1905 : Séparation de l'Église et de l'État
Voulue par Émile Combes (ci dessous), et après 9 mois de débat houleux, la Loi sur la séparation de l'Église et de l'État est votée par le Sénat à 179 voix contre 103.
Le président de la République, Émile Loubet, proclame la nouvelle loi et le Journal Officiel la publiera dès le lendemain.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XXI, La Troisième République. :
"...Le ministre des Affaires étrangères de Waldeck-Rousseau, Théophile Delcassé, était d'origine radicale. Il gardait l'ancienne tradition du parti, opposé aux aventures lointaines et au rapprochement avec les vainqueurs de 1870. Il liquida l'affaire de Fachoda, et la France fut réconciliée avec le gouvernement britannique. Cette réconciliation nous associait aux intérêts de l'Angleterre et, si elle nous donnait une garantie contre l'Allemagne, nous ramenait au danger d'une guerre continentale. Telle était la situation au lendemain des agitations de l'affaire Dreyfus, quand le gouvernement de défense républicaine, placé sous la dépendance de l'extrême gauche, cédait à la démagogie anticléricale et antimilitaire.
À Waldeck Rousseau succéda, en 1902, Émile Combes, qui, appuyé sur la nouvelle majorité radicale-socialiste et socialiste sortie des élections, passa de la défense républicaine à l'offensive. Waldeck avait poursuivi les congrégations, mais non l'Église. Combes alla jusqu'au bout de l'anticléricalisme, jusqu'à la rupture des relations avec le Saint-Siège, jusqu'à la séparation de l'Église et de l'État, depuis longtemps inscrite au programme des républicains avancés et toujours différée.
Cette guerre religieuse troublait et divisait le pays en faisant renaître le délit d'opinion et en créant une catégorie de suspects, écartés des emplois et mal vus des autorités, parmi les Français qui ne partageaient pas les idées du gouvernement La politique s'introduisait dans l'armée elle-même, tenue jusque-là hors des discordes civiles. La délation des "fiches" s'organisa contre les officiers qui allaient à la messe.
En même temps, les propagandes les plus démagogiques s'exerçaient librement, même celle qui attaquait l'idée de patrie. Le pouvoir, les places, tout était entre les mains d'un petit nombre d'hommes et de leurs protégés, tandis qu'Émile Combes, fanatique désintéressé, couvrait ces abus et ces désordres. Dans la majorité elle-même, quelques républicains commencèrent à s'inquiéter. Chose remarquable : ce fut Alexandre Millerand qui conduisit la lutte contre un régime qu'il appela lui-même "abject". Un socialiste annonçait le retour vers la modération..."
Dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet , voir la photo "Waldeck l'expulseur"
En réalité, ce triste et douloureux épisode montre bien la nature réelle de ce que l'on appelle "République française", et qui n'est nullement une république, au sens qu'a ce mot partout ailleurs dans le monde, mais une république idéologique, qui se pense et qui se veut une nouvelle religion messianique, avec l'universalité de ses soi-disant Droits de l'Homme, elle qui est "assise" sur le Génocide vendéen !...
Cette Nouvelle Religion Républicaine est, certes, anti-royaliste, mais elle est avant tout, d'abord et surtout anti-chrétienne. Son but profond, permanent et premier est d'anéantir la religion chrétienne traditionnelle de la France, et de se substituer à elle.
On se reportera aux deux dernières photos de notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet :
et
Ainsi qu'à notre Éphéméride du 16 février, sur le Ralliement à cette République follement demandé aux catholiques français par un Léon XIII aussi aveugle que naïf, et qui devait d'ailleurs déclarer, plus tard, mais dans l'intimité, "ils nous ont bien eu"...