En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Voici l'intégralité du discours prononcé par Vladimir Volkoff aux Rassemblement Royaliste des Baux-de-Provence de 1986. Il est intitulé "L'Héritier" ou "Du Prince Royal".
Il clôture la réflexion de Volkoff sur la trinité royale, après Du Roi comme Père, puis De la Reine, ces trois textes ayant été réunis par Julliard (collection L'âge d'homme) - avec d'autres textes courts - dans un opuscule intitulé Du Roi.
Si la Royauté a la capacité de s'inscrire si profondément dans les cœurs, c'est, entre autres, que ses structures sont à l'image des structures fondamentales de l'homme.
De l'homme physiologique d'abord : notre corps est une monarchie dont le cerveau est le roi.
Inutile, sans doute, de montrer que notre corps n'est pas une démocratie : imagine-t-on nos organes fomentant une révolution pour élire, à la place du cerveau, le pancréas ou la prostate ?
Mais il est bon de préciser qu'il ne s'agit pas non plus d'une dictature totalitaire : le cœur pompe, le foie sécrète, les cellules se renouvellent sans que le cerveau s'en mêle le moins du monde.
En revanche, dans les domaines où il y a une résolution à prendre, il décide en maître, après avoir consulté les sens. C'est, très exactement, le roi dans ses conseils.
La Royauté reproduit aussi la cellule sociale de base : la famille. Les parents, les enfants d'un président de la République n'ont aucune présence politique ; sa femme ne sert, dans le meilleur des cas, que pour la décoration. Au contraire, sans sa famille, le roi n'est rien. Sans son père, il n'est pas roi ; sans sa reine, c'est un roi stérile ; sans son héritier, c'est - contrairement à l'adage selon lequel le roi ne meurt pas - un roi mort.
C'est sur l'héritier que je voudrais réfléchir ici.
Novembre 2010 : le prince Jean, la princesse Philoména et le prince Gaston sont au Liban, hôtes de la Croix Rouge : "la Royauté reproduit aussi la cellule sociale de base : la famille."
Le langage ne sépare pas par hasard l'héritier des autres enfants du souverain : le Dauphin, le Naslednik, le Kronprinz, le Diadoque, le Prince de Galles - le Prince Charles d'Angleterre a même été couronné pour souligner ce que sa fonction a de spécifique - ce n'est pas n'importe quel fils de roi : c'est ce que j'aimerai appeler, faisant allusion en toute piété à une autre structure fondamentale, la deuxième personne de la trinité royale.
L'Ecriture illustre ce point, quand elle compare l'histoire religieuse de l'humanité à un banquet auquel nous sommes invités et auquel beaucoup d'entre nous négligent de se rendre. A quelle occasion, ce banquet, dans la parabole rapportée par Saint Matthieu ? Pour le mariage du prince. L'évangéliste le dit expressément : "Le Royaume des cieux est semblable à un roi qui fit un festin de noces pour son fils" (Mt. XXII, 2). Car si, en tant que Père, Dieu règne sur l'humanité, en tant que Fils, il l'épouse. Les royaumes terrestres aussi ont cette double relation avec la famille royale : le roi est le père de la patrie, mais le prince en est le fiancé, avec tout ce que ce mot porte de poésie et de gaieté grave.
La tradition orthodoxe propose quelques enseignements à ce sujet. Dans plusieurs prières de la messe, nous nous adressons au Christ en lui demandant de bénir non pas son royaume mais son héritage, ce qui montre que nous voyons en lui un héritier. Lors de la cérémonie du mariage, les époux portent chacun une couronne, et on les appelle le couple princier. Ils sont princes parce qu'ils sont époux, de même que le prince est l'image de l'Epoux, parce qu'il est le prince.
Le sentiment populaire ne s'y trompe pas. L'étrange prénom de Charmant que les contes donnent à l'héritier du royaume le dit assez. Combien d'entre eux ont pour sujet cette fête des fêtes : le mariage d'un prince ? La marraine, la citrouille, la pantoufle n'ont pas d'autre but. Et le sentiment de plénitude qui s'empare de nous à la fin du conte n'a pas d'autre justification : oui, ils seront heureux et ils auront beaucoup de petits... princes.
L'intérêt passionné que montrent les lecteurs les moins royalistes lorsque les magazines populaires leur présentent le mariage de tel prince n'est pas d'un autre ordre, encore qu'il soit d'une autre qualité. Si le même intérêt se dégrade jusqu'aux vedettes du spectacle, cela ne change rien à notre argument : ces vedettes sont perçues comme des princes, et il n'y a pas là de quoi nous émouvoir. Il faudrait admirer plutôt que nos vrais princes, sans couronne, sans terres, sans puissance effective d'aucune sorte, conservent assez de magie pour être perçus comme ce qu'ils sont.
Senlis, 2 mai 2009
A quoi tient cette magie ? A ce que l'héritier est un futur roi ? Je ne le pense pas. Je pense que la magie du prince est propre au prince en tant que tel.
Le roi détient le sceptre pesant d'aujourd'hui ; le prince dessine sur le sable avec la badine de demain. Le roi se collette avec le réel ; le prince effeuille la gamme des possibles. Le roi, c'est ce qui se passe après que le roman est fini ; le prince, c'est le roman lui-même. Le roi, c'est midi, le prince, c'est l'aurore. Le roi est le roi de ce qui est ; le prince est le prince de ce qui devient. Et, puisque le roi administre et protège un territoire tandis que le prince poursuit un apprentissage, le roi est le roi de l'espace et le prince est le prince du temps.
"Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur", chantaient les Juifs lorsque Jésus-Christ entra à Jérusalem. "Celui qui vient", c'est le prince, car le roi, s'il y a un roi, est déjà là. J'aime, pour ma part, que le Christ-Roi n'ait jamais été un roi terrestre, mais que Jésus ait bel et bien été un prince de la maison de David.
Tout le charme gai et pimpant des commencements appartient au prince ; or, rien n'est plus gai qu'un commencement : celui d'une journée, car c'est le matin ; celui d'un amour, car c'est la rencontre ; celui d'une vie, car c'est la jeunesse.
La liberté et la responsabilité qui, d'ordinaire, doivent être inséparables, ont, à ces moments là, la bride sur le cou : la responsabilité est minime, la liberté plus grande qu'elle ne le sera jamais. On dispose d'une traite si riche sur la banque du bien qu'on peut s'autoriser quelques dettes sur la banque du mal. Les maîtresses qu'on prend ne sont pas encore des rivales de la reine, les amis qu'on se donne ne comptent pas encore être ministres, les ennemis qu'on se fait ramperont bientôt. C'est le printemps de l'année, c'est l'ouverture de l'opéra. On rêve d'être Titus ou Alexandre, Saint-Vladimir ou Saint-Louis. Le Paradis sur terre n'est pas encore hypothéqué.
Le temps viendra assez tôt où l'héritier accédera à l'exercice ambigu du pouvoir.
Il est vrai que, d'une certaine manière, il sera transporté à un niveau supérieur de sérénité. Le roi de France ne pourra pas ne pas oublier les querelles du duc d'Orléans. Mais oublier ne va pas sans renier.
Qu'on revoie la scène où, à la fin de la seconde partie d'Henry IV, Sir John Falstaff aborde le prince Henry qui vient de devenir roi. Henry et Falstaff se sont saoulés ensemble, ensemble ils ont troussé les filles et détroussé les voyageurs. Falstaff, qui aime ingénument, Henri, s'imagine que leurs relations vont continuer comme par le passé : "Que Dieu te garde gentil garçon !" Mais Henry "Vieillard, je ne te connais pas... Ne va pas t'imaginer que je suis la chose que j'étais. Dieu le sait déjà et le monde va s'en apercevoir : je me suis détourné de mon ancien moi-même." C'est cela, devenir le roi. C'est, pour reprendre la terminologie de Saint-Paul, déposer le vieil homme et revêtir le nouveau.
Mais le nouveau n'est pas, dans ce cas, un Adam régénéré qui aurait retrouvé son innocence c'est plutôt un David qui va tenter d'exorciser la violence du pouvoir.
Certains aiment à répéter cette bourde anglo-saxonne : "Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument". Il n'y a aucune raison de penser que le pouvoir corrompe des âmes qui ne sont pas basses au départ. On voit même comment il pourrait ennoblir les plus hautes. Mais, s'il ne corrompt pas, il souille. Dans le cortège du roi, il n'y a pas que des évêques, des maréchaux et de belles dames : il y a aussi le bourreau en tablier de cuir et l'indicateur de police en manteau couleur muraille, qui se cachent au dernier rang de la photographie de groupe, mais sans qui le roi ne serait apte à gouverner que des elfes, et la Royauté ne serait rien de plus qu'un idéal.
Le Roi, qui décide de la vie et de la mort, ne peut pas être Oberon. Le prince, oui. Et, mieux qu'Oberon, il peut, pendant quelque temps, être Antigone, lui qui passera sa vie à être Créon.
La royauté a ceci de spécifique qu'elle nous permet de nous reconnaître en elle. Que pourrions-nous reconnaître de nous dans, mettons, le président de la République ? Tout au plus un certain besoin d'ordre et d'organisation, un de ces meubles que nous plaçons sur notre bureau pour y ranger les trombones d'un côté et les agrafes de l'autre.
Au contraire, dans le roi, nous nous reconnaissons nous-mêmes, notre libre arbitre, la seigneurie d'amour que nous prétendons exercer sur nos proches, notre famille, notre métier, cette manière que nous avons d'affronter le destin, de puissance à puissance.
Dans le prince, nous reconnaissons nos enfances, cet instant privilégié où rien n'est encore joué, et, plus profondément encore, cette chose essentielle : tout comme lui, et malgré que nous en ayons, avant d'être ce que nous nous faisons nous-mêmes, nous sommes des héritiers.
Au cours du règne de Jean le Bon, le Dauphiné est rattaché par donation à la couronne. Désormais, l'héritier présomptif de la couronne recevra ce territoire et portera le titre de Dauphin. Le premier dauphin sera donc Charles V. Par la suite, ce titre servira à désigner l'héritier du trône de France, fils aîné du roi.
Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie
Juste après la publication de l'Ephéméride du 11 Août, consacré à une évocation du Mont Saint Michel, il nous a semblé pertinent de prolonger les réflexions que pouvaient faire naître un si haut lieu, et la spiritualité qui s'y rattache et qu'il rayonne, depuis treize siècles maintenant.
Nous nous sommes souvenus de la question que posait Benoït XVI dans son fameux Discours des Bernardins: ces moines, que cherchaient-ils ?...
Et il nous a paru utile de publier maintenant, à la suite donc de cette méditation sur le Mont, l'enseignement si riche que constitue, précisément, ce Discours magistral de Benoît XVI, qui trouve tout naturellement sa place dans notre Catégorie "Grands Textes".
Les Bernardins
Vendredi 12 septembre 2008
Rencontre avec le monde de la culture
Discours du pape Benoît XVI au collège des Bernardins
Monsieur le Cardinal, Madame le Ministre de la Culture, Monsieur le Maire, Monsieur le Chancelier de l'Institut, Chers amis,
Les cardinaux sont les premiers collaborateurs du pape
Merci, Monsieur le Cardinal, pour vos aimables paroles. Nous nous trouvons dans un lieu historique, lieu édifié par les fils de saint Bernard de Clairvaux et que votre prédécesseur, le regretté Cardinal Jean-Marie Lustiger, a voulu comme un centre de dialogue de la Sagesse chrétienne avec les courants culturels intellectuels et artistiques de votre société. Je salue particulièrement Madame le Ministre de la Culture qui représente le gouvernement, ainsi que Messieurs Giscard d'Estaing et Chirac. J'adresse également mes salutations aux ministres présents, aux représentants de l'UNESCO, à Monsieur le Maire de Paris et à toutes les autorités. Je ne veux pas oublier mes collègues de l'Institut de France qui savent ma considération et je désire remercier le Prince de Broglie de ses paroles cordiales. Nous nous reverrons demain matin. Je remercie les délégués de la communauté musulmane française d'avoir accepté de participer à cette rencontre ; je leur adresse mes vœux les meilleurs en ce temps du ramadan. Mes salutations chaleureuses vont maintenant tout naturellement vers l'ensemble du monde multiforme de la culture que vous représentez si dignement, chers invités.
J'aimerais vous parler ce soir des origines de la théologie occidentale et des racines de la culture européenne. J'ai mentionné en ouverture que le lieu où nous nous trouvons était emblématique. Il est lié à la culture monastique. De jeunes moines ont ici vécu pour s'initier profondément à leur vocation et pour bien vivre leur mission. Ce lieu, évoque-t-il pour nous encore quelque chose ou n'y rencontrons-nous qu'un monde désormais révolu ? Pour pouvoir répondre, nous devons réfléchir un instant sur la nature même du monachisme occidental. De quoi s'agissait-il alors ? En considérant les fruits historiques du monachisme, nous pouvons dire qu'au cours de la grande fracture culturelle, provoquée par la migration des peuples et par la formation des nouveaux ordres étatiques, les monastères furent des espaces où survécurent les trésors de l'antique culture et où, en puisant à ces derniers, se forma petit à petit une culture nouvelle. Comment cela s'est-il passé ? Quelle était la motivation des personnes qui se réunissaient en ces lieux ? Quelles étaient leurs désirs ? Comment ont-elles vécu ?
Quelle était la motivation des personnes qui se réunissaient en ces lieux ?...
Avant toute chose, il faut reconnaître avec beaucoup de réalisme que leur volonté n'était pas de créer une culture nouvelle ni de conserver une culture du passé. Leur motivation était beaucoup plus simple. Leur objectif était de chercher Dieu, quaerere Deum. Au milieu de la confusion de ces temps où rien ne semblait résister, les moines désiraient la chose la plus importante : s'appliquer à trouver ce qui a de la valeur et demeure toujours, trouver la Vie elle-même. Ils étaient à la recherche de Dieu. Des choses secondaires, ils voulaient passer aux réalités essentielles, à ce qui, seul, est vraiment important et sûr. On dit que leur être était tendu vers l'« eschatologie ». Mais cela ne doit pas être compris au sens chronologique du terme - comme s'ils vivaient les yeux tournés vers la fin du monde ou vers leur propre mort - mais au sens existentiel : derrière le provisoire, ils cherchaient le définitif. Quaerere Deum : comme ils étaient chrétiens, il ne s'agissait pas d'une aventure dans un désert sans chemin, d'une recherche dans l'obscurité absolue. Dieu lui-même a placé des bornes milliaires, mieux, il a aplani la voie, et leur tâche consistait à la trouver et à la suivre. Cette voie était sa Parole qui, dans les livres des Saintes Écritures, était offerte aux hommes. La recherche de Dieu requiert donc, intrinsèquement, une culture de la parole, ou, comme le disait Dom Jean Leclercq : eschatologie et grammaire sont dans le monachisme occidental indissociables l'une de l'autre (cf. L'amour des lettres et le désir de Dieu, p.14). Le désir de Dieu comprend l'amour des lettres, l'amour de la parole, son exploration dans toutes ses dimensions. Puisque dans la parole biblique Dieu est en chemin vers nous et nous vers Lui, ils devaient apprendre à pénétrer le secret de la langue, à la comprendre dans sa structure et dans ses usages. Ainsi, en raison même de la recherche de Dieu, les sciences profanes, qui nous indiquent les chemins vers la langue, devenaient importantes. La bibliothèque faisait, à ce titre, partie intégrante du monastère tout comme l'école. Ces deux lieux ouvraient concrètement un chemin vers la parole. Saint Benoît appelle le monastère une dominici servitii schola, une école du service du Seigneur. L'école et la bibliothèque assuraient la formation de la raison et l'eruditio, sur la base de laquelle l'homme apprend à percevoir au milieu des paroles, la Parole.
L'école et la bibliothèque assuraient la formation de la raison et l'eruditio, sur la base de laquelle l'homme apprend à percevoir au milieu des paroles, la Parole.
Image extraite du film ' RELIEF DE FRANCE LES MONASTERES ' Les Chartreux à visage découverts, film de JC Guerguy (plus d'infos sur le site www.cine-art-loisir.com)
Pour avoir une vision d'ensemble de cette culture de la parole liée à la recherche de Dieu, nous devons faire un pas supplémentaire. La Parole qui ouvre le chemin de la recherche de Dieu et qui est elle-même ce chemin, est une Parole qui donne naissance à une communauté. Elle remue certes jusqu'au fond d'elle-même chaque personne en particulier (cf. Ac 2, 37). Grégoire le Grand décrit cela comme une douleur forte et inattendue qui secoue notre âme somnolente et nous réveille pour nous rendre attentifs à Dieu (cf. Leclercq, ibid., p. 35). Mais elle nous rend aussi attentifs les uns aux autres. La Parole ne conduit pas uniquement sur la voie d'une mystique individuelle, mais elle nous introduit dans la communauté de tous ceux qui cheminent dans la foi. C'est pourquoi il faut non seulement réfléchir sur la Parole, mais également la lire de façon juste. Tout comme à l'école rabbinique, chez les moines, la lecture accomplie par l'un d'eux est également un acte corporel. « Le plus souvent, quand legere et lectio sont employés sans spécification, ils désignent une activité qui, comme le chant et l'écriture, occupe tout le corps et tout l'esprit », dit à ce propos Dom Leclercq (ibid., p. 21).
Il y a encore un autre pas à faire. La Parole de Dieu elle-même nous introduit dans un dialogue avec Lui. Le Dieu qui parle dans la Bible nous enseigne comment nous pouvons Lui parler. En particulier, dans le Livre des Psaumes, il nous donne les mots avec lesquelles nous pouvons nous adresser à Lui. Dans ce dialogue, nous Lui présentons notre vie, avec ses hauts et ses bas, et nous la transformons en un mouvement vers Lui. Les Psaumes contiennent en plusieurs endroits des instructions sur la façon dont ils doivent être chantés et accompagnés par des instruments musicaux. Pour prier sur la base de la Parole de Dieu, la seule labialisation ne suffit pas, la musique est nécessaire. Deux chants de la liturgie chrétienne dérivent de textes bibliques qui les placent sur les lèvres des Anges : le Gloria qui est chanté une première fois par les Anges à la naissance de Jésus, et le Sanctus qui, selon Isaïe 6, est l'acclamation des Séraphins qui se tiennent dans la proximité immédiate de Dieu. Sous ce jour, la Liturgie chrétienne est une invitation à chanter avec les anges et à donner à la parole sa plus haute fonction. À ce sujet, écoutons encore une fois Jean Leclercq : « Les moines devaient trouver des accents qui traduisent le consentement de l'homme racheté aux mystères qu'il célèbre : les quelques chapiteaux de Cluny qui nous aient été conservés montrent les symboles christologiques des divers tons du chant » (cf. ibid., p. 229).
Détruite à la révolution, il ne reste quasiment rien de l'immense abbaye de Cluny, qui fut le plus grand édifice religieux du monde, avant la construction de Saint Pierre de Rome. Le septième chapiteau du choeur de Cluny illustre les quatre premiers tons :
Jeune homme jouant du luth
Femme jouant de la cymbale
Jeune homme jouant du psaltérion
Jeune homme jouant du Tintinabulum, sonnant le glas funéraire
Pour saint Benoît, la règle déterminante de la prière et du chant des moines est la parole du Psaume : Coram angelis psallam Tibi, Domine - en présence des anges, je veux te chanter, Seigneur (cf. 138, 1). Se trouve ici exprimée la conscience de chanter, dans la prière communautaire, en présence de toute la cour céleste, et donc d'être soumis à la mesure suprême : prier et chanter pour s'unir à la musique des esprits sublimes qui étaient considérés comme les auteurs de l'harmonie du cosmos, de la musique des sphères. À partir de là, on peut comprendre la sévérité d'une méditation de saint Bernard de Clairvaux qui utilise une expression de la tradition platonicienne, transmise par saint Augustin, pour juger le mauvais chant des moines qui, à ses yeux, n'était en rien un incident secondaire. Il qualifie la cacophonie d'un chant mal exécuté comme une chute dans la regio dissimilitudinis, dans la 'région de la dissimilitude'. Saint Augustin avait tiré cette expression de la philosophie platonicienne pour caractériser l'état de son âme avant sa conversion (cf. Confessions, VII, 10.16) : l'homme qui est créé à l'image de Dieu tombe, en conséquence de son abandon de Dieu, dans la 'région de la dissimilitude', dans un éloignement de Dieu où il ne Le reflète plus et où il devient ainsi non seulement dissemblable à Dieu, mais aussi à sa véritable nature d'homme. Saint Bernard se montre ici évidemment sévère en recourant à cette expression, qui indique la chute de l'homme loin de lui-même, pour qualifier les chants mal exécutés par les moines, mais il montre à quel point il prend la chose au sérieux. Il indique ici que la culture du chant est une culture de l'être et que les moines, par leurs prières et leurs chants, doivent correspondre à la grandeur de la Parole qui leur est confiée, à son impératif de réelle beauté. De cette exigence capitale de parler avec Dieu et de Le chanter avec les mots qu'Il a Lui-même donnés, est née la grande musique occidentale. Ce n'était pas là l'œuvre d'une « créativité » personnelle où l'individu, prenant comme critère essentiel la représentation de son propre moi, s'érige un monument à lui-même. Il s'agissait plutôt de reconnaître attentivement avec les « oreilles du cœur » les lois constitutives de l'harmonie musicale de la création, les formes essentielles de la musique émise par le Créateur dans le monde et en l'homme, et d'inventer une musique digne de Dieu qui soit, en même temps, authentiquement digne de l'homme et qui proclame hautement cette dignité.
De cette exigence capitale de parler avec Dieu et de Le chanter avec les mots qu'Il a Lui-même donnés, est née la grande musique occidentale...
Enfin, pour s'efforcer de saisir cette culture monastique occidentale de la parole, qui s'est développée à partir de la quête intérieure de Dieu, il faut au moins faire une brève allusion à la particularité du Livre ou des Livres par lesquels cette Parole est parvenue jusqu'aux moines. Vue sous un aspect purement historique ou littéraire, la Bible n'est pas un simple livre, mais un recueil de textes littéraires dont la rédaction s'étend sur plus d'un millénaire et dont les différents livres ne sont pas facilement repérables comme constituant un corpus unifié. Au contraire, des tensions visibles existent entre eux. C'est déjà le cas dans la Bible d'Israël, que nous, chrétiens, appelons l'Ancien Testament. Ça l'est plus encore quand nous, chrétiens, lions le Nouveau Testament et ses écrits à la Bible d'Israël en l'interprétant comme chemin vers le Christ. Avec raison, dans le Nouveau Testament, la Bible n'est pas de façon habituelle appelée « l'Écriture » mais « les Écritures » qui, cependant, seront ensuite considérées dans leur ensemble comme l'unique Parole de Dieu qui nous est adressée. Ce pluriel souligne déjà clairement que la Parole de Dieu nous parvient seulement à travers la parole humaine, à travers des paroles humaines, c'est-à-dire que Dieu nous parle seulement dans l'humanité des hommes, et à travers leurs paroles et leur histoire. Cela signifie, ensuite, que l'aspect divin de la Parole et des paroles n'est pas immédiatement perceptible. Pour le dire de façon moderne : l'unité des livres b
(retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)
Aujourd'hui : L'article "pour les vingt ans"...
---------------
ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...
L'article a, évidemment, été écrit en exil, en Belgique, et envoyé au journal comme on vient de le voir plus haut...
"Cette année l’A.F. quotidienne a eu ses beaux vingt ans, ayant été fondée, le 21 mars 1908, avec de bien petits capitaux, mais de bien grandes bonnes volontés. Nous sommes partis, si j’ai bonne mémoire, avec quelque chose comme 287.000 francs, qu’administrait Bernard de Vesins. Notre local, que nous avions eu du mal à dénicher, était situé 3, rue de la Chaussée-d’Antin, tout en haut de l’immeuble attenant au Vaudeville. Arthur Meyer nous accordait généreusement six mois d’existence; son collaborateur Teste-au-tromblon - rien de commun avec celui de Valéry - trois mois; Ernest Judet, de la grande Éclair, quinze jours. Robert de Boisfleury assurait le secrétariat de la rédaction. Bainville faisait le compte rendu de la Chambre. Maurras, en dehors de ses articles, assurait une rubrique toute nouvelle, la Revue de la Presse, qu’il signait Criton. Vaugeois était directeur politique. J’occupais la fonction de rédacteur en chef. Jules Lemaître devait donner un entretien sur son adhésion au royalisme dans notre premier numéro, à l’imprimerie, rue du Croissant. C’est à peine si nos confrères parisiens signalèrent l’apparition de notre journal, considéré comme un phénomène, parce qu’il combattait la démocratie et affirmait la nécessité de restaurer la monarchie, et avec elle l’équilibre européen, que nous considérions comme gravement menacé. À peine, paraissions-nous depuis un mois que l’on racontait que de graves querelles avaient éclaté entre Maurras et moi; et je dois dire que ce bobard, du type "désir pris pour une réalité", fut renouvelé de six mois en six mois, pendant quinze ans, pour cesser brusquement en 1923. Il me manque beaucoup, ce bobard, ainsi que cet autre, d’après lequel, comme administrateur d’une société danubienne, j’aurais fait de fortes pertes en Bourse ! Ce qui est précisément remarquable, c’est que les comités directeurs de l’A.F. aient vécu pendant vingt ans dans un contact journalier, au milieu de vicissitudes de toutes sortes, sans le moindre dissentiment sérieux. Cette union, que l’on peut dire indissoluble, est à l’origine de nos succès et est le signe de notre victoire certaine. Car, en vérité, ce qui nous reste à réaliser, PAR TOUS LES MOYENS LÉGAUX ET ILLÉGAUX, est peu de chose vis-à-vis des tours de force que l’A.F. a déjà réussis et dont le plus rare est cette unanimité dans la détermination et dans l’action. En effet, vingt ans c’est un laps; et quelles années, celles du cycle de la guerre, de ce qui l’a précédée et suivie !… Je ne sais s’il y a beaucoup d’exemples d’amitié aussi enracinée que la nôtre, que les nôtres, aussi ardentes et vigilantes dans une lutte, on peut le dire, de tous les instants. Pour qu’il y ait union à la périphérie, il faut qu’il y ait union au centre et c’est ce qui s’est produit. Notre groupe initial a subi deux pertes irréparables : Vaugeois et Montesquiou. Nous les avons pleurés ensemble et cela a créé un lien de plus entre les survivants. La guerre a fauché dans les rangs de nos jeunes amis; mais Maurras a écrit "Tombeaux" pour empêcher, autant que faire se peut, leur mémoire de s’affaiblir, puis de s’éteindre; et un homme d’État, un poète, un écrivain n’est vraiment fort et digne de commander aux autres que s’il se mesure avec le temps, avec l’oubli, la poussière et la Cendre. Élever des autels au patriotisme et à l’amitié, au sacrifice, au dévouement, au devoir, tel fut, pendant et après la guerre, le travail herculéen - au sens mythologique du mot - de Charles Maurras. Ce qu’il y a de plus curieux dans l’histoire de notre collaboration, c’est que nous sommes venus nous grouper autour de Maurras de points très différents de l’horizon. Nous nous sommes rassemblés, vers le milieu de la vie normale, dans cette certitude que, seule, la monarchie capétienne pouvait sauver notre pays des abîmes où l’entraînait la démocratie; nous avons eu - je le dis sans fausse modestie - le mérite de comprendre que nous devions mettre de côté toute mesquinerie, tout enfantillage, tout esprit de rivalité, ou même de simple personnalisme, pour courir, comme on dit, droit au but. Nous ne sommes pas tombés dans l’erreur des chefs chouans qui, sans leurs querelles, l’auraient emporté de haute lutte. Nous avons banni entre nous tout dissentiment, réfréné tout accès de mauvaise humeur. Les gens qui nous observent du dehors, avec les lunettes ordinaires de l’esprit de parti ne peuvent pas comprendre cela. Ainsi s’expliquent tant de méprises récentes, couronnées de découvertes exemplaires. On avait négligé de se documenter au préalable, autrement que dans des rapports de police. Mais comment se documenter sur le potentiel moral d’un groupement comme le nôtre et trempé, on peut le dire, par des épreuves aussi exceptionnelles. J’ai connu et fréquenté des milieux très divers, de lettres, de politique, de médecine, d’art. Je n’ai jamais rien vu qui ressemblât, de près ou de loin, à l’A.F., à cette essence mystérieuse qui fait que, même éloigné de mes amis, je les vois, je les entends, je sais ce qu’ils discutent, ce qu’ils décident, en étant sûr de ne pas me tromper. Quand je les retrouve, les uns et les autres, après quelques jours ou quelques semaines de séparation, je vérifie, nous vérifions en riant l’exactitude de mes conjectures. Mais notre plus grand sujet de divertissement, c’est l’idée baroque que se font, de nos relations et de notre intimité, d’importants ou d’augustes personnages, s’imaginant qu’on manœuvre des hommes de lettres et des hommes d’action, nés en France de parents français, il y a déjà un certain nombre d’années, comme des "bleus" dans la cour d’un quartier d’infanterie : "Eh ! là-bas, numérotez-vous, quatre !… Maurras, sortez !… Vesins, rentrez !.., Daudet, Pujo, Moreau, appuyez à gauche !… Bainville, un peu plus à droite, mon garçon… Larpent, vous aurez quatre jours… Pas de réplique, ou ça sera six !... etc." Nous ne sommes pas plus un patronage, ni un conseil de fabrique, ni une "bonne œuvre" que les Camelots du Roi ne sont des scouts, ni des groupements de bons jeunes gens. Nous sommes un vaste rassemblement, on peut bien dire UNE ARMÉE, de trois générations d’hommes résolus qui avons fait le serment de débarrasser le pays, à l’heure choisie, d’un régime imbécile et meurtrier. Cela, il est bon de le répéter de temps en temps, par tous les moyens, LÉGAUX ET ILLÉGAUX. Voilà. C’est ainsi. Donc personne, au début, ne nous a aidés, dans ce qu’on appelle la grande presse, et qui n’est, en fait, qu’une presse de faits divers et de communiqués gouvernementaux. Au contraire, on nous combattait sournoisement. Ceci nous mettait bien à l’aise pour parler librement de tout et de tous. En 1909 se groupent autour de Maxime del Sarte, de Plateau et de Lacour, et sous la direction de Pujo, les Camelots du Roi, agréablement plaisantés sous le nom de Camelots du "Roy" par les salonnards, ces imbéciles de tous les temps, et les républicains. Cette organisation modèle fait des progrès rapides. De grandes manifestations patriotiques, des journées de prison, des mois, des années de prison, le culte public de Jeanne d’Arc imposé au régime antifrançais, des procès incessants, nos avertissements répétés quant à une menace de guerre allemande, que nous disons et savons imminente et que le gouvernement déclare illusoire, mettent, en quatre ans, notre journal au premier plan de l’opinion. La multiplication des ligueurs par le quotidien rallume le royalisme là où il préexistait, le fait germer et fructifier là où il n’existait plus. On sait maintenant la profondeur des racines d’A.F., dont je parle avec d’autant plus d’objectivité que j’y ai été pour fort peu de chose. Chez nous, les fonctions, emplois, "honneurs" extérieurs ne comptent pas. Ce qui compte, c’est l’appoint de chacun à l’œuvre commune, c’est le dévouement à la cause. Avant la date du 31 juillet 1914, qui sonna le tocsin de la Patrie et le glas de tant des nôtres, la plus vive allégresse d’action, la meilleure humeur du monde, ne cessèrent de régner dans nos bureaux. Nous combattions la canaille républicaine et parlementaire en riant, en nous fichant de ces fantoches tant que nous pouvions. Un entourage de jeunesse conserve jeunes ceux qui en bénéficient. Ce qui nous divertissait le plus, c’était l’hésitation des ministres et gens en place, pris entre la crainte de nous faire de la publicité, en sévissant contre nous, et celle de nous laisser avancer, en ne sévissant pas. La loi sur la presse, œuvre des républicains, se retournait contre eux, en les empêchant de nous supprimer. Ils s’y prirent de toutes les façons pour essayer d’arrêter notre tir et d’enclouer nos canons. Ils ne réussirent à rien du tout. La guerre faucha, certes, beaucoup des nôtres, toute une génération où nous avions des prises très importantes. Mais, annoncée par nous dans les lignes mêmes où elle se produisit, elle vérifia et justifia tout ce que nous avions prédit, tout ce que nous avions dénoncé, toutes nos accusations de fond. Ainsi furent précipités dans nos rangs, à partir de 1919, toute la génération suivante, puis toute la génération post-suivante. Beaucoup de jeunes gens nous amenèrent leurs parents. A l’heure où j’écris, aucun mouvement politique ne saurait faire la pige au nôtre; tout ce que l’on a tenté contre nous a tourné à notre avantage. Sans doute la police politique, que nous devions rencontrer au dernier tournant de notre offensive, a-t-elle réussi, avec le concours de la trahison, le triple assassinat de Plateau, du petit Philippe et de Berger. Mais elle a attisé notre volonté de délivrer la Patrie par celle de venger nos martyrs. Il faut bien que chacun se dise, d’abord que nous avons conscience de notre force, qui est considérable et augmente sans cesse, ensuite que, sur le chapitre essentiel de la Patrie, nous n’avons jamais cédé et nous ne céderons pas, ni d’une ligne, ni à personne. Enfin, en ce qui me concerne, j’ai perdu un fils chéri dans la bagarre, un innocent enfant qui n’avait fait de mal à quiconque, et j’entends que cet enfant soit vengé. Je suis certain, nous sommes certains, que deux heures après la réussite de notre entreprise, nous recevrons les adhésions les plus touchantes et les plus consolantes de ceux qui nous auront le plus vilipendés et qui auront fait le plus de vains efforts pour nous entraver. La nature humaine est ainsi faite, et j’ai souvent cité le mot de ce pauvre Ignace, parlant des magistrats de la Cour de cassation : "C’est étonnant, ils n’ont plus d’avancement à attendre, et ils sont les plus serviles de tous". Cela s’explique par de mauvaises habitudes de rampement, prises le long du cursus honorum. Mon père disait aussi, avec beaucoup de sens, "les corps constitués sont lâches", et il avait mis ce mot dans la bouche d’un des personnages de l’Immortel. La doctrine politique de Maurras enseigne précisément à ne jamais plier l’échine devant le mensonge et l’injuste oppression."
21 mars 1908 : Premier numéro de L’Action française quotidienne
1098 : Fondation de l'Abbaye de Cîteaux
Robert, de l'Abbaye de Molesme, avec une vingtaine de compagnons, veut en revenir à une observance plus stricte que celle qui était pratiquée dans les monastères de l'époque...
Pour bien mesurer l'importance que devait revêtir cette fondation : de Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire, pages 980/981) :
"...Cîteaux.... ne prit vraiment son essor qu'avec l'arrivée au monastère (printemps 1112) du jeune Saint Bernard, accompagné d'une trentaine de parents et d'amis...
...Dans le monde monastique du XIIème siècle où l'influence des "moines noirs" de Cluny était prédominante, Cîteaux se distinguait à la fois par sa spiritualité et par son organisation. Au nom d'un retour à la lettre de la règle de saint Benoît, les "moines blancs" s'insurgeaient contre la richesse excessive des monastères clunisiens, contre le luxe de leurs églises, contre l'alourdissement de la liturgie et l'abandon du travail manuel, laissé de plus en plus à des serfs. Les cisterciens revenaient à la simplicité et à la pauvreté primitive dans leurs vêtements, dans leur nourriture comme dans l'aménagement des églises et l'ordonnance du culte; vivant uniquement du travail manuel, cultivant eux-mêmes leurs terres, ils n'acceptaient ni terres données en bénéfice, ni serfs, ni dîmes. Établis à l'écart des villes, dans des endroits inhospitaliers, ils essayaient de faire revivre l'idéal des anciens Pères du désert...
Deux vues des galeries du Cloître, ci-dessus et ci-dessous...
Un puissant mouvement de ferveur, dû, pour une large part, au rayonnement personnel de Saint Bernard, qui avait pris la direction de Clairvaux dès 1115, fit faire au nouvel ordre des progrès très rapides... Le nombre des abbayes cisterciennes passa de 19 en 1119 à 34 à la mort de Saint Etienne Harding (1134), à 343 en 1153, date de la mort de Saint Bernard. À la fin du XIIème siècle, auquel on a pu donner le nom de "siècle cistercien", on comptait 525 abbayes, et près de 700 à la fin du XIIème siècle...
Dans le domaine économique, les cisterciens contribuèrent au grand effort de défrichement qui animait l'Europe du XIIème siècle. Disposant de domaines beaucoup moins étendus et beaucoup moins propices (forêts, régions marécageuses) que les clunisiens, ils les mirent en valeur, pour l'agriculture et surtout pour l'élevage, par un travail systématique dévolu non à des serfs, mais à des religieux laïcs, les frères convers; ceux-ci oeuvraient généralement dans les terres les plus éloignées des monastères, où ils ne revenaient que chaque dimanche, après avoir passé la semaine dans des exploitations appelées "granges".
D'une égale importance fut l'action artistique des cisterciens, surtout dans l'architecture... À partir de 1150, les architectes de l'ordre adoptèrent sans restriction la voûte d'ogives. Dans ce domaine, "la grande importance de l'ordre cistercien vient du fait qu'il a transmis de Bourgogne dans toute l'Europe des conceptions architecturales françaises".
1358 : Le Dauphin Charles quitte Paris, aux mains de la révolution d'Étienne Marcel
Il est le premier des quatre rois - ou détenteurs de fait du pouvoir royal ou de la légitimité royale... - à devoir quitter Paris pour sauver sa vie et son trône, avant d'y revenir en maître, après avoir vaincu les factieux...
En 1358, le jeune Dauphin Charles n'a que vingt ans. Son père, Jean II le Bon étant prisonnier des Anglais (il mourra d'ailleurs en captivité, à Londres...), le Dauphin est Régent du Royaume, mais un royaume vaincu, ruiné, pillé, et dans lequel les Grands vont tâcher de profiter des difficultés de la monarchie pour reprendre et étendre leurs pouvoirs...
Le 22 février 1358 (ci contre), sous les yeux du Dauphin épouvanté, les émeutiers conduits par Étienne Marcel massacrent les seigneurs de Conflans (Maréchal de Champagne) et Robert de Clermont (Maréchal de Normandie), dans la salle même où se trouve le futur Charles V. Mais Étienne Marcel - le Prévôt des marchands, qui conduit la révolution - est trop sûr de lui, et trop tôt : il fait reculer les émeutiers; s’adressant au jeune prince, il lui affirme qu'il n'a rien à craindre; et, pour mettre le Dauphin définitivement à l’abri, il le coiffe de son propre chapeau rouge et bleu, aux couleurs de la ville de Paris - le signe de ralliement des émeutiers - tandis que, lui, s’empare de la toque à glands dorés de Charles pour la poser sur sa propre tête... (voir l'Éphéméride du 22 février).
435 ans plus tard, c'est presque la même scène qui se déroulera, lorsque Louis XVI sera contraint de s'affubler d'un bonnet rouge et de boire avec les révolutionnaires...
Ce 21 mars de la même année, le Dauphin juge donc plus sage de s'éloigner de sa capitale, aux mains des émeutiers, et se dirige vers les "bonnes villes" de Champagne, ralliant aussi les barons de l'Artois et de la Picardie : Étienne Marcel ayant été assassiné le 31 juillet, le Dauphin réussit à revenir dans Paris, triomphant, cinq mois plus tard, le 2 août. 6 ans après, à la mort en captivité de son père en 1364, le Dauphin devint Charles V, le Sage, redonnant au royaume puissance et prospérité : bien servi par Jacques Coeur et du Guesclin, à sa mort, les Anglais ne possédaient plus que Calais et la Guyenne en France...
Un demi-siècle plus tard, un autre Dauphin Charles quitta Paris, en mai 1418, à l'âge de quinze ans : il s'agissait du futur Charles VII, fils de Charles VI et petit-fils de Charles V, dont nous venons de parler. Si elle est personnellement moins violente et brutale que celle de son grand-père, la situation politique du Dauphin est certainement plus catastrophique : après douze années d'un règne prometteur, le roi Charles VI, son père fut subitement atteint de démence intermittente. Une guerre civile éclata entre Armagnacs et Bourguignons, tandis que les Anglais en profitaient pour reprendre pied dans le royaume : ils s'allièrent aux Bourguignons, et trouvèrent dans la propre femme de Charles VI une alliée inespérée, qui signa le Traité de Troyes (21 mai 1420), déclarant "bâtard" le Dauphin Charles, acceptant le mariage d'Henri V d'Angleterre avec une fille de Charles VI, et le reconnaissant comme héritier du royaume de France...
Deux ans auparavant, le Dauphin avait quitté Paris, aux mains des Bourguignons - donc, des Anglais... - et s'était réfugié à Bourges, d'où le sobriquet de petit roi de Bourges, reconnu seulement par le Midi de la France, quelques terres dans l'Est et une partie du Centre du pays. Tout le reste du royaume, y compris bien sûr Paris, reconnaissait le roi Anglais.
C'est alors que tout semblait perdu, et que la dernière grande ville, Orléans, la ville symbole de la fidélité à la légitimité allait tomber, que parut Jeanne d'Arc, reçue par Charles en février 1429, et qui, trois mois plus tard, libérait Orléans et emmenait le Dauphin à Reims, pour y devenir Charles VII : le nouveau roi fit son entrée triomphale dans la capitale le 12 novembre 1437...
Alors que les futurs Charles V et Charles VII n'étaient que Dauphins, et Lieu-tenants du royaume lorsqu'ils jugèrent bon de quitter Paris, Henri III, lui, fut le premier roi régnant à devoir quitter la capitale, pour sauver sa vie et son trône : l'hystérie "religieuse" était telle que La Sorbonne était allé jusqu'à délier les Français de leur devoir d'obéissance au roi légitime, sacré à Reims !
Le 13 mai 1588 - on en est alors à la dernière des huit Guerres de Religion qui ont ensanglanté la France - le roi se dirige vers Chartres, puis fait sa jonction avec l'autre Henri III : Henri de Navarre, un Bourbon, descendant du dernier fils de Saint Louis, et qui sera appelé à lui succéder. Henri III, en effet, bien que catholique - et Bainville l'a bien expliqué - n'a pas transigé sur le principe de légitimité dynastique, qui faisait la force de la monarchie. Henri III paiera de sa vie ce que Bainville appelle, en toute justice - son "dévouement".
Un peu plus d'un an après avoir quitté Paris, Henri III y revient pour l'assiéger, avec Henri III de Navarre, le 30 juillet 1589 : deux jours après, il est assassiné par Jacques Clément, Henri III de Navarre devient Henri IV, premier Roi de France et de Navarre...
Le dernier roi régnant à avoir quitté Paris dans des conditions tragiques - c'est l'époque de La Fronde... - est un enfant : une première fois, dans la nuit du 5 au 6 janvier 1649, terrorisé, le petit Louis XIV - il n'a pas onze ans... - est emmené par sa mère et par le cardinal Mazarin à Saint-Germain, où il est mis en sécurité.
Une autre fois, dans la nuit du 9 au 10 février 1651, il a du faire semblant de dormir, lorsque des Frondeurs ont pénétré dans sa chambre pour s'assurer de sa présence : toute sa vie, il se souviendra de ces épreuves, de ces terreurs d'enfant face à cette agitation incompréhensible pour le petit garçon qu'il était, de ces humiliations; et il n'est pas exagéré de dire que le très mauvais souvenir de la Fronde est l'une des clés majeures permettant d'expliquer le règne du plus grand roi du monde...
Louis XIV ne reviendra définitivement à Paris que le 21 octobre 1652 : mais ce sera en maître absolu, cette fois, et pour remettre de l'ordre dans le Royaume et le Royaume en ordre : le Grand Siècle peut commencer...
Ici, deux mentions spéciales doivent être faites : pour Louis XVI, d'une part, et pour Charles X et Louis-Philippe, d'autre part...
1956 : Mort d'Irène Joliot Curie (Prix Nobel de Médecine 1935 avec Frédéric Joliot Curie)
1267 : Mort de Pierre de Montreuil
Né vers 1200, il fut le successeur de Jean de Chelles* comme architecte de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
De l’Encyclopedia Universalis :
"Né vraisemblablement dans les premières années du XIIIème siècle à Montreuil-sous-Bois, l'architecte Pierre de Montreuil peut être considéré comme l'un des plus grands créateurs de ce siècle; son rôle a été décisif dans l'évolution de l'architecture rayonnante.
Un certain nombre de textes évoquent son activité au Réfectoire (1239-1244) et à la Chapelle de la Vierge (1245-1255) à Saint-Germain-des-Prés. En 1247, il est cementarius(maçon) de Saint-Denis. Enfin, en 1265, il est dit Maître des œuvres de la cathédrale de Paris.
Il devait mourir peu de temps après, et il fut enterré avec sa femme dans la Chapelle de la Vierge qu'il avait édifiée. Ce rare privilège suffit à souligner la très grande estime dans laquelle le tenaient ses contemporains.
L'inscription qui courait sur la dalle, "De son vivant docteur des maçons", confirmait cette notoriété ainsi que le fait qu'il a participé aux plus grands chantiers de l'époque : Saint-Germain-des-Prés, Saint-Denis, Notre-Dame de Paris; en revanche, son rôle à la Sainte-Chapelle et au Réfectoire de Saint-Martin-des-Champs n'est nullement attesté.
On peut suivre dans ces édifices une évolution assez notable, quoique la destruction du Réfectoire et de la Chapelle de Saint-Germain-des-Prés, ses premières œuvres, nous empêche de prendre la mesure exacte de son génie. Il donne à l'architecture un linéarisme de plus en plus souligné : les supports montent du sol sans interruption, pour recevoir directement la retombée des ogives. Les meneaux des fenêtres hautes se poursuivent dans le triforium pour mieux lier entre eux les deux niveaux. Ce goût si particulier pour le jeu des meneaux apparaît particulièrement dans les baies des édifices qu'il construit.
Son chef-d'œuvre est sans conteste l'élévation du bras sud de Notre-Dame de Paris dont Jean de Chelles avait posé la première pierre. Elle apparaît comme l'œuvre d'un grand dessinateur qui a cherché à mettre en valeur un jeu de lignes extrêmement simples mais très harmonieuses. L'art de cour est parvenu là à son plus haut degré de raffinement."
* On sait encore moins de choses sur Jean de Chelles que sur Pierre de Montreuil : "Maître d'œuvre" du XIIIème siècle, Jean de Chelles fut un des architectes de Notre-Dame, où il commença sa "maîtrise d'œuvre" en 1258 jusqu'en 1265, date présumée de son décès. À cette date, il fut remplacé par Maître Pierre de Montreuil.
À l'extérieur du transept sud, on peut voir une plaque datée de 1258 et signant sa maîtrise d'œuvre, puisqu'elle indique qu'il a élevé la façade nord et commencé la façade sud (vers 1250-1260). On lui doit aussi la façade nord du transept, le portail du cloître et sa rosace, le Portail Saint-Étienne.
1526 : François 1er retrouve la France, après avoir été libéré par Charles Quint
Le roi, prisonnier de son adversaire Charles Quint a du signer le Traité de Madrid (ci dessus), par lequel il s'engage à céder la Bourgogne, et laisse ses deux fils - dont le Dauphin, futur Henri II - en otages à Madrid.
François 1er avait été fait prisonnier à la bataille de Pavie le 24 février 1525, étant ainsi, après Louis IX et Jean II le Bon le troisième roi de France fait prisonnier sur le champ de bataille (voirl'Éphéméride du 11 février).
On est alors en plein dans la bataille décisive qui se joue entre la France - pour son indépendance... - et "la monstrueuse puissance" dont parle Bainville : Espagne et Allemagne accouplées, sous l'autorité des Habsbourgs...
La lutte contre la Maison d'Autriche - commencée entre Charles Quint et François premier - durera deux siècles, jusqu'au moment où, victorieuse, la royauté française comprendra que l'Autriche - l'ennemie séculaire - étant vaincue, elle devenait notre alliée face à un prince qui se proclamait roi en Prusse, en violation flagrante des Traités de Westphalie, et qui devenait donc, sitôt la menace habsbourgeoise écartée, la nouvelle menace dont il fallait se préoccuper.
Cette vision "progressiste" des choses, au sens vrai du terme, ne fut hélas pas comprise par une large part du peuple ni des intellectuels, littéralement "passéistes" face à la modernité de l'heureuse hardiesse de la politique extérieure de Louis XV et de son "renversement des alliances"...
1560 : Échec de la Conjuration d'Amboise
Il s'agissait d'un complot tramé par les huguenots, visant à enlever le roi François II, et le soustraire ainsi à l'influence des Guise, chefs de file du "parti" catholique...
Ci dessous, le balcon du château où furent pendus les conjurés.
Auteur des Sentences et Maximes morales, La Bruyère lui décerne ce bel éloge :
"(La Rochefoucauld)...est la production d'un esprit instruit par le commerce du monde, et dont la délicatesse était égale à la pénétration...; observant que l'amour-propre est dans l'homme la cause de tous ses faibles, l'attaque sans relâche quelque part où il le trouve; et cette unique pensée, comme multipliée en mille autres, a toujours, par le choix des mots et par la variété de l'expression, la grâce de la nouveauté." (Discours sur Théophraste)
• "Il faut une plus grande force de caractère pour supporter la bonne fortune que la mauvaise".
• "Les grandes âmes ne sont pas celles qui ont moins de passion ou plus de vertu que les âmes communes, mais celles seulement qui ont de plus grands desseins".
• "Celui qui sort de votre entretien content de lui l'est de vous parfaitement".
• "Lorsque notre haine est trop vive, elle nous met au dessous de ceux que nous haïssons."
• "Les biens et les maux qui nous arrivent ne nous touchent pas selon leur grandeur, mais selon notre sensibilité."
1808 : Création du Baccalauréat par Napoléon Premier
Le mot vient du latin, bacca laurea (baie de laurier), la couronne de laurier étant depuis l'Antiquité le symbole de la victoire.
Brève histoire des origines de ce diplôme mythique...
Pour Napoléon, la création du baccalauréat est un acte politique fort, une réponse aux carences de la révolution en matière d'éducation qui, lorsqu'il arrive au pouvoir est toujours aux mains des congrégations religieuses. Napoléon considère qu'il faut repenser le système scolaire qui sera, avec le Code civil, un des fondements majeur sur lequel il va reconstruire la France.
Le concordat signé avec l'Église lui laisse les mains libres pour conduire sa réforme, inspirée par trois idées fortes :
• D'abord, faire naître le sentiment d'appartenance à une nation commune par l'unicité de l'enseignement. "Tant qu'on n'apprendra pas dès l'enfance s'il faut être républicain ou monarchique, catholique ou irréligieux, l'État ne formera point une nation, il sera constamment exposé au désordre et au changement."
• Deuxième idée forte : pourvoir à l'absence de cadres administratifs émigrés à l'étranger pour fuir la Révolution.
• Enfin, doter l'université en professeurs capables de faire passer les examens aux élèves mais également susceptibles de former un corps intermédiaire chargé de diriger les opinions politiques et morales.
Réorganiser l'université après la révolution française n'était pas une entreprise facile. Il fallait trouver des professeurs, il fallait trouver des inspecteurs généraux. Les effectifs de l'enseignement secondaire étaient inférieurs, dans la première moitié du XIXème siècle, à ce qu'ils étaient avant la révolution française. Pour structurer le nouveau système, il faut fixer à la future élite un objectif clairement identifié qui sert de pierre de touche à l'ensemble de toute cette charpente: ce sera le Baccalauréat.
Aux Lycées est assigné un rôle bien précis : former les cadres de l'administration et de l'armée. Les jeunes gens, en uniforme, y seront astreints à un régime militaire, ils obéiront tous, sur toute l'étendue du territoire, au même emploi du temps et utiliseront les mêmes manuels. Issus de la bourgeoisie, ils seront éduqués sévèrement dans un esprit de docilité et de reconnaissance.
Clé de voûte du système, le baccalauréat sanctionnera les études secondaires et ouvrira les portes des études supérieures.
C'est en 1806 que Napoléon dicte à Fourcroy les principes généraux devant conduire au Décret impérial créant le Baccalauréat. Deux ans et vingt deux rédactions successibles lui seront nécessaires. Le titre 3 du Décret définitif arrête les conditions des grades, des facultés et des moyens de les obtenir. L'article 16 stipule : "les grades dans chaque faculté seront au nombre de trois, à savoir, le baccalauréat, la licence, le doctorat". L'article 19 précise : "pour être admis à subir l'examen du baccalauréat dans la faculté de lettres, 1- être âgé au moins de seize ans, 2- répondre sur tout ce qu'on enseigne dans les hautes classes de lycées".
Nous sommes le 17 mars 1808. Pour imposer cette révolution éducative, Napoléon s'est inspiré de la modernité de l'enseignement reçu à l'École militaire de Brienne où on formait des officiers du Génie, des artilleurs, des ingénieurs des Ponts et chaussées. Mais dans sa modernité, directement héritée de l'Ancien régime, le nouveau système éducatif est désormais totalement centralisé dans la main de l'État : c'est toute la différence, elle est loin d'être mince, et n'est nullement anodine...
C'est Louis de Fontanes, grand maître de l'Université, qui est chargé par l'empereur de définir les modalités d'examen. Il y aura 5 baccalauréats : Lettres, Sciences (comprenant Mathématiques et Physiques) Médecine, Droit et Théologie.
Dans la pratique, c'est un examen qui fait essentiellement appel à la culture gréco-latine. Après trois ans de mise en place, la première session à lieu en juillet 1809. Huit candidats seront interrogés en même temps par un jury de professeurs d'université. Les épreuves seront uniquement orales sous forme de discussion à bâtons rompus portant sur les auteurs grecs et latins, l
Nombre de pages: 369 - Prix de vente : 24,90 euros
Le livre “ Notre Faux-Ami l'Amérique / Pour une Alliance avec la Russie” de Marc Rousset, préface de Piotr Tolstoï, arrière-petit-fils de Léon Tolstoï, Vice-Président de la Douma, explique d'une façon complète, érudite, claire, pourquoi la France et l'Europe libérées du protectorat américain doivent se rapprocher de la Russie et conclure à terme une Alliance.
Cet ouvrage, c’est 30 ans de réflexion géopolitique, le point Oméga de la réflexion de l’auteur. Les 33 chapitres de ce livre posent le problème pour un Français ou un Européen du choix de l’Alliance avec les Etats-Unis (Bilan calamiteux depuis la fondation des Etats-Unis – Titre I) ou avec la Russie (Alliance prometteuse pleine d’Avenir -Titre II).
L’ouvrage est la suite logique, l’aboutissement des premières réflexions de l’auteur avec Raymond Barre en 1987, de la « Nouvelle Europe de Charlemagne » préface d’ Alain Peyrefitte, couronné par le Prix de l’Académie des Sciences Morales et Politiques sous la Coupole, en 1995, puis du livre « Les Euro-ricains » préfacé par l’Académicien et ancien Président du MEDEF Yvon Gattaz (2001), puis du livre pionnier « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou » , préface de l’Académicien russe Youri Roubinski, en 2008, et enfin du dernier ouvrage « Pour une Europe des nations avec la Russie », paru en 2021.
Ce livre a un intérêt équivalent, pour un Européen, au “Choc des Civilisations” d'Huntington ou au “Grand Echiquier ” de Zbigniew Brzezinski. Cet ouvrage grand public est donc aussi un livre de référence qui mérite de rentrer dans la mémoire collective des Européens.
Résumé, par l'auteur :
Notre Faux-Ami l’Amérique/ Pour une Alliance avec la Russie/Préface de Piotr Tolstoï
Sommes-nous des citoyenstransatlantiques ou des citoyens paneuropéens ? Pourquoi les Européens devraient-ils s’insérer dans un Commonwealth du XXI° siècle piloté par Washington ? L’avenir de l’Europe est eurasiatique, pas euro-atlantique.
L’Europe ne va pas de Washington à Bruxelles, mais de Brest à Vladivostok. L’Océan Atlantique sépare l’Amérique de l’Europe, alors que l’Europe et la Russie sont deux grands voisins complémentaires. La Grande Europe doit devenir « notre Maison Commune et non pas un théâtre d’opérations militaires » a pu dire Mikhaïl Gorbatchev.
Si la France n’a pas été rayée de la carte de l’Europe pendant les deux dernières guerres mondiales, c’est aux 1700 000 Russes tués pendant la première et aux 27 millions pendant la deuxième, qu’elle le doit, pas à l’Amérique !
La Russie est le bouclier protecteur de l’Europe à l’Est face à la Chine, à la Turquie, au Caucase, au Moyen-Orient et au monde musulman de l’Asie centrale. L’Europe doit se considérer comme l’« Hinterland » dela Russie, les grands espaces de cette dernière étant son « Far-East ». Le contrôle de la Sibérie sera l’enjeu stratégique du XXI° siècle entre la Grande Europe et la Chine. L’Europe doit donc cesser de jeter la Russie dans les bras de la Chine ! En Asie, l’Européen, c’est le Russe !
L’avenir de l’Europe n’est pas dans une Union Européenne fédéraliste qui gonfle démesurément jusqu’à l’éclatement, mais dans une Confédération européenne des nations qui rivalise et coopère amicalement avec la Russie
L’Europe doit rompre avec l’Occident, l’ennemi des peuples. Tout se passe commesi l’Européen avait fait son temps et devait devenir une relique de l’histoire face à la Chine, à l’Inde, aux pays émergents et au Brésil.Seulela Grande Europe avec la Russie est susceptible de redonner aux nations européennes en déclin un sentiment d’espoir, de grandeur, de puissance, de renouveau exaltant ! L’homme européen a besoin de retrouver ses racines et sa foi en l’Avenir qui est à l’Est !
La voix de l’Europe ne portera qu’en fonction de son retour aux valeurs traditionnelles européennes, à une démographie en expansion,au développement de son économie et de son industrie, au rayonnement de sa culture et de ses technologies, à une politique de défense puissante et autonome .
La seule vraie question pour les Européens,c’est de faire le choix suivant :Rester Européen en se rapprochant de la Russie ou devenir Américain en acceptant le protectorat de l’OTAN, en perdant leur identité européenne. La Russie et l’Europe ont des intérêts communs et un Avenir commun sur ce grand continent paneuropéen qui va de l’Océan Atlantique jusqu’à l’Océan Pacifique¨
Marc Rousset
--------------------
La Préface, de Piots Tolstoï
Dans son ouvrage « Notre Faux-Ami l’Amérique – Pour une Alliance avec la Russie », Marc Rousset constate que l’Europe ne va pas de Washington à Bruxelles, mais de Brest à Vladivostok. L’Océan Atlantique sépare l’Amérique de l’Europe, alors que l’Union Européenne et la Russie, le plus grand pays de l’Europe, sont deux grands voisins complémentaires. Mikhaïl Gorbatchev a pu dire à Madame Margaret Thatcher que « l’Europe devait être notre Maison Commune et non pas un théâtre d’opération militaires », comme c’est malheureusement le cas actuellement en Ukraine L’Américain George Kennan, en personne, père de la doctrine du « Containment » s’est élevé avec force dans le New York times contre la promesse solennelle du secrétaire d’État américain James Baker à Mikhaïl Gorbatchev, non tenue par les États-Unis, que l’OTAN ne chercherait pas à s’étendre aux autres États du Pacte de Varsovie. En conclusion de son ouvrage, Marc Rousset nous dit que la seule vraie question pour les Européens, c’est de faire le choix suivant : Rester Européen en se rapprochant de la Russie ou devenir Américain en acceptant le protectorat de l’OTAN et en perdant leur identité européenne. La Russie et l’Europe ont des intérêts communs et un Avenir commun sur ce grand continent paneuropéen qui va de l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique. Piotr Tolstoï Vice-président de la Douma d’État de la Fédération de Russie
------------------------
Plan de l’ouvrage
Table des Matières
Préface de Piotr Tolstoï
4 pages de citations
Introduction
Titre I
L’Amérique, un Faux-Ami de la France et de l’Europe
Chapitre I
Déclin des Etats-Unis : Montée en puissance de la Chine, de la Russie et des BRICS
Chapitre II
Tous Citoyens transatlantiques ou paneuropéens ?
Chapitre III
L’espace continental paneuropéen
Chapitre IV
Le combat entre Terre (Russie) et Mer (Etats-Unis)
Chapitre V
L’Amérique ne représente pas le camp du Bien
Chapitre VI
L’Amérique représente le camp du Mal et des crimes contre l’humanité
Chapitre VII
Les sanctions économiques inacceptables du faux-ami américain
Chapitre VIII
Le « soft power » impérialiste et mensonger de l’Amérique en Europe
Chapitre IX
De la doctrine de Monroe à l’Expédition de Suez (1823 -1956)
Chapitre X
L’Angleterre, cheval de Troie de l’Amérique en Europe
Chapitre XI
La guerre de 30 ans du général de Gaulle contre l’Amérique (1940-1969)
Chapitre XII
Pour une Europe des nations souveraines, non vassales des Etats-Unis
Chapitre XIII
L’Allemagne, valet de l’Amérique : Berlin doit changer complètement sa politique migratoire, étrangère et de défense
Chapitre XIV
Dédollarisation et nécessaire retour à l’étalon-or
Chapitre XV
Libre-échange ou protectionnisme dans le monde avec comme seul critère : l’intérêt ou non de l’Amérique !
Chapitre XVI
Scandaleuse expansion vers l’Est de l’OTAN : les mensonges indignes de l’Amérique à Gorbatchev, Eltsine et Poutine !
Chapitre XVII
L’Europe doit cesser de jeter la Russie dans les bras de la Chine
Chapitre XVIII
Vers la fin de l’OTAN : les nations européennes doivent quitter l’OTAN
Chapitre XIX
Pour une Défense européenne non intégrée des nations
Chapitre XX
La langue de l’Europe : le français, sinon l’espéranto ! Jamais l’anglo-américain !
68 : Aux origines de Saint Tropez, et de sa Bravade
C'est le 17 mai pour les uns, le 29 avril pour les autres (date officielle de sa célébration, aujourd'hui) que Caius Torpetius - devenu Torpés, puis Tropez... - fut décapité, à Pise, sur ordre de Néron, pour avoir refusé d'abjurer sa foi chrétienne.
Patricien, Officier de l’empereur, chef de sa Garde personnelle, Intendant de son palais, Torpés fut converti par Saint Paul, avec qui il avait été emprisonné, comme chrétien.
À l’occasion d’une cérémonie dans le temple de Diane, à Pise, sa ville natale, il refusa de sacrifier aux dieux et fit profession de foi chrétienne : Néron ordonna de le décapiter.
Avec Irénée - qui à connu Polycarpe, disciple de Saint Jean l'Évangéliste (voir l'Éphéméride du 28 juin), c'est donc un autre témoin direct des évènements de Palestine qui vient, dès les premières années du christianisme, implanter la nouvelle religion en Gaule; en Gaule où, par ailleurs, d'autres témoins directs de ces événements - mais non chrétiens, eux - ont terminé leurs jours : Ponce Pilate et le roi Hérode, qui, tous deux, jugèrent et condamnèrent Jésus (voir l'Éphémeride du 27 février).
Le corps supplicié de Torpetius fut placé dans une barque - entre un coq et un chien, dit-on - laissée à la dérive depuis Pise, et qui échoua sur la côte provençale, en un lieu qui prit son nom : Saint Tropez.
Fête double, civile et religieuse, à la fois fête historique et fête patronale, la fête de la Bravade lui rend hommage, chaque année, en mai, pendant trois jours, en même temps qu'elle commémore un autre événement : le 24 juin 1558 fut nommé un Capitaine de Ville, chargé de gérer la sécurité de Saint-Tropez, alors constamment assaillie par les Sarrasins; celui ci forma alors les Tropéziens à la défense et au maniement des armes à feu : escopettes, haquebutes (une sorte d'arquebuse) et bombardes...
1429 : Jeanne d'Arc brise le siège d'Orléans et pénètre dans la ville
La libération définitive de la ville aura lieu le 8 mai, jour où les Anglais quitteront définitivement Orléans, évènement marquant la victoire totale de Jeanne, au service du Dauphin Charles, roi légitime (voir l'Éphéméride du 8 mai)...
1545 : François Premier ordonne la reconstruction de Vitry-en-Perthois
La ville avait été entièrement détruite en 1544, brûlée par les armées impériales de Charles Quint : la ville nouvelle s'appellera désormais Vitry-le-François.
Elle ne fut cependant pas reconstruite exactement au même endroit, et sur son ancien emplacement (limitrophe, au nord-est de la ville) se trouve toujours, aujourd'hui, le village de Vitry-en-Perthois.
François Premier confia la reconstruction de la cité à l'architecte italien Girolamo Marini et offrit à Vitry son blason : la salamandre.
1624 : Richelieu devient ministre de Louis XIII
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XI : Louis XIII et Richelieu. La lutte nationale contre la Maison d'Autriche :
"...Il n'obtient le pouvoir qu'en 1624 : Louis XIII avait peine à lui pardonner d'avoir été l'homme de Concini et d'être resté le candidat de la reine mère. Devenu cardinal, son prestige avait grandi et il avait su se rendre indispensable. Au Conseil, il fut bientôt le premier et, sans tapage, par des initiatives prudentes, limitées, commença le redressement de notre politique étrangère. Le point qu'il choisit était important mais ne risquait pas de mettre toute l'Europe en branle. C'était la vallée suisse de la Valteline par laquelle les Impériaux passaient librement en Italie. En délivrant la Valteline des garnisons autrichiennes, la France coupait les communications de l'Empereur avec l'Espagne.
Cette affaire, assez compliquée, était en cours lorsque les protestants français se soulevèrent, prenant La Rochelle comme base, et mirent Richelieu dans un grand embarras. C'était toujours la même difficulté. Pour combattre la maison d'Autriche il fallait, en Europe, recourir à des alliés protestants : princes allemands, Pays-Bas, Angleterre, et c'est ainsi qu'Henriette de France épousa Charles 1er. Mais ces alliances offusquaient ceux des catholiques français chez qui vivait encore l'esprit de la Ligue tandis qu'elles excitaient les protestants, jamais las de se plaindre. Richelieu était encore loin d'avoir le pays en main et l'intention qu'il annonçait de gouverner inquiétait les intrigants. Il fallut briser la cabale qui s'était formée autour de Gaston d'Orléans : Chalais qui, chargé de surveiller le remuant jeune prince, avait pris part au complot, eut la tête tranchée. C'est aussi vers le même temps que deux gentilshommes qui avaient bravé l'édit sur les duels allèrent à l'échafaud. Pour prévenir de plus grands désordres, Richelieu, approuvé par Louis XIII, rétablissait d'une main rude la discipline dans le royaume..."
Portrait, par Philippe de Champaigne
1709 : La Provence sauvée de la faim par Jacques Cassard...
La Guerre de Succession d'Espagne dure depuis neuf ans déjà. Depuis ses débuts, elle ne tourne pas à l'avantage de la France, c'est le moins que l'on puisse dire... La défaite pure et simple est frôlée à plusieurs reprises, et il faudra attendre encore trois longues années pour que, en 1712, le sort des armes tourne enfin - et, cette fois, définitivement... - en notre faveur.
De plus, en cette année 1709, un hiver d'une rudesse terrible vient ajouter les drames qu'il provoque aux maux d'une guerre qui semble en train d'être perdue...
Comme l'explique très bien François Bluche, dans son magistral Louis XIV(page 791), la préoccupation principale de Louis XIV, outre la conduite de la guerre, est d'éviter famine et disette partout en France. Pour cela, les marins, sur toutes les mers du globe sont sollicités, et répondent avec audace, brio et... succès ! :
"...Aussi bien qu'en 1693 et 1694, la tactique navale est désormais tout axée sur l'acheminement des grains. On traite avec Gênes. On coupe aux Anglais le retour de la route de Smyrne. On achemine du blé africain. Le comte de Pontchartrain n'a peut-être pas tous les navires de guerre qu'il conviendrait, mais il est admirablement secondé par des capitaines entreprenants, comme le chevalier de Pas, ou comme Cassard. D'avril 1709 à l'automne de 1710, c'est à Toulon un perpétuel branlebas. En 1709 Jacques Cassard, vainqueur à un contre cinq d'une croisière anglaise (29 avril), ramène à Marseille vingt-cinq navires céréaliers venus de Tunisie. L'année suivante, il dégage du Golfe Juan quatre-vingt quatre bâtiments du convoi de Smyrne et les conduit jusqu'à Toulon, s'emparant chemin faisant de deux vaisseaux britanniques. La Provence est sauvée de la famine..."
Il eut une vie glorieuse et, hélas, une fin de vie malheureuse :
1792 : Destruction du Couvent des Récollets, à Marseille
Les révolutionnaires sont comme les autres hommes : ils ont aussi, parfois, envie et besoin de se détendre...
Entre deux séances d'hystérie et de guillotinage, les membres du Club des Amis de la Constitution décident, ce jour-là, de... jouer aux boules ! Ils tiennent leurs séances dans le Couvent et le cloître des Récollets, qui servaient alors de poudrière et de réserve à canon.
Enflammés par leur logorrhée (avant de l'être par la poudre !...), ils ne réfléchissent pas au fait que les étincelles sont très dangereuses, en un lieu pareil, à ce point bourré d'explosifs. Les boulets de canon, faisant office de boules, commencent à rouler sur les pavés. Il est 15h30.
"Pour jouer, ces gardes ont pris ce qu'ils avaient sous la main, c'est-à-dire des boulets de canons stockés sur place. ils n'ont pas pensé qu'il y aurait des étincelles..." raconte benoîtement l'historien Pierre Échinard...
Et ce qui devait arriver arriva : les boulets claquant sur les pavés couverts de résidus de poudre, les étincelles allumèrent un feu qui courut jusqu'à la réserve où s'entassaient les tonneaux. L'explosion détruisit le cloître et le couvent - deux superbes bâtiments... - et ébranla l'église voisine (ci-dessous).
Elle fit aussi trente huit morts : Julie Pellizone, voisine contemporaine de la catastrophe, raconte qu' "un homme, entre autres, fut lancé par l'explosion avec tant de force contre l'abat-jour d'une fenêtre de la maison... en face de l'église des Récollets qu'il resta attaché et comme aplati contre cet abat-jour..."
Ultime vestige du Couvent des Récollets, l'église conventuelle est devenue, aujourd'hui, l'église paroissiale Saint-Théodore...
1899 : Les "100 kilomètres/heure" dépassés...
Au volant de sa Torpédo Like, une électromobile en forme de cigare, baptisée La Jamais contente, Camille Jenatzy atteint la vitesse de 105,87 km/h lors de la course organisée à Achères.
1 : 1402 : Début de l'expédition de Jean de Béthencourt. 1449 : Institution par les Orfèvres parisiens de l’Offrande du May à Notre-Dame de Paris. 1569 : Charles IX lance la coutume du muguet du premier mai. 1635 : Pose de la première pierre de la Chapelle de la Sorbonne. 1633 : Naissance de Vauban. 1802 : Fondation de l'École militaire de Saint Cyr. 1822 : Inauguration du Pont de pierre de Bordeaux. 1909 : Délimitation de l'aire de production du Cognac. 1957 : Millénaire de la Foire du Trône...
2 : 1519 : Mort de Léonard de Vinci. 1598 : Paix de Vervins. 1688 : Paix d'Aix-la-Chapelle (Lille devient française). 1684 : La Fontaine entre à l'Académie française. 1808 : Soulèvement du peuple de Madrid contre les Français, et début de la Guerre d'Espagne... 1841 : La Ville de Paris offre une épée, pour son baptême, au fils du Duc d'Orléans, Philippe VII. 1857 : Mort d'Alfred de Musset. 1888 : Naissance de Maxime Real del Sarte.
3 : 1324 : Première remise du Prix des Jeux Floraux de Toulouse. 1753 : Naissance de Jeanne-Renée de Bombelles. 1766 : Création de l'Agrégation. 1803 : La cession de la Louisiane aux États-Unis devient définitive. 1822 : Inauguration du Canal Saint-Martin. 1902 : Naissance d'Alfred Kastler. 1908 : Inauguration de la statue de Notre-Dame du Liban, à Harissa. 1925 : Décès de Clément Ader, père de l'aviation. 1938 : Début du voyage de Maurras en Espagne, "chez Franco"... 1958 : Réouverture du Musée de la Chartreuse de Douai. 2002 : Lancement du satellite SPOT 5.
4 : Évocation: Les Chambiges, père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (cathédrale Saint-Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde: 46 mètres 77. L'autoroute "A 13" (première autoroute française) déclarée d'utilité publique...
5 : 1492 : Fondation d'Ajaccio : achèvement de la construction du Bastion fortifié. 1789 : Ouverture des États Généraux. 1821 : Mort de Napoléon. 1912 : Naissance de Gérald Van der Kemp, le "sauveur" de Versailles...
6 : 1211 : Lancement de la construction de l'actuelle cathédrale de Reims. 1309 : Mort de Charles II d'Anjou, premier "chroniqueur" du Carnaval... 1576 : Paix de Beaulieu (fin de la 5ème Guerre de religion). 1682 : Louis XIV s'installe définitivement à Versailles. 1697 : Pointis s'empare de Carthagène. 1717 : Pierre Premier, Tsar de toutes les Russies, entame une visite de deux mois en France. 1794 : Mort de Suzanne Necker. 1871 : Naissance de François-Auguste-Victor Grignard. 1994 : Inauguration du Tunnel sous la Manche.
7 : 1274 : Ouverture du Second Concile de Lyon. 1463 : Grand incendie de Toulouse. 1794 : Adoption du culte de l'Être Suprême. 1866 : Naissance d'Arthème Fayard, fils. Aux origines de L'Histoire de France de Jacques Bainville... 1945 : Signature de la reddition inconditionnelle de l'Allemagne nazie. 1954 : Chute de Dien Bien Phu. 1990 : Les Gorges du Verdon deviennent un Site national protégé.
8 : 1429 : Jeanne d'Arc libère Orléans. 1794 : Lavoisier guillotiné. 1837 : Mort de Jules Dumont d'Urville. 1902 : Éruption de la Montagne Pelée. 1921 : Premier Cortège de la Fête nationale de Jeanne d'Arc et du Patriotisme...
9 : 1769 : Bataille de Ponte Novu. 1789 : Mort de Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval. 1836 : Naissance de Ferdinand Monoyer. 1927 : Disparition de Nungesser et Coli. 1950 : Création de la CECA.
10 : 1752 : Guettard formule l'hypothèse selon laquelle les Puys d'Auvergne sont, en réalité, d'anciens volcans... 1774 : Mort de Louis XV / Avènement de Louis XVI. 1788 : Naissance d'Augustin Fresnel. 1807 : Mort de Rochambeau. 1871 : Traité de Francfort-sur-le-Main : la France perd l'Alsace-Lorraine... 1927 : Première sortie en mer pour le Béarn, premier porte avions français... 1938 : Création de "The Cloister" (le "Musée des cloîtres"), à New-York. 2016 : Réouverture de la Galerie des Carrosses de Versailles.
11 : Vers 477 : Célébration de Saint Mamert, premier des trois "Saints de glace"... 1258 : Traité de Corbeil : Louis IX acquiert "les citadelles du vertige"... 1696 : Décès de La Bruyère. 1708 : Mort de Jules-Hardouin Mansart. 1745 : Victoire de Fontenoy. 1759 : Naissance de Jean-Baptiste Cléry. 1896 : Mort d'Henri Cernuschi, et legs de ses collections à la Ville de Paris. 1946 : Loi de "Dévolution des Biens de Presse" : l'imprimerie ultra-moderne de "L'Action française" légalement volée par l'Humanité... 2016 : Première exposition organisée sur Masséot Abaquesne...
12 : 1003 : Mort de Sylvestre II. 1588 : Journée des Barricades à Paris. 1842 : Naissance de Jules Massenet. 1845 : Naissance de Gabriel Fauré. 1925 : Mort du Général Mangin. 1930 : Première traversée sans escale de l'Atlantique Sud par Jean Mermoz. 1968 : Ouverture du Parc animalier de Thoiry. 1972 : Création du Parc Régional naturel de Corse. 2018 : ré-ouverture au public du Hameau de Marie-Antoinette, intégralement restauré...
13 : 1753 : Naissance de Lazare Carnot, organisateur du Génocide vendéen. 1908 : Inauguration du château du Haut-Kœnigsbourg restauré. 1958 : Putsch d'Alger...
14 : 841 : Incursions vikings. 1506 : Louis XII proclamé Père du peuple. 1610 : Assassinat d'Henri IV. 1643 : Mort de Louis XIII. 1952 : Champs de Bataille classé Monument historique.
15 : 1685 : Le Doge de Gênes est à Versailles pour demander pardon à Louis XIV... 1703 : Décès de Charles Perrault. 1768 : La Corse devient française. 1842 : Mort de Las Cases, rédacteur du Mémorial de Sainte-Hélène. 1859 : Naissance de Pierre Curie. 1954 : Mort de Maxime Real del Sarte.
16 : 1509 : Consécration de la cathédrale Saint Jean Baptiste de Perpignan. 1770 : Le Renversement des Alliances en action: mariage du duc de Berry (futur Louis XVI) et de Marie-Antoinette d'Autriche. 1920 : Canonisation de Jeanne d'Arc. 1951 : Mort "en service commandé" de François Hussenot, inventeur des "boîtes noires"...
17 : 1642 : Fondation de Montréal. 1838 : Mort de Talleyrand. 1871 : "Paris sera à nous ou n'existera plus" : Louise Michel donne une parfaite interprétation de l'esprit révolutionnaire... 1903 : Frédéric Mistral fonde la Fèsto vierginenco. 1953 : En activité de fait depuis 1931, la Patrouille de France reçoit son nom.
18 : 1236 : Blanche de Castille fonde l'Abbaye de Maubuisson. 1302 : Les "Mâtines de Bruges"... 1514 : François Premier épouse Claude de France. 1559 : Grand incendie de Bourges. 1875 : Bénédiction de la Croix de Provence, sur la montagne Sainte Victoire. 1922 : Charles Laveran, Prix Nobel de Médecine. 1959 : Jean XXIII institue Notre-Dame des Cyclistes... 1961 : Fin du stockage de l'eau dans le lac artificiel de Serre-Ponçon. 1990 : Inauguration de la ligne TGV Paris-Lille. 1991 : Ouverture du Centre national de la mer Nausicaa, à Boulogne-sur-mer. 2007 : Mort de Pierre-Gilles de Gennes. 2009 : le Comte de Paris reçoit la Légion d'honneur, "à titre militaire"...
19 : 804 : Mort d'Alcuin. 1051 : Henri 1er épouse Anne de Kiev. 1303 : Mort d’Yves Hélory de Kermartin, Saint Yves. 1364 : Sacre de Charles V. 1643 : Victoire de Rocroi. 1939 : À Madrid, Franco préside le Défilé de la Victoire, célébrée dans L'Action française... 2007 : Les Journées des Plantes de Courson fêtent leur vingt-cinquième anniversaire...
20 : 1677 : Établissement du devis pour le Pont-canal du Répudre, le premier construit en France. 1692 : Guerre de la Ligue d'Augsbourg, Tous les Bourbons au front ! 1799 : Naissance de Balzac. 1861 : Acquisition de la Collection Campana. 1983 : Découverte du Virus du Sida. 1997 : Lancement du "projet Guédelon".
21 : 1539 : Édit de Chateauregnard, premier essai de Loterie nationale. 1681 : Ouverture au trafic du Canal du Midi. 1810 : Mort du Chevalier d'Éon. 1854 : Fondation du Félibrige. 1871 Début de la Semaine sanglante (Commune de Paris). 1911 : Mort de Georges Fabre. 1917 : Le Spirit of St. Louis de Charles Lindbergh effectue la première traversée aérienne de l'Océan Atlantique, de New York à Paris, en solitaire et sans escale. 2022 : Inauguration de "l'escalier en fer à cheval" de Fontainebleau, intégralement restauré...
22 : 1679 : Denis Papin présente le premier autocuiseur. 1679 : Début des travaux à Marly. 1807 : Mort de l'abbé Henri Essex Edgeworth de Firmont, le dernier confident de Louis XVI. 1808 : Naissance de Gérard de Nerval. 1818 : Ouverture de la première Caisse d'Épargne et création du "Livret A". 1871 : Bergeret, "incendiaire en chef" des Tuileries, commence sa sinistre besogne... 1885 : Mort de Victor Hugo. 1935 : Premier enregistrement de "Tout va très bien, Madame la Marquise..."
23 : 1430 : Jeanne d'Arc prisonnière à Compiègne. 1431 : Création de l'Université de Poitiers. 1498 : Naissance de Sampiero Corso. 1648 : Décès de Louis Le Nain. 1790 : Naissance de Jules Dumont d'Urville. 1850 : Naissance de Jean-Baptiste Penon. 1908 : Naissance d'Hélène Boucher. 1937 : Mort de John D. Rockfeller. 1960 : Mort de Georges Claude. 1962 : Le paquebot de la Transat, "Ville de Marseille", débarque les premiers réfugiés d'Algérie à Marseille...
24 : 1096 : Consécration de Saint Sernin de Toulouse. 1250 : Charte de Saint Louis aux Maronites du Liban. 1524 : Grand incendie de Troyes. 1871 : Le feu aux monuments de Paris (Commune de Paris). 1887 : Naissance de Jean de la Varende. 1935 : Premier Pèlerinage officiel des Gitans aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
25 : 1693 : Décès de Madame de La Fayette. 1720 : La Grande peste à Marseille. 1839 : Naissance de Clément Rodier. 1856 : Naissance de Louis Franchet d'Esperey. 1888 : Mistral récite l'Ôde à la Race Latine à Montpellier. 1923 : Premières Vingt-Quatre heures du Mans. 1941 : Première célébration de la Fête des Mères.
26 : 1445 : Charles VII crée les premières compagnies de l'Armée permanente. 1602 : Naissance de Philippe de Champaigne. 1942 : Début de la bataille de Bir-Hakeim. 2003 : Lancement de Galileo.
27 : 1653 : Découverte à Tournai de la tombe de Childéric 1er, père de Clovis. 1797 : Gracchus Babeuf est guillotiné. 1798 : Mort en déportation de Guillaume-Alexandre Tronson du Coudray, défenseur de Marie-Antoinette. 1955 : Premier vol de la Caravelle (débuts de l'aventure aéronautique: Concorde, Airbus, Ariane, EADS.....). 2015 : La Résistance royaliste à l'honneur : la Ville de Paris donne à l'une de ses places le nom de Jacques et Mireille Renouvin...
28 : Évocation : Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile. Célébration de Saint Germain de Paris...
29 : 1067 : Dédicace de Saint Martin des Champs, site sur lequel s'élève aujourd'hui le Conservatoire National des Arts et Métiers. 1346 : Ordonnance de Brunoy, première Réglementation forestière française. 1698 : Naissance de Bouchardon. 1825 : Sacre de Charles X. 1827 : Naissance de Léon Edoux; aux origines du mot "ascenseur"... 1927 : 30.000 participants au Rassemblement Royaliste de Barbentane. 1935 : Lancement du paquebot Normandie. 1942 : Port de l'étoile jaune obligatoire en zone occupée.
30 : 1431 : Martyre de Jeanne d'Arc. 1631 : Création de La Gazette de France. 1778 : Mort de Voltaire. 1858 : Alexandre II inaugure la cathédrale Saint Isaac de Saint Petersbourg, oeuvre d'Auguste Ricard de Montferrand. 1952 : Premier spectacle Son et Lumière, à Chambord. 1996 : Les têtes des sept moines trappistes de Tibhirine sont retrouvées...
31 : 1864 : Fin des travaux de restauration de Notre-Dame de Paris par Viollet-le-Duc. 1868 : Première Course cycliste, à Saint-Cloud. 1878 : Louis II de Bavière lance la construction d'une réplique de Versailles : Herrenchiemsee... 1911 : Naissance de Maurice Allais. 1987 : Ouverture du Futuroscope de Poitiers. 2003 : Dernier vol commercial pour Concorde. 2013 : Première remise du Prix Maurice Allais de Science Economique...
Et pour les Éphémérides des mois d'Avril et de Juin :
L'ignorance crasse de monsieur Haziza, qui "ne sait pas" mais qui "parle quand même". Pour proférer soit une erreur, soit un mensonge : au choix...
À propos de "l'affaire Glucksmann" (chassé de la manif du premier mai par les terroristes de l'extrême-gauche), Haziza s'en prend à Maurras, et se retrouve - on vient de le dire - soit dans l'erreur soit dans le mensonge (ndlr : entre parenthèse, il y a deux "r" à Maurras, monsieur Haziza, mais ce n'est, évidemment, pas le plus important !...).
Voici ce qu'il déclare (sur RadioJ), et qu'il résume (sur tweeter) :
"L’agression de @rglucks1 le 1er mai, c’est un moment grave. C’est un moment qui me rappelle l’agression de Léon Blum dans les années 30. C’est pas Mauras, c’est l’extrême gauche. Mais c’est la même chose. En tant qu’homme de gauche, je suis scandalisé ce cette violence de Ligue, de cagoulards qui n’a rien à faire dans un parti de gauche. Dans la mesure où #Glucksmann reçoit des insultes antijuives depuis des mois, dans la mesure où il a appelé depuis le début à l’arrêt de l’opération israélienne, on ne peut pas être plus pro-palestinien que Glucksmann, donc ce qu’on lui reproche c’est d’avoir un nom juif. Je ne vois pas autre chose. Je trouve ahurissant tous les @FranceInsoumise au garde-à-vous qui disent, ce n'est pas nous alors que tous les gens qui ont agressé Glucksmann avaient des autocollants #LFI. Au moins Charles Mauras, il assumait. Au moins, Charles Mauras, quand il a envoyé lyncher Blum, il a ensuite continué à appeler envoyer lyncher Blum et il a fait de la prison".
Ouf !
Tant d'erreurs (ou de mensonges) en si peu de lignes, cela fait beaucoup !
Nous allons demander pardon au lecteur de répondre d'une façon aussi "mastoque" à ces erreurs ou à ces mensonges, mais nous lançons un défi à monsieur Haziza, et à tout le monde : si on vous la propose, lirez-vous la vérité sur cette "affaire", qui n'est pas du tout que "Mauras" (sic !) ait "envoyé lincher Blum" ? Aurez-vous ce courage, cette honnêteté intellectuelle ?...
Allons-y ! En réalité, que s'est-il donc passé ? Ceci : nous sommes en févier 1936. Jacques Bainville, membre du "trio de tête" de l'Action française, et le plus grand historien de tous les temps, vient de mourir, le samedi 9. On l'enterre le jeudi 13. Ce jour-là, Blum organise une misérable machination/provocation : il ne peut ignorer qu'une foule impressionnante se trouve dans la zone du Boulevard Saint-Germain : il y fait passer volontairement sa voiture, et veut "couper" le cortège : tout le monde n'a pas le respect des morts ! Et cet acte insensé s'apparent à un sacrilège... Blum se fait injurier par la foule, et des gens - mais pas de l'Action française - se mettent à s'agiter. Et, monsieur Haziza, ce sont justement les Camelots du Roi, emmenés entre autres par Pierre Juhel, qui vont libérer et sauver Blum, peut-être pas d'un lynchage en règle mais sûrement d'un mauvais pas, dans lequel sa misérable machination/provocation l'a conduit : il voulait, en fait, avoir un prétexte pour dissoudre la Ligue d'Action française, et ce prétexte, maintenant, il l'a, avec sa sordide et lamentable provocation...
Voilà la simple et misérable vérité, monsieur Haziza.
Maintenant, voici notre défi, lancé à vous-même et à tout le monde : nous racontons cette "semaine tragique" - qui a vu la mort de Bainville et la dissolution de la Ligue d'Action française - dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française"; il y a huit "grandes Une" en tout, pour comprendre la totalité de "l'histoire" (ce qui fait neuf livraisons au total, puisque l'une est en deux parties : celle qui raconte justement l'incident des obsèques). Aurez-vous le courage, la patience et - surtout - l'honnêteté intellectuelle de les lire ? Fût-ce en prenant votre temps, et en lisant, par exemple, l'ensemble en plusieurs fois ?
Le défi est lancé : à vous - à tous - d'y répondre, ou pas...
Joliment dit par Christophe Dickès : rien à rajouter; uniquement, partager...
"Il est parti rejoindre d'Ormesson, Dutour, Carrère d'Encausse et tant d'autres. Il va pouvoir interviewer Hemingway, Valery ou encore Céline. Un grand monsieur n'est plus. La TV d'hier. Celle de l'intelligence et du débat RIP Monsieur Pivot."
1. "Les valeurs perdues de la gauche...", par Guillaume Bigot :
"La gauche post-moderne ne se contrefiche pas seulement des plus pauvres, elle leur est hostile. C’est une gauche en toc. Une gauche pour riches et pour obscurantistes."
En somme, et Bigot a raison, on peut appliquer à "la gauche" le mot de Daudet :
2. On le savait depuis belle lurette, mais il est toujours bon de redire les vérités, à temps et à contre-temps... Si "la base" des restos du coeurs (les vrais bénévoles) est constituée de braves types généreux (hommes et femmes), le "pays légal" des restos du coeur, lui est pourri, comme l'autre...
"Je vous révèle comment sont défrayés les "artistes" enfoirés des #restosDuCoeur. Lors des concerts le voyage en 1ere, les restaurants et l’hôtel sont payés par les @restosducoeur. À Lyon 5.000€ de mini bar pour une beuverie dans une chambre. Les "artistes" millionnaires se font rembourser leurs notes de frais et jouent les généreux. Colombe elle, vraie bénévole sera renvoyée car vote pour le RN. À gerber !"
3. Mort du jeune Merzouk, abusivement appelé par son prénom (Nahel), qui mettait tous ceux qu'il rencontrait en danger par sa "conduite sauvage", et qui refusait d'obtempérer (c'est la mode, chez les délinquants...). Un policier courageux a risqué sa vie pour le mettre hors d'état de nuire, sauvant par là-même, très probablement, la vie d'un(e) ou plusieurs innocents, qui auraient rencontré la route de ce dangereux personnage...
D'accord avec Matthieu Valet :
"Inexplicable, inexcusable" disait le Président, M.Macron. "Reconstitution de la mise à mort de Nahel", dit le Député LFI Portes. Je soutiendrai toujours les forces de l’ordre, jamais les délinquants. Soutien à Florian, motocycliste policier. Portrait du "petit ange" Nahel" :
"La confrérie des Frères musulmans est déjà installée depuis un demi-siècle dans les pays européens. Elle a comme idéologie d'instaurer le califat partout dans le monde..."
"Solidarité avec les Tunisiens qui se révoltent contre leur submersion par les migrants subsahariens. J’espère qu’ils comprendront également que nous refusons la même chose chez nous."
"ILS VEULENT DÉTRUIRE LA FRANCE ! Mobilisons nous contre ceux comme @rglucks1 qui veulent vassaliser la France avec un système énergétique intermittent basé sur des #éoliennes couplées au GNL états-unien et sur le sabotage du #nucléaire français"
1960 : Mort de Georges Claude, à l'origine de L'Air liquide
1430 : Jeanne d'Arc prisonnière
Jeanne d'Arc est faite prisonnière à Compiègne par Jean de Luxembourg, qui la vendra (!) aux Anglais pour dix mille livres.
Selon les apparences, sa destinée proprement humaine et matérielle semble achevée. Une autre mission s'ouvre pour elle :
"Après le sacre,dit Malraux, elle est écartée, et commande la série des vains combats qui la mèneraient à Compiègne pour rien, si ce n’était pour devenir la première martyre de la France."
L'arrestation de Jeanne d'Arc, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XVème siècle.
La Geste héroïque de Jeanne est un moment fondamental de notre Histoire nationale : ses moments essentiels en sont relatés dans ces Éphémérides aux 25 février (rencontre de Jeanne et du Dauphin, à Chinon),8 mai (libération d'Orléans),18 juin (victoire de Patay), 17 juillet (sacre de Reims), 23 mai et21 novembre (capture, et livraison aux Anglais), 30 mai (martyre), 16 mai (canonisation), 10 juillet (instauration de la Fête nationale).
Et, pour la très belle manifestation du retour de l'anneau de Jeanne en France, au Puy du Fou, voir l'Éphéméride du 20 mars.
1431 : Création de l'Université de Poitiers
Une bulle du pape Eugène IV autorise la création de l'Université de Poitiers, voulue par Charles VII, qui souhaitait ainsi récompenser le Poitou pour sa fidélité, alors que tant de personnes et d'institutions étaient "passés aux Anglais" lors de la Guerre de Cent ans...
1498 : Naissance de Sampiero de Bastelica, dit Sampiero Corso
Statue de Sampiero, à Bastelica (Place du Hameau de Santo), par Vital Dubray
Dès l'Antiquité, les rapports furent bons et amicaux entre ce qui allait devenir "la Corse" et ce qui allait devenir "la France"; jusqu'en 1768, année où Louis XV réunit... l'île au continent !
La raison en est simple : les deux entités avaient les mêmes ennemis, et se retrouvaient donc, de fait, attirées l'une vers l'autre pour se défendre contre lui...
Durant l'Antiquité, l' "ennemi", c'étaient les Carthaginois, projection et prolongement de l'antique Phénicie (le Liban actuel : Tyr, Sidon, Beyrouth, Tripoli...). Leur riche et puissante capitale, Carthage, était idéalement implantée, dans l'actuelle Tunisie, et, de leur port merveilleusement bien situé, ils régentaient tout le sud de la Méditerranée, après une sorte d'accord tacite passée avec "l'ennemi grec" qui, lui, s'était vu attribuer le nord de cette même Méditerranée.
Mais, achevant la découverte du monde par leur navigation incessante, phéniciens de Carthage et Grecs de Massalia se rejoignirent de nouveau : en Espagne, où, du coup, les hostilités reprirent...
Massalia avait fondé de nombreuses colonies, dont une en Corse : Alalia, aujourd'hui Aléria. Les Carthaginois s'intéressaient aussi à la Corse, et aux autres îles de la Méditerranée. En outre, les Carthaginois étaient alliés aux Étrusques, peuple de l'Italie centrale : Grecs de Massalia et Celtes des territoires environnant la Massalie d'alors, mais aussi Romains de la petite puissance naissante dans le Latium - et ennemis des Étrusques... - se trouvaient donc, tout naturellement, réunis de fait pour résister à la puissance montante de Carthage : il fallait, soit la contenir puis l'écraser, soit être conquis par elle...
Cependant, si c'est dès l'Antiquité - on vient de le voir rapidement... - que la future Corse et la future France étaient "amies", Sampiero fut le premier personnage historique d'envergure à manifester cette amitié de coeur, jointe à l'intérêt de fait.
Sampiero Corso, ou Sampieru de Bastelica ( fit une grande partie de sa carrière au service de la France, notamment lors de l'expédition française en Corse de 1553.
Il avait pourtant commencé sa carrière militaire en Italie mais, après la mort de Léon X et son remplacement par Adrien VI (mars 1522), il passa au service de la France (il était à la bataille - perdue - de la Bicoque, le 27 avril 1522). À partir de 1535, il fait partie des proches du cardinal Jean du Bellay, ambassadeur de France à Rome; il se couvre de gloire dans les armées de François 1er, se bat aux côtés de Bayard, et reçoit, en 1547, le grade de Colonel, commandant l’ensemble des bandes corses au service de François 1er (illustration ci-contre : on l'appelait "le colonel aux fleurs de lys") : c'est alors que, selon l'usage de l'époque, il reçoit le surnom de "Corso", qui indique son origine et qui lui est resté attaché...
Cette époque est caractérisée par la lutte de la France de François 1er puis de son fils, Henri II, contre Charles Quint, empereur d'Allemagne, roi d'Espagne, roi de Naples et de Sicile et par celle des Ottomans contre Charles Quint, la France étant en l'occurrence alliée avec le sultan Soliman le Magnifique.
Il est donc très important, pour la France d'alors, en Méditerranée, de prendre le contrôle de la Corse, qui relève alors de la République de Gênes, alliée de l'Espagne : Henri II y envoie Sampiero, pour une première expédition : en 1553, à la tête d'une escadre franco turque, Sampiero débarque dans l'île. Avec ses alliés, les Ornano, famille de son épouse, il remporte quelques succès sur les Génois - commandés par l’amiral Andrea Doria - mais cette guerre tourne court car la France doit faire face au rapprochement entre l’Angleterre et l’Espagne : Henri II rappelle Sampiero en 1555, et un armistice est conclu à Vaucelles en 1556, qui met fin aux hostilités pour cinq ans.
Malgré la réoccupation de Bastia et de Calvi par Gênes, la Corse reste possession française durant quatre années, mais la défaite française de Saint-Quentin - en 1557 - et la signature du traité du Cateau-Cambrésis - en 1559 - entraînent le retour de la Corse sous la domination de Gênes. Lors de la signature du traité, les émissaires français tentent bien de conserver l’île à la couronne, mais ils doivent y renoncer pour conserver Calais, Metz, Toul et Verdun (dans notre Album L'Aventure France racontée par les cartes, voir la photo "les agrandissements de Henri II"...)
Henri II meurt en juillet 1559; la France n'est pas en mesure d'entretenir une flotte conséquente en Méditerranée et ne peut plus agir contre la République de Gênes.
Gouverneur d’Aix-en-Provence en 1560, Sampiero Corso est ensuite nommé ambassadeur extraordinaire à Constantinople, laissant son épouse et ses enfants dans la demeure familiale de Marseille.
Avec l’accord de Catherine de Médicis, régente, Sampiero revient en Corse en 1564 et, une fois encore remporte quelques combats; mais, sans l’aide significative de la France, il se trouve vite isolé : le 17 janvier 1567, à 68 ans, il est attiré dans une embuscade et tué : sa tête sera exposée par les Génois à Ajaccio...
C'est donc depuis bien longtemps que des Corses, les Corses, servent la France... Avant même la "réunion" de 1768, un Régiment de "Royal Corse" avait été créé :
Aujourd'hui, on estime à deux millions le nombre de Corses établis "hors l'île", et, sur ces deux millions, on évalue à environ deux cent mille le nombre de ceux qui vivent à Marseille et dans les environs immédiats, ce qui fait de Marseille... la première "ville Corse" ! L'agora grecque de la cité phocéenne tire d'ailleurs son nom actuel (Place de Lenche) de la famille corse Linciu, qui s’établit à Marseille au XVIème siècle. Thomas Lenche créa la Compagnie du corail, qui se dédiait aux liaisons commerciales entre l'Afrique du Nord et Marseille; pendant les guerres de religion, son neveu, Antoine Lenche, prit le parti des "politiques" (ou "royalistes" : ceux qui soutenaient Henri III de France et Henri III de Navarre, qui devait devenir Henri IV, "Roi de France et de Navarre") : Antoine Lenche était deuxième consul de la cité et mourut assassiné en 1588...
1648 : Mort de Louis Le Nain
Un certain mystère entoure l’origine de la plupart des tableaux des trois frères Le Nain: Louis, Pierre et Thomas. Les peintres eux-mêmes ont créé cette situation, aucun des tableaux signés Le Nain n’étant précédé d’un prénom.
Le "Repas de paysans"
En 2010, grâce au mécénat d'Axa, un chef d’œuvre caravagesque, le Reniement de saint Pierre (ci dessous), est entré au Louvre.
Le tableau illustre le moment d’une révélation bouleversante pour l’apôtre Pierre. Peu avant d’être arrêté, Jésus avait averti le plus ancien de ses disciples qu’il le renierait trois fois avant l’aube : et malgré ses protestations de fidélité, Pierre vient de répondre par trois fois qu’il ne le connaissait pas. Au chant du coq, il découvre sa lâcheté et pleure. Du fond de la composition, un homme de face semble prendre le spectateur à témoin.
(retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)
Aujourd'hui : ...devenue "l"affaire Dreyfus" à cause de Zola !
---------------
ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...
Le nationalisme français et tous les patriotes en général (ceux qui voulaient préparer la France à la guerre qui venait), et l'Action française en particulier, ont donc été englués dans une "affaire Dreyfus" qui, en réalité, n'était pas au départ un problème d'homme (le capitaine Dreyfus, au demeurant, homme dont les convictions politiques étaient "de droite modérée") mais une machination d'un État (l'Allemagne) visant à affaiblir un autre État (la France) à travers son armée, afin de mieux l'écraser, après avoir enfin trouvé le prétexte pour lui déclarer la guerre, voulue par lui depuis tant d'années. Toutes proportions gardée ("mutatis mutandis..."), on pense à l'affaire Galilée, dans laquelle s'est laissée empêtrer l'Église catholique, et qui lui a fait tant de tort, jusqu'à aujourd'hui encore... Ou, si l'on veut prendre les choses avec le sourire - s'il est permis de sourire à propos d'un évènement aussi tragique...- on pense au sparadrap du capitaine Hadock, dans "Tintin et l'Affaire Tournesol"...
Comment cela a-t-il été possible ?
Par la volonté du "parti pacifiste", qui pensait naïvement qu'en ne préparant pas la guerre, en donnant des gages d'amitié à l'Allemagne, en évitant de lui résister en quoi que ce soit, on désarmerait son bellicisme, on viendrait à bout de ses "va-t-en-guerre" et, en tous cas, on ne lui donnerait pas l'occasion de faire la guerre. Léon Daudet et l'Action française (et bien d'autres) pensaient exactement le contraire, disant que céder sans cesse ne faisait qu'encourager l'adversaire à demander toujours plus, et préféraient plutôt la sage maxime latine, "Si vis pacem, para bellum" : seule la force d'un pays dissuade un adversaire de l'attaquer, s'il sait qu'en le faisant il sera vaincu...
Il restait au "parti pacifiste" à trouver le coup d'éclat qui lui permettrait de faire triompher son point de vue : Zola devait le lui fournir... Comme le rappelle très bien le site "Maurras.net", en 1896, Zola
"est un personnage orgueilleux, imbuvable et irascible, qui a perdu ses disciples et que le jeunesse littéraire repousse car elle ne voit en lui qu’une vieillerie dépassée incapable de se renouveler, un auteur à fric qui n’écrit que pour vendre et qui pense plus à vendre qu’à écrire, Curieux Zola, dont la vulgate moderne ne veut retenir que le fameux "J’accuse". On ne sait plus guère ce que fut le Naturalisme, ni ses liens étroits et revendiqués avec des conceptions de la science et de la société qui prévalaient alors, et qui ont été cent fois dépassées depuis par de nouvelles vagues des progrès de la connaissance et des modes associées. On ne veut voir dans la série des Rougon-Macquart qu’un documentaire sur la misère du peuple, forcément objectif puisque l’indignité est du côté des riches. Or, avec l’affaire Dreyfus, Zola tente un coup de poker qui s’avérera gagnant, au-delà de toute mesure. Il se refera devant l’Histoire officielle une virginité inattaquable. Et le Zola oublié, c’est désormais celui des années précédant le "J’accuse", ces années de gourou désavoué bavant de rancœur et fourbisseur d’anathèmes..."
Daudet et Bainville ont analysé - dans le même sens - le rôle joué par Zola, et donné leur point de vue. On va donc clôre avec eux ce sujet, et ce qui n'aurait jamais dû devenir "L'Affaire Dreyfus".
1. De Léon Daudet, "Au temps de Judas", pages 58/59 puis 63/64 :
• pages 58/59 : "...Zola en voulait à la France, qui n'accordait à son ambition effrénée qu'une sorte de célébrité honteuse et décriée, ainsi qu'au roi des vidangeurs. Il en voulait à la société, à la critique, un peu à tout le monde. Naturellement craintif et même peureux, se cachant sous son lit quand tonnait l'orage, il devint courageux, civilement parlant, du jour où il s'agit de combattre cet objet, pour lui dépourvu de sens, mais non certes d'une gloire qui l'offusquait : le drapeau tricolore. C'est un haut degré, et saisissant, d'un vice, quand il peut susciter une vertu, même appliquée à un but ignoble. Il est ironique de songer que fut solennellement transféré au Panthéon (par un régime, il est vrai, antinational) le plus grand et incontestable souilleur de ce qui fait la grandeur et la noblesse de l'homme ici-bas..."
• pages 63/64 : "... Au moment où éclata l'Affaire, la célébrité spéciale de Zola était en baisse. Quelques années auparavant avait paru un manifeste littéraire (comme on disait alors) signé de jeunes écrivains, tels que Bonnetain, Rosny aîné, Paul Margueritte et Gustave Guiches, si j'ai bonne mémoire, qui rompaient avec le "maître" impur de Médan, et lui tiraient leur révérence. Vers la même époque, Huysmans lui secouait les puces, dans une préface à son livre "Là-bas". Henry Céard s'était, de son côté, détaché du cénacle. Jules Huret menait une enquête sur la mort du Naturalisme. Zola, désemparé par toutes ces défections, tâtonnait. Il avait comiquement essayé du roman "chafte" et même "myftique, mon bon" avec "Le Rêve", qui a l'air d'une image de missel, oubliée, dans un mauvais lieu, par un bourgeois hypocrite et papelard. Il y a quelque chose en effet de pire que le Zola de fosse d'aisance : c'est le Zola d'aspiration virginale. Son bleu vitrail semble le résultat de la distillation d'un engrais, et ses séraphins ont le souffle et la mine d'échappés d'un pénitencier. Dans cette oeuvre surchargée, informe, nauséabonde, rien de plus repoussant que "Le Rêve" ! Avec la campagne en faveur de Dreyfus, Zola s'imagina qu'il se renouvelait, qu'il s'embarquait pour la grande politique. Il est mort, heureusement pour lui, treize ans avant le terrible démenti donné à ses fariboles sur la paix universelle, qui rejoignaient, par les sentines et les chambres de bonnes, celles de Jaurès..."
2. De Jacques Bainville, tiré du livre de Dickès, "Jacques Bainville, La Monarchie des Lettres...", page V :
"...Cependant Bainville, tout comme l'Action française en 1899, est aussi "né" à la politique. Il possède néanmoins la particularité d'être dreyfusard sur le plan judiciaire, mais antidreyfusard d'un point de vue politique. La condamnation du capitaine juif l'indigne; la récupération et le traitement de l'affaire par Zola ou Clemenceau le révoltent tout autant. Alors qu'il est à Munich en 1898, il écrit à Georges Guéneau, son cousin (lettre du 17 septembre 1898, ndlr) : "je vois ici un jeune homme de Paris qui est juif et dont le père était un Alsacien de Mulhouse : vous pensez s'il est dreyfusard. Il m'a dit pourtant l'autre jour : "Zola a fait du mal à la cause. Si ç'avait été un homme moins brutal qui se fût chargé de défendre Dreyfus, il aurait parlé au nom seul de la Justice et aurait convaincu tout homme de bonne foi. En commençant par insulter l'armée, il a ébranlé la fibre nationale, c'était une grosse faute de tactique. On l'a vu. S'il avait jeté moins de boue, s'il s'était adressé à la conscience de chacun, il eût réussi bien plus vite. C'est aussi mon humble opinion." Derrière son aversion pour Zola, il y a chez Bainville un rejet de toute forme de moralisme, rejet que l'on retrouvera dans son analyse du traité de Versailles, inspiré précisément par l'idéologie moraliste wilsonienne..."
Et, du même ouvrage, page 1021 : "...N'est-il pas malheureux, en effet, de voir des Français qui parce qu'ils sont d'opinion différente s'excommunient réciproquement et se mettent les uns et les autres "hors de la patrie". Ce serait grotesque si ce n'était pas si triste. Mais je ne puis m'empêcher de croire que cela ne serait pas arrivé si c'était un autre homme que Zola qui eût pris la cause en main. Le peuple de France n'est pas si bête qu'on veut bien le dire. Il a tout au moins "l'idée" de la Justice. Si l'on s'était efforcé de lui faire comprendre qu'il ne s'agissait que d'une question de droit et d'équité, on eût vite obtenu la révision. Qui sait ? Peut-être même un mouvement de sympathie pour Dreyfus. Mais il eût fallu pour cela un homme un peu plus habile que Zola. Il eût fallu un Renan ou un Hugo. Zola a cassé bêtement les vitres. Il n'a pas compté que la fibre nationale en France est très sensible, il l'attaque dans ce qui la représente : l'armée. Il s'y est pris si adroitement que la révision de ce procès devait apparaître comme une défaite du ministère de la Guerre et de nos officiers. Je ne nie pas le courage de l'intervention de Zola. Je reconnais même dans son acte une certaine grandeur. Mais je n'ai jamais aimé la brutalité, l'injure grossière, inutile et bête, qui ne prouve rien. J'en veux d'autant plus à Zola que c'est lui, lui seul avec sa lettre aux outrages matérialistes, qui m'a empêché d'être tout de suite du "bon parti"...".
1954 : Mort de Maxime Real del Sarte, sculpteur, fondateur des Camelots du Roi
1685 : Le Doge de Gênes est à Versailles pour "demander pardon" à Louis XIV
En 1684, Louis XIV fit bombarder Gênes, dont le Doge, Francesco Maria Imperiali Lercari avait pris parti pour l'Espagne - alors en guerre avec la France - et avait autorisé la construction, pour elle, de quatre galères. Par ailleurs, le Doge avait aussi permis la livraison de diverses fournitures aux pirates barbaresques d'Alger, eux aussi en conflit - mais permanent, celui-là - avec la France.
Le roi avait, au préalable, suggéré au Doge de ne prendre ni l'une ni l'autre de ces décisions, mais celui-ci passa outre : toute une flotte française appareilla donc de Toulon, et lança... 14.000 bombes sur la ville de Gênes ! Puis Louis XIV obligea le Doge en personne, accompagné des quatre principaux sénateurs de Gênes, à venir lui présenter sa soumission à Versailles.
Or, la loi perpétuelle de Gênes interdisait à tout Doge de quitter la ville un seul instant, et destituait d'office tout Doge en exercice absent un seul jour de la ville : il fallut donc aux Génois voter une loi spéciale, autorisant exceptionnellement leur doge à quitter Gênes pour Paris...
Michel Mourre assure que Louis XIV sut "adoucir les exigences de sa politique par l'urbanité de son accueil" .
De son côté, le Doge Imperiali, qui ne manquait pas d'humour, fit cette réponse à ceux qui lui demandaient ce qu'il trouvait de plus remarquable à la Cour de France : "C'est de m'y voir..." : l'humour était sauf !
Réparation faite à Louis XIV par le Doge de Gênes, Francesco Maria Imperiali, dans la Grande Galerie du château de Versailles, le 15 mai 1685 - Tableau de C.G. Halle, Musée national du Château de Versailles
Charles Perrault était admiratif devant l'éclat de la culture et de la civilisation française sous Louis XIV; et il savait fort bien reconnaître le mérite du Grand roi - mécène et protecteur des Arts, des Sciences et des Lettres - dans l'éclosion magnifique de talents qui reste la marque de son règne.
Considérant qu'à ce stade de maturité et de fécondité, la France de Louis le Grand n'avait plus rien à envier aux Anciens de l'Antiquité grecque et romaine, dont elle était issue, et reconnaissante de sa filiation, il fut à l'origine de la Querelle des Anciens et des Modernes : voir l'Éphéméride du 12 janvier...
1768 : La Corse devient française
La réunion de la Corse est officialisée par le Traité de Versailles, signé entre la France et la République de Gênes.
La "tête de Maure" est d'origine aragonaise. Elle figurait au Moyen-Âge sur les étendards des rois d'Aragon qui luttaient contre les musulmans dans le cadre de la Reconquista, et représentait un roi sarrasin vaincu. La tête de Maure avait alors les yeux bandés. C'est en 1297 que la Corse et la Sardaigne furent confiées par le Pape au Roi d'Aragon.
Sur le drapeau corse, le bandeau sur les yeux, signe d'esclavage, aurait été relevé sur le front par Pascal Paoli pour symboliser la libération de la patrie, selon l'historien Paul Arrighi.
Des esprits à très courte vue politique continuent, après tant de temps, à véhiculer l'ineptie - de plus inutilement blessante pour les Corses... - selon laquelle Louis XV aurait "acheté" la Corse ! En réalité, les Anglais s'intéressaient de très près à l'Île, et Louis XV, roi de paix en Corse - comme il le fut en Lorraine... - trouva un excellent stratagème pour ôter aux Anglais tout prétexte de refuser la réunion de la province à la France, ou, pire, d'intervenir, purement et simplement. Dans les deux cas de la Corse et de la Lorraine, on ne peut que louer l'esprit d'habileté et d'intelligence, qui permet à un roi pacifique d'agrandir pacifiquement le royaume (comme ce fut d'ailleurs le cas avec d'autre rois pour d'autres provinces : si certaines furent - et parfois durement... - réunies par la guerre - Normandie, Alsace, Franche-Comté, Roussillon...- plusieurs autres, et non des moindres (Champagne, Provence ou... Corse !) furent "réunies" par des moyens pacifiques (mariages, héritages, diplomatie...)...
Avec Louis XV, on arrive donc à l'aboutissement final du lent processus de rapprochement entre la France et la Corse, initié et symbolisé dès le XVIème siècle par Sampiero Corso, les deux entités luttant contre les mêmes adversaires, Espagnols et Génois (nous essayons d'expliquer ce rapprochement et cette vieille amitié entre la France et la Corse dans notre Éphéméride du 23 mai, au sujet de la naissance de Sampiero Corso...).
Timbre commémoratif du deuxième centenaire du rattachement de la Corse à la France
À propos de l'hymne corse, "Dio vi salvi, Regina..."
On aura ci-après deux versions du Dio vi salvi Regina, la première plus traditionnelle (voix seules, féminine et masculines), la deuxième orchestrée et plus inattendue :
Dio vi salvi regina / E madre universale / Per cui favor si sale / Al paradiso(Dieu vous garde, ô Reine / Et mère de tous / Par les faveurs de qui / On monte au paradis).
Voi siete gioia e risu / Di tutti i sconsolati. / Di tutti i tribulati / Unica speme (Vous êtes joie et rire / De tous les affligés. / De tous les tourmentés / Vous êtes l'unique espoir).
Gradite ed'ascoltate / O vergine Maria / Dolce, clemente e pià / Gli affliti nostri(Agréez et écoutez / O Vierge Marie / Douce clémente et généreuse, / Nos afflictions).
Voi da i nemici nostri / A noi date vittoria / E poi l'eterna gloria / In paradiso (Vous, sur nos ennemis / A nous, donnez la victoire, /Et puis l'éternelle gloire, / Au paradis).
C'est à la Cunsulta di Corti, le 30 janvier 1735, que l'on vota une constitution démocratique et que l'on plaça la Corse sous la protection de Marie :
"...Nous élisons pour la protection de notre patrie et de tout le royaume, l'Immaculée Conception Vierge Marie, et nous décrétons de plus que toutes les armes et drapeaux de notre dit royaume soient empreints de l'image de l'Immaculé Conception, que la veille et les jours de sa fête soient célébrés dans tout le royaume avec la plus parfaite dévotion et les démonstrations de joie les plus grandes..."
La Cunsulta choisit donc la fête de l'Immaculée conception, le 8 décembre, comme jour de fête nationale insulaire, et adopta le Dio Vi Salvi Regina comme chant national. Ce chant est une prière à Marie, la Mère Universelle. C'est à Naples - où il fut imprimé pour la première fois en 1681 - que remontent les origines lointaines de cet hymne marial composée par San Francesco di Geronimo.
Cet hymne est issu du Salve Regina (ou Antienne du Puy), écrite en 1097 par Adhémar de Monteil, évêque du Puy (1080), légat apostolique d'Urbain II pour la Première Croisade, mort de la peste à Antioche, et dont la bannière portait l'image de la Vierge.
1842 : Mort de Las Cases, rédacteur du Mémorial de Sainte-Hélène
D’abord royaliste, Las Cases émigre en 1789, passe plusieurs années en Allemagne et en Angleterre, puis participe au débarquement de Quiberon, en 1795, dont il est l'un des rares survivants et retourne à Londres. Rentré clandestinement en France pendant le Consulat, il se rallie à Napoléon, reçoit en 1810 le titre de Chambellan et de Comte d'Empire. Après la première abdication de Napoléon, il se retire en Angleterre, mais revient en France durant les Cent Jours pour se mettre à son service.
Après Waterloo, il accompagne l'empereur déchu à Sainte-Hélène, et partage son exil jusqu'à la fin de l’année 1816, jusqu’à ce que - on ne sait exactement pourquoi - le gouverneur de Longwood, Hudson Lowe, le fasse expulser de l’île à la fin de l’année. Durant sa présence à ses côtés, il tint lieu à Napoléon de secrétaire particulier, prenant différentes notes de leurs conversations, qu'il mettra en ordre dans son Mémorial de Sainte-Hélène, qu’il fit paraître en 1823.
Contrairement à la légende qui veut que Napoléon ait "dicté" ses pensées à son secrétaire, il s’agit donc bien de l’oeuvre personnelle d’Emmanuel Las Cases, même si Napoléon devait bien se douter de l’usage que son "secrétaire" pourrait, éventuellement, faire de ses propos et confidences…
Jacques Bainville n'est pas tendre avec lui, et parle, à propos de son ouvrage d'un "évangile" malfaisant :
Napoléon à Sainte-Hélène, après s'être livré aux Anglais le 15 juillet 1815
1099 : Les Croisés s'emparent de Jérusalem
Partis de France en 1096, à l'appel du pape Urbain II, qui avait prêché la Croisade à Clermont (voir l'Éphéméride du 27 novembre), les Croisés, emmenés par Godefroy de Bouillon et le comte de Toulouse, font leur entrée dans la ville (enluminure d'époque ci-dessous) : c'est la naissance du Royaume latin de Jérusalem, Godefroy de Bouillon prenant en charge l'administration du lieu, au titre d'Avoué du Saint-Sépulcre.
•Écouter :Chanson de Croisade, de Thibaut IV, Comte de Champagne et Roi de Navarre : THIBAUT CHANSON 4.mp3
Les Croisades, une agression de l'Occident chrétien contre les musulmans ? Contrairement à cette "idée" (?) répandue par certains, les Croisades visèrent simplement à libérer des lieux saints, interdits d'accès par un Islam fanatique.
"J'ai décidé de tuer Jean-Paul II, commandant suprême des croisés" avait déclaré Ali Agca avant de tirer sur la pape le 13 mai 1981.
Et, dans Les croisades vues par les Arabes, l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf écrit :
"Au-delà de cet acte individuel, il est clair que l'Orient arabe voit toujours dans l'Occident un ennemi naturel. Contre lui, tout acte hostile, qu'il soit politique, militaire ou pétrolier, n'est que revanche légitime. Et l'on ne peut douter que la cassure entre ces deux mondes date des croisades, ressenties par les Arabes, aujourd'hui encore, comme un viol."
Fort bien, sauf que...
Les croisades se sont déroulées sur une période de deux cents ans, allant du XIème au XIIIème siècle : il est donc nécessaire, comme le note Jean Sévillia, dans son Historiquement correct, de "séparer le bon, grain de l'ivraie", de re-situer les croisades dans leur contexte et de rappeler leur but initial.
Dès les premiers temps de la chrétienté, les fidèles affluèrent vers Jérusalem pour se recueillir sur le tombeau du Christ, comme sainte Hélène, la mère de Constantin, vers 330.
Or, après la mort de Mahomet (632), les musulmans lancèrent un grand mouvement de conquêtes, et s'emparèrent de Jérusalem en 638, mais aussi des deux tiers de l'Empire romain d'Orient, de toute l'Afrique du Nord, de l'Espagne et du Portugal et entrèrent même en France (carte ci dessus)...
À Jérusalem et dans les autres lieux saints (Bethléem, Nazareth...), les chrétiens, réduits à l'état de dhimmis, conservèrent le droit de pratiquer leur culte; les pèlerins venus du monde entier, eux, conservèrent celui d'accéder aux différents lieux saints, moyennant le paiement d'une taxe.
Mais, en 1009, le sultan Hakem ordonne la destruction de la basilique du Saint-Sépulcre et inaugure une vague de persécutions : les chrétiens doivent se convertir à l'Islam ou devenir esclaves.
Puis, plus grave encore, les Turcs Seldjoukides s'emparent de Jérusalem en 1078 et, là, en interdisent carrément l'accès aux chrétiens : comme l'écrit encore Jean Sévillia, "la croisade, c'est une riposte à l'expansion militaire de l'Islam, une réplique à l'implantation des Arabes et des Turcs en des régions dont les villes, berceau du christianisme au temps de saint Paul, ont été le siège des premiers évêchés. Des régions où les fidèles du Christ sont désormais persécutés..."
Il est bien clair que l'agression première, la persécution et la provocation première sont le fait des musulmans eux-mêmes, à qui les Chrétiens n'ont fait que "répondre" par les Croisades, même si la réponse ne fut pas forcément - c'est bien clair aussi... - exempte de tout excès et de toute erreur...
Imaginons, aujourd'hui, que l'Arabie Saoudite mène une guerre contre une puissance étrangère; que l'Arabie perde cette guerre, et se voit intégralement conquise par son adversaire, qui fermerait les lieux saints musulmans de La Mecque et Médine, et en interdirait l'accès aux musulmans du monde entier : que feraient ceux-ci ? Poser la question c'est, évidemment, y répondre, et répondre à cette autre question (en fait, la même) : pourquoi les Croisades ?...
• Prenant encore un peu plus de recul historique, et un peu de hauteur, René Grousset, dans son magistral "Bilan de l'Histoire", ne dit pas autre chose :
"...La catastrophe de 1453 qui était à la veille de survenir dès 1090 sera reculée de trois siècles et demi… Pendant ce temps, la civilisation occidentale acheva de se constituer et devint capable de recevoir l'héritage de l'hellénisme expirant… La croisade ne fut pas autre chose que l'instinct de conservation de la société occidentale en présence du plus redoutable péril qu'elle ait jamais couru. On le vit bien quand l'Occident renonça à cet effort..."
Le 15 juillet 1673, un Arrêt du Conseil de Ville ordonne la formation d'une rue à rampe au bas du rempart, de la Porte Saint-Antoine à la Porte Saint-Martin.
Louis XIV et Colbert, qui viennent de faire construire un an auparavant (1672), par François Blondel, la Porte Saint Denis (voir l'Éphéméride du 15 juin), en profitent pour charger Pierre Bullet d'ériger une deuxième Porte monumentale, tout près de la précédente, afin de célébrer à nouveau les victoires du Roi sur le Rhin et en Franche-Comté.
Il ne faudra qu'un an à Pierre Bullet pour s'acquitter de sa tâche, et la Porte Saint Martin sera inaugurée en 1674.
Il s'agit d'un arc de triomphe de 18 mètres de haut, construit en pierre calcaire à bossages. Ses proportions sont idéales : il est percé d'une grande arcade et de deux petites. Sa hauteur et sa largeur sont chacune de 17,55 m, son épaisseur de 4,50 m; l'arcade du milieu a 9,70 m sous clef, et 4,85 m d'ouverture; les petites arcades ont 5,75 m sur 3,50 m.
Côté sud
Sur l'attique, en marbre, on lit l'inscription suivante :
Ludovico Magno, Vesontione Sequanisque bis captis, et fractis Germanorum, Hispanorum et Batavorum exercitibus, Praefec. et oedil. poni. C. C.
(À Louis le Grand pour avoir pris deux fois Besançon et la Franche-Comté et vaincu les armées allemande, espagnole et hollandaise, le Prévôt des marchands et échevins de Paris).
Les quatre allégories en bas-reliefs représentent :
• 1 et 2, au nord (côté rue du Faubourg Saint Martin) : la Prise du Limbourg en 1675 (une femme assise près d'un lion couché) et la Défaite des Allemands (Louis XIV en dieu Mars, portant l'écu de la France et repoussant l'aigle germanique pour protéger une femme et un vieillard).
• 3 et 4, au sud : la Rupture de la Triple Alliance (Louis XIV en Hercule à demi nu, portant sa perruque et tenant sa massue tandis qu'il foule aux pieds Achéloos ou Géryon) et la prise de Besançon (Louis XIV surmonté d'une Renommée, debout devant un palmier et un olivier et recevant les clefs d'une femme portant le genou à terre).
L'édification de la Porte Saint Martin est à rapprocher de celle de la Porte Saint Denis (Éphéméride du 15 juin) et, plus généralement, des travaux de démolition de l'enceinte de Louis XIII, créant le Cours Royal ou Nouveau Cours, à l'origine des Grands Boulevards (Éphéméride du 7 septembre)...
1737 : Naissance de Louise de France, dernière fille de Louis XV
Louise-Marie de France, dite Madame Louise ou Madame Dernière, était la plus jeune des enfants de Louis XV et de Marie Leszczyńska, et le dixième enfant que la reine mit au monde. Le roi la surnommait affectueusement Chiffe : elle resta toujours une princesse à part, fuyant le monde, et attirée par la religion.
En 1770, alors que la cour préparait le mariage du nouveau Dauphin, futur Louis XVI, et de Marie Antoinette, Louise sollicita de son père l'autorisation de se faire carmélite. Elle prit l'habit le 10 octobre 1770 et prononça ses vœux le 12 septembre 1771 au Carmel de Saint-Denis, le "plus pauvre carmel de France" d'après la rumeur, où la règle passait pour très rude. Comme nom de religieuse, elle choisit Thérèse de Saint-Augustin en hommage à sainte Thérèse d'Avila, mystique et réformatrice de l'ordre des carmélites.
"Faites-leur avaler le mot, ils avaleront la chose" disait Clémenceau, et il avait raison. De même que nous acceptons trop souvent - pour ne pas dire toujours - le vocabulaire de nos adversaires, que nous parlons avec leurs mots, de même nous nous laissons imposer - pire : nous les reprenons - les "appellations" choisies par nos adversaires menteurs, calomniateurs, traficoteurs et falsificateurs de l'Histoire : et, comme pour les mots du combat politique, nous avons perdu d'avance, si nous faisons et continuons comme cela...
• on parle de "prise de la Bastille" : c'est - du point de vue chronologique - le premier exemple de falsification historique par les révolutionnaires, aussi ignoble qu' "hénaurme" et mensonger. Il n'y avait que sept prisonniers, en 89, dans cette forteresse promise à la démolition : seul le manque d'argent était cause du report des travaux d'urbanisme prévus par Louis XVI, qui devaient la remplacer. Et il n'y avait qu'une petite centaine de gardes, à l'intérieur, commandés par le gouverneur de Launay. Le peuple de Paris ne s'élança pas à l'assaut de la forteresse (il ne s'agissait, comme toujours, que d'une infime partie de la population qui vociférait, là) et les canons ne tonnèrent pas, pas plus que les fusils ne tirèrent sur la prétendue "foule". Le gouverneur, dépassé, parlementa avec les émeutiers/énergumènes et obtint d'eux la promesse que ses soldats auraient la vie sauve s'il ouvrait les portes : il ouvrit, et les terroristes révolutionnaires massacrèrent tout le monde, promenant les têtes au bout de piques ! François Furet l'affirme : dès cet épisode, la Terreur est en gestation, "la culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires"... En parler comme d'un haut fait d'armes, c'est participer à la diffusion du mensonge révolutionnaire d'État et des "ridicules légendes de la Bastille" (Jacques Bainville)...
• on parle de la Convention mais c'est la plus grande escroquerie démocratique de tous les temps, au nom de laquelle on a commis les pires atrocités, dont le Génocide vendéen, le premier Génocide des Temps modernes... : sans mandat légitime du Peuple français, étant donné le nombre ridiculement bas de "votants" :
- elle a aboli la Royauté, notre Régime traditionnel qui a fait la France et en a fait, sous Louis XVI, la première puissance du monde (économique, démographique, culturelle, militaire...);
- elle a assassiné le Roi et la Reine, et commencé le monstrueux et lent infanticide - qui s'étalera sur environ cinq ans - du petit Roi Louis XVII...
- et ses "soldats de l'an II" (encore une image d'Épinal !...) sont tous simplement ceux de l'armée de Louis XVI, la plus forte au monde avec ses canons Gribeauval...
- elle a multiplié les actes de démence terroriste et barbare dans toute la France (noyades de Carier à Nantes, canonnades de Fouché à Lyon, massacres à Toulon et à Marseille...)
- enfin, et surtout, seuls 10% des citoyens ont voté, pour soi-disant élire cette soi-disant Convention, tant était grand l'épouvante et l'effroi (annonciateurs de le Terreur prochaine...) causés par les tous récents "massacres de septembre"; et, comme les femmes ne votaient pas, il ne s'agit donc que de 5% de la population qui a pris part à cette plus grande escroquerie, dite "démocratique", de tous les temps...
• mais le Système, héritier de la Terreur révolutionnaire, refuse toujours, deux siècles après, de reconnaître le Génocide vendéen (le premier des Temps modernes) perpétré par ces révolutionnaires qui ont inventé le Terrorisme d'État et sur l'héritage desquels se fonde notre actuel Système mortifère qui nous conduit au grand remplacement, au grand déclassement, au grand endoctrinement (ou, si l'on préfère : à la des-Éducation nationale...) Il ajoute ainsi le crime de Mémoricide au crime de Génocide...
• on parle sans cesse des "Droits de l'Homme", que la Révolution Terroriste et Totalitaire aurait proclamés, mais c'est oublier que, en plus du Génocide/Mémoricide dont nous venons de parler ("Colonnes infernales" en Vendée, noyades de Nantes, canonnades de Lyon, la Terreur partout en France...) le Terrorisme d'État c'est la Révolution et sa République idéologique qui l'ont inventé, comme l'a rappelé Patrick Buisson sur France Inter :
• on parle de la "monarchie absolue" comme si "absolue" signifiait "tyrannique" ou "disposant de tous les pouvoirs"; mais ce n'est qu'un bobard destiné à tromper les gogos ("populo gobe tout", comme disait Maurras) :
Comme l'explique brillamment François Bluche, dans ce très court texte extrait de son magistral "Louis XIV", "la monarchie absolue c'est la monarchie parfaite"... :
• on parle de la "fuite du Roi à Varennes", alors qu'il s'agit d'une évasion, du Roi qui reprend sa liberté alors qu'il était, de fait, prisonnier aux Tuileries. Là non plus, les mots ne sont pas neutres : une "fuite", c'est l'acte d'un lâche, d'un criminel, qui veut échapper à la police, à la Justice; le mot a une connotation évidemment négative, alors qu'une "évasion", au nez et à la barbe de ceux qui le retenaient prisonnier, ce peut être, au contraire, l'acte plaisant d'un Rouletabille, d'un Arsène Lupin, d'un Rocambole, et le mot - comme la chose - peuvent avoir une connotation positive. Le Roi d'ailleurs parle de sa "sortie de Paris" dans le document qu'il laisse dans sa chambre pour expliquer son geste...
Notons aussi que, contrairement au mensonge officiel, malgré les précieuses heures perdues, "Varennes" avait fini par réussir, et les Dragons de Bouillé avaient fini par arriver, en même temps que le sinistre Drouet. Louis XVI n'avait qu'un mot à dire, et la place était dégagée. Empêtré dans sa funeste tournure d'esprit selon laquelle les choses s'arrangeraient, et qu'il ne fallait surtout pas de violence(s), il laissa partir les Dragons, ce qui équivalait à redevenir prisonnier, cette fois pour toujours, de cette bande ultra-minoritaire de révolutionnaires, dans une France ultra-majoritairement royaliste... C'est Chateaubriand qui a raison : "Louis XVI a pu sauver vingt fois sa vie et son trône..."
• on parle d'Olympe de Gouges, sans savoir, le plus souvent, qu'il ne s'agit que d'un surnom (un "pseudo", comme on dit aujourd'hui sur les réseaux sociaux) : son vrai nom était Marie Gouzes. Royaliste, comme tout le monde (il n'y avait pas dix républicains en France, selon le mot de Saint Just, alors qu'il y avait bien "26 millions de royalistes", selon le mot d'Alain Decaux...), elle adopta l'enthousiasme des idées nouvelles au moment où, pour tout le monde, cette révolution semblait n'être que l'évolution nécessaire dont avait rêvé, par exemple, un Mirabeau.
Mais assez vite, par la suite, révoltée et effrayée par les horreurs dont Marat, Danton, Robespierre et consorts se rendirent coupables, et lucide sur les conséquences de ce qui ne pouvait plus que déboucher sur le Totalitarisme, Marie/Olympe redevint la royaliste qu'elle avait été.
Elle eut le courage, la noblesse de coeur et la grandeur d'âme de demander à défendre Louis XVI, ce qui lui fut évidemment interdit par les fort peu "féministes" Conventionnels - les "bourreaux barbouilleurs de lois", comme les appelait André Chénier, qu'ils guillotinèrent également... - et elle se mit à rédiger des pamphlets contre Marat et Robespierre. Elle ne put donc assister et aider concrètement Malesherbes à défendre le Roi, au cours de son pseudo-procès.
Un tel courage ne pouvait bien sûr pas rester impuni : Robespierre la fit guillotiner le 3 novembre 1793, trois semaines après Marie Antoinette, à qui elle avait crânement adressé le préambule de sa "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne".
Il est attesté qu'elle monta à l'échafaud en faisant preuve d'un grand courage et d'une grande sérénité, illustrant le naufrage des Lumières dans la Terreur...
"Je voudrais que le roi de France remontât sur son trône, que la nation reconnût qu'il en est descendu pour le malheur de la France"
• on parle de "La Marseillaise", mais sait-on que son auteur était, et resta, royaliste, toute sa vie ? Lorsque Claude Joseph Rouget de Lisle compose son Chant de guerre pour l'armée du Rhin, le 25 avril 1792, il a 32 ans, et connaît une gloire aussi soudaine qu'éphémère : trois mois et demi après, c'est la funeste Journée d'émeute du 10 août et - encore une fois, mais, là, c'est la dernière, la fatale... - Louis XVI capitule devant les émeutiers terroristes. Apprenant l'enfermement du Roi et de sa famille au Temple, et que l'on va ouvrir son soi-disant "procès" (!), Rouget de Lisle proteste énergiquement devant la Convention et s'attaque frontalement à Robespierre; il s'offre pour défendre le Roi - ce qui lui est refusé - et, comme Olympe de Gouge, se répand en libelles et pamphlets contre le terrorisme révolutionnaire.
Il est d'abord destitué de son commandement par le sinistre Lazare Carnot en personne, l'organisateur du Génocide vendéen; puis il est emprisonné et échappe de peu à la guillotine...
Il s'opposera ensuite à Napoléon, le "sabre" de la Révolution, à qui il osera écrire : "Bonaparte, vous vous perdez, et ce qu'il y a de pire, vous perdez la France avec vous." Lorsque Louis XVIII monte sur le trône, il compose Le chant du Jura, où l'on trouve ce vers :
"Vive le roi ! De son bonheur naîtra enfin le nôtre !..."
Mais la République idéologique, totalement schizophrène, a fait du Chant de guerre d'un royaliste son hymne officiel ! Les amateurs de football ou de grandes manifestations (sportives ou quelles qu'elles soient) devraient avoir une pensée émue pour Louis XVI et son ardent défenseur, Rouget de Lisle, à chaque fois qu'ils beuglent ce "chant de guerre " !
• on parle du Panthéon, mais cette église - qui doit être rendu à l'Église - n'est qu'une grotesque, lugubre et sinistre supercherie : Carnot le Génocidaire, Voltaire l'antisémite furieux et "l'anti noir" joyeux, Jaurès l'antisémite notoire y "reposent" en paix, proposés à l'admiration des foules... qui ne connaissent évidemment pas la vérité sur cette tartufferie de carnaval...
C'est en 1791 que le Panthéon, belle église construite à l'initiative de Louis XV, devint "le Panthéon" actuel, grotesque et sinistre supercherie de la Nouvelle religion républicaine, l'Assemblée constituante ayant décidé de transformer l'église en temple civique (!) destiné à accueillir les cendres des grands hommes de la patrie. Mirabeau sera la première personnalité inhumée au Panthéon, où il ne resta pourtant guère : le 21 septembre 1794 sa tombe est profanée et ses cendres jetées aux égouts.
Si le mot "amusant" convenait pour un tel sujet, on l'emploierait ici, en pensant que dans ce Temple républicain, sous l'inscription Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante, repose Voltaire, le furieux antisémite qui était aussi joyeusement raciste, célébré par ce même Système qui a condamné Charles Maurras... : pour avoir un aperçu des propos furieusement antisémites et joyeusement racistes "anti-noirs" de Voltaire, célébré par l'hypocrisie de notre Système/Tartuffe au Panthéon, voir notre Dossier M. le Maudit : c'est édifiant...