Ainsi, l'acceptation, quelques précautions que l'on prît, c'était la guerre.

    Mais s'en tenir au traité de partage, c'était ouvrir à l'empereur le droit de revendiquer l'héritage entier, car tout partage était exclu par le testament. Alors, et selon l'expression du chancelier Pontchartrain que rapporte Saint-Simon, "il était au choix du roi de laisser brancher (c'est-à-dire élever) une seconde fois la maison d'Autriche à fort peu de puissance près de ce qu'elle avait été depuis Philippe II".

    FRANCE CONTRE charles quint.jpg 
    Une fois déjà, dans l'Histoire, avec Charles Quint, la France avait vu "la monstrueuse puissance.... l'Allemagne et l'Espagne accouplées..." selon le mot de Jacques Bainville...
     

     

    C'était la considération capitale. Elle emporta l'acceptation. Un des ministres présents fut pourtant d'avis que nous ne gagnerions pas grand-chose à installer à Madrid un Bourbon, "dont tout au plus loin la première postérité, devenue espagnole par son intérêt, se montrerait aussi jalouse de la puissance de la France que les rois d'Espagne autrichiens". Et il est vrai que le duc d'Anjou devint très vite Espagnol.

    Mais le grand point gagné, ce n'était pas seulement qu'il y eût à Madrid une dynastie d'origine française. C'était qu'il n'y eût plus de lien entre l'Espagne et l'Empire germanique et que la France ne fût plus jamais prise à revers : soulagement, sécurité pour nous. Le mot célèbre et arrangé, "il n'y a plus de Pyrénées, traduisait ce grand résultat, la fin d'une inquiétude et d'un péril qui avaient si longtemps pesé sur la France.

    Ainsi, refuser le testament, c'était laisser l'Espagne à la maison d'Autriche, malgré la nation espagnole qui appelait le duc d'Anjou. L'accepter, c'était, en revanche, renoncer aux acquisitions que le traité de partage nous promettait. Il fallait opter. Un intérêt politique supérieur, la considération de l'avenir l'emportèrent. À distance, les raisons qui déterminèrent le choix paraissent encore les meilleures et les plus fortes. Par la suite, nous nous sommes félicités en vingt occasions d'avoir soustrait l'Espagne à l'influence allemande..." 
     
    Treaty_of_Utrecht.jpg
    Première édition des traités d'Utrecht,
    en espagnol, latin et anglais.
     
     
     
     29 janvier,richelieu,academie francaise,louis xiii,coupole,immortels,utrecht,guerre de succession d'espagne,philippe v,louis xiv,cambronne
     
     
     
     
    1743 : Mort du Cardinal de Fleury
     
     
    En un peu plus d'un siècle et demi, les trois rois de France qui se sont succédé ont donné à la France trois grands cardinaux-ministres : Louis XIII eut Richelieu; Louis XIV, Mazarin; et Louis XV, Fleury...
    C'est en 1714 - un an avant la mort de Louis XIV - qu'André Hercule de Fleury, évêque de Fréjus, devint précepteur de l'enfant Louis XV. Il sut se montrer à la hauteur de sa tâche, et se fit aimer de son royal élève : en 1726 (à l'âge de soixante-treize ans, car il était né à Lodève, en 1653) il fut nommé à la fois cardinal et ministre d'État : Louis29 janvier,richelieu,academie francaise,louis xiii,coupole,immortels,utrecht,guerre de succession d'espagne,philippe v,louis xiv,cambronne XV avait alors seize ans, et ne régnait effectivement que depuis un an...
    Fleury conserva le pouvoir pendant dix-sept ans, jusqu'à sa mort. Fermeté dans la souplesse, modération, stabilité : autant de traits de son action à la tête de l'État qui favorisèrent l'activité économique, l'industrie, le commerce, bref, l'enrichissement général du royaume et un notable accroissement de sa prospérité.
    Si c'est Choiseul qui est à l'origine du rattachement de la Corse à la France, Fleury est l'artisan de l'intégration de la Lorraine (ci contre) au royaume : par le Traité de Vienne de 1738 il obtint l'accord de l'Autriche pour que les duchés de Lorraine et de Bar fussent cédés à Stanislas Lesczynski, mais en prenant bien soin de faire stipuler qu'à la mort de Stanislas les duchés reviendraient à la France (voir l'Éphéméride du 23 février)...
     
     
    D'Anne Bernet :
     
  • Éphéméride du 29 mai

    C'est au CNAM qu'est exposé le pendule de Foucault : on est "invité à venir voir tourner la Terre" !

     

     

     

    1067 : Philippe premier fait procéder à la dédicace de l'église Saint Martin des Champs  

    C'est sur ce site, et après un lent processus, que s'élèvera le premier musée de technologie. Il fut voulu et organisé par Louis XVI, en 1782 - un an avant qu'il ne fonde l'École des Mines -  sous le nom de Musée des Sciences et Techniques, avant de devenir le Conservatoire national des Arts et métiers.

    Les collections initiales du Musée provenaient de l'Académie des Sciences.

    En 1819, le CNAM fut chargé de délivrer un enseignement en sciences de l'ingénieur, et le gouvernement de la Restauration calqua son organisation sur celle du Collège de France.

    Toujours en 1819, Charles Dupin y créa la première Chaire d'enseignement de mécanique appliquée, et Jean-Baptiste Say la Chaire d'économie industrielle.

    On y présente la machine à calculer de Pascal, la marmite de Papin, les métiers à tisser de Vaucanson et Jacquard, les instruments de laboratoire de Lavoisier, les premières machines électriques de Gramme, les avions d'Ader et de Blériot... 

    29 mai,charles x,reims,chateaubriand,normandie,ruban bleu,etoile jaune,barbentane,restauration,royauté,cnam,arts et metiers

       www.arts-et-metiers.net/musee.php?P=122&id=9&lang=fra&flash=f 

     

     29 mai,charles x,reims,chateaubriand,normandie,ruban bleu,etoile jaune,barbentane,restauration,royauté,cnam,arts et metiers

     

    1346 : Ordonnance de Brunoy

     

    Il s'agit de la première réglementation forestière française (et en langue française), édictée par Philippe VI de Valois.

    Dans son article 4, l'Ordonnance précise que "les maîtres des eaux et forêts enquerront et visiteront toutes les forez et bois et feront les ventes qui y sont, en regard de ce que lesdites forez se puissent perpétuellement soustenir en bon estat" : c'est l'origine directe de l'actuelle ONF (Office national des Forêts) : 

     

    29 mai,charles x,reims,chateaubriand,normandie,ruban bleu,etoile jaune,barbentane,restauration,royauté,cnam,arts et metiers

    La plus belle chênaie d'Europe, la Forêt de Tronçais, voulue par Colbert, est l'une des plus célèbres réussites de cette préoccupation constante pour l'entretien du patrimoine naturel, et du respect de la Création, qui est la "visibilité de Dieu" (Chateaubriand) :  

    29 mai,charles x,reims,chateaubriand,normandie,ruban bleu,etoile jaune,sacre des rois de france,restauration,royauté,cnam,arts et metiers

    Au coeur de la forêt de Tronçais : la futaie Colbert...  : 

    http://www.paysdetroncais.com/foret-de-troncais/

     

    L'ONF gère également d'autres anciennes Forêts royales, comme celle de Fontainebleau :   

    http://www.aaff.fr/ 

    ou de Compiègne :  

    http://www.onf.fr/enforet/compiegne/explorer/decouverte/20130828-133101-774969/@@index.html

     

    • Sur l'ONF :  www.onf.fr/  

     

     

     29 mai,charles x,reims,chateaubriand,normandie,ruban bleu,etoile jaune,barbentane,restauration,royauté,cnam,arts et metiers

     

     

    1698 : Naissance de Bouchardon

     

    Il était appelé indifféremment Edmé Bouchardon, ou Edme Bouchardon. 

    De l’Encyclopedia universalis :

    "Sculpteur parmi les plus illustres sous le règne de Louis XV, Bouchardon est considéré par ses contemporains comme l'artiste qui a "amené le goût simple et noble de l'antique" (Cochin). Son rôle fut en effet celui d'un précurseur : alors que les Adam et les Slodtz portaient à son extrême épanouissement le style rocaille, il s'en détourna pour se faire l'interprète du mouvement culturel qui, à partir de nouvelles connaissances archéologiques, préconisait le retour à un idéal classique. Son œuvre, accomplie avec une rigueur de théoricien, annonce et, dans une certaine mesure, prépare le classicisme de la fin du siècle; appréciée par les fervents de l'art antique, tel le comte de Caylus, elle ne rencontra pas la faveur du grand public.

    Bien qu'il ait exercé après sa mort une influence considérable, E. Bouchardon n'a pas formé une école; ce n'est pas son élève Vassé, mais Pigalle, qu'il indiqua lui-même comme son véritable successeur..."

    27 juillet,bouvines,philippe auguste,turenne,charles martel,du guesclin,lyautey,saboly

    http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-nationales/recueil-2012/beaux-arts-musique-et-cinema/edme-bouchardon

     

     

     29 mai,charles x,reims,chateaubriand,normandie,ruban bleu,etoile jaune,barbentane,restauration,royauté,cnam,arts et metiers

     

     

    1825 : Sacre de Charles X

     

    charles10.jpg 
     
           Prière du sacre (citée par Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, La pléiade, Tome II, page 119) : 
     

          "Dieu, qui par tes vertus conseilles tes peuples, donne à celui-ci, ton serviteur, l'esprit de ta sapience !

            Qu'en ces jours naisse à tous équité et justice : aux amis secours, aux ennemis obstacles, aux affligés consolation, aux élevés correction, aux riches enseignement, aux indigents pitié, aux pèlerins hospitalité, aux pauvres sujets paix et sûreté en la patrie !

            Qu'il apprenne à se commander soi-même, à modérément gouverner chacun selon son état, afin, ô Seigneur ! qu'il puisse donner à tout le peuple exemple de vie à toi agréable."  

    29 mai,charles x,reims,chateaubriand,normandie,ruban bleu,etoile jaune,barbentane,restauration,royauté,cnam,arts et metiers

    Le Sacre de Charles X, par François Pascal Simon Gérard (1770-1837)

     Fortement inspirée de toiles de David sur des sujets comparables, ce tableau représente le moment de l’intronisation, lorsque l’archevêque de Reims, Jean-Baptiste de Latil, ayant lancé son "Vivat Rex in aeternum", le roi, assis sur son trône, donne l’accolade au dauphin, le duc d’Angoulême, et aux princes du sang, le duc d’Orléans, futur Louis-Philippe, et le prince de Condé, debout à ses côtés. 

    Louis XVIII avait renoncé à la cérémonie du sacre, notamment parce qu’il n’aurait pu en supporter les fatigues. Charles X quant à lui reprit la tradition et voulut une cérémonie fidèle à celle de ses ancêtres. Les préparatifs commencèrent dès novembre 1824. Un budget important fut consacré à la restauration des bâtiments, à la décoration fastueuse de la cathédrale de Reims et du palais archiépiscopal. Pour l’occasion, le roi fit spécialement composer une messe par Luigi Cherubini et commanda un opéra à Gioacchino Rossini, Le Voyage à Reims. Son carrosse, dessiné par l’architecte Charles Percier, était une berline à huit chevaux.

    Le 27 mai 1825, le cortège royal partit de Compiègne. Charles X avait prêté serment de fidélité à la Charte constitutionnelle. Étaient présents savants, artistes et poètes comme le baron Gérard, Alphonse de Lamartine ou Victor Hugo. Ce dernier composa l’ôde "Le sacre de Charles X", qu’il publia le 18 juin suivant dans son recueil Ôdes et Ballades et dans laquelle il se posait en chantre de l’alliance du trône et de l’autel. Le 31 mai, le roi exerça ses pouvoirs de thaumaturge en touchant les écrouelles de cent trente malades.
     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVIII, La Restauration :
           
    "...On a dit et redit que les Bourbons, au sortir de l'exil, n'avaient rien oublié, rien appris. Si l'on voulait être juste, on pourrait s'étonner qu'ils eussent oublié tant de choses et trouvé naturel d'en accepter tant. Les frères de Louis XVI ne songeaient à rétablir ni l'ancienne Constitution ni l'ancienne physionomie du royaume. Ils prirent la situation telle qu'elle était, avec l'administration et les Codes de l'an VIII, laissant même à leur poste une grande partie des préfets et des sous-préfets de Napoléon.
     
    Jamais, dans l'histoire de la dynastie, il n'y avait eu d'aussi long interrègne et l'on a le droit d'être surpris que la royauté ne soit pas revenue d'exil avec un plus gros bagage de préjugés. Les émigrés en avaient rapporté bien davantage et le plus gênant pour la monarchie, ce qui était nouveau pour elle, c'était l'existence d'un parti royaliste, alors qu'autrefois ceux qui n'étaient pas royalistes formaient seuls des partis.
     
    La tâche la plus délicate des Bourbons restaurés fut de se dégager de leurs partisans, des hommes qui avaient pourtant souffert et lutté pour eux, dont le dévouement, ne fût-ce que pour la sécurité de la famille royale, était encore utile. Si les royalistes fidèles avaient droit à la justice, comme les autres Français, ce n'était pas pour eux seuls qu'on pouvait régner. 
     
    charles x et louis xviii.jpg

    Charles X et Louis XVIII, Médaille commémorative du Palais de la Bourse, achevé en 1825 

     

    Cependant ils attendaient des réparations et des récompenses. Il fallait aussi rassurer la nombreuse catégorie des propriétaires de biens nationaux. En outre, de toutes les parties du grand Empire napoléonien, du fond de l'Allemagne et du fond de l'Italie, où des corps isolés de la Grande Armée s'étaient maintenus malgré la débâcle, des soldats, des officiers, des fonctionnaires rentraient par milliers, et tout ce monde, dont la guerre avait été l'unique profession et qu'on n'avait plus de quoi employer, devait former une classe de mécontents. Le bonapartisme aurait là ses recrues. Il y avait aussi les restes du parti jacobin, muet sous l'Empire et que sa chute avait ranimés. Il serait malaisé de trouver une ligne moyenne entre tant d'éléments et d'intérêts divers..."

    charles x medaille du sacre a reims.jpg 
    Charles X, Médaille du Sacre de Reims
     
     
     
    N'ayan