Éphéméride du 24 août
1944 : Dernier numéro pour l'Action française
1572 : Massacre de la Saint-Barthélemy
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre IX, Les guerres civiles et religieuses remettent la France au bord de l'abîme :
"...Loin qu'il y ait eu préméditation dans la Saint-Barthélemy, on y distingue au contraire l'effet d'une sorte de panique. Les objections du roi étaient celles d'un homme qui ne voit que dangers à tous les partis qu'on lui soumet.
Un autre trait révélateur c'est que Charles IX commença à se décider lorsque Gondi lui eut suggéré que le roi pourrait dire à la France : "Messieurs de Guise et de Châtillon se sont battus. Je m'en lave les mains." Ce n'était pas héroïque, mais cette anxiété, cette prudence, ce soin de se couvrir de tous les côtés montrent que Charles IX avait le sentiment que le sort de la monarchie et de l'État se jouait. Michelet convient que, dans le conseil royal, l'hypothèse qui parut la plus redoutable (et elle se réalisera plus tard avec la Ligue) fut celle où un grand parti catholique s'organiserait et se dresserait contre la monarchie compromise avec le parti protestant. L'expérience devait prouver que la raison était forte. Par elle se décida le coup.
Il n'y eut pas besoin qu'on excitât Paris. Non seulement Coligny et les chefs, mais tous les protestants furent massacrés avec une fureur enthousiaste. Paris avait de vieilles rancunes, à la fois religieuses et politiques. Le petit commerce parisien reprochait aux huguenots de faire du tort aux "affaires" par leurs guerres civiles. Jusque dans le Louvre, on tua les gentilshommes protestants, et il y avait parmi eux les plus beaux noms de France. Charles IX eut peine à sauver son beau-frère et Condé, qu'il voulait épargner, non seulement par sentiment de famille, mais aussi pour garder quelqu'un à opposer aux Guise. Le vrai sens de la fameuse journée est là. Plus tard, dans ses Considérations sur les coups d'État, Gabriel Naudé écrira que celui de 1572 était resté "incomplet" parce que les princes lorrains n'avaient pas subi le même sort que les Châtillon...
...Le fait qui reste, c'est que la France n'a voulu accepter ni la Réforme ni l'influence des réformés sur le gouvernement..."
1780 : Louis XVI abolit la Torture
Que l'on appelait aussi, à l'époque, Question Préparatoire : elle visait à obtenir les aveux du justiciable, avant son procès (aux moyens d'instruments aussi redoutables que variés : chevalet, osselets, estrapade, feu, eau, brodequins ...).
Introduite au XIIème siècle alors que l’Occident redécouvre le droit romain, la torture est la conséquence d’une procédure judiciaire complexe : tout suspect est innocent jusqu’à preuve du contraire. Les preuves indirectes et les témoignages sont utilisés avec la plus grande circonspection et seul est alors considéré comme preuve "entière", l’aveu.
1883 : Mort du Comte de Chambord
Un intéressant article de Christian Brosio, dans Valeurs actuelles :
"L'énigme de la semaine. Tout semblait prêt, en cet automne 1873, pour une restauration.
Le 8 février 1871, cinq mois après le désastre de Sedan, le suffrage universel avait élu une Assemblée comptant 400 royalistes. Mais ceux-ci étaient divisés entre "orléanistes", tenants des Bourbons-Orléans, représentés par Philippe, comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, et "légitimistes", fidèles à la branche aînée des Bourbons, incarnée par Henri, comte de Chambord, petit-fils de Charles X et sans descendance.
L’obstacle de cette division paraissait aplani depuis que, lui ayant rendu visite, le 5 août 1873, dans son exil de Frohsdorf, en Autriche, le comte de Paris avait salué en son cousin Chambord "le représentant du principe monarchique en France" (voir notre Éphéméride du 5 août, ndlr). Arrivé secrètement à Paris le 9 novembre, Henri s’est installé à Versailles où siégeait l’Assemblée. Avec l’intention, le moment venu, de se faire acclamer par elle sous le nom d’Henri V. Ce moment ne vint jamais. Pourquoi ?
Selon une opinion largement admise, la faute en reviendrait au comte de Chambord lui-même. Notamment en refusant le drapeau tricolore au profit du drapeau blanc. Ce "grand refus" a laissé de lui l’image d’un prince passéiste. Une image fausse, forgée par ses ennemis. Autrement dit par les "conservateurs", le "parti de l’ordre" incarné par une grande bourgeoisie et une fraction de l’aristocratie imprégnées des "valeurs" du capitalisme manchestérien.
Thiers, le fusilleur de la Commune, fut l’un de leurs hérauts. Leur modèle : un régime oligarchique - monarchique ou républicain - tenant le peuple à distance par le suffrage censitaire. Voilà ce qu’ils mettaient derrière le drapeau tricolore. Voilà ce que refusait Henri V, promoteur, au contraire, du suffrage universel et d’une monarchie renouvelée, sociale, fédérative et décentralisée. Salué par Proudhon, le comte de Chambord s’était vu, en revanche, reprocher par Guizot ses "liens d’intimité avec les factions anarchiques". C’est ainsi que, le 20 novembre 1873, l’Assemblée, manoeuvrée par Albert de Broglie, prorogea de sept ans le mandat de Mac-Mahon à la tête de l’État plutôt que d’acclamer Henri V."
1902 : Naissance de Fernand Braudel
http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/fernand-braudel
Fernand Braudel n'est pas seulement le grand historien qui a popularisé le concept du "temps long", de la "longue durée", celui qui a voulu étudier l'Histoire en la resituant dans ses multiples contextes : géographiques, économiques etc...
Il est aussi celui qui a remis les idées à l'endroit en ce qui concerne les migrations. Celui qui a rappelé que - en ce qui concerne la France - ces migrations/invasions ne concernaient que quelques dizaines de milliers d’hommes, voire quelques milliers pour ce qui est des Normands, alors que la Gaule gallo-romaine était peuplée de 10 millions de Gaulois, soit 1/6 de l’empire romain, alors que la France compte 10 millions d’habitants vers le XIIème siècle, 20 millions sous Louis XIV et près de 30 millions au début de la Révolution.
D’un point de vue génétique les apports des peuples germaniques, des Normands et des pillards Sarrazins et Maures au Moyen Age et Barbaresques, du XVème siècle à juillet 1830 et autres "migrants" et envahisseurs ont été démographiquement infimes, au total, et sur 15 siècles, de l’ordre de 4 ou 5 % .
Fernand Braudel, dans L’identité de la France, souligne - tout comme Pierre Chaunu... - que, jusqu’au XIXème siècle, la population de la France était à plus de 90 % héritière des gènes des gallo-romains.
"La France, terre d’immigration..." est une légende (une sorte de "roman historique de gauche et anti-français") colportée dans la bobosphère des journaleux/show-bizeux/cultureux parisianistes, faux historiens mais vrais pseudo – intellectuels...
1943 : Mort de Simone Weil
"Le salut serait d'aller au lieu pur où les contraires sont un"...
1944 : Dernier numéro pour L'Action française...
L'Action française, organe du nationalisme intégral ne finira pas sa 37ème année, qui s'arrêtera au n° 198 de l'année en cours. Le quotidien cesse sa parution ce 24 août 1944 : la sinistre Épuration va commencer... et le 11 mai 1945 l'imprimerie du journal sera "légalement" volée par le Parti communiste (voir l'Éphéméride du 11 mai) !
Du 29 juin au 21/22 octobre 1940, L'Action française fut publié à Limoges; à partir du 28/29 octobre 1940, à Lyon. De juin 1940 à août 1944 il y eut aussi des éditions à Limoges et à Poitiers.
Au total, L'Action française sortira 13.000 numéros, depuis le premier, paru le jour du printemps, le samedi 21 mars 1908.
• Voir - publié sur Boulevard Voltaire - la mise au point éloquente de Laure Fouré, juriste et fonctionnaire au Ministère des finances et d'Éric Zemmour :
Oui, l'Action française a toujours été anti nazi
• lafautearousseau vous propose de retrouvez un grand nombre de 'Une" de L'Action française dans notre Catégorie
"Grandes "Une" de L'Action française..."
dont celle-ci, consacrée à ce dernier numéro :
Paris, ce vendredi 16 septembre...
mais aussi de retrouver une grande quantité d'informations, tirées du journal, dans une seconde Catégorie, consacrée à la remise en avant du quotidien :
"Documents pour servir à une histoire de l'Union Royaliste provençale"
1968 : Première Bombe H française
La première Bombe H (bombe thermonucléaire ou à hydrogène) française explose à 600 mètres au-dessus de l'atoll de Fangataufa, dans le Pacifique.
Sa puissance équivaut à 170 fois celle d'Hiroshima.
Grands "recycleurs de nazis" - pour peu qu'ils fussent scientifiques, comme Werner Von Braun - (et c'est la même chose pour l'U.R.S.S...), les États-Unis avaient fait exploser la première bombe H, issue des recherches effectuées à partir de la Bombe A, en 1952, suivis de l'URSS en 1953, de la Grande-Bretagne en 1957 et de la Chine en 1967. La France est donc la cinquième puissance nucléaire. En 1998, l'Inde et le Pakistan deviendront les sixième et septième puissances nucléaires.
C'est en 1947 - il était alors âgé de vingt-sept ans - donc bien avant d'être Pape, et alors qu'il n'était encore qu'un simple jeune prêtre polonais, que Karol Wojtyla avait effectué son premier "voyage" en France : c'était à Marseille, et il s'était notamment arrêté à Notre-Dame-de-la-Garde (voir l'Éphéméride du 7 juillet). Le 15 octobre 2016, après un vote favorable du Conseil municipal, l'esplanade de la cathédrale Sainte-Marie Majeure fut baptisée "Esplanade Jean-Paul II" par les autorités municipales au grand complet (voir l'Éphéméride du 15 octobre)...
Jouxtant la cathédrale, elle domine tout le port moderne de la ville : l'Esplanade Jean-Paul II, à Marseille...
En réalité, dès l'année 2014, l'extension du Lycée Langevin avait mis au jour des vestiges d'une cité gallo-romaine. Avec une découverte exceptionnelle de 48 pièces d'or...
Le lycée a été construit à proximité d’un site archéologique majeur : celui de l'ancienne cité Maritima Avaticorum, qui serait la "première Martigues", où une occupation romaine avait été décelée (mosaïques, une colonne, des éléments funéraires...) : "Tout le monde pensait qu’il s’agissait d’une villa romaine ! En fait, nous avons pu identifier la cité comme étant Maritima Avaticorum qui a existé du 1er siècle avant J.-C. jusqu’au IVème siècle après", explique Jean Chausserie-Laprée, archéologue.
"C’est l’un des plus importants trésors monétaires antiques, jamais mis au jour sur le territoire français", précise Jean Chausserie-Laprée, en évoquant les 48 monnaies en or ("aurei"), frappées entre 46 et 27 avant J.-C. :
"Les plus grands personnages de cette période cruciale (César, Marc-Antoine, Octave-Auguste) figurent sur ces monnaies rarissimes et d’une grande beauté. Ils placent donc Martigues au cœur de la grande histoire de Rome et de la Méditerranée antique. Elles traduisent l’époque décisive qui voit le déclin de Massilia (Marseille) au profit d’une nouvelle métropole régionale, Arelate (Arles)".
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Commentaires
Tresor de Martigues. Maurras aurait jubilé! "Marseille ne nous fut presque rien...Mais toi, Arles, grecque et romaine, constantinienne capitale...