La 2ème puissance maritime mondiale...
Au début du XXIème siècle, avec ses 1.111.000 km², la France s‘étendait déjà sur toutes les latitudes et sur trois océans, et possèdait une Zone Economique Exclusive (ZEE) de 11.025.760 kilomètres carrés, qui faisait d'elle la deuxième puissance maritime mondiale, derrière les Etats-Unis d’Amérique.
(Une ZEE est un espace maritime qui s’étend sur 188 nautiques au-delà des limites des eaux territoriales, dans lequel l’Etat riverain exerce des droits spécifiques en matière de pêche et d’exploitation des fonds marins, notamment les nodules polymétalliques).
A titre d'exemple, la ZEE française, rien que dans l'Océan Indien et dans les Terres Australes et Antarctiques, s’étendait sur 2,8 millions km²...
En quatre décrets, publiés le 28 septembre 2015 au Journal Officiel et fixant les limites extérieures du plateau continental français au large de la Martinique et de la Guadeloupe, de la Guyane, des îles Kerguelen et de la Nouvelle-Calédonie, la France a multiplié par deux la surface de son Domaine maritime, et donc de sa Zone Economique Exclusive.
Et ce, en parfait accord avec les instances internationales, puisque la publication de ces textes fait suite aux recommandations en ce sens de la Commission des limites du plateau continental (CLPC), un organe établi par la convention des Nations unies sur le droit de la mer (1982).
La convention, dite de Montego Bay, permet aux pays côtiers d'étendre leur plateau continental au-delà des 200 milles marins (environ 370 km) de leur ZEE - jusqu'à une limite maximale de 350 milles - s'ils démontrent que leur territoire terrestre se prolonge sur le fond des océans. Les droits d'un Etat sur cette zone ne s'exercent cependant que sur le sol et le sous-sol marin, et non sur la colonne d'eau, qui reste du domaine international.
Les zones concernées par ces extensions portent sur une superficie de 423.000 km² au large des îles Kerguelen, de 76.000 km² au large de la Nouvelle-Calédonie, de 72.000 km² au large de la Guyane et de 8.000 km² au large de la Martinique et de la Guadeloupe.
La CLPC doit encore se prononcer sur les demandes relatives à Crozet, La Réunion, Saint-Paul et Amsterdam, Wallis et Futuna et Saint-Pierre-et-Miquelon. Un dossier reste à déposer concernant la Polynésie française.
Si toutes les demandes soumises par la France étaient validées, le domaine maritime sous juridiction française pourrait augmenter d'au "moins un million de km²"...