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  • GRANDS TEXTES (11) : Royauté et incarnation, par Vladimir Volkoff.

    Voici l'intégralité du discours prononcé par Vladimir Volkoff au Rassemblement Royaliste des Baux-de-Provence de 1984 (ci dessous).

    Il est intitulé "Royauté et Incarnation".

    Vladimir Volkoff y développe, entre autres, l'idée d'Ernst Kantorowicz, dans son Essai sur Le double corps du roi, qui nous guidera - pour son illustration - tout au long de cette réflexion si belle et si profonde...

     

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    Eric Muraise dit dans "Le Grand Monarque", que la France possède encore quelques monarchistes mais des royalistes, non. Différence : les monarchistes préfèrent un régime; les royalistes aiment un homme.

    La monarchie est à la royauté ce que le déisme, avec son horlogerie, est à l'Église avec ses chapiteaux et ses encensoirs. Eric Muraise peut avoir raison. Nous en connaissons tous de ces monarchistes grincheux qui n'ont qu'un sujet de conversation : dénigrer le Prince. Ils ont le choix, pourtant, surtout à notre époque où il y a de moins en moins de trônes et de plus en plus de prétendants. Mais non : le Prince, qu'ils se reconnaissent est toujours celui qui leur plaît le moins. Ils s'arrangent pour regretter l'aïeul, préférer l'oncle, attendre le petit-fils. Dans l'histoire, même, aucun Louis, aucun Henri ne les satisfait. Au mieux, ils vénèrent un Childebrand quelconque, dont personne n'a jamais entendu parler. Ces monarchistes Jean-­qui-grogne ne sont pas des royalistes ; car la monarchie ne sera jamais qu'une idée, tandis que la Royauté est une incarnation.

    Entre tous les régimes politiques, c'est l'homme qui fait l'originalité de la Royauté. Curieusement, les régimes dits "humanistes" sont les plus déshumanisés : justice immanente ! La grande machine électorale qui repose sur le principe abstrait : 1 = 1, qui rend ses oracles sous forme de statistiques, qui aplatit les visages en bulletins de vote, ne s'adresse, dans les meilleurs des cas, qu'à une fonction de l'homme : l'intelligence. Élire bien, c'est élire intelligemment. Élire le meilleur, c'est élire le plus intelligent. Le suffrage universel pourrait être avantageusement remplacé par un ordinateur bien programmé. Paradoxe : ce qu'il y a encore d'humain dans la procédure élective - les pots-de-vin, les poignées de main, les caméras, les accordéons - c'est tout cela qu'il faudrait éliminer pour que la république fonctionnât rationnellement.

     

     

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     Ernst Kantorowicz (Poznan, 1895 - Princeton, 1963), historien allemand d'origine juive, naturalisé américain, s'est spécialisé dans l'étude des idées politiques médiévales et de la sacralisation du pouvoir royal. Son ouvrage majeur, Les deux corps du roi -  Une étude de la théologie politique médiévale (qu'il écrivit à Princeton, en 1957), est un classique de l'histoire de l'État.
     
     
     
     
     

    La Royauté est autre. Pourquoi ? Parce que, révérence parlée, elle commence là où commence l'homme : dans les reins d'un monsieur et dans le ventre d'une dame. La Royauté passe par la naissance et elle passe par la mort. Un roi immortel serait un dieu, ou un automate, pas un roi. Il y a eu des périodes - on voit cela dans Richard II - où le prestige des rois était tel que l'on doutait qu'ils eussent des fonctions naturelles, comme les autres hommes. Ils en ont ! Il n'y a pas plus de royauté désincarnée qu'il n'y a d'amour platonique. Le corps importe peu en république. Le corps de tel président -je ne veux pas citer de nom le corps de tel président quelles qu'aient été les qualités de l'homme, il y a eu des présidents de la république qui étaient de fort honnêtes hommes - n'est très exactement rien : tout juste bon à mettre au Panthéon ! Il est grotesque de supposer qu'on puisse avoir de la piété pour le corps d'un élu. Les royalistes, eux, savaient ce qu'ils faisaient quand ils trempaient leurs mouchoirs dans le sang de Louis XVI. La royauté n'a de sens que si le corps du Roi est reçu comme sacré.

     

     

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    "Peu importe que Louis XVI soit guillotiné. Couper le corps en deux ne sert à rien..."

     

     

     

    C'est le corps du Roi qui est royal. Peu importe que Charles VI soit fou, c'est un fou royal, parce que son corps est royal. Peu importe que Louis XVI soit guillotiné. Couper le corps en deux ne sert à rien : les deux moitiés restent des morceaux de Roi. Malgré que nous en ayons nous sommes tous devenus si matérialistes, que paradoxalement nous avons perdu le sens du corps.

    Le corps nous apparaît comme un outil, comme un grattoir pour nous chatouiller l'âme. En réalité, le corps est un gage. Les martyrs donnaient leur corps en gage de leur foi. La main qui signe, la main qui étreint donne des gages. Les genoux qu'on fléchit donnent un gage. Qu'est-ce que s'engager, sinon engager son corps ? Un prince d'une nationalité qui épouse une princesse d'une autre nationalité, ce sont les deux puissances qui échangent des gages. "J'en mettrais ma main au feu", 'J'en mettrais ma tête à couper" : ne sont-ce pas là des gages que l'on risque ? Notre corps n'est peut-être pas ce que nous avons de plus précieux, mais il est ce que nous avons de plus vulnérable. C'est sa noblesse. C'est pourquoi il est notre gage. Et avant tout notre gage d'identité. "J'aime Béatrice" pouvait dire Dante. J'aime Béatrice peut signifier j'aime Béatrice telle que Dieu la reçoit dans son Paradis mais comment faire pour reconnaître une Béatrice sans visage ? Je vais à sa rencontre, je la regarde, je l'écoute, je reçois des lettres écrites de sa main : Le corps de Béatrice est le gage de Béatrice.

    J'ai remarqué tout à l'heure que le Roi était celui qui attirait l'amour. Aimer le Roi : sans cela il n'y a pas de Royauté. Il faut l'aimer de trois manières : d'abord parce qu'il est le Roi et qu'on ne le connaît pas, comme les fiancés du temps jadis qui n'avaient jamais rencontré leur promis et qui l'aimaient déjà d'avance, de confiance. L'aimer ensuite, quelques fois, bien qu'on le connaisse.

     

     

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    Ernst Kantorowicz montre comment les historiens, théologiens et canonistes du Moyen Âge concevaient et construisaient la personne et la charge royales : le roi possède un corps terrestre et mortel, tout en incarnant le corps politique et immortel, la communauté constituée par le royaume.
    Cette double nature, humaine et souveraine du « corps du roi », explique l'adage «Le Roi est mort, Vive le Roi !"», apparu - tardivement - lors de l'enterrement de Louis XII en 1515, le corps du souverain ne pouvant mourir.

     Une paysanne normande, parlant de son mari, ivrogne, violent, disait à ma mère "paraît qu'y a des femmes qu'aiment point leur homme. Mais comment qu'elles font puisque c'est leur homme ?". Et un proverbe russe dit : "A force de souffrir, on finit par aimer". C'est comme cela qu'il faut aimer le Roi, aussi. Il faut l'aimer, enfin, ou du moins essayer, parce qu'on le trouve aimable, se battre un peu les flancs, si besoin est, l'aimer avec ses faiblesses en mettant les choses au pis, avec ses vices, ses médiocrités, ses couardises, l'aimer tendrement, presque charnellement, comme Monluc aima Henri II, comme Sully aima Henri IV. Ne pas oublier que les règnes des reines - je pense à Élisabeth d'Angleterre, Catherine de Russie, Marie ­Thérèse d'Autriche - ont été particulièrement réussis parce que ces reines étaient des rois et que pour un homme il est plus facile d'aimer son roi lorsque c'est une reine.

    Le corps du roi est le gage de la royauté. Les bâtardises et les usurpations mises à part, le gage royal est le corps du roi, tel qu'il est hasardé dans les combats, tel qu'il est martyrisé par les régicides, tel qu'il engendre le roi qui lui succédera, tel qu'il apparaît physiquement désigné lorsque son crâne reçoit la couronne, que sa poitrine, ses pieds, ses mains, ses paupières, ses narines reçoivent le Saint Chrême.

    Tous les peuples ont eu des monarques, mais lorsque nous disons Roi, nous pensons surtout à un roi chrétien parce que l'incarnation est l'axe de la foi chrétienne. Pour être chrétien, il faut croire que le Verbe se fit chair, et cela suffit. Le gage de l'amour du Père, c'est le Fils et plus précisément, c'est le corps du Fils, dans lequel nous nous empressons d'enfoncer des clous ; pas n'importe quel corps, mais un certain corps, apparu en Palestine huit siècles après la fondation de Rome. Il n'importe pas que nous soyons contents ou non de ce que le corps du Fils soit celui de ce charpentier rabbin. Certains auraient préféré qu'il fût Grec, ou Viking , ou Africain. Nous n'y pouvons rien. Le gage a été donné.

     

     

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    " Le roi est mort, vive le roi ! ", proclamait-on à la mort du souverain pour exprimer la continuité du pouvoir monarchique. Sous-titré Essai sur la théologie politique au Moyen Age, l'ouvrage de l'historien allemand E. Kantorowicz analyse la teneur de cette continuité, dans les monarchies occidentales. Le pouvoir s'inscrit alors dans une sorte de théologie politique, dans laquelle le roi, au-delà de la personne charnelle, incarne le divin auprès de ses sujets sans toutefois prétendre à une transcendance qui l'autoriserait à outrepasser son simple rôle de représentant de Dieu sur Terre.
    Illustration : gisant de Charles Martel, BasilIque royale de Saint Denis.

    Il est là. Les théologiens pensent que le Fils a trois fonctions : il est prophète, grand-prêtre, Roi. Le psalmiste dit : Le cœur du Roi est dans la main de Dieu... Le premier prodrome du Christ est Melchisédech, roi de Chalem, la future Jérusalem. Jésus est un prince de la maison de David. C'est en tant que Roi qu'il fait son entrée à Jérusalem. Le beau nom de Roi figure sur l'inscription placée en haut de la croix. Lorsqu'il parle du monde d'où il vient, il l'appelle Le Royaume et chaque fois que nous répétons le Notre Père, nous demandons un règne, pas une république.

    Dans la mesure où le Christ est Roi, tout roi participe du Christ. Oui, même le Louis XV du Parc aux Cerfs, même le Charles IX de la Saint-Barthélemy. La personnalité du Roi peut être en contradiction avec la vérité incarnée en lui, la vérité demeure. On serait loin de compte si on voyait le Roi comme une personne dans laquelle se serait logé un principe, comme un Bernard-l’ermite dans sa coquille. Il n'y a pas de principe royal. La république a des principes, la Royauté a des princes. Il y a simplement une vérité royale. Et la vérité est que cet homme que je vois devant moi est Le Roi. Le Roi est l'époux de la Patrie comme le Christ est l'époux de l'Église. Il en est quelquefois le sacrifié expiatoire comme le Christ l'est de l'humanité. La Royauté est sur terre, l'objet privilégié des vertus théologales car notre amour s'oriente vers le Roi, icône du Père, notre espérance vers le Prince, icône du Fils, et notre foi en la Royauté elle-même, qui est Esprit. L'Ancien et le Nouveau Testament utilisent une expression essentielle et singulière : ils parlent du Dieu vivant. Cette qualité, la vie, est l'attribut le plus glorieusement divin de la Royauté.

    Au XVIIIème siècle, le voyageur anglais, Young, remarquait : "Un Français aime son Roi comme sa maîtresse, à la folie". Sage folie ! Un autre Anglais, contemporain celui-là, Lawrence Durrel écrit que les structures royales reproduisent l'architecture même de la personne humaine, structure organique. Rien dans tout cela qui sente l'abstrait, le construit, le prémédité. Dans la Royauté, il y a le grain qui meurt et qui ressuscite, il y a les fils qui s'engrainent sur les pères, il y a l'homme tel qu'il a été créé à l'image de Dieu, il y a... il y a la vie.

    Ce n'est pas un hasard si, en Royauté, la même formule a pu servir à la fois de prière, de cri de joie, de cri de guerre, de simple interjection. Ce n'est pas un hasard si, lorsqu'on pense au Roi on exprime pour lui le vœu le plus charnel et le plus religieux : QU'IL VIVE !

     

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    "Parce qu'il est naturellement un homme mortel, le roi souffre, doute, se trompe parfois : il n'est ni infaillible, ni intouchable, et en aucune manière l'ombre de Dieu sur Terre comme le souverain peut l'être en régime théocratique. Mais dans ce corps mortel du roi vient se loger le corps immortel du royaume que le roi transmet à son successeur" (Patrick Boucheron).
     
    Illustration : le sacre de Philippe III.

     

     

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    "GRANDS TEXTES"...

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  • Éphéméride du 2 décembre

    L'Hospice de la Vieille Charité, à Marseille

     

     

    1694 : Mort de Pierre Puget 

     

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    Pierre Puget fut à la fois peintre, architecte et sculpteur, trois domaines dans lesquels il excella...

    Il naquit à Marseille ou dans ses environs immédiats, le 31 octobre 1622, dans une famille très modeste.

    Il partit en Italie, comme c'était l'usage à l'époque, pour parfaire sa formation, puis il y retourna régulièrement, mais revint toujours, tout aussi régulièrement, en France... 

     

    La porte et le balcon de l'Hôtel de Ville de Toulon (ci dessous) furent son premier ouvrage : Le Bernin, lorsqu'il vint en France à la demande de Louis XIV, déclara après avoir vu ce monument, qu'il s'étonnait d'avoir été appelé puisque le roi possédait un si habile artiste. 

    Entre Louis XIV et Pierre Puget l'estime et l'admiration étaient réciproques : c'est Pierre Puget qui a appelé le roi "Louis le Grand en tout"; quand à Louis XIV, il écrivit à François, le frère de Pierre Puget : "Monsieur, votre frère est grand et illustre; il n'y a personne dans l'Europe qui le puisse égaler."

     

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    En peinture, on admire parmi les chefs-d'oeuvre de Puget, surtout les tableaux de La sainte famille au palmier et celui du Sauveur, en présence duquel Pierre Julien disait que Puget était aussi grand peintre que grand sculpteur.

    En architecture, on ne peut citer, outre l'Hôtel de Ville de Toulon, que l'église de l'Hospice de la Charité, à Marseille (ci dessous) car ce fut surtout par ses plans que Puget se montra grand architecte. Il ne fut malheureusement appelé à exécuter que ceux qui exigeaient le moins de génie et, surtout, de dépense...

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    Il n'en fut pas ainsi de la sculpture (ci dessous, Persée et Andromède, au Louvre), dont il a laissé de nombreux et admirables chefs d'oeuvre. Les plus remarquables sont le Milon de Crotone, acquis par Louis XIV, et placé dans le Parc de Versailles, ainsi que son groupe d'Andromède (ci dessous). Mais aussi L'Hercule français, commencé pour le surintendant Fouquet, et une statue de saint Sébastien, dans l'église de Carignan, à Gênes.

    Les plus beaux ouvrages de Puget sont encore aujourd'hui dans cette ville, où il fut toujours dignement accueilli. La famille Sanli et la famille Lomellini, outre le paiement de ses oeuvres, le gratifiaient chacune d'une pension de trois cents Louis.

    La maison Doria l'avait chargé de la construction d'une église quand, sur les conseils de Bernin, Colbert le rappela en France, où il lui donna 3.600 francs d'appointements, en le nommant Directeur de la décoration des vaisseaux à Toulon.

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    Puget avait pris pour devise : Nul bien sans peine, et ce travailleur acharné ne passait jamais un jour sans oeuvrer.

    En 1683, il écrivit à Louvois "Je suis dans ma soixantième année, mais j'ai des forces et de la vigueur, Dieu merci, pour servir encore longtemps. Je suis nourri aux grands ouvrages, je nage quand j'y travaille, et le marbre tremble devant moi, pour grosse que soit la pièce."

    En 1694, année de sa mort, Puget travaillait avec toute l'énergie de son talent au bas-relief de la Peste de Milan. La ville de Marseille a fait élever à ce grand homme devant la maison qu'il habitait, rue de Rome, une colonne surmontée de son buste, et portant cette inscription : 

     À Pierre Puget, sculpteur, peintre et architecte, Marseille sa patrie qu'il embellit et honora.

     

     http://culture.marseille.fr/actualites/la-vie-et-l-oeuvre-de-pierre-puget-en-ligne

     

     

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    1804 : Sacre de Napoléon

     

    Onze ans seulement après avoir guillotiné Louis XVI, la révolution se donne à un nouveau Sire !...

    600.000 morts, le premier Génocide des Temps modernes, la Terreur comme mode ordinaire de gouvernement, une guerre folle déclarée à l'Europe entière : tout "çà", pour "cà" !...

     
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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVII, Le Consulat et l'Empire :

    "L'Empire fut proclamé le 18 mai 1804 et le nom d'empereur fut choisi, parce que celui de roi était inséparable des Bourbons. Ce titre semblait aussi plus grand, plus "militaire", plus nouveau, tandis qu'il évoquait d'indestructibles souvenirs. Jusque-là, l'empereur était germanique. Transférer la couronne impériale en France, c'était attester la défaite des Habsbourg qui reconnaissaient le soldat de fortune devenu empereur d'Occident et, désormais, se contentaient pour eux-mêmes du nom d'empereurs d'Autriche. C'était aussi restituer à la France le sceptre qu'avait porté Charlemagne. Comme Charlemagne lui-même, Napoléon voulut être couronné par le pape, et non pas à Rome, mais à Paris. Pie VII, après quelques hésitations, se rendit à son désir et, le 2 décembre, à Notre-Dame, on eut le spectacle extraordinaire du sacre, le soldat de la Révolution devenu l'oint du Seigneur.

    À ceux qui s'étaient émus du Concordat, qui s'effarouchaient bien davantage de cette apparente subordination à la papauté, Napoléon répliquait qu'il mettait le nouveau régime issu de la chute des Bourbons à l'abri de toute opposition religieuse, qu'il y attachait l'Église au lieu de s'attacher à elle, qu'il le légitimait aux yeux des catholiques du monde entier et se rendait, d'un seul coup, l'égal des souverains des plus vieilles maisons : il eut soin, d'ailleurs, de prendre la couronne des mains de Pie VII et de la placer lui-même sur sa tête. Mais ne pouvait-il oser tout ce qu'il voulait ? Il reconstituait une noblesse, il se composait une cour : il n'était rien que la France n'approuvât.

    Né au milieu de cette satisfaction et de ces bénédictions, l'Empire, qui réalisait le mariage des principes révolutionnaires avec les principes monarchiques, semblait aux Français comme le port où ils étaient sûrs de reposer après tant de convulsions épuisantes et terribles. Par le plus étrange des phénomènes, personne ne s'alarmait de ce qui rendait fragile tout cet éclat. L'Empire ne serait vraiment fondé, les conquêtes de la Révolution assurées que le jour où la puissance britannique serait vaincue, et, on l'oubliait presque, nous étions en guerre avec elle..."

     
    2 décembre,pierre puget,le bernin,toulon,louis xiv,fouquet,versailles,milon de crotone,louvre,cour puget,louis le grand,napoleon,louis xviSix ans plus tard, le 2 avril 1810, Napoléon épousera Marie-Louise d'Autriche (voir l'Éphéméride du 2 avril), alors que les révolutionnaires ont assassiné la reine de France, Marie-Antoinette (ci-contre), tante de Marie-Louise, au cri haineux et xénophobe de "À mort l'Autrichienne" : si l'on pouvait plaisanter de ces horreurs, on serait tenté de rire aux éclats en constatant de telles incohérences (doux euphémisme !)...
     
    Oui, vraiment, toutes ces horreurs, toutes ces abjections, tout "ça"... pour "ça" !...
     
     
     
     
     
     2 décembre,pierre puget,le bernin,toulon,louis xiv,fouquet,versailles,milon de crotone,louvre,cour puget,louis le grand,napoleon,louis xvi
     
     
     
     
    1805 : Victoire d'Austerlitz

     

    Un an jour pour jour après son sacre, Napoléon remporte une bataille décisive lors de la campagne de Prusse près du village d'Austerlitz.

    Feignant un repli, il parvient à tromper les troupes de François II d'Autriche et d'Alexandre 1er de Russie. Les forces austro-russes composées de 90.000 hommes, perdent 30.000 soldats. La France quant à elle ne dénombre que 7.000 pertes sur 73.000 hommes.

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     Napoléon donnant l'ordre avant la Bataille d'Austerlitz (toile appelée également "Matin d'Austerlitz")

             

    Avec la Paix de Presbourg signée entre les trois empereurs (France, Autriche et Russie), la France se verra céder la Vénétie et la Bavière par François II.

    D'Austerlitz, Jacques Bainville écrit (Histoire de France, chapitre XVII, Le Consulat et l'Empire) que c'est "la plus éblouissante de ses victoires... les forces de la France semblaient invincibles"...

    "Il fallait seulement choisir le parti qu'on tirerait de ce triomphe militaire. Talleyrand conseillait une réconciliation avec l'Autriche. C'était un retour à l'idée de Louis XIV, de Choiseul, de Vergennes : l'Autriche pouvait servir de contrepoids. Étendue vers l'Orient, le long du Danube, elle serait un élément de conservation et d'équilibre, contiendrait la Russie et, par là, s'opposerait à elle. Napoléon avait d'autres idées.

    Il comprenait peut-être mieux que d'autres que ses victoires étaient fragiles, aussi fragiles que les conquêtes territoriales de la Révolution qu'il avait pour mission de défendre. Tant que l'Angleterre ne serait pas à sa merci, rien ne serait durable et il avait renoncé à la mer. Un autre projet s'était emparé de son esprit. Il revenait à la conception dont avait procédé l'expédition d'Égypte : atteindre la puissance anglaise et la faire capituler par l'Orient, peut-être par la prise de Constantinople.

    La paix de Presbourg, signée par l'Autriche accablée, marquait une extension considérable de l'Empire napoléonien vers l'Est. Napoléon avait déjà changé la présidence de la République italienne contre la couronne de la Lombardie. À la place des Bourbons de Naples, il installait son frère Joseph. Il reprenait Venise à l'Autriche et les anciennes possessions de la République vénitienne jusqu'à l'Albanie. L'Autriche assujettie, considérablement réduite, expulsée d'Allemagne, n'était plus qu'un chemin de communication vers Constantinople. C'était là que Napoléon voulait frapper les Anglais.

     

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     La pyramide commémorant la bataille. 

     

    Alors commençait la tâche impossible. Pour exécuter un si vaste projet, il fallait dominer toute l'Europe. Partie de la conquête de la Belgique, la Révolution était conduite à des entreprises démesurées. Ni le génie militaire de Napoléon ni ses combinaisons politiques ne devaient y suffire.

  • Solidarité Kosovo ! Retour sur le Convoi de Noël 2024...

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    Site officiel : Solidarité Kosovo

    lafautearousseau "aime" et vous invite à "aimer" la page facebook Solidarité Kosovo :

    https://www.facebook.com/solidarite.kosovo/

    CONVOI DE NOËL 2024 : CHALEUR ET AMITIÉ FRANCO-SERBE

    Chaque convoi apporte son lot de joie, d’émotion et aussi d’indignation pour les volontaires qui découvrent la situation des Serbes du Kosovo en partageant un peu de leur quotidien.

    J’accroche sur mon réfrigérateur un dessin offert par une enfant de Donja Brudika. Derrière une maison à la cheminée fumante, un sapin de Noël tout illuminé égaye ce qui semble être un rude hiver compte tenu de l’épaisse couche de neige sur le toit. Cela fait près de cinq ans que je participe chaque hiver au convoi de Noël de Solidarité Kosovo et le retour est toujours aussi difficile. Je sais que durant plusieurs jours je vais assommer mes proches de phrases qui commencent invariablement par « vous savez, au Kosovo… » et qui donnent un détail historique, gastronomique, une anecdote amusante ou émouvante. Bien souvent, je relativise les petits inconforts du quotidien quand je compare mes soucis avec les conditions de vie des Serbes des enclaves. La vague de froid a fait chuter le mercure et refroidi mon appartement ? Ce n’est rien à côté de ces maisons mal ou pas isolées où la seule source de chaleur est un poêle à bois dans la pièce à vivre.
    Si ma famille écoute avec indulgence les récits de ce convoi, il est grand temps de partager ce récit avec les donateurs et les soutiens de Solidarité Kosovo dont la mobilisation a permis une année de plus de répandre la joie dans les enclaves serbes.

    Nous sommes le 26 décembre, la volontaire la plus matinale s’est levée à trois heures du matin pour prendre l’avion jusqu’à Belgrade où toute l’équipe a rejoint Mladen qui nous attend avec le minibus pour entreprendre la longue route vers le Kosovo. L’immense plaine qui entoure Belgrade se transforme peu à peu au fil des kilomètres pour devenir une chaîne de montagnes qu’il faut traverser en suivant le cours de la rivière Ibar. Il fait nuit depuis longtemps quand nous arrivons au poste administratif, comme une plaie béante qui rappelle qu’une partie de la communauté internationale veut arracher le Kosovo à la Serbie.

    Le passage se fait sans encombres mais quelques nouveautés sur la route laissent entrevoir les stigmates des tensions autour du monastère de Banjska. Les forces spéciales kosovares en ont bloqué les accès avec des postes de garde suréquipés. Le trajet nocturne permet aux nouvelles recrues de faire la différence entre les villages serbes où les maisons s’étalent des deux côtés de la route et les villes albanaises construites le long des voies de communication dans une débauche d’enseignes lumineuses, de magasins luxueux et de stations essence. Après ce long périple, nous sommes heureux d’arriver à l’auberge à Gracanica où nous profitons d’une bonne nuit de sommeil avant d’entamer les distributions.

    Retrouvailles avec nos amis serbes

    Les retrouvailles – chaleureuses – entre les volontaires français et les volontaires serbes se font aux aurores devant l’entrepôt du bureau humanitaire au monastère de Gracanica. Les nouveaux connaîtront bien vite l’humour de Milovan, la joie de vivre du père Serdjan, la gentillesse de Slavko et le rire de Marko.
    Cette année, les enfants recevront un grand paquet plein de surprises, de jouets et de fournitures scolaires. Comme ils ont déjà été préparés par les équipes de Solidarité Kosovo, nous n’aurons pas besoin cette année de reconstituer des paires de chaussures, d’atteindre avec difficulté des cartons aussi grands que moi pour récupérer les derniers vêtements… cela libèrera du temps que nous pourrons passer dans les écoles et auprès des familles que nous visiterons. Une fois les camions chargés, nous prenons la route de Kamenica, l’ancienne paroisse du père Serdjan, où les élèves de l’école de Korminjane nous attendent de pied ferme. Alors que nous descendons les quelques marches qui mènent à la cours, les enfants sortent de l’école avec de grands sourires. Milovan leur donne les directives et ils se mettent en rang d’oignon pour recevoir leurs cadeaux, puis ils s’installent sur les marches de l’entrée pour les déballer avant de poser pour la photo.
    Plus tard, nous allons à la crèche du village où, par un grand soleil, de jeunes enfants ont revêtus leurs plus beaux habits de Noël. Pulls de saison et bois de rennes en peluche sur la tête, ils seront pris en photo avant de partir pour les vacances. Nous voyons la première moitié des enfants et nous revenons l’après-midi pour distribuer leurs cadeaux au deuxième groupe. Pour les cinq absents pour cause de varicelle, les responsables de la crèche choisissent quelques jouets qui leur seront offerts une fois qu’ils iront mieux.
    Entre-temps nous avons livré un poêle à bois à la famille Pesic. En arrivant au pied de la maison, nous avons vu flotter un drapeau noir en haut du porche et le portrait funéraire du père de famille nous a accueillis tandis que sa veuve et sa fille nous ont offert un verre de rakija, l’eau de vie locale que chaque famille distille. Elles ont tenu à remercier les donateurs de Solidarité Kosovo grâce auxquels elles peuvent remplacer leur vieil appareil défectueux.

    Le témoignage de François-Marie

    J’étais enchanté de participer à un nouveau convoi de Noël avec Solidarité Kosovo. Si ce n’est que la deuxième fois que je passe une fin d’année aux côtés des Serbes du Kosovo, j’ai l’habitude de l’aide aux populations chrétiennes avec des associations françaises, notamment au Liban et en Arménie. Une nouvelle fois, je suis impressionné par la qualité de l’organisation du convoi. Rien n’est laissé au hasard par les volontaires chevronnés, Serbes du Kosovo eux-mêmes pour la plupart. Dès le premier jour de donation, après avoir distribué des fournitures scolaires dans des écoles de Korminjane, l’équipe de Volontaires, guidée par le père Serdjan, prêtre orthodoxe de Gracanica habitué des convois, se rend dans une très modeste maison dans le village de Kamenica. Le temps est magnifique en ce début d’hiver, les paysages agréables, des collines arborées entoure de très sobres demeures. Nous sommes accueillis par une vieille dame devant une de ces dernières. Les murs de l’habitation sont en parpaings enduits d’une fine couche de mortier et peints. L’isolation est très sommaire comme dans toutes les maisons serbes que j’ai vues au Kosovo. Nous sommes venus afin d’offrir un poêle à bois neuf à cette dame seule. Grâce à celui-ci, la dame pourra se chauffer et cuisiner.

    Je pense encore à cette dame. Isolée, avec quelques voisins, elle fait partie des derniers Serbes de ces collines, des derniers Serbes du Kosovo aussi. Elle ne se plaint pas mais, à la détresse de son peuple, à sa pauvreté visible, la vétusté de sa demeure a ajouté un récent drame : son fils est mort en 2023, électrocuté ici par la mauvaise installation de courant de sa maison. Peut-être cherchait-il à améliorer le confort de sa mère en bricolant.


    Avant de rentrer à Gracanica, le père Serdjan nous fait les honneurs de son ancienne église à Kamenica, une des rares à avoir été construite sous domination ottomane. De ce fait, elle devait respecter certaines règles : ne pas être plus haute que la mosquée, pouvoir se confondre avec une maison ou encore avoir un espace pour les femmes, en hauteur, derrière un claustra.

    L’école comme vecteur de lien social

    Le lendemain, nous retournons dans la région de Kamenica. Cette fois, la brume s’est levée et le froid est mordant, mais cela n’entame ni notre enthousiasme, ni celui des cinquante-huit élèves de l’école de Donja Brudika ! Dans la cour de cet établissement entièrement rénové par Solidarité Kosovo en 2018 et en présence de la presse locale, nous avons installé nos cartons et remis un paquet à chaque enfant un colis avec un cadeau et des fournitures scolaires. Qu’elles n’ont pas été notre surprise et notre joie quand les plus jeunes nous ont offert des dessins réalisés avec soin ! À la fin de la distribution, les enfants ont entonné en chœur la chanson traditionnelle « Oj Kosovo, Kosovo » et des élèves de quatrième ont récité un poème de bienvenue que Mladen nous a traduit dans la soirée.

    La directrice a souligné l’importance de cette école pour les Serbes de Donja Brudika qui peuvent ainsi s’assurer que leurs enfants recevront une bonne éducation, ce qui les encourage à rester et à ne pas quitter la région.

    Cernica, un village martyr

    Le contraste avec l’école de Cernica est saisissant ! On entre dans la cour par un porche qui ressemble plutôt à celui d’une maison, et pour cause ! Cela fait vingt-quatre ans qu’une maison individuelle a été adaptée en établissement scolaire pour accueillir les élèves des alentours. Une fois les cartons déchargés, huit classes se succèdent devant nous avec de grands sourires pour recevoir leurs cadeaux, dont des fournitures scolaires. Il y a quatre ans, l’école ne comptait que trois classes.

    Le directeur de l’école nous reçoit ensuite dans son bureau, une petite pièce qui fait également office de salle des professeurs et où le psychologue scolaire reçoit les élèves qui le souhaitent. Le curé de la paroisse nous raconte l’histoire tragique de ce village. En 1999, sept Serbes dont Milos, un enfant de 7 ans, ont été tués par des tirs de kalachnikov perpétrés par des Albanais qui sont venus d’ailleurs troubler l’harmonie qui régnait jusqu’alors entre les deux communautés. Il nous explique qu’il n’y a pas une seule maison, pas une seule ruelle qui n’a pas vu le sang couler. Depuis, les Serbes subissent d’importantes pressions pour vendre leurs terres, mais ils tiennent bon. Comme à Donja Brudika, c’est l’école qui fait rester la communauté de chrétiens. Comme le dit le directeur : « chacun de vos passages nous donne la volonté et le courage de rester. Je vous remercie pour votre aide, n’oubliez pas les enfants du Kosovo et de Métochie. »

    Le poêle à bois, le cœur du foyer

    Nous quittons l’école pour rendre visite à deux familles du village, éleveurs de moutons, et leur apporter un poêle à bois. Le poêle à bois est un élément indispensable dans chaque maison serbe. Il sert aussi bien à se chauffer qu’à cuisiner sans craindre des coupures de courant ou d’acheminement du gaz.
    Quand nous avons demandé au premier couple de quoi il avait besoin, le père nous a simplement répondu qu’avec plus de moutons ils vivraient probablement mieux.
    Ensuite, il nous a fallu traverser un ruisseau et avancer sur un chemin pour rejoindre un couple déjà âgé dont la maison se cache derrière une lourde porte de bois sculpté qui date certainement d’un autre siècle. Le poêle est déposé au pied de l’escalier qui mène à l’entrée, ce sont leurs cinq enfants qui les aideront à l’installer.
    Nous repartons le lendemain à l’est du Kosovo. À l’école Buivojce, il fait aussi froid que la veille, mais le soleil et les cadeaux réchauffent bien vite l’atmosphère. Ici, l’établissement est entouré par des maisons albanaises, mais la cohabitation se passe bien. Il y a même des enfants de la communauté rom qui viennent étudier ici. Les élèves reçoivent leurs cadeaux et prennent la pose avec plaisir avant de retourner en classe. Nous sommes invités à prendre un café avec les enseignants qui nous racontent leur parcours, l’évolution de la situation entre la doyenne qui prend sa retraite cette année et la plus jeune qui vient d’arriver. Nos échanges sont interrompus par une petite délégation d’élèves de CM1 qui nous remets un papier avec écrit « merci » en plusieurs langues et toutes leurs signatures.

    La musique comme langage universel

    C’est émus que nous nous dirigeons vers Novo Brdo, non pas pour visiter le complexe agricole qui s’agrandit chaque année, mais pour distribuer des poêles à bois.

    Nous sommes reçus par le père Stevo qui nous fait visiter son église à l’histoire extraordinaire. Pour la protéger des exactions des Ottomans, il a fallu dix mille personnes pour la déplacer pierre par pierre en trois jours depuis la forteresse sur les hauteurs de la ville jusqu’à son emplacement actuel. Malheureusement, les fresques du XIVe siècle n’ont pas pu être conservées. Le jour de notre venue, une iconographe que nous avions rencontrée il y a deux ans continuait son superbe travail. Ne travaillant que l’hiver, il lui faudra encore deux ans pour terminer les nouvelles fresques.
    Le père Stevo nous accueille ensuite chez lui et son fils interprète quelques chansons traditionnelles en s’accompagnant à la guitare. Ceux qui connaissent les paroles l’accompagnent volontiers et c’est à un véritable concert qui nous est offert.
    Cela nous a donné des forces pour livrer un poêle dans les hauteurs du village. Trois générations vivant sous le même toit avaient bien besoin de remplacer le leur. J’ai été particulièrement touchée par la grand-mère, vacillant sur ses deux jambes mais tellement digne !

    La Métochie, terre menacée

    Sur le chemin de Gracanica, nous nous arrêtons pour un moment de grâce au monastère de Draganac situé à flanc de montagne, au bout d’une route sinueuse dans la forêt. Le père Xhristof nous fait visiter l’église et nous reçoit à l’hôtellerie où nous goûtons avec délice à une tisane préparée par les moines ainsi que du poisson fumé, de l’ajvar et d’autres mets adaptés aux règles du carême : pas de produits laitiers ni de viande.
    Si depuis le début du convoi nous sommes restés dans l’est du Kosovo, le quatrième jour nous partons pour la Métochie. Dans cette région dont le nom signi

  • Éphéméride du 20 avril

    1868 : Naissance de Charles Maurras (ici, sa maison à Martigues, la Bastide du Chemin de Paradis)

     

     

     

    1120 Mort de Géraud de Salles 

     

    Fils de grande famille, Géraud de Salles embrassa la vie religieuse et fonda plusieurs abbayes, aussi bien pour les hommes que pour les femmes.

    On ne se souviendrait probablement que très peu de lui si l'une de ses fondations - l'Abbaye du Dalon (ci dessous), quasiment totalement ruinée à la Révolution - n'était le lieu de sépulture des deux plus grands troubadours : Bernard de Ventadour et Bertrand de Born. 

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    Aux origines de la littérature française, qu'elle soit du Nord ou du Midi, ceux qui avaient l'art et le don de "trouver" quelque chose à dire, réciter ou chanter  étaient appelés trouvères dans les pays du Nord de la France (de langue d'oïl) et troubadours dans les pays du Sud (de langue d'oc), deux mots équivalents, venant tous deux du bas latin "trobar", qui signifie "trouver" :

     

    https://www.herodote.net/troubadour_trouvere-mot-211.php 

     

    Bernard de Ventadour et Bertrand de Born furent les deux plus célèbres de ces poètes, qui ont diffusé partout aussi bien l'amour courtois que les Chansons de Geste, et qui sont, collectivement, aux origines de la poésie en Occident :

    https://www.limousin-medieval.com/bernard-de-ventadour
    http://broceliande.brecilien.org/Bertran-de-Born

     

    20 avril,charles maurras,jean paulhan,marx,camus,philosophes,xviii° siècle,siècle des lumières,communisme,nazisme,avenir de l'intelligenceTrouvères et troubadours, Chanson de Roland, Légendes Arthuriennes, Tristan et Yseult : quatre de nos éphémérides reviennent sur la naissance de notre littérature nationale et sur ses thèmes fondateurs :

    • l'Éphéméride du 20 avril (sur les Troubadours Bernard de Ventadour et Bertrand de Born);

    • du 27 avril (sur Xavier Langlais et les romans du Roi Arthur);

    • du 15 août (sur la Chanson de Roland) ;

    • du 29 août (sur Joseph Bédier et Tristan et Yseult). 

     

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    1251 : Dédicace de la cathédrale Saint Maurice de Vienne 

     

    C'est en 1130 que débuta la construction de l'édifice, dans le style roman; Guillaume de l'Oeuvre en serait l'architecte.

    Aujourd'hui, les parties les plus anciennes de la cathédrale restent romanes, alors que, à partir du XIIIème siècle, le chœur, le début et les parties hautes de la nef sont construits au goût du jour, c'est-à-dire en style "ogival".

    Mais la construction se poursuivra jusqu'au XVIème siècle - avec, notamment, la façade - la dernière pierre étant posée en 1529.  

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    lieuxsacres.canalblog.com/archives/vienn_cathedrale_primatiale_saint_maurice__38_isere.html       

     

     

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    1868 : Naissance de Charles Maurras

     

    "Maurras est un continent", selon le mot si juste d'Albert Thibaudet, remis au jour avec bonheur par Stéphane Giocanti, mais ce continent est enfermé par la conspiration du silence du Système dans un cercueil fermé à double tour; et si ce cercueil est à son tour écrasé sous la chape de plomb du conformisme ambiant de la vérité officielle, c'est pour une raison bien simple : Maurras est celui qui a osé élaborer la critique globale et cohérente du Système en tant que tel; radicalement, au sens étymologique et premier du terme, c'est-à-dire en critiquant la République idéologique à sa source, dans ses racines et ses fondements mêmes.

    Le Système ne s'y est pas trompé : à ce titre, Maurras est, non pas dangereux, pour la République idéologique, mais le seul dangereux (voir notre Pdf M. le Maudit)

     

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    Maurras rencontrera Jacques Bainville alors que celui-ci n'avait que vingt ans; puis Léon Daudet lorsque celui-ci en avait trente-six (en 1904): que trois hommes aussi différents et, chacun, d'une personnalité aussi affirmée aient pu durant toute leur vie - à partir du moment où ils se sont rencontrés - être et rester amis au quotidien, dans le même mouvement et les mêmes locaux, sans la moindre "dispute" notable, voilà qui constitue une exception remarquable dans l'histoire politique...

    Lorsqu'on parle de Charles Maurras, de Léon Daudet et de Jacques Bainville, c'est  peut-être la première chose qu'il convient de signaler (voir l'Éphéméride du 9 février - naissance et mort de Jacques Bainville; l'Éphéméride du 20 avril - naissance de Charles Maurras; l'Éphéméride du 1er juillet - mort de Léon Daudet; et l'Éphéméride du 16 novembre - naissance de Léon Daudet et mort de Charles Maurras)...

    Ce cas unique d'amitié a été magnifiquement évoquée par Jacques Bainville dans les quelques mots de remerciements qu'il prononça au siège du journal, à l'occasion de son élection à l'Académie française :

    MAURRAS 7.JPG
     
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    Acte de naissance de Charles, Marie, Photius Maurras 

    Voir notre Feuilleton ou notre Album : Une visite chez Charles Maurras 

     

     

    20 avril,charles maurras,jean paulhan,marx,camus,philosophes,xviii° siècle,siècle des lumières,communisme,nazisme,avenir de l'intelligenceDe Charles Maurras, Jean Paulhan (ci contre), esprit libre s’il en fut, disait, en 1921 : "Maurras ne nous laisse pas le droit en politique d’être médiocres ou simplement moyens". Et, en 1932, qu'un jeune homme désireux de s'engager politiquement n'avait de véritable choix qu'entre Karl Marx et Charles Maurras.

    Enfin, en 1945, alors que l'on venait de condamner Maurras pour "intelligences avec l'ennemi", il lui écrivit, lui le résistant de la première heure : 

    "Je n’aurais jamais cru que vous nous fussiez si nécessaire..."

    Mais comment évoquer, donc, celui qui - nous l'avons vu - pour reprendre l’heureuse formule, est à lui tout seul "un continent" ? Pierre Boutang (Maurras, la destinée et l’œuvre), Jacques Paugham (L’âge d’or du maurrassisme), Stéphane Giocanti lui-même (Maurras, le chaos et l’ordre), d’autres encore, ont eu besoin de gros bouquins, de plusieurs centaines de pages chacun, pour en parler, et l’on essaierait, dans de simples éphémérides, de faire le tour de la question ? Ce serait prétentieux.

    Pourtant, on peut, et on doit, parler de Charles Maurras car - nous évoquions Paugham - il y a une jeunesse de Maurras – intellectuellement s’entend - un âge d’or, un printemps de Maurras qui ne passent  pas, et qui nous le rendent étonnamment proche, et curieusement fort contemporain de ce qui est pour nous quelque chose d’immédiat et de malheureusement bien réel : l’Âge de fer dans lequel nous vivons, et dont il a expliqué l'avènement...

    Là est la source de la présence de Maurras parmi nous, de son actualité, de la permanence de ses intuitions, de sa jeunesse. Pour parler comme on le fait aujourd’hui, oui, Maurras a quelque chose à nous dire, et ce quelque chose est majeur, fondamental et, toujours pour parler comme aujourd’hui, incontournable.

    MAURRAS GIOCANTI.jpg

    De quoi s’agit-il ? De ceci, qui est énorme et qui fonde à soi seul, l’actualité de Maurras :

    • il est le premier, et jusqu’à présent le seul, à avoir analysé dans son ensemble le processus qui, à partir du XVIIIème siècle et des Lumières, nous a amenés là où nous en sommes aujourd’hui;

    il est le premier, et jusqu’à présent le seul, à avoir décortiqué pour ainsi dire, minutieusement et presque cliniquement, ce processus qui a abouti à la prise du pouvoir généralisé par les forces de l’Argent qui, depuis la grande Révolution de 89, et à partir d’elle, et grâce à elle, sont parties à la conquête du monde entier dans tous ses rouages, plus aucun pouvoir basé sur la Culture, la Religion, l’Histoire, les Sentiments ne s’opposant à elles.

    La prétention insensée des écrivains, penseurs et philosophes du XVIIIème siècle à sortir de leur rôle, et à s’ériger en organisateurs du monde réel, n’aura finalement eu comme conséquence finale que celle-là : asservir le monde, et eux-mêmes également, à ces forces matérielles qui nous oppriment maintenant, et nous font vivre dans un véritable Âge de fer. Cette magistrale démonstration, dont on ne peut évidemment faire l’économie si l’on prétend comprendre les faits les plus actuels, et, plus encore, si l’on veut en sortir, Maurras l’a faite en 1901, dans un immense petit livre : L’Avenir de l’Intelligence.

    MAURRAS ALMANACH AF 1928.jpg

           

    Cent ans qu’il a été écrit, et il nous parle d’aujourd’hui, de notre réalité quotidienne, nous expliquant d’où viennent nos maux et quelle en est la source. Maurras y est moderne parce qu’intemporel, un peu comme dans  le XXIVème chapitre de Kiel et Tanger, dont Pompidou recommandait la lecture à ses étudiants, affirmant que, président de la République française en exercice, ce livre de Maurras ne quittait pas sa table de chevet.

    Nous "raconterons" donc, ici, rapidement, cet immense petit ouvrage, sans prétention autre que d’aiguiller le lecteur et l’inciter non seulement à ne pas se détourner, à ne pas "désespérer" de Maurras, mais, bien au contraire, à se tourner vers ce qui est l’essentiel de lui, après l’inévitable élagage opéré par le temps, pour Maurras comme pour tout écrivain, tout penseur et, plus prosaïquement, tout homme.

    Par quelle curieuse exception Maurras échapperait-il à la loi commune régissant toute personne ? Il n’est que trop clair qu’un Maurras a disparu, pour toujours. Mais les tragédies de Voltaire n’ont-elles pas disparu ? Et qui lit encore Sully Prudhomme, premier Prix Nobel de littérature ? Oui, il y a, bien évidemment, un Maurras qui a sombré corps et bien, car c’est tout simplement la loi de la nature.

    Mais justement, lorsque le temps a fait son œuvre, on ne voit subsister et surnager du grand naufrage commun que l’essentiel, et ce qui ne meurt pas. Nous évoquions Kiel et Tanger et L’Avenir de l’Intelligence (cette liste n’est pas limitative !...). C’est vers ce Maurras-là, toujours vivant, toujours jeune, toujours fécond; vers ce printemps qu’il continue de représenter que nous invitons  à se tourner; comme vers une boussole indispensable qui indique, imperturbablement, et quelles que soient les apparences présentes, la bonne direction… 

     

  • Éphéméride du 21 avril

    Martigues, de nos jours

     

     

    1581 : Martigues devient une commune 

     

    À la demande expresse du roi Henri III, les représentants des trois communes indépendantes et rivales, de Jonquières, l’Isle et Ferrières signent leur Acte d’union.

    Deux mois plus tard, le 4 juillet 1581, Henri III érigera Martigues en Principauté.

    Le roi souhaite pacifier définitivement cette région en proie aux soubresauts des Guerres de religion, mais il veut aussi renforcer la flotte française en Méditerranée, face aux barbaresques et aux espagnols. De ce point de vue, Martigues joue un rôle stratégique de premier plan sur la côte provençale grâce à son avant-port fortifié de Bouc  (ci-dessous), qui commande et verrouille l’accès à l’Étang de Berre.

    Mais rien n’était possible tant que duraient les continuelles divisions entre les trois communes rivales. D’où l’insistance du roi... 

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    À l'entrée du canal de Caronte, reliant la mer Méditerranée et l'étang de Berre, le phare du Fort de Bouc (ci dessus et ci dessous) est aménagé sur la tour d'un ancien fort, situé sur l'îlot de Bouc : 

    1671 : Naissance de John Law de Lauriston

     

    On peut prononcer Lass - comme au XVIIIème siècle - ou bien, tout simplement, Lo, comme le recommande Bainville dans sa Petite Histoire de France...  

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    John Law, par Casimir Balthazar, Huile sur toile, 1843, musée de la Compagnie des Indes, Lorient

          

    De Michel Mourre :

    "...Recherché par les grands seigneurs à cause de sa réputation de joueur, il fut bientôt l'un des intimes du duc d'Orléans. Celui-ci, devenu régent, autorisa Law à fonder une banque privée (2 mai 1716), dont les billets furent admis comme espèces dans toutes les caisses publiques. Pour établir la confiance, Law prit l'engagement de toujours rembourser les billets de banque au cours originel, ce qui rendait la monnaie de papier préférable à la monnaie métallique, dont le titre légal variait constamment. Devant le succès, Law fonda la Compagnie d'Occident, qui eut le monopole d'exploitation de la Louisiane, le privilège du commerce avec le Mississippi, la Chine et les Indes, le monopole du tabac, et qui se vit confier la refonte et la fabrication des monnaies, le recouvrement des impôts directs, etc...(1717/1718).

    Pendant quelques années, la banque de Law, devenue en 1718 banque d'Etat, suscita une fièvre inouïe de spéculation : le public, entraîné par une habile propagande, se disputait avec fureur les actions de la rue Quincampoix, principal centre de l'agiotage. Le prix des actions monta jusqu'à quarante fois leur valeur primitive, tandis que Law, honnête mais trop confiant dans son système, se laissait aller à émettre une quantité énorme de billets, qui n'étaient nullement en proportion avec les valeurs réelles que la banque possédait (on estime que Law créa près de 7 à 8 milliards de valeurs en papier, alors que toute la réserve métallique du pays ne s'élevait guère à plus de 1.200 millions). Le système se trouvait ainsi à la merci d'une panique : celle-ci se déclencha en février 1720 lorsque les ennemis de Law réalisèrent brusquement leurs billets.... L'ampleur du désastre le contraignit à se réfugier à Bruxelles. Après avoir erré en divers pays, , il alla mourir en Italie, dans un état voisin de l'indigence..."

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    Le 24 Mars 1720 eut lieu la fermeture des établissements bancaires de la rue Quincampoix : cette banqueroute provoqua des émeutes dans la célèbre rue parisienne...

    http://sceco.univ-poitiers.fr/hfranc/systLaw.htm 

    Il est, souvent, de bon ton de critiquer durement Law, son "Système" et, finalement, son échec; au mieux, de le moquer, lui et son "papier-monnaie". C'est, cependant, un jugement partiel et injuste, car c'est oublier qu'il a rendu un immense service à la Royauté et au pays tout entier...

    Lorsque Louis XIV mourut, la Dette publique était colossale : on l'estime généralement à dix années pleines des rentrées fiscales pour l'ensemble du Royaume ! C'est qu'il avait coûté fort cher de réunir le Roussillon (avec Perpignan), la Franche-Comté (avec Besançon), l'Alsace (avec Strasbourg et Mulhouse), la Flandre gallicante (avec Dunkerque et Lille, réunion qui, de plus, mettait définitivement à l'abri, à l'intérieur du Royaume, la province d'Artois, alors trop en pointe et perpétuellement exposée aux invasions...).

    Et justement, grâce à Law et à son Système, qui remporta le succès considérable que l'on sait à ses débuts, cette Dette énorme et calamiteuse fut remboursée et soldée en fort peu de temps.

    Il faut donc savoir gré de cela à Law et au Régent, si l'on ne veut pas avoir une vue partielle et, finalement, injuste, de l'homme et de son Système de papier-monnaie, peut-être trop en avance sur son temps, et sur les mentalités...

     

     

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    1699 : Mort de Racine

     

    S'il a le privilège de respecter les règles, comme si elles avaient été faites pour lui, il n'en demeure pas moins que, comme Molière et comme Boileau, Racine met au-dessus de tout, et donc des règles elles-mêmes, le fait de "plaire" et de "toucher".

    Dans sa préface de Bérénice, il écrit :

     "...Je les conjure (les spectateurs, ndlr) d'avoir assez bonne opinion d'eux-mêmes pour ne pas croire qu'une pièce qui les touche et qui leur donne du plaisir puisse être absolument contre les règles. La principale règle est de plaire et de toucher : toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première".

    racine.jpg

    http://salon-litteraire.com/fr/jean-racine/content/1810891-racine-biographie

     

     

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    1745 : Première opération de la cataracte
     
              
    C'est le "médecin de peste" normand Jacques Daviel qui réalise avec succès, à Marseille, cette première opération moderne de la cataracte.
     
    "En est-il tellement dont on puisse faire précéder leur nom des prépositions avant et après pour désigner deux périodes du savoir des hommes ?" (Professeur Pouliquen).
     
    JACQUES DAVIEL.JPG

     

    Chirurgien et oculiste, Jacques Daviel naquit en 1693 à La Barre, en Ouche, au sud de Bernay, en Normandie.

    À 15 ans, il est apprenti chirurgien dans la capitale. Il étudie à Paris puis, en 1719 se rend à Marseille à l'occasion de la Grande peste. Là, il donne pendant vingt ans des cours d'anatomie et de chirurgie. Dès 1728 il s'occupe spécialement des maladies des yeux et ne tarde pas à acquérir une grande célébrité.

    En 1736, il est nommé chirurgien des galères puis, en 1738, démonstrateur d'anatomie et de chirurgie. Il est reçu dans plusieurs cours d'Europe, et devient membre de l'Académie royale de chirurgie. Sa carrière connaît son apogée le 21 Avril 1745 grâce à cette intervention réussie de l'extraction du cristallin.

    En 1746 il part se fixer à Paris, où il est autorisé à opérer aux Invalides, puis en 1749 il est nommé chirurgien-oculiste du roi Louis XV. Il présente sa nouvelle technique en 1752 : "Sur une nouvelle méthode de guérir la cataracte par l'extraction du cristallin".

    Sur 306 de ses opérations, 282 ont été un succès.

    Daviel doit être considéré comme l'inventeur du procédé d'extraction de la cataracte, dont il a le premier formulé exactement les règles. Il est décédé à Genève le 30 septembre 1762.

    Ci dessous, son buste dans les jardins de l'Hôtel-Dieu de Marseille.

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    1770 : Marie-Antoinette quitte Vienne, pour aller épouser le futur Louis XVI... 
     
     
    De Raphaël Dargent, Marie-Antoinette, le Procès de la Reine (page 42) :
     
    21 avril,racine,thierry maulnier,boileau,daviel,louis xv,marseille,martigues,fort de bouc,vauban,law"...Lorsque, le 21 avril, le cortège de cinquante-sept voitures et de trois cent soixante-seize chevaux s'élance de Schönbrunn, la petite Antonia, la tête penchée à la portière de sa voiture a les yeux baignés de larmes. Elle regarde une dernière fois l'immense façade ocre du palais des Habsbourgs (ci contre), en songeant à toutes ces années de bonheur enfantin qui ne reviendront plus. Quel arrachement ! Autour de l'archiduchesse, une trentaine de personnes l'accompagne, des dames d'honneur, des femmes de chambre, des coiffeurs, des secrétaires, des couturières, des chirurgiens, des pharmaciens, des pages, des laquais, des cuisiniers et une escorte de gardes nobles, tout ce monde placé sous les ordres du comte de Starhemberg, chargé de la "remise". Le périple de Vienne à Strasbourg est fort long et fort éprouvant; de relais en relais, il ne faudra pas moins de vingt mille chevaux ! Les étapes se succèdent : Molck le 21 avril où elle couche au couvent des Bénédictines, puis Enns le 22 où le prince d'Auesperg la reçoit en son château; Lambach le 23, Altheim le 24, Alt-Oettingen le 25, le château de Nymphenbourg non loin de Munich les 26 et 27, Augsbourg le 28, Gunsbourg du 29 au 31. Le 1er mai on est à Riedlingen, le 2 à Stockbach, le 3 à Donau-Eschingen et le 4 mai on atteint Fribourg. Chaque jour, on passe six à neuf heures sur la route. Après deux jours de repos, on franchit la Forêt-Noire le 6 mai pour une dernière escale à l'abbaye de Schüttern.
  • Grandes ”Une” de L'Action française : (1/2) Instauration de la Fête nationale de Jeanne d'Arc...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Détail : le titre et le début de l'article de Pujo :

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    En 1920, Jeanne d'Arc fut honorée deux fois : la France décréta une Fête nationale en son honneur, et le Vatican la canonisa.  Bien entendu, L'Action française rapporta ces deux évènements mais, curieusement, d'une façon assez discrète, dans ses "Une" : rien à voir avec celles de la mort de Philippe VIII, ou de la rocambolesque évasion de Léon Daudet de la Prison de la Santé; ni avec les élections de Jacques Bainville, puis de Charles Maurras à l'Académie française...

    C'est donc à chaque fois le sujet lui-même, c'est-à-dire Jeanne, offerte comme modèle à la France entière, qui fait tout l'intérêt des "Une" que vous allez pouvoir découvrir, et pas ces "Une" elles-mêmes, dans leur composition et l'effet qu'elle produit...

    Voici la "Une" du jeudi 1er juillet 1920, qui, donc, donne assez peu de place au vote de l'Assemblée, instituant la Fête nationale. Et ce ne sont ni Maurras, ni Daudet mais Maurice Pujo (ci dessous) qui le rapporte, dans un article assez court, et peu mis en avant, intitulé "Des statues à Jeanne d'Arc" : sur les six colonnes de la "Une", l'article de Pujo occuppe à peine la moitié inférieure de la 4ème colonne, et commence par ces mots :  "Voici enfin votée la Fête nationale de Jeanne d'Arc...". Pujo souhaite surtout que, dans chaque ville et village de France une statue soit dressée en hommage à la nouvelle Sainte...

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    Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet (321 photos), nous présentons ci-après plusieurs photos et documents qui développent le sujet...

    • Et voici, maintenant, le court article de Pujo (en "Une", moitié inférieure de la 4ème colonne) :

    (Cliquez sur les images pour les agrandir) 

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    1. La fête de Jeanne d'Arc

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    De "Vers le Roi", pages 210/211 :

    "...Aujourd'hui que la Fête de Jeanne d'Arc est devenue une cérémonie officielle, on a du mal à se représenter l'incroyable effort que durent fournir Pujo et ses troupes royalistes, pour imposer au gouvernement de la République le culte de la Sainte de la Patrie.
    Il n'est pas douteux que la bonne Lorraine, à la veille de la guerre, ait continué d'agir par les Camelots du Roi, et d'animer d'un véritable enthousiasme cette génération en partie sacrifiée.
    Les anticléricaux n'en revenaient pas; ils croyaient, lamentables crétins, avoir comme ils disaient "éteint les étoiles", ou encore "fait cesser la vieille chanson qui berçait la misère humaine"; et voilà que toute l'élite de la jeunesse accourait aux statues de l'héroïne, les couvrait de fleurs, l'invoquait, la remerciait, la célébrait, comme elle n'avait encore jamais été célébrée.
    La page la plus miraculeuse de nos annales projetait à nouveau une lumière d'auréole; et la République, prise entre son principe et l'intérêt national le plus évident, commettait la folie de résister, de s'opposer à ce culte patriotique !
    Je ne sais plus dans quel poste de police, où j'étais conduit pour "cri séditieux" - l'affaire n'eut d'ailleurs pas de suite - j'exposai brièvement ce point de vue à l'officier de paix et aux agents.
    Ils m'écoutaient sans antipathie, mais avec scepticisme, quand je leur annonçai qu'un jour ils participeraient au défilé en l'honneur de Jeanne d'Arc, devenu licite, et même légal.
    Leurs regards signifiaient : "Cause, mon bonhomme. Il passera de l'eau sous les ponts avant ça".
    Il a passé, hélas, sous ces ponts-là, moins d'eau que de sang français !..."



    Illustration : la statue de la Place des Pyramides, à laquelle se rend le Cortège qui part de Saint-Augustin...
    1. C'est le 10 juillet 1920 que se réalisera la "prophétie" de Léon Daudet : ce jour-là, sur proposition de Maurice Barrès, la "Chambre bleu horizon" (dont faisait partie Daudet, comme député de Paris, XVIème arrondissement, IIIème secteur) vota la Loi instituant la Fête nationale de Jeanne d'Arc.
    Depuis plusieurs années, l'Action française et les Camelots du roi, avec d'autres, exerçaient une forte pression pour l'adoption de cette mesure : les Camelots du roi récoltèrent "10.000 jours de prisons" cumulés... car, pendant des années, le "Cortège" et toute manifestation d'hommage étaient purement et simplement interdits. Après des années de "cortèges quand même", et, surtout, après l'effroyable hécatombe de la Guerre de 14, la Chambre bleu horizon vota la loi, ainsi rédigée :

    "Le Sénat et la Chambre des députés ont adopté, le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
    - Art. 1er - La République française célèbre annuellement la fête de Jeanne d'Arc fête du patriotisme.
    - Art. 2 - Cette fête a lieu le deuxième dimanche de mai, jour anniversaire de la délivrance d'Orléans.
    - Art. 3 - Il sera élevé en l'honneur de Jeanne d'Arc sur la place de Rouen, où elle a été brûlée vive, un monument avec cette inscription : "A Jeanne d'Arc, le peuple français reconnaissant".
    La présente loi, délibérée et adoptée par le Sénat et la Chambre des députés, sera exécutée comme loi de l'Etat.
    Fait à Rambouillet, le 19 juillet 1920, par le président de la République Paul Deschanel, le ministre de l'Intérieur, T. Steeg, le garde des Sceaux, misistre de la Justice, président du Conseil par intérim, G. Lhopiteau."

    2. Pour appuyer son projet de loi, Maurice Barrès expliqua ainsi le rôle de "réunion nationale" que joue Jeanne d'Arc :
    "Chacun de nous peut personnifier en elle son idéal.
    Êtes-vous catholique ? C'est une martyre et une sainte que l'Église vient de mettre sur les autels.
    Êtes-vous royaliste ? C'est l'héroïne qui a fait consacrer le fils de saint Louis par le sacrement gallican de Reims...
    Pour les républicains c'est l'enfant du peuple qui dépasse en magnanimité toutes les grandeurs établies...
    Enfin les socialistes ne peuvent oublier qu'elle disait : "J'ai été envoyée pour la consolation des pauvres et des malheureux."
    Ainsi tous les partis peuvent se réclamer de Jeanne d'Arc.
    Mais elle les dépasse tous.
    Nul ne peut la confisquer."

     

    2. Sur Jeanne d'Arc

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    Illustration : à Paris, le Cortège de 1923

    (Dans "Vers le Roi") :

    "Il n'y a rien, ici-bas, depuis le Sacrifice de la Passion, de plus beau, de plus pur, de plus miraculeux que l'histoire de Jeanne d'Arc, qui semble une suite des Évangiles, où le divin palpite dans l'Humain.
    Cette histoire est… un principe de salut, une étoile au-dessus de la Patrie..."
                                 

     

    3. 10 mai 1920 : Barrès et le Cortège de Jeanne d'Arc

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    Illustration : 1923, parti de l'église Saint-Augustin, le Cortège de Jeanne d'Arc arrive Place de la Concorde, en direction de la statue de la Place des Pyramides...

    De "Maurras et notre temps", d'Henri Massis, pages 42/43 :

    "Barrès, qui connaissait la Chambre, ne laissait pas d'être frappé par le "tonus" que la seule présence de Léon Daudet donnait à ses séances.
    "Quelle joie, quelle puissance, quelle intensité, quelle surintensité de vie !" songeait Barrès.
    Le cher Léon, l'heureux Léon avait tout ce qui lui manquait à lui, Barrès, ce que, dans sa vie publique, il eût tant désiré d'avoir; mais il ne l'en admirait, il ne l'en aimait que davantage encore.
    Oui, un émerveillement sans fin, voilà ce qu'éprouvait Barrès au spectacle de cette nature si ardente, si riche.
    Certain dimanche - c'était le 10 mai 1920 - Barrès avait vu Léon Daudet, député de Paris, au cortège de Jeanne d'Arc et, le soir même, encore ébloui, il n'avait pu se retenir de lui adresser ces lignes magnifiques :

    "Mon cher Léon, je vais vous dire une folie, une folie qui m'a dans un éclair, à la hauteur des Tuileries, prodigieusement frapppé, hier, quand je rentrais chez moi après le défilé et que je vous croisais là.
    C'était le cortège du jeune Dyonisos, un Léon rayonnant d'audace, de force et de joie, et vous marchiez tous dans un tel rythme d'allégresse et d'orgueil que l'imagination s'allumait.
    Je vous ai vraiment vu, l'espace d'une seconde, comme un être venu du fond des âges, couronné de feuillages, au milieu des cymbales et de ses partisans qui menaient des tigres enchaînés: vos jeunes gens, la bouche ouverte et ruisselants de fureur animale, et vous réellement le centre physique et spirituel de cette marche triomphale !"

    Et Barrès qui savait combien Léon avait aimé son père, Barrès ajoutait comme en confidence :

    "Je me suis rappelé votre père, chez qui il y avait aussi une part divine à ses heures d'expansion, votre père, un jeune faune que je n'ai connu que douloureux et pourtant distributeur de joie."

    Puis, revenant à sa "vision", Barrès lui disait encore :

    "C'est prodigieux ces moments où la force de l'âme se manifeste au-dehors, et l'ayant vue, cette goutte de sang héréditaire, ayant vu l'éternel au plein soleil, ce dimanche à midi, j'essaie de vous en reproduire la vision, j'essaie de fixer la minute éblouissante.
    Jungamus dextras,
    Maurice Barrès..."

     

    4. Cortège 1925

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    5. En tête de Cortège... (1/2)

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    6. En tête de Cortège (2/2)

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    C'est Maurice Pujo qui porte l'énorme gerbe...

     

    7. Cortège 1934

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    Pour lire l'article de Pujo (et les autres, si vous le souhaitez)...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du jeudi 1er juillet 1920. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k760538g/f1.item.zoom

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  • Éphéméride du 5 juillet

    1830 : prise d'Alger (Théodore Gudin : les hauteurs d’Alger, avec à l’arrière, en contrebas, la rade depuis laquelle la flotte française bombarde la ville 

     

     

     

     

    1709 : Naissance d'Étienne de Silhouette 

     

    Tout le monde sait ce qu'est une silhouette. Beaucoup moins savent d'où vient ce mot, exemple parfait d'antonomase.

    Étienne de Silhouette, Commissaire pour la fixation des limites en Acadie, puis Commissaire du roi auprès de la Compagnie des Indes, réussit à devenir Contrôleur général des finances, le 4 mars 1759.

    Commençant bien, il finit mal, et, surtout, très vite. Il réussit, dans un premier temps, à faire rentrer 72 millions de livres dans le Trésor, ce qui lui valut une popularité réelle; mais, poursuivies, ses réformes auraient heurté les privilégiés, possédants et rentiers, qui se liguèrent contre lui, et le firent tomber, au bout d'à peine huit mois.

    La guerre entre le désir de réformes du pouvoir royal et les privilégiés - qui allait si mal se terminer pour la Royauté, et pour la France... - était bel et bien commencée. Et, malgré ses réels talents, le pauvre Silhouette en fut l'une des victimes :

     "...Après sa chute, on s'acharna à le ridiculiser - dit Michel Mourre - et le nom de Silhouette resta à une manière de faire les portraits de profil en suivant l'ombre projetée par la figure...".

    Silhouette est donc, en un certain sens, une illustration plaisante des blocages de la situation en France, à son époque, du fait de la résistance acharnée des privilégiés égoïstes à toute tentative de réforme; et, donc, des événements tragiques qui allaient se dérouler dans le royaume, alors, le plus heureux et le plus insouciant de la terre.

    Comme l'écrit Jean Sévillia : "...Poussé par sa foi chrétienne et encouragé par le Roi, Silhouette entreprendra de taxer les riches pour aider les indigents, politique qui suscitera contre lui une levée de boucliers de la part des privilégiés, le forçant à la démission. C'est l'autre face d'avant la Révolution, celle dont la réussite aurait changé le cours de l'Histoire." 

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    Étienne de Silhouette fut le propriétaire le plus célèbre du château de Chevilly, près d'Orléans 

     

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    1830 : Prise d'Alger         

              

    Trois semaines après le débarquement des troupes françaises à Sidi Ferruch (voir l'Éphéméride du 14 juin), le Dey Hussein abdique, avec la garantie de conserver sa liberté et ses richesses personnelles.

    Le Général Louis-Auguste de Bourmont - le renardin, selon son surnom chouan - est à la tête d'une expédition de 37.000 hommes.

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    L'occupation "restreinte" se limite d'abord à la zone littorale. Un "gouvernement général" des possessions françaises dans le nord de l'Afrique est créé en 1834, mais la progression française se heurte au vigoureux État islamique créé par l'émir Abd el Kader.
    La conquête proprement dite sera l'œuvre de Bugeaud, Gouverneur général en 1843.
    L'un des évènements majeurs - du moins dans le domaine du symbolique - en sera, en 1843, la prise de la Smala d'Abd el Kader par le Duc d'Aumale - l'un des cinq fils de Louis-Philippe - et la reddition d'Abd el Kader, quatre ans plus tard, en 1847. 

    L'occupation "étendue" commencera vraiment à partir de ce moment-là : 100.000 colons sont déjà installés en 1847.

     

       Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo"Conquête de l'Algérie (I)" et les deux suivantes...

     

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    La prise de la Smala d'Abd el Kader, par Horace Vernet, Musée du Louvre
     
    En plus de notre Éphéméride du 14 juin, on pourra consulter également, avec profit, le commentaire envoyé à lafautearousseau par l'un de ses lecteurs...
     
     
     
     
     
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    1905 : L'Arc de Germanicus, de Saintes, classé Monument historique...

     

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    https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Saintes/Saintes-Musee-archeologique.htm

     

    L'Arc de Germanicus fut érigé à Saintes en l'an 18 ou 19 pour l'empereur Tibère, son fils Drusus et son neveu et fils adoptif, Germanicus.

    Il ne s'agit pas d'un Arc de triomphe : le "triomphe", grandiose défilé militaire accordé à un général revenant victorieux d'une expédition, n'avait lieu qu'à Rome. Il ne s'agit pas non plus d'un arc municipal, comme à Orange. 

    Il s'agit d'un arc routier à deux baies initialement bâti à l’arrivée de la voie romaine Lyon - Saintes (Lugdunum – Mediolanum Santonum), au niveau du pont romain sur la Charente. Sa construction a été financée par un riche et illustre citoyen de Saintes, Caius Julius Rufus. Il fut restauré en 1666 puis, sur proposition de Prosper Mérimée en 1843 l'arc fut déplacé à vingt-huit mètres de son emplacement pour des travaux sur les quais de la Charente. L'arc fut restauré en 1851.

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    La dédicace sur l’attique est très abîmée pour la partie nommant l’empereur Tibère et son fils Drusus. La dédicace à son neveu et fils adoptif Germanicus, mieux conservée, permet de dater l’arc à l’année 18 ou 19 : elle a donné au monument sa dénomination usuelle.

    En latin :

    GERMANICO [caesa]R[i] TI(beri) AVG(usti) F(ilio)
    DIVI AVGVSTI NEP(oti) DIVI IVLI PRONEP(oti) AVGVRI
    FLAM(ini) AVGVST(ali) CO(n)S(uli) II IMP(eratori) II
    TI(berio) CAESAR[i divi aug(usti) f(ilio) divi iuli nep(oti) aug(usto)]
    PONTIF(ici) MAX{s}(imo) [co(n)s(uli) III] IMP(eratori) VIII [tri]B(unicia) POT(estate) [XXI]
    DR[us]O CAESARI [ti(beri) aug(usti)] F(ilio)
    [divi augusti] NEP(oti) DIVI IVLI
    [pronep(oti) co(n)s(uli)] PONTIFICI AVGVRI

    Traduction :

    "À Germanicus César, fils de Tibère Auguste, petit-fils du divin Auguste, arrière-petit-fils du divin Jules, augure, flamine augustal, consul pour la deuxième fois, salué imperator pour la deuxième fois, etc."

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    Sous la dédicace, l’inscription sur l’entablement donne le nom du donateur Caius Iulius Rufus, ainsi que son ascendance. Elle est répétée sur chaque face de l’arc.

    En latin :

    C(aius) IVLIVS C(ai) IVLI CATVANEVNI F(ilius) RVFVS [c(ai) iul(i) agedomopatis nepos epotsorovidi pronep(os) volt(inia)]
    SACERDOS ROMAE ET AVGVSTI AD ARAM [quae est ad confluentem praefectus fabrum d(e) s(ua) p(ecunia) f(ecit)]
    C(aius) IVLI[us] C(ai) IVLI C[a]TVANEVNI F(ilius) RVFVS C(ai) IVLII AGEDOMO[patis] NEPOS EPOTSOROVIDI PRON(epos) V[olt(inia)]
    [sacerdos Romae et Au]GVSTI [ad a]RAM QV[a]E EST AD CONFLVENT[em praefectus fab]RV[m] D(e) [s(ua) P(ecunia) F(ecit)]

    Traduction : 

    "Caius Julius Rufus, fils de Caius Julius Catuaneunius, petit-fils de Caius Julius Agedomopas, arrière-petit-fils d’Epotsovirid(i)us, inscrit dans la tribu Voltinia, prêtre de Rome et d’Auguste à l’autel qui se trouve au Confluent, préfet des ouvriers, a fait à ses frais (cet arc)."

     

     
     
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    1925 : Naissance de Jean Raspail
     
     
      
    Si tous ses romans son attachants, bouleversants parfois (Le jeu du Roi...), les jugements et points de vue sur l'oeuvre et le style de Raspail dépendront, forcément, de chacun de ses lecteurs.
     
    Il est un de ses romans, cependant, qui sort, en quelque sorte de la littérature, par la vision prophétique des choses qu'il proposa, et ce dès le printemps 1973 : Le Camp des Saints.

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    Quatrième de couverture (réédition de 2010) :

    Nous sommes tous les acteurs du Camp des Saints...
    Dans la nuit, sur les côtes du midi de la France, cent navires à bout de souffle se sont échoués, chargés d'un million d'immigrants. Ils sont l'avant-garde du tiers-monde qui se réfugie en Occident pour y trouver l'espérance. À tous les niveaux, conscience universelle, gouvernements, équilibre des civilisations, et surtout chacun en soi-même, on se pose la question trop tard : que faire ?
    C'est ce choc inéluctable que raconte Le Camp des Saints.
    Paru pour la première fois en 1973, Le Camp des Saints est le livre qui a fait connaître Jean Raspail au grand public. Il révélait la fascination de l'auteur pour les causes perdues et les peuples disparus, une fascination qu'on continuera d'observer à travers la suite de son oeuvre.
    "Y a-t-il un avenir pour l'Occident ?" demandait-il à l'époque. Certains ont été choqués par la façon dont la question était posée, d'autres, en France comme à l'étranger, ont parlé d'oeuvre prophétique.
    "On n'épousera ou on n'épousera pas le point de vue de Jean Raspail, pouvait-on lire sur la quatrième de couverture de la première édition. Au moins le discutera-t-on, et passionnément". En 2010, ce débat n'a rien perdu de son actualité.
     
     
    Royaliste de coeur et de  raison, il accorda, en 1978, un très intéressant entretien au mensuel Je suis Français (entretien réalisé par François Davin et Pierre Builly).
     
    Il participa également deux fois au Rassemblement royaliste des Baux de Provence, où il prononça deux discours : vous pouvez écouter l'un d'eux dans notre note du 5 février 2015.
     
    Le 17 juin 2004, Jean Raspail publia une tribune dans Le Figaro, intitulée "La patrie trahie par la République", dans laquelle il critiquait la politique d'immigration menée par la France. Il fut attaqué en justice par la LICRA pour "provocation à la haine raciale", mais fut relaxé par une décision de la 17ème chambre du tribunal de grande instance de Paris
  • Éphémérides du mois de Mars : Table des matières

    FLEURDEL VITRAIL CATH AUCH.jpg1 : 487 : Épisode du Vase de Soissons. 600 : Mort de Saint Amant de Boixe. Vers 890 : Décapitation de Saint Léon à Bayonne, et, depuis, célébration de son martyre... 1562 : Premier massacre des Guerres de religion. 1580 : Première édition des Essais de Montaigne. 1626 : Naissance de Jean-Baptiste de La Quintinie. 1768 : Édit royal prescrivant la numérotation des maisons dans chaque rue du Royaume. 1826 : Fondation de la Maison Mumm. 1974 : Le G.I.G.N. devient opérationnel.

    2 : 1564 : Commande du Phare de Cordouan. 1707 : Naissance de Louis-Michel van Loo. 1733 : Mort de Claude de Forbin. 1941 : Victoire et Serment de Koufra. 1964 : Premier Salon de l'Agriculture. 1969 : Premier vol du Concorde. 2004 : Lancement réussi pour Ariane V, qui emporte la sonde européenne Rosetta.

    : 1494 : Début de la construction du Palais de Justice de Rouen. 1749 : Naissance de Mirabeau. 1751 : Mort de Jean-Louis Orry, aux origines de la Manufacture de porcelaine de Sèvres. 1875 : Première de Carmen. 1974 : la France choisit le nucléaire.

    : 1188 : Naissance de Blanche de Castille. 1703 : Mort de Louis de Bechameil. 1805 : Mort Jean-Baptiste Greuze. 1832 : Mort de Jean-François Champollion. 1843 : Premier numéro de "L'Illustration". 1988 : Inauguration de la Grande pyramide du Louvre. 2015 : Mise au jour du Tumulus funéraire celte de Lavau.

    5 : 1453 : Naissance de Crillon, "le Brave". 1759 : Signature de l'expertise de fin des travaux du château de Merville. 1800 : Bonaparte, Premier consul, reçoit Cadoudal et une délégation royaliste aux Tuileries. 1893 : Mort d'Hyppolite Taine. 1895 : Naissance d'Albert Roche. 1953 : L'Humanité ose glorifier Staline, décédé... 2007 : Création du Parc national de la Réunion.

    : 1264 : Chute de Château-Gaillard. 1597 : Aux origines du Régiment d'Auvergne... 1597 : Création du Régiment de Bourbonnais. 1666 : Louis XIV, aux origines de l'Académie de France à Rome, la "Villa Médicis"... 1695 : Mort d'Éverard Jabach. 1824 : Élection de la Chambre retrouvée. 1980 : Marguerite Yourcenar, première femme élue à l'Académie française. 1982 : Création des "Plus beaux Villages de France"... 2008 : Parution du "Aristote au Mont Saint-Michel". 2019 : Philippe de Villiers règle leur compte à Jean Monnet et Robert Schuman...

    : 1274 : Mort de Saint Thomas d'Aquin, en route pour le Concile de Lyon. 1765 : Naissance de Nicéphore Niépce. 1788 : Naissance d'Antoine Becquerel. 1875 : Naissance de  Maurice Ravel. 1884 : Le Préfet Poubelle impose l'emploi des... poubelles. 1936 : Remilitarisation de la Rhénanie. 1938 : Naissance d'Albert Fert.

    8 : 1815 : Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l'île d'Elbe (I)... 1862 : Création du Musée d'Archéologie nationale de Saint Germain en Laye. 1869 : Mort d'Hector Berlioz. 1921 : Création de Premier Régiment étranger de Cavalerie, à Sousse (Tunisie). 1974 : Inauguration de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle. 

    : 1107 : Le Pape Pascal II consacre La Charité sur Loire. 1416 : Mort de Jean de Limbourg. 1666 : Mort de Mazarin. 1720 : Dernière grande réforme de la Gendarmerie. 1831 : Création de la Légion étrangère. 1945 : Sortie du film Les enfants du paradis.

    10 : 1607 : Aux origines de la Place Dauphine... 1628 : Naissance de Girardon. 1661 : Prise du pouvoir par Louis XIV. 1764 : Premier concert de Mozart à Paris. 1793 : Révolte de Machecoul. 1793 : Création du Tribunal révolutionnaire. 1906 : Catastrophe de Courrières.

    11 : 1794 : Création de l'École polytechnique. 1811 : Naissance d'Urbain Le Verrier. 1830 : Mort de Lally Tollendal. 1882 : Renan prononce sa Conférence Qu'est-ce qu'une Nation ?...

    12 : 1502 : Mort de Francesco Laurana. 1613 : Naissance d'André Le Nôtre. 1788 : Naissance de David d'Angers. 1792 : Mort de Georges Roux de Corse. 1793 : Début du soulèvement de la Vendée. 1814 : Bordeaux proclame Louis XVIII Roi de France... 1856 : Parution des Histoires extraordinaires de Poe, traduites par Baudelaire.

    13 : ÉvocationQuand Le Nôtre envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française...

    14 : 1369 : victoire de Bertrand du Guesclin à la bataille de Montiel. 1590 : Henry IV vainqueur à Ivry. 1593 : Naissance de Georges de la Tour. 1793 : Cholet aux mains des Vendéens. 1913 : Mort d'Auguste Desgodins.

    15 : 44 Avant J.C. : Assassinat de Jules César. 1528 : François 1er fixe de nouveau à Paris le siège de la Cour.

    16 : 1244 : Bûcher de Montségur. 1578 : Henri III autorise la construction du Pont Neuf. 1634 : Naissance de Marie-Madeleine de Lafayette. 1680 : Mort de La Rochefoucauld. 1815 : Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l'île d'Elbe (II)... 1839 : Naissance de Sully Prudhomme. 1844 : Ouverture du Musée de Cluny. 2013 : Inauguration du Pont Chaban-Delmas, à Bordeaux.

    17 : 1267 : Mort de Pierre de Montreuil. 1526 : Captif en Espagne depuis Pavie, François Premier retrouve la liberté. 1560 : Conjuration d'Amboise. 1680 : Mort de La Rochefoucauld. 1808 : Création du Baccalauréat. 1815 : Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l'île d'Elbe (III)... 1840 : Naissance d'Henri Didon. 1904 : Première édition de la Foire de Paris. 1956 : Mort d'Irène Joliot-Curie.

    18 : 1314 : Jacques de Molay est brûlé vif. 1656 : Institution de la Madunaccia, fête patronale d'Ajaccio. 1662 : Premier transport en commun à Paris. 1871 : Début de la Commune de Paris.

    19 : 1315 : Louis X octroie la Charte aux Normands. 1443 : Agnès Sorel est présentée à Charles VII... 1563 : Édit d'Amboise. 1783 : Louis XVI fonde l'École des Mines. 1822 : Mort de Valentin Haüy. 1859 : Première de Faust, de Gounod. 1866 : Fondation des OAA, Orphelins Apprentis d'Auteuil. 1900 : Naissance de Frédéric Joliot-Curie. 1987 : Mort de Louis de Broglie. 2004 : Retour des moines dans l'Abbaye de Lagrasse...

    20 : 12 Avant J-C : Mort d'Agrippa... 1771 : Mort de Van Loo. 1781 : Mort de Turgot. 1881 : Naissance d'Eugène Schueller, aux origines de l'Oréal. 1929 : Mort de Ferdinand Foch. 2015 : Cérémonie d'installation de l'anneau de Jeanne d'Arc, racheté en Angleterre, au Puy du Fou.

    21 : 1098 : Fondation de l'abbaye de Cîteaux. 1358 : Le Dauphin Charles quitte Paris, aux mains de la révolution d'Étienne Marcel... 1729 : Mort de John Law de Lauriston. 1736 : Naissance de Claude-Nicolas Ledoux.  1804 : Assassinat du Duc d'Enghien. 1816 : Louis XVIII organise l'Institut. 1830 : Découverte du Trésor de Berthouville. 1908 : Premier numéro de L'Action française quotidienne. 1979 : La première carte à puce. 1999 : Mort de Jean Guitton. 2015 : Inauguration de L'Historial Jeanne d'Arc de Rouen... 2017 : Yves Meyer reçoit le Prix Abel.

    22 : 1421 : Victoire franco-écossaise de Baugé. 1532 : Achèvement du Monastère royal de Brou. 1558 : Henri II crée le Régiment de Champagne. 1594 : Entrée d'Henri IV à Paris. 1594 : "Navarre sans peur !" : le Régiment des Gardes du Roi de Navarre reçoit son nom définitif de Régiment de Navarre. 1687 : Mort de Lully. 1733 : Naissance d'Hubert Robert. 1841 : Loi Montalembert. 1895 : Présentation du premier film des frères Lumière. 1988 : Pose de la première pierre du Pont de Normandie.

    23 : 1594 : Première partie de Jeu de paume pour Henri IV, un jour après son entrée dans Paris... 1821 : Découverte de la bauxite. 1842 : Mort de Stendhal. 1918 : Le premier obus allemand tombe sur Paris. 1967 : Création du Parc naturel des Pyrénées. 1998 : Lancement du satellite SPOT 4. 2013 : À 17 heures, le nouvel ensemble campanaire de Notre-Dame de Paris - détruit sous la Révolution et reconstitué - sonne pour la première fois...

    24 : 1776 : Turgot crée la Caisse d'Escompte, ancêtre de la Banque de France. 1794 : Anacharsis Cloots est guillotiné. 1860 : Nice et la Savoie deviennent françaises. 1905 : Mort de Jules Verne. 1934 : Citroën présente la Traction avant. 2010 : L'Armagnac récupère le fac-similé du premier texte mentionnant son nom, écrit par Maître Vital Dufour en 1310 !... 2014 : Mort de Jean-François Mattéi. 2018 : Sacrifice héroïque du Lieutenant-colonel Arnaud Beltrame...

    25 : 507 : Date possible de la bataille de Vouillé... 1873 : Fondation de l'École française de Rome. 1867 : Mort de Jacques Hittorf. 1914 : Mort de Frédéric Mistral.

    26 : 1686 : Inauguration de la Place des Victoires, à Paris. 1918 : Ferdinand Foch nommé Généralissime. 1973 : Création du Parc naturel des Écrins. 1980 : Création de la Société Arianespace. 2009 : Le franco-russe Mikhaïl Leonidivich Gromov reçoit le Prix Abel. 2012 : Ouverture du Muséoparc d'Alésia.

    27 : 1660 : Louis XIV visite Orange... 1785 : Naissance du duc de Normandie, futur Louis XVII. 1793 : Proclamation des Chouans du Morbihan de La Roche Bernard. 1893 : Mort d'Alphonse Beau de Rochas. 1917 : Les Allemands dynamitent le donjon et les tours du château de Coucy... 1926 : Mort du Duc d'Orléans, celui qui aurait été Philippe VIII. 1927 : Naissance de François Furet.

    28 : 58 Avant J.C. : Les Helvètes entament leur migration vers la Gaule... 1854 : Début de la Guerre de Crimée. 1892 : Naissance de Jacques Schiffrin, aux origines de La Pléiade... 1910 : Premier vol d'un hydravion. 1935 : Jacques Bainville est élu à l'Académie française. 1994 : Mort d'Eugène Ionesco. 2009 : Parution de  "Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française"

    29 : 1796 : Charette est fusillé. 1967 : Lancement du premier sous-marin nucléaire français, Le Redoutable. 1984 : Léopold Sédar Senghor, premier Africain reçu à l'Académie française. 2017 : Annonce de la découverte de deux mosaïques romaines à Uzès...

    30 : 1349 : Le Dauphiné devient français. 1660 : Louis XIV crée l'Académie Royale de Danse, aux origines directes de L'Opéra de Paris. 1707 : Mort de Vauban. 1815 : Louis XVIII arrive à Gand, capitale du Royaume de France pendant les Cent-Jours... 1842 : Mort de Madame Vigée-Lebrun. 1844 : Naissance de Verlaine. 1930 : Première élection de la Reine d'Arles.

    31 : 1282 : Massacre des Français à Palerme, lors des "Vêpres siciliennes". 1519 : Naissance du futur Henri II. 1547 : Mort de François Premier. 1640 : Création du Louis d'or. 1814 : Publication de la brochure de Chateaubriand "De Buonaparte et des Bourbons...". 1887 : Naissance de Saint John Perse. 1889 : Inauguration de la Tour Eiffel. 1905 : Guillaume II débarque à Tanger... 1910 : Du Yunnan à l'Indochine : inauguration du "Train des Français"... 2015 : Bénédiction de la première Stèle honorant les consacrés engagés morts pour la France en 14-18... 

     

    Et pour les Éphémérides des mois de Janvier et de Février :

    Éphémérides du mois de Janvier...

    Éphémérides du mois de Février...

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  • Éphéméride du 27 Mars

    Le théâtre romain d'Orange, "la plus belle muraille de mon Royaume" (Louis XIV)

     

     

    1660 : Louis XIV visite Orange 

     

    Le 28 juillet 1659, Louis XIV a quitté Paris pour Saint Jean de Luz : l'une des clauses du Traité des Pyrénées, en cours de signature avec l'Espagne, stipulait en effet que le Roi de France devait épouser la fille du Roi d'Espagne.

    En réalité, les pourparlers et la signature du traité traînant en longueur - le mariage espagnol manquant même d'échouer, et le Roi étant presque sur le point d'épouser une autre princesse ! - le voyage durera quasiment un an, le Roi ne rentrant à Paris, avec sa jeune épouse Marie-Thérèse, que le 13 juillet 1660.

    La Cour quitta d'abord Fontainebleau pour Bordeaux, où elle resta du 19 août au 5 octobre ; elle alla ensuite à Toulouse, du 14 octobre au 27 décembre, puis à Montpellier, du 5 au 8 janvier 1660 ; elle arriva à Nîmes le 9 janvier, et le Roi visita le Pont du Gard le lendemain, 10 janvier (voir l'Éphéméride du 10 janvier). Ensuite, le 17 janvier, la Cour arriva à Aix-en-Provence, où elle resta 12 jours, avant de se rendre à Toulon, pour douze jours également.

    Louis XIV en profita pour aller en pèlerinage à Cotignac pour témoigner sa reconnaissance à Notre-Dame de Grâce, à qui il devait sa naissance. Le 2 mars, le Roi entra dans Marseille, mais pas par la Porte de la Ville : il fit ouvrir une brèche dans le rempart, afin de punir l'indocilité des habitants (le 17 octobre précédent, un Ordre du Roi avait en effet été déchiré en pleine séance à l'Hôtel de Ville (voir l'Éphéméride du 11 février).  

    Le 27 mars, le Roi était à Orange : c'est là que, visitant le Théâtre antique, il eut le mot fameux : "Voici la plus belle muraille de mon royaume !" 

    Enfin, les choses finissant par se dérouler comme prévu au départ, et le mariage espagnol se précisant, après avoir manqué d'échouer, le Roi, avec toute la Cour, se rendit à Saint Jean de Luz, pour s'y marier, le 9 juin 1660 (voir l'Éphéméride du 9 juin), avant de retourner à Paris, presque un an après l'avoir quittée...

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    Le Théâtre antique le mieux conservé au monde, inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco :
    http://www.theatre-antique.com/
    Depuis 1869, le Théâtre d'Orange accueille le festival français le plus ancien : les Chorégies d'Orange (voir l'Éphéméride du 17 juin)...
     

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    1785 : Naissance de Louis-Charles, duc de Normandie

     

    Terrible destin que celui de l'enfant qui naît ce jour-là :

    • il sera l'Enfant massacré, qui ne devint jamais grand;

    • il sera le deuxième Roi martyr... 

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    "Les Français le savent-ils ? Au coeur de leur Histoire, il y a un infanticide. Cet infanticide fonde la légitimité de leur État moderne. Un enfant-roi a été sacrifié volontairement sur l'autel du Moloch républicain. La Terreur ? Un procédé de gouvernement inventé par la République, recopié jusqu'aujourd'hui et on sait comment. Des têtes coupées pour exprimer un nouveau droit absolu de diriger le monde ? C'est qu'il fallait que le sang royal et populaire giclât pour fonder l'ordre nouveau. C'est ainsi que la France se dit encore aujourd'hui un modèle pour le monde. Effectivement ! Et l'Enfant-roi Louis XVII ? Eh bien, ce fut pire : après avoir tué le roi parce qu'il était roi, la bande qui prétendait diriger la Révolution, comité de salut public en tête avec Robespierre et Commune de Paris avec son procureur et son substitut, Chaumette et Hébert, décidèrent de faire du petit Capet l'instrument de la condamnation de sa mère et il eut à cet effet pour précepteur Simon l'alcoolique. Puis l'horreur, savamment voulue, ayant été accomplie, il fallait, en enfermant l'enfant de manière ignoble, le réduire en rebut de l'humanité. Ce fut consciemment voulu, strictement exécuté. Thermidor ne le sauva pas. Mais, du moins, un peu d'humanité entoura ses derniers moments. Il mourut, il avait dix ans... Le crime est là, injustifiable" (Hilaire de Crémiers)

     

    Le martyre du petit Roi constitue "le" crime absolu, l'horreur suprême. A la tache indélébile qu'il représente pour ceux qui l'ont accompli s'ajoute, comme pour le rendre pire encore, sa négation même. Le fait qu'il soit totalement occulté, totalement nié, est constitutif du délit de négationnisme, qui se mue en mémoricide, exactement comme pour le génocide vendéen, jamais reconnu, toujours ignoré dans l'histoire officielle, qui repose sur le mensonge...

    Pour évoquer sobrement l'enfant-martyr, voici la splendide Ôde à Louis XVII que lui a consacré Victor Hugo, et le terrible portrait de Greuze, des tous premiers mois de 1795, soit très peu de temps avant la mort du petit Roi... 

     

    I : L'Ôde à Louis XVII, de Victor Hugo

     

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    I

    En ce temps-là, du ciel les portes d'or s'ouvrirent;
    Du Saint des Saints ému les feux se découvrirent;
    Tous les cieux un moment brillèrent dévoilés;
    Et les élus voyaient, lumineuses phalanges,
    Venir une jeune âme entre de jeunes anges
    Sous les portiques étoilés.

    C'était un bel enfant qui fuyait de la terre;
    Son œil bleu du malheur portait le signe austère;
    Ses blonds cheveux flottaient sur ses traits pâlissants;
    Et les vierges du ciel, avec des chants de fête,
    Aux palmes du martyre unissaient sur sa tête
    La couronne des innocents.

    II

    On entendit des voix qui disaient dans la nue :
    – "Jeune ange, Dieu sourit à ta gloire ingénue;
    Viens, rentre dans ses bras pour ne plus en sortir;
    Et vous, qui du Très-Haut racontez les louanges,
    Séraphins, prophètes, archanges,
    Courbez-vous, c’est un roi ; chantez, c'est un martyr !"

    – "Où donc ai-je régné ? demandait la jeune ombre.
    Je suis un prisonnier, je ne suis point un roi.
    Hier je m'endormis au fond d'une tour sombre.
    Où donc ai-je régné ? Seigneur, dites-le moi.
    Hélas ! mon père est mort d'une mort bien amère;
    Ses bourreaux, ô mon Dieu, m'ont abreuvé de fiel;
    Je suis un orphelin ; je viens chercher ma mère,
    Qu'en mes rêves j'ai vue au ciel."

    Les anges répondaient : – "Ton Sauveur te réclame.
    Ton Dieu d'un monde impie a rappelé ton âme.
    Fuis la terre insensée où l'on brise la croix,
    Où jusque dans la mort descend le régicide,
    Où le meurtre, d'horreurs avide,
    Fouille dans les tombeaux pour y chercher des rois"

    – "Quoi ! de ma lente vie ai-je achevé le reste ?
    Disait-il ; tous mes maux, les ai-je enfin soufferts ?
    Est-il vrai qu'un geôlier, de ce rêve céleste,
    Ne viendra pas demain m'éveiller dans mes fers ?
    Captif, de mes tourments cherchant la fin prochaine,
    J'ai prié ; Dieu veut-il enfin me secourir ?
    Oh ! n'est-ce pas un songe ? a-t-il brisé ma chaîne ?
    Ai-je eu le bonheur de mourir ?

    Car vous ne savez point quelle était ma misère !
    Chaque jour dans ma vie amenait des malheurs;
    Et, lorsque je pleurais, je n'avais pas de mère
    Pour chanter à mes cris, pour sourire à mes pleurs.
    D'un châtiment sans fin languissante victime,
    De ma tige arraché comme un tendre arbrisseau,
    J'étais proscrit bien jeune, et j'ignorais quel crime
    J'avais commis dans mon berceau.

    Et pourtant, écoutez : bien loin dans ma mémoire,
    J'ai d'heureux souvenirs avant ces temps d'effroi;
    J'entendais en dormant des bruits confus de gloire,
    Et des peuples joyeux veillaient autour de moi.
    Un jour tout disparut dans un sombre mystère;
    Je vis fuir l'avenir à mes destins promis
    Je n'étais qu'un enfant, faible et seul sur la terre,
    Hélas ! et j'eus des ennemis !

    Ils m'ont jeté vivant sous des murs funéraires;
    Mes yeux voués aux pleurs n'ont plus vu le soleil;
    Mais vous que je retrouve, anges du ciel, mes frères,
    Vous m'avez visité souvent dans mon sommeil.
    Mes jours se sont flétris dans leurs mains meurtrières,
    Seigneur, mais les méchants sont toujours malheureux;
    Oh ! ne soyez pas sourd comme eux à mes prières,
    Car je viens vous prier pour eux."

    Et les anges chantaient : – "L'arche à toi se dévoile,
    Suis-nous ; sur ton beau front nous mettrons une étoile.
    Prends les ailes d'azur des chérubins vermeils;
    Tu viendras avec nous bercer l'enfant qui pleure,
    Ou, dans leur brûlante demeure,
    D'un souffle lumineux rajeunir les soleils !"

    III

    Soudain le chœur cessa, les élus écoutèrent;
    Il baissa son regard par les larmes terni;
    Au fond des cieux muets les mondes s'arrêtèrent,
    Et l'éternelle voix parla dans l'infini :

    "Ô roi ! je t'ai gardé loin des grandeurs humaines.
    Tu t'es réfugié du trône dans les chaînes.
    Va, mon fils, bénis tes revers.
    Tu n'as point su des rois l'esclavage suprême,
    Ton front du moins n'est pas meurtri du diadème,
    Si tes bras sont meurtris de fers.

    Enfant, tu t'es courbé sous le poids de la vie;
    Et la terre, pourtant, d'espérance et d'envie
    Avait entouré ton berceau !
    Viens, ton Seigneur lui-même eut ses douleurs divines,
    Et mon Fils, comme toi, roi couronné d'épines,
    Porta le sceptre de roseau."

    Décembre 1822.

     

     

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    II : Le portrait de Greuze

     

    GREUZE LOUIS XVII.jpg

               Portrait de Louis XVII, par Greuze, premiers mois de 1795 (peinture à l'huile, 466 mm x 368).

              

    L'enfant a les yeux d'un bleu vif, les cheveux blonds, chemise blanc crème; bretelles gris brunâtre.

    Le portrait où l'enflure du visage, le teint blafard, l'attitude affaissée, trahissent un état de maladie avancée, date, selon toute vraisemblance, de 1795. Il ne peut avoir été exécuté que d'après une impression directe.

    Greuze essaie une dernière fois d'idéaliser cet enfants que ses bourreaux ont transformé en loque humaine, que Laurent a décrassée et revêtue de linge blanc. Mais il devra le peindre enflé, jaune, dos courbé, poitrine rentrée, yeux

  • Éphéméride du 28 mars

    1994 : Mort d'Eugène Ionesco, de l'Académie française

     

     

    58 Avant J.C. : Les Helvètes entament leur migration vers la Gaule 

     

    28 mars,guerre de crimée,alma,sébastopol,malakoff,mac mahon,hydravion,ionesco,charles x,napoléon iii,henri favreEn l'an 58, sous la pression des Germains, les Helvètes résolurent de quitter leurs montagnes et d'aller s'établir à l'Ouest, plus loin de ces ennemis menaçants : en Gaule. Mais les Gaulois, dont plusieurs tribus étaient déjà alliées de Rome en général, et de César en particulier, firent appel à celui-ci pour repousser ce qui était, de fait, une invasion pour eux, même si, pour les Helvètes, il ne s'agissait que de fuir devant la "pression" des Germains.

    28 mars,guerre de crimée,alma,sébastopol,malakoff,mac mahon,hydravion,ionesco,charles x,napoléon iii,henri favreJules César a relaté son intervention en Gaule contre les Helvètes, les Rauraques, les Boïens, les Latobices et les Tulinges : un premier affrontement à Genève, où les Helvètes ne purent enfoncer les lignes romaines, puis les Helvètes prenant la direction de la Loire, suivis par les six légions de César.

    Le premier affrontement se produisit sur l'Arar (aujourd'hui la Saône), début juin : Labienus, le lieutenant de César, attaqua par surprise les Helvètes qui n'avaient pas encore traversé le fleuve, en tuant un grand nombre, le reste de l'armée helvète étant à l'abri sur l'autre rive. Après ce combat, César fit construire un pont sur la Saône pour poursuivre le gros de l'armée helvète : pendant deux semaines, il les suivit vers le nord, mais il n'y eut que quelques accrochages entre les cavaleries des deux camps.  

    Après ces quatorze jours de poursuites, César et Labienus se dirigèrent vers Bibracte, la capitale de leurs alliés Eduens, pour y chercher des vivres, laissant les Helvètes poursuivre leur chemin; mais ces derniers rebroussèrent chemin et attaquèrent l'armée romaine.

    Engagée vers midi, la bataille de Bibracte dura jusque tard dans la nuit; les Helvètes se replièrent finalement vers la région de Langres, où, faute de soutien, ils durent capituler.

    28 mars,guerre de crimée,alma,sébastopol,malakoff,mac mahon,hydravion,ionesco,charles x,napoléon iii,henri favreMais Jérôme Carcopino (ci contre) a bien expliqué pourquoi César ne voulut pas massacrer les Helvètes, et les laissa, au contraire, rentrer dans leurs montagnes : César voulait d'abord éviter qu'un pays si peu éloigné de Rome restât désert, et que les Germains s'en emparassent; il voulait aussi gagner une renommée de clémence, qui lui serait politiquement fort utile, par la suite.

    Le champ de bataille de Bibracte se situe sans doute à Montmort (Saône-et-Loire), où des fouilles ont mis au jour un fossé vraisemblablement creusé par les légionnaires de César, et cette bataille de Bibracte mit ainsi fin à la migration des Helvètes au début de la Guerre des Gaules.

    Le courage helvète fut relevé par César lui-même ("personne ne put voir un ennemi tourner le dos", écrit-il), mais, pourtant, Bibracte n'eut pas, en Suisse, la valeur emblématique d'Alésia en Gaule. 
    • www.littlearmybuilder.com/articles/bibracte_1 

     

    Cinq mois après avoir été appelé par les Gaulois pour les protéger contre les Helvètes, César sera de nouveau appelé par eux pour les protéger d'une nouvelle menace, encore plus dramatique : l'invasion germanique menée par Arioviste. César répondra favorablement à cette seconde demande, écrasera et refoulera les Germains (voir l'Éphéméride du 5 août) comme il avait écrasé et refoulé les Helvètes; mais, cette fois, il ne partira plus de la Gaule... 

     

    Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l'influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Éphémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l'Antiquité : voici le rappel des plus importantes d'entre elles, étant bien entendu qu'un grand nombre d'autres Éphémérides traitent d'autres personnalités, évènements, monuments etc... de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s'appelle : la France...

     

    En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que "le divin Jules" avait été appelé à l'aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s'opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes - en 58 avant J.C - pour s'établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l'Ephéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d'Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (voir l'Éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l'avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome... Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l'actuelle Orléans), en 52 (voir l'Éphéméride du 23 janvier); le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (voir l'Éphéméride du 28 novembre); mais, moins d'un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l'échec de l'armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (voir l'Éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (voir l'Éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (voir l'Éphéméride du 26 septembre)...

     

    Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n'eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s'opposa également à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (voir nos trois Éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet)...

     

      Enfin, pour être tout à fait complet avec le rappel de ce que l'on peut trouver dans nos Éphémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois Éphémérides traitant de :

    la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86 : voir l'Éphéméride du 17 janvier);

    l'assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (voir l'Éphéméride du 15 mars);

    notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l'époque (voir l'Éphéméride du 11 avril)...

     

     

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    1854 : Début de la Guerre de Crimée

     

    La France et l'Angleterre déclarent la guerre à la Russie : c'est le début de la Guerre de Crimée.

    La petite histoire en retiendra que plusieurs noms qui résonnent familièrement à nos oreilles viennent de là, comme Alma, Sébastopol ou Malakoff. 

    Et que c'est à Malakoff, précisément, que, le 7 septembre 1855, le général Patrice de Mac Mahon (ci dessous), après avoir brillamment conquis les positions russes prononça son fameux "J’y suis ! J’y reste". 

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    En son for intérieur, Mac Mahon était royaliste, mais, plus encore, légaliste et formaliste. Sa femme, beaucoup plus jeune que lui, était beaucoup plus militante, et devait d'ailleurs accepter la présidence d'honneur des Comités d'Action française à la création de celle-ci. L'ardeur politique de son mari était, hélas, bien que réelle, beaucoup moins intense...
    C'est ainsi qu'il "manqua" au Comte de Chambord, et qu'il porte sa part de responsabilité dans l'échec de la restauration en 1875 : voir l'Éphéméride du 24 août)...

     

    Plus profondément, on en retiendra aussi que c'est le premier conflit de l’ère industrielle, avec la projection à des milliers de kilomètres de dizaines de milliers de soldats, et l’utilisation d’armes nouvelles: le cuirassé, l’obus explosif. Et que c’est aussi la première guerre que la photographie va immortaliser. Les victoires se succéderont, dont celle, le 19 septembre 1854, de la rivière de l’Alma (ci dessous), qui "efface la défaite de Waterloo", pensèrent certains.

    Mais pour le reste, les résultats de cette aventure sont loin d'être glorieux...

    De Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre XX, La deuxième République et le Second empire) :

    "...Charles X avait songé à effacer les conséquences de Waterloo par une alliance avec le tsar en lui laissant le mains libres en Turquie. C'était une combinaison renouvelée de Tilsit. Napoléon III la renversa. C'est avec l'Angleterre, pour défendre l'intégrité de l'Empire ottoman, qu'il s'allia en 1854 contre la Russie. Guerre habilement choisie à tous les points de vue. Elle assurait à Napoléon III l'alliance anglaise. Elle était agréable, en France, aux catholiques, parce qu'elle avait pour prétexte le conflit des Lieux Saints revendiqués par les Russes schismatiques, et aux républicains qui haïssaient le tsar autocrate, le "tyran du Nord", persécuteur de la Pologne. Enfin, quand la puissance russe serait ébranlée, le champ deviendrait libre pour une intervention de la France en faveur des nationalités.

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    La guerre de Crimée ne devait pas nous rapporter autre chose. Après un siège d'un an, auquel l'armée française avait pris la plus grande part, Sébastopol tomba, la Russie s'avoua vaincue. Au congrès qui se tint à Paris en 1856, la France apparut comme la première puissance du continent. Napoléon III semblait avoir effacé et les revers de Napoléon 1er et le recul de la France, dans ce même Orient, en 1840. La Russie était refoulée loin de Constantinople. Elle était humiliée, affaiblie : de cette humiliation, il lui resterait une rancune contre nous. Seulement, l'Angleterre n'avait pas permis que les questions auxquelles Napoléon III tenait le plus, celle de Pologne, celle d'Italie, fussent même effleurées. Satisfaite de l'affaiblissement de la Russie, l'Angleterre se détachait déjà de nous.

    Ainsi, derrière des apparences de gloire et de grandeur, d'amères réalités se cachaient. En Prusse, un homme redoutable commençait sa carrière et il avait vu tout de suite le parti que son pays pouvait tirer de cette nouvelle situation : c'était Bismarck. La Prusse était la puissance la plus intéressée à un remaniement de l'Europe, parce que, sans la suppression de l'ordre de choses créé en 1815, elle ne pouvait pas expulser l'Autriche de la Confédération pour fonder à son profit l'unité allemande. La Russie venait d'être humiliée à Sébastopol comme la Prusse l'avait été à Olmütz. L'Autriche, "étonnant le monde par son ingratitude", avait abandonné le tsar qui l'avait sauvée de la révolution hongroise. La Prusse, en se rapprochant de la Russie ulcérée, préparait le moyen de dominer librement l'Allemagne..."

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    Guerre de Crimée, Roger Fenton, 1855 Coll. Musée d'Orsay, Paris

     

     

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour : le martyre de l'enfant-Roi Louis XVII...

    1785 : Naissance de Louis-Charles, duc de Normandie

     

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    Terrible destin que celui de l'enfant qui naît ce jour-là :

     

    il sera l'Enfant massacré, qui ne devint jamais grand;

    il sera le deuxième Roi martyr... 

     

    "Les Français le savent-ils ? Au coeur de leur Histoire, il y a un infanticide. Cet infanticide fonde la légitimité de leur État moderne. Un enfant-roi a été sacrifié volontairement sur l'autel du Moloch républicain. La Terreur ? Un procédé de gouvernement inventé par la République, recopié jusqu'aujourd'hui et on sait comment. Des têtes coupées pour exprimer un nouveau droit absolu de diriger le monde ? C'est qu'il fallait que le sang royal et populaire giclât pour fonder l'ordre nouveau. C'est ainsi que la France se dit encore aujourd'hui un modèle pour le monde. Effectivement ! Et l'Enfant-roi Louis XVII ? Eh bien, ce fut pire : après avoir tué le roi parce qu'il était roi, la bande qui prétendait diriger la Révolution, comité de salut public en tête avec Robespierre et Commune de Paris avec son procureur et son substitut, Chaumette et Hébert, décidèrent de faire du petit Capet l'instrument de la condamnation de sa mère et il eut à cet effet pour précepteur Simon l'alcoolique. Puis l'horreur, savamment voulue, ayant été accomplie, il fallait, en enfermant l'enfant de manière ignoble, le réduire en rebut de l'humanité. Ce fut consciemment voulu, strictement exécuté. Thermidor ne le sauva pas. Mais, du moins, un peu d'humanité entoura ses derniers moments. Il mourut, il avait dix ans... Le crime est là, injustifiable" (Hilaire de Crémiers)

    Le martyre du petit Roi constitue "le" crime absolu, l'horreur suprême. À la tache indélébile qu'il représente pour ceux qui l'ont accompli s'ajoute, comme pour le rendre pire encore, sa négation même. Le fait qu'il soit totalement occulté, totalement nié, est constitutif du délit de négationnisme, qui se mue en mémoricide, exactement comme pour le génocide vendéen, jamais reconnu, toujours ignoré dans l'histoire officielle, qui repose sur le mensonge...

    Pour évoquer sobrement l'enfant-martyr, voici la splendide Ôde à Louis XVII que lui a consacré Victor Hugo, et le terrible portrait de Greuze, des tous premiers mois de 1795, soit très peu de temps avant la mort du petit Roi... 

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    I : L'Ode à Louis XVII, de Victor Hugo

     

    I

    En ce temps-là, du ciel les portes d'or s'ouvrirent;
    Du Saint des Saints ému les feux se découvrirent;
    Tous les cieux un moment brillèrent dévoilés;
    Et les élus voyaient, lumineuses phalanges,
    Venir une jeune âme entre de jeunes anges
    Sous les portiques étoilés.

    C'était un bel enfant qui fuyait de la terre;
    Son œil bleu du malheur portait le signe austère;
    Ses blonds cheveux flottaient sur ses traits pâlissants;
    Et les vierges du ciel, avec des chants de fête,
    Aux palmes du martyre unissaient sur sa tête
    La couronne des innocents.

    II

    On entendit des voix qui disaient dans la nue :
    – "Jeune ange, Dieu sourit à ta gloire ingénue;
    Viens, rentre dans ses bras pour ne plus en sortir;
    Et vous, qui du Très-Haut racontez les louanges,
    Séraphins, prophètes, archanges,
    Courbez-vous, c’est un roi; chantez, c'est un martyr !"

    – "Où donc ai-je régné ? demandait la jeune ombre.
    Je suis un prisonnier, je ne suis point un roi.
    Hier je m'endormis au fond d'une tour sombre.
    Où donc ai-je régné ? Seigneur, dites-le moi.
    Hélas ! mon père est mort d'une mort bien amère;
    Ses bourreaux, ô mon Dieu, m'ont abreuvé de fiel;
    Je suis un orphelin; je viens chercher ma mère,
    Qu'en mes rêves j'ai vue au ciel."

    Les anges répondaient : – "Ton Sauveur te réclame.
    Ton Dieu d'un monde impie a rappelé ton âme.
    Fuis la terre insensée où l'on brise la croix,
    Où jusque dans la mort descend le régicide,
    Où le meurtre, d'horreurs avide,
    Fouille dans les tombeaux pour y chercher des rois"

    – "Quoi ! de ma lente vie ai-je achevé le reste ?
    Disait-il; tous mes maux, les ai-je enfin soufferts ?
    Est-il vrai qu'un geôlier, de ce rêve céleste,
    Ne viendra pas demain m'éveiller dans mes fers ?
    Captif, de mes tourments cherchant la fin prochaine,
    J'ai prié; Dieu veut-il enfin me secourir ?
    Oh ! n'est-ce pas un songe ? a-t-il brisé ma chaîne ?
    Ai-je eu le bonheur de mourir ?

    Car vous ne savez point quelle était ma misère !
    Chaque jour dans ma vie amenait des malheurs;
    Et, lorsque je pleurais, je n'avais pas de mère
    Pour chanter à mes cris, pour sourire à mes pleurs.
    D'un châtiment sans fin languissante victime,
    De ma tige arraché comme un tendre arbrisseau,
    J'étais proscrit bien jeune, et j'ignorais quel crime
    J'avais commis dans mon berceau.

    Et pourtant, écoutez : bien loin dans ma mémoire,
    J'ai d'heureux souvenirs avant ces temps d'effroi;
    J'entendais en dormant des bruits confus de gloire,
    Et des peuples joyeux veillaient autour de moi.
    Un jour tout disparut dans un sombre mystère;
    Je vis fuir l'avenir à mes destins promis
    Je n'étais qu'un enfant, faible et seul sur la terre,
    Hélas ! et j'eus des ennemis !

    Ils m'ont jeté vivant sous des murs funéraires;
    Mes yeux voués aux pleurs n'ont plus vu le soleil;
    Mais vous que je retrouve, anges du ciel, mes frères,
    Vous m'avez visité souvent dans mon sommeil.
    Mes jours se sont flétris dans leurs mains meurtrières,
    Seigneur, mais les méchants sont toujours malheureux;
    Oh ! ne soyez pas sourd comme eux à mes prières,
    Car je viens vous prier pour eux."

    Et les anges chantaient : – "L'arche à toi se dévoile,
    Suis-nous; sur ton beau front nous mettrons une étoile.
    Prends les ailes d'azur des chérubins vermeils;
    Tu viendras avec nous bercer l'enfant qui pleure,
    Ou, dans leur brûlante demeure,
    D'un souffle lumineux rajeunir les soleils !"

    III

    Soudain le chœur cessa, les élus écoutèrent;
    Il baissa son regard par les larmes terni;
    Au fond des cieux muets les mondes s'arrêtèrent,
    Et l'éternelle voix parla dans l'infini :

    "Ô roi ! je t'ai gardé loin des grandeurs humaines.
    Tu t'es réfugié du trône dans les chaînes.
    Va, mon fils, bénis tes revers.
    Tu n'as point su des rois l'esclavage suprême,
    Ton front du moins n'est pas meurtri du diadème,
    Si tes bras sont meurtris de fers.

    Enfant, tu t'es courbé sous le poids de la vie;
    Et la terre, pourtant, d'espérance et d'envie
    Avait entouré ton berceau !
    Viens, ton Seigneur lui-même eut ses douleurs divines,
    Et mon Fils, comme toi, roi couronné d'épines,
    Porta le sceptre de roseau."

    Décembre 1822.

     

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    II : Le portrait de Greuze

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               Portrait de Louis XVII, par Greuze, premiers mois de 1795 (peinture à l'huile, 466 mm x 368).

              

    L'enfant a les yeux d'un bleu vif, les cheveux blonds, chemise blanc crème; bretelles gris brunâtre.

    Le portrait où l'enflure du visage, le teint blafard, l'attitude affaissée, trahissent un état de maladie avancée, date, selon toute vraisemblance, de 1795. Il ne peut avoir été exécuté que d'après une impression directe.

    Greuze essaie une dernière fois d'idéaliser cet enfants que ses bourreaux ont transformé en loque humaine, que Laurent a décrassée et revêtue de linge blanc. Mais il devra le peindre enflé, jaune, dos courbé, poitrine rentrée, yeux injectés de sang, assis semble-t-il sur son lit, avec une chemise et des bretelles, manquant de force pour se lever. Comme on n'a jamais retrouvé le profil tracé par Belanger le 31 mai 1795, le portrait de Greuze, où l'on sent une impression directe, est le dernier portrait certain de Louis XVII.

    Le fils de Louis XVI s'y reconnaît encore au nez fin et rectiligne, au menton fort et à fossette, aux sourcils légers, aux yeux bleus et écartés, aux cheveux blonds et soyeux. Mais, dit M. G. Lenotre (références ci dessous), ce "teint blafard, ce nez aminci, ces yeux bouffis et touchants, c'est déjà presque le masque d'un mort" :

     

    "Une peinture de GREUZE (ci-dessus, donc) nous le montre tel qu'il était quelques semaines plus tard (après la visite de Barras). Laurent, le créole, son nouveau gardien, l'a soigneusement peigné, lavé et revêtu de linge blanc...: le teint blafard, le nez aminci, les joues bouffies et tombantes - car l'enfant "tournait au gras" ; c'est déjà presque le masque d'un mort; c'est la dernière image, en effet, qu'on ait du fils de Marie-Antoinette, car le dessin pris au Temple par Bellanger huit jours avant le décès, n'a jamais été retrouvé." (G. Lenotre, De Belzébuth à Louis XVII. Grasset 1950, p. 119-120).

     

    Sur Louis XVII, voir également l'Éphéméride du 8 juin (jour de sa mort, qu'il conviendrait d'appeler - mieux - sa délivrance) et l'Éphéméride du 19 avril (sur les travaux de Philippe Delorme, établissant définitivement que l'enfant mort au Temple est bien Louis XVII)...

    Et, sur les travaux de Philippe Delorme, plus précisément :

    •louis17.chez.com/bio_louisXVII.htm

     • louis 17.chez.com

  • Éphéméride du 16 janvier

    Lérins, aujourd'hui

     

     

    430 : Mort d'Honorat d'Arles 

     

    Également appelé Saint Honorat, ou Honorat de Lérins, il est le fondateur de l'Abbaye de Lérins (vers 400-410). 

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    Juste en face de Cannes (ci-dessous) les îles de Lérins abritent un monastère florissant, autrefois protégé par une forteresse aujourd'hui en partie ruinée (ci-dessus).

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    • http://www.abbayedelerins.com/ 

     

    • http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/stHonorat.htm  

     

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    1409 : Naissance du futur "Bon roi René"

     

    16 janvier,saint simon,vauban,louis xiv,versailles,le régent,louvois,memoires de saint simonPour Michel Mourre, René d'Anjou - appelé aussi René 1er d'Anjou, René 1er de Naples, René de Sicile, ou, surtout, en Provence, le Bon Roi René - fut "le type même de ces grands personnages du Moyen-Âge en son déclin..."

    En effet, ce n’est pas par ses actions politiques, diplomatiques ou militaires que son règne fut important : au contraire, dans ces trois domaines, il ne connut finalement que des revers. S’il est devenu, et resté, "le bon roi René", c’est parce qu’il prit une part active au développement économique de ses terres, et pour son action dans les domaines des Arts et de la Culture, pour lesquels il se révéla être un mécène avisé et actif.

    Le "bon roi" René a favorisé la relance des économies locales, très affectées au début du XVème siècle par les séquelles de la peste (1347-1350, voir l'Éphéméride du 20 août) et par les conflits incessants, dont la Guerre de Cent Ans (1337-1453). Il fit prospérer l’ensemble de ses domaines, surtout les villes d'Angers, Aix-en-Provence, Avignon et Tarascon, et s'intéressa également à l'entretien des forêts et à la bonne santé des vignobles.

    Ami et allié du roi de France Charles VII, il a, par exemple, soutenu les travaux d'irrigation dans le Luberon et la plaine de la Durance, à partir du barrage de l'étang de la Bonde, l'un des premiers construits en France.

    À sa mort (voir l'Éphéméride du 10 juillet), il léguera la Provence à son neveu Charles III du Maine, lequel à son tour, n'ayant pas d'enfant, la léguera à Louis XI : le bon roi René est ainsi directement à l'origine du rattachement de la Provence à la France (voir l'Éphéméride du 15 janvier)

    Il fut aussi - et peut-être surtout... - un homme d'une grande culture. Fin lettré, il parlait plusieurs langues, avait des connaissances en latin, en italien et en grec, et entretenait une troupe de théâtre dirigée par Triboulet, qui écrira chez lui la Farce de Maître Pathelin.

    Si les sciences, comme la médecine et la biologie, l'intéressaient, il s'entoura de peintres, de brodeurs, d'orfèvres et d'enlumineurs célèbres : il a protégé le peintre Nicolas Froment, à qui l’on doit l’exceptionnel Triptyque du buisson ardent de la cathédrale d’Aix-en-Provence (ci-dessous).

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     Le panneau central représente la Vierge et l'Enfant sur le buisson ardent. Au premier plan, sur la droite, Moïse, gardant son troupeau, se déchausse à la vue de cette apparition.

    Le "bon roi René", donateur, est représenté, selon l'usage, en position d'orant, agenouillé, à gauche, du tableau; à droite, son épouse, la reine Jeanne de Laval.

    Une réplique du Triptyque est visible au Manoir de Launay, près de Saumur, résidence acquise par "le bon roi René" à l'époque de son premier mariage :

    http://www.manoirdelaunay.com/pages/triptyque-du-buisson-ardent

     

     

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    1675 : Naissance de Louis de Rouvroy, duc de Saint Simon

     

    Pair de France et Grand d'Espagne, il entra chez les Mousquetaires en 1691, à seize ans, et servit dans l'armée jusqu'en 1702, avant de venir résider à la cour. S'attachant d'abord au service du duc de Bourgogne, héritier du trône, décédé prématurément en 1712, Saint-Simon se mit ensuite au service de Philippe d'Orléans qui, une fois proclamé Régent, lui confia d'importantes missions. Ministre d'État puis ambassadeur exceptionnel en Espagne de 1721 à 1722, Saint-Simon quitta la cour et se retira des affaires du royaume à la mort du Régent, en 1723. Il mourut à Paris le 2 mars 1755.

    Sa longue expérience de courtisan et sa connaissance du pouvoir politique permirent à Saint-Simon de faire de ses Mémoires un précieux témoignage sur la vie à la cour de Versailles, et un document historique d'importance sur le règne de Louis XIV.

    Cependant, impliqué souvent dans les intrigues qu'il évoque, il ne faut pas occulter sa partialité ni sa mauvaise foi : son point de vue est en effet, et strictement, celui d'un grand seigneur très attaché à ses privilèges de caste et à l'étiquette qui réglait la vie à la cour; mais aussi de quelqu'un d'aigri, dépité de n'avoir pas reçu la reconnaissance qu'il s'estimait en droit d'attendre...

    Aperçu...

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    I : Deux passages sur Louis XIV : son caractère, puis son dessein d'abaisser la noblesse; dans le second extrait, à côté de réflexions assez justes, il est manifeste que sa dernière phrase révèle l'étendue de sa mauvaise foi et de sa partialité...     

               

    1. "Il faut encore le dire. L'esprit du Roi était au-dessous du médiocre, mais très capable de se former. Il aima la gloire, il voulut l'ordre et la règle, il était né sage, modéré, secret, maître de ses mouvements et de sa langue; le croira-t-on ? il était né bon et juste, et Dieu lui en avait donné assez pour être un bon roi, et peut-être même un assez grand roi. Tout le mal lui vint d'ailleurs. Sa première éducation fut tellement abandonnée, que personne n'osait approcher de son appartement. On lui a souvent ouï parler de ces temps avec amertume, jusque-là qu'il racontait qu'on le trouva un soir tombé dans le bassin du jardin du Palais-Royal à Paris, où la cour demeurait alors. Dans la suite, sa dépendance fut extrême. À peine lui apprit-on à lire et à écrire, et il demeura tellement ignorant que les choses les plus connues d'histoire, d'événements, de fortunes, de conduites, de naissance, de lois, il n'en sut jamais un mot..." 

     

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    2. "Il aima en tout la splendeur, la magnificence, la profusion. Ce goût, il le tourna en maxime par politique, et l'inspira en tout à sa cour. C'était lui plaire que de s'y jeter en tables, en habits, en équipages, en bâtiments, en jeu. C'étaient des occasions pour qu'il parlât aux gens. Le fond était qu'il tendait et parvint par là à épuiser tout le monde en mettant le luxe en honneur, et pour certaines parties en nécessité, et réduisit ainsi peu à peu tout le monde à dépendre entièrement de ses bienfaits pour subsister. Il y trouvait encore la satisfaction de son orgueil par une cour superbe en tout, et par une plus grande confusion qui anéantissait de plus en plus les distinctions naturelles.
    C'est une plaie qui, une fois introduite, est devenue le cancer intérieur qui ronge tous les particuliers, parce que de la cour il s'est promptement communiqué à Paris et dans les provinces et les armées, où les gens en quelque place ne sont comptés qu'à proportion de leur table et de leur magnificence, depuis cette malheureuse introduction qui ronge tous les particuliers, qui force ceux d'un état à pouvoir voler, à ne s'y pas épargner pour la plupart, dans la nécessité de soutenir leur dépense...
    Rien, jusqu'à lui, n'a jamais approché du nombre et de la magnificence de ses équipages de chasses et de toutes ses autres sortes d'équipages. Ses bâtiments, qui les pourrait nombrer ? En même temps, qui n'en déplorera pas l'orgueil, le caprice, le mauvais goût ? Il abandonna Saint-Germain, et ne fit jamais à Paris ni ornement ni commodité, que le pont Royal, par pure nécessité, en quoi, avec son incomparable étendue, elle est si inférieure à tant de villes dans toutes les parties de l'Europe..."

     

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    "...ni ornement..." ? Vraiment ?....
     

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                II : Sur Sébastien Leprestre, marquis de Vauban,  l'un des rares à échapper à l'ire vengeresse :

     

    "Vauban s’appeloit Leprestre, petit gentilhomme de Bourgogne tout au plus… mais peut-être le plus honneste homme et le plus vertueux de son siècle, et avec la plus grande réputation du plus savant homme dans l’art des sièges et de la fortification, le plus simple, le plus vray et le plus modeste." (tome I, chap. XXXXVI, Tondouze, p. 11.)

    "C’était un homme de taille médiocre, assez trapu, qui avait fort l’air de guerre, mais en même temps un extérieur rustre et grossier pour ne pas dire brutal et féroce. Il n’était rien moins. Jamais homme ne fut plus doux, plus compatissant, plus obligeant, plus respectueux, sans nulle politesse, et plus avare ménager de la vie des hommes, avec une valeur qui prenait tout, parfois, et donnait tout aux autres. Il est inconcevable qu’avec tant de droiture et de franchise, incapable de se prêter à rien de faux et de mauvais, il ait pu gagner au point qu’il fit l’amitié et la confiance de Louvois et du Roi." (t. II, chap. XXXV, Tondouze, p. 45.)

     

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                III : Rapide aperçu de la dureté dont était capable cette mauvaise langue de Saint Simon.

                

    sur le Prince de Conti : "C’était un très bel esprit, lumineux, juste, exact, vaste, étendu, d’une lecture infinie, qui n’oubliait rien, qui possédait les histoires générales et particulières, galant avec toutes les femmes, amoureux de plusieurs, bien traité de beaucoup." Mais voici tout de suite le contrepoids : "Cet homme si aimable, si charmant, si délicieux, n’aimait rien. Il avait et voulait des amis comme on veut et qu’on a des meubles."

    sur le sinistre cardinal Dubois, le mauvais démon du Régent : "Son esprit était fort ordinaire, son savoir des plus communs, sa capacité nulle, son extérieur d’un furet, mais de cuistr

  • Éphéméride du 18 janvier

     Les Hospices de Beaune, aujourd'hui

     

     

    1462 : Mort du Chancelier Nicolas Rolin 

     

    Grande figure politique de la Bourgogne et de la France du XVème siècle, il fut chancelier de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, durant 40 ans.

    Fondateur du célèbre Hospice de Beaune, il fut un homme politique clairvoyant et intelligent : il sut gagner la confiance du duc de Bourgogne, Jean sans Peur, qui lui décerna le titre de conseiller et fit de lui son avocat au parlement de Paris. Après l'assassinat de Jean sans Peur, par des Armagnacs, en 1419, il se mit au service de Philippe le Bon, qui le nomma Chancelier de Bourgogne en 1422.

    Après l'épopée de Jeanne d'Arc, Rolin jugea la cause anglaise perdue et incita Philippe le Bon à quitter la famille des Lancastre pour celle des Valois et à obtenir les faveurs de Charles VII, ce que fit Philippe le Bon lors du congrès d'Arras (1435), où le chancelier Rolin était le porte-parole du duc et de la duchesse de Bourgogne.

    C'est lui qui commanda la célébrissime Vierge du Chancelier Rolin, aujourd'hui unique oeuvre de Jan Van Eyck que possède la Louvre : 

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    Sur la fondation des Hospices de Beaune, le 4 août 1443, voir notre Éphéméride du 4 août ; et l'Éphéméride du 1er janvier, jour où ces Hospices ont reçu leur premier patient.

    Et, sur les causes profondes de la guerre entre la France et la Maison de Bourgogne, voir l'Éphéméride du 24 juin et l'Éphéméride du 3 octobre

     

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    1641 : Naissance de François Michel le Tellier, marquis de Louvois

     

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    http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Fran%C3%A7ois_Michel_Le_Tellier_seigneur_de_Chaville_marquis_de_Louvois/130507

     

    Voir aussi le court article Louvois dans l'excellente présentation de Louis XIV, la Cour du Roi soleil...

     

     

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    1650 : Début de la Fronde des Princes

     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XII, Les leçons de la Fronde :

    "On a pris l'habitude de regarder la Fronde comme un épisode romanesque et même galant à cause des belles dames qui s'en mêlèrent. Ce fut, en réalité, la poussée révolutionnaire du dix-septième siècle. Ce "grand siècle" n'est devenu celui de l'ordre qu'après avoir passé par le désordre. Il a eu, vers son milieu, une fièvre, une éruption répandue sur plusieurs pays d'Europe. Nous avons déjà vu le roi d'Espagne aux prises avec des mouvements d'indépendance en Catalogue et au Portugal. À Naples, le pêcheur Masaniello prit le pouvoir et son histoire frappa les imaginations. À Paris, dans les rues, au passage d'Anne d'Autriche, on criait : "À Naples !" Mais rien ne saurait se comparer à l'impression que produisit la révolution d'Angleterre. L'exécution de Charles 1er, beau-frère de Louis XIII, semblait annoncer la fin des monarchies. Le rapport de ces événements avec les troubles qui éclatèrent en France n'est pas douteux.

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    Retour de Louis XIV dans Paris, après la fin de la Fronde
     
     

    On retrouve dans la Fronde les éléments ordinaires dont les révolutions se composent. L'effort et la fatigue de la guerre de Trente Ans y entrèrent pour une part. Richelieu avait demandé beaucoup au pays et tout ce qui avait été contenu sous sa main de fer se libéra sous Mazarin. Il se fit une alliance des grands qu'il avait contraints à la discipline nationale, et de la bourgeoisie qui avait souffert dans ses intérêts d'argent. Pour une autre part, et non la moindre, il y eut le jansénisme, cette Réforme sans schisme, qu'on a pu appeler "la Fronde religieuse". Les pamphlets contre Mazarin et les polémiques avec les jésuites, les "mazarinades" et les Provinciales (bien que légèrement postérieures) partent du même esprit. Un admirateur de la Fronde l'a appelée "la guerre des honnêtes gens contre les malhonnêtes gens". Si elle avait réussi, on lui aurait certainement reconnu les caractères intellectuels et moraux d'une révolution véritable.

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    Deux représentations de Louis XIV terrassant la Fronde, par Gilles Guérin :
    Statuette, Paris, musée Carnavalet (ci dessus)... 

       

    Lorsque les troubles éclatèrent, au commencement de 1648, l'année du traité de Westphalie, le gouvernement était depuis plusieurs mois en conflit avec le Parlement qui déclarait illégales quelques taxes nouvelles. La raison du mécontentement était toujours la même : la guerre, l'action extérieure, l'achèvement du territoire coûtaient cher. Le Trésor était vide. Il fallait emprunter, imposer, quelquefois "retrancher un quartier" de la rente, ce que les bourgeois prenaient mal comme on s'en douterait si la satire de Boileau ne l'avait dit. Mazarin, tout aux grandes affaires européennes, laissait les finances et la fiscalité au surintendant. Lorsque les choses se gâtaient, il se flattait de les arranger par des moyens subtils. Il eut le tort, quand le Parlement adressa au pouvoir ses premières remontrances, de ne pas voir qu'il s'agissait de quelque chose de plus sérieux que les cabales d'Importants dont il était venu à bout au début de la régence. La résistance du Parlement faisait partie d'un mouvement politique. On demandait des réformes. On parlait de liberté.

    LOUIS XIX TERRASSANT LA FRONDE CHANTILLY.jpg
    ... et sculpture, à Chantilly, dans le Musée Condé
     

    Surtout on en voulait à l'administration laissée par Richelieu, à ces intendants qu'il avait créés et qui accroissaient l'autorité du pouvoir central. Les hauts magistrats recevaient des encouragements de tous les côtés. Les concessions par lesquelles Mazarin crut les apaiser furent donc inutiles. Le Parlement s'enhardit, et bien qu'il n'eût que le nom de commun avec celui de Londres, l'exemple de la révolution anglaise ne fut pas sans échauffer les imaginations. En somme le Parlement de Paris, le plus souvent soutenu par ceux des provinces, prétendait agir comme une assemblée souveraine et, au nom des antiques institutions et libertés du royaume, limiter l'autorité de la monarchie, singulièrement renforcée sous la dictature de Richelieu. Les Parlements deviennent dès ce moment-là ce qu'ils seront encore bien plus au dix-huitième siècle : un centre de résistance au pouvoir et d'opposition aux réformes, d'agitation et de réaction à la fois, un obstacle à la marche de l'État..."

     

     

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    1695 : Louis XIV institue la première Capitation

     

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    "...Louis XVI eût-il réussi, financièrement et psychologiquement, la même opération en 1780 - au coeur de la guerre d'Amérique - la monarchie capétienne était sauvée..." (François Bluche)

    (Pour la seconde Capitation, instaurée le 14 octobre 1710, voir l'Éphéméride du 14 octobre...)

      

    De François Bluche, Louis XIV, Fayard, pages 747 à 750 (extraits) :

    Les sujets de Sa Majesté en coupe et en élévation

    ...Le 18 janvier 1695, une déclaration du Roi instaurait en France une capitation, une redevance annuelle par tête, impôt nouveau chez nous, assez révolutionnaire (puisque la noblesse y était soumise) bien qu'imité de l'Europe centrale. Saint-Simon pense que le contrôleur Pontchartrain ne l'a instaurée qu'à contrecoeur, n'a été qu'un éditeur malgré lui. On ne peut en dire autant de Louis XIV. Il a suivi pendant toute l'année 1694 les préparatifs et modalités de la capitation. Si les riches paient, si les nobles crachent au bassinet, le Roi l'a plus qu'accepté, il l'a voulu.

    Cette particularité qui rattache le nouvel impôt à un dessein économique et social, à une politique globale, suffirait à marquer l'exceptionnelle importante de la capitation. On y trouve aujourd'hui un autre intérêt. Car, non content de renflouer, en pleine guerre, les caisses du trésor public, l'impôt de capitation de ce mois de janvier 1695 nous instruit sur l'ancien régime français et sa structure, la politique sociale de Louis XIV et sa réussite...

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    Ce ne sont pas trois ordres (clergé, noblesse, tiers état), ou deux camps (privilégiés et roturiers, riches et pauvres, dominants et dominés) qui sont taxés, mais vingt-deux "classes" de contribuables. Elles ne regroupent pas moins de 559 rangs, correspondant à des dignités, des états, des grades des métiers. La première, qui comprend notamment la famille royale, les ministres et les principaux financiers, est taxée 2.000 livres; la deuxième, celle des ducs et du premier président, paie mille livres; la huitième, qui compte en son sein les maréchaux de camp et les conseillers au Parlement, est imposée pour 200 francs; la quinzième, où figurent les greffiers des présidiaux et les rentiers des villes moyennes, paie 40 livres. La dernière, celle des simples soldats et des petits domestiques, n'est taxée qu'à une livre. La capitation n'étant ni impôt sur le capital, ni impôt sur le revenu, mais imposition du rang, son tarif est une véritable radiographie de la société française, saisie aux deux tiers d'un grand règne.  

    La population du royaume n'est ni société d'ordres fondée sur le protocole, ni société de classes réglée sur l'argent. La division de la nation en trois ordres n'est plus une réalité sociale (même si un noble est élégamment décapité là où un roturier est vulgairement pendu). C'est pourquoi la première classe de capitation englobe un bon nombre de financiers roturiers. La hiérarchie des fiefs de dignité n'a plus de sens, à l'exception de l'éminente primauté des maisons ducales. Les marquis, comtes, vicomtes et barons sont démocratiquement mis au même rang : le Roi les a laissé placer en septième classe, où ils accompagnent, non moins démocratiquement, les receveurs des tailles et les contrôleurs des postes. Quant aux "gentilshommes n'ayant ni fief ni château" - ce qui est un peu le niveau de Cadet Rousselle -, le contrôleur général les a mis en dix-neuvième classe, auprès des appariteurs d'université, des cabaretiers, des garde-chasse !..."   

     

     

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    1701 : Le Grand électeur de Brandebourg se proclame Roi de Prusse

     

    On sait - et Jacques Bainville écrit qu'ils ne le trompaient pas... - que les dernières années de Charlemagne furent assombris par de funestes pressentiments concernant l'avenir de son Empire, à cause de ces peuplades venues du Nord sur leurs drakkars, dont on lui parlait...

    18 janvier,fronde,bainville,louis xiv,banque de france,napoleon,louvois,pontmain,becquerelLouis XIV eut la même réaction lorsqu'on lui apprit que, de sa propre et seule autorité, le Grand Électeur de Brandebourg - qui était roi, en Prusse... - venait de se proclamer Roi de Prusse : c'était une atteinte aux Traités de Westphalie, ce chef-d'oeuvre de Richelieu et de la Royauté française qui, morcelant l'Allemagne en une multitude de micros États indépendants ("la croix des géographes", disait-on...), et en nous donnant légalement le moyen d'intervenir dans leurs querelles annihilait le péril germanique, et assurait la prépondérance française en Europe; avec, en prime, l'assurance de ne plus

  • Éphéméride du 30 janvier

    1132 : La Grande Chartreuse détruite par une avalanche 

     

    Les bâtiments ne sont pas les seuls à souffrir : la communauté des moines est également décimée : l'évêque de Grenoble charge Anthelme de Chignin (le futur saint Anthelme) de reconstruire les bâtiments et de reconstituer la communauté des moines (pour plus de renseignements sur Saint Anthelme, voir l'Éphéméride du 26 juin). 

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    Les bâtiments, état actuel

    http://www.musee-grande-chartreuse.fr/fr/

    http://www.chartreux.org/ 

     

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    1652 : Mort de Georges de la Tour

     

    Il était "Peintre ordinaire" du roi Louis XIII.

    Peintre du jeu de l'ombre et de la lumière, il fut inexplicablement oublié pendant près de trois cents ans, avant d'être enfin redécouvert à partir du début du XXème siècle.

    Pénétrant observateur de la réalité quotidienne (observez les doigts translucides de Jésus enfant, ci dessous, dans le tableau Saint Joseph charpentier, au Louvre) il est désireux d'élaguer sans cesse ses sujets, afin de ne montrer que l'essentiel, en dehors de tout accessoire, de tout superflu.

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           Mais son talent est tel que, s'il excelle dans les peintures sombres, il excelle tout autant dans les peintures lumineuses (ci dessous, Le tricheur à l'As de carreau).  

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    En 1988, grâce à une souscription nationale, son Saint Thomas à la pique (ci dessous), convoité par les musées du monde entier, resta en France et fit son entrée dans les collections du Louvre.
     
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    1791 : Naissance de Louis Fruchart

     

    Certes, "la Vendée" fut unique, et, avec la chouannerie, tout le grand Ouest. Cependant, la geste épique de ces Français qui sauvèrent l'honneur national au pire 30 janvier,georges de la tour,louvre,la rouërie,appert,appertisation,association bretonne,colonel armandmoment de notre Histoire ne fut pas isolée, et c'est partout en France - y compris dans l'Outre-mer, avec, par exemple, "la Vendée créole" en Martinique : voir l'Éphéméride du 24 septembre) - que l'on se souleva, les armes à la main, contre la Révolution et la République, contre la Terreur et la Convention : Marseille et Lyon - pour ne citer qu'elles... - en savent quelque chose !...

    Et, ailleurs en France, d'autres héros prirent les armes contre le Totalitarisme de la république idéologique révolutionnaire, pour la liberté de l'homme intérieur, "pour Dieu et pour le Roi !"...

     

    Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, guerre de géants... , à la suite des héros vendéens et chouans, on rend hommage à l'un de ces Français illustres et méconnus (pour reprendre l'expression de François Bluche) : Louis Fruchart, à propos duquel on a parlé d'un chouan dans les Flandres, ou d'une Vendée flamande.

    Voici, ci-après, le début de l'article de l'abbé Harrau sur Louis Fruchart, qui constitue la première des trois notes qui lui sont consacrées (et que vous pourrez lire dans son intégralité en cliquant sur le lien) :

    Une Vendée dans les Flandres : Louis Fruchart (I),

    les deux suivantes étant :

    Une Vendée dans les Flandres : Louis Fruchart (II)

    et Une Vendée dans les Flandres : Louis Fruchart (III)...

     

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     "Vive Louis XVII" : le drapeau de La Rochejaquelein.

    D'une certaine façon, il a flotté dans le ciel des Flandres, aussi...

      

    "Une Vendée flamande" (1813-1814), par L'abbé Harrau :

    "L'année 1813, marquée dans l'histoire du premier Empire, par de lâches et perfides trahisons, s'achevait sous les plus sinistres présages. Napoléon, après avoir repassé le Rhin avec les débris de son armée, refusait de s'avouer vaincu et un sénatus-consulte avait décrété une nouvelle levée de trois cent mille hommes; mais la France était dépeuplée, les campagnes étaient épuisées, et nos populations du Nord maudissaient en secret l'humeur guerrière du grand faucheur d'hommes.

    Après avoir fermentée sourdement dans les chaumières, la révolte éclata terrible, menaçante, le 22 novembre 1813. À Hazebrouck, chef-lieu d'arrondissement, où le sous-préfet De Ghesquières négligea de prendre les mesures nécessaires pour assurer la tranquillité publique, on eut l'imprudence d'appeler toutes les recrues, près de 3.000 hommes, le même jour et l'on prépara ainsi une journée d'émotions restée célèbre sous le nom de "Stokken maendag"...

    30 janvier,georges de la tour,louvre,la rouërie,appert,appertisation,association bretonne,colonel armandLes insurgés, comme on les appelait, pour se soustraire à tout danger, se retirèrent dans la forêt de Nieppe (ci contre) et dans les terrains marécageux des environs, entrecoupés de fossés profonds, et de fortes haies d'épines vives. À la tête des réfractaires et des mécontents qui s'étaient organisés aux abords de Bailleul et de Merville, se distinguait un certain Fruchart, qui fut comme le chef des Vendéens de la Flandre...

    Louis Fruchart était un chrétien convaincu autant qu'un royaliste ardent. Dieu et le Roi étaient, dans son coeur plein de droiture, l'objet de la plus profonde vénération. Que de fois, sous le manteau de la cheminée, Louis avait senti bondir sa jeune âme des plus vives émotions au récit des horreurs de la Révolution; ère de fraternité sanglante, une fraternité de Caïn qui n'était scellée que par le meurtre et le pillage; l'échafaud en permanence; les nobles proscrits ou expirants dans les cachots; les églises saccagées; les prêtres fidèles jetés sur tous les chemins de l'exil ou traqués comme des bêtes fauves.
    30 janvier,georges de la tour,louvre,la rouërie,appert,appertisation,association bretonne,colonel armandPouvait-il oublier les avanies dont sa famille avait été abreuvée aux jours de la Terreur et les dangers qu'avait courus sa mère, sauvée, comme par miracle, par un généreux voisin : "Oui, mes enfants, racontait la mère, les Bleus m'avaient entraînée sur la place de La Gorgue (église de la place ci contre), et, là, me présentant la cocarde tricolore, ils voulurent me la faire porter. Je la foulai aux pieds. Ils me menacèrent de me lier à l'arbre de la Liberté : "je refuse", répondis-je; et devant l'échafaud je refuserai encore. Rien au monde ne serait capable de me faire changer !"

    Et maintenant qu'il ne suffit plus d'avoir déjà payé la dette du sang ou de s'être fait remplacer, au prix de l'or, deux ou trois fois, maintenant que l'empereur, pour faire face à toutes les puissances coalisées de l'Europe, réclame tous les célibataires valides et veut plonger dans les dix classes libérées (de 1803 à 1813) pour en tirer tout ce qui peut porter le fusil, n'est-ce pas le moment propice pour rallier sous un même étendard les mille et mille réfractaires du pays ? N'est-ce pas l'heure providentielle de servir la patrie en la délivrant du joug cruel qui l'accable et en rendant aux princes légitimes le trône qui leur appartient ? Ainsi pensait Louis Fruchart. Avant de prendre une résolution définitive le jeune homme consulte son père qui le félicite de son projet. "Mon fils, dit le paysan attendri et ému de fierté, je t'approuve; va et si tu succombes, que ton dernier cri soit : Vivent les Bourbons !"

    Sa vieille mère, celle-là qui n'avait pas tremblé devant la guillotine, ajoute, les larmes aux yeux : "Louis, la cause que tu soutiens est juste; le ciel sera ta sauvegarde, mon coeur me le dit; nos princes légitimes reviendront sur ce trône qui n'a jamais cessé de leur appartenir. Pars, et ne crains rien; chaque nuit, je serai à genoux à prier. Dieu et ta mère veilleront sur toi."

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    Et voici que ce nouveau Jean Chouan, vêtu de la blouse des campagnards, fixe à son chapeau de paille une cocarde blanche avec cette inscription : "Je combats pour Louis XVII." Il s'élance sur un cheval de labour et convoque les villageois insurgés qui veulent partager sa fortune. Ils arrivèrent nombreux et ce capitaine improvisé, après avoir organisé son armée par compagnies et tracé son plan de campagne, adressa à ses compagnons  un mot d'ordre que l'on a retrouvé dans ses notes autographes et qui retracent énergiquement ses convictions patriotiques.

    30 janvier,georges de la tour,louvre,la rouërie,appert,appertisation,association bretonne,colonel armand"Mes amis, leur dit-il, de cette voix forte et accentuée dont il était doué, les puissances coalisées ne se battent contre la France que pour la délivrer de Bonaparte et rétablir les Bourbons, nos seuls souverains légitimes; ne rejoignons plus les armées du tyran; ne lui payons plus aucune espèce de contributions; armons-nous, unissons-nous pour chasser les troupes envoyées contre nous ! Pour se soustraire à la tyrannie, il suffit de vouloir hardiment; Bonaparte est aux prises avec l'Europe; il a contre lui l'opinion publique; il sera bientôt contraint de renoncer au trône usurpé. Un meilleur avenir nous attend; mais pour l'obtenir, prenons les armes contre celui qui nous gouverne injustement et qui nous prouve, tous les jours, qu'il est capable de sacrifier à son ambition le dernier des Français. ..."

     

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  • Éphéméride du 14 avril

    1900 : Inauguration de la cinquième Exposition universelle de Paris; la ville s'embellit des Petit et Grand Palais (ci-dessus) 

     

     

     

     

    1136 : Aux origines de l'Abbaye du Thoronet...

     

    C'est le , sur la commune de Tourtour, dans le Var, qu'une première abbaye fut fondée, qui prit le nom d'Abbaye de Florièyes; mais, très vite, les moines cherchèrent un autre lieu et découvrirent le site actuel, où ils s'établirent définitivement dix ans après, en 1146, toujours au printemps...

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    https://www.le-thoronet.fr/

     

    Fondées quasiment au même moment (dans la même décennie...), par le même Ordre de Cîteaux et très proches géographiquement, les trois Abbayes de Sénanque, Sylvacane et Le Thoronet sont communément appelées "les trois soeurs provençales"...

     

    1711 : Mort de Louis de France, le Grand Dauphin 

     

    Premier enfant et fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, on l'appelait couramment "Monseigneur". Son premier fils, le duc de Bourgogne, devient Dauphin, mais meurt un an plus tard, en 1712, prématurément lui aussi (il est le père du futur Louis XV, arrière-petit-fils de Louis XIV); son second fils, le duc d'Anjou, deviendra le Roi d'Espagne, Philippe V. 

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    Portrait, par Hyacinthe Rigaud, Musée de Versailles 

     

    De François Bluche, Louis XIV, (pages 527/528) :

    "...Louis de France (1661-1711), Dauphin que l'on nomme Monseigneur, est le plus populaire de la famille, adoré des sujets du roi, surtout des Parisiens. Par lui Louis XIV n'est point aussi absent de la capitale qu'il n'y paraît. Ami des spectacles, Monseigneur trouve à Paris beaucoup de ce qui manque à Versailles. S'il tombe malade, ces dames de la Halle le viennent visiter, bien émues. Lorsqu'il est à l'armée comme en 1688, on le voit pareillement entouré d'attentions et de reconnaissance : les bas officiers surtout et les simples soldats ne jurent que par lui.

    Il a les qualités de son père. Il est aussi peu livresque, aussi intelligent. Comme Louis XIV il n'aime que la compagnie des gens d'esprit. Comme lui, avec un goût indépendant mais aussi vif, il réunit toiles, médailles, monnaies et antiques. Leurs collections rivalisent. Le père embellit Versailles, orne Marly, le fils fait presque aussi bien en ce château de Meudon où il  a succédé à Louvois.

    Louis XIV et Monseigneur aiment la table, la guerre, l'équitation, la vénerie. Mais le Roi est contraint de surveiller chacun de ses gestes, tandis que le Dauphin paraît brûler la chandelle par les deux bouts, comme si, faute de régner, il dépensait un trop-plein d'impatience et d'énergie mal contenues. Il n'est pas exactement gastrolâtre (nom du goulu qui de son ventre fait un dieu), mais c'est un grand gosier, ou gros mangeur. Son appétit excessif encourage d'ailleurs une tendance à l'apoplexie qui inquiète la Faculté.

    Sa résistance physique semble inépuisable : il chasse "le noir", surtout le loup, presque quotidiennement. Il se distingue au jeu du mail, domine les courses de bague comme au carrousel versaillais de 1682, ne cesse de prendre des risques. Il n'est pas des princes qui vont à la guerre pour figurer. Il s'expose tant, en 1688 et 1689, que le Roi doit lui interdire l'excès d'héroïsme.

    14 avril,exposition universelle paris 1900,petit palais,grand palais,pont alexandre iii,rené barthélemy,druon,lakmé,leo delibesChose piquante, Monseigneur pousse jusqu'à ses extrémités le parallélisme de goût et d'action qui le rapproche de son monarque de père. Comme Louis XIV, le Grand dauphin a épousé une princesse assez terne (ci contre), falote et dévote (Marie-Anne-Christine-Victoire, fille de l'électeur de Bavière, morte en avril 1690). Comme lui, il s'imposera le garde-fou d'un mariage morganatique et secret.

    Mademoiselle de Choin, à qui Louis de France va rendre à Meudon mêmes hommages que réserve le Roi à sa marquise de Maintenon, possède comme cette dernière une culture certaine, une conversation plaisante, des recettes amoureuses. La compagnie choisie que Monseigneur et sa seconde épouse reçoivent à Meudon est l'une des plus affinées du royaume. Ce n'est point un hasard si le vieux Roi aime à la fréquenter, deux jours de suite à l'occasion. Au reste Meudon et Versailles sont proches.

    Le Dauphin, plein de finesse et d'attention filiale, concilie parfaitement ses devoirs d'héritier et son souci d'autonomie personnelle ou princière. Il n'a rien d'un aigri, d'un misanthrope ou d'un homme à complots. Il siège depuis 1688 au conseil royal des finances et à celui des dépêches, depuis 1691 au conseil des ministres. Quand viendra la rude guerre de la succession d'Espagne, Monseigneur incarnera, souvent presque à lui seul, le parti de la fidélité à Philippe V, son second fils.

    Il est regrettable que ce Dauphin si doué, si aimé, mort prématurément, n'ait pu succéder en 1715 à son père. Il eut été le meilleur des rois..." 

     

     http://www.chateauversailles.fr/decouvrir/histoire/grand-dauphin 

     

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    Restitution virtuelle du château de Monseigneur, à Meudon, détruit à la Révolution.

    • Association pour la restauration du château de Meudon :

    http://chateau-meudon.wifeo.com/

     

     

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    1802 : Parution du Génie du Christianisme

              

    "...Il est temps qu'on sache enfin à quoi se réduisent ces reproches d'absurdité, de grossièreté, de petitesse qu'on fait... au christianisme, il est temps de montrer que, loin de rapetisser la pensée, il se prête merveilleusement aux élans de l'âme..."

     

    Après la tourmente révolutionnaire, qui tenta d'anéantir le christianisme et de séparer la religion catholique et la France, Le Génie du Christianisme inaugure un mouvement qui va de pair avec la pacification religieuse voulue par Bonaparte : le Concordat est signé quatre jours plus tard...

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    Le Génie du christianisme a eu un retentissement majeur sur son temps et une influence effective sur plusieurs générations. Sainte-Beuve en parlera comme d' "un coup soudain, un coup de théâtre et d'autel, une machine merveilleuse et prompte jouant au moment décisif et faisant fonction d'auxiliaire dans une restauration sociale d'où nous datons" 

    Et Mme Hamelin, dans ses Souvenirs, écrivait :

    "Ce jour-là, dans Paris, pas une femme n'a dormi. On s'arrachait, on se volait un exemplaire. Puis quel réveil, quel babil, quelles palpitations ! Quoi, c'est là le christianisme, disions-nous toutes ; mais il est délicieux.".

     

    La réception enthousiaste du livre ne doit pas éclipser la profondeur et la durée de son impact sur la société française dans ses manières de penser le divin et de croire 14 avril,exposition universelle paris 1900,petit palais,grand palais,pont alexandre iii,rené barthélemy,druon,lakmé,leo delibessur fond de déchristianisation galopante. Aujourd'hui, que nous dit Le Génie du christianisme ? Que Dieu est dans tout, dans la pléthore comme dans le manque. La nature dit d'évidence qu'il est, à travers la beauté désarmante des paysages d'où il s'est retiré. Le coeur le dit tout aussi nettement, dans l'impossible possession de l'objet de son désir. Dieu n'apparaît jamais mieux que dans le vide laissé par son absence, explique Chateaubriand.

    Cette idée a-t-elle cessé de nous parler ? Si oui, le Génie nous est devenu totalement illisible. Sinon, le Génie nous demeure accessible :

    "C'est le pari que nous faisons dans ce livre écrit sous l'emblème de l'abeille qui sait d'instinct où elle doit chercher sa nourriture et qui sait transformer son regard pour faire son miel de ce que le passé lui présente."   

     

    Du Grand Dictionnaire universel du XIXème siècle, par Pierre Larousse :

    1. Le Génie du christianisme est l'ouvrage dogmatique de Chateaubriand. Lui-même en résume ainsi la pensée :

    "De toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne lui doit tout, depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, depuis les hospices bâtis pour les malheureux jusqu'aux temples élevés par Michel-Ange et décorés par Raphaël. Il n'y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l'écrivain et des moules parfaits à l'artiste." 

    L'ouvrage entier n'est que le développement de cette théorie...

     

    14 avril,exposition universelle paris 1900,petit palais,grand palais,pont alexandre iii,rené barthélemy,druon,lakmé,leo delibes2. ..."Jamais, dit M. Villemain, jamais livre ne vint plus à propos, ne fut mieux secondé par les influences les plus diverses, par la politique, par la foi naïve, par le calcul ou la passion des esprits les plus opposés." En effet, son apparition coïncida avec le grand événement du concordat. Necker a dit à propos de cet ouvrage "que le plus mince littérateur en corrigerait aisément les défauts, et que les plus grands écrivains en atteindraient difficilement les beautés."...

     

    3. ...M. Guizot apprécie ainsi l'oeuvre de Chateaubriand :

    "M. de Chateaubriand et le Génie du christianisme ont droit à la même justice. En dépit de ses imperfections religieuses et littéraires, le Génie du christianisme à été, religieusement et littérairement, un éclatant et puissant ouvrage; il a fortement remué les âmes, renouvelé les imaginations, ranimé et remis à leur rang les traditions et les impressions chrétiennes. Il n'y a point de critiques, même légitimes, qui puissent lui enlever la place qu'il a tenue dans l'histoire religieuse et littéraire de son pays et de son temps..."

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    Par haine de nos Racines et de la Religion, la Révolution a délibérément détruit entre le quart et le tiers de notre Patrimoine (tous domaines confondus) : en plus de son impact intellectuel et moral, que l'on vient de voir, Le Génie du Christianisme est à l'origine - avec le Notre-Dame de Paris de Victor Hugo - de ce puissant mouvement d'intérêt et de sympathie envers nos monuments qui se manifesta, tout au long du dix-neuvième siècle, et qui devait culminer avec les restaurations tous azimuts des Viollet le Duc, Lassus et autres...

     

     

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