Régiment Royal Corse (jusqu'en 1762)
Créé le 10 février 1739.
3 drapeaux, dont un blanc Colonel, et 2 d’Ordonnance, "tous verts, semez de fleurs de lys d’or dans les croix blanches, avec cette devise : Per haec Regnum & Imperium" ("Par cette unité, le règne et la puissance").
Royal-Corse a participé à toutes les campagnes de Louis XV et va s'illustrer durant toutes les campagnes militaires de son règne : il prend part à la Guerre de Succession d'Autriche, il est au siège de Furnes, à la bataille de Fontenoy (1743), aux sièges de Tournay, Ath et Oudenarde en 1745, à la Bataille de Raucoux en 1746, au siège de Berg-op-Zoom en 1747 et de Maestricht en 1748.
Il prend part à l'occupation de Minorque en 1756, et y séjourne jusqu'en 1762.
Pendant la Guerre de Succession d'Autriche Royal-Corse a combattu sous le commandement de Maurice de Saxe. C'est à ce moment qu'il s'illustra lors de la victoire de Fontenoy...
Le régiment stationnait dans les Flandres (il était à Lille en janvier 1742).
Puis le régiment est affecté à l'armée du duc de Noailles. Menin est prise le 4 juin. Ypres tombe le 25.
Royal Corse rejoint le corps du prince de CLERMONT le 5 juillet. Le prince a débuté le siège de Furnes le 29 juin. Dès l'arrivée de Royal-Corse, 300 hommes sont affectés à l'ouverture d'une tranchée en direction de la porte d'Ypres. Dans la nuit du 8 au 9 juillet, les compagnies PETRICONI et BUTTAFUOCO occupent sous le feu ennemi, deux sapes et installent deux mortiers... Le 9 juillet un parlementaire se présente avec un drapeau blanc. La place capitule le 11 avec les honneurs de la guerre. Le 13, Louis XV fait une entrée triomphale dans la ville.
Le 16, il exprime sa satisfaction aux officiers de Royal-Corse. Le lendemain, Royal-Corse retourne à Mardyck.
De septembre à octobre, Royal-Corse est alors affectée à la brigade du Dauphin, aux ordres d'Armentières. Cette brigade est chargée de défendre la Deule et la Scarpe aux abords de Douai. Royal-Corse et trois autres bataillons d'infanterie occupent le terrain entre Warmenton, Armentières, Douai et Orchies.
Les Corses prennent leur quartier d'hiver le 1er novembre à Rocroi, qu'ils quittent en avril 1745.
Le 20 avril 1745, Royal-Corse rejoint l'armée qui investit Tournai le 26. La tranchée est ouverte le 30. Royal-Corse s'y trouve de service dans la nuit du 7 mai. Maurice de Saxe sait que la prise de Tournai peut contraindre les Hollandais à déposer les armes. Il choisit le terrain et met en place la manœuvre de Fontenoy.
Le 28 avril, le duc de Cumberland, avec une armée de 51 000 hommes et 80 canons, auxquels s'ajoutent quatre régiments de cavalerie autrichienne, se porte au secours de la ville assiégée.
Le maréchal de Saxe lui oppose 47 000 hommes.
Entre le 9 et le 10 mai, Royal-Corse suit la brigade Normandie, où il est placé devant le bois de Barry avec la brigade d'Eu.
Angoumois et Royal-Corse tiennent la ligne comprise entre la corne du bois de Barry et le village de Fontenoy, où deux redoutes ont été aménagées et tenues par les bataillons d'Eu. Le roi et son entourage se tiennent sur une éminence, d'où ils dominent le champ de bataille.
A l'aube du 11 mai 1745, l'artillerie ennemie ouvre le feu. La canonnade dure deux heures. L'infanterie hollandaise se lance à l'attaque des redoutes placées entre Antoing et Fontenoy. Écrasés par l'artillerie et contre-attaqués par la cavalerie, ils se replient.
Les Anglo-Hanovriens à leur tour se lancent à l'attaque sans plus de succès. Cumberland envoie alors toutes ses masses d'infanterie. La ligne française est brisée à 12 heures 30. La brigade d'Eu et les arquebusiers de Grassin couvrent la droite mais ne peuvent stopper l'ennemi. La bataille semble perdue, et on conseille même à Louis XV de se retirer...
C'est alors que, sur ordre exprès du roi, la charge effectuée par la Maison du Roi toute entière rétablit la situation et sauve la journée. L'artillerie des deux redoutes de l'aile droite interdit à l'ennemi la reprise de ses assauts. Celui-ci se replie abandonnant son artillerie et 15 000 hommes tués ou blessés...
Dans cette affaire Royal-Corse dont c'était la première participation à une bataille rangée, s'est comportée comme une vieille troupe aguerrie. Pour sa peine son colonel est nommé Maréchal de Camp le 31 mai...