Éphéméride du 29 novembre
1516 : Paix de Fribourg, dite "Paix perpétuelle", entre la France et la Suisse
1226 : Sacre de Louis IX
Sa mère, Blanche de Castille, assure la régence car le futur Saint Louis n'a que 12 ans.
Elle est l'une de ces six femmes - dont quatre d'origine étrangère, ce qui était évidemment son cas - à avoir exercé la totalité du pouvoir en France, sous la monarchie :
• Blanche de Castille (régente pour Saint Louis);
• Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
• Louise de Savoie (pour François 1er);
• Catherine de Médicis (pour Charles IX);
• Marie de Médicis (pour Louis XIII);
• Anne d'Autriche (pour Louis XIV).
Qui plus est, et là le fait est unique, elle exercera deux fois la Régence, au nom de son fils Louis IX :
• en 1226 (régence de minorité),
• et en 1248 (à partir du 24 août), son fils partant pour la Septième croisade.
Le roi ne rentrera en France, contraint et forcé, que lorsqu'il apprendra le décès de sa mère...
(illustration : Blanche de Castille, Miniature du XIVème siècle)
Louis IX, qui allait devenir Saint Louis, devait avoir un immense prestige international :
"Sa réputation de justicier - écrit Michel Mourre - le fit choisir comme arbitre dans de nombreux différents européens : en 1264, le roi de France eut à rendre sa sentence la plus célèbre, la "mise d'Amiens", qui trancha le conflit entre Henri III et les barons anglais révoltés..."
"...C'est bien en effet la sainteté qui fait l'unité de cette puissante personnalité qui n'avait cessé de combattre, à l'intérieur comme à l'extérieur, pour une justice pleine de force et d'autorité. Son règne vit l'apogée de la civilisation française au Moyen-Âge : rayonnement de l'Université de Paris, où enseignait Saint Thomas d'Aquin; fondation de la Sorbonne (1257); construction de la sainte Chapelle; sculpture de la façade de Reims (ci dessous). Louis IX, qui avait eu pour successeur son fils, Philippe III le Hardi, fut canonisé dès 1297 par le pape Boniface VIII..."
"Saint Louis continuera ses prédécesseurs - écrit pour sa part Jacques Bainville . Seulement il les continuera en développant un élément que, jusqu'à lui, la dynastie capétienne n'avait qu'à peine dégagé. Les qualités de sa race, il les poussera jusqu'à la vertu, jusqu'à la sainteté. La royauté française était un peu terre à terre. Par lui, elle prendra un caractère de grandeur spirituelle dont elle gardera toujours le reflet. On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d'Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d'animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la pureté des lis..."
1314 : Mort de Philippe le Bel
Le roi meurt à l'âge de 46 ans, et après trente années de règne.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable maison capétienne règne de père en fils :
"...Philippe le Hardi mourut en 1285 au retour d'une deuxième expédition, cette fois en Catalogne. Son fils, Philippe le Bel, n'avait que dix-sept ans, mais il était singulièrement précoce. Il jugea bientôt que cette affaire de Sicile était épuisante et sans issue et il s'efforça de la liquider avec avantage et avec honneur. Il appliquait déjà sa maxime : "Nous qui voulons toujours raison garder." Il n'était pas raisonnable de courir des aventures lointaines lorsque la France n'était pas achevée. Et puis, les dernières croisades, suivies de ces affaires italiennes et espagnoles, avaient été dispendieuses. Il fallait créer des impôts qui mécontenteraient le contribuable et demander de l'argent à tout le monde, même au clergé, ce qui fut l'origine des démêlés du nouveau roi avec le pape.
C'est la première fois que nous avons à parler d'une crise financière. Mais la monarchie avait créé des finances, organisé l'administration. Ce qui se faisait autrefois au hasard, les dépenses qu'on couvrait par des moyens de fortune, par des dons plus ou moins volontaires, tout cela devenait régulier. La machine de l'État commençait à marcher, à distribuer de la sécurité, de l'ordre, mais elle coûtait cher. Faire la France coûtait cher aussi. Ces difficultés, que nous connaissons de nouveau aujourd'hui, dureront des siècles.
Drapeau du Régiment des Gardes Suisses...
Parmi les différents régiments, celui des Gardes Suisses est un régiment d’élite devenu permanent en 1616. Formé de soldats de grande taille, triés sur le volet, il a été chargé jusqu’à la fin de l’Ancien Régime d’une triple mission :
• garde et service d’honneur auprès du Roi, à l’extérieur des châteaux royaux avec le régiment homologue des Gardes Françaises;
• maintien de l’ordre à Paris et en Île de France;
• participation à la guerre en première ligne, comme les Gardes Françaises, pour une partie, au moins, du régiment;
Jusqu’en 1755, il n’y a pas de casernes pour ces soldats en région parisienne. Ils sont logés chez l’habitant. Il y eut une compagnie à Rueil, et d'autres à Vanves, Issy, Colombes, Argenteuil, Saint Denis… L’arrivée des Gardes Suisses à Rueil s’est faite dès le début de la création du régiment et leur présence a été constante jusqu’au drame du 10 août 1792 (leur massacre aux Tuileries). Deux cents militaires vont cohabiter pendant plus d’un siècle avec la population du village de Rueil estimée à 1.300 habitants vers 1700.
Puis, en 1755, selon la volonté de Louis XV, trois casernes identiques sont construites à Rueil, Courbevoie et Saint Denis. Elles reçoivent chacune, au minimum, un bataillon de gardes.
Rodolphe Kreutzer - à qui Beethoven dédia sa célébrissime Sonate n°9 pour piano et violon - était musicien du Roi dans les Gardes Suisses (voir l'Éphéméride du 15 novembre)...
Ingénieur militaire du Roi Louis XV et Directeur des fortifications de la Province de Languedoc, c'est lui qui créa en 1750, à la demande du Roi, les magnifiques Jardins de la Fontaine de Nîmes.
Il les dessina sur l'emplacement du site antique de Nîmes, la Nemausus des romains, ayant le crocodile dans ses armes car c’étaient des vétérans des Légions ayant servi en Égypte qui avaient reçu des terres pour s’y établir.
Les Jardins de la fontaine sont les premiers jardins publics dans l'histoire de France et parmi les premiers d'Europe. Situés au pied du mont Cavalier, en haut duquel se dresse la Tour Magne, ils se décomposent en deux parties :
• le niveau inférieur est occupé par un jardin à la française, aux larges allées et aux massifs tirés au cordeau, parsemés de balustres de pierres et de statues. On y trouve la source dédiée à Nemausus, génie des eaux et dieu tutélaire de la cité...
• puis, l'ascension au sommet du mont, mène à la Tour Magne : cette grande tour octogonale est un présent de l'empereur Auguste à la colonie de Nîmes en l'an 15 avant J.C.
http://www.nimes.fr/index.php?id=504
1776 : Tromelin devient française
Lors d'une opération de sauvetage d'esclaves abandonnés sur une petite île aux larges de l'île Bourbon (aujourd'hui île de la Réunion) et de l'île-de-France (aujourd'hui île Maurice), le Chevalier de Tromelin, lieutenant des vaisseaux du Roi, dressa le pavillon français sur ce petit bout de terre, perdu au milieu de l'immensité de l'océan. Il lui donna son nom, prenant possession - ce 29 novembre - de l'île Tromelin au nom du Roi de France, Louis XVI.
De retour à l’île-de-France, les 8 survivants qu'il ramena furent déclarés libres. Il y avait un enfant, dans ce petit groupe : l’intendant lui donna asile, ainsi qu'à Ève, sa mère et à Dauphine, sa grand-mère; le nourrisson fut baptisé; ce sont les premières pages de l'histoire "française" de ce minuscule morceau de France...
http://www.taaf.fr/Les-esclaves-oublies-de-Tromelin
C'est grâce à des lieux comme Tromelin, ou Cliperton que la France possède, aujourd'hui, le deuxième domaine maritime mondial, avec plus de onze millions de kilomètres carrés de ZEE (Zone Économique Exclusive) :
Dans notre Album L'Aventure France racontée par les cartes, voir la photo "La deuxième puissance maritime mondiale"...
1787 : Édit de Tolérance
Dès 1784, en effet, Louis XVI avait émis des Lettres Patentes permettant aux Juifs l’exercice de l’agriculture, du commerce et de l’artisanat.
Et, en 1787, juste après ses mesures fortes vis-à-vis des protestants, le Roi chargera Malesherbes de préparer un Édit similaire envers les Juifs (voir l'Éphéméride du 28 septembre)...
https://www.museeprotestant.org/notice/l-edit-de-tolerance-29-novembre-1787/
1868 : Mort de Berryer
Photographié par Nadar
Avocat d’un immense talent, Pierre Antoine Berryer fut un grand défenseur du peuple, grand perdant de la révolution de 1789. Il devint royaliste par empirisme en voyant la condition ouvrière et les désastres révolutionnaires. À la Chambre, il fut le porte-parole de l'opposition Légitimiste, et protesta fermement contre le Coup d'État du 2 décembre 1851.
• Comme tout député, il a droit à sa biographie officielle :
http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=9068
• Sa réputation est telle qu’elle a donné lieu à "La Berryer" :
http://laconference.typepad.fr/conf2/la-confrence-berryer.html
Quelques jours avant sa mort, le 18 novembre, il envoya une lettre au comte de Chambord, dans laquelle il témoignait de son inaltérable fidélité à la cause légitimiste :
Ô Monseigneur, Ô mon Roi,
On me dit que je touche à ma dernière heure. Je meurs avec la douleur de n'avoir pas vu le triomphe de vos droits héréditaires, consacrant le développement des libertés dont la France a besoin. Je porte ce vœu au Ciel pour Votre Majesté, pour Sa Majesté la Reine, pour notre chère France. Pour qu'il soit moins indigne d'être exaucé par Dieu, je quitte la vie armé de tous les secours de notre Sainte Religion.
Adieu Sire, que Dieu vous protège et sauve la France.
Votre fidèle et dévoué sujet,
Berryer
1988 : Création de "La Compagnie du Fort de la Conchée", vouée à la restauration de l'œuvre majeure du génie militaire de Vauban.
C'est Vauban qui parle le mieux de cette fortification extra-ordinaire, qui protège enfin, et sauve, Saint Malo pour toujours, fermant la ville aux incursions des navires ennemis anglais et hollandais :
"La Conchée sera ci-après la meilleure forteresse du royaume, la plus petite et la mieux entendue, comme elle aura été la plus difficile à bâtir, car jamais ouvrage ne le fût autant".
La Conchée est un îlot rocheux fortifié, véritable "vaisseau de granit", difficilement accessible même par temps calme, situé au large de la baie de Saint-Malo, à 3.700 mètres au nord du port.
Construit par Vauban, le fort recouvre la quasi-totalité de l'îlot situé face à la grande plage de Rochebonne.
Il a fallu 38 ans pour l'édifier (de 1692 à 1730), et Louis XIV lui-même dut demander à Vauban de limiter les dépenses sur ce site !
https://www.fortdelaconchee.org/
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