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démocratie

  • Retour à Baudelaire, toujours grâce à France Inter : il n'aimait pas la modernité; il n'aimait pas non plus la démocratie. Lisez ou écoutez

      

    par Antoine Compagnon, du lundi au vendredi à 7h55 

    L'émission du jeudi 24 juillet 2014

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     Bouton de lecture

    disponible jusqu’au 18/04/2017 07h54

     Baudelaire n’était pas un démocrate. En 1848, il s’enthousiasma pour la Révolution, parcourant les rues de Paris en s’écriant : « Il faut aller fusiller le général Aupick ! », son beau-père, qui commandait l’École polytechnique, mais il devait vite déchanter. Le coup d’État de 1851 le choqua, et surtout le plébiscite qui le légitima ensuite, et dont il disait qu’il l’avait « physiquement dépolitiqué ». Comme beaucoup d’intellectuels, il en conçut une profonde méfiance pour le suffrage universel, qui avait consacré un tyran.

    Dans Pauvre Belgique, il compare le suffrage universel à un face à face de l’homme avec lui-même : « (Rien de plus ridicule que de chercher la vérité dans le nombre.) / Le suffrage universel et les tables tournantes. / C’est l’homme cherchant la vérité dans l’homme (!!!) » (II, 903) Les tables tournantes et le suffrage universel, deux lubies de Victor Hugo, l’une rationnelle et l’autre irrationnelle, sont aussi absurdes l’une que l’autre, car elles méconnaissent la misère de l’homme, comme disait Pascal, et témoignent de son orgueil, de son narcissisme, de son illusion qu’il peut trouver la vérité tout seul.

    Dans un court poème en prose du Spleen de Paris, Le Miroir, la souveraineté populaire est tournée en dérision :

    Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.

    Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu’avec déplaisir ? » L’homme épouvantable me répond : « — Monsieur, d’après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience.

    Au nom du bon sens, j’avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n’avait pas tort. 

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  • Notre point de vue sur le ci-devant printemps arabe

    17861_big.jpg      Nous avons déjà parlé, ici, de Thomas Legrand. Chaque matin sur France Inter, son éditorial politique est, à ce que l’on dit, l'un des plus écoutés de France.

          Il n’est pas ami de nos idées. Il en est même l’antithèse : pour nous, la France est historique et charnelle ; la sienne est purement idéologique. Est Français, pour lui, quiconque, d’où qu’il vienne, adhère aux principes de 1789 et aux dogmes de la République.

          Il n’en a pas moins le goût et le sens des nuances, de la logique ou, simplement, du bon sens. Avec de si mauvais principes, il faut beaucoup d’efforts pour tenter d’être cohérent. Il s’y essaie.

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  • Espagne, 23 février 1981.....

            Soirée du 23 février : un Golpe (1) est en cours. Le récent et fragile roi d'Espagne Juan Carlos Primero, Gardien des institutions, fait échec au putsch militaire en ordonnant aux généraux de rester - ou de rentrer... - dans leurs casernes...

             En les tutoyant tous, car le Roi d'Espagne tutoie.....

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            Ce fait appartient maintenant à l'Histoire, mais il n'est pas inutile de rappeler qu'aujourd'hui, en 2011, l'Espagne - sous le règne de ce même souverain - vient de connaître, depuis 1939, sa soixante douzième année de paix: 36 ans, de 1939 à 1975, sous Franco et jusqu'à sa mort, et encore 36 ans depuis l'avènement de Juan Carlos, voulu par le même Franco.

            Pour qui connaît l'histoire de l'Espagne depuis l'invasion napoléonienne de 1808, ce n'est pas rien, et c'est très loin d'être négligeable.... 

    (1) : coup d'état, en espagnol; on disait aussi pronunciamiento, au XIXème siècle et aux débuts du XXème...  

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  • Jean-Philippe Chauvin analyse "le plaidoyer monarchiste" de Thierry Ardisson...

            ... et nous en livre cette pertinente analyse sur son Blog...

     

  • Encore un exemple de l’échec du « merveilleux système » : quand la république idéologique déçoit, et que les grands principes échouent, sans avoir tenu leurs promesses…..

                Là-bas, en Suisse, ils ont une vraie République. Et, avec leurs votations, qui permettent aux citoyens de conserver le pouvoir même après avoir désigné leurs mandants, ils peuvent, justement, désavouer ces mandants, même après les avoir envoyés siéger : ils ont donc aussi une vraie démocratie.

                Ce n’est pas comme en France, où l’on n’a que les mots de république et de démocratie, mais pas la réalité de la chose. Pire : on a une république et une démocratie idéologiques.

      

                 Tel est le message qui commence à passer dans l’opinion, du moins si l’on en juge par ce que l’on pouvait lire dans Le Figaro du 30 juillet :

     

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    En apparence, et dans la forme, les deux mêmes mots des deux côtés des Alpes et du Jura:
    République, démocratie.
    Mais en apparence seulement : comme aurait dit Pascal,
    "véritables" au-delà, "idéologiques" en deçà....
    Et ça change tout !....

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  • A propos de "l'émeute contre les morts": un débat entre Finkielkraut et Orsenna. Fort...

                Philippe Dufay a eu la bonne idée de faire dialoguer Alain Fikielkraut et Eric Orsenna (1). "Leur existence, leur engagement leur dernier livre... Tout les réunit dans la défense de la culture, de la transmission. Aux maux qui appauvrissent la civilisation, l'académicien et le philosophe opposent le pouvoir des mots", écrit-il joliment.

                Et cela nous vaut un - très - bon moment. Extraits....

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  • Les terreurs de Marianne à propos de l'affaire (!) des minarets, et le bon sens de Chantal Delsol sur la même "affaire"...

                "Terribles", vraiment, les conséquences du vote suisse ? A quels sommets de cinglerie ne ménera pas la schyzophrénie en vase clos de certains, Marianne en l'occurrence !

                Perdant tout sens de la mesure, et tout sens du ridicule, Marianne donne ainsi ce ton apocalyptique à sa Une. Tous aux abris !

                Face à cette déferlante de niaiseries en tous genres, il est bon que certains aient pris leur plume pour recadrer le débat...

    Chantal Delsol nous offre ainsi dans Le Figaro du 3 décembre ce texte pertinent, qui est une sorte de réponse au(x) délire(s) et aux peurs (feintes ?) de Marianne; et qui est aussi une savoureuse remise des pendules à l'heure :

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  • Au coeur de l'actualité la plus immédiate, "Démocratie directe", le site d'Yvan Blot

                Il n'a pas encore eu le temps d'écrire sur les minarets, mais son site vaut d'ores et déjà le détour :

                www.democratiedirecte.fr

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                Voici un court extrait de l'éditorial du 23 septembre d'Yvan Blot: Editorial : L’heure de la démocratie directe a sonné !

                "...D’après une étude suisse récente, « les effets de la démocratie directe : que dit la science économique moderne » des professeurs Lars Feld  et Gebhard Kirchgässner, reproduite sur le présent site, les pays qui connaissent le référendum d’initiative populaire ont des impôts 30%  plus faibles, des dépenses publiques 30%  plus faibles et un endettement 50%  plus faible que les pays à démocratie purement représentative. Le tissu économique des petites et moyennes entreprises y est particulièrement vigoureux, comme on le voit en Suisse, en Allemagne ou en Italie du Nord.

                La démocratie directe comporte un frein et un moteur. Le frein, c’est le référendum déclenché par une pétition de citoyens contre une loi que vient de voter le parlement. C’est un instrument efficace contre les augmentations abusives d’impôts ou de dépenses publiques. En effet, dans les régimes parlementaires modernes, le parlement adopte toujours les projets du gouvernement, conçus essentiellement par les technocrates de l’administration. Il faut donc un autre moyen de contrôle pour les citoyens, c’est le référendum veto ! Le moteur, c’est l’initiative populaire : une pétition déclenche, si elle atteint suffisamment de signatures (100 000 en Suisse au niveau fédéral), un référendum sur un sujet que le gouvernement et le parlement n’osent pas aborder ! En Suisse, l’immigration, la lutte contre la drogue, la durée du travail sont des sujets fréquents (le peuple a refusé la semaine de 35h !)...

  • Mais qu’avons-nous donc contre la démocratie ?

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    Mais qu’avons-nous donc contre la démocratie ?

     

     

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  • France, Suisse: la comparaison impossible.....

                Deux rangées d'arbres seront-elles arrachées au bord du Léman, à Genève ? Pascal Lamy, directeur de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce)souhaite en effet agrandir son siège, mais son projet rencontre de nombreuses oppositions parmi les défenseurs de l'environnement, et suscite même, si l'on en croit les journaux, une furieuse polémique.

                  Que va-t-il donc se passer ? Ceci.....

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  • Un point de vue sur l'Afghanistan.

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                Vous avez eu, à mon avis, mille fois raison de soulever, à partir d’un article de Libération, la question de notre engagement en Afghanistan.

                Pour moi, sans prétendre que mon point de vue doive être celui des royalistes ni même de lafautearopusseau, la réponse est claire : la bataille d’Afghanistan est perdue (elle l’était d’avance) ; elle est une aventure de plus où les Américains se sont engagés et ont inconsidérément engagé l’Occident (si ce mot a encore un sens) ; elle est, une fois de plus, une erreur politique, idéologique, militaire, et stratégique, de première ampleur. Il faut s’en dégager au plus tôt. 

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  • Mistralisme et royalisme.

                « Seigneur, nous voulons devenir des hommes ».

     

                Cette fière imploration de Mistral dans son Psaume de la pénitence, écrit après la défaite de 1870, éclaire toute l’oeuvre du poète de la renaissance provençale. Car l’idée maîtresse de Mistral est que pour devenir des hommes, il faut savoir qui l’on est et d’où l’on vient : « Sian Gau-Rouman e gentilome » ; c’est cette identité qui fonde l’humanisme mistralien, mais aussi la haute politique qui se dégage de toute l’oeuvre du Maillanais. Médiation du particulier vers l’universel, la Provence de Mistral est à la fois patrie charnelle et patrie de l’âme, le lieu poétique de l’incarnation d’un projet politique ouvert sur la transcendance.

     

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    Frédéric Mistral

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  • Maroc : La leçon faite au Monde.

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    une des "Une" de Tel Quel....

    On connaît l’arrogance des journalistes et le crédit qu’il convient d’accorder à une information qu’ils contribuent autant à créer qu’à diffuser. On sait aussi en quoi consiste l’inquisition des esprits aux mains des grands prêtres de la démocratie et l’inclination de ces derniers pour l’opinion publique, celle justement que contribuent à façonner les journalistes. L’« affaire » du sondage récemment interdit de publication au Maroc vient illustrer de façon caricaturale la prétention des uns et des autres à diriger les consciences en disant le bien et le mal.

    L’édition du 4 juilllet du journal Le Monde a été interdite au Maroc, le magazine marocain Tel Quel ayant lui-même été mis au pilon. Les bonnes âmes crient au scandale. Comment ? On n’a pas le droit d’écrire ce que l’on veut ? On n’a pas le droit de publier un sondage ?  Et Mohamed VI d’être condamné pour entrave à la prétendue libre circulation de l’information. Florence Beaugé, la journaliste qui signe l’article « Maroc : le sondage interdit » ajoute ce qu’elle doit penser être le coup de pied de l’âne (de l’ânesse devrait-on dire puisqu’il faut toujours « féminiser ») : « Le plus étonnant est que le résultat de ce sondage est extraordinairement favorable à Mohamed VI ».

    Les autorités marocaines avaient pourtant, par avance, répondu à toute critique en donnant comme motif de l’interdiction que « la monarchie ne peut être mise en équation, même par la voie d’un sondage ». D’ailleurs, qu’est ce qui autorise Madame Beaugé, intellectuelle « parisienne » à faire la leçon aux Marocains ? Mais sa foi en la démocratie, bien sûr. Elle y croit et a donc divisé le monde en deux : les élus et les damnés.

    Ce qu’elle feint sans doute de ne pas comprendre et qu’elle se garde bien de dire, c’est l’essentiel : quelle que soit la proportion de Marocains qui se diraient satisfaits de leur roi, celui-ci ne saurait être considéré comme une marque de yaourt ou une chaîne de télévision. Car c’est de cela qu’il s’agit : donner aujourd’hui la bénédiction démocratique à Mohamed VI pour mieux lui reprocher demain une éventuelle baisse dans les sondages. Le baiser qui tue, en quelque sorte.

    Mais madame Beaugé a oublié une chose : son idéologie se heurtera toujours au principe de réalité, lequel en l’occurrence tient en quelques mots : de par sa dimension historique et religieuse, le souverain chérifien n’a que faire de l’onction des étrangers, son pouvoir est véritablement enraciné dans la terre et la population marocaines. Alors, Madame Beaugé, on n’a pas besoin de vous au Maroc. Retournez à vos casseroles, qu’elles aient nom Ségolène ou Nicolas et sondez, sondez, sondez tant que vous pourrez.

     Louis-Joseph Delanglade 

    MarocLasurpriseduMonde.pdf

  • la démocratie idéologique, c'est l'absurde et c’est l’art du mensonge

                Nous publions ci-dessous, in extenso, pour que tous nos visiteurs puissent les lire, deux commentaires d’Antiquus, excellents, comme ils le sont très souvent, parce que, sur chacun des deux sujets traités, ils nous ramènent à l’essentiel qui est bien notre critique de la démocratie idéologique.

     

                Même si le second commentaire conteste l’actualité de notre première réaction dans l’affaire de Tibehirine, nous ne pouvons qu’être d’accord avec l’analyse qu’il en donne et, naturellement, avec sa conclusion.

     

                Que ce soit en matière d’art, ou en matière de politique étrangère, la démocratie idéologique est bien le règne de l’absurde et du mensonge, qui, l’un et l’autre, détruisent notre nation et, par delà, notre civilisation.

     

                Voici donc ces deux commentaires :

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  • Intégration de la Turquie : Le sophisme de Baylet...

                En réponse aux propos de Nicolas Sarkozy, réitérant son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne, Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, a réitéré à son tour sa vieille idée (?) : l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne est "une priorité si on souhaite que la démocratie se fortifie dans ce grand pays musulman et moderne".

     

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