Au début, furent "les Cent Suisses"...
Le drapeau des Cent Suisses est écartelé par une croix blanche, chargée des armes du Roi, sur laquelle est inscrite leur devise : "Ea est fiducia gentis", "telle est la fidélité de cette Nation" (la nation Suisse...).
La croix délimite donc quatre quartiers, deux bleus et deux rouges :
- les deux quartiers bleus sont fleurdelysés d'or et chargés du chiffre royal avec la lettre "L" d'or (pour "Louis"), couronnée, à laquelle sont attachés - liés par un noeud rouge - la main de justice et le sceptre portés en sautoir...
- les deux quartiers rouges montrent une montagne émergeant de la mer (symbolisant les montagnes de Suisses et le Léman), environnées de flammes et d'éclairs, symboles guerriers de force et d'intrépidité; sur ces montagnes soufflent quatre petites têtes sortant de nuées (symbole des trompettes de la renommée)...
Avant même François premier et sa "paix perpétuelle" avec les Suisses, après le triomphe de Marignan, une compagnie d'infanterie d'élite, composée de Suisses avait été instituée - en 1471 - par Louis XI.
Cette compagnie comprenait cent hommes, tous de nationalité suisse, d'où son nom.
D'abord armés de hallebardes, les Cent Suisses furent rapidement équipés de piques et mousquets, et devinrent soit piquiers, soit mousquetaires.
Le successeur de Louis XI, Charles VIII, entama les Guerres d'Italie, pour desserrer l'étau dont les Habsbourgs entouraient la France : présent en Italie, en 1495, le roi ne dut la vie qu'à la bravoure de ses fantassins suisses.
C'est à partir de ce fait d'armes que la tradition commence : "les Suisses" protègent le roi et la famille royale...
Supprimé en 1792 par les terroristes révolutionnaires, le corps des Suisses fut rétabli en 1814 par Louis XVIII et subsista jusqu'en 1830.
La garde était commandée par un capitaine suisse avec deux lieutenants sous ses ordres (un Suisse et un Français).
Lors du sacre, le capitaine et ses officiers étaient vêtus de satin blanc avec de la toile d'argent dans les entaillures, les soldats portaient des casques de velours.
La milice jouissait des mêmes privilèges que les sujets nés dans le royaume, dont l'exemption d'imposition pour le garde et sa famille, même en cas de décès.
Ils avaient le droit d'être jugés selon la jurisprudence de leur pays d'origine et la Maison du Roi comportait donc un tribunal des Cent-Suisses...