Grandes "Une" de L'Action française : Mort de Clemenceau, le "Perd la Victoire"...
(retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")
---------------
Voici la "Une" du lundi 25 novembre 1929, qui annonce la mort de... celui qui nous a donné Hitler, la Seconde Guerre mondiale et toutes les horreurs qui sont venues avec...
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k763972n/f1.item.zoom
Plusieurs surprises, dans cette "Une"...
• Si l'article de Daudet lui est bien consacré ("La page de Clemenceau") et occupe les deux tiers des deux colonnes de gauche, Jacques Bainville, lui, ne parle pas de Clemenceau, mais de la Fête nationale Belge (sous le titre "Paix linguistique") et se préoccupe (déjà !...) des dissensions entre wallons et flamands, qui viennent d'obtenir la "flamandisation" de l'Université de Gand...
• Dans son article, Daudet rend hommage à l'action énergique de Clemenceau pendant la Guerre, mais regrette son manque d'énergie contre les traîtres qu'il fallait fusiller et s'achève par une condamnation :
"...L'erreur de Clemenceau, et dont nous voyons aujourd'hui les terribles conséquences, fut de ne pas sévir véritablement contre les hommes qui, par faiblesse ou par perversité, avaient failli perdre la France et, avec elle, la Civilisation. Il fallait fusiller Caillaux et Malvy, comme on avait fusillé Duval, Bono, Pierre Lenoir. Il fallait nettoyer vigoureusement, par le fer et le feu, et d'un coup, cette police politique, crapuleuse et sanglante, dont l'ignominie et l'impunité nous déshonorent aujourd'hui devant l'univers... Tragique destinée ! Ce grand citoyen meurt - et le sachant - au moment où tout est remis en cause par les mêmes poltrons (Poincaré), les mêmes incapables (Briand et Painlevé) et les mêmes gredins (Malvy) qu'en 1917. La République a rendu vaine l'hécatombe de dix sept cent mille jeunes Français. La France, à cette heure, est aussi menacée qu'en 1913 et 1914, et les neuf dixièmes de nos infortunés compatriotes ne s'en doutent pas ! Mais Clemenceau, du moins, ne verra pas ça."
• Maurras n'apparaît pas, dans cette "Une" et, si "La Politique" parle bien de Clemenceau, elles est signée "G. Larpent".
On parle, enfin, dans cette "Une", des conférences littéraires - hebdomadaires - de Léon Daudet, de la deuxième leçon de Pierre Gaxotte à l'Institut d'Action française; et on évoque l'anniversaire (la veille) de l'assassinat de Philippe Daudet; et on annonce les obsèques, le jour-même, de Clemenceau (détails qui occupent la quasi totalité des quatre colonnes de gauche de la page 2, et se poursuivent même dans une partie de la "Revue de presse" de la page 3)...
La principale surprise de cette "Une" est, probablement, la lettre de Clemenceau à Maxime Réal del Sarte, de 1920, à l'occasion de la naissance de la fille du fondateur des Camelots du Roi, les deux étant devenus amis, après et malgré les oppositions politiques des débuts.
Cette courte lettre, reproduite en fac-similé, occupe le bas des deux colonnes de gauche, en-dessous de l'article de Daudet
Cliquez sur les images, pour les agrandir...
On notera avec délectation la révélation des dernières lignes de cette présentation de la Lettre de Clemenceau; une révélation que, bien entendu, la "Vérité officielle" se garde bien de rappeler... :
• Dans la "Une" du mercredi 27 (deux jours après), Léon Daudet consacrera encore la totalité de son article à "Clemenceau, orateur, écrivain et penseur" :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k763974d/f1.item.zoom
• Et ce n'est que dans la "Une" du samedi 30 novembre que l'on voit ré-apparaître Maurras : et encore, avec un "Résumé du discours de Charles Maurras" lors du 16ème Congrès de L'Action française, qui nous permet de comprendre l'absence du Maître depuis une semaine : "...Malheureusement, à cause d'un bobo physique qui m'a obligé deux jours d'un sommeil épais, ce rapport va être un peu vague..." :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k763977j/f1.item.zoom
• Le lendemain, dimanche 1er décembre 1929, Maurras a repris sa "Politique", mais - on le notera... - un peu plus courte que d'habitude; il ne parle pas de Clemenceau et donne de nouvelles explications sur son petit problème de santé qui a perturbé sa semaine; déjà les inquiétudes vont du côté de Mayence et de Coblence, du Rhin, de "l'Allemagne éternelle" : nous sommes en 1929 : dix ans après la magnifique mais terrible victoire - gâchée et perdue - de 1918 suivie du calamiteux Traité de Versailles en 1919, signé par Clemenceau - et dix ans avant l'effondrement cataclysmique de 1939...
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k763978x/f1.item.zoom
Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet on trouvera de nombreuses informations sur les rapports entre Maurras/Daudet/Bainville et Clemenceau, d'une part, et sur les raisons qui firent choisir à l'AF "l'Union sacrée"; notamment dans les huit photos suivantes :
1. Pourquoi l'AF choisit-elle l'Union sacrée" ?...
2. Clemenceau, mal vu par Bainville et Maurras...
3. Propos anciens de "l'affectueux" d'alors...
4. "Avec Clemenceau" : évident mais pas facile (I)...
5. "Avec Clemenceau" : évident mais pas facile (II)...
6. "Avec Clemenceau" : évident mais pas facile (III)...
7. Changé énormément, mais pourtant pas totalement...
8. Du "Père la Victoire" au "Perd la Victoire"...
Pour lire les articles...
En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...