Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...
24 novembre 1923 : Assassinat de Philippe Daudet...
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24 novembre 1923 : Assassinat de Philippe Daudet...
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1697 : Mort de Libéral Bruant
Professeur de Jules Hardouin-Mansart, il est l'auteur de la Chapelle Saint Louis de l'Hôpital de la Salpétrière, de la Basilique Notre-Dame des Victoires et de l'Hôtel Libéral Bruant, dans le Marais.
Son oeuvre majeure reste, évidemment, l'Hôtel des Invalides, dont la Chapelle et son Dôme seront élevés par son élève, Jules Hardouin-Mansart.
La façade Nord de cet édifice (196 mètres de long pour 22 de haut) porte, en son centre, un impressionnant Arc triomphal, qui donne accès à la Cour royale : cet Arc triomphal, imaginé par Libéral Bruant, reste un exemple unique dans toute l'histoire de l'Architecture française.
On y voit la statue équestre du Roi soleil, en empereur romain - réalisée par Guillaume Coustou - portant sur son socle l'inscription :
Ludovicus magnus militibus regali munificentia in perpetuum providens has aedes posuit. An MDCLXXV
Louis le Grand, par munificence royale pour ses soldats et prévoyant pour la suite des temps a fondé cet édifice en 1765.
http://www.musee-armee.fr/lhotel-des-invalides.html
2017 : Patrick Buisson déclare sur France Inter :
"En matière de Terrorisme d'État, la Terreur, c'est nous qui l'avons inventée..."
Ce mardi 21 novembre, Patrick Buisson est l'invité de France Inter, et il ne mâche pas ses mots : En matière de terrorisme d'État, la Terreur, c'est nous qui l'avons inventée...
Et il a, après son intervention, répondu en direct aux auditeurs de France Inter...
lafautearousseau reprend ses propos les jours suivants :
1430 : Jeanne d'Arc livrée aux Anglais
Jean de Luxembourg, qui l'avait capturée à Compiègne, remet Jeanne d'Arc aux Anglais pour la somme de 10.000 livres.
Et pourtant !...
Du chapitre VI de l' Histoire de France, de Jacques Bainville :
Le Fort Saint Jean, à Marseille
1423 : Début du sac de Marseille par les Aragonais
Pendant trois jours, jusqu'au 23 novembre, les troupes du roi Alphonse V d'Aragon vont saccager la ville : la raison profonde de cet épisode - l'un des plus tragiques de la cité phocéenne... - est à rechercher dans l'affrontement de la seconde maison d'Anjou-Provence et de la maison d'Aragon - déjà détentrice de la Sicile - pour la possession du royaume de Naples.
Marseille fit donc, là, les frais d'un conflit qui ne la concernait que très vaguement, et de très loin.
Dix-huit galères et douze vaisseaux aragonais longèrent les côtes provençales, en ce mois de novembre 1423, passant au large de Nice puis de Toulon. La ville de Marseille était notoirement désarmée et, surtout, privée de sa flotte.
Une chaîne amovible devait interdire l'entrée du port, mais elle se composait en fait de deux chaînes de quinze mètres environ, fixées, au milieu de la passe, à une sorte de tour en bois : la défense était donc assez illusoire, et plutôt symbolique.
Le 18 novembre, les postes de guet de Marseilleveyre et de la Garde signalèrent l'arrivée de la flotte aragonaise. Le 20 novembre un premier contingent de soldats débarqua. Ils se heurtèrent à la résistance acharnée des défenseurs de la tour Maubert (la tour carrée ci dessus, à droite, reconstruite par la suite, et devenue aujourd'hui la célèbre Tour du roi René, incluse maintenant dans le Fort Saint-Jean, l'autre tour, ronde, à gauche, étant la Tour du Fanal), mais la chaîne qui barrait l'entrée du port fut brisée et les galères catalanes pénétrèrent dans le port.
Alors commença le pillage de la ville : les habitants se défendirent maison par maison, mais les catalans mirent le feu partout. Avec le violent mistral, celui-ci se propagea très rapidement. Le pillage et l'incendie durèrent trois jours.
Alphonse V repartit en Aragon à la fin du mois de novembre, en emportant comme trophée les deux parties de la chaîne du port. Mais, à cause des malfaiteurs, qui continuèrent le pillage, les habitants mirent du temps à revenir dans la ville, qui "disparut" ainsi, en quelque sorte, cessant presque d'exister, pendant plusieurs jours.
Depuis 1423, la chaîne qui barrait l'entrée du Port de Marseille est exposée dans la cathédrale de Valence, en Espagne...
1895 : Naissance de Pierre Gaxotte
1665 : Mort de Nicolas Poussin
C'est lui qui a exprimé les deux pensées célèbres :
• "Le but de l'Art, c'est la délectation"...
• "Ce qui vaut la peine d'être fait, vaut la peine d'être bien fait...
Voici son autoportrait, peint pour Paul Fréart de Chantelou, qui était son ami, et un grand amateur de sa peinture (1650, Louvre) :
Ci dessous, Le Massacre des Innocents :
Les amateurs de ce maître du classicisme trouveront de nombreux tableaux commentés et expliqués sur le site suivant :
http://www.nicolas-poussin.com
En plus de tout le reste (notamment la signature du 2ème Traité de Paris, en 1815, après la folie napoléonienne des Cent jours, qui nous coûta la perte de nombreux territoires et de 500.000 habitants) notre Éphéméride évoque ce jour de 1952 où, sous la Coupole, Jules Romain rendit hommage à Charles Maurras.
Injustement condamné en 1945 pour "intelligence avec l'ennemi" ("la seule forme d'intelligence qu'il n'ait jamais eue", devait déclarer François Mauriac), Charles Maurras était, à partir de ce jour-là, automatiquement exclu de l'Académie :
• celle-ci se grandit une première fois le 1er février 1945, en l'excluant - puisqu'elle ne pouvait s'opposer à la force brute... - mais en refusant de le radier et de lui élire un remplaçant, déclarant simplement son siège vacant.
Elle attendit sa mort pour élire son successeur (ce sera le duc de Lévis Mirepoix).
• L'Académie se grandit encore, une seconde fois, ce 20 novembre 1952, lorsque, quatre jours à peine après la mort de Maurras, Jules Romains lui rendit son hommage solennel...
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1890 : le "Toast d'Alger"
Évêque de Nancy, Charles Martial Allemand Lavigerie fut nommé archevêque d’Alger en 1867.
Longtemps proche des milieux légitimistes, il fut cependant choisi par le Pape Léon XIII pour promouvoir sa stratégie : endiguer la politique anticléricale des républicains par une attitude de conciliation pour défendre la liberté des catholiques français au sein même de la République, et non contre elle.
Le cardinal Lavigerie, par Léon Bonnat, Château de Versailles
Cette ouverture se concrétisa par l’encyclique Inter sollicitudines du 16 février 1892, mais la République, définitivement triomphante autour de 1890, devait décevoir - et de quelle façon ! - cette stratégie puisqu’en 1905 sera proclamée la séparation des Églises et de l’État.
Cette mesure radicale, qui montra bien la marché de dupes que fut le Ralliement, fit suite à une longue série d’agressions, entreprises dès les premières années de son existence par une République férocement anti catholique : :
• 1879 : Exclusion du clergé des commissions administratives des hôpitaux et des bureaux de bienfaisance;
• 1880 : Suppression des aumôniers militaires. Interdiction aux magistrats d’assister en corps aux processions de la Fête-Dieu. Suppression de l’enseignement religieux dans les examens;
• 1881 : Suppression de l’enseignement religieux dans les écoles maternelles. Sécularisation des cimetières;
• 1882 : Crucifix enlevé des écoles. Suppression des aumôniers de lycées. Enseignement religieux interdit dans les écoles primaires.
• 1883 : Interdiction aux troupes de paraître en corps aux cérémonies religieuses;
• 1884 : Suppression des prières à la rentrée du Parlement. Suppression des aumôniers dans les hôpitaux et de l’exemption des clercs du service militaire;
• 1886 : Exclusion des congréganistes de l’enseignement public. Organisation de l’école laïque etc... etc...
Cette escalade ininterrompue préparait l’interdiction des ordres religieux et devait aboutir, en 1905, à la séparation "des" Églises et de l’État : la "loi de 1905" proclame en effet la séparation de l’État et des Églises concernées par le Concordat de 1801 et ses modifications du 8 avril 1802 et du 17 mars 1808 : l’Église catholique, les Églises protestantes (Églises réformées et Églises de la Confession d’Augsbourg) et le Judaïsme.
C'était probablement pour éviter cela que le Pape Léon XIII avait, naïvement, échafaudé sa stratégie du Ralliement, pour laquelle il eut besoin d'un cardinal disposant d'une grande popularité...
Le 18 novembre 1890, le cardinal Charles Lavigerie, archevêque d'Alger, prit prétexte d'une visite de l'escadre française de la Méditerranée dans sa ville pour lever son verre devant les officiers. Ce jour-là, il accueillait l’État-major de l’escadre de la Méditerranée, ayant à sa tête le vice-amiral Duperré, accompagné par une quarantaine de hautes personnalités appartenant à l’Armée, à la Magistrature ou à l’Administration de la province. À la fin du repas, Monseigneur Lavigerie prit la parole, et déclara notamment (dans la Salle Saint Eugène, ci dessous ) :
"...L’union... est en ce moment... notre besoin suprême, l’union est aussi, laissez-moi vous le dire, le premier vœu de l’Église et de ses pasteurs, à tous les degrés de la hiérarchie. Sans doute elle ne nous demande pas de renoncer ni au souvenir des gloires du passé, ni aux sentiments de fidélité et de reconnaissance qu’honorent tous les hommes.
Mais quand la volonté d’un peuple s’est nettement affirmée, que la volonté d’un gouvernement n’a rien en soi de contraire… aux principes qui seuls peuvent faire vivre les nations chrétiennes et civilisées; lorsqu’il faut, pour arracher son pays aux abîmes qui le menacent, l’adhésion sans arrière-pensée à cette forme de gouvernement, le moment vient de déclarer enfin l’épreuve faite, et, pour mettre un terme à nos divisions, de sacrifier tout ce que la conscience et l’honneur permettent, ordonnent à chacun de nous de nous de sacrifier pour le salut de la patrie. C'est ce que j'enseigne autour de moi. Et ce que je souhaite voir enseigner en France par tout notre clergé et, en parlant ainsi, je suis certain de n'être désavoué par aucune voix autorisée…".
Caricature d'époque, hostile aux propos du cardinal...
Quatre de nos Éphémérides traitent des rapports entre l'Église et la République idéologique française, en général, et des rapports entre l'Église et l'Action française en particulier :
• pour les rapports entre l'Église et la République idéologique française, voir notre Éphéméride du 16 février sur le "Ralliement", en complément de celle-ci sur le "toast d'Alger", qui préparait les esprits à ce "ralliement";
• pour les rapports entre l'Église et l'Action française, voir notre Éphéméride du 29 décembre, sur les sanctions vaticanes contre l'Action française, et notre Éphémeride du 10 juillet, sur la levée de ces mêmes sanctions par Pie XII...
1927 : Création de la Coupe du monde de football
1548 : Le Parlement de Paris interdit la représentation des Mystères
L'évènement aura une grande conséquence car, en disparaissant, ils vont tout simplement céder toute la place... au Théâtre !
Les Mystères représentaient généralement la Passion du Christ, ou un épisode de l'Histoire Sainte, en se nourrissant également de légendes et d'histoires populaires. Ils étaient écrits pour plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de personnes qu'ils mettaient en scène.
Le document le plus irréfutable sur les Mystères, c'est la fameuse peinture de Jean Fouquet (ci dessous), une miniature, reproduisant une représentation du "Mystère de Sainte-Apolline" (vers 1450) d'Andrien de la Vigne. La scène se passe, en 249, à Alexandrie où la Sainte fut brûlée vive après avoir été torturée.
"MJ = le Meneur de Jeu (l'auteur, ndlr), le livre de conduite et la baguette à la main, dirige la séance, soufflant leur texte aux uns, faisant respecter la mise en scène aux autres... L'aire de jeu, le hourt est ici terre battue. Ligotée sur une planche, Sainte Apolline est torturée par quatre bourreaux : 2 lui serrent les chevilles, un autre lui tire les cheveux. Le bourreau B lui arrache les dents avec une longue pince. A gauche, le Fou F s'est déculotté, en signe de dérision. Au fond, les échafauds en demi-cercle. Au "Premier Etage" : des loges dont seulement deux sont des mansions : le Ciel, l'Enfer (dont la Gueule d'Enfer occupe le rez-de-chaussée). Les autres loges sont occupées par le public, sauf une contenant les musiciens. La loge L est un "estal" ou "lieu". Le personnage, ici désigné par R, est sans doute le Roi. Puisqu'il joue, son fauteuil, entouré de public, est vide..."
1994 : Mise en service de L'Eurostar
594 : Mort de Georges Florent, dit "Saint Grégoire de Tours"
Évêque et historien, né en 538 à Augustonemetum (Clermont-Ferrand), Georgius Florentius est issu d'une famille sénatoriale.
Ordonné diacre en 563, puis devenu évêque en 573, il assure la restauration de l'église Saint-Martin à Tours.
Historien, il laisse plusieurs ouvrages dont le plus important, qu'il compose à partir de 575, est l'Historia Francorum, l'Histoire du peuple franc, des origines à 591. Les six derniers volumes constituent la source la plus intéressante d'informations historiques sur l'époque mérovingienne.
En plus de tout le reste, elle traite du fameux Toast d'Alger, "acte 1" de la capitulation en rase campagne de l'Église catholique (du moins, de son Pays légal) devant la Nouvelle religion Républicaine : par ce toast, le cardinal Lavigerie - pourtant, un... conservateur ! - indiquait aux catholiques qu'il fallait accepter la forme nouvelle de gouvernement... (entendez : la République).
Cet "acte 1" sera immédiatement suivi par le Ralliement de Léon XIII puis, beaucoup plus tard, par le coup de poignard dans le dos de Pie XI et ses ignobles sanctions vaticanes contre l'Action française : une Action française qui menait alors la croisade contre un Hitler qui ne cessait de "monter" outre-Rhin...
Malgré de grands Papes (Pie X, Benoît XV, Pie XII) la partie gangrenée du pays légal catholique, acquise aux idées nouvelles, a réussi son coup : une reddition sans conditions aux soi-disant idéaux révolutionnaires, une capitulation en rase campagne, une soumission de l'Église catholique légale à la Révolution, admise par elle comme supérieure à elle et à qui elle doit respect et obéissance...
Tout cela a commencé par le Toast d'Alger...
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1867 : Naissance de Léon Daudet
Que trois hommes aussi différents et, chacun, d'une personnalité aussi affirmée aient pu durant toute leur vie - à partir du moment où ils se sont rencontrés - être et rester amis au quotidien, dans le même mouvement et les mêmes locaux, sans la moindre "dispute" notable, voilà qui constitue une exception remarquable dans l'histoire politique...
Lorsqu'on parle de Charles Maurras, de Léon Daudet et de Jacques Bainville, c'est peut-être la première chose qu'il convient de signaler (voir l'Éphéméride du 9 février - naissance et mort de Jacques Bainville; l'Éphéméride du 20 avril - naissance de Charles Maurras; l'Éphéméride du 1er juillet - mort de Léon Daudet; et l'Éphéméride du 16 novembre - naissance de Léon Daudet et mort de Charles Maurras)...
Ce cas unique d'amitié a été magnifiquement évoquée par Jacques Bainville dans les quelques mots de remerciements qu'il prononça au siège du journal, à l'occasion de son élection à l'Académie française :
Voir notre album : Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet
Comment mieux évoquer Léon Daudet qu'en mettant en exergue son extra-ordinaire amitié avec Charles Maurras, et les raisons profondes de cette amitié ? C'est Henri Massis qui nous les donne, dans son très intéressant Maurras et notre temps : cette amitié littéralement exceptionnelle a bien été l'essentiel de sa vie !... :
"...Le tempérament de Léon Daudet exigeait une entière liberté. C'est parce que l'Action Française la lui a donnée, cette liberté, que Daudet a pu développer tous ses dons, toutes les puissances de sa nature. Les richesses, les infinies curiosités de cet esprit si ample dans ses profondeurs, tout ce qu'il y avait en lui de vivant et de fort, l'Action Française a su l'intégrer, s'en accroître.
"Si nous n'avions pas Daudet, nous serions un journal de professeurs !" disait Maurras. L'amitié de Léon Daudet et de Charles Maurras avait accompli ce miracle, et si l'on songe que ces deux personnalités si entières étaient loin de coïncider en tous points, il y eut là une sorte de merveille ! Rien jamais ne détendit ces liens; les épreuves ne firent que renforcer leur amitié en la sublimant...
Je ne me suis jamais disputé une seule fois en vingt ans avec Maurras", disait Léon Daudet avec une fierté où il y avait du bonheur. Et à Saint-Rémy-de-Provence, sur la tombe de son ami, Maurras nous a livré leur secret : "Notre amitié, dit-il, avait à sa base un respect profond, le respect de nos différences de goût, de caractères, le respect de nos raisons d'être où chacun avait besoin de se complaire et d'aboutir.
Quand, le 21 mars 1908, Maurras et Daudet s'attelèrent ensemble au journal, les bonnes langues leur donnaient de trois à six mois de cohabitation possible; elle devait durer plus de trente ans, et la mort seule les sépara. Leur accord parfait tenait au plus vif de leurs esprits et de leurs âmes . Au terme du voyage, quand détaché de presque tout, le regard déjà fixé sur le visage d'un autre monde, Daudet songeait aux seules choses qui lui importassent encore, il les ramassait toutes en ce trait suprême : "Ma prière du soir... et ma vie pour Charles Maurras !"
Il y avait chez Léon Daudet, sous la spontanéité de ses mouvements, la vivacité de ses appétits, une aspiration non moins instinctive à l'harmonie, à l'équilibre, à l'ordre, un désir de perfection humaine qui, chez lui, prenait sa forme dans l'image qu'il se faisait de l'artiste supérieur, de l'homme de génie, et Maurras, à ses yeux était de ces hommes là. Leurs esprits se rejoignaient, en dépit des différences, dans ce quelque chose d'organisé qui est au fond des grandes constructions de la logique et de la raison.
Tout, au reste, chez Léon Daudet tendait à la synthèse, jusqu'à ce sens du surnaturel si puissant en lui, et qu'il ne faut pas confondre avec l'illimité. S'il avait soif d'infini dans la pensée, le précis, le concret le réel, l'attiraient invinciblement. Oui, ce visionnaire possédait le "sens synthétique" par excellence. Tous les appoints de la connaissance et de l'expérience nourrissaient ses visions, mais rien ne lui faisait tant horreur que le rêve vide, inorganique par essence. L' "universel créé", c'était sa pâture, à lui Daudet - mais seul l'ordre le divinise qui permet à la liberté intérieure d'y atteindre et d'étendre son champ.
Voilà ce que Maurras lui avait fait redécouvrir, et sa rencontre avait été pour lui une illumination de tout l'être. "Quel homme !" s'écriait Daudet au spectacle que, rien qu'en vivant, Maurras lui offrait. Et je ne sais pas de plus belle définition de Maurras, fils du Stagirite, que celle où Daudet le nomme : "stratège de l'esprit, battant toutes les places rétives, avec l'aide de Minerve, et les forçant par les mots".
La devise personnelle de Daudet était : Qui n'a pas lutté n'a pas vécu !
1952 : Mort de Charles Maurras
À sa table de travail, dans les locaux de l'Action française
Voir notre album : Une visite chez Charles Maurras
Jean Paulhan a publié un beau texte sur Maurras, que Pierre Boutang évoque et reprend ainsi :
"...Il est bon que Paulhan, plus qu'aucun autre, ait contribué à donner un nom à ce livre, à indiquer l'absence originelle d'écart entre la pensée, la vie et l'œuvre, chez Maurras; cela précisément par une lettre où il énumérait trois sortes de reconnaissance "que tout homme de pensée nourrit aujourd'hui à son égard".
Nourrit ? Devrait nourrir, et les voici :
"L'extrême noblesse et pureté de sa vie, sa vertu dans le sens le plus fort du terme"; ensuite l'affirmation, par "cet écrivain farouche", de "la place apparemment modeste qu'a l'intelligence dans la société – et qu'à vouloir diriger le monde, un auteur perd la grande part de sa dignité"; enfin, et ensemble, "qu'il appartient à cet auteur de connaître la vérité et de la dire... À partir de quoi ses pouvoirs sont sans limites.
Jean Paulhan, en 1954
Au-delà de ces trois titres à la reconnaissance de tels « hommes de pensée », dont les deux derniers renvoient au livre décisif pour notre époque, l'Avenir de l'Intelligence – décisif pour la spéculation de notre siècle – Paulhan ajoutait un étrange pouvoir, « une sagesse plus grande et plus héroïque, qui maintient à tous risques celle de nos vérités sociales qui risque d'être négligée : Charles Maurras n'a cessé de nous rappeler, contre la mode, contre les puissances d'argent et les facilités de tout ordre (1), que nous nous trouvions être Français, et que ce n'était qu'à force d'amour pour elle que nous pouvions rendre la France – admirable, il se peut; supportable en tout cas.
Nous lui devons tous d'être meilleurs que nous ne méritons d'être."
(Pierre BOUTANG, "Maurras, la destinée et l’œuvre", PLON, 1984)
Et Léon Daudet, lors de la réunion d'hommage national à Charles Maurras (tenue à Paris le 8 juillet 1937, au Vel d'Hiv, après la sortie de prison de Maurras ) a prononcé le bel hommage suivant :
"...Vous avez entendu ce soir bien des chefs de partis différents s'associer dans la reconnaissance que le pays doit à Charles Maurras. Je l'aime fraternellement, vous le savez; je l'aime fraternellement d'abord pour les immenses qualités de sensibilité, de finesse qui sont en lui. Et puis parce que... il est pour moi le symbole de mon pays. Je crois fermement, et je vous le dis avec tristesse et sincérité, dépouillé, croyez-moi, de tout esprit partisan, je crois fermement que la France dans la situation où elle est ne peut être sauvée des dangers qui la menacent, et qui sont pires qu'en 1914, que par le fait que Maurras soit au pouvoir.
Je ne parle pas, je vous le répète, en partisan. Ma conviction, puisée dans l'Histoire, est ce qui fait que je me suis donné à Maurras - et sachez bien que je ne me suis donné à aucune autre personne vivante que lui , parce que je me fiche à peu près de tout...
Je me fiche de tout le monde, comme je me fiche de toutes les dignités, comme je me fiche de tous les honneurs. Je tiens cette indifférence de mon père, Alphonse Daudet, qui ne voulut jamais être de rien, et comme Alphonse Daudet je considère ceux qu'on appelle les puissants de l'heure comme des impuissants de la nuit !
Je me fiche de tout, sauf de ma Patrie. Mais lui, Maurras, représente la Patrie, et c'est pour cela que je me suis donné à lui. Il est un autre grand citoyen, malheureusement disparu, dont la figure doit être ici évoquée en ce jour de grande clarté et de grande union française, vous l'avez déjà nommé, c'est l'irremplaçable Jacques Bainville..."
Parlant de Molière, illustrateur de Plaute et de Térence, son ami La Fontaine lui dédia cet épigraphe : "...Leurs trois talents ne formaient qu'un esprit / Dont le bel Art réjouissait la France...".
Ne peut-on en dire autant de cette Action française qui a réussi le prodige de faire vivre ensemble, pendant quarante ans, trois personnalités aussi dissemblables que le bouillant et truculent Daudet, le placide Bainville, le poète Maurras ? : d'eux aussi, de cette "amitié d'AF" exceptionnelle, on peut dire, en reprenant La Fontaine, "Leurs trois talents ne formaient qu'un esprit / Dont le bel Art réjouissait la France..."
• Voir notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville
Pendant trente ans, à la même table, j'ai travaillé en face de lui, et j'ai vu se lever dans son esprit lumineux cette connaissance profonde de l'Histoire de France qui l'a élevé à un sommet où seul Fustel de Coulanges a atteint.
Je crois en mon Pays. En vous voyant ce soir, et en sentant -comme ceux qui ont l'habitude des grandes réunions- le sentiment puissant qui vous anime, hommes de France, car lorsque les autres sont petits, vous restez grands, et c'est bien là une qualité française; en vous voyant, vous, public "de masses", pour le coup, mais "de masses" non étrangères, et "de masses" profondément civilisées, je me suis dit que l'heure de la délivrance était proche.
L'artisan de cette délivrance il est ici : c'est Maurras.
Vous êtes bien fatigués de discours, et je ne veux pas vous en faire un, mais je mettrai la fin de cette réunion sous la bénédiction d'un homme qui a formé l'esprit de Maurras, et qui aimait Maurras non seulement comme son héritier, mais comme son fils, je veux dire de Frédéric Mistral. Les vers de lui que je vais vous lire, et même vous chanter, ont trait au fondateur du félibrige, c'est-à-dire de la renaissance du provençal, mais le dernier a trait à l'oeuvre de mon frère de coeur et de travail qui est ici à côté de moi, et il en est en quelque sorte la prévision :
"Sont morts les beaux diseurs
"Sont morts les bâtisseurs,
"Mais le temple est bâti..."
1952 : Mort de Charles Maurras
1700 : "Messieurs, voici le roi d'Espagne"...
Louis XIV accepte le testament de Charles II de Habsbourg, mort sans descendance, qui avait offert son royaume au Duc d'Anjou (ci-dessous, de toutes façons arrière-petit-fils de Philippe IV) en vue d'éviter la séparation de l'Espagne et de son Empire.
Louis XIV est ainsi directement à l'origine des "Bourbons d'Espagne" (voir l'Éphéméride du 5 septembre)
Le Roi soleil avait longtemps réfléchi, et beaucoup hésité, car l'acceptation du testament impliquait une guerre certaine avec la plupart des puissances européennes, emmenées par l'Angleterre.
Le Duc d'Anjou prendra le nom de Philippe V, fondant la dynastie des Bourbons d'Espagne, dont descend l'actuel Roi Felipe VI...
Il restera plusieurs mois en France, avant d'entrer en Espagne en 1701 : Versailles est ainsi le seul palais royal au monde à avoir abrité, et pendant un temps assez long, deux souverains régnants.
En plus de tout le reste, elle essaie de bien mettre en évidences les responsabilités énormes de Clemenceau dans la poursuite de la Guerre, alors qu'une paix séparée était possible avec l'Autriche presque dès le début de celle-ci.
Mais par son anti-catholicisme haineux, forcené et idéologique, Clemenceau préféra "casser" l'Empire Austro-Hongrois - qui était, contrairement aux apparences, notre allié naturel contre la Prusse - alors que, dans le même temps, par sa germanolâtrie/prussophilie héritée des Encyclopédistes, des Révolutionnaire, des républicains et des deux Empires, il refusa de "casser" l'Empire allemand, notre véritable ennemi mortel, qui n'avait même pas cinquante ans d'existence !...
C'est Maurrras qui a raison : Clemenceau ne reste pas comme "le Père la Victoire" mais comme "le Perd la Victoire" : il a agi contre les intérêts vitaux du Peuple français, en intelligence avec l'ennemi... alors que l'Action française et tous les patriotes demandaient le démembrement de l'Allemagne.
Hitler, vingt ans après le calamiteux Traité de Versailles de Clemenceau, n'est que le fruit pourri d'une politique pourrie et anti nationale...
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