Éphéméride du 24 novembre
1923 : Assassinat de Philippe Daudet
1248 : Effondrement du Mont Granier
Le Granier, sommet des Alpes françaises, limite au nord-est le massif de la Chartreuse. Il domine la vallée du Grésivaudan et la combe de Savoie de sa face est, et la cluse de Chambéry avec sa majestueuse face nord.
Cette falaise de près de 900 mètres de haut apparut dans la nuit du 24 au 25 novembre 1248, suite à un gigantesque éboulement faisant disparaître une partie de la montagne.
Il s'agit peut-être, là, du plus grand éboulement connu de l'histoire de l'Europe : on estime à environ 5.000 le nombre de ses victimes.
Montagne calcaire, le Granier possède un réseau de grottes et de galeries creusées par l'eau (341 gouffres de 10 à 560 mètres de profondeur, 66 km de galeries...); il est également entaillé par de nombreuses failles; ces réseaux constituent le point de faiblesse de la montagne, celui qui, combiné avec des pluies abondantes, a provoqué la catastrophe de 1248 : un volume d'éboulis estimé à 500 millions de m³, et une accumulation sur certaines zones de plus de 40 mètres d'éboulis, la catastrophe provoquant, on l'a dit, la mort d'environ 5.000 personnes...
Cinq paroisses ont été entièrement détruites par ensevelissement : Cognin, Vourey, Saint-André, Granier et Saint-Pérange (ou Saint-Péran); et deux ont été partiellement détruites : Myans et Les Murs (ou Les Marches)...
Le Mont Granier et son vertigineux à-pic, état actuel
1394 : Naissance de Charles d'Orléans
Petit-fils de Charles V et père de Louis XII, c'est surtout par ses poésies qu'il est resté célèbre : Je meurs de soif au bord de la fontaine, Hiver vous n'êtes qu'un vilain, Les fourriers d'Eté sont venus, En regardant vers le païs de France...
Mais aussi par son exceptionnelle force de caractère et sa joie intérieure que rien ne pouvait atteindre: pas même une captivité de 25 en Angleterre !
Enfin libéré, il écrivit le rondeau fameux "Encore est vive la souris"
- Le printemps
- Le temps a laissé son manteau
- De vent, de froidure et de pluie,
- Et s'est vêtu de broderie,
- De soleil luisant, clair et beau.
- Il n'y a bête ni oiseau
- Qu'en son jargon ne chante ou crie :
- Le temps a laissé son manteau
- De vent, de froidure et de pluie !
- Rivière, fontaine et ruisseau
- Portent, en livrée jolie,
- Gouttes d'argent, d'orfèvrerie;
- Chacun s'habille de nouveau;
- Le temps a laissé son manteau !
Tous ses poèmes sur le lien ci-dessous :
https://www.poesie-francaise.fr/poemes-charles-d-orleans/
1793 : La Convention adopte le Calendrier révolutionnaire
Pièce majeure du projet d'effacement et de remplacement de l'ancienne religion, chrétienne, par la nouvelle religion, républicaine, ce calendrier fut établi sur un rapport présenté par le poète Fabre d'Églantine.
L'année ne commençait plus le 1er janvier mais le 22 septembre, date de l'équinoxe d'automne et anniversaire de la République. Elle était divisée en douze mois égaux de trente jours. Les cinq journées restantes, en septembre, étaient dévolues aux fêtes laïques : il s'agissait des "sans-culottides".
Les noms des mois évoquaient les "anciennes saisons" de façon poétique :
• l'automne s'ouvrait par les vendanges (vendémiaire), les brumes (brumaire), les frimas (frimaire).;
• l'hiver, lui, commençait avec nivôse, qui signalait l'arrivée du temps des neiges, se poursuivait avec pluviôse, la saison des pluies, et s'achevait avec ventôse, celle des vents;
• le printemps s'ouvrait avec germinal (la germination), suivi de floréal avec ses fleurs et de prairial et ses prairies;
• l'été, enfin, s'épanouissait avec les moissons de messidor, la chaleur des bains de thermidor, avant de s'achever parmi les fruits de fructidor.
Un mois contenait trois décades, dont les jours s'appelaient: primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi et décadi; et chaque journée était placée sous le signe d'un animal, d'un légume ou d'un objet... Le dixième jour (décadi) était le jour de repos du travailleur.
Pièce majeure dans l'entreprise méthodique de dé-christianisation de la France (suppression du dimanche et des fêtes des Saints), ce calendrier n'aura qu'une existence éphémère de douze ans. Napoléon le supprimera le 31 décembre 1805, rétablissant le Calendrier grégorien (voir l'Éphéméride du 31 décembre).
L'interdiction de recourir à l'ancien calendrier et à l'ancienne nomenclature aura des conséquences cocasses : des enfants furent baptisés Nèfle, Arrosoir ou Laurier-Thym !...
1803 : Inauguration du Pont des Arts
C'est le premier pont métallique de France : reliant le Louvre à l'Institut, et réservé aux piétons, il fut ainsi nommé parce que, sous Napoléon, le Louvre était appelé Palais des Arts.
1864 : Naissance d'Henri de Toulouse-Lautrec
http://www.toulouselautrec.free.fr/
1874 : Naissance de Gustave Roussy
Descendant d'une famille réformée ayant quitté la France après la révocation de l'Édit de Nantes, Gustave Roussy, jeune étudiant, vint se fixer à Paris et sera, plus tard, naturalisé français : un juste retour aux sources, en somme...
C'est lui qui créa - en 1921, à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif - la première consultation dédiée aux malades atteints de cancer.
En 1925, lorsque le conseil général de la Seine créa le Centre régional de lutte contre le cancer de la banlieue parisienne", celui qui était devenu entretemps "le professeur" Gustave Roussy le dirigea tout naturellement.
Puis il fut à l'origine de l'Institut Gustave Roussy, devenu aujourd'hui, tout simplement "Gustave Roussy"...
1923 : Assassinat de Philippe Daudet
Dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, voir les six photos consacrés à cette tragédie, que l'on pourrait qualifier - en paraphrasant Balzac - d' "une ténébreuse affaire" si Léon Daudet n'avait mené l'enquête lui-même pour faire éclater la vérité et la machination au grand jour :
photo "L'assassinat de Philippe Daudet (I)" et les cinq suivantes…
L' "affaire" est suffisamment importante pour que, bien longtemps après, France Inter l'ait jugée digne d'une surprenante et intéressante émission :
La mort mystérieuse de Philippe Daudet
1929 : Mort de Clemenceau... qui nous a donné Hitler !
• Dans notre Catégorie "Grandes "Une "de L'Action française", voir :
Grandes "Une" de L'Action française : Mort de Clemenceau, le "Perd la Victoire"...
Comme l'expliquait, en vain, Bainville dans L'Action française, à partir du moment où on signait "avec l'Allemagne", la Victoire était perdue, et c'était la guerre "pour dans vingt ans"... Il ne fallait pas "signer avec", il fallait faire disparaître l'Allemagne unie...
Clemenceau ? Responsable et coupable ! Car c'est bien lui qui a mené, piloté - pourrait-on dire - et signé le désastreux Traité de Versailles, pour finalement reconnaître reconnaître plus tard - mais trop tard - : "nous n'avons pas obtenu tout ce que nous pouvions et devions obtenir...".
Mais, pourquoi donc ? La France était victorieuse, et Clemenceau par anti catholicisme bête et borné a bien démoli l'Empire austro-hongrois, par pure haine idéologique du catholicisme. Or, cet Empire nous aurait bien servi, justement, "après", pour contrer Hitler. Ce n'était pas l'Empire austo-hongrois qu'il fallait démolir et démembrer, mais bien l'Allemagne.
Seulement, voilà : contrairement à ce que l'on peut croire, Clemenceau était croyant et religieux, mais croyant et religieux de la religion démocratique, laïque et révolutionnaire. Il a fait ce qu'il a voulu avec l'Autriche-Hongrie (destruction) mais il n'a pas touché à l'Allemagne, persuadé qu'il suffisait de renverser un Roi (en l'occurrence, un Empereur) et d'installer Sainte Démocratie à sa place pour que l'Allemagne devienne une Nation civilisée, guide - avec nous... - des autres nations du monde.
Il était pénétré du préjugé prussophile des Encyclopédistes, pères de la Révolution, de cette même Révolution, des Républiques et des deux Empires, qui ont tous oeuvré en faveur de la désastreuse unification allemande, en contradiction frontale avec la politique traditionnelle des Rois de France, qui triompha dans les Traités de Westphalie : l'émiettement de l'Allemagne.
Ce faisant, tous, des Encyclopédistes à Clemenceau - chef et maître du Système en 1918 - ont agi en intelligence avec l'ennemi.
Maurras avait raison avec son jeu de mots : Clemenceau c'est bien le "Perd la Victoire". Il ne voulait pas le démembrement de l'Allemagne, que la France pouvait facilement imposer (comme elle a imposé le stupide démembrement de l'Autriche-Hongrie).
Ce faisant, il nous a donné Hitler et toutes les horreurs qui allèrent avec...
1954 : L'Institut Pasteur annonce que le docteur Sabin a découvert un vaccin oral contre la poliomyélite
1959 : Le château de La Bourbansais classé Monument historique...
https://www.labourbansais.com/
À Nancy, une lettre cryptée de Charles Quint à son ambassadeur en France, datée de 1547, enfin déchiffrée !
Cinq siècles après, une lettre cryptée de l’empereur Charles Quint à son ambassadeur de France a été décryptée par quatre chercheurs à Nancy. Une prouesse exceptionnelle, après six mois de travail de déchiffrage, qui apporte un nouvel éclairage sur les relations entre le royaume de François 1er, et le Saint-Empire romain germanique.
Pour réussir cette prouesse exceptionnelle, six mois de travail ont été nécessaires à des cryptographes du Laboratoire lorrain de recherche en informatique (Loria), associés à une historienne de l’université de Picardie.
La lettre, oubliée depuis des siècles, se trouvait dans les collections de la bibliothèque Stanislas, à Nancy. Cécile Pierrot, cryptographe au Loria, entend parler pour la première fois en 2019 d’une "lettre cryptée de Charles Quint", par hasard, lors d’un dîner. La chercheuse croit alors à une légende, mais quand on lui mentionne à nouveau l’existence de ce document deux ans après, elle décide de s'y intéresser : fin 2021, elle voit pour la première fois la lettre mystérieuse et incompréhensible portant la signature du roi d’Espagne, adressée à son ambassadeur Jean de Saint-Mauris.
Commence alors le travail de déchiffrage. Cécile Pierrot observe longuement la lettre, classe "par familles distinctes" les quelque 120 symboles utilisés par Charles Quint. Elle les nomme et décide de compter leurs occurrences, de repérer les combinaisons qui pourraient se répéter.
Pour cela, elle et deux autres chercheurs du laboratoire nancéien, Pierrick Gaudry et Paul Zimmermann, décident de faire appel à l’informatique pour accélérer les recherches. Pas d’intelligence artificielle, ici c’est l’humain qui "pose les bonnes questions à l’ordinateur", insiste la cryptographe.
Le déchiffrage se fait "petits pas par petits pas", car le code utilisé par Charles Quint est diabolique. Outre son nombre important de symboles, "des mots entiers sont chiffrés avec un seul symbole" et des voyelles précédées d’une consonne sont marquées par des diacritiques, une inspiration venant probablement de l’arabe, explique Cécile Pierrot.
Autre élément déroutant, l’empereur utilise des "symboles nuls", qui ne veulent rien dire et servent en fait à induire en erreur l’adversaire qui tenterait de déchiffrer le message.
Le déclic finit par arriver fin juin : Cécile Pierrot parvient à isoler une suite de mots dans la missive. Pour cela, les trois cryptographes de Nancy ont fait appel à Camille Desenclos, spécialiste à la fois de la cryptographie et des relations entre la France et le Saint Empire Romain Germanique au XVIe siècle.
L’historienne les aide à assembler les pièces du puzzle, en recontextualisant la lettre pour mieux en comprendre les allusions.
Une véritable pierre de Rosette vient aussi aider les recherches : une lettre de Jean de Saint-Mauris conservée à Besançon, où le destinataire avait écrit dans la marge "une forme de transcription" en déchiffrant la missive que lui avait adressée l’ambassadeur, détaille Cécile Pierrot.
Une fois déchiffrée, la lettre "vient confirmer l’état assez dégradé", en 1547, des relations entre François 1er et l’empereur du Saint Empire Romain Germanique Charles Quint, qui ont pourtant signé un traité de paix trois ans plus tôt, explique Camille Desenclos.
Malgré cette paix, les deux souverains entretiennent une "méfiance" réciproque "extrêmement forte" et cherchent "à s’affaiblir" mutuellement, ajoute-t-elle.
Autre information révélée par le déchiffrage de la lettre : une rumeur de complot d’assassinat contre Charles Quint qui se tramerait en France, raconte Camille Desenclos, rumeur dont "on ne savait pas grand-chose" auparavant. Elle s’avère infondée, mais cette lettre montre la crainte du roi-Empereur vis-à-vis de ce potentiel complot , souligne-t-elle.
Dans sa missive à son ambassadeur, l’empereur évoque aussi la situation de son empire et sa "stratégie politique et militaire" : le recours à une correspondance chiffrée lui permet ainsi de dissimuler ces informations à ses adversaires.
Les chercheurs espèrent désormais pouvoir identifier d’autres lettres en Europe de l’empereur et son ambassadeur, "pour avoir une photographie de la stratégie de Charles Quint en Europe : il est probable que nous fassions encore de nombreuses découvertes dans les prochaines années", se réjouit Camille Desenclos... (source : "20 minutes")
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