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Grandes "Une" de L'Action française (1/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

(retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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Voici la "Une" du lundi 10 février 1936 :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k766239k

57 ans, à peine ! Mais, depuis de longs mois, Jacques Bainville luttait courageusement, stoïquement contre ce cancer de l'oesophage qui ne lui laissait aucune chance. Il venait d'être élu à l'Académie française, le 28 mars 1935; il y fut reçu, par Maurice Donnay, le 7 novembre de la même année : il ne lui restait donc plus qu'un petit plus de dix mois à vivre, une fois élu, et trois, une fois reçu...

Grandes "Une" de L'Action française : Jacques Bainville élu à l'Académie française...

Pourtant, Paul Valéry témoigne : "...Le jeudi 6 février, avant-veille de sa mort, j'ai trouvé Jacques Bainville à la Bibliothèque de l'Institut. Il demandait quelques livres qu'il désirait emprunter; ce qui me parut admirable et me serra le coeur..."

Bainville ne put donc côtoyer, à l'Académie, son ami de toujours, Maurras, avec qui il travailla quotidiennement dans les bureaux de L'Action française pendant près de trente ans : ce Maurras à qui il décerna ce magnifique hommage : "...Hormis le jour, je lui dois tout", mais qui ne fut élu à l'Académie, lui, qu'un plus tard, le 9 juin 1938 (reçu le 8 juin 39)... :

Grandes "Une" de L'Action française : Charles Maurras élu à l'Académie française...

Ce triste dix février, L'Action française, qui paraît normalement sur six colonnes, n'en propose que cinq, et, sur ces "Cinq colonnes à la Une", les trois centrales - signées René Brécy, sont consacrés à Bainville (le "petit Bainville", comme on l'appelait affectueusement aux débuts de l'AF, "à cause de son air d'extrême jeunesse", dit-il) et ornées d'une grande et belle photo, où l'on voit très bien, dans son regard qui vous fixe, le tragique de l'état de santé de Bainville...

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(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

René Brécy précise que Bainville a "reçu l'extrême-oction", lui qui sera privé d'obsèques religieuses à cause des iniques sanctions vaticanes de Pie XI, qui seront levées trois ans plus tard par le grand Pie XII. "...Voilà peu de semaines - ajoute René Brecy - il disait à l'un de nous qu'il avait peine à croire que, quand on est devenu, par l'âge, un peu meilleur ce fut pour la destruction..." Ici, on ne peut que penser aux dernières paroles que prononça Léonard de Vinci sur son lit de mort : "Nul être ne va au néant..."

• L'article de Maurras, intitulé "Deuil de l'État", occupe toute la colonne de gauche et se termine juste en bas de la deuxième colonne (le bas de la quatrième étant occupé, pour la même part, par des condoléances, notamment celles de VaCcon, du Cercle Jacques Bainville de Marseille) :

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"...C'est un irremplaçable pouvoir moral qui périt... Le deuil de Jacques Bainville emporte des lambeaux de salut public... C'est l'éclipse de ce que nos père appelaient, d'un terme trop général et mal compris, la raison d'État. La raison d'État française habitait dans Jacques Bainville..."

Voici l'article de Maurras, dans son intégralité (cliquez sur les images pour les agrandir) : son titre, "Deuil de l'État", rappelle bien que Bainville était comme le trait d'union entre l'Action française et les autorités du Pays légal, par lequel il est reconnu, respecté et honoré : quand éclate la Guerre, il se rend en Russie, avec un ordre de mission du ministère des Affaires étrangères, dans le cadre de la Maison de la Presse et de la section de propagande, dirigée par Philippe Berthelot.
Là bas, il a pour mission d’apprécier l’esprit public et l’opinion qu’on y a de la France.
Il est, de fait, spectateur des dernières heures du régime tsariste.
Jacques Bainville était bien, comme le dit Dickès, "le lien entre la République et le Roi..."
Nommé - on vient de le voir - Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 20 septembre 1920, pris sur le rapport du ministre des Affaires étrangères, Alexandre Millerand, Bainville était déjà Commandeur de la Couronne d'Italie et de celle de Roumanie, Chevalier de l'Ordre de Léopold, l'ordre militaire et civil le plus important de Belgique : dans ses "Détails sur les services extraordinaires rendus par le candidat", son dossier stipule qu'il s'est révélé "un de nos publicistes les plus éminents et (qui) occupe une une situation des plus en vue dans le monde de la presse, aussi bien en France qu'à l'étranger. Spécialisé dans les questions de politique extérieure où il écrit depuis plus de quinze ans, a publié dans L'Action française, dans La Liberté et dans Excelsior des articles remarqués. Dirige La Revue universelle, écrit dans La Revue des Deux Mondes et dans d'autres périodiques des écrits de grande valeur. A publié plusieurs ouvrages de politique extérieure où il a toujours fait preuve d'une compétence éprouvée et s'est montré écrivain de grand talent."

D'ailleurs, lors de son élection à l'Académie française, Madame Bainville organisa deux fêtes : l'une dans les locaux du journal, l'autre pour les représentants du Pays légal...

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Pour une fois, Maurras raccourcit fortement sa "Politique", qui n'occupe même pas l'intégralité de la cinquième colonne de la Une... 

• L'article de Daudet est en deuxième page, mais il ne rend pas hommage à Bainville : il s'en prend à Doumergue (devenu "Merguedou" sous la verve daudetienne...)... C'est le lendemain, mardi 11, et en première colonne de la Une, que Daudet rendra hommage à son ami dont seule la mort a pu le séparer (son article précèdera les télégrammes de condoléances des Princes, alors toujours exilés (à l'époque, au Maroc, à Larache)...

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