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  • «  Soleil cou coupé  »

     

    Par François Marcilhac

     

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    Mandaté depuis septembre dernier par Macron pour la sauvegarde du patrimoine en péril, l’animateur de télévision Stéphane Bern souhaite faire payer l’entrée des cathédrales en France, s’inspirant, dit-il, des autres pays européens  : «  On est le seul pays où leur accès est gratuit. À Londres, l’entrée à l’abbaye de Westminster est fixée à 24 euros  !  » – oubliant de préciser qu’Anne Hidalgo, pour Notre-Dame, avait déjà eu la même idée au commencement de son mandat et qu’elle s’était alors vu opposer une fin de non-recevoir de l’archevêché de Paris. Bern, du reste, avoue qu’il ne fait que ressortir l’idée de «  la  » maire de Paris, en reprenant l’argument de celle-ci dans son entretien au Parisien du 10 novembre  : «  Une ville comme Paris n’a plus les moyens d’entretenir son patrimoine religieux.  » Ce qui est faux. Première ville touristique du monde, Paris pourrait entretenir ses églises qui participent pleinement de son attractivité et lui rapportent donc… Tout est évidemment une question de choix  : et ceux de «  Notre-Drame de Paris  », c’est de privilégier les Jeux olympiques, pour lesquels le scandaleux voyage à Lima de la délégation française en septembre – 1,5 million d’euros – annonce un gaspillage financier sans précédent  ; de subventionner des associations immigrationnistes ou LGBT ou de transformer la capitale en sanatorium festif en en chassant la voiture. Tout en laissant non seulement se délabrer ses églises, mais aussi proliférer les rats et transformer l’ancienne Ville Lumière en dernier dépotoir de France à ciel ouvert.

    L’âme de la France mise en vente

    Qu’importe les exemples étrangers, même de pays dits catholiques, comme l’Autriche, l’Italie ou l’Espagne  ? Que dans notre République laïque et obligatoire, les cathédrales et les simples églises soient encore considérées avant tout comme des lieux de prière peut paraître saugrenu aux yeux d’Anne Hidalgo ou de Stéphane Bern. Aux nôtres, c’est la réaffirmation essentielle que tout ne se vend ni ne s’achète et qu’il ne convient pas de réintroduire les marchands dans un temple… transformé en musée  !

    Pourquoi donner une telle importance à ce qui pourrait n’apparaître que comme une anecdote  ? Parce qu’elle illustre combien la victoire d’Emmanuel Macron provoque un total renversement de tous les fondements de la société française – et la Conférence des évêques de France, qui est aussitôt montée au créneau, ne s’y est pas trompée. Faire payer l’entrée des cathédrales ou des églises remarquables, c’est inverser, et donc nier, la nature même du bâtiment, en faire un monument vénérable par sa dimension historique et artistique et non plus par son caractère sacré, qui devient accessoire. On dira que la plupart des touristes visitant nos cathédrales ne sont pas croyants, ni même baptisés  ? Et alors  ? Outre que, dans la définition du touriste, n’entre pas celle de l’incroyant – en termes scolastiques on dira que le «  touriste  » n’est pas une espèce du genre «  incroyant  » –, on ne saurait réduire ce qui constitue l’âme d’un pays à des monuments d’un passé qu’on souhaiterait révolu – en l’occurrence le catholicisme comme passé religieux de la France –, et qui se visitent comme tels. Ni accepter que les «  derniers  » croyants soient, comme les derniers Peaux-Rouges d’Amérique du Nord sur leur territoire, parqués dans quelque zone de la cathédrale

    Encore réservée à la prière.

    La Macronie, c’est le règne arrogant et cynique de l’argent, devenu le critère à l’aune duquel tout est mesuré. La victoire que l’oligarchie voudrait définitive de l’avoir sur l’être. D’où la vulgarité foncière du macronisme, cet idéal matérialiste et consumériste que notre Jupiter philosophe propose à la jeunesse – devenir milliardaire –, vulgarité qu’il ne peut plus contenir à intervalles réguliers, comme si le vernis finissait pas craquer au contact de ceux dont il ressent la simple présence comme une offense à sa basse conception de la réussite calculable en termes de costards. D’où, aussi, l’instrumentalisation de tout ce qui respire l’être pour le réduire à une dimension strictement utilitariste. Vérité du «  en même temps  »  : faire d’une cathédrale en même temps un musée dont on paie l’entrée et un lieu de prière aboutit à la réduction du spirituel au culturel, puis de celui-ci à sa rentabilité touristique.

    Macron et la figure du roi

    Donner le change, pour mieux subvertir. Parce que, comme jadis Giscard, il les regarde de l’extérieur  : c’est dans les médias étrangers que Macron aime livrer sa pensée sur les Français. Et de revenir une énième fois, le mois dernier, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, sur la prétendue verticalité dans laquelle il souhaite s’inscrire, tournant le dos à la normalité du quinquennat précédent. Mais là encore, c’est la structure sans le contenu, comme dans ce premier entretien qu’il avait donné à L’Un en juillet 2016 où le roi n’est qu’une «  figure  », et non une «  réalité effective, une personne  », comme le définit Boutang. Aux yeux de Macron, la verticalité n’est qu’une posture, dépourvue de toute transcendance véritable. Comme il le précise au Spiegel  : en France, «  l’Église catholique a marqué la société d’une empreinte verticale de haut en bas [sic] et je suis persuadé que cela [resic] persiste  ». Le phénomène du souverain ne serait donc plus qu’un marqueur de notre rapport au pouvoir à la fois intangible mais dépourvu de toute signification (comme nos cathédrales devenues musées), ce que n’avaient compris ni Sarkozy, ni surtout Hollande. Les Français en auraient besoin comme d’une poudre aux yeux symbolique qu’il faut leur jeter pour mieux leur faire admettre, sous les atours royaux, la fin du politique dans un monde devenu «  poreux  ». Et d’ajouter  : «  Non, je ne me prends pas pour un roi  ! Mais, qu’on le veuille ou non […]  : la France est un pays de monarchistes régicides. Paradoxe  : les Français veulent élire un roi, et en même temps pouvoir le renverser quand ils veulent.  » Réécriture pleine de signification des trois régicides (Henri III, Henri IV et Louis XVI), dont aucun ne fut la conséquence d’un consensus populaire. Au contraire, les deux premiers furent le fait d’illuminés armés par des conspirateurs ultra-minoritaires, le troisième ouvrit sur une guerre civile. Quant aux révolutions de 1830 et 1848, elles furent imposées par une fraction de Paris au reste de la nation.

    On l’aura compris, ce qui fascine Macron, ce n’est pas la transcendance effective du souverain, interface ou non d’une transcendance divine (le sacre des rois de France). Mais le régicide. Autrement dit la mort violente du souverain. C’est qu’il se sait condamné à prendre de court les Français, s’il veut en finir, comme c’est son projet, avec l’indépendance de la nation, définitivement, dans une Europe qui aurait réglé le problème de notre rapport prétendument régicide au souverain en s’appropriant elle-même la souveraineté.  C’est une lutte à mort qui se trouve ainsi engagée contre notre liberté et que Macron est chargé de conduire, ce qu’il fait avec prudence et détermination, par petites touches, par petites victoires successives, en s’efforçant de rendre l’Europe chaque jour plus incontournable tout en nous alignant sur l’Allemagne. Il ne flatte notre goût de l’histoire que pour mieux en faire notre passé révolu, que viendront visiter par cars entiers les touristes du monde entier – et les Français eux-mêmes, devenus touristes étrangers à leur propre pays, à leur propre civilisation. Mais il sait aussi qu’il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. D’où le caractère morbide de sa fascination pour le régicide. «  Soleil cou coupé  » (Guillaume Apollinaire, «  Zones  », Alcools).   

     
  • Italie, le cauchemar de l’Europe de Bruxelles

     
    par Olivier Pichon 
     
    1581440061.jpgGuelfes et Gibelins au XXIe siècle 

    « Il n’existe pas une Europe mais une Allemagne entourée de pays craintifs » nous explique Paolo Savona dans Comme un cauchemar.

    Le Sarde, économiste de renom dans la péninsule, fut l’éphémère ministre des Finances du gouvernement Italien actuel. Il ajoute : l’Allemagne a « pensé et créé l’euro pour contrôler et exploiter les autres pays européens de manière coloniale » et qualifie l’euro de « prison allemande ». On pourra trouver ces propos excessifs mais, économiquement, les taux de changes fixes ont été sans aucun conteste un carcan pour l’industrie italienne. Néanmoins, c’est François Mitterrand qui aura forcé l’intégration monétaire, avec des arrières pensées de “containment” de l’Allemagne : que savait-il des taux de changes, et de l’économie en général ? À l’inverse, le point de vue de Jean-Louis Harouel est que l’Union européenne ne constitue pas un retour au Saint-Empire romain germanique. L’auteur de Revenir à la nation pense qu’il est injuste d’accuser les Allemands. En tout état de cause, sous la modernité du pouvoir des « populistes » italiens et, au-delà, en Europe, se cache la vieille querelle des Guelfes et des Gibelins. Conflit en apparence limité au Saint-Empire, dont l’Europe de Bruxelles pourrait être un avatar lointain, l’opposition entre Guelfes et Gibelins va se transporter dans diverses parties de l’Europe, et principalement dans les villes de la péninsule italienne. (XIIe et XIIIe siècles). L’opposition traversait parfois les villes et le contado (les périphéries au sens de Ch. Guilluy) d’une façon qui ressemble un peu, mutatis mutandis, à l’opposition entre les villes mondialisées et leur hinterland. Mais la nouveauté, c’est que des régions riches et prospères participent maintenant au mouvement européen de rejet de Bruxelles : Padanie, Bavière, Flandre. Matteo Salvini, quoi qu’il en soit, reprend les idées de Paolo Savona même si celui-ci a été remplacé aux finances par Giovanni Tria et la question pour l’Italie est maintenant : que faire face aux risques économiques ?

    Bruxelles menace

    La fin de la politique monétaire d’assouplissement quantitatif va ôter son bouclier protecteur à l’Italie. Avec une dette publique qui représente 132 % du PIB. Les achats obligataires de la BCE (la planche à billets) atteignent en effet le chiffre de 44 % du bilan de la BCE, soit le double du ratio de la Fed aux États-Unis. L’italien Draghi est sur le départ. Les faucons ont déjà pris le pouvoir à la BCE. La hausse des taux pourrait faire dérailler les coûts de la dette de l’Italie et de la France aussi, mais notre pays semble moins inquiété, serait-ce parce qu’il a “mieux” voté que l’Italie ?  Jusqu’à présent, la BCE achetait la moitié des obligations italiennes, soit 17 % du PIB, un des ratios les plus élevés au monde. Les créances douteuses du système bancaire sont très importantes, de l’ordre de 13 %. Le sauvetage de Monte Paschi est d’un coût très élevé. Banca Carige et Credito Valtellinese sont aussi dans une situation désespérée. À cela s’ajoute un déficit budgétaire trois fois supérieur aux prévisions initiales : le budget italien pour 2019 affiche un déficit prévisionnel de 2,4 % du produit intérieur brut (PIB) contre 0,8 % prévu en juillet. Mardi 23 octobre, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a demandé à l’Italie de réviser son budget en lui lançant un ultimatum : elle a trois semaines pour représenter son budget, ce qui paraît difficile, puisque ce budget est le résultat d’un compromis laborieux entre la Ligue et le M5S. Si sa nouvelle copie est refusée, Rome pourrait être officiellement visée par une « procédure pour déficit excessif ». La sanction financière prévue irait jusqu’à 0,2% de son PIB (plus de trois milliards d’euros). Entre 2009-2012, pendant la crise des dettes souveraines, quinze des dix-sept États membres de la zone euro s’étaient retrouvés visés par de telles procédures, sans jamais être sanctionnés. Ce fut le cas de la France, qui fut en déficit excessif pendant neuf ans (2009-2018). L’eurodéputé Angelo Ciocca a fait savoir son mécontentement «  à l’Italienne » en mettant sa chaussure sur le texte du discours de Moscovici à la tribune à Strasbourg.

    « À Strasbourg, j’ai piétiné (avec une semelle made in Italy !!!) La montagne de mensonges que Moscovici a écrite contre notre pays !!! L’Italie mérite le respect, et ces euro-imbéciles devront le comprendre : nous ne baisserons plus la tête !!! J’ai bien fait ? »

    À dire vrai, personne ne croit vraiment aux menaces des eurocrates, même le Wall Street Journal écrit (23 octobre) qu’il s’agit plutôt d’une accusation de « mal vote » que de mauvaise gestion.

    L’autre menace, celle des marchés

    Le « spread » – la différence entre les taux d’emprunts italiens et allemands – a bondi à son plus haut niveau depuis cinq ans. Conséquence, la dette allemande fait plus que jamais figure de valeur de refuge. L’indice phare de la Bourse italienne, le FTSE Mib, a perdu 13 % en un mois et le patron du Mécanisme européen de stabilité (MES), Klaus Regling, a reconnu un risque de contagion pour le système bancaire. Le gouvernement italien a assuré qu’il allait réduire son déficit à partir de 2020 : 2,4% du PIB en 2019, 2,1% en 2020 et 1,8% en 2021 a affirmé Giuseppe Conte. Le stock de dettes devrait se réduire, passant de 132% aujourd’hui à 126,5% en 2021. Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent disait jadis un ministre de l’Intérieur français ! La probabilité de défaut reste grande et tout ralentissement économique va immédiatement remettre en cause la capacité à long terme pour l’Italie de soutenir sa dette.

    Vers une sortie de l’Euro ?

    Certains prédisent l’apocalypse à l’Italie, ils parlent d’un scénario bien plus dur que le Brexit (rappelons que la Grande-Bretagne a gardé sa livre sterling). Le pire n’est jamais sûr, car l’euro n’est monnaie unique qu’en apparence seulement. En effet les euros italiens ne peuvent pas dévaluer vis-à-vis des euros français ou allemands mais, en fait, les banques centrales des pays européens sont toujours techniquement indépendantes les unes des autres (dans le SEBC, Système européen des banques centrales) et présentent toutes les aspects d’une monnaie propre à chaque pays avec leurs réserves physiques en or. Elles pourraient reprendre immédiatement, chacune, leur indépendance vis-à-vis des autres banques centrales. La BCE n’est, en fait, que la consolidation comptable des bilans des différentes banques centrales européennes. Le  système dit Target 2 de règlement entre les banques centrales fait qu’aujourd’hui, dans la zone euro, la Bundesbank détient mille milliards d’euros de créances bancaires sur les autres banques centrales alors que la Banque centrale d’Italie est débitrice de 460 milliards d’euros, principalement vis-à-vis de l’Allemagne.

    La question est donc : l’équipe au pouvoir à Rome est-elle prête à assurer une sortie ? En réalité elle y songe fermement. Quels en sont les bénéfices et les coûts : contrôle des changes, fermeture des banques (pour éviter le bank-run) retour des dévaluations compétitives, non-remboursement des dettes, mais baisse du pouvoir d’achat déjà effectif de toute façon pour les Italiens. Cependant la balance d’utilité économique passera après la balance de l’utilité politique, qui se mesure à l’aune de la souveraineté parce que la crise en Europe est aussi une crise institutionnelle. Entre le spread et le peuple les dirigeants italiens on déjà choisi. Les économistes Olivier Delamarche, Charles Gave, Joseph Stiglitz voient un italexit à brève échéance. Mais l’Italie c’est le troisième PIB européen ! Une aide de l’Europe  pour la faire rester et éviter la contagion ? Too big to save ! Et cette aide serait allemande ?… L’IFO, le plus important institut de prévision allemand, annonce lui aussi cette sortie de l’euro et le refus des contribuables allemands de remettre la main à la poche (comme pour la Grèce). Pourquoi la Bavière paierait-elle en effet pour la Calabre alors même que la Padanie ne le veut pas. Si ce scénario devait se préciser, inutile de dire que les répercussions sur la France seraient considérables : la fermeture des banques italiennes pourrait entraîner celle des banques françaises, toujours pour éviter le bank-run. Dans cette histoire, tous les chemins viennent de Rome. Si pour certains économistes ce serait le commencement de la GAF, la Grande Apocalypse Financière, pour d’autres, côté politique, au contraire, la botte italienne pourrait aider à soustraire les peuples européens à la botte de Bruxelles.  

  • Les ténèbres qui viennent, par Aristide Renou.

    J’ai traduit (rapidement) cet article de Heather Mac Donald sur ce qui est en train de se passer aux Etats-Unis.
    Est-il vraiment besoin de préciser que les ténèbres s’installent chez nous aussi, essentiellement pour les mêmes raisons ?

    La sauvagerie se répand à la vitesse de l'éclair à travers les États-Unis, avec des agressions meurtrières contre des policiers et des civils et l'anéantissement extatique des commerces et des symboles de l'État. Bienvenue dans une véritable pandémie destructrice de la civilisation, une pandémie qui fait passer les récentes exhortations doucereuses à « rester chez soi » et le déploiement de policiers pour faire respecter le port de masques en plein air pour des bagatelles décadentes.

    Cette forme particulière de chaos se propageant comme une épidémie était inévitable, étant donné l'incapacité des dirigeants de Minneapolis à réprimer l’anarchie croissante au sein de leur ville. La violence a commencé le mardi 26 mai, le lendemain de l'arrestation et de la mort effroyable de George Floyd. Dans la nuit du jeudi 28 mai, le maire de Minneapolis, Jacob Frey, a ordonné l'évacuation du commissariat de police du troisième district, alors que les forces de la haine, distinctes des formes légitimes de protestation, s’en prenaient à lui pour le troisième jour consécutif. Le bâtiment a rapidement été incendié, envoyant le signal très clair que la société ne défendrait pas ses institutions garantes de l’ordre public le plus fondamental.

    Le vendredi 29 mai, le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, a expliqué sa réticence à mobiliser la Garde Nationale comme un désir de ne pas paraitre « oppressif ». Naturellement, il s'est excusé pour son privilège d’homme blanc – « Je ne vous traiterai pas avec condescendance en tant qu'homme blanc qui n’a pas vécu ce que vous vivez » - et a présenté la violence sauvage comme une réponse compréhensible à l'injustice raciale : « Les cendres sont le symbole de décennies et de générations de douleur, d'angoisse, de silence. » Peu d'arrestations ont été effectuées après cinq jours de criminalité généralisée.

    Les médias, visiblement exaltés par cette dernière explosion de violence au sein de la population noire, avaient leur propre explication du chaos : les gens étaient scandalisés que l'officier de police, qui avait gardé son genou sur le cou de Floyd pendant plus de huit minutes écoeurantes et interminables, n'ait pas encore été arrêté et inculpé. Mais lorsque cette arrestation est intervenue, ainsi que sa mise en examen pour meurtre et homicide involontaire, après une enquête menée à la vitesse de l'éclair par le procureur, l'anarchie a continué - non seulement à Minneapolis mais dans tout le pays, intensifiée par les Antifas.

    Les dirigeants politiques dans d'autres Etats ont été tout aussi réticents à utiliser la force nécessaire pour réprimer la violence. Le maire de New York, Bill de Blasio, a demandé à la police de « faire preuve de retenue » pour y répondre. Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a prédit calmement le dimanche 31 mai, lors de sa conférence de presse quotidienne sur le coronavirus, désormais absurdement hors sujet, que la violence continuerait. « L'explosion de violence que nous avons vu la nuit dernière aura probablement encore lieu ce soir ce soir », a-t-il déclaré, manifestement confiant dans sa propre sécurité physique, à défaut de l’être pour celle des habitants de l'État.

    Les attaques contre les forces de l'ordre locales se produisaient déjà hors de la vue des caméras de télévision avant que les scènes d'incendies criminels les plus photogéniques et les destructions des voitures de police ne commencent à apparaître dans les journaux des grandes chaines et sur celles du câble. Le mardi 26 mai et le mercredi 27 mai, des habitants de Chicago ont encerclé et jeté des bouteilles sur des agents de police qui tentaient d'arrêter des suspects armés. L'un des suspects était l'auteur probable d'une fusillade qui venait de toucher une fillette de cinq ans et deux adolescents. L'autre venait de jeter son arme sous une voiture ; ceux qui par principe détestent les flics ont essayé de le sortir de la voiture des policiers. Il n'est pas surprenant que samedi soir, le centre-ville de Chicago ait été pillé.

    Cette pandémie de violence civile est plus généralisée que tout ce que nous avons pu connaitre pendant le mouvement Black Lives Matter des années Obama, et elle aura probablement un impact encore plus meurtrier sur les agents de la force publique que les assassinats ciblés que nous avons connus à partir de 2014. Cette fois-ci est pire parce que le pays a absorbé cinq années supplémentaires de discours victimaire et racial concocté par les universités. De Ta-Nehisi Coates [écrivain et journaliste, auteur notamment de « Between the World and Me », traduit sous le titre « Une colère noire » en français dans lequel il affirme que le racisme envers les Noirs reste un problème majeur aux Etats-Unis] au « Projet 1619 » du New York Times [projet lancé en 2019 dans le but de réviser l'héritage de l'esclavage aux États-Unis et de montrer la persistance d’un « racisme institutionnel »], le récit de la suprématie blanche endémique qui sévit en Amérique et qui détruit délibérément le « corps des Noirs » [expression employée par Ta-Nehisi Coates] a été constamment et méthodiquement injecté au sein du corps politique.

    Les faits n'ont pas d'importance dans le discours victimaire académique. Loin de détruire le corps des Noirs, les Blancs sont la cible privilégiée de la violence interraciale. Entre 2012 et 2015, les Noirs ont commis 85,5 % de tous les crimes violents interraciaux entre Blancs et Noirs (à l'exclusion des homicides interraciaux, qui concernent également de manière disproportionnée des Noirs qui s’en prennent à des Blancs). Cela correspond à 540 360 crimes violents contre des Blancs. Les Blancs ont commis 14,4 % de tous les crimes violents interraciaux, soit 91 470 agressions envers des Noirs. Les Noirs représentent moins de 13 % de la population nationale.

    Si des foules de Blancs se déchaînaient dans les quartiers d'affaires noirs, agressant les passants et pillant les magasins, nous en entendrions parler chaque soir aux informations nationales. Mais le phénomène de « l’émeute instantanée » noire est couvert à contrecœur par les médias, si tant est qu'il le soit, et seulement au niveau local.

    Les médias nationaux ont beaucoup insisté sur la brutalité supposée de la police de Minneapolis. Ils n'ont rien dit tandis que les vols commis par des Noirs sur des Blancs, ainsi que les agressions sauvages sur les passants, ont augmenté dans le centre-ville de Minneapolis à la fin de l'année dernière. Pourquoi la police de Minneapolis est-elle présente dans les quartiers noirs ? Parce que c'est là que se produisent les crimes violents, y compris le meurtre par balles d’un enfant de deux ans ou le tabassage mortel d’un homme de 75 ans. Tout comme pendant les années Obama, le débat au sujet d’une police prétendument oppressive se déroule en totale abstraction du phénomène de la criminalité urbaine et de la désintégration de la famille noire qui entretient cette criminalité.

    Une fois que la violence a commencé, tout effort pour la « comprendre » aurait dû cesser, car cette compréhension est inévitablement disculpatoire. Les pillards ne pleurent pas l'arrestation et la mort de George Floyd, ils s'amusent comme des fous. On ne proteste pas ou on ne rend pas hommage à une victime en volant de l'oxycodone [antalgique très puissant appartenant à la famille des opiacés], des appareils électroniques, des bijoux et des baskets.

    Comme il se doit, les auxiliaires idéologiques de cette violence – qui opèrent à l’université - sont déjà passés à l'action. Les chanceliers et présidents de Harvard, de l'Université d'Arizona, de l'Université de Pennsylvanie et de Yale, entre autres, ont publié des déclarations au cours du week-end dans lesquelles ils assuraient leurs étudiants noirs de l'engagement de leurs écoles en faveur de l'équité raciale, à la lumière de la mort de George Floyd - un événement sans aucun rapport avec l'université. Aucun responsable d'université n'a dénoncé la violence en cours.

    Le chancelier de l'UCLA, Gene Block, ainsi que le vice-chancelier pour l'équité, la diversité et l'inclusion de l'école (rémunéré 400 000 dollars par an) et tout un cortège de doyens ont annoncé que le Bureau de l'équité, de la diversité et de l'inclusion et les légions de Conseillers en Equité que compte l'école allaient proposer des « espaces de réflexion virtuels » dans lesquels « reconnaître humblement la douleur ». Les ressources de l'école pour traiter les Traumatismes Raciaux seront augmentées. La bureaucratie de la diversité à l’université a maintenant une toute nouvelle excuse pour exister et peut être assurée qu'elle échappera aux plans d’économie, alors même que les universités supplient le gouvernement fédéral de leur donner plus d'argent pour les sauver des conséquences financières du coronavirus.

    Les grands philosophes et poètes de l'Occident - d'Eschyle à Euripide, à Shakespeare, à Hobbes et aux Pères fondateurs des Etats-Unis – avaient parfaitement compris quel chaos et quelle soif de pouvoir se tiennent tapis sous la civilisation. Grâce à la magnifique infrastructure de l'État de droit, nous considérons désormais la stabilité et la confiance sociale comme allant de soi. Nous partons du principe que la violence, une fois déchaînée au nom de la justice, peut être facilement contrôlée.

    Ce n'est pas le cas.

    Cela fut un accomplissement majeur de la part de la politique et de la science que de faire disparaitre la peur millénaire des ténèbres. Le fait qu’aujourd’hui les citadins expérimentent à nouveau cette peur à chaque tombée de la nuit montre avec quelle rapidité nous sommes en train de dilapider nos gains durement acquis.

  • La criminalité augmenterait ? Sans blague !, par Olivier Perceval.

    Je me sou­viens d’une réunion, que je pré­si­dais, du grou­pe­ment des centres sociaux d’une ville de la région pari­sienne. Les centres sociaux étaient éta­blis dans trois quar­tiers de cette ville, clas­sés à l’époque en « zones sen­sibles » par la poli­tique de la ville, dans la pre­mière décen­nie des années 2000. 

    olivier perceval.jpgLes direc­teurs de struc­tures édu­ca­tives pré­sents, ain­si que le per­son­nel d’accompagnement fami­lial, tiraient le signal d’alarme, en pré­di­sant une aug­men­ta­tion signi­fi­ca­tive de la vio­lence dans les dix ans, rien qu’en obser­vant le com­por­te­ment des enfants les plus jeunes dans les collectivités.

    Déjà, nous lut­tions avec des moyens déri­soires contre la vio­lence géné­ra­li­sée et dans une ambiance d’idéologie domi­nante dans le sec­teur socio-édu­ca­tif basée sur la culture de l’excuse et la vic­ti­mi­sa­tion des délinquants.

    Il y avait certes des jeunes délin­quants, mais les plus dan­ge­reux étaient ceux qui se situaient entre 25 et trente ans, chô­meurs de longue durée, inca­pables de res­ter plus d’un mois dans un emploi et vivant d’expédients. Ceux-là avaient pris femmes et ont eu des enfants.

    Les jeunes qui avaient entre 13 et 16 ans à cette époque et qui étaient tous connus pour des faits, le plus sou­vent de vio­lence, par les ser­vices de police, étaient déjà des exemples pour leurs petits frères encore en école mater­nelle ou élé­men­taire. Ils sont aujourd’hui des pères de familles com­plè­te­ment déstruc­tu­rés dont l’engeance éle­vée dans la bru­ta­li­té et au son des sirènes de police n’est ani­mée que par la haine, l’échec et le res­sen­ti­ment. Acces­soi­re­ment, elle devien­dra un jour peut-être de la chair à canon pour l’État Isla­mique, qui devient la seule porte de sortie.

    Ajou­tons à cela la « démo­cra­ti­sa­tion » des tra­fics de stu­pé­fiants, alors diri­gés par des « caïds » domi­nant tout un quar­tier, et aujourd’hui sec­to­ri­sés par rues, ou par tours HLM, démul­ti­pliant ain­si les règle­ments de comptes et les démons­tra­tions de force contre la police pour impres­sion­ner les nom­breux concur­rents. Pour com­plé­ter le tableau, il convient de rap­pe­ler la bana­li­sa­tion de la cir­cu­la­tion des armes.

    Je fai­sais remar­quer à mes inter­lo­cu­teurs, sans trop y croire moi-même, que plu­sieurs de nos ini­tia­tives étaient de nature à enrayer les phé­no­mènes d’ensauvagement, et eux  (dont la plu­part étaient des Fran­çais d’origine magh­ré­bine) de répli­quer que ces mesures seraient salu­taires en terme d’intégration, pre­mière étape en direc­tion de l’assimilation, mais qu’elles étaient une goutte d’eau dans l’océan en rai­son de l‘arrivée régu­lière de nou­veaux migrants les­quels de plus en plus nom­breux  venaient des grands ter­ri­toires de l’Afrique  sub­sa­ha­rienne. Sur le ter­rain, ces pro­fes­sion­nels-là, éta­blis­saient sans com­plexes un lien poli­ti­que­ment incor­rect entre l’immigration à flot conti­nu et la hausse de la délinquance.

    Du reste, ce constat venant du ter­rain est d’une incroyable bana­li­té aug­men­tée par l’usage toxique des écrans et des réseaux sociaux et de l’effondrement des familles et il faut s’interroger sur la céci­té des poli­ti­ciens de droite et de gauche qui ont vou­lu igno­rer cette réa­li­té incon­tes­table, sou­cieux sans doute de ne pas heur­ter les « mino­ri­tés visibles, » comme ils disent. Ces irres­pon­sables qui façonnent très consciem­ment une socié­té indi­vi­dua­liste sont des couards au mieux, au pire ils sont des traitres, ou bien plus pro­ba­ble­ment les deux.

    Aujourd’hui les médias s’inquiètent de la mul­ti­pli­ca­tion des agres­sions gra­tuites, dont cer­taines sont de véri­tables lyn­chages avec mort d’homme. Les poli­tiques froncent les sour­cils et Dar­ma­nin donne des coups de men­ton, à l’approche des élec­tions. Nous voi­là ras­su­rés. On peut s’étonner aus­si de l’incroyable vita­li­té des don­neurs de leçons et autres redres­seurs de torts, déco­lo­nia­listes et adeptes de la « Can­cel culture » qui n’est autre qu’une ten­ta­tive de révi­sion­nisme his­to­rique dont le seul but est de com­plexer nos com­pa­triotes (Tiens ! Pas de dis­so­lu­tions en vue dans ce cas pré­cis de tra­hi­son ?) Nombre d’entre eux, dont des ensei­gnants et uni­ver­si­taires, sont déjà gagnés par le déclas­se­ment et l’esprit d’effacement devant le triomphe obs­cène de l’inculture impo­sée en pre­mier lieu par nos « amis » d’outre atlan­tique qui financent depuis plus de vingt ans à grand coup de sub­ven­tions, par le tru­che­ment de l’ambassade et des consu­lats, les asso­cia­tions dites antiracistes.

    Si on doit mettre un coup de frein éner­gique à l’immigration tout azi­mut sur notre sol de France, il convient de pas­ser éga­le­ment un grand coup de tor­chon dans nos éta­blis­se­ments édu­ca­tifs, écoles, col­lèges, lycées et uni­ver­si­tés, afin de réap­prendre aux Fran­çais, quelles que soient leurs ori­gines, la nature pro­fonde et féconde de notre civi­li­sa­tion millénaire.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Le général Lee, une cause perdue, par Frédéric de Natal.

    Le général Lee, héros ambigu, va bientôt descendre de son piédestal. Est-on bien certain que les valeurs qu'on y hissera apporteront la paix ?

    Il est la figure la plus symbolique de la Guerre de sécession. Lorsque débute le conflit opposant le Sud esclavagiste au Nord abolitionniste, le général Robert Edward Lee va rapidement prendre le commandement des armées confédérées, quinze états regroupés sous la Stainless Banner (« Bannière sans taches »). Une guerre civile de quatre ans qui se termine par la reddition du Sud à Appomatox, en avril 1865.

    frédéric de natal.jpgHéros de la « cause perdue », comme il l’appelle lui-même, de nombreux monuments et plaques témoignent encore du respect qu’inspire cet ancien élève de l’académie de West Point chez les Yankees. Pourtant, depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent pour que toutes les statues le représentant soient déboulonnées de leurs socles. Accusé d’être un symbole du racisme, les Américains comme ses descendants n’en finissent pas de se déchirer autour de la mémoire du général Lee.

    Située à l’embouchure du fleuve James River, la ville de Richmond est la capitale de la Virginie. C’est ici qu’est né en 1807 Robert Edward Lee, le cinquième fils de l’ancien gouverneur de cet état du Sud. Très tôt, il se destine à une carrière militaire et se révèle un des plus brillants élèves de l’académie de West Point. Héritier de la plantation d’Arlington, il possède près de 200 esclaves qu’il traite avec assez peu de considération. En 1859, il est l’officier qui lance l’assaut final contre les troupes de l’anti-esclavagiste John Brown et qui permet son arrestation. Dans le fond, Lee reste hostile à la sécession mais garde une fidélité toute chauviniste à son État de naissance qu’il suit lorsque celui-ci décide de rejoindre les États confédérés dans leur désir d’émancipation du reste de l’Amérique. Habile tacticien, il va infliger de lourdes pertes aux nordistes et devient l’objet d’une rivalité avec le général Ulysse Grant qui tente de ralentir l’avancée de ce sudiste qui menace Washington. Pourtant, acculé, le 9 avril 1865, il doit rendre les armes et signer l’acte de reddition qui met fin à l’indépendance de la Confédération. Témoin privilégié de cette guerre qui aura coûté la vie à un peu moins d’un million d’Américains, Philippe d’Orléans, comte de Paris, vantera les « qualités militaires [d’un homme] qui a inscrit avec d’autres leurs noms dans les livres d’histoire ». Partisan de la réconciliation, son positionnement devient de plus en plus ambigu à la fin de sa vie et Lee va jusqu’à militer afin que les Noirs n’aient pas le droit de vote. Lorsqu’il meurt en 1870, la ville de Richmond décide alors de lui rendre hommage en lui érigeant une statue équestre, actuellement au cœur de toutes les polémiques dans le Dixieland.

    Vers une guerre raciale ?

    Recouvert entièrement de graffitis injurieux et revendicatifs, le socle de la statue équestre du général Lee témoigne des tensions raciales qui persistent, à Richmond comme ailleurs. Vaste mouvement créé peu de temps après la mort de l’Afro-Américain George Floyd, présumée victime de la violence policière, le Black Lives Matter (BLM) a exigé que soient retirés aux États-Unis tous les monuments et autres représentations qui peuvent rappeler l’existence d’un racisme persistant dans cette partie de l’Amérique du Nord. Celui du général Lee ne fait pas exception. En peu de temps, partisans du BLM et sudistes se font rapidement face, les premiers dénonçant une « relique antique du passé » qu’il faut déboulonner, les seconds souhaitant protéger ce qui appartient à une « histoire commune » que tous doivent accepter de partager. En juin dernier, le gouverneur démocrate Ralph Northam a déclaré que la « statue était un symbole de la ségrégation » et ordonné qu’elle soit enlevée. C’était sans compter avec un collectif de protection de la statue. Une plainte a été rapidement déposée pour stopper le décret du gouverneur, lui rappelant que le « Commonwealth de Virginie a juré de protéger la statue dans l’affection et la foi ». Dans la foulée, le maire afro-américain de la ville, Levar Stoney, a également demandé le retrait de toutes les statues confédérées de Richmond, invoquant la « nécessité de tourner la page du passé esclavagiste de la capitale de la Virginie ». « Depuis la fin officielle du statut de capitale de la confédération il y a 155 ans, nous sommes sous le poids de cet héritage. En les enlevant, nous pouvons commencer à guérir et concentrer notre attention sur l’avenir » a-t-il expliqué dans une vidéo postée sur le compte Twitter de la mairie.

    “Reliques antiques du passé” ou “morceaux d’histoire commune”, les statues confédérées animent toutes les passions.

    Ce n’est pas la première fois que le général Lee est l’objet d’un conflit mémoriel. En 2017, diverses organisations extrémistes s’étaient rassemblées dans la très virginienne Charlottesville. De l’Alt-Right au Ku Klux Klan en passant par les néo-nazis, ils étaient venus protester contre la volonté des collectifs antiracistes de faire tomber la statue du héros de la guerre de sécession. Des affrontements entre les deux groupes avaient fait un mort et 35 blessés. Dans le Maryland, un débat similaire a éclaté autour d’une autre statue de l’ancien propriétaire de la plantation d’Arlington, devenue aujourd’hui cimetière national. Un des descendants du général, Robert Wright Lee IV, est intervenu et a demandé que les autorités enlèvent la statue afin de préserver « l’unité de l’Union ». « Nous ne pouvons pas rester complices de ces monuments. Nous ne pouvons plus garder le silence et si nous le faisons, notre silence devient accord et approbation de la complicité » a renchéri ce pasteur contraint de démissionner après que ses ouailles se sont offusquées de ses prises de position en faveur du BLM.

    Depuis le déclenchement du mouvement Black Lives Matter, c’est plus d’une centaine de statues glorifiant l’histoire du Sud sécessionniste qui ont été retirées de l’endroit où elles étaient installées. Le 3 août, un juge de Virginie a donné raison aux pro-Lee et a stoppé temporairement, pour trois mois, toutes velléités de déboulonnage de la statue richmondienne du général. Un monument récemment orné d’un message lumineux (« Arrêtons la suprématie blanche »), projeté par les activistes du BLM qui ont également détruit une autre statue, celle du président de la Confédération, Davis Jefferson. « La statue est un rappel creux d’une idéologie douloureuse et d’actes d’oppression contre les Noirs. La retirer offrira de nouvelles opportunités de conversations, de relations et d’un changement de politique » persiste et signe Robert Wright Lee qui demande à ses concitoyens de cesser de soutenir le « mythe de la cause perdue ». Alors que son leader local dort en prison, le Ku Klux Klan a menacé de passer à l’offensive si on tentait de retirer le général Lee de son piédestal. L’Amérique paraît au bord d’une nouvelle guerre raciale, et tentée à nouveau par la sécession. Quant au général Lee, il est devenu lui-même une cause bientôt perdue.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Éphéméride du 3 Janvier

     Le Panthéon, vu depuis la rue de la Montagne Sainte-Geneviève

     

     

    512 : Célébration de Sainte Geneviève, patronne de Paris 

     

    Née en 422, à Nanterre, c'est elle qui fait édifier la première église sur l'emplacement de ce qui deviendra la Basilique de Saint-Denis.

    Elle a 29 ans lorsque, en 451, Attila franchit le Rhin et envahit la Gaule. Les Parisiens prennent peur et veulent fuir. Geneviève les convainc de demeurer dans la ville. Elle rassemble les femmes dans l'église-baptistère près de Notre-Dame et leur demande de supplier le Ciel d'épargner leur ville.

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    Pierre Puvis de Chavannes - Sainte Geneviève veillant sur Paris
    Huile sur carton - 31,7 x 18,8 cm
     

    Les Huns abandonnent finalement la route de Paris pour se diriger vers Orléans qu'ils assiègent. Menacés par les armées du général romain Aetius, ils se replient vers le nord et sont définitivement vaincus aux Champs Catalauniques (voir l'Éphéméride du 20 juin).

    Plus tard, lorsque les Francs assiègent Paris, Geneviève sauve cette fois la ville de la famine. Elle organise une expédition ingénieuse au moyen de bateaux qui, par la Seine, vont chercher le ravitaillement jusqu'en Champagne.

    Geneviève meurt en 512 à près de 90 ans. Son corps est transporté en 845 à Marizy par crainte des Normands et rapporté à Paris en 890. Ses reliques sont brûlées par les révolutionnaires en 1793, mais son tombeau est toujours vénéré dans l'église Saint-Étienne-du-Mont (ci dessous).

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    Clovis et sa femme, Clotilde, éprouvaient une réelle admiration pour Geneviève. En 507, Clovis fonda une grande abbaye destinée à abriter sa sépulture et celle de son épouse.  En 512, Sainte-Geneviève, amie de Clovis, y fut inhumée. L'église devient lieu de pèlerinage. Ce lieu est directement à l'origine du Panthéon.

    En 1744 Louis XV, gravement malade, fait vœu de consacrer à Sainte Geneviève, s'il guérit, un édifice prestigieux sur les bases de l'ancienne abbaye de Clovis, qui sera reconstruite. Le projet, immense et complexe, est confié à l'architecte Soufflot. On peut vaguement l'imaginer à partir de la vue d'ensemble ci dessous :

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    Le roi pose la première pierre en 1764 mais le vaste ensemble n'est pas achevé lorsque éclate la Révolution. Ce qui était le couvent est aujourd'hui le Lycée Henri IV (ci-dessous) : l'église Saint-Étienne du Mont et la Bibliothèque Sainte-Geneviève en faisaient partie.

    C'est au cours de la révolution - en 1791 - qu'il est décidé, sur proposition de Mirabeau, de donner au monument une fonction laïque, celle de recueillir les dépouilles des Grands Hommes (300 places étaient déjà prêtes dans la crypte, qui avaient été prévues pour les religieux).

     

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    L'édifice fut transformé à la Révolution (voire mutilé), par la suppression du lanterneau et de ses deux clochers arrières mais aussi, et surtout, par l'obturation de 38 de ses 42 fenêtres, ce qui perturbe - depuis - la ventilation du bâtiment, augmente le taux d'humidité et accélère l'érosion des structures métalliques...

    Il retrouva cependant par deux fois, au cours du XIXème siècle, sa vocation chrétienne avant d'être définitivement consacrée Temple Civique et Panthéon National à l'occasion des funérailles de Victor Hugo en 1885.

    Bien que laïc, voire laïcard, le monument comporte toujours aujourd'hui une grande croix en son sommet, pesant 1,4 tonne ! Il est impossible de l'enlever car, par son poids même, l'architecte en avait fait, dès la conception de ses plans, l'un des éléments donnant sa stabilité à l'ensemble...  

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    Aujourd'hui, le projet initial du Panthéon de Louis XV ayant été tronqué et dénaturé, le lieu est donc devenu cet invraisemblable et extravagant bric-à-brac que dénonçait Léon Daudet, dans lequel on trouve, à côté de hautes figures qui honorent le nom et l'Esprit français :
    Voltaire, antisémite furieux et raciste "anti-nègre" joyeux;
    plus quelques autres "héros" du Système et du Pays légal, évidemment très marqués "à gauche" ou à l'"extrême-gauche", dont la place serait partout sauf là...
     
      

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    1875 : Mort de Pierre Larousse

     

    C'est à partir de 1864 qu'il effectuera la publication du Grand Dictionnaire Universel :

    L'ensemble comprendra dix sept volumes, et vingt deux mille cinq cents pages !

    Pierre Larousse publiera également de nombreux ouvrages pédagogiques largement utilisés dans les lycées et collèges.

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    1931 : Mort du Maréchal Joffre

     

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    Ci-dessus, sa statue, à Rivesaltes (cheval à l'arrêt, les quatre sabots au sol : posture des grands hommes n'étant pas mort au combat)

    Sur l'un des côtés du piédestal est mentionné un de ses Ordres du jour :

    "Au moment où s'engage une bataille dont dépend le salut du pays il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et refouler l'ennemi.

    Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles aucune défaillance ne peut être tolérée."

     

    http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Joseph_Joffre/126011

     

     

     

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    1953 : Découverte du Cratère et de la Dame de Vix
     
     
    6 janvier,philippe le bel,braille,croisades,louis xiv,calais,fronde,vaugelas,montgolfier,riesenerRené Joffroy (professeur d'histoire) et Maurice Moisson (agriculteur) découvrent la Tombe de Vix, de laquelle on exhumera l'extraordinaire Cratère de Vix (ci dessous) mais aussi le corps d’une jeune femme celte (ci contre) qui reposait là, parée de ses plus beaux bijoux. L’un d’entre eux était un extraordinaire collier en or.
    Tous les éléments, rares et précieux, prouvent aux archéologues que cette "princesse" était probablement une figure importante et appréciée des siens.
    À côté d’elle, se trouvaient plusieurs récipients en bronze. Certains fabriqués en céramique provenaient de Grèce. Et puis il y avait ce cratère, un immense vase constitué de 208 kg de bronze, d’une hauteur de 1.64m et d’un diamètre de 1.27 m. Personne n’avait vu un vase d’une telle contenance auparavant !

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  • Éphéméride du 9 juillet

    2019 : la Ville d'Orange inaugure son Mémorial de la Terreur

     

     

     

     

    1665 : Établissement définitif des Français sur l'Île Bourbon 

     

    L'île avait déjà été découverte depuis longtemps (par les Arabes, les Portugais...), mais elle était restée inhabitée, et des marins de passage, de diverses nationalités, n'y avaient fait que des séjours temporaires, sans y laisser aucun établissement durable.

    Des navigateurs français avaient déjà pris possession de cette île - inhabitée, donc - au nom du Roi de France, en 1642. Ils lui avaient alors donné le nom de la dynastie régnante : Île Bourbon.

    Vingt-trois ans plus tard, c'est à bord du navire Le Taureau que vingt premiers colons débarquent sur l'île, pour y rester et pour s'y installer : "...Ils amènent avec eux des semences, des plantes et des outils".

    L'histoire de l'île - comme celle de l'Île Maurice - est, alors, inséparable de celle de la Compagnie Française des Indes Orientales, créée par Colbert en 1664 (voir l'Éphéméride du 27 août). Il est décidé en effet, dés 1665, d'entreprendre le peuplement de l'île, son défrichement et sa mise en valeur afin de fournir aux navires croisant vers les Indes, les vivres nécessaires à leurs périples ainsi qu'un lieu d'escale et de réparation.

    Son histoire sera fortement marquée par la personnalité du Gouverneur général Mahé de la Bourdonnais, qui entreprendra d'importants chantiers tant à l'île Bourbon qu'à l'Île de France (Maurice) pour en faire de véritables bases navales sur la route des Indes (voir l'Éphéméride du 10 novembre, jour de sa mort). 

    La Convention changera son nom par un décret du 19 mars 1793. 

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    http://www.mi-aime-a-ou.com/histoire_decouverte_de_la_reunion.php 

     

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    1797 : Mort d'Edmund Burke

     

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    Portrait, par James Northcote

     

     

    9 juillet,caen,debarquement,liberation,seconde guerre mondiale,normandie,reunion,île bourbonÀ l'occasion de la réédition en France du grand classique de Burke, Réflexions sur la Révolution en France, Éric Zemmour a livré une excellente analyse sur les idées de cet opposant résolu à notre Révolution : 

    Edmund Burke, l'homme qui n'aimait pas notre Révolution

    Nous faisons nôtre - à une remarque près, comme on le lira dans le "chapeau" qui précède l'article cité - les intelligentes réflexions d'Éric Zemmour...

    Réflexions sur la révolution en France. Edmund Burke, Les Belles Lettres, 777 p., 17 €.

     

     

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    1827 : Offerte à Charles X par le Pacha d'Égypte, la girafe Zarafa arrive à Paris 

     

    Jamais les Français n'avaient pu voir un tel animal de près. Zarafa vient d'Afrique : offerte par le pacha d'Égypte, Méhémet Ali, elle est arrivée en France par bateau : il a fallu faire un trou dans le pont pour qu'elle passe sa tête et son long cou !...

    Débarquée à Marseille, Zarafa traversa toute la France à pied pour rejoindre la capitale. Sur le trajet - qui dura six semaines (41 jours !...) - l'engouement fut énorme, et de vraies foules se précipitèrent pour voir et dessiner l'étrange créature. À son arrivée à Paris, le 30 juin, l'animal prit ses quartiers au Jardin des Plantes avec un gardien personnel à sa disposition.

    Sa présentation officielle au roi Charles X eut lieu le 9 juillet 1827, au château de Saint-Cloud.

    Zarafa, vécut 18 années heureuses à se faire peindre et à se faire peigner. À sa mort, en janvier 1845, elle fut naturalisée : elle est toujours exposée au Musée de La Rochelle (ci-dessous) :

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    http://www.zoodujardindesplantes.fr/fr/zoo/zoo-historique/stars-hier-aujourd-hui/zarafa-girafe-pacha-egypte

     

     

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    1944 : Libération de Caen

     

    Le document suivant, sobrement intitulé La Normandie 1944 - 2009, est très émouvant : on y voit, photographiées exactement au même endroit, 50 vues juxtaposées des terribles destructions de 1944, et les mêmes bâtiments reconstruits, frais et pimpants, aujourd'hui; une belle leçon d'optimisme, et d'espérance... (soyez patients, attendez une minute après avoir cliqué sur le lien...)

               Normandie1.pps           

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    Un couple d’habitants regarde un bulldozer canadien qui déblaie les ruines des maisons de la rue de Bayeux. Au fond, l’Abbaye aux Hommes est restée intacte malgré les bombardements.
     
    Et pourtant, s'il est évidemment heureux que le territoire national ait été libéré, d'autres solutions - défendues par l'Action française mais pas seulement... -  moins dramatiques pour nous, existaient :
     
     
     
     
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     1989 : Première Armada de Rouen...
     
     
     

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    2014 : Après 10 mois de restauration, la Victoire de Samothrace reprend sa place dans l’escalier Daru au Louvre 

     

    9 juillet,caen,debarquement,liberation,seconde guerre mondiale,normandie,reunion,île bourbonDécouverte sur l’Ile de Samothrace, au Nord Est de la Grèce, par Charles Champoiseau (ci contre) en 1863, la Victoire de Samothrace, chef d’oeuvre de la sculpture grecque, est datée du IIe siècle avant J.-C.

    Le monument se compose d’une statue de femme ailée, personnifiant la Victoire, et d’une base en forme de proue de navire posée sur un socle bas. Elle constituait une offrande aux Grands Dieux de Samothrace à la suite d'une victoire navale.

    Le monument mesure 5,57 m de hauteur. Il est exposé au Louvre depuis 1883 en haut de l’Escalier Daru.

    Commencé en septembre 2013, le grand chantier de sa restauration eut pour objectif de nettoyer le monument, composé de marbres de natures différentes et d’améliorer le passage du public. Le nettoyage des marbres constituant le monument ‒ marbre blanc de Paros pour la statue et marbre de Lartos, gris veiné, pour sa base en forme de bateau ‒ a rendu sa splendeur à la Victoire de Samothrace, soulignant le contraste entre les deux teintes.


    Cette restauration a permis également d’analyser le monument et de compléter les informations dont on disposait à son sujet. Grâce à une méthode d’analyse innovante, des traces de bleu, invisibles à l’oeil nu, ont été découvertes sur le bord du manteau de la statue ainsi que sur les ailes, et des traces noires trouvées sur le bateau. Le remplacement des bouchages réalisés aux XIXème et XXème siècle a mis au jour une mèche s’échappant du chignon de la statue.

    Le démontage des 23 blocs composant le bateau et le socle a permis de vérifier les assemblages et d’intégrer 13 fragments (4 sur la statue et 9 sur le bateau), parmi la trentaine restée en réserve. Un fragment représentant trois plumes a été en particulier réintégré sur la crête de l’aile gauche. Un socle moderne a été créé pour surélever légèrement le monument et le mettre mieux en valeur.

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    Pour la découverte de La Victoire de Samothrace, voir l'Éphéméride du 15 avril

     

     

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    2019 : la Ville d'Orange inaugure son Mémorial de la Terreur

     

    Ce mardi 9 juillet, la Ville d'Orange dévoile son Mémorial de La Terreur, un monument érigé en hommage aux 332 guillotinés d'Orange, dont 32 religieuses martyres (voir l'Éphéméride du 6 juillet). Cet événement marque le 225ème anniversaire de ces crimes liberticides.

    La cérémonie est placée sous la présidence du Maire, Jacques Bompard, et se déroule en présence de l'Archevêque d'Avignon Monseigneur Jean-Pierre Cattenoz, et des familles descendantes des victimes...

    L'œuvre du sculpteur franco-russe Boris Lejeune est dévoilée au public à cette occasion :

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    Le Maire explique son geste... :

  • Éphéméride du 12 juillet

        1977 : le Québec adopte la Loi 101, une véritable charte de la langue française

     

     

     

     

     

    1764 : Découverte de la première nébuleuse 

     

    L'astronome Charles Messier - que Louis XV appelait le Furet des Comètes - découvre la première nébuleuse de l'histoire, et l'inscrit au n° 27 de son catalogue (M27 ou Dumbbell).

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    1793 : Le premier message télégraphique 

     

    L'Ingénieur Claude Chappe réussit à envoyer le premier message télégraphique sur une distance de 15 kilomètres, depuis Saint-Martin-du-Tertre, dans le Val d'Oise, jusqu'à Belleville, au Nord-est de Paris : il vient d'inaugurer le télégraphe aérien...

    La transmission s'effectue grâce à des de relais mécaniques placés sur des points hauts et espacés d'une dizaine de kilomètres (ci dessous, relais de 1795). Les signaux sont observés par longue-vue et retransmis au relais suivant.

    Jusqu'à l'invention du télégraphe électrique par Samuel Morse en 1837, le télégraphe de Chappe restera le moyen le plus rapide de propagation de l'information.

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    1806 : "Médiatisation", ou Acte constitutif de la Confédération du Rhin par Napoléon        

     

    Le mot "médiatisation", en ce qui concerne l'Allemagne, signifie "faire qu'un prince, une ville ou un fief de l'ancienne Confédération Germanique ne dépende plus directement de l'empereur..."; en clair, Napoléon, en créant la "Confédération du Rhin", signe la mort du Saint Empire Romain Germanique, vieux de près de mille ans, et - tel l'apprenti sorcier, déchaînant des forces qu'il n'arrivera plus à maîtriser, et qui finiront par l'écraser - lance le processus, qui lui échappera vite, de l'unification allemande...

    Le "recès" de 1803 (voir l'Éphéméride du 25 février), c'était la folie de l'unité germanique reconstituée, alors qu'elle avait été patiemment détruite par les Rois de France; la "médiatisation" de 1806, c'est l'aggravation de cette folie... et une politique directement anti-nationale, d' "intelligence avec l'ennemi"...

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    De Jacques Bainville, "Bismarck et la France", dans "Jacques Bainville, La Monarchie des Lettres...", édition présentée par Christophe Dickès, page 28 :

    "...Suivant la remarque d'Auguste Himly, l'éminent géographe-historien, c'est toujours à la Révolution française qu'il faut remonter pour comprendre l'Allemagne contemporaine.
    Si les Hohenlohe n'avaient été médiatisés en 1806, avec tant d'autres princes, par la volonté de Napoléon, imprudent niveleur du chaos germanique*, quelle eût été leur histoire au XIXème siècle ?
    Souverains de cent mille sujets, ils se fussent occupés de défendre leur indépendance et leurs privilèges, cherchant secours tantôt en Autriche contre la Prusse, tantôt en Prusse contre l'Autriche, tantôt ligués avec la Bavière, tantôt visant à s'arrondir à ses dépens, au besoin subventionnés par la France vers laquelle des princes catholiques, cultivés et chez qui le goût des choses françaises était naturel, se sentaient attirés**"


    En même temps que les Hohenlohe, l'acte constitutif de la Confédération du Rhin du 12 juillet 1806 priva de leur indépendance et de leurs droits de souveraineté, avec les trois villes libres d'Augsbourg, de Nuremberg et de Francfort, les illustres familles de Tour et Taxis, de Furstenberg de Schwarzenberg, d'Auerspeg, de Solms, de Ligne etc...
    Cet acte de 1806 aggravait encore le recès de 1803 et le Traité de Presbourg qui, par toutes sortes d'échanges de territoires et d' "apurements de frontières", aidaient l'Allemagne à sortir de son chaos, groupaient sa poussière d'États, avançaient d'une étape l'unité future et détruisaient l'oeuvre des Traités de Westphalie, sécurité de la France (sur le recès de 1803 et l'acte de 1806, voir Himly, "Histoire de la formation territoriale des Etats de l'Europe centrale", Tome I, pages 326 et suivantes).

    ** Il y a même eu un Hohenlohe au service de la France et qui devint complètement français, Louis-Aloys de Hohenlohe-Waldenbourg-Bartenstein, qui après avoir commandé un régiment de l'armée de Condé et occupé divers postes en Hollande et en Autriche, servit la France à partir de 1814. Naturalisé sous la Restauration, il mourut en 1829, Maréchal et Pair de France.

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    Le 12 juillet 1806, Napoléon annonce la signature du traité créant la Confédération du Rhin. Napoléon pensait naïvement que tous les nouveaux "petits princes" resteraient fidèles à l’Empire. Mais, au moment des revers, tous déserteront, à l’exception notable du roi de Saxe,
    qui paiera sa fidélité en étant fait prisonnier par les Coalisés...  

     

    Cette rupture avec la politique traditionnelle de la monarchie, cette "politique" (!) anti-nationale était une folie : elle détruisait l'oeuvre bienfaisante de Louis XIII et Louis XIV, de Richelieu et Mazarin, qui avaient obtenu le morcellement de l'Allemagne en plus de 350 États, par les Traités de Westphalie -"chef d'oeuvre absolu", disait Bainville - qui assuraient notre sécurité et nous donnaient la prééminence en Europe.

    Cette politique suicidaire, trahison totale des intérêts nationaux de la France, fut mise en route par la Révolution et la République, et poursuivie par son "sabre", Napoléon, puis par Napoléon III : tous, Révolution, Républiques, Empires, agissant contre l'intérêt national, et - de fait - en "intelligence avec l'ennemi"…

     

     

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    1863 : Naissance d'Albert Calmette

     

    Médecin et biologiste, c'est lui qui a mis au point entre 1904 et 1928, avec Camille Guérin, le vaccin BCG contre la tuberculose.

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    1886 : La meunerie hydraulique romaine de Barbegal partiellement classée Monument historique...

     

    C'est dans la Provincia romaine - notre actuelle Provence - que se trouvent l'aqueduc et les moulins de Barbegal. À Fontvieille, tout près de l'Arelate antique - aujourd'hui, Arles - cet extraordinaire complexe romain de meunerie hydraulique, ultra-moderne pour l'époque et très en avance sur son temps,  constitue bien la plus grande concentration connue de puissance mécanique du monde antique...

    Les ingénieurs romains ont franchi le Vallon des Arcs au moyen de deux ponts aqueducs parallèles, en partie sur arches :  au début, il n'y avait qu'un seul aqueduc, celui d'Arles, datant du IIème siècle. Il comportait deux branches convergeant dans un bassin d'où partait un conduit unique alimentant Arles.

    Par la suite, la branche orientale de l'aqueduc fut détournée pour alimenter la meunerie hydraulique de Barbegal, tandis que la branche occidentale continua à alimenter la ville d'Arles : l'eau actionnait deux séries de huit roues verticales à augets, disposées de part et d'autre d'une allée centrale. Ces huit roues fournissaient l'énergie nécessaires à des moulins à farine, comme on peut le voir sur la reconstitution ci dessous :

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    http://aqueducsromains.free.fr/moulins.htm

     

     

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    1906 : Réhabilitation de Dreyfus

     

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    Condamné une première fois en 1894, et envoyé au bagne de Guyane (île du Diable) où il restera cinq ans, il est condamné une deuxième fois en 1899 mais gracié peu après. 

    Il est finalement réhabilité par la Cour de cassation de Rennes, en 1906, réintégré dans l'armée et reçoit la Légion d'Honneur.

     

     

     

               Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet voir les trois photos "Ce que recouvrait en réalité l' "Affaire" (I) " , "Ce que recouvrait en réalité l' "Affaire" "(II)"  et "...devenue "l'affaire Dreyfus" à cause de Zola".

     

     

  • Éphéméride du 4 décembre

    Charlemagne : statue équestre, Musée du Louvre

     

     

     

     

    Célébration de Sainte Barbe...

     

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    La palme que tient la Sainte dans sa main gauche représente la palme du martyre; et la tour aux trois fenêtres, sa Foi en la Trinité : son père la fit enfermer dans une tour à deux fenêtres, en percer une troisième lui permettait de manifester sa croyance...

    Sainte Barbe est liée à tout ce qui se rattache au feu et à la foudre, car son père - qui la décapita, puisqu'elle refusait d'abjurer sa foi chrétienne - périt sur le champ, frappé par la foudre, selon la tradition... Marins, Pompiers, Mineurs (elle est la patronne de l'École Polytechnique et de l'École des Mines) et Artilleurs ("Et par Sainte Barbe, vive la bombarde !") ne manqueraient pour rien  au monde de célébrer... "la Sainte Barbe", ce 4 décembre

    https://nominis.cef.fr/contenus/saint/213/Sainte-Barbe.html

    Les Pompiers lui ont offert cette très belle "recherche" : 

    https://www.pompiers.fr/sites/default/files/publications/file/histoire_st-barbe_web.pdf

     

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    771 : Charlemagne seul maître du pouvoir 

     

    Fils aîné de Pépin le Bref - le premier "roi sacré" (voir l'Éphéméride du 27 juillet) et de Berthe aux grand pieds, celui qui sera, bientôt, Charlemagne dut, à la mort de son père, partager le royaume avec son frère cadet Carloman, en 768.

    Trois ans après, celui-ci mourut, et Charles devint donc le seul roi des Francs. 

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    À la différence des Capétiens, qui limiteront leurs ambitions à construire la France et son État, Charlemagne fut, comme ses prédécesseurs mérovingiens habité par l'obsession - générale à l'époque... - de restaurer l'Empire romain; et il agira beaucoup plus comme le feront un Charles Quint plus tard, ou un Napoléon, lui qui fut sacré Empereur à Rome, par le Pape, à la Noël de l'an 800 (voir l'Éphéméride du 25 décembre).

    Et son oeuvre politique et militaire ne lui survivra pas (voir l'Éphéméride du 9 août et l'Éphéméride du 28 janvier).

    Il a été cependant aux origines de l'extraordinaire renaissance carolingienne :

     

    Renaissance carolingienne.pdf

     

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    "La paix carolingienne permit du moins un renouveau des études, auquel Charles prit part personnellement en créant des écoles et en appelant à sa cour les meilleurs érudits européens, l'anglais Alcuin, le lombard Paul Diacre, l'allemand Eginhard (son biographe), l'espagnol Théodulphe etc...

    Une école fut établie dans le palais même du souverain; l'architecture et les arts connurent également un  brillant essor, qui prépara directement la renaissance romane (chapelle palatine d'Aix - ci dessous -, vers 796/803; mosaïques, fresques, sculptures sur ivoire, miniatures etc...)" (Michel Mourre).

     

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    Extrême fragilité des choses humaines : Charlemagne mourra le 28 janvier 814, maître incontesté du plus puissant Empire de l'époque (voir l'Éphéméride du 28 janvier), et pourtant agité de sombres "pressentiments".
     Bainville explique que ces "pressentiments"  étaient liés aux rapports fait à l'empereur au sujet de ces êtres agressifs, venus du Nord - les "north men", ou normands... -  sur leurs vaisseaux très maniables : les drakkars.
    Et, de fait, les premières incursions vikings auront lieu dès 856, soit cinquante ans à peine après la mort du grand Empereur ! (voir l'Êphéméride du 28 décembre et l'Éphéméride du 28 novembre)
     

     L'Histoire se répète : à huit siècles d'intervalles, Louis XIV aura, lui aussi, des "pressentiments"; et, hélas, ces "pressentiments" ne le tromperont pas plus qu'ils n'avaient trompé Charlemagne : le Grand électeur de Brandebourg, jusqu'alors simplement "roi en Prusse", venait de se proclamer "roi de Prusse" (voir l'Éphéméride du 18 janvier)...

     

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo L'empire de Charlemagne

     
     
     

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    1570 : Aux origines du Marché de Noël de Strasbourg

     

    Le Christkindelsmärik, ou "marché de l’enfant Jésus", a été longtemps le seul en France. Il débute le premier samedi de l'Avent pour s’achever le 31 décembre au soir. Il attire chaque année plusieurs millions de visiteurs venus du monde entier.

    Au Moyen-Âge, un marché était organisé à Strasbourg pour la fête de Saint Nicolas, le 6 décembre : évêque de Myre - actuellement en Turquie - au IVème siècle, ce saint était le dispensateur de cadeaux aux enfants "sages" !...

    La Réforme protestante fut adoptée par la ville de Strasbourg en 1525. En 1570, le pasteur Johannes Flinner s’éleva en chaire contre l’usage de remettre des cadeaux aux enfants le jour de la Saint-Nicolas, jugeant cette pratique "papiste"; refusant par ailleurs de remettre à un saint le rôle valorisant de donateur, Flinner préconisa de confier symboliquement cette mission au Christ, sous la forme de l'enfant Jésus. Le Conseil des XXI de Strasbourg - qui dirigeait alors la ville -  décida donc, dès le 4 décembre 1570, de supprimer la Saint-Nicolas, mais d’autoriser les commerçants à tenir leur marché trois jours avant cette date : on y trouvait des marchands de poupées et d’autres jouets, des ciriers (ou marchands de bougies et cierges en cire), des marchands de pain d’épices et de sucreries, mais ce marché était aussi une véritable foire annuelle, qui attirait à Strasbourg des marchands venus de loin.

    Et voilà comment le marché de la Saint-Nicolas a été remplacé par celui de l’enfant Jésus, nommé Cristkindel en alsacien...

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     http://www.noel.strasbourg.eu/

     

     

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     1642 : Mort de Richelieu 

     

    Son triomphe - un triomphe posthume... -, le résultat heureux pour la France auquel tendit toute sa politique, ce furent ces Traités de Westphalie (ci dessous) que Bainville a si bien analysés.

    Le Grand cardinal les aura préparés avec ténacité pendant ses dix huit ans de pouvoir... :

     

    "La paix de Westphalie fut signée en octobre 1648. Cette paix, qui devait rester pendant un siècle et demi la charte de l'Europe, couronnait la politique de Richelieu. C'était le triomphe de la méthode qui consistait à achever la France en lui assurant la possession paisible de ses nouvelles acquisitions.

    Il ne suffisait pas d'ajouter l'Alsace au royaume. Il fallait encore que cette province ne fût pas reprise au premier jour par les Allemands. Il ne suffisait pas d'humilier la maison d'Autriche, de lui imposer une paix avantageuse pour nous. Il fallait encore, pour que cette paix fût respectée, pour que le résultat d'une lutte longue de plus d'un siècle ne fût pas remis en question, que l'Empire fût affaibli d'une façon durable et qu'il ne pût se réunir "en un seul corps".

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    Au traité de Westphalie, la politique qui avait toujours été celle de la monarchie française, celle des "libertés germaniques", reçut sa consécration. Notre victoire fut celle du particularisme allemand. La défaite de l'Empereur fut celle de l'unité allemande. Mosaïque de principautés, de républiques, de villes libres, l'Allemagne, au lieu d'un État, en formait plusieurs centaines. C'était l'émiettement, l'impuissance, le libre jeu laissé à notre diplomatie, car ces trois cent quarante-trois États indépendants, de toutes les tailles et de toutes les sortes, étaient maîtres de leurs mouvements et de leurs alliances. Leurs rapports avec l'Empire devenaient extrêmement vagues et s'exprimaient par une Diète, un véritable Parlement, où, avec un peu de savoir-faire, nos agents pouvaient intervenir de façon à tenir le "corps germanique" divisé.

  • Éphéméride du 12 mars

    1613 : Naissance d'André le Nôtre, inventeur du "Jardin à la française"

     

    1502 : Mort de Francesco Laurana

     

    Francesco est né vers 1430, à Vrana, près de Zara (l'actuelle Zadar, en Croatie), ville qui s'appelait La Vrana à l'époque où elle était dominée par les Vénitiens : c'est la déformation de ce nom en Laurana qui a donné son patronyme à l'artiste, dont on ne connaît que le prénom.

    Il commence son apprentissage à Naples, pour Alphonse V d'Aragon et, après le mort de celui-ci, en 1458, il est appelé en France, à la cour de René, duc d'Anjou, comte de Provence et roi de Naples.

    Ensuite, de 1466 à 1471, il est en Sicile, à Palerme.

    En 1471, il retourne à Naples, puis part à Urbino pour trois ans, et repart ensuite en France, où il introduit le travail à l'antique, c'est-à-dire le style de la Renaissance italienne.

    Il se fixe à Marseille, où il passa la plus grande partie des dernières années de sa vie. Son atelier produit l'Autel Saint-Lazare à la Cathédrale de Marseille, le Tombeau de Jean Cossa à Sainte-Marthe de Tarascon, celui de Charles IV du Maine au Mans, et le Retable du Portement de Croix pour l'église des Célestins d'Avignon.

    Sa fille épousa Jean de la Barre, peintre avignonnais, et Francesco vint s'installer en Avignon en 1498. Il y mourut en 1502, et fut inhumé dans la chapelle de Notre-Dame-la-Belle, qui jouxtait le couvent des Augustins. 

    À Marseille, dans l'ancienne cathédrale, Laurana édifia le superbe autel de Saint Lazare, en marbre de Carrare, de 1475 à 1481. Cet autel - non loin d'un autre chef d'oeuvre, de Della Robbia - est situé dans le croisillon nord du transept, et présente une arcature jumelée de style Renaissance; il est la première manifestation de ce mouvement en France :

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    On consultera avec profit l'étude suivante sur ce splendide travail, dans la cathédrale de La Major, où François 1er maria son fils, le futur Henri II, la cérémonie étant présidée par le Pape lui-même... :

    http://provence-historique.mmsh.univ-aix.fr/Pdf/2015-65-259_2.pdf

    et aussi ce lien, qui ne manque pas non plus d'intérêt :

    http://cathedrale.marseille.free.fr/vieille/laza/laza.htm

    Enfin, notre Éphéméride du 28 octobre, qui évoque le mariage "royal et papal" du futur Henri II donne d'autres renseignements sur cette splendeur mutilée qu'est la Vieille Major de Marseille...

     

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    1613 : Naissance d'André le Nôtre  

     

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    C'est avec Nicolas Fouquet, surintendant des finances, que commence vraiment la carrière d'André le Nôtre : il dessinera les jardins de Vaux-le-Vicomte (ci dessus), oeuvrant de conserve avec Louis Le Vau, architecte, et Charles Le Brun peintre et chancelier de l’Académie royale de peinture et de sculpture.  

    Ensuite, remarqué par Louis XIV - comme toute l'équipe qui avait travaillé à Vaux, édifiant le chef d'oeuvre que l'on sait... - Le Nôtre devient le grand responsable des jardins royaux et va se surpasser, pendant plus de vingt ans, dans la création des jardins de Versailles.

    Les jardins à la française de Versailles (ci dessous) deviendront une référence, ils seront admirés de toute l’Europe et les cours étrangères les prendront en exemple.  

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    En plus de Versailles, on lui doit également le Trianon, le jardin à la française du Château de Chantilly créé pour le Grand Condé (Louis II de Bourbon-Condé), le Parc de Saint-Cloud et sa majestueuse forêt, les Parterres de Meudon, la belle Promenade de la Hotoie d’Amiens et le parc de Dijon ainsi que le Parterre du Tibre à Fontainebleau (ci dessous).

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    La célèbre terrasse de Saint-Germain et les jardins de Clagny sont aussi l'oeuvre de ce prolifique architecte du paysage...

     
     
    Sur Le Nôtre et son oeuvre, en général, on consultera avec profit l'excellente site présentation qu'en fait le Château de Versailles:
     
     
     
     

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    1788 : Naissance de David d'Angers

              

    Son père fut l'un des 5.000 prisonniers "Bleus" que les Vendéens allaient massacrer; Bonchamps, mourant, ordonna qu'on leur laissât la vie : ce fut son dernier ordre... En reconnaissance, David d'Angers sculpta le mausolée de Bonchamps.

    Ci dessous, son Jean Bart :

    Janbart.jpg

     

    Voir notre Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." ou notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... (les deux photos "Bonchamps mourant" et "Le dernier ordre de Bonchamps"...)

     


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    1792 : Mort de Georges Roux de Corse

     

    12 mars,le nôtre,fouquet,vaux le vicomte,louis xiv,le vau,le brun,versailles,trianon,chantilly,condé,saint cloud,meudonGeorges Roux de Corse, armateur et négociant, est né en 1703 à Tinos, dans les Cyclades, en Italie, mais d'une famille d'origine française. Vite revenu en France, il fut l'une des figures marquantes de la vie économique marseillaise du XVIIIème, faisant notamment pratiquer la guerre de course par ses capitaines. 

    Il devint rapidement très riche, grâce à ses heureuses entreprises en Martinique (il fut l'un des introducteurs du café en France, et l'un de ceux qui contribuèrent à le diffuser dans tout le bassin méditerranéen, pratiquant également - hélas... - la traite des esclaves), et sa fortune lui permit d'acheter en 1746 la terre de Brue (dans le Var, tout près de l'Argens) sur laquelle il édifia une petite ville. 

    Il fut Premier échevin de Marseille en 1744 et de nouveau en 1765. Chevalier de Saint-Michel en 1749, il fut anobli en 1750 avec le titre de Marquis de Brue, puis Conseiller d'État en 1765. Il organisa alors de somptueuses réceptions dans son hôtel particulier, où il reçut, le 22 juillet 1756, le maréchal duc de Richelieu auréolé de la victoire que lui valait la prise de Minorque ou de Port-Mahon. La tradition veut que ce jour là on ait servi pour la première fois en France la Mahonnaise ou mayonnaise, recette importée des îles Baléares pour assaisonner le poisson... 

    Dans une lettre célèbre, débutant par ces mots "Georges Roux à Georges Roi", il alla jusqu'à déclarer la guerre au roi d'Angleterre !  

    Il était au faîte de la prospérité et des honneurs lorsque la perte, coup sur coup, de trois de ses navires, marqua le commencement de sa décadence : ses biens, y compris les terres de Brue, furent saisis, et il fit faillite en 1774. Il mourut ruiné, à Brue, au début de la Révolution, après avoir été le personnage phare de Marseille. Sa fille, la baronne de Glandevès, émigra durant la Révolution...  

    De sa prospérité reste aujourd'hui l'hôtel de la rue Montgrand (ci dessous), construit en plein centre-ville par son frère André vers 1740, où lui-même donna des fêtes magnifiques, qui fut le siège de la Préfecture des Bouches-du-Rhône de 1805 à 1860 et qui est, depuis 1890, le Lycée Montgrand... : 

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    1793 : Soulèvement de Saint-Florent-le-Vieil, début des Guerres de Vendée

     

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    En jaune, zone des premiers combats (Vendée militaire) :
     
    flèches rouges : trajet des vendéens;
    flèches bleues : contre attaque des républicains;
    étoiles rouges : victoires vendéennes;
    étoiles bleues : victoires républicaines...
       

    Napoléon a qualifié ces Guerres de "Guerre de Géants".

    Un officier républicain a su clairement apprécier la nature, la grandeur et l'importance de l'insurrection vendéenne :

    "J'ai contemplé de près, dit-il, cette guerre de la Vendée si pleine d'intérêts et d'images : j'y pense le jour, j'y rêve la nuit ; ce n'est pas une guerre froide et plate, une guerre d'ambition et de politique, une guerre de commerce et de calcul ; c'est une guerre profonde, qui a ses racines dans le sol, dans le culte, une guerre de famille et de patrie, une guerre à la manière antique et passionnée, une guerre homérique et qui montera un jour sur nos théâtres pour y porter l'effroi, l'admiration, la pitié et l'amour."

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  • Éphéméride du 13 janvier

    Poitiers, de nos jours

     

     

    367 ou 368 : Mort d'Hilaire de Poitiers 

     

    Né dans une famille gallo-romaine païenne d'Aquitaine, noble et riche, Hilaire demande le baptême à 30 ans, puis est élu évêque de Poitiers.

    Il rencontre saint Athanase d'Alexandrie, alors en exil en Gaule à cause de l'hérésie arienne.

    Combattant à son tour cette hérésie, il est exilé en Phrygie sur ordre de l'empereur Constance pour avoir défendu la foi trinitaire dans une Gaule acquise à l'arianisme. Il revient d'Orient après la mort de Constance pour finir ses jours à Poitiers en 367 ou 368.

    En accueillant saint Martin, pour fonder le monastère de Ligugé, il favorisa l'instauration du monachisme. 

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    Saint Hilaire et Saint Athanase, champions de l'orthodoxie chrétienne face à l'arianisme

     

    http://sainthilaire-culture.monsite-orange.fr/hilairedepoitiers/index.html 

     

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    1129 : Hugues de Payns fonde l'Ordre du Temple

     

    Le nouvel ordre - religieux et militaire - suit la règle de Saint Benoît, et ses membres deviennent vite célèbres sous le nom de Templiers.

    Il fut créé par Hugues de Payns (prononcer "pin") au Concile de Troyes, sous forme de la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il reçut sa reconnaissance canonique dix ans plus tard, le 29 mars 1139.

    Il ne dura pas tout à fait deux siècles, puisqu’il fut dissous le 22 mars 1312, par le Concile de Vienne.

    En France, tous ses membres furent arrêtés d'un coup, le même jour, le 13 octobre 1307, sur ordre de Philippe le Bel (voir l'Éphéméride du 13 octobre) et le Grand maître de l'Ordre, Jacques de Molay, fut brûlé vif à Paris en 1314 (voir l'Éphéméride du 18 mars)  :

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    http://templiers.org/templiers.php

     

     

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    1151 : Mort de Suger

     

    On a presque tout dit de Suger et sur Suger - en tout cas on a cerné l'essentiel de son être profond... - lorsqu'on a rappelé sa célèbre et magnifique devise : 

    De materialibus ad immaterialia...

    Une règle de vie qu'il a tirée de l'inépuisable trésor constitué par la sagesse et la philosophie antique; qu'il a reçue et apprise de ces grecs et de ces romains dont nous sommes issus et à qui nous devons tout...

    Toute la vie, toute l'oeuvre de Suger tient en cela en effet : amener les hommes, par des choses matérielles et sensibles, vers les choses supérieures et immatérielles.

    On sait que Suger peut être légitimement regardé comme celui qui a, sinon inventé, du moins donné ses lettres de noblesse à ce que l'on appelle fort improprement l'Art gothique, et dont le nom véritable est Art ogival ou Art français. C'est précisément à travers cet Art, dont Saint Denis (qu'il a reconstruit, ci dessous) est le premier exemple que Suger a mis en application sa doctrine.

    PLC97_45.jpg    

    Ce n'est pas tant la croisée d'ogives (connue par les architectes romans) qui caractérise le nouveau style que va imposer Suger. C'est bien plutôt le passage du mur porteur au pilier porteur, comme le montrent les deux croquis suivants :

    suger structure ogivale.jpg
    Les parties hautes (charpente, toiture...) sont désormais supportées par des ogives,
    qui retombent non sur les murs mais sur des piliers.
     
     

    Pour faire court, donc, le bâtiment roman "fonctionnait" par muralité, c'est-à-dire que le poids des parties supérieures (charpentes et toitures, sommet des murs et des tours etc...) reposait intégralement sur les murs extérieurs - alors que le nouveau style va "fonctionner" par piliers porteurs. Les murs, dasn l'art roman, devaient donc être extrêmement épais et, par voie de conséquence, ne pouvaient ni monter très haut ni être percés de trop larges fenêtres, ce qui les aurait affaiblis et aurait entraîné l'écroulement de l'ensemble. 

    suger Croisee Ogive.JPG
     Même chose, mais vue par en-dessous...
     

    D'où, à l'intérieur, cette ambiance très intime de l'Art roman. Au demeurant fort belle et fort prenante, et tout à fait propre à élever l'âme...

    Avec le nouveau style, et Suger, tout va changer, comme on le voit ci dessous avec ces deux vues intérieures de Saint-Denis :

    Bas7.jpg

              La consécration du chevet de Saint Denis eut lieu le 11 juin 1144, six ans et demi avant la mort de Suger : voir l'Éphéméride du 11 juin

     

    L'idée est, bien sûr, de faire se croiser les ogives, comme on le faisait depuis longtemps, mais surtout et essentiellement de reporter au maximum la poussée des parties supérieures sur des piliers : énormes (voyez ceux de Notre-Dame de Paris) ces piliers vont soulager les murs; qui, du coup, pourront monter beaucoup plus haut mais, surtout, être percés de larges baies.

    Voire même, comme à la Sainte Chapelle, disparaître presque complètement. D'où des édifices inondés de lumière à l'intérieur (voyez Amiens...) et une ambiance radicalement différente de celle de l'art roman.

    Il s'agit bien là d'une conception théologique de la lumière, pourrait-on dire : cette lumière qui inonde tout, et qu'il faut laisser entrer à flots, pour Suger, c'est évidemment "la" seule et unique vraie lumière, celle du Christ, éclairant et illuminant les hommes.

    Et voilà comment, "de materialibus"..., ceux-ci sont conduits "ad immaterialia"...

    028.jpg

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes. voir la photo "Expansion de l'art ogival (ou "art français)"

     

    http://www.tourisme93.com/document.php? project=basilique&locale=fr&level1=menu1_basilique_b1_1&level2=3&doc=dec_architecture&page=2

     

     

    Voir aussi notre Album : La Basilique de Saint Denis, nécropole royale.... 

    ou ce même Album en version "vidéo" :  En vidéos : Lieux, Monuments, Personnages majeurs de nos Racines, de notre Histoire, de notre Être profond... )

     

     

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    1654 : Mort de Jacques Lemercier

     

    Architecte et Ingénieur du Roi, il s'est largement illustré à Paris, où il a bâti L'oratoire du Louvre, la Chapelle de la Sorbonne, le Palais-Royal (appelé d'abord Palais Cardinal), l'église Saint-Joseph des Carmes, le Val de Grâce (commencé par François Mansart, qui n'y travailla qu'une année, remplacé ensuite par Lemercier : voir l'Éphéméride du 10 février consacrée au Voeu de Louis XIII), le Pavillon de l'Horloge au Louvre, ainsi que le quart Nord-Ouest de la Cour carrée : il double la façade de Pierre Lescot, élève le pavillon d'angle et commence l'aile septentrionale...

    Il est aussi celui qu'a choisi Richelieu - à partir de 1631 - pour faire édifier la ville et le Palais de Richelieu : si le Palais a été, hélas, intégralement démoli à la Révolution, la ville, elle, reste un très intéressant exemple de modernité urbanistique à l'époque et de la cité idéale, telle qu'on la concevait alors... 

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     Jacques Lemercier, représenté devant une vue de la chapelle de la Sorbonne, construite entre 1635-1653, Philippe de Champaigne, 1644

     

           À propos de Richelieu (ville et Château) les deux vidéos suivantes permettent de se faire une petite idée de la beauté et de la richesse de ce Patrimoine dont nous a privé la Révolution :

     

              • Ensemble, extérieur et intérieur :

              http://www.dailymotion.com/video/x2kmkt_trailer-richelieu...

     

             • Extérieur et jardins seuls :

            

  • Éphéméride du 14 juillet

    Bien qu'ambigüe, la Fête Nationale est le grand moment d'hommage à l'Armée française...

     

     

     

     

     

    1077 : Consécration de la cathédrale de Bayeux  

     

    C'est Odon de Conteville, évêque de Bayeux et demi-frère de Guillaume le Conquérant, qui préside les cérémonies : la nouvelle cathédrale de sa ville est l'une des plus importantes de Normandie.

    La dédicace est présidée par l'archevêque de Rouen en présence de Guillaume, duc de Normandie et roi d'Angleterre.

    La tapisserie dite "de Bayeux" ou "de la Reine Mathilde" (de son vrai nom, Le Telle du Conquest), longue de 69 mètres, est étendue dans la cathédrale.

    Elle a été réalisée spécialement entre 1066 et 1077 pour célébrer cet événement (voir l'Éphéméride du 27 septembre) : 

     

    http://www.panoramadelart.com/broderie-de-la-reine-mathilde-dite-tapisserie-de-bayeux 

    BAYEUX 1.jpg

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    1223 : Mort de Philippe II Auguste

             

    Le roi de France s'éteint à Mantes à l'âge de 58 ans. Rongé par la fièvre depuis plus d'un an, il a souhaité mourir à Paris, mais c'est en faisant route vers la capitale qu'il rend l'âme. Son corps est transporté à Saint-Denis où pour la première fois un nouveau cérémonial est adopté : le roi repose dans son cercueil à visage découvert, habillé de son manteau royal et coiffé de sa couronne.

    Son fils Louis VIII lui succède. C'est le premier à n'avoir pas été sacré du vivant de son père. Les six premiers capétiens avant Philippe Auguste (Hugues Capet, Robert II le Pieux, Henri 1er, Philippe 1er, Louis VI et Louis VII) avaient tous fait sacrer leur fils aîné : Philippe Auguste, septième capétien direct, fut le premier à se dispenser de cette précaution car, à partir de lui, la dynastie est suffisamment forte pour n'avoir plus besoin de cette précaution...

     

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    Sceau de Philippe Auguste
     

     

     

    Du Larousse des Rois de France :

     

    "...Pour le reste, le royaume vit en paix... C'est de façon pacifique que Philippe, éternel "agrandisseur" du domaine (il l'a quadruplé : Artois, Normandie, Maine, Anjou, Touraine, Poitou, Auvergne, Champagne ndlr) fait main basse sur une pièce de choix : la Champagne... Le royaume est alors prospère, comme nous l'indique le budget de 1221, réalisé par l'administration française pour inventorier les recettes et dépenses du royaume. Ce document précieux montre, outre le savoir-faire archivistique et comptable de l'administration capétienne, la bonne santé économique de la France et la solidité de son gouvernement, qui épargne environ le tiers de son revenu annuel..." (p. 58).

    "Le règne de  Philippe est celui de la naissance d'une idéologie capétienne...

    Des vecteurs forts de cette idéologie voient alors leur fonction renforcée, voire instituée:  Saint-Denis, la nécropole; Reims, le lieu du sacre; ou encore Paris, la capitale, que Philippe soigne particulièrement, puisqu'il la fait en partie paver et qu'il y fait édifier la forteresse du Louvre (où sont gardés archives, comptes et trésor) et une enceinte nouvelle autour de la ville - sans compter la concession de privilèges à l'université naissante et al centralisation dans la ville des organes centraux de gouvernement.

     

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     Le Paris de Philippe Auguste 

     

     

    Le roi règne désormais sur un espace, ainsi qu'en témoigne la territorialisation des charges administratives, et, plus encore, l'usage fugace, dans un document de 1204, de la formule "rex franciae", "roi de France", au lieu de rex Francorum, "roi des Francs"; est ici esquissé le passage d'une royauté exercée sur des hommes, "les Francs", à une royauté territorialisée, soit exercée sur un espace, "la France", dont les habitants seraient tous sujets dudit "rex Franciae"...

    Surtout, le roi est la clef de voûte d'un système idéologique qui commence à se dessiner, et que le règne de Louis IX (1226-1270) et les derniers siècles du moyen-Âge continueront de préciser : le roi y est largement sacralisé, au moyen d'une abondante littérature insistant sur ses fonctions, telle la défense de l'Église - on trouve déjà sous Philippe Auguste le terme de "Très-Chrétien", qui ne devient fondamental dans la titulature qu'à partir de Charles V et Charles VI - , sur les vertus du sang royal et sur le prestige de sa lignée. Enfin, un cérémonial toujours plus fort met soigneusement en scène les principales étapes de son existence, de la naissance et du baptême aux funérailles en passant, bien sûr, par le sacre.

    Quelle réussite ! Philippe fut incroyablement victorieux. Exception faite de quelques demi-échecs et de rares défaites, sa vie est pleine de succès : les Plantagenêts sont abaissés, l'autorité royale affirmée dans le royaume, la France est la première puissance d'Occident..." (p.61).

     

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    Vestiges du Louvre de Philippe Auguste dégagés lors de l'installation de la grande Pyramide...
     
     
     
     
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    1789 ? 1790 ? : Ambigüité majeure de la Fête nationale...

     

     

    Certes, officiellement, c'est le 14 juillet 1790 - et, donc, la Fête de la Fédération, moment fugitif et illusoire de véritable "union nationale"... - que l'on célèbre. Mais le télescopage des deux dates prête malheureusement, et assez souvent, à confusion.

     

    Le 14 juillet 1789, on promène des têtes au bout des piques. François Furet l'affirme : dès cet épisode, la Terreur est en gestation, "la culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires".

     

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    "C'est ainsi que l'on se venge des traîtres." dit l'horrible légende de cette gravure de 1789 dépeignant des soldats ou des miliciens portant les têtes de Jacques de Flesselles et du marquis de Launay sur des piques.

     

    Que s'est-il vraiment passé, "le 14 juillet" ? Rien de très glorieux, et, pour être parfaitement exact, rien que du franchement sordide, du répugnant à l'état pur : le gouverneur de la forteresse, Launay, se fiant à leur promesse, laisse entrer les assaillants, qui avaient préparé leur coup; il est assassiné, et sa tête promenée au bout d'une pique !... De la prison (!), on extrait les seuls sept prisonniers qui s'y trouvent : quatre faussaires, un libertin et deux fous, qui, dès le lendemain, seront discrètement conduits à Charenton.

    Voilà la "gloire de la République" ? 

            

     

    Or, il se trouve que, depuis la Révolution, la Bastille est l'objet d'une falsification historique sans précédent, et d'une ahurissante réécriture des évènements, qui laisse rêveur, et qui est bien l'une des choses les plus stupéfiantes, mais aussi les plus sordides, qui soient.

    Revenons-y quelques instants...

    N'ayant plus aucune valeur militaire depuis des lustres, totalement sous exploitée en tant que prison d'État, et gênant l'accroissement de la capitale vers l'est, il y avait bien longtemps que les rois avaient résolu sa disparition. Seules les difficultés financières chroniques de la royauté retardaient sa disparition.

     

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    La Bastille, telle qu'elle se présentait au XVIIIème siècle (gravure du temps)

     

    En 1789 eut lieu, ici, l'un des événements les plus ignobles d'une Révolution qui n'en manque pourtant pas. Le gouverneur de Launay accepta de rendre - sans combat - la forteresse aux émeutiers, à la condition expresse qu'il ne serait fait aucun mal à personne. Moyennant quoi, une fois les portes ouvertes, la garnison fut massacrée, et les têtes promenées au bout de piques... 

    Le pseudo mythe d'une prétendue "prise de la Bastille" - prise qui n'a jamais eu lieu puisque la citadelle s'est rendue sans combattre - mêle donc le mensonge le plus énorme à l'ignominie la plus révoltante, dans une réécriture volontairement falsificatrice de la vérité historique, où le burlesque le dispute au tragique et à l'horreur.
     
     
  • Impressions d’un samedi à Martigues, Chemin de Paradis, chez Charles Maurras

    MAURRAS MAISON CYPRES SUPERBE.jpgLes présents, samedi dernier, à Martigues (dont la Fédération Royaliste Provençale et lafautearousseau) n’ont pas regretté d’être venus.

    L’accueil a été assuré par deux personnes mandatées par la Mairie, propriétaire des lieux (mairie actuellement communiste) : l'une, d’un certain âge, Monsieur Lucien Durand, membre de l’Association des Amis de la Maison du Chemin de Paradis, l'autre fort jeune, chargée, au Musée Ziem, de la Maison du Chemin de Paradis, et qui, dès le début, prit les choses en mains, souhaitant fort aimablement la bienvenue à tous, avec cette forme de sympathie spontanée qui, visiblement, vient du cœur.

    Répondant de bonne grâce - et juste - à toutes les questions, notre guide prit son travail très au sérieux, et, bien loin de s'acquitter d'un pensum ou de réciter mécaniquement un texte froid et impersonnel, s'intéressa véritablement à notre groupe, menant la visite avec un professionnalisme et une gentillesse dont elle ne devait jamais se départir.

    Et, là, miracle ? Aussi bien dans le jardin qu'au premier étage de la maison, notre jeune guide insista souvent sur l'estime dans laquelle tout le monde tenait Maurras à Martigues, et spécialement les pêcheurs, une corporation qu'il ne cessa d'aider, mettant son influence à leur service (déjà se posaient, par exemple, des problèmes de pollution, à l’époque...); l'appelant plusieurs fois gloire de la Cité, elle parla même de l'admiration générale pour son génie, lui que tout le monde appelait maître et dont elle vanta même le charisme !

    Elle expliqua, en outre, ce qu'avait déjà réalisé la Mairie, suite à la donation faite par Jacques Maurras selon le vœu de son oncle et père adoptif : la réfection totale de la toiture, et donc la mise hors d'eau intégrale de l'ensemble du bâtiment (quiconque a fait des travaux sait qu'il s'agit là de la toute première des choses indispensables lorsque l'on veut sauver un bâtiment) ; la lutte, avec succès, contre l'infestation des termites, qui attaquent tout Martigues, comme toute ville bâtie sur l'eau, (et même, dans le cas de Martigues, dans l'eau, comme le disait Alexandre Dumas); la réfection – en cours – du plancher du rez de chaussée et le maintien en état des 15000 volumes de la bibliothèque.  Bref : bien que chacun souhaite que tout aille toujours plus vite, plus loin, plus fort, et que l'on dispose, chez Maurras, d'une Maison d'écrivain comme il y en a plus de cent en France, il faut bien savoir que la Mairie a sauvé la Maison, qui, sans son action ferme et résolue, serait aujourd’hui bien dégradée.

    Et, en rentrant de ce bel après-midi, où nous avons, une fois de plus, touché du doigt une certaine évolution des choses et du climat mental qui va dans le bon sens, il nous revenait à l'esprit cette formule de Jacques Trémolet de Villers : "Aujourd'hui, tout est possible, même le meilleur !"  

    Pour en savoir plus, voir notre album (103 photos) :  

    Une visite chez Charles Maurras 

  • Le centième ”Grain de sel de Scipion” !

    contre la pensée unique.jpgLa presse à broyer la France 

    Drôle de conception du journalisme d'information que celle de nos Rouletabille des grands médias français. Tellement persuadés d'être dans le vrai, le juste et le "normal", ils ne se rendent même plus compte qu'en pensant faire de l'information objective ils répandent en fait une idéologie gauchiste,  partiale, sectaire voire parfois même à la limite du racisme vis à vis de certaines catégories de la population française. Très souvent ignorants de la réalité des choses, de l'histoire, de la religion,et hélas parfois même de la langue française, ils se contentent de régurgiter les leçons apprises dans les écoles de journalisme, de trancher, juger et condamner sans même se douter que l'on puisse ne pas partager leurs propos.

    Quelques exemples récents de ce conformisme bobo: Sur les ondes de RTL, le 22 avril, un journaliste déclarait à propos de Brigitte Bardot: "Elle dit des choses scandaleuses mais elle n'a jamais fait de mal à personne". Quelle grandeur d'âme! Mais ces "choses scandaleuses" sont tout simplement des idées contraires à celles de la caste médiatique, comme le combat contre l'abattage rituel musulman ou les sympathies de BB pour le Front national. A propos du FN, combien de fois n'a-t-on entendu poser la question de savoir "comment lutter contre ce parti" ? Comme si tout le monde s'accordait à reconnaîre son caractère nuisible. Et que dire des propos échangés à l'occasion des élections municipales, évoquant à l'envi et injustement "la mauvaise gestion de toutes les villes jadis conquises par le FN". Curieusement, pas un mot sur la remarquable ré-élection au 1er tour, et avec une majorité qui a dû faire pâlir d'envie plus d'un candidat socialiste, de Jacques Bompard à Orange ou de son épouse à Bollène. Pas un mot non plus sur le boycott et les brimades infligées à ces municipalités pour les affaiblir. Dernier exemple en date, ce dimanche 27 avril à propos de la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II, ce commentaire naïf d'une chroniqueuse d'Europe 1: "La France, autrefois fille aînée de l'Eglise, est représentée par Manuel Valls"! Mais de quel droit cette pimbêche supprime-t-elle cette qualité de notre pays qui remonte à Clovis ?!

    Heuresement, la France et les Français résistent bien à cette entreprise de destruction par ignorance ou malveillance et nombreux sont ceux qui n'hésitent pas à se proclamer fièrement "Catholiques et Français toujours" !

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  • C'est aussi tout cela (tous ceux-là...) ”la France” : dans les Ephémérides cette semaine...

    Voici ce que vous trouverez cette semaine dans les Ephémérides (et, en permanence : Du passé faisons table rase.pdf )  :

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     Dimanche : 1702 : Mort de Jean Bart. 1946 : Création de l'Insee. 2005 : Premier vol de l'Airbus A 330.

     Lundi : Évocation : Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien.

    • Mardi 68 : Aux origines de Saint Tropez, et de sa Bravade... 1429 : Jeanne d'Arc brise le siège d'Orléans. 1545 : Reconstruction de Vitry-en-Perthois. 1624 : Richelieu devient ministre. 1792 : Destruction du Couvent des Récollets, à Marseille. 1899 : Camille Jenatzy, au volant de La Jamais contente, premier homme à dépasser les 100 km/h. Béatification de Pierre-Adrien Toulorge.

    • Mercredi : 1524 : Mort de Bayard. 1803 : Bonaparte vend la Louisiane aux Etats-Unis. 1863 : Camerone. 1876 : La statue de la basilique Notre-Dame d'Afrique d'Alger est couronnée "Reine d'Afrique".

    • Jeudi : 1402 : Début de l'expédition de Jean de Béthencourt. 1449 : Institution par les Orfèvres parisiens de l’offrande du May à Notre-Dame de Paris. 1569 : Charles IX lance la coutume du muguet du premier mai. 1635 : Pose de la première pierre de la chapelle de la Sorbonne. 1633 : Naissance de Vauban. 1802 : Fondation de l'Ecole militaire de Saint Cyr. 1822 : Inauguration du Pont de pierre de Bordeaux. 1909 : Délimitation de l'aire de production du Cognac

     Vendredi : 1519 : Mort de Léonard de Vinci. 1598 : Paix de Vervins. 1688 : Paix d'Aix-la-Chapelle (Lille devient française). 1684 : La Fontaine entre à l'Académie française. 1841 : La Ville de Paris offre une épée, pour son baptême, au fils du Duc d'Orléans, Philippe VII. 1857 : Mort d'Alfred de Musset. 1888 : Naissance de Maxime Real del Sarte.

     Samedi : 1324 : Première remise du Prix des Jeux Floraux de Toulouse. 1803 : La cession de la Louisiane aux Etats-Unis devient définitive. 1822 : Début des travaux du Canal Saint-Martin. 1902 : Naissance d'Alfred Kastler. 1908 : Inauguration de la statue de Notre-Dame du Liban, à Harissa. 1925 : Décès de Clément Ader, père de l'aviation. 2002 : Lancement du satellite SPOT 5. 

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