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Éphémérides - Page 39

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Défense des Croisades, par Chateaubriand et Jean Sévillia...

    1095 : Urbain II prêche la Croisade

     

    C'est à l'occasion du concile de Clermont que le pape Urbain II proposa une expédition en Terre sainte afin de libérer le tombeau du Christ, au main des musulmans (plus précisément, les Turcs Seldjoukides).

    L'idée fut reçue avec enthousiasme : le concept de "croisade" ou "guerre sainte" était lancé et allait profondément marquer l’Occident médiéval.

    Moins de quatre ans plus tard, en 1099, les premiers croisés s’empareront de Jérusalem (voir l'Éphéméride du 15 juillet).

    Dans son Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris, Chateaubriand propose une défense des Croisades (La Pléiade, Oeuvres romanesques, tome II, pages 1052/1053/1054) :

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    "...Les écrivains du XVIIIème siècle se sont plu à représenter les Croisades sous un jour odieux. J'ai réclamé un des premiers contre  cette ignorance ou cette injustice. Les Croisades ne furent des folies, comme on affectait de les appeler, ni dans leur principe, ni dans leur résultat. Les Chrétiens n'étaient point les agresseurs.

    Si les sujets d'Omar, partis de Jérusalem, après avoir fait le tour de l'Afrique, fondirent sur la Sicile, sur l'Espagne, sur la France même, où Charles Martel les extermina, pourquoi des sujets de Philippe Ier, sortis de la France, n'auraient-ils pas faits le tour de l'Asie pour se venger des descendants d'Omar jusque dans Jérusalem ?

    C'est un grand spectacle sans doute que ces deux armées de l'Europe et de l'Asie, marchant en sens contraire autour de la Méditerranée, et venant, chacune sous la bannière de sa religion, attaquer Mahomet et Jésus-Christ au milieu de leurs adorateurs.

               CROISADES 1.JPG 

    N'apercevoir dans les Croisades que des pèlerins armés qui courent délivrer un tombeau en Palestine, c'est montrer une vue très bornée en histoire. Il s'agissait, non seulement de la délivrance de ce Tombeau sacré, mais encore de savoir qui devait l'emporter sur la terre, ou d'un culte ennemi de la civilisation, favorable par système à l'ignorance, au despotisme, à l'esclavage, ou d'un culte qui a fait revivre chez les modernes le génie de la docte antiquité, et aboli la servitude ?

    Il suffit de lire le discours du pape Urbain II au concile de Clermont, pour se convaincre que les chefs de ces entreprises guerrières n'avaient pas les petites idées qu'on leur suppose, et qu'ils pensaient à sauver le monde d'une inondation de nouveaux Barbares. L'esprit du Mahométisme est la persécution et la conquête; l'Évangile au contraire ne prêche que la tolérance et la paix. Aussi les chrétiens supportèrent-ils pendant sept cent soixante-quatre ans tous les maux que le fanatisme des Sarrasins leur voulut faire souffrir; ils tâchèrent seulement d'intéresser en leur faveur Charlemagne; mais ni les Espagne soumises, ni la Grèce et les deux Sicile ravagées, ni l'Afrique entière tombée dans les fers, ne purent déterminer, pendant près de huit siècles, les Chrétiens à prendre les armes.

    Si enfin les cris de tant de victimes égorgées en Orient, si les progrès des Barbares déjà aux portes de Constantinople, réveillèrent la Chrétienté, et la firent courir à sa propre défense, qui oserait dire que la cause des Guerres Sacrées fut injuste ? Où en serions-nous, si nos pères n'eussent repoussé la force par la force ? Que l'on contemple la Grèce, et l'on verra ce que devient un peuple sous le joug des Musulmans. Ceux qui s'applaudissent tant aujourd'hui du progrès des lumières, auraient-ils donc voulu voir régner parmi nous une religion qui a brûlé la bibliothèque d'Alexandrie, qui se fait un mérite de fouler aux pieds les hommes, et de mépriser souverainement les lettres et les arts ?

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    Les États latins d'Orient 

    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos "La route des Croisades... (I/II) et "...et les États Latins d'Orient... (II/II)"...

           

    Les Croisades, en affaiblissant les hordes mahométanes aux portes mêmes de l'Asie, nous ont empêchés de devenir la proie des Turcs et des Arabes. Elles ont fait plus : elles nous ont sauvé de nos propres révolutions; elles ont suspendu, par la paix de Dieu, nos guerres intestines; elles ont ouvert une issue à cet excès de population qui, tôt ou tard, cause la ruine des États; remarque que le Père Maimbourg a faite, et que M. de Bonald a développée.

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    Le Krak des Chevaliers, en Syrie (voir l'Éphéméride du 8 avril)

     

    Quant aux autres résultats des Croisades, on commence à convenir que ces entreprises guerrières ont été favorables aux progrès des lettres et de la civilisation. Robertson a parfaitement traité ce sujet dans son Histoire du Commerce des Anciens aux indes orientales. J'ajouterai qu'il ne faut pas, dans ces calculs, omettre la renommée que les armes européennes ont obtenue dans les expéditions d'outre-mer. Le temps de ces expéditions est le temps héroïque de notre histoire; c'est celui qui a donné naissance à notre poésie épique.

    Tout ce qui répand du merveilleux sur une nation, ne doit point être méprisé par cette nation même. On voudrait en vain se le dissimuler, il y a quelque chose dans notre coeur qui nous fait aimer la gloire; l'homme ne se compose pas absolument de calculs positifs pour son bien et pour son mal, ce serait trop le ravaler; c'est en entretenant les Romains de l'éternité de leur ville, qu'on les a menés à la conquête du monde, et qu'on leur a fait laisser dans l'histoire un  nom éternel..."

     

    Cette remarquable défense des Croisades, par Chateaubriand, sera utilement complétée par d'autres propos remarquables sur ces mêmes Croisades, écrits par Jean Sévillia, et que nous reproduisons; vous les retrouvez dans notre Éphéméride du 15 juillet :

     Dans notre Éphéméride de ce jour : à propos des Croisades...

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  • Éphéméride du 26 Novembre

    À Montpellier, la Promenade du Peyrou...

     

     

    985 : Fondation de Montpellier

     

    Si la région en général, et le site de la ville en particulier, ont très tôt été peuplés, c'est en 985, dans une donation du comté de Melgueil, qu'apparaît pour la première fois le nom de Montpellier : le 26 novembre 985, le comte Bernard de Melgueil (Mauguio) octroie au chevalier Guilhem - en échange de son dévouement - l'ancien territoire situé entre l'antique Voie Domitienne, le Lez et La Mosson.

    Il s'agit d'un manse, c'est-à-dire d'un domaine agricole, situé sur le Mons Pestelarium (le texte de donation cite même le nom du serf qui l’exploite : Amalbert). Les héritiers construiront sur leur nouveau fief un véritable bourg fortifié, doté d'un château et d'une chapelle qui deviendra la ville de Montpellier.

    Au sud de ce vieil itinéraire romain, et au nord de la Route du Sel, la future ville occupe donc une situation stratégique puisque elle s’installe sur le Cami roumieu ou Chemin romain qui passe entre les deux routes. 

     

    • Sur Montpellier en général :
     
     
     
    Et sur la magnifique Promenade du Peyrou en particulier :
     
     

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  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

    lfar flamme.jpgEn plus de tout le reste, vous y trouverez l'intelligente et pertinente défense des Croisades, par Chateaubriand : les Croisades ne furent pas une agression de l'Occident chrétien contre les musulmans, comme l'affirment sans honte les islamophiles ignorants; elles vinrent au contraire après une très longue période de vexations, de brutalités et d'oppression, comme une réponse à l'agression musulmane, qui prétendait - déjà... - éradiquer toute autre foi, toute autre pensée que la sienne dans les terres soumises par la force et la contrainte à son idéologie totalitaire de fait, si elle ne l'est pas dans son principe... 

    Un texte à connaître absolument...

     

    lafautearousseau

  • Éphéméride du 25 novembre

    Beaudoin IV de Jérusalem, le roi lépreux...
     
     
     
     
    1177 : Bataille de Montgisard, en Terre Sainte...
     
    Ce jour-là, une importante bataille oppose Saladin et Baudouin IV de Jérusalem.
     
    Avec des effectifs réduits Baudouin IV, le jeune roi lépreux, réussit à écraser Saladin, qui cherche à envahir le royaume de Jérusalem.
     
    Cette brillante victoire est un chef d'oeuvre d'audace et d'habileté, que n'aurait pas renié le Maréchal de Villars, qui fit en quelque sorte la même chose, bien plus tard, à Denain, lors de la Guerre de succession d'Espagne, sous Louis XIV...

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Mort de Clemenceau... qui nous a donné Hitler !

    1929 : Mort de Clemenceau... qui nous a donné Hitler !

     

     • Dans notre Catégorie "Grandes "Une "de L'Action française", voir :

     Grandes "Une" de L'Action française : Mort de Clemenceau, le "Perd la Victoire"...

     

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    Grandes "Une" de L'Action française : 29 juin 1919, signature du calamiteux Traité de Versailles...

    Comme l'expliquait, en vain, Bainville dans L'Action française, à partir du moment où on signait "avec l'Allemagne", la Victoire était perdue, et c'était la guerre "pour dans vingt ans"... Il ne fallait pas "signer avec", il fallait faire disparaître l'Allemagne unie...

    Clemenceau ? Responsable et coupable ! Car c'est bien lui qui a mené, piloté - pourrait-on dire -  et signé le désastreux Traité de Versailles, pour finalement reconnaître reconnaître plus tard - mais trop tard -  : "nous n'avons pas obtenu tout ce que nous pouvions et devions obtenir...".

     

    Mais, pourquoi donc ? La France était victorieuse, et Clemenceau par anti catholicisme bête et borné a bien démoli l'Empire austro-hongrois, par pure haine idéologique du catholicisme. Or, cet Empire nous aurait bien servi, justement, "après", pour contrer Hitler. Ce n'était pas l'Empire austo-hongrois qu'il fallait démolir et démembrer, mais bien l'Allemagne.

    Seulement, voilà : contrairement à ce que l'on peut croire, Clemenceau était croyant et religieux, mais croyant et religieux de la religion démocratique, laïque et révolutionnaire. Il a fait ce qu'il a voulu avec l'Autriche-Hongrie (destruction) mais il n'a pas touché à l'Allemagne, persuadé qu'il suffisait de renverser un Roi (en l'occurrence, un Empereur) et d'installer Sainte Démocratie à sa place pour que l'Allemagne devienne une Nation civilisée, guide - avec nous... - des autres nations du monde.

    Il était pénétré du préjugé prussophile des Encyclopédistes, pères de la Révolution, de cette même Révolution, des Républiques et des deux Empires, qui ont tous oeuvré en faveur de la désastreuse unification allemande, en contradiction frontale avec la politique traditionnelle des Rois de France, qui triompha dans les Traités de Westphalie : l'émiettement de l'Allemagne.

    Ce faisant, tous, des Encyclopédistes à Clemenceau - chef et maître du Système en 1918 - ont agi en intelligence avec l'ennemi.

    Maurras avait raison avec son jeu de mots : Clemenceau c'est bien le "Perd la Victoire". Il ne voulait pas le démembrement de l'Allemagne, que la France pouvait facilement imposer (comme elle a imposé le stupide démembrement de l'Autriche-Hongrie).

    Ce faisant, il nous a donné Hitler et toutes les horreurs qui allèrent avec...

  • Éphéméride du 24 novembre

    1923 : Assassinat de Philippe Daudet

     

     

     

    1248 : Effondrement du Mont Granier 

     

    Le Granier, sommet des Alpes françaises, limite au nord-est le massif de la Chartreuse. Il domine la vallée du Grésivaudan et la combe de Savoie de sa face est, et la cluse de Chambéry avec sa majestueuse face nord.

    Cette falaise de près de 900 mètres de haut apparut dans la nuit du 24 au 25 novembre 1248, suite à un gigantesque éboulement faisant disparaître une partie de la montagne. 

    Il s'agit peut-être, là, du plus grand éboulement connu de l'histoire de l'Europe : on estime à environ 5.000 le nombre de ses victimes. 

    Montagne calcaire, le Granier possède un réseau de grottes et de galeries creusées par l'eau (341 gouffres de 10 à 560 mètres de profondeur, 66 km de galeries...); il est également entaillé par de nombreuses failles; ces réseaux constituent le point de faiblesse de la montagne, celui qui, combiné avec des pluies abondantes, a provoqué la catastrophe de 1248 : un volume d'éboulis estimé à 500 millions de m³, et une accumulation sur certaines zones de plus de 40 mètres d'éboulis, la catastrophe provoquant, on l'a dit, la mort d'environ 5.000 personnes...

    Cinq paroisses ont été entièrement détruites par ensevelissement : Cognin, Vourey, Saint-André, Granier et Saint-Pérange (ou Saint-Péran); et deux ont été partiellement détruites : Myans et Les Murs (ou Les Marches)...

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    Le Mont Granier et son vertigineux à-pic, état actuel

     

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  • Éphéméride du 23 novembre

    1900 : Première exposition des Nymphéas de Monet

     

     

     

    1654 : Le Mémorial de Pascal 

     

    Ce jour-là, entre dix heures et demi et minuit et demi, Pascal a une intense vision religieuse qu’il écrit immédiatement pour lui-même en une note brève, appelé le Mémorial.

    Il coud soigneusement ce document dans son manteau et le transfère toujours quand il change de vêtement.

    Un serviteur le découvrira par hasard après sa mort. 

    200px-Blaise_pascal.jpg    
    En voici le - court - texte intégral : 

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  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

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    24 novembre 1923 : Assassinat de Philippe Daudet...

     

     

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  • Éphéméride du 22 novembre

    1697 : Mort de Libéral Bruant  

     

    Professeur de Jules Hardouin-Mansart, il est l'auteur de la Chapelle Saint Louis de l'Hôpital de la Salpétrière, de la Basilique Notre-Dame des Victoires et de l'Hôtel Libéral Bruant, dans le Marais.

    Son oeuvre majeure reste, évidemment, l'Hôtel des Invalides, dont la Chapelle et son Dôme seront élevés par son élève, Jules Hardouin-Mansart.

    La façade Nord de cet édifice (196 mètres de long pour 22 de haut) porte, en son centre, un impressionnant Arc triomphal, qui donne accès à la Cour royale : cet Arc triomphal, imaginé par Libéral Bruant, reste un exemple unique dans toute l'histoire de l'Architecture française.

    On y voit la statue équestre du Roi soleil, en empereur romain - réalisée par Guillaume Coustou - portant sur son socle l'inscription : 

     

    Ludovicus magnus militibus regali munificentia in perpetuum providens has aedes posuit. An MDCLXXV

     

    soit :

     

    Louis le Grand, par munificence royale pour ses soldats et prévoyant pour la suite des temps a fondé cet édifice en 1765.       

     

     

    http://www.musee-armee.fr/lhotel-des-invalides.html 

     

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour : le Terrorisme d'État a été inventé par la Révolution et la République idéologique...

    http://annesofi-bijoux.marcadet.fr/blog/wp-content/uploads/2011/07/caricature-marianne.jpg

     

    2017 : Patrick Buisson déclare sur France Inter :

    "En matière de Terrorisme d'État, la Terreur, c'est nous qui l'avons inventée..."

     

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    Ce mardi 21 novembre, Patrick Buisson est l'invité de France Inter, et il ne mâche pas ses mots : En matière de terrorisme d'État, la Terreur, c'est nous qui l'avons inventée...

    Et il a, après son intervention, répondu en direct aux auditeurs de France Inter...

     

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    lafauterousseau reprend ses propos dès le lendemain, mercredi...

  • Éphéméride du 21 novembre

    1430  : Jeanne d'Arc livrée aux Anglais 

     

    Jean de Luxembourg, qui l'avait capturée à Compiègne, remet Jeanne d'Arc aux Anglais pour la somme de 10.000 livres.          

     

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    Du point de vue humain, c'est pour elle le commencement de la fin, et de l'échec apparent : elle fut jugée à Rouen, au cours d'un procès instruit par Pierre Cauchon (évêque de Beauvais, car Jeanne avait été prise dans son diocèse) et par Jean Lemaître, Vice-inquisiteur de France.
     
    Condamnée, elle sera brûlée vive le 30 mai 1431 sur la Place du Vieux-Marché, à Rouen.

    Et pourtant !...

    Du chapitre VI de l' Histoire de France, de Jacques Bainville :

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  • Éphéméride du 20 novembre

    Le Fort Saint Jean, à Marseille

     

     

    1423 : Début du sac de Marseille par les Aragonais 

     

    Pendant trois jours, jusqu'au 23 novembre, les troupes du roi Alphonse V d'Aragon vont saccager la ville : la raison profonde de cet épisode - l'un des plus tragiques de la cité phocéenne... - est à rechercher dans l'affrontement de la seconde maison d'Anjou-Provence et de la maison d'Aragon - déjà détentrice de la Sicile - pour la possession du royaume de Naples.

    Marseille fit donc, là, les frais d'un conflit qui ne la concernait que très vaguement, et de très loin.

    Dix-huit galères et douze vaisseaux aragonais longèrent les côtes provençales, en ce mois de novembre 1423, passant au large de Nice puis de Toulon. La ville de Marseille était notoirement désarmée et, surtout, privée de sa flotte.

    Une chaîne amovible devait interdire l'entrée du port, mais elle se composait en fait de deux chaînes de quinze mètres environ, fixées, au milieu de la passe, à une sorte de tour en bois : la défense était donc assez illusoire, et plutôt symbolique.

    Le 18 novembre, les postes de guet de Marseilleveyre et de la Garde signalèrent l'arrivée de la flotte aragonaise. Le 20 novembre un premier contingent de soldats débarqua. Ils se heurtèrent à la résistance acharnée des défenseurs de la tour Maubert (la tour carrée ci dessus, à droite, reconstruite par la suite, et devenue aujourd'hui la célèbre Tour du roi René, incluse maintenant dans le Fort Saint-Jean, l'autre tour, ronde, à gauche, étant la Tour du Fanal), mais la chaîne qui barrait l'entrée du port fut brisée et les galères catalanes pénétrèrent dans le port.

    Alors commença le pillage de la ville : les habitants se défendirent maison par maison, mais les catalans mirent le feu partout. Avec le violent mistral, celui-ci se propagea très rapidement. Le pillage et l'incendie durèrent trois jours.

    Alphonse V repartit en Aragon à la fin du mois de novembre, en emportant comme trophée les deux parties de la chaîne du port. Mais, à cause des malfaiteurs, qui continuèrent le pillage, les habitants mirent du temps à revenir dans la ville, qui "disparut" ainsi, en quelque sorte, cessant presque d'exister, pendant plusieurs jours.

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    Depuis 1423, la chaîne qui barrait l'entrée du Port de Marseille est exposée dans la cathédrale de Valence, en Espagne 

     

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  • Éphéméride du 19 novembre

    1895 : Naissance de Pierre Gaxotte

     

     

     

     

    1665 : Mort de Nicolas Poussin 

     

    C'est lui qui a exprimé les deux pensées célèbres :  

     

      "Le but de l'Art, c'est la délectation"...

     

      "Ce qui vaut la peine d'être fait, vaut la peine d'être bien fait...    

     

    Voici son autoportrait, peint pour Paul Fréart de Chantelou, qui était son ami, et un grand amateur de sa peinture (1650, Louvre) : 

     

    Ci dessous, Le Massacre des Innocents :  

     

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    Les amateurs de ce maître du classicisme trouveront de nombreux tableaux commentés et expliqués sur le site suivant : 

     

    http://www.nicolas-poussin.com 

     

     

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  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

    maurras.jpgEn plus de tout le reste (notamment la signature du  2ème Traité de Paris, en 1815, après la folie napoléonienne des Cent jours, qui nous coûta la perte de nombreux territoires et de 500.000 habitants) notre Éphéméride évoque ce jour de 1952 où, sous la Coupole, Jules Romain rendit hommage à Charles Maurras.

    Injustement condamné en 1945 pour "intelligence avec l'ennemi" ("la seule forme d'intelligence qu'il n'ait jamais eue", devait déclarer François Mauriac), Charles Maurras était, à partir de ce jour-là, automatiquement exclu de l'Académie :

    celle-ci se grandit une première fois le 1er février 1945, en l'excluant - puisqu'elle ne pouvait s'opposer à la force brute... - mais en refusant de le radier et de lui élire un remplaçant, déclarant simplement son siège vacant.

    Elle attendit sa mort pour élire son successeur (ce sera le duc de Lévis Mirepoix).

    L'Académie se grandit encore, une seconde fois, ce 20 novembre 1952, lorsque, quatre jours à peine après la mort de Maurras, Jules Romains lui rendit son hommage solennel...

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour : le "toast d'Alger", acte I du ralliement du pays légal catholique à la République idéologique...

    1890 : le "Toast d'Alger"

     

    Évêque de Nancy, Charles Martial Allemand Lavigerie fut nommé archevêque d’Alger en 1867.

    Longtemps proche des milieux légitimistes, il fut cependant choisi par le Pape Léon XIII pour promouvoir sa stratégie : endiguer la politique anticléricale des républicains par une attitude de conciliation pour défendre la liberté des catholiques français au sein même de la République, et non contre elle.

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    Le cardinal Lavigerie, par Léon Bonnat, Château de Versailles 

     

    Cette ouverture se concrétisa par l’encyclique Inter sollicitudines du 16 février 1892, mais la République, définitivement triomphante autour de 1890, devait décevoir - et de quelle façon ! -  cette stratégie puisqu’en 1905 sera proclamée la séparation des Églises et de l’État.

    Cette mesure radicale, qui montra bien la marché de dupes que fut le Ralliement, fit suite à une longue série d’agressions, entreprises dès les premières années de son existence par une République férocement anti catholique :  :

    1879 : Exclusion du clergé des commissions administratives des hôpitaux et des bureaux de bienfaisance;
    1880 : Suppression des aumôniers militaires. Interdiction aux magistrats d’assister en corps aux processions de la Fête-Dieu. Suppression de l’enseignement religieux dans les examens;
    1A.jpg 1881 : Suppression de l’enseignement religieux dans les écoles maternelles. Sécularisation des cimetières;
    1882 : Crucifix enlevé des écoles. Suppression des aumôniers de lycées. Enseignement religieux interdit dans les écoles primaires.
    1883 : Interdiction aux troupes de paraître en corps aux cérémonies religieuses;
    1884 : Suppression des prières à la rentrée du Parlement. Suppression des aumôniers dans les hôpitaux et de l’exemption des clercs du service militaire;
    1886 : Exclusion des congréganistes de l’enseignement public. Organisation de l’école laïque etc... etc...

    Cette escalade ininterrompue préparait l’interdiction des ordres religieux et devait aboutir, en 1905, à la séparation "des" Églises et de l’État : la "loi de 1905" proclame en effet la séparation de l’État et des Églises concernées par le Concordat de 1801 et ses modifications du 8 avril 1802 et du 17 mars 1808 : l’Église catholique, les Églises protestantes (Églises réformées et Églises de la Confession d’Augsbourg) et le Judaïsme. 

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    C'était probablement pour éviter cela que le Pape Léon XIII avait, naïvement, échafaudé sa stratégie du Ralliement, pour laquelle il eut besoin d'un cardinal disposant d'une grande popularité...

    Le 18 novembre 1890, le cardinal Charles Lavigerie, archevêque d'Alger, prit prétexte d'une visite de l'escadre française de la Méditerranée dans sa ville pour lever son verre devant les officiers. Ce jour-là, il accueillait l’État-major de l’escadre de la Méditerranée, ayant à sa tête le vice-amiral Duperré, accompagné par une quarantaine de hautes personnalités appartenant à l’Armée, à la Magistrature ou à l’Administration de la province. À la fin du repas, Monseigneur Lavigerie prit la parole, et déclara notamment (dans la Salle Saint Eugène, ci dessous ) : 

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    "...L’union... est en ce moment... notre besoin suprême, l’union est aussi, laissez-moi vous le dire, le premier vœu de l’Église et de ses pasteurs, à tous les degrés de la hiérarchie. Sans doute elle ne nous demande pas de renoncer ni au souvenir des gloires du passé, ni aux sentiments de fidélité et de reconnaissance qu’honorent tous les hommes.  

    Mais quand la volonté d’un peuple s’est nettement affirmée, que la volonté d’un gouvernement n’a rien en soi de contraire… aux principes qui seuls peuvent faire vivre les nations chrétiennes et civilisées; lorsqu’il faut, pour arracher son pays aux abîmes qui le menacent, l’adhésion sans arrière-pensée à cette forme de gouvernement, le moment vient de déclarer enfin l’épreuve faite, et, pour mettre un terme à nos divisions, de sacrifier tout ce que la conscience et l’honneur permettent, ordonnent à chacun de nous de nous de sacrifier pour le salut de la patrie. C'est ce que j'enseigne autour de moi. Et ce que je souhaite voir enseigner en France par tout notre clergé et, en parlant ainsi, je suis certain de n'être désavoué par aucune voix autorisée…".

    18 novembre,moliere,les precieuses ridicules,ledoux,arc et senans,proust

    Caricature d'époque, hostile aux propos du cardinal...

     

     

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    Quatre de nos Éphémérides traitent des rapports entre l'Église et la République idéologique française, en général, et des rapports entre l'Église et l'Action française en particulier :

     • pour les rapports entre l'Église et la République idéologique française, voir notre Éphéméride du 16 février sur le "Ralliement", en complément de celle-ci sur le "toast d'Alger", qui préparait les esprits à ce "ralliement";

      pour les rapports entre l'Église et l'Action française, voir notre Éphéméride du 29 décembre, sur les sanctions vaticanes contre l'Action française, et notre Éphémeride du 10 juillet, sur la levée de ces mêmes sanctions par Pie XII...