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  • Éphéméride du 6 août

    1970 : Première édition de La Solitaire du Figaro

     

     

     

     

     

    1223 : Couronnement de Louis VIII et Blanche de Castille  

     

    Fils de Philippe Auguste, Louis VIII est le premier roi à ne pas avoir été associé au trône, par le sacre, du vivant de son père

    LOUIS VIII ET BLANCHE DE CASTILLE.jpg

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils" :

    "...En mourant (1223), Philippe Auguste ne laissait pas seulement une France agrandie et sauvée des périls extérieurs. Il ne laissait pas seulement un trésor et de l'ordre au-dedans. Sa monarchie était devenue si solide qu'il put négliger la précaution qu'avaient observée ses prédécesseurs. Il ne prit pas la peine d'associer son fils aîné au trône avant de mourir. Louis VIII lui succéda naturellement et personne ne demanda qu'une élection eût lieu.

    À peine se rappelait-on qu'à l'origine la monarchie avait été élective. De consuls à vie, les Capétiens étaient devenus rois héréditaires. Depuis Hugues Capet, il avait fallu près de deux siècles et demi pour que l'hérédité triomphât. Évènement immense. La France avait un gouvernement régulier au moment où les empereurs d'Allemagne tombaient les uns après les autres, au moment où l'autorité du roi d'Angleterre était tenue en échec par la grande charte de ses barons..."

     

    Le nouveau roi a 36 ans. ans, et déjà une grande expérience des responsabilités. En 1214, tandis que son père affrontait à Bouvines les coalisés du nord (voir l'Éphémeride du 27 juillet), il le secondait efficacement ailleurs, en battant le roi d'Angleterre Jean sans Terre à La Roche-aux-Moines, dans le Poitou.

    L'année suivante, les barons anglais ont déposé leur roi et ont proposé la couronne à Louis : le prince a donc débarqué en Angleterre en mai 1216 - un peu plus d'un siècle après Guillaume le Conquérant !... - mais l'affaire tournera court, après la mort de Jean sans Terre et la reprise en main de la situation par le fils de celui-ci, Henri III...

    Devenu roi, Louis VIII enleva aux Plantagenêts le Poitou et une partie de la Gascogne, s'empara de Niort et La Rochelle et acheva la Croisade des Albigeois.
    À sa mort, le roi laissait un fils de seulement douze ans (le futur Louis IX, saint Louis), et ce fut donc sa femme, Blanche de Castille, qui devint régente du Royaume : elle le sera une seconde fois, à la fin de sa vie, lorsque son fils partira en Terre sainte; sa mort obligera le roi à revenir en France...

    C'était la première fois que la couronne revenait à un enfant, et celui-ci, comme son père Louis VIII, ne fut pas sacré du vivant de son père.

    BLANCHE.JPG
     C'est donc Blanche de Castille qui inaugura la "série" des six femmes Régentes de France (dont quatre étrangères) :
    • Blanche de Castille (deux fois régente pour Saint Louis);
    • Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
    • Louise de Savoie (pour François 1er);
    • Catherine de Médicis (pour Charles IX);
    • Marie de Médicis (pour Louis XIII);
    • Anne d'Autriche (pour Louis XIV)...

     

     

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    1361 : Jean d'Orléans, Maître du Parement de Narbonne, devient peintre officiel de Charles V

     

    Le Parement de Narbonne, conservé au Musée du Louvre, est une grande pièce rectangulaire de soie blanche peinte en grisaille.

    Cette œuvre, qui représente la Passion du Christ, est en harmonie noire et blanche car elle était destinée à décorer l'autel en temps de carême.

    Elle fut offerte par le roi Charles V et sa femme Jeanne, que l'on voit agenouillés de part et d'autre de la croix, dans la partie centrale : il était d'usage, à l'époque, de représenter ainsi les donateurs, à côté de la figure religieuse qu'ils avaient commandée et dont ils étaient à l'origine...

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    http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/le-parement-de-narbonne

     

     

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    1656 : Naissance de Claude de Forbin

     

    Sans doute l'un des plus grands Amiraux que la France ait connu, il eut véritablement une carrière hors du commun : d'abord marin, puis mousquetaire du Roi, il revint dans la marine, et échappa de peu à une condamnation à mort pour avoir tué un rival en duel; il devint Gouverneur de Bangkok, Amiral de la flotte siamoise et Généralissime.

    Il combattit aux côtés de Jean Bart, fut prisonnier avec lui, s'évada, traversa la Manche en canot, puis guerroya aux côtés de Duguay-Trouin et inscrivit près de 70 navires à son tableau de chasse, avant de rentrer mourir paisiblement chez lui, à Marseille, en son château de Saint Marcel, à 77 ans...

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    Par Antoine Graincourt, XVIIIème siècle, Musée de la Marine

    http://www.netmarine.net/bat/ee/forbin/celebre.htm

     

     

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    1685 : Le conseil souverain de Martinique, premier en France à "enregistrer" le Code noir...

     

    Les vrais ignorants... l'ignorent, et les pseudo antiracistes et autres tenants du politiquement correct feignent de l'ignorer, mais, malgré tout ce qu'en diront les adeptes patentés du mauvais esprit, de la malhonnêteté intellectuelle et du mensonge érigé en système, le Code noir promulgué par Colbert fut un immense progrès, comme la rappelle fort opportunément Richard Hanlet :

    Le Code noir de Colbert fut un immense progrès...

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    https://www.herodote.net/Le_Code_Noir-synthese-2108.php

     

     

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    1747 : Mort de Vauvenargues

     

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      Il est faux que l'égalité soit une loi de la nature. La nature n'a rien fait d'égal; la loi souveraine est la subordination et la dépendance.

    •  La perfection d'une pendule n'est pas d'aller vite, mais d'être réglée.

      Le prétexte ordinaire de ceux qui font le malheur des autres est qu'ils veulent leur bien.

     

    De Charles-Marc Des Granges (Les Grands écrivains français des origines à nos jours) :

    "...Officier d’un rare mérite, Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues prit part à la campagne d'Italie de 1734, et à la retraite de Bohème en 1742. À la suite d'infirmités contractées pendant cette dernière campagne, il tenta vainement d'obtenir une place dans la diplomatie. C’est dans l'étude et dans la méditation qu'il chercha une consolation contre les maux physiques et contre les déceptions de son existence. Il fut lié avec Voltaire, qui éprouvait pour lui une véritable admiration, et qui a pleuré avec émotion sa mort prématurée.

    Le fond de sa philosophie et de sa morale est donc un certain stoïcisme ; mais Vauvenargues est aussi un optimiste et un enthousiaste. Il croit à la bonté de l'homme; à l'excellence des passions, qu'il suffit de savoir diriger; à la vertu, à la gloire. Il tente de réhabiliter le sentiment contre la raison, et l'homme contre La Rochefoucauld. "Ceux qui méprisent l’homme ne sont pas des grands hommes."

    Comme peintre de caractères, Vauvenargues est ingénieux et fin, mais bien au-dessous de La Bruyère, qu'il imite et dont il n'a pas la pittoresque précision. Comme critique, il est plus intéressant. Il sent, il aime, il éprouve des sympathies et des répulsions : il les exprime avec délicatesse. Vauvenargues met en pratique sa maxime : "Il faut avoir de l'âme, pour avoir du goût."

    Enfin, écrivain, Vauvenargues a des qualités précieuses. Il a dit : "La netteté est le vernis des maîtres." Et la netteté est son premier mérite. Mais il y a joint une certaine chaleur juvénile, qui va parfois jusqu'à l'enthousiasme, sans jamais monter jusqu'à l'emphase. Son éloquence est spontanée ; elle vient du cœur..."

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     Le château de Vauvenargues, à deux pas d'Aix-en-Provence :

     http://www.aixenprovencetourism.com/fr/fiche/5685/

     

    C'est dans le Régiment du Roi que servit Vauvenargues... 

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  • Éphéméride du 1er septembre

    1715 : Mort de Louis XIV

     

     

     

     

     

    1250 : Ouverture du Collège de Robert de Sorbon, la future Sorbonne 

     

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    Robert (né à Sorbon en 1201, mort à Paris en 1274), théologien, fut le chapelain de Saint Louis.

    1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinatIl fonda en 1257, pour les clercs et les étudiants en théologie le collège qui, aujourd'hui encore, porte son nom (rue Coupe Gueule, cela ne s'invente pas !).  

    La Sorbonne, dont il fut le premier proviseur, devait permettre aux écoliers pauvres d'avoir accès à l'enseignement.

    Centre d'études théologiques, c'était aussi un tribunal ecclésiastique et, à cet égard, la plus haute autorité religieuse du monde chrétien après le Pape.

    En 1808, les bâtiments de la Sorbonne furent donnés à l'Université. 

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    Grand amphitéâtre de la Sorbonne (la fresque est de Puvis de Chavannes) 

    http://www.paris-pittoresque.com/monuments/21.htm 

     
     
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    1557 : Mort de Jacques Cartier          

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    Manoir musée Jacques Cartier, Limoëlou :

     
      
     
     
     
     
     
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    1637 : Naissance de Catinat
     
     
    Nicolas Catinat de La Fauconnerie, seigneur de Saint-Gratien, se destinait d’abord au barreau, qu’il quitta rapidement  pour devenir militaire. Formé par Turenne, il prit part aux principaux conflits impliquant la France sous le règne de Louis XIV : Guerre de Hollande, Guerre de la Ligue d'Augsbourg et Guerre de Succession d'Espagne, s’illustrant devant Lille, Maastricht, Philippsburg, ce qui lui valut d'être élevé à la dignité de Maréchal de France le 27 mars 1693.

    Excellent stratège, il s’empara de Nice et vainquit par deux fois le duc de Savoie, à Staffarde et à la Marsaille, le contraignant à la paix. Michel Mourre dit de lui qu’ "il montra dans la guerre une rare humanité".

    Ce que confirme Saint Simon – qui, pourtant, a souvent la dent dure… - lorsqu’il dit de l’attitude de Catinat qu’elle lui rappelle : "par sa simplicité, par sa fragilité, par le mépris du monde, par la paix de son âme et l’uniformité de sa conduite, le souvenir de ces grands hommes qui, après les triomphes les mieux mérités, retournaient tranquillement à leur charrue, toujours amoureux de leur patrie, et peu sensibles à l’ingratitude de Rome qu’ils avaient si bien servie..."

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    1677 : Mort de René de Longueil, aux origines du château de Maisons...
     
     

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    Marquis de Maisons (on l'appelait "le président de Maisons"), René de Longueil, magistrat, Président à mortier au Parlement de Paris, fut d'abord nommé, en 1645, Gouverneur des châteaux de Saint-Germain-en-Laye, de Versailles et d'Évreux. Puis, il devint Surintendant des finances le .
    Mais sa bonne fortune ne dura pas, et il fut révoqué par Louis XIV, lorsque celui-ci "prit le pouvoir". C'est lui, René de Longueil, qui fit construire par François Mansart le magnifique château de Maisons (aujourd'hui, Maisons-Laffitte).
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    Parfait exemple de l'architecture française du XVIIème siècle, dont il est considéré comme le précurseur, le château est idéalement situé entre Paris et Versailles, où Louis XIII aimait aller chasser. Avec son corps central flanqué de deux ailes symétriques, il annonce, juste avant Vaux-le-Vicomte, l'art classique français, qui connaîtra son apogée à Versailles.
    Lors d'une fête donnée en l'honneur de Louis XIV (en avril 1651), Charles Perrault décrira le château comme "l'une des plus belles choses que nous ayons en France". Le roi y reviendra avec sa jeune épouse, Marie-Thérèse d'Autriche, en août 1662, et s'inspirera de plusieurs éléments de décoration pour son Palis de Versailles...
    Mal entretenu, victime d'un incendie, le château souffre lors de la Révolution mais le Maréchal Lannes l'achète, et donc le sauve, en 1804, avant qu'il ne soit revendu, près de vingt ans plus tard, par la banquier et Ministre des Finances Jacques Laffitte.
    En 1905, c'est l'État qui l'achète, et l'ouvre au public en 1912...
     
     
     
     
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    1715 : Mort de Louis XIV  
     

    Après soixante-douze ans de règne et à quatre jours de son soixante-dix-septième anniversaire, Louis XIV meurt au château de Versailles. Son corps sera exposé pendant neuf jours, puis transporté solennellement à la Basilique Saint-Denis.

    Louis XV, son arrière petit-fils, n'est âgé que de cinq ans...

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV :

     

    "...Le long règne de Louis XIV - plus d'un demi-siècle -, qui ne commence vraiment qu'à la mort de Mazarin, a un trait principal dominant : une tranquillité complète à l'intérieur. Désormais, et jusqu'à 1789, c'est-à-dire pendant cent trente années, quatre générations humaines, c'en sera fini de ces troubles, de ces séditions, de ces guerres civiles dont le retour incessant désole jusque-là notre histoire.

    Ce calme prolongé joint à l'absence des invasions, rend compte du haut degré de civilisation et de richesse, auquel la France parvint. L'ordre au-dedans, la sécurité au-dehors - ce sont les conditions idéales de la prospérité. La France en a remercié celui qu'elle appela le grand roi par une sorte d'adoration qui a duré longtemps après lui.

    Voltaire, avec son Siècle de Louis XIV, est dans le même état d'esprit que les contemporains des années qui suivirent 1660. Il souligne, comme le fait qui l'a le plus frappé et qui est aussi le plus frappant : "Tout fut tranquille sous son règne." Le soleil de Louis XIV illuminera le règne de Louis XV. Et ce n'est que plus tard encore, après quinze ans du règne de Louis XVI, que le charme sera rompu, que nous entrerons dans un nouveau cycle de révolutions. 

    Avec Louis XIV, le roi règne et gouverne. La monarchie est autoritaire. C'est ce que souhaitent les Français. Puisqu'ils ne veulent ni des Ligues, ni des Frondes, ni du "ministériat", le gouvernement personnel du roi est l'unique solution. Dès que l'idée du jeune souverain fut comprise, elle fut populaire, elle fut acclamée. De là ce concert de louanges que la littérature nous a transmis, cet enthousiasme, qui étonne quelquefois, chez les esprits les plus libres et les plus fiers, et qu'on prend à tort pour de la flatterie. La France, comme sous Henri IV, s'épanouit de bonheur dans cette réaction. Sous toutes les formes, dans tous les domaines, elle aima, elle exalta l'ordre et ce qui assure l'ordre : l'autorité. Du comédien Molière à l'évêque Bossuet, il n'y eut qu'une voix. C'est ainsi que, dans cette seconde partie du dix-septième siècle, la monarchie eut un prestige qu'elle n'avait jamais atteint.

     

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    L'originalité de Louis XIV est d'avoir raisonné son cas et compris comme pas un les circonstances dans lesquelles son règne s'était ouvert et qui lui donnaient en France un crédit illimité. Il l'a dit, dans ses Mémoires pour l'instruction du Dauphin, en homme qui avait vu beaucoup de choses, la Fronde, les révolutions d'Angleterre et de Hollande : il y a des périodes où des "accidents extraordinaires" font sentir aux peuples l'utilité du commandement. "Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu'elle possède : l'homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander jusqu'à ce que son besoin propre le lui fasse sentir. Mais ce besoin même, aussitôt qu'il a un remède constant et réglé, la coutume le lui rend insensible."

    Ainsi Louis XIV avait prévu que le mouvement qui rendait la monarchie plus puissante qu'elle n'avait jamais été ne serait pas éternel, que des temps reviendraient où le besoin de liberté serait le plus fort. Désirée en 1661 pour sa bienfaisance, l'autorité apparaîtrait comme une tyrannie en 1789 : déjà, sur la fin de son règne, Louis XIV a pu s'apercevoir que la France se lassait de ce qu'elle avait appelé et salué avec enthousiasme et reconnaissance. Il avait prévu cette fatigue, annoncé ce retour du pendule, et, par là, il a été meilleur connaisseur des hommes que ceux qui prétendent qu'il a donné à la monarchie le germe de la mort en concentrant le pouvoir..." 

     

  • Éphéméride du 3 février

    1190 : Philippe Auguste désigne les 6 membres du premier Conseil municipal de Paris  

     

    Ces échevins, pour rappeler la dépendance de leurs activités au trafic fluvial de la Seine, adoptent pour devise "Fluctuat nec mergitur" ("il est balloté, mais non submergé"), ainsi qu'un blason orné d'un bateau aux couleurs rouge et bleu. 

     

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    1590 : Mort de Germain Pilon

     

    Avec Jean Goujon, Germain Pilon (1537-1590) - issu d'une famille originaire de la région du Mans - fut l’un des plus grands sculpteurs français. Le paradoxe est que, comme pour Jean Goujon, on sait fort peu de choses sur lui...    

     De l'Encyclopedia universalis :

    3 fevrier,philippe auguste,paris,esther,racine,boileau,lully,phedre,louis xiv,simone weil,thibon,mauriac,stofflet"Germain Pilon, fut avec Jean Goujon, le plus grand sculpteur de la Renaissance française. Dans son œuvre, qui plonge ses racines dans la sculpture médiévale française, mais dont le style a subi l'influence décisive de l'art des Italiens de Fontainebleau, la Renaissance et le maniérisme italiens s'allient à la tradition française. L'étude des documents de l'époque fait apparaître l'image d'un homme de culture humaniste, occupant une position sociale élevée. Grâce à ses nombreux élèves, le sculpteur prépara la naissance de la statuaire du XVIIème siècle français.

    Germain Pilon est né à Paris. De son père, le sculpteur André Pilon, originaire de la région du Mans, il est presque certain qu'il reçut les premiers éléments de sa formation artistique. Mais aucune des créations d'André Pilon n'a été conservée, de sorte que l'on ne peut apprécier son style. Certaines commandes révèlent toutefois sa prédilection pour les statues en bois peint et pour la terre cuite, ce qui laisse supposer qu'il se rattachait au monde des formes médiévales.

    Germain Pilon, en plus des leçons de son père, profita d'une formation qui était restée inaccessible aux générations précédentes de sculpteurs. Il fit, en effet, des études à l'Université : en l'an 1540, il est qualifié d' "écolier, étudiant en l'université de Paris". Pilon put ainsi acquérir des connaissances qui le distinguaient des "imagiers" du Moyen Âge. On comprend donc que l'orfèvre Richard Toutain ait déclaré à son propos, en l'an 1573 : "Et j'estime qu'il est l'ung des plus scavans hommes de ce royaume en cest estat".

    Artiste éclectique, il travaillait aussi bien le marbre, la pierre et le bronze que le bois ou la terre cuite (ci dessous, sa Vierge à l'enfant, en marbre, dans l'église Notre Dame de la Couture, du Mans).

     

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    Il fut l'un des artistes préférés de la Cour de France, et réalisa les monuments funéraires de François Ier et Henri II, dans la Basilique de Saint Denis, dans lesquels il a donné la pleine mesure de son génie :

                           tombeau-de-francois-1er-et-de-claude-de-france-saint-denis.jpg

     
    Ci dessus, le monument funéraire de François Premier et, ci dessous, celui d'Henri II
     
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    Mais il sait aussi se montrer plus intimiste : commandée par Catherine de Médicis pour faire partie, à l'origine, du décor sculpté de la Rotonde des Valois à la Basilique de Saint-Denis (chapelle funéraire d'Henri II), sa Vierge de Douleur (ci dessous) correspond à la mystique de la Vierge Marie souffrant une passion parallèle à celle de son fils :

     

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    Il s'y montre très novateur dans sa composition, la Vierge étant seule sur le rocher du Calvaire, contrairement aux époques antérieures où elle était systématiquement représentée avec son fils mort sur les genoux (genre de représentation que l'on qualifie du terme de Pietà).

    Le musée du Louvre conserve la modèle en terre cuite de cette oeuvre, souvent considérée comme la réalisation maîtresse de l'artiste.

    Son talent était si varié, et il l'appliquait à tant de domaines différents, que même la numismatique fut profondément influencée par lui.

    Ci dessous, son René de Birague, pièce en bronze :

     

    RENE DE BIRAGUE.jpg

     

    On lui doit aussi les 385 mascarons (masques grotesques) du Pont Neuf de Paris (ci dessous). Les mauvaises langues de l'époque prétendaient qu'il aurait profité de ce travail pour caricaturer certains des gentilshommes de la Cour... 

     

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    Pour en savoir plus sur Germain Pilon :

    http://chrisagde.free.fr/val/h2arts.php3?page=5   

     

     

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    1689 : Première d'Esther

     

    Depuis Phèdre (1677), Racine n’écrit plus pour le théâtre : il se consacre essentiellement à son rôle d’historiographe de Louis XIV. Mais la pièce lui est commandée par Madame de Maintenon, épouse secrète de Louis XIV, qui vient de créer Saint-Cyr pour des jeunes filles nobles mais sans fortune.

    Madame de Maintenon fait appel à lui pour qu’il écrive sur "quelque sujet de piété et de morale, une espèce de poème où le chant fut mêlé avec le récit". Cette commande permet donc à Racine non seulement d’unifier la tragédie et l’opéra, très en vogue à l'époque, mais encore de renouer avec cette tradition issue des anciennes tragédies grecques qui consistait à mêler le chant à l’action (ce qu’il fait dans Esther grâce au personnage d’Élise) : il va prendre Boileau comme metteur en scène, et Lully comme compositeur :

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    1753 : Naissance de Stofflet 
     
     
    3 fevrier,philippe auguste,paris,esther,racine,boileau,lully,phedre,louis xiv,simone weil,thibon,mauriac,stoffletComme on peut le lire dans l'ouvrage d'Edmond Stofflet, paru en I875, et présenté dans le lien ci-dessous, "trop d’historiens n’ont vu en Stofflet qu’un militaire de second plan, placé au devant de la scène par la disparition des chefs. À tort.
    Il fut un officier de premier ordre, intrépide au combat, et un vigoureux meneur d’hommes. Soldat du régiment de Lorraine-Infanterie, puis garde-chasse du comte de Colbert à Maulévrier (Maine-et-Loire), Stofflet fut appelé dès le début de l’insurrection de mars 1793 à la tête des insurgés.
    Comme Cathelineau, il était issu du peuple et voua sa vie à la résistance vendéenne. Sa grande valeur militaire révélée lors de la Virée de Galerne et son rôle dans l’armée, injustement occulté par d’autres noms aussi prestigieux, s’affirmèrent pleinement à partir de février 1794. 
    Après la mort de La Rochejaquelein en janvier 1794, Stofflet mena en Anjou une guérilla implacable contre les armées de la Convention qu’il chassa des Mauges à la fin 1794.
    Chef de guerre au caractère intraitable, il refusa toute négociation avec la République et condamna le traité de la Jaunaye. Contraint de signer la paix, le 2 mai 1795, il reprit la lutte dès le début de l’année 1796.
    À la fois pieux Lorrain et fidèle Angevin, Stofflet a sacrifié sa vie pour la Vendée et mérite à ce titre sa place au Panthéon des Géants."
     
              3 fevrier,philippe auguste,paris,esther,racine,boileau,lully,phedre,louis xiv,simone weil,thibon,mauriac,stoffletL'acte de baptême de Nicolas Stofflet
  • Éphéméride du 20 décembre

    Le pays de Forcalquier, l'un des sièges de la cour de Provence, au temps de Raymond-Bérenger

     

     

    1295 : Mort de Marguerite de Provence, épouse de Saint-Louis 

     

    Fille de Raymond-Béranger IV de Provence et de Béatrice de Savoie, elle a épousé le jeune Louis IX de France (1226-1270) en 1234, lorsqu'il avait vingt ans. Ensemble, ils ont eu 11 enfants : à la mort de Louis IX, devant Tunis, c'est leur deuxième garçon, Philippe III, dit le Hardi (1245-1285), qui devint roi, après la mort prématurée de son frère aîné, le premier fils du couple : Louis...

    Par son mariage avec le futur Saint-Louis, Marguerite fait entrer la Provence dans la sphère d'influence royale, et initie le long processus qui aboutira, en 1481, à ce qu'elle devienne française (voir l'Éphéméride du 15 janvier).

    Devenue reine, elle vit également ses trois autres sœurs le devenir (elle n'eut pas de frères), et le fait mérite d'être brièvement raconté : le père de Marguerite, Raymond Bérenger IV de Provence, était l'unique fils d'Alphonse II, comte de Provence, et de Gersende, comtesse de Forcalquier, issue de la maison de Sabran.

    En 1209, alors que Raymond Bérenger IV avait environ douze ans, son père mourut à Palerme; son oncle, le roi Pierre II d'Aragon assura sa tutelle, mais il fut tué à la bataille de Muret, en 1213 (voir l'Éphéméride du 12 septembre). De grands troubles s'ensuivent en Provence, pour savoir qui assurerait le pouvoir : finalement, la noblesse provençale prit le parti de Gersende de Forcalquier et, de fait, Raymond Bérenger assura solidement son pouvoir, Gersende lui cédant le comté de Forcalquier pour se retirer au monastère de Celles.

    Il se débarrassa de son rival le comte de Toulouse, également marquis de Provence (une Provence que sa famille voulait annexer la...) et n'hésita donc pas à soutenir la croisade contre les Albigeois : il conquit Avignon avec le roi de France Louis VIII en 1226.

    C'est lui qui fit bâtir l'église Saint Jean de Malte premier édifice ogival (improprement appelé "gothique") de Provence à Aix-en-Provence, où il est enterré.

    De son union avec Béatrice de Savoie sont issues quatre filles, qui devinrent, donc, toutes reines, Raymond Bérenger ayant suivi les sages avis de son bon conseiller, Romée de Villeneuve :

    Marguerite de Provence (1221-1295), reine de France par son mariage avec Louis IX;

    Éléonore de Provence (1223-1291), reine d'Angleterre par son mariage avec Henri III;

    Sancie de Provence (v.1225-1261), comtesse de Cornouailles par son mariage avec Richard de Cornouailles, aussi roi des Romains;

    Béatrice de Provence, à qui son père laissa la Provence en héritage lorsqu'il mourut, épousa Charles 1er d'Anjou (1227-1285), comte d'Anjou et du Maine, roi de Sicile et de Naples...

    On montre aujourd'hui, dans le pays de Forcalquier, la Ferme des Quatre Reines : singulier destin que celui de cette famille de quatre filles, à l'avenir d'abord mal assuré, et qui devait finalement se révéler si heureux...

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    Sceau de Marguerite de Provence, femme de Louis IX, reine de France et dame d’Étampes, conservé aux Archives Nationales 
    Robert de Clermont, sixième et dernier garçon du couple, et dixième et avant-dernier de ses onze enfants, est aux origines de la Maison de Bourbon, représentante actuelle de la Maison de France : voir l'Éphéméride du 7 février. 

     

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    1738 : Mort de Jean-Joseph Mouret

     

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    http://www.musicologie.org/Biographies/m/mouret_jean_joseph.html

     

    Écouter : la Symphonie de Fanfares, par l'ensemble Girolamo Fantini :

     

     

     

     

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    1765 : Mort du Dauphin Louis de France, fils de Louis XV

     

    Son fils Louis Auguste devient l’héritier du trône.

    Sous le nom de Louis XVI, il deviendra roi le 10 mai 1774, à la mort de Louis XV (voir l'Éphéméride du 10 mai).

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     Le dauphin Louis-Joseph-Xavier (1729-1765), fils de Louis XV et de Marie Leszczynska, 1765 - Huile sur toile, par Alexandre Roslin, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

     

     

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    1803 : Cession effective de la Louisiane aux États-Unis

     

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    Napoléon a vendu cet immense territoire le 8 mai précédent, pour 15 millions de dollars/80 millions de francs. Les terres ainsi cédées représentent presque le quart de la superficie des États-Unis actuels... 

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    • http://www.louisiane.culture.fr/fr/index.html#SŽquence_1

                                                                                        

     • français en amérique.pdf

     

     

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    1820 : Louis XVIII fonde l'Académie royale de Médecine

     

    Elle est l'héritière de l'Académie royale de Chirurgie, fondée par Louis XV en 1731 (voir l'Éphéméride du 18 décembre).

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    L'article 2 de l'ordonnance du 20 décembre 1820, signée par Louis XVIII définit les statuts et missions de l'Académie royale de médecine comme suit :

    "Cette académie sera spécialement instituée pour répondre aux demandes du gouvernement sur tout ce qui intéresse la santé publique, et principalement sur les épidémies, les maladies particulières à certains pays, les épizooties, les différents cas de médecine légale, la propagation de la vaccine, l'examen des remèdes nouveaux et des remèdes secrets, tant internes qu'externes, les eaux minérales naturelles ou factices, etc.

    Elle sera en outre chargée de continuer les travaux de la Société royale de médecine et de l'Académie royale de chirurgie : elle s'occupera de tous les objets d'étude ou de recherches qui peuvent contribuer au progrès des différentes branches de l'art de guérir.

    En conséquence, tous les registres et papiers ayant appartenu à la Société royale de médecine ou à l'Académie royale de chirurgie, et relatifs à leurs travaux, seront remis à la nouvelle académie et déposés dans ses archives."

     

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    2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlisCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

    et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides  :

    Éphémérides de lafautearousseau.pdf

     
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  • Éphéméride du 9 janvier

    Clémence Poésy dans le film de Philippe Ramos, "Jeanne captive"
     
     
     

     

    1431 : Début du procès de Jeanne d'Arc  

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    Contrairement à la version fantaisiste de Luc Besson, Le Procès de Jeanne d'Arc (capture d'image ci dessus) de Bresson - de 1962 - est une évocation quasi documentaire.
    Dans un style épuré, le réalisateur fait la part belle aux dialogues, aux réquisitoires et à la défense de Jeanne d'Arc.
    Un superbe film, sans doute le plus complet sur le procès. 
     

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    1590 : Naissance de Simon Vouet

     

    Premier peintre du roi Louis XIII, c'est lui qui a importé le style baroque italien, en l'adaptant aux grandes décorations que lui commandait le roi pour le Louvre, le Luxembourg ou Saint Germain en Laye. 

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    Autoportrait
     

     http://exponantessimonvouet.free.fr/site_1024/lancement1024.htm

     

    Plus de quatre siècles après sa naissance, en 2014, on découvrit, par hasard, dans une église des environs de Paris, un grand retable de Simon Vouet, L'Adoration des Bergers, qui n'était même pas "inscrit" au Ministère de la Culture ! :

    http://www.latribunedelart.com/un-simon-vouet-redecouvert-dans-une-eglise-d-ile-de-france

     

     

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    1595 : Aux origines de la Galerie du bord de l'eau...

     

    Sur les "Comptes des Bâtiments du Roi", on trouve, au 9 janvier, une mention : "Devis des ouvraiges de maçonnerye et pierre de taille qu'il convient de faire de neuf pour le Roi... une grande Gallery qui commencera..." La Grande Galerie en question, voulue par Henri IV pour relier le Louvre aux Tuileries, c'est la Galerie du bord de l'eau, que nous admirons encore aujourd'hui. 

    Le Roi la commande aux architectes Louis Métezeau (qui sera aussi à l'origine de la Place Dauphine - voir l'Éphéméride du 10 mars) et de la Place Royale, aujourd'hui Place des Vosges - voir l'Éphéméride du 5 avril) et Jacques Androuet de Cerceau : ceux-ci prévoient qu'elle mesurera 9 mètres de large sur 442 mètres de long...

    Il faut commencer par démolir l'enceinte de Charles V : on sait que le gros oeuvre était achevé en 1606 grâce à Jean Hérouard, médecin du Dauphin, le futur Louis XIII, qui note dans son journal, pour ce moment-là : "Le Roi conduit son fils dans la galerie, les jours de pluie, dans un petit carrosse tiré par deux dogues".

    Trait d'union entre le Louvre et les Tuileries, la Galerie abritera, dans sa partie basse, et jusqu'en 1806, les ateliers des artistes du Roi : Le roi y installe la Monnaie, une manufacture de tapisserie et à l'étage inférieur des artistes : peintres, graveurs, sculpteurs, tapissiers...

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     http://www.louvre.fr/histoire-du-louvre

     

     

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    1873 : Mort de Napoléon III

     

    L'Empereur déchu décède à Chislehurst, dans le Kent, en Angleterre; il repose dans l'Abbaye de Farnborough.

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     "...Deux invasions pour l'oncle, une pour le neveu : voilà une famille qui aura couté cher à la France..." (Jacques Bainville)       

     

     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XX, La deuxième république et le Second Empire

    "On pouvait comparer Napoléon III à un homme qui marchait avec un bandeau sur les yeux, tandis que son ennemi voyait clair.

    De 1866 et de la bataille de Sadowa datent le déclin de l'Empire et une nouvelle situation en Europe. En travaillant à la revanche de Waterloo par la destruction des traités de 1815 et par le principe des nationalités, la France, du congrès de Paris à Solferino, avait eu quelques années d'illusion. En fin de compte, elle avait compromis sa sécurité et provoqué le péril. C'était un changement considérable que l'apparition d'une Prusse agrandie, fortifiée, qui cessait d'avoir l'Autriche pour contre poids et qui dominait désormais les pays germaniques.

    Toute la politique napoléonienne en fut désemparée. Lorsque l'empereur rappela les promesses de Biarritz, réclama pour la France une compensation aux conquêtes de la Prusse, Bismarck se moqua de cette "note d'aubergiste". Napoléon III avait demandé Mayence : non seulement Bismarck refusa, mais il mit les princes allemands en garde contre les ambitions de la France.

    Repoussé de la rive gauche du Rhin, Napoléon III songea à une annexion de la Belgique, tombant dans l'erreur que Louis-Philippe s'était gardé de commettre. Plus tard, Bismarck révéla tout aux Belges et aux Anglais, entourant la France d'une atmosphère de soupçon, afin qu'elle fût seule le jour où il l'attaquerait. Lorsque enfin Napoléon se montra disposé à se contenter du Luxembourg, ce fut dans le Parlement de l'Allemagne du Nord une furieuse protestation contre la France, une manifestation de haine nationale; Bismarck répondit que la volonté populaire lui interdisait de céder une terre germanique.

    Trompé, humilié, Napoléon III portait à l'intérieur le poids de ses échecs..."

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    À Farnborough...
     
     
     Napoléon III fut le dernier des "souverains capturés" (voir l'Éphéméride du 11 février) : dès le 2 Septembre, et sa reddition à Sedan, l'ex-Empereur fut transféré au château de Wilhelmshöhe, dans la Hesse (où l'ex-impératrice Eugénie vint le visiter, le 30 octobre). Il restera donc prisonnier un peu plus de 6 mois, jusqu'en 1871 : le 19 mars de cette année, celui qui était redevenu Louis-Napoléon Bonaparte quitta le château de Wilhelmshöhe pour l'Angleterre. Le lendemain, il débarqua à Douvres puis se rendit à Camden Place, à Chislehurst, dans le Kent, où il devait mourir peu après, et où il est enterré.

    Par le calamiteux Traité de Francfort de mai 1871 (voir l'Éphéméride du 10 mai), la France perdait l'Alsace et une partie de la Lorraine, devait payer une indemnités exorbitante de 5 milliards de francs-or, et voyait son armée réduite et cantonnée au sud de la Loire; et Strasbourg devenait un glacis anti-français... 
     
    L'Impératrice Eugénie, elle, survivra longtemps à son mari : elle ne mourra qu'en 1920, à 94 ans ! Elle jouera un rôle important après la guerre de 14, en publiant sa "Lettre au roi de Prusse" - et la réponse de celui-ci - après la débâcle de Sedan  : voir l'Éphéméride du 11 juillet...
     
     
     

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    1959 : Première de Cinq colonnes à la Une

     

    Il s'agit du tout premier magazine d'informations télévisées de Pierre Lazareff.

    Présentée par le trio Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère, le premier vendredi de chaque mois, l'émission cessera d'être diffusée peu après les événements de mai 1968, après 103 numéros.

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    1963 : La Joconde est à Washington...
     

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     À gauche, le président Kennedy est aux côtés de Madame Malraux, lequel, de face, est aux côtés de Jacqueline Kennedy; à l'extrême droite, regardant le tableau, le vice-président Lyndon Johnson...

    Dans son discours de présentation, Malraux fait une comparaison avec la statuaire antique :

    "Léonard apportait à l'âme de la femme l'idéalisation que la Grèce avait apportée à ses traits. La mortelle au regard divin triomphe des déesses sans regard. C'est la première expression de ce que Goethe appellera l'éternel féminin..."

     

     

    http://www.ina.fr/video/CAF90008403

     

    2013 : Inauguration du Pont Chaban-Delmas, à Bordeaux 

     

     

     

    1244 : Bûcher de Montségur, au Champ des Cramats 

     

    Deux jours auparavant, la citadelle avait été prise d'assaut après un siège de six mois: c'est la fin définitive de la Croisade des Albigeois.      

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    La Croisade des Albigeois, si elle fut menée par certains pour des motifs religieux, devait surtout remettre en contact les immenses régions du Sud (les pays de langue d'Oc) et celles du Nord (les pays de langue d'Oïl). Et, en consacrant à terme l'effondrement de la puissance des Comtes de Toulouse, préparer l'intégration de ses vastes territoires au Royaume de France.

    Certains ont parlé à cette occasion de latinisation du royaume franc, constitué à l'époque - pour sa plus grande part - de territoires situés au nord de la France : si le terme de latinisation est excessif, il est clair qu'un ré-équilibrage se produit à cette occasion, qui ne fera que s'accentuer par la suite...

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    Dès 1213 et 1214, deux événements majeurs marquèrent le début de ce qui allait devenir un processus irréversible :

    • En 1213, sous Philippe Auguste, et un an avant que celui-ci ne remporte l'éclatante victoire de Bouvines, le Comte de Toulouse et son allié et beau-père, le Roi d'Aragon, furent écrasés sous les remparts de Muret (ci dessous, enluminure des Grandes Chroniques de France).

    Déjà, sept siècles auparavant, par sa victoire de Vouillé (voir l'Éphémeride du 25 mars) Clovis avait chassé les Wisigoths du Sud ouest de la France actuelle, les repoussant par-delà les Pyrénées, qui jouèrent ainsi, une première fois, le rôle de frontière naturelle de la France en construction...

    La vraie conséquence de cette bataille fut que, de fait, les Aragonais furent repoussés - pour toujours, cette fois... -  au delà des Pyrénées et que celles-ci devinrent de facto la frontière sud-ouest de la France...

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    • Ensuite, dès 1214 (par le Concile du Latran), Raymond VI fut dépossédé de son Comté en faveur de Simon de Montfort. Après la mort de celui-ci son fils, Amaury, transmit ses droits au Roi de France, Louis VII en 1224. Puis le Traité de Paris (ou de Meaux) de 1229 amorça la fin des hostilités militaires mais aussi, et surtout, la réunion effective du Languedoc au Royaume.

    Par ce traité, le comte Raymond VII mettait en effet la plupart de ses terres à la disposition du roi et surtout promettait de donner sa fille unique, Jeanne, en mariage à l'un des frères du roi (peu importait lequel !). Ce qui signifiait forcément la fin de sa dynastie et de l'autonomie de son comté...

    Le 30 octobre 1242, à Lorris, près d'Orléans, après avoir effectué quelques dernières tentatives pour recouvrer son indépendance, Raymond VII fut contraint de signer définitivement la paix avec Louis IX. Il donna en mariage sa fille Jeanne à Alphonse, frère du roi de France. Le couple n'aura pas d'enfant et à sa disparition, le comté de Toulouse tombera dans l'escarcelle des Capétiens. Le Midi toulousain perdra définitivement son indépendance.

    Ironie de l'Histoire (si l'on peut dire...) : deux siècles plus tard, c'est le Midi qui sauvera la dynastie capétienne en conservant sa fidélité au "petit roi de Bourges", dépouillé de ses droits au profit de l'Anglais, maître de tous les territoires "du Nord" et, aussi, de la capitale : Paris...

     

     

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    1578 : Lettres patentes d'Henri III autorisant la construction du Pont Neuf      

     

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    Ce pont était tout à fait novateur à l'époque : d'abord, parce qu'il était totalement libre de toute construction ou habitations, constituant ainsi un espace dégagé, aéré et sain, dans un tissus urbain très dense; ensuite, parce qu'il fut le premier à disposer de trottoirs, permettant de séparer la circulation des personnes et celle des animaux et chariots; enfin, parce qu'il fut aussi le premier pont intégralement en pierre traversant la totalité de la Seine.

    Devenu roi après l'assassinat d'Henri III, Henri IV décida de poursuivre et d'amplifier l'oeuvre d'embellissement, commodité et salubrité initiée par son prédécesseur : il fit édifier, à l'extrémité sud du Pont neuf la superbe Place Dauphine (voir l'Éphéméride du 10 mars)

     

     http://lefildutemps.free.fr/paris/pont_neuf.htm 

     

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    Et, la nuit, lorsque la lune brille...

     

     

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    1634 : Naissance de Marie-Madeleine de Lafayette

              

    Elle est l'auteur de La Princesse de Clèves, souvent considéré comme le premier roman moderne de la littérature française :           

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    1815 : Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l'île d'Elbe (II)...

     

    "...Paris était tout royaliste, et demeura tel pendant les Cent-Jours. Les femmes particulièrement étaient bourbonnistes..." (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 920).

     

    De Chateaubriand, témoin oculaire des faits :

    16 mars,montsegur,croisade des albigeois,philippe auguste,muret,bouvines,henri iii,pont neuf"...Louis XVIII (ci contre) se présenta le 16 mars à la Chambre des députés: il s'agissait du destin de la France et du monde. Quand Sa Majesté entra, les députés et les spectateurs des tribunes se découvrirent et se levèrent; une acclamation ébranla les murs de la salle. Louis XVIII monte lentement à son trône; les princes, les maréchaux et les capitaines des gardes se rangent aux deux côtés du roi. Les cris cessent; tout se tait : dans cet intervalle de silence, on croyait entendre les pas lointains de Napoléon. Sa Majesté, assise, regarde un moment l'assemblée et prononce ce discours d'une voix ferme :

    "Messieurs,

    Dans ce moment de crise où l'ennemi a pénétré dans une partie de mon royaume et qu'il menace la liberté de tout le reste, je viens au milieu de vous resserrer encore les liens qui, vous unissant avec moi, font la force de l'État; je viens, en m'adressant à vous, exposer à toute la France mes sentiments et mes voeux. 

    J'ai revu ma patrie; je l'ai réconciliée avec les puissances étrangères, qui seront, n'en doutez pas, fidèles aux traités qui nous ont rendu à la paix; j'ai travaillé au bonheur de mon peuple; j'ai recueilli, je recueille tous les jours les marques les plus touchantes de son amour; pourrais-je à soixante ans mieux terminer ma carrière qu'en mourant pour sa défense ?

    16 mars,montsegur,croisade des albigeois,philippe auguste,muret,bouvines,henri iii,pont neufJe ne crains donc rien pour moi, mais je crains pour la France : celui qui vient allumer parmi nous les torches de la guerre civile y apporte aussi le fléau de la guerre étrangère; il vient remettre notre patrie sous son joug de fer; il vient enfin détruire cette Charte constitutionnelle que je vous ai donnée (ci contre), cette Charte, mon plus beau titre aux yeux de la postérité, cette Charte que tous les Français chérissent et que je jure ici de maintenir : rallions-nous donc autour d'elle."...

    Lorsque le monarque législateur cessa de parler, les cris de Vive le Roi ! recommencèrent au milieu des larmes. "L'assemblée" - dit avec vérité le Moniteur - "électrisée par les sublimes paroles du Roi, était debout, les mains étendues vers le trône. On n'entendait que ces mots : Vive le Roi ! mourir pour le Roi ! le Roi à la vie et à la mort ! répétés avec un transport que tous les coeurs français partageront."

    En effet, le spectacle était pathétique : un vieux roi infirme qui, pour prix du massacre de sa famille et de vingt-trois années d'exil, avait apporté à la France la paix, la liberté, l'oubli de tous les outrages et de tous les malheurs; ce patriarche des souverains venant déclarer aux députés de la nation qu'à son âge, après avoir revu sa patrie, il ne pouvait mieux terminer sa carrière qu'en mourant pour la défense de son peuple ! Les princes jurèrent fidélité à la Charte; ces serments tardifs furent clos par celui du prince de Condé et par l'adhésion du père du duc d'Enghien. Cette héroïque race, prête à s'éteindre, cette race d'épée patricienne, cherchant derrière la liberté un bouclier contre une épée plébéienne, plus jeune, plus longue et plus cruelle, offrait, en raison d'une multitude de souvenirs, quelque chose d'extrêmement triste.

    Le discours de Louis XVIII, connu au-dehors, excita des transports inexprimables. Paris était tout royaliste et demeura tel pendant les Cent-Jours. Les femmes particulièrement étaient bourbonnistes...

    ...Dans les rangs des volontaires royaux on comptait M. Odilon Barrot, grand nombre d'élèves de l'École de médecine, et l'École de droit tout entière; celle-ci adressa la pétition suivante, le 13 mars, à la Chambre des députés :

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     
    C'est donc un Amazone, un Himalaya d'éloges ("ad nauseam"...) qui nous est infligé et nous submerge depuis la mort de Robert Badinter, essentiellement au motif qu'il a porté la loi sur l'abolition de la peine de mort...
     
    Trois remarques, pour démarquer les anti-conformistes et révolutionnaires que nous sommes de cet idyllique tableau, évidemment à sens unique :
     
    1. Nous l'avons déjà dit ici-même : la peine de mort n'a jamais été abolie en France, et il y a gros à parier qu'elle ne le sera jamais. C'est uniquement la Société qui s'est privée d'une arme pour lutter contre la criminalité, et c'est une décision "à sens unique" : les criminels, eux, se sont bien gardés d'abolir cette peine de mort ! Ils la prononcent et l'appliquent au contraire par dizaines et par centaines de fois chaque année : en 2023, rien que pour Marseille et les Bouches-du-Rhône, ils l'ont appliquée, immédiatement et parfois avec la plus extrême cruauté, 49 fois ! Les trémolos des journaleux et des intervenants, tous dans la surenchère, à chaque fois, par rapport au précédent, se situent donc quelque part entre "le grand n'importe quoi" et la  schizophrénie : à eux de choisir et de se situer, mais on serait heureux qu'ils nous épargnent leurs larmes de crocodiles...
     
    2. Il est indécent, et c'est une insanité, d'entendre (là aussi, "ad nauseam"...) les bandes sonores où Badinter explique l'horreur de la guillotine : un corps vivant coupé en deux. Mais qu'a fait l'immonde révolution avec Louis XVI, l'homme animé des meilleures intentions dans "son Europe de carnassiers" (le mot est de Jacques Bainville) ? Et avec Marie-Antoinette, arrachée à ses enfants par une bande se soudards ayant perdu depuis longtemps toute humanité ? Et les terroriste révolutionnaires avec leur Génocide vendéen, où la guillotine fut absente, certes, mais où l'on commença par fusiller et canonner à tout va, puis, lorsque les balles et obus manquèrent, car on assassinait, trop, se contentèrent de noyer, dans les puits ou dans la Loire ? Un Système fondé sur "les principes de 1789" (comme le dit le Préambule - à supprimer et remplacer - de la Constitution) devrait avoir un peu plus de décence : pleurez Badinter, si cela vous paraît la chose à faire, mais commencez donc par balayer devant votre porte ! Là-aussi, les tenants du Système sont quelque part entre "le grand n'importe quoi" et la schizophrénie...
     
    3. Enfin, et là on sombre dans le "hors sol" complet, on est dans une autre galaxie, on est où on veut mais certainement pas, certainement plus, "sur terre" : Badinter voulait étendre l'interdiction de la peine de mort au monde entier ? Mais, allez donc dire cela aux mollahs barbus sous la dictature desquels gémit la grande, l'immense Perse où l'on pend les homosexuels, livrés en spectacle aux passants, mais qui n'ont pas de François Villon ou de Michel Berger "pour chanter pour ceux...". Allez donc dire cela aux Houthis du Yémen : France 2 nous a montré avant-hier un reportage horrible d'une pendaison de masse d'homosexuels, spectacle en plein air pour une foule dont on se demande bien ce qu'elle a dans la tête, à l'instar de ses "dirigeants" (?). Et l'on s'arrêtera là, car la liste serait trop longue... Au fait, pour finir sur un trait d'humour, malgré tout, ce petit conseil aux thuriféraires trop zélés : attention à... l'islamophobie !
     
    P.S. : le lecteur appréciera, nous l'espérons, que - par pure charité chrétienne - nous n'ayons pas trop insisté sur le paradoxe et la tartufferie de ces gens qui se proclament "démocrates" (= pouvoir donné à "la majorité") tout en sachant pertinemment qu'ils s'asseyent sur la démocratie, puisque la majorité des Français est favorable à la peine de mort...
     

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    Le "remaniement" (?) poussif et laborieux ? On ne sait si c'est une farce ou une tragédie, s'il faut en rire ou en pleurer, voyant les abîmes de politicaillerie, médiocrité et combinazione misérables dans lesquelles s'enferre le Système, mais surtout dans lesquelles il plonge la France...

    Vincent Trémolet de Villers en parle très bien, dans son édito politique, chez Dimitri Pavlenko :

    "Platon écrit quelque part que la démocratie peut tourner à la théâtrocratie, c’est-à-dire que la vie publique n’est plus qu’un mauvais théâtre : nous y sommes. La pièce du #remaniement était poussive, son intrigue pauvre et son dénouement accablant..."
     

    (extrait vidéo 3'51)

    Remaniement : beaucoup de bruit pour RIEN - Gauche Républicaine et  Socialiste
     

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    1. De Gabrielle Cluzel, sur ce pseudo-remaniement, qui s'apparent plus à un jeu de "chamboule-tout" :

     
    Chamboule tout - Location matériel tous thèmes confondus/Animation - La  festibox
     

    2. (Dans Front populaire, extrait de l'article de Marc Hellebroeck) : Crise paysanne : sortir de l’UE, sortir le carnet de chèques ou sortir la matraque ?

    "CONTRIBUTION / OPINION. Les paysans français sont pris en étau entre une concurrence internationale déloyale d’un côté et des normes environnementales et administratives de Bruxelles de l’autre. Confronté à la révolte paysanne, notre gouvernement européiste va-t-il sauver ou achever ceux qui nous nourrissent ?

    Pour mettre fin à la contestation paysanne, le gouvernement ne disposait que de deux options : soit quitter l’Union européenne pour préserver la souveraineté alimentaire de la France, soit recourir à la politique du carnet de chèques pour prolonger l’agonie des paysans par des aides financières ponctuelles. C’est cette seconde option qu’a choisie le Premier ministre Gabriel Attal en annonçant le 1er février un soutien de 400 millions d’euros (selon Bercy) pour les agriculteurs. Déjà, dans son discours de politique générale prononcé à l’Assemblée nationale le 30 janvier dernier, il avait annoncé que les aides de la Politique agricole commune seraient versées avant le 15 mars : la PAC est responsable de la ruine de notre agriculture et la solution choisie par nos Diafoirus de l’économie, c’est… encore plus de PAC !

    Entre les paysans français et le projet ultralibéral européomondialiste, le gouvernement a donc fait son choix : l’agriculture est évidemment sacrifiée, comme l’a déjà été l’industrie, et comme le sera la défense une fois l’arme nucléaire léguée à l’Union européenne, c’est-à-dire à l’OTAN, c’est-à-dire aux États-Unis, c’est-à-dire à Wall Street.

    Après un duo théâtral avec ses partenaires et complices du gouvernement, la FNSEA, dont la direction défend les intérêts d’une caste de gros céréaliers gagnants de la mondialisation, a décidé de lever les barrages. Mais il est probable que sa base, ainsi que d’autres syndicats paysans et des indépendants, choisisse de reprendre la lutte à brève ou moyenne échéance, quand ils constateront que la perfusion financière n’a pas suffi. Viendra alors inévitablement le temps de la répression.

    Les paysans, des Gilets jaunes en sursis

    Si la contestation paysanne devait perdurer par des blocages sporadiques ou reprendre après un temps d’apaisement, le gouvernement a probablement prévu d’appliquer la jurisprudence Gilets jaunes, en usant de nouveau du diptyque éprouvé de la diabolisation/répression..."

    Mobilisation des agriculteurs à l'appel de la FUGEA (Fédération Unie de Groupements d Eleveurs et d Agriculteurs) contre le Mercosur à Bruxelles en mars 2018CRÉDITS ILLUSTRATION : © SIPA

     

    3. On parlait de lui ici-même, et pas plus tard qu'hier... De Haïastan (sur tweeter) :

    "[AZERBAÏDJAN] / Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dénoncent l’élection présidentielle azerbaïdjanaise. ——— Réélu pour un cinquième mandat avec 92% des voix, l’élection du dictateur Ilham Aliyev est gravement critiqué par l’OSCE."

    Image

    Commentaire de Jean-Christophe Buisson :

     
    "Chassés de leur terre d'#Artsakh par le tyran de Bakou, Aliev, réélu hier à 92 % par son peuple asservi et privé de liberté,100.000 réfugiés #armeniens tentent de survivre et de refaire leur vie en #Armenie. 1 reportage video poignant pour

    https://video.lefigaro.fr/figaro/video/en-armenie-les-refugies-du-karabakh-entre-espoir-et-desillusions/?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3

     

    4. De Bernard Accoyer, dans Figaro Vox : "La France aurait pu éviter l’explosion du prix de l’électricité..."

     

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    (extrait/entame de l'article d'Alexandre Devecchio)

    ENTRETIEN - La flambée du prix de l’électricité est en grande partie due à des mauvais choix de nos gouvernants, argumente l’ancien président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer*, qui cible l’ouverture du marché de l’électricité et l’investissement insuffisant dans le nucléaire.

    * Ancien président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer est le président de l’association Patrimoine nucléaire et climat (PNC-France).

    LE FIGARO. - Le 1er février 2024, particuliers et professionnels ont vu leurs factures d’électricité augmenter. C’est une hausse contenue par l’État, s’est défendu Bruno Le Maire. Était-il cependant possible d’éviter cette hausse ?

    BERNARD ACCOYER. - L’électricité aurait pu rester moins chère pour les Français, et échapper à l’expl

  • Éphéméride du 21 janvier

    21 janvier 1793, "l'acte le plus terriblement religieux de notre Histoire" (Prosper de Barante) 

     

     

     

     

    1338 : Naissance du futur Charles V, le Sage 

     

    Christine de Pisan, femme de lettres du XIVème siècle, nous a laissé cette description du roi :

    "De corsage estoit haut et bien formé, droit et large d'épaules, étroit par les flancs, le visage de beau tour, un peu longuet, grand front et large, les yeux de belle forme, bien assis, châtains de couleur, haut nez assez et bouche non trop petite, le poil ni blond ni noir, la charnure claire brune mais il eut la chair assez pâle et je crois que le fait qu'il était si maigre était venu par accident, non par tempérament.

    Sa physionomie était sage, raisonnable et rassise, à toute heure en tous états et en tous mouvements ; on ne le trouvait furieux et emporté en aucun cas, mais modéré dans ses actions, contenance et maintien.

    Eut belle allure, voix d'homme de beau ton, et, avec tout cela, certes, à sa belle parleuse était si bien ordonnée et si belle à entendre, sans aucune superfluité de discours, que je ne crois pas qu'aucun rhétoricien en langue française n'eût rien à en reprendre."  

    CHARLES CINQ.JPG

    Bien que de complexion maladive, Charles sera un travailleur acharné. Homme de cabinet, il se révéla bon juriste et diplomate. Sa prestance, son éloquence et sa sérénité firent oublier ses déficiences physiques. Sa personnalité est inséparable de celle du breton Bertrand du Guesclin dont la bravoure s'allia à un sens inné de la stratégie. Protecteur des arts et des lettres, Charles V installa au Louvre la Librairie du roi qui devait constituer le premier fonds de la Bibliothèque nationale.

    Son règne marqua le redressement de la France : il réorganisa les impôts et reconstitua une armée et une marine de guerre. La sagesse de Charles V fut de porter le débat politique sur le terrain intellectuel, de penser l'État : la science politique moderne est sortie de là...

    Ce fut aussi d'abandonner les méthodes brutales de gouvernement et de leur préférer la loi et la justice. Ce fut encore d'engager la royauté dans le chemin qui conduisit à l'État de droit. Il fut ainsi peut-être le plus intelligent et le plus mesuré des rois du Moyen-Âge.

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     Charles V et Jeanne de Bourbon, Louvre 
     

    Voici un document fort intéressant : cette lettre de Charles V (ci dessous) adressée à son trésorier Pierre Scatisse, par laquelle il lui demande de lui envoyer une somme de 22.500 francs pour Noël; de compter au Duc d'Anjou, son frère, les 12.000 francs qu'il lui a promis pour l'achat du comté de Forez, et de préparer le paiement au Prince de Galles de 30.000 doublons d'Espagne pour la rançon de Bertrand du Guesclin.

    Cette lettre, entièrement de la main du roi, est le plus ancien autographe royal connu. Elle est conservée au Archives nationales (cote AE II 386) :

    LETTRE DE CHARLES V.JPG

     

    Traduction actualisée :

    Pierre. Ainsi qu'autrefois vous avions mandé que sans délai nous envoyiez les 22500 francs que demandés nous avons par maître J. Perdiguier et maintenant avons reçu vos lettres qu'il sera avant le 15ème jour du mois de janvier que nous les ayons et trop en avons à faire à présent , je sais si cher que vous nous voulez faire plaisir, faites qu'avant Noël ou à Noël nous les ayons au plus tard. Nous [...] à notre frère le Duc d'Anjou 12000 francs à prendre sur l'aide de la redansion, payez [...] de Forez qu'il a acheté. Et si nous vous mandons que des deniers des [...] à ladite somme ou telle redevance lui en faites que son dit achat n'en demeure ou soit délié sans domage, mais que toutefois ce ne soit de l'argent que par ces présentes nous vous mandons à nous envoier délivrance de Bertrand du Guesclin en 30 mille doublons d'Espagne ou la valeur à payer en six mois après sa délivrance, la moitié les trois premiers mois accomplis puis après son départ de prison et l'autre moitié à la fin des six mois. Si nous ne savons encore si ledit Prince acceptera ladite obligation, et sitôt que nous le saurons, nous vous le ferons savoir. Si nous vous en avisons et vous mandons que vous mettiez ensemble des deniers dudit aide le plus que vous pourrez et si autre asignation après cette lettre vous étaoit faite, nous voulons que ces choses soient payées et soient accomplies. ecrit de notre main à Paris le 7ème jour de décembre [1367].  Charles. 

     

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    Alors qu'il n'était encore que Dauphin, mais Régent du royaume - son père, le roi Jean II étant prisonnier des Anglais à Londres, où, d'ailleurs, il mourut, toujours prisonnier... - le futur Charles V fut le premier des quatre rois - ou détenteurs de fait du pouvoir royal ou de la légitimité royale... - à devoir quitter Paris, aux mains des révolutionnaires d'Étienne Marcel, pour sauver sa vie et son trône, avant d'y revenir en maître, après avoir vaincu les factieux... :

    voir l'Éphéméride du 21 mars

     

     

     

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    1756 : Naissance de Claude François Chauveau Lagarde

     

    Il se distingua par son courage moral sous la Terreur. Il assura la défense de Marie-Antoinette, avec une chaleur qui attira les soupçons du Comité de sûreté générale; dès que la sentence eut été prononcée contre la reine, il fut convoqué devant le comité, accusé de l'avoir trop bien défendue, mais il réussit à se justifier.

    Il parla deux heures d’affilée : lorsque il eut terminé, la reine lui  murmura : "Comme vous devez être fatigué, Monsieur Chauveau Lagarde ! Je suis bien sensible à toutes vos peines..."

    "Les deux avocats ont plaidé avec autant de zèle que d'éloquence" : ce sont les termes mêmes du Bulletin du tribunal révolutionnaire.

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    http://www.appl-lachaise.net/appl/article.php3?id_article=4401

     

     

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    1793 : Dix heures vingt deux : Assassinat de Louis XVI, acte fondateur des Totalitarismes modernes

     



              Écouter : Requiem de Cherubini (extrait, V - Sanctus) : Ambrosian Singers Philharmonia Orchestra Riccardo Muti - Requiem a la memoire de Louis XVI in C minor V. Sanctus.mp3

    Requiem n°1 en ut mineur, pour chœur mixte et orchestre : composé à la mémoire de Louis XVI en 1816 par Luigi Cherubini, à la demande de Louis XVIII, afin d’honorer la mémoire de son frère aîné guillotiné le 21 janvier 1793.


    D’une majestueuse gravité, il a été perçu par Beethoven comme un chef d’œuvre supérieur à celui de Mozart. Beethoven avait une grande admiration pour les œuvres de Cherubini dont il fit la connaissance à Vienne et qu’il considérait comme le plus grand compositeur vivant.

    Il lui écrira en 1823 : "Ce sont vos œuvres que j’apprécie par-dessus toutes celles que l’on compose pour le théâtre". Le requiem de Cherubini fut joué pour les obsèques de Beethoven... 

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    "...Je subirai le sort de Charles 1er,  et mon sang coulera pour me punir de n'en avoir jamais versé..." (Lettre à Malesherbes)
    Le roi vient de quitter son fidèle Cléry, qui, le suivant jusqu'au bout, a passé à ses côtés sa dernière nuit, et l'a réveillé à cinq heures : sur Cléry, le fidèle, voir l'Éphéméride du 11 mai...
     
     

     

    • Témoignage de l'abbé Edgeworth de Firmont, prêtre irlandais qui assista le Roi Louis XVI lors de son exécution :

     

    "Les marches qui conduisaient à l'échafaud étaient extrêmement raides à monter. Le roi fut obligé de s'appuyer sur mon bras, et à la peine qu'il semblait prendre, je craignais un instant que son courage ne commençât à mollir. Mais quel ne fut pas mon étonnement lorsque, parvenu à la dernière marche, je le vis s'échapper pour ainsi dire de mes mains, traverser d'un pas ferme toute la largeur de l'échafaud, imposer silence, par son seul regard à quinze ou vingt tambours qui étaient vis-à-vis de lui, et d'une voix si forte qu'elle dut être entendue au pont tournant, prononcer ces paroles à jamais mémorables :

     

    "Je meurs innocent de tous les crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France".

     

        &nbs

  • Éphéméride du 29 novembre

    1516 : Paix de Fribourg, dite "Paix perpétuelle", entre la France et la Suisse

     

     

     

    1226 : Sacre de Louis IX 

     

    Sa mère, Blanche de Castille, assure la régence car le futur Saint Louis n'a que 12 ans.

    Elle est l'une de ces six femmes - dont quatre d'origine étrangère, ce qui était évidemment son cas - à avoir exercé la totalité du pouvoir en France, sous la monarchie : 

    Blanche de Castille (régente pour Saint Louis);

    •  Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);

      Louise de Savoie (pour François 1er);

      Catherine de Médicis (pour Charles IX);

    •  Marie de Médicis (pour Louis XIII);

      Anne d'Autriche (pour Louis XIV).

    29 novembre,louis ix,blanche de castille,philippe le bel,paix perpetuelle,gardes suisses,nîmes,jardins de la fontaine,mareschalQui plus est, et là le fait est unique, elle exercera deux fois la Régence, au nom de son fils Louis IX :

    en 1226 (régence de minorité),

    et en 1248 (à partir du 24 août), son fils partant pour la Septième croisade.

    Le roi ne rentrera en France, contraint et forcé, que lorsqu'il apprendra le décès de sa mère...

     

    (illustration : Blanche de Castille, Miniature du XIVème siècle)

    Louis IX, qui allait devenir Saint Louis, devait avoir un immense prestige international :

    "Sa réputation de justicier - écrit Michel Mourre - le fit choisir comme arbitre dans de nombreux différents européens : en 1264, le roi de France eut à rendre sa sentence la plus célèbre, la "mise d'Amiens", qui trancha le conflit entre Henri III et les barons anglais révoltés..."

    "...C'est bien en effet la sainteté qui fait l'unité de cette puissante personnalité qui n'avait cessé de combattre, à l'intérieur comme à l'extérieur, pour une justice pleine de force et d'autorité. Son règne vit l'apogée de la civilisation française au Moyen-Âge : rayonnement de l'Université de Paris, où enseignait Saint Thomas d'Aquin; fondation de la Sorbonne (1257); construction de la sainte Chapelle; sculpture de la façade de Reims (ci dessous). Louis IX, qui avait eu pour successeur son fils, Philippe III le Hardi, fut canonisé dès 1297 par le pape Boniface VIII..."

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    "Saint Louis continuera ses prédécesseurs - écrit pour sa part Jacques Bainville . Seulement il les continuera en développant un élément que, jusqu'à lui, la dynastie capétienne n'avait qu'à peine dégagé. Les qualités de sa race, il les poussera jusqu'à la vertu, jusqu'à la sainteté. La royauté française était un peu terre à terre. Par lui, elle prendra un caractère de grandeur spirituelle dont elle gardera toujours le reflet. On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d'Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d'animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la pureté des lis..."

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     Il ne faut cependant pas croire naïvement que la vie et le règne de Louis IX furent un long fleuve tranquille : le roi fut à la fois le premier roi de  France à être fait prisonnier sur le champ de bataille (voir l'Éphéméride du 11 février) et le premier roi de France mort à l'étranger (voir l'Éphéméride du 25 août) !
     
     
     

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    1314 : Mort de Philippe le Bel

     

    Le roi meurt à l'âge de 46 ans, et après trente années de règne.

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable maison capétienne règne de père en fils :

    "...Philippe le Hardi mourut en 1285 au retour d'une deuxième expédition, cette fois en Catalogne. Son fils, Philippe le Bel, n'avait que dix-sept ans, mais il était singulièrement précoce. Il jugea bientôt que cette affaire de Sicile était épuisante et sans issue et il s'efforça de la liquider avec avantage et avec honneur. Il appliquait déjà sa maxime : "Nous qui voulons toujours raison garder." Il n'était pas raisonnable de courir des aventures lointaines lorsque la France n'était pas achevée. Et puis, les dernières croisades, suivies de ces affaires italiennes et espagnoles, avaient été dispendieuses. Il fallait créer des impôts qui mécontenteraient le contribuable et demander de l'argent à tout le monde, même au clergé, ce qui fut l'origine des démêlés du nouveau roi avec le pape.

    C'est la première fois que nous avons à parler d'une crise financière. Mais la monarchie avait créé des finances, organisé l'administration. Ce qui se faisait autrefois au hasard, les dépenses qu'on couvrait par des moyens de fortune, par des dons plus ou moins volontaires, tout cela devenait régulier. La machine de l'État commençait à marcher, à distribuer de la sécurité, de l'ordre, mais elle coûtait cher. Faire la France coûtait cher aussi. Ces difficultés, que nous connaissons de nouveau aujourd'hui, dureront des siècles.        

    À beaucoup d'égards, il y a une curieuse ressemblance entre le règne de Philippe le Bel et celui de Louis XIV. Tous deux ont été en conflit avec Rome. Philippe IV a détruit les puissances d'argent, celle des Templiers surtout, comme Louis XIV abattra Fouquet. Philippe le Bel, enfin, a été attiré par la Flandre comme le sera Louis XIV, et cette province, d'une acquisition si difficile, l'engagera aussi dans de grandes complications. Il y a comme un rythme régulier dans l'histoire de notre pays où les mêmes situations se reproduisent à plusieurs centaines d'années de distance..."
     
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    Affaire des Templiers (voir l'Éphéméride du 13 octobre) et affaire dite "de la Tour de Nesles" : Maurice Druon - avec beaucoup de talent -  a raconté la fin du règne du grand roi, et celle des Capétiens directs, dans Les Rois maudits, excellent roman mais où, justement, certains éléments purement romanesques viennent interférer avec la vérité historique : voir l'Éphéméride du 19 avril...
     
     
     
     
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    1516 : Paix de Fribourg ou "Paix Perpétuelle" entre la France et les Cantons suisses
     
     
    Cette Paix ne sera rompu qu'à la Révolution, et à cause de la Révolution (massacre des Suisses en 1792, invasion du territoire helvétique en 1798...
     
     
     
    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VIII, François 1er et Henri II : la France échappe à l'hégémonie de l'empire germanique :
     
    "...À la veille de la mort de Louis XII, on s'apprêtait à reconquérir le Milanais. François 1er, prudent malgré sa jeunesse et son désir de briller, s'assura qu'il n'y aurait pas, cette fois, de coalition à craindre et franchit les Alpes hardiment. Il ne tarda pas à rencontrer les Suisses qui étaient là comme en pays conquis.
    Curieuse histoire que celle de ces cantons, qui, enivrés de leurs victoires pour la liberté, avaient pris goût à la guerre et, d'opprimés, étaient devenus oppresseurs. Histoire qui s'est répétée vingt fois, qui a été celle de presque tous les peuples affranchis.
    Les Suisses étaient de rudes soldats et François 1er put être fier de les avoir mis en fuite à Marignan après une bataille de deux jours. Il y gagna Milan et une réconciliation avec le pape : le premier Concordat, qui durera jusqu'à la Révolution, date de là. Il y gagna aussi l'estime de ceux qu'il avait battus. Une paix perpétuelle fut signée à Fribourg avec les cantons suisses : de part et d'autre, exemple presque unique dans l'histoire, le pacte a été observé..."
     
    En trois siècles et demi, un million de Suisses serviront la France, et la Monarchie, dont 600.000 périront au combat ou des suites de leurs blessures.
     
    caporal-suisse.jpg

     

    Parmi les différents régiments, celui des Gardes Suisses est un régiment d’élite devenu permanent en 1616. Formé de soldats de grande taille, triés sur le volet, il a été chargé jusqu’à la fin de l’Ancien Régime d’une triple mission :

      garde et service d’honneur auprès du Roi, à l’extérieur des châteaux royaux avec le régiment homologue des Gardes Françaises;
     maintien de l’ordre à Paris et en Île de France;
     participation à la guerre en première ligne, comme les Gardes Françaises, pour une partie, au moins, du régiment;

    Jusqu’en 1755, il n’y a pas de casernes pour ces soldats en région parisienne. Ils sont logés chez l’habitant. Il y eut une compagnie à Rueil, et d'autres à Vanves, Issy, Colombes, Argenteuil, Saint Denis… L’arrivée des Gardes Suisses à Rueil s’est faite dès le début de la création du régiment et leur présence a été constante jusqu’au drame du 10 août 1792 (leur massacre aux Tuileries). Deux cents militaires vont cohabiter pendant plus d’un siècle avec la population du village de Rueil estimée à 1.300 habitants vers 1700.

    Puis, en 1755, selon la volonté de Louis XV, trois casernes identiques sont construites à Rueil, Courbevoie et Saint Denis. Elles reçoivent chacune, au minimum, un bataillon de gardes.

    Rodolphe Kreutzer - à qui Beethoven dédia sa célébrissime Sonate n°9 pour piano et violon - était musicien du Roi dans les Gardes Suisses (voir l'Éphéméride du 15 novembre)...

    gardes suisses.jpg
     
     Au Musée Franco-Suisse de Rueil Malmaison ("Des Gardes Suisses... à la Légion Etrangère") dans l'ancien poste de garde de la caserne des Suisses...
     
     
    • Sur la Paix perpétuelle : 
  • Éphéméride du 21 mai

    1681 : Ouverture au trafic du Canal du Midi

     

     

     

    1539 : Aux origines de la Loterie nationale  

     

    François Premier promulgue l'Édit de Chateauregnard, portant création d'une "Loterie royale" - ancêtre de l'actuelle Loterie nationale... -  "pour porter remède aux jeux dissolus et empescher nostables bourgeois, marchans et aultres de blasphemer Dieu, de consommer leur temps, labeur, vertues et necessaire en jeux de hasard..."   

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    1681 : Ouverture au trafic du Canal du midi

     

    Dans toute l'Europe, l'oeuvre grandiose confiée par Louis XIV à Pierre-Paul Riquet fut considérée, à juste titre comme la prouesse technique du XVIIème siècle...

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    Prolongé par le Canal de Garonne (ci dessous), le Canal du Midi (ci dessus) forme...

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    ... le Canal des Deux Mers :

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    www.canalmidi.com/

    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Le Canal du Midi : la prouesse technique du XVIIème"

     

     

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    1810 : Mort du Chevalier d'Éon

     

    Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Thimothée d'Éon de Beaumont est né le 5 octobre 1728 à Tonnerre, en Bourgogne. Espion de Louis XV, pièce majeure du "Secret du Roi", il est célèbre pour avoir été l'une des meilleures lames du royaume, pour ses traits d'esprits, pour ses prouesses diplomatiques - du moins, dans la première partie de sa vie, la "période heureuse"... - mais aussi pour son art du déguisement, au fond, assez logique pour un espion : il savait parfaitement... se faire passer pour une femme. 

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    Venu étudier - brillamment - à Paris, il est remarqué par Louis XV, pour ses surprenantes qualités intellectuelles : le roi le nomme Censeur royal pour l'Histoire et les Belles-Lettres. Puis, sollicité, il s'affilie au "Secret du Roi", service secret de renseignements et véritable diplomatie parallèle menée par Louis XV en personne, à l'insu de son gouvernement : le "Secret" est dirigé par le prince de Conti.

    Il est aussitôt dépêché à la Cour de Russie, pour obtenir de la tsarine Élisabeth une alliance avec la France, contre la Prusse et l'Angleterre. Sa mission est un succès total, et la Russie sera notre alliée...

    Il est ensuite envoyé à Londres en 1762, et collabore à la rédaction du Traité qui sera signé à Paris le 10 février 1763. Sa grande habileté diplomatique lui vaut de recevoir une des plus rares distinctions du temps : l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis.

    Mais il est aussi chargé par le Secret du Roi de la composition d’un plan d’invasion sur la Grande-Bretagne, d'un projet de descente sur l'Angleterre, comme on disait à l'époque...

    À ce moment s'arrête la partie heureuse et réussie de son existence : un nouvel ambassadeur arrive à Londres, le comte de Guerchy, et, si le Chevalier en devient le secrétaire, l'inimitié entre les deux hommes sera immédiate et totale : l'ambassadeur tente de l'empoisonner lors d'un dîner, le Chevalier intente deux procès devant la justice anglaise (il en gagne un !) et on commence à le traiter de mégalomane, et même de fou. C'est en tout cas la fin de son ascension, et le début de sa descente aux enfers...

    En 1774, Beaumarchais est envoyé à Londres par Louis XVI pour récupérer auprès du Chevalier d'Éon la correspondance échangée avec Louis XV, et surtout les documents relatifs à la préparation de la descente en Angleterre.

    Au bout de quatorze mois, une transaction de plus de vingt pages est conclue entre eux deux, qui stipule la remise intégrale des documents et que "la chevalière" ne quittera plus jamais ses vêtements féminins. En échange de quoi une rente viagère lui était accordée... 

    D'Éon quitta Londres en 1777 et se présenta à la Cour en capitaine de dragons. Une ordonnance fut prise le 27 août 1777 par le roi lui donnant ordre "de quitter l'uniforme de dragons qu'elle continue à porter et de reprendre les habits de son sexe avec défense de paraître dans le royaume sous d'autres habillements que ceux convenables aux femmes". Il fut exilé à Tonnerre, où il resta six ans.

    En novembre 1785, il regagna la Grande-Bretagne et perdit sa rente. Il se retrouva presque dans la misère, et fut recueilli par une dame de son âge, Mrs Cole, aussi désargentée que lui. En 1804, il fut emprisonné pour dettes; libéré, il vivra encore quatre ans dans la misère, avant de mourir, à Londres, le 21 mai 1810...

     

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    1854 : Frédéric Mistral fonde le Félibrige

     

    Il s'agit d'une association qui a pour objectifs la sauvegarde, l’illustration et la promotion de la langue et de la culture spécifiques des pays d’oc, par l’intermédiaire de la littérature.

    Âgé de 24 ans, Mistral est entouré de six amis : Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giera, Anselme Mathieu, Joseph Roumanille et Alphonse Tavan. 

    Cette fondation eut lieu à Font-Ségugne (près de Chateauneuf-de-Gadagne, à 9 kilomètres d'Avignon), dans le château de Paul Giera. 

    MISTRAL 7.jpg

    Dans notre Album Maîtres et témoins (I) : Frédéric Mistral. voir la photo "Le Felibrige"

              

    Cherchant un nom pour désigner le nouveau mouvement, Mistral le trouva dans une poésie qu'il avait recueillie à Maillane: il s'agit d'un récitatif rimé dans lequel la Vierge Marie raconte ses sept douleurs à son fils dans une vision de saint Anselme.

    Voici le passage qui contient le mot felibre :

    "La quatriemo doulour qu'ai souferto pèr vous, / O moun fiéu tant precious, / Es quand vous perdeguère, / Que de tres jour, tres niue, iéu noun vous retrouvère, / Que dins lou tèmple erias / Que vous disputavias / Emé li tiroun de la lèi, / Emé li sét felibre de la lèi."

     

    Le mot felibre, aussi inconnu du reste que le mot tiroun, ayant évidemment dans ce morceau le sens de "docteur de la loi", fût acclamé par les sept convives, et l'Armana prouvençau, organe de la nouvelle école proposé et fondé dans la même séance - l'Armana prouvençau pèr lou bèl an de Diéu 1855, adouba e publica de la man di felibre - annonça à la Provence, au Midi et au monde que les rénovateurs de la littérature provençale s'appelleraient dorénavant "félibres"....

    Ils prirent comme emblème l'étoile à sept branches :

    MISTRAL FELIBRIGE EMBLEME.JPG

    http://www.felibrige.org/

     

    En 1904, a 74 ans, Mistral célèbrera le cinquantenaire du mouvement, toujours à Font-Ségugne, où il déclamera l'envoi fameux :

    Soun mort li bèu disèire, / Ceux qui parlaient bien sont morts,
    Mai li voues an clanti; / Mais les voix ont résonné;
    soun mort li bastissèire, / Les bâtisseurs sont morts
    Mai lou tèmple es basti. / Mais le temple est bâti.
    Vuei pòu boufa / Aujourd'hui peut bien souffler
    L’aurouso malagagno : / Le mauvais vent du Nord
    Au front de la Tour Magno / Au sommet de la Tour Magne
    Lou sant signau es fa. / Le saint signal est envoyé

    Vous-àutri, li gènt jouine / Et vous, les jeunes,
    Que sabès lou secrèt, / Qui connaissez le secret,
    Fasès que noun s'arrouine / Faites que ne s'écroule pas
    Lou mounumen escrèt; / Le monument écrit;
    E, mau-despié / Et, en dépit
    De l'erso que lou sapo, / De la vague qui le sape,
    Adusès vosto clapo / Apportez votre pierre
    Pèr mounta lou clapié.... / Pour élever le mur...

     

    MISTRAL CINQUANTENAIRE DU FELIBRIGE 2.jpg
     
    Parc du château de Font-Ségugne: Pierre du Cinquantenàri
     
    Écouter : les fifres et tambourins de la Farandole de Provence, Grand orchestre de Provence - Farandole de Tarascon.mp3
     
     

    Trois de nos Éphémérides essayent de restituer au moins une partie de la puissance et de la beauté de la poésie mistralienne (8 septembre, naissance; 25 mars, décès; 29 février, Prix Nobel) : elles sont réunies et "fondues", pour ainsi dire, en un seul et même PDF, pour la commodité de la consultation :

    Frédéric Mistral

    Et six autres de nos Éphémérides rendent compte de son action, de ses initiatives ou d'autres prises de position

  • La Nouvelle Revue Universelle publie les Actes du colloque « Pour un nouveau régime »

     

    PAR CHRISTIAN FRANCHET D’ESPEREY

     

    066.jpgIl y a un an – c’était le 6 décembre 2014 – se tenait, salle Rossini à Paris, le premier colloque du Cercle Vauban. « Vauban I Â» en quelque sorte… comme on dirait d’un concile ! À ses trois cents participants, il a laissé un souvenir marquant. Son programme s’était donné un air de slogan : « Pour un nouveau régime Â». Mais, précédant cet appel au changement de système, et au fil d’une suite serrée d’interventions, on put y assister à une rigoureuse démonstration : non seulement la France était en voie de décomposition, « en lambeaux Â», mais elle était politiquement dans une impasse, le régime se révélant incapable de remettre en cause ses propres bases. Pas d’autre issue, donc, qu’un bouleversement politique radical. 

    Un an plus tard, diagnostic et remède – s’en étonnera-t-on ? – n’ont pas pris une ride. Et leur évidence ne fait pas un pli… C’est pourquoi le Cercle Vauban a décidé de pérenniser sur le papier ce moment privilégié de vérité politique qu’a été son premier colloque en demandant à la Nouvelle Revue universelle de lui consacrer un numéro entier. 

    Les Actes de « Vauban I Â» : un instrument de travail et un message particulier à transmettre.   

    En publiant les Actes de « Vauban I Â», le Cercle Vauban n’entend évidemment pas s’accorder un brevet d’autosatisfaction. Son intention est de proposer un instrument de travail qui explicite où se situe l’axe central de sa réflexion. Dans l’ensemble de notre paysage politique et culturel, les objectifs qu’il s’est fixé présentent en effet, un caractère tout à fait spécifique. Sans du tout contredire les diverses et souvent superbes initiatives prises ailleurs – mouvements, associations et lieux de réflexion ou de formation animés par le même esprit de révolte, surtout depuis le succès de la Manif pour tous –, le Cercle Vauban est convaincu d’avoir un message particulier à transmettre. 

    Il vise tous ceux pour qui l’amour de la France est d’abord un sentiment inné, spontané, sorti du cœur, mais aussi une perception raisonnée, fondée sur l’héritage reçu, l’éducation, l’expérience et la culture. De son histoire millénaire, la France a, Dieu soit loué, hérité des reins solides. Il en fallait pour résister à des gouvernements qui, depuis des décennies, suscitent un esprit de guerre civile permanente allant jusqu’aux guerres de religion déclenchées par un laïcisme fanatique ; qui, de 1870 à 1940, ont en moins de 70 ans  provoqué trois invasions de la France ; qui, en Algérie, ont engagé une guerre gagnée militairement et perdue politiquement ; qui ont sacrifié l’indépendance et la prospérité nationales à des chimères pseudo-européennes et mondialiseuses ; qui ont laissé s’installer sur le territoire des populations entières dans des conditions suicidaires avec les conséquences dramatiques que l’on connaît aujourd’hui ; qui, enfin, à bout d’idées nocives, en viennent à vouloir liquider, en toute inconscience, les fondements même de notre culture et de notre civilisation. 

    Avec l’offensive contre l’institution conjugale, par cette trop fameuse loi Taubira issue d’un lobby au pouvoir d’influence inversement proportionnel à son importance numérique, la spirale du déclin paraissait en effet sans appel. Pour beaucoup, la France semblait en voie de dissolution inéluctable. Penser la disparition de la France, disait Bainville, serait impie, mais pas absurde. Nous y étions… 

    C’est alors qu’a surgi le Printemps 2013 ! Divine surprise, printemps de grâce, jaillissement inespéré d’un renouveau, la France de toujours descendait dans la rue pour crier son refus de mourir. Ces foules joyeuses, familiales, détendues, ces jeunes de tous âges, sans haine mais déterminés, ont révélé à la face du monde que la France pouvait encore se tenir debout, crier sa révolte et son indignation. Révolte vraie, authentique indignation qui ne devaient rien aux boursouflures d’un système médiatique aligné, aseptisé, robotisé. 

    La déception qui suivit fut cruelle. La loi scélérate, dénoncée et rejetée par le déferlement populaire, aurait dû être révisée, ou retirée, comme Mitterrand l’avait fait pour l’école en 1984. On sait qu’il n’en a rien été. S’arc-boutant sur deux piliers qu’il contrôlait l’un et l’autre, la force policière et l’institution parlementaire, le pouvoir est passé en force. Assumant cyniquement l’image d’un nouveau totalitarisme.     

    Réforme des institutions et réforme intellectuelle et morale vont de pair

    Tout ceci, direz-vous, est bien connu. Oui. Mais ce rappel est l’occasion de discerner ce que le caractère extrême de la situation de 2013 a ouvertement révélé. Est apparue d’une manière éclatante cette réalité demeurée, en général, latente : sous couvert d’une alternance droite/gauche d’apparence, un pouvoir qui sacrifie délibérément le bien commun aux intérêts particuliers qu’il sert peut parvenir à rester indéfiniment aux commandes. Et donc à assurer indéfiniment le blocage de toute réforme profonde, qu’elle concerne la famille, l’enseignement, la monnaie, la politique européenne, la défense ou les problèmes sociétaux. Pour assurer la continuité de ce monopole et de cette capacité de blocage, le pouvoir doit systématiquement empêcher toute remise en cause des institutions qui en garantissent le maintien. Tous ses efforts et toute son habileté consistent à préserver le système institutionnel de tout risque de transformation en profondeur qui ouvrirait la porte à l’indispensable réforme intellectuelle et morale. 

    C’est ce goulot d’étranglement sur la voie de notre salut, pas toujours clairement perçu, que le Cercle Vauban entend mettre en pleine lumière. 

    Que l’on ne s’y trompe pas. Il ne s’agit pas du tout de renoncer à rappeler la nécessité d’une réforme intellectuelle et morale. Les racines de la société française, aujourd’hui négligées, oubliées ou bafouées, la fonction des corps intermédiaires et le respect du principe de subsidiarité, le rôle du spirituel et de la religion dans notre équilibre politique, économique et social ou encore la place centrale du bien commun dans notre vie collective, ne quittent pas un instant le champ de nos préoccupations. 

    En réalité, réforme des institutions et réforme intellectuelle et morale sont indissolublement liées. Mais l’une doit-elle passer avant l’autre ? Éternelle question de l’œuf et de la poule. Dans l’univers marxiste, Gramsci l’avait tranchée en privilégiant la conquête des esprits, la prise de pouvoir culturelle, sans d’ailleurs parvenir à prouver une plus grande efficacité de sa méthode pour faire la révolution. 

    Certains de nos amis se demandent s’il n’y a pas du bon grain à y prendre pour servir notre propre cause. Ils ont sûrement raison d’y réfléchir, la question est importante. Le Cercle Vauban, pour sa part, est convaincu que de reconnaître la priorité pratique conférée au combat institutionnel n’obère en rien l’indispensable retournement de l’esprit public dans le sens du droit naturel et du souci primordial du bien commun : le « politique d’abord Â» n’a jamais rien signifié d’autre et, par la diversité de ses travaux, le Cercle Vauban prouve qu’il est le dernier à l’oublier. 

    Mais en France, dans les conditions présentes, l’expérience montre que c’est par la voie politico-institutionnelle que le mal – le mal français dénoncé dans la conclusion du colloque – s’est imposé. Et c’est par la même voie qu’il perpétue son emprise. Notre tâche est de le faire comprendre, et de le dénoncer, avec tous les moyens que nous sommes en mesure de mobiliser. 

    « Être (ou ne pas être) républicains »

    En pleine Révolution, découvrant la « république Â», les Français ont pu croire à un avenir limpide, le principe de base du « nouveau régime Â» semblant transparent : tout le pouvoir au peuple. C’est-à-dire à nous tous. À nous tous ? Est-ce à dire à chacun de nous ? Difficile question, inauguratrice d’une réflexion sans fin ni fond sur la nature de la démocratie. On y tombe sur des apories comme celle-ci : si le peuple choisit la dictature, la situation est-elle démocratique ? Aporie, certes, mais devenue une effrayante réalité : elle a mis le feu au XXe siècle, celui des camps de la mort et du goulag. 

    D’ailleurs, on l’a souvent noté, quand on parle de l’Ancien Régime, on sait ce que c’est, mais on serait bien en peine de dire ce qu’est le « nouveau régime Â». Depuis plus de deux cents ans, la France est à sa recherche. Dans une vieille chanson de notre folklore, la « femme du roulier Â» – les plus jeunes la découvriront sans peine sur Internet –, l’héroïne « cherche son mari de taverne en taverne, avec une lanterne Â»â€¦ Ainsi la République va-t-elle, les droits de l’homme à la main, à la recherche de la formule la mieux adaptée à ses « valeurs Â» du moment. Ses changements de numéro, IIIe, IVe, Ve, liés aux vicissitudes de l’histoire, ne traduisent aucune réalité de fond. On a vu, sous le même numéro, les situations les plus opposées : par temps d’orages (Clemenceau en 1917, de Gaulle en 1961), le rêve démocratique suspend son vol, le temps de sauver la République… Aujourd’hui, avec le quinquennat, nous sommes dans une VIe République de fait qui n’a jamais osé dire son nom. Et ceux qui réclament ouvertement une VIe République ne veulent rien d’autre qu’un retour à la IVe… D’ailleurs, à toutes les époques de turbulences et de violences latentes, les constitutions ont été soumises à des sollicitations plus ou moins brutales, voire à des viols répétitifs. Et même… en réunion. C’est Jacques Perret qui qualifiait la constitution de la Ve de marie couche-toi là ! 

    Aujourd’hui, rien n’est plus banal que de modifier la Constitution. À la manière des poupées Barbie, on peut l’habiller au gré des utilités ou des toquades du moment. Des deux procédures prévues, la plus « démocratique Â» – la voie référendaire – est tombée en désuétude car suspectée de servir la cause « populiste Â». On disait naguère de Giscard d’Estaing : son problème, c’est le peuple. Cela concerne maintenant tous les politiciens de l’oligarchie dominante. Leur problème, c’est le peuple… donc, exit le référendum. 

    Heureusement, il reste une autre procédure, celle qui permet de rester entre soi : la réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat en Congrès. Il suffit de parvenir à y réunir une majorité. Les sujets les moins propres à figurer dans une charte institutionnelle, pour peu qu’ils correspondent aux dernières lubies des lobbys, peuvent dès lors devenir prétexte à révision. 

    La constitution se voit donc désacralisée au moment où s’impose une nouvelle sacralisation, celle des « valeurs de la République Â» et des nouveaux fétiches sociaux ou sociétaux comme la non-discrimination ou le droit à disposer de son corps. Une nouvelle sacralisation, soit dit en passant, parfaitement discriminatrice à l’égard de certains droits comme le droit à la vie, mais ceci est une autre histoire. Il demeure que la sacralisation du pouvoir, en France, a toujours eu pour objet de préserver l’intégrité de l’autorité mise au service du bien commun. C’est précisément cela que l’on désacralise aujourd’hui. 

    On ne doit cependant pas se dissimuler cette réalité de fait : aussi discréditées qu’elles soient, ces institutions demeurent un efficace instrument entre les mains de ceux dont l’intérêt est de bloquer tout espoir de les réformer en profondeur. Par une obscure conscience de se voir condamné par ses propres contradictions, le système a de lui-même organisé son caractère inamendable. 

    L’objectif de fond, essentiel, unique, est de conserver aux partis leur mainmise sur la vie politique. Mainmise sur les élections à tous les niveaux : les Français sont contraints à choisir leurs représentants locaux, régionaux ou nationaux selon des critères essentiellement partisans – et l’élection présidentielle elle-même n’a pas échappé longtemps à cette calamité. C’est là le point essentiel sur lequel nous devons porter le fer. 

    Le colloque Pour un nouveau régime : un essai de démonstration

    Le colloque Pour un nouveau régime n’a pas été, on l’a compris, de ces colloques universitaires où chaque intervenant est essentiellement attaché à développer ses idées personnelles sur le sujet de sa spécialité, ou à faire la promotion – sûrement justifiée ! – de son dernier livre. 

    Ici, au contraire, les interventions successives se sont enchaînées selon une logique rigoureuse et bien perçue par tous, dans le but d’en dégager une irrécusable démonstration.Le fil en est clair : la France est « en lambeaux Â», l’évocation de quelques grands sujets suffit à en apporter la preuve ; on ne sortira pas de cette situation en se bornant à vouloir régler chaque problème isolément : il faut une politique d’ensemble, et donc un gouvernement qui se mette au service exclusif du bien commun, ce qui implique un changement radical de régime politique. La première partie a déroulé d’une manière rigoureusement démonstrative l’ardente nécessité d’un changement de régime. Et la seconde a exposé les quelques principes de base nécessaires au développement durable d’un nouveau régime. 

    Telle a été la démarche collective de nos intervenants. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient fait abstraction de leur personnalité, il eût été difficile d’attendre cela d’eux. Chacun a donné sa propre vision du sujet qui lui était proposé – mais, on le constatera, loin de nuire à la force de la démonstration, cette diversité a contribué à l’enrichir. 

    Les huit intervenants du colloque Pour un nouveau régime

    Il est temps, maintenant de laisser la place aux Actes du Colloque Vauban I. C’est-à-dire de laisser s’exprimer nos huit intervenants : par ordre d’entrée en scène, Frédéric Rouvillois, Jacques Trémolet de Villers, François Reloujac, Fabrice Hadjadj, Jean-Baptiste Donnier, Marie-Pauline Deswarte, Pierre Chalvidan et Axel Tisserand. 

    Grâce à eux, de simple petit groupe de réflexion qu’il était au départ, voilà le Cercle Vauban devenu force de proposition, et appelé Ã

  • Facebook/Tweeter/Net : quelques uns des liens ”partagés” et des commentaires...

                                IMG_0096.jpg                     

     

    ... sur notre Page Facebook Lafautearousseau royaliste, sur notre Compte Twitter A.F.Royaliste ou sur notre quotidien... 

     

    1. Par Jean Louis Faure (2 liens) :  

    Les temps sont malsains. À force de prétendre que nous sommes dans une situation comparable aux funestes "années 1930"... De l'excellent Jacques SAPIR : http://russeurope.hypotheses.org/1940

    Et : 

     
    La une Internet des Echos : on est heureux de lire enfin quelque chose de sensé après le déluge de demi insultes. Simple question: en France qui a donné le ton ? A part le playboy au scooter qui n'aime pas Poutine parce que le Russe ne veut pas de débauche dans son pays... : http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/0203303385487-la-russie-de-poutine-a-reussi-l-ouverture-des-jo-de-sotchi-648956.php

    2. Par Hélène Richard-Favre :


    Belle démonstration d'indépendance de la Justice en France! Que n'a-t-on entendu, pourtant, le candidat Hollande dévider sa litanie et... : Taubira sans gêne ni honneur

     

    3. Par Frédéric Winckler :

     
     
    Cela s’appelle l’« ABCD de l’égalité des sexes ». Et c’est disponible sur le site du Centre national de documentation pédagogique. :  Il n'y a pas de théorie du genre à l'école... mais c'est bien pire

     

    4. Par Jean-Philippe Chauvin :
     
     
     
     
     
     
     
     
    5. Par Eric Zemmour :
     
     
     
     
     
     
    5 Par Christian Vanneste :
     
     
    L'Europe entre Bruxelles et Sotchi.
    Pour fuir l'enfer fiscal français, Depardieu avait hésité entre la Belgique et la Russie. Deux événements à la taille de ces pays prennent une signification symbolique pour l'avenir de l'Europe. Le... :
     
     
     

    6. Et, pour finir, cinq "commentaires" - parmi beaucoup d'autres... - sur notre spécial 6 février : Pourquoi le 6 février 34  a été stérile : l'analyse de Maurice Pujo

      Mon père y était (j'ai oublié son numéro de section CDR) et pour lui l'échec le jour-même tenait tout entier à la pusillanimité des Croix-de-Feu qui, au moment où il fallait pousser, ont tourné les talons et sont rentrés à la maison !
    Pour la suite, il partageait l'analyse de Pujo. Rien n'était prêt. On faisait le journal, point-barre !
    Après deux garde-à-vue pour rien, il s'est rangé des voitures et a fini ses études... avant d'être mobilisé.

    Écrit par : Catoneo | vendredi, 07 février 2014

      Le commentaire de Catoneo me rappelle ce que me disait mon père, Camelot lui-même et fis de Camelot, qui n'était pas à Paris mais qui "fit" le 6 février à Marseille, avec la section d'AF locale, essuyant les crachats des "cocos" (car il y avait de l'opposition à nos manifs, il ne faut pas se leurrer !...) lorsque le défilé emprunta la rue Saint Férreol (plein centre-ville) pour aller à la Préfecture. Les récits de mon père m'étaient d'ailleurs confirmés par un autre Camelot, que j'ai beaucoup aimé, Louis Ducret, trésorier de la section d'AF de Marseille : il me racontait comment lui, Ducret, qui portait le drapeau de la section, avait du, à un moment, se cramponner à celui-ci afin qu'il ne lui soit pas arraché par un groupe de nervis cocos/socialos sur-excités et qui l'avaient couvert de crachats et d'injures... Plus volcanique et moins diplomate, sans doute, que le père de Catoneo, mon père m'a toujours parlé de la "trahison" (et non "pusillanimité") de "ce salaud de de la Rocque"... Il est certain qu'il a eu une fin plus digne que son action lors du 6 février, mais sa fin est une autre affaire... Pour le reste, comme pour le père de Catoneo, c'était l'analyse de Pujo qui prévalait à la maison, et on n'avait pas trop intérêt, si l'on ne voulait pas se faire mettre à la porte, à critiquer l'AF...
    Alors, "union des patriotes", comme le disent certains aujourd'hui ? Mais, outre qu'on a déja donné, il y a des patriotes partout, en France, de l'extrême droite à l'extrême gauche, quand les gens ne sont pas "idéologues" : peut-on donc bâtir une stratégie sur cette vague, très vague chose, qu'on appelle - un peu facilement - "l'union des patriotes"... ?

    Écrit par : academos | vendredi, 07 février 2014

     

      Exact académos l'expression" union des patriotes" est ambigüe comme le patriotisme d'union sacrée, elle mérite d'être changée ou approfondie . Dirons nous union des " Politiques" au sens supérieur soucieux de voir leur pays ne plus être otage de ce qui le détruit. union de ceux qui prennent leurs responsabilités, bref d tout ceux qu'un amour raisonnable et non idolâtre à leur communauté de destin rassemble autour d'une légitimité retrouvée...

    Écrit par : Henri | vendredi, 07 février 2014

      Ah, oui ! Union des Politiques, "au sens supérieur", tel qu'il est précisé par Henri, c'est, en effet, toute autre chose. Et c'est infiniment mieux.

    Écrit par : Anatole | vendredi, 07 février 2014

      Dans une "union des patriotes", en fait politicienne et élkectoraliste, l'AF, au mieux, n'aura qu'un strapotin, alors qu'elle est la seule à se relier à une pensée politique à la hauteur des défis du monde actuel; dans une "Union des Politiques", par définition, elle pourrait, au contraire tenir son rang, être utile au pays, cesser de n'être qu'un supplétif.

    Écrit par : EELEC33 | samedi, 08 février 2014

  • La Patte à Catoneo - L'esprit de l'horizon

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    Qui se souviendrait de Hendrick van der Burch sans son tableau Les Joueurs de cartes qui récite déjà la mondialisation(1). On est en 1660. Le chapeau est en castor du Canada, le motif des carreaux de sol est chinois, le pichet en faïence de Delft imite la porcelaine de Canton, le tapis est turc, la carte marine invite à rêver, le jeune serviteur d'importaton en livrée chamarrée regarde le jeu, un peu surpris. La fillette repose son chien sur un coussin en brocart de soie italienne à l'insu de sa mère qui bluffe. Les fenêtres nous séparent de l'ailleurs qui est partout présent dans la pièce. L'officier regarde cet ailleurs d'où provient la lumière blanche de Hollande, au ras de la mer.

    Nous sommes au faîte de la puissance de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Les Provinces-Unies débarrassées de la tutelle espagnole repoussent leur horizon. C'est leur Siècle d'or. Les Hollandais écriront après les Portugais une des plus belles pages d'histoire du commerce international.

    Les comptoirs ont disparu, l'esprit demeure.

    L'horizon de l'ermite est un trait

    Pour tous les autres, il bouge. Sauf à croître et embellir sur place dans un immense empire borné de montagnes et de mers comme le fit le Cathay, les nations dominantes bougent l'horizon. Irrépressible syndrome du découvreur, faim des espaces cachés, fantasmes d'immensité, richesses, épices, femmes adorables inconnues, eldorado, c'est la mondialisation annoncée. L'affaire est vieille comme la race humaine. L'homme marche, que voulez-vous.

    Nos lecteurs les plus vieux se souviennent de la conquête chinoise francoanglaise dans leurs livres d'histoire, les autres achèteront des ouvrages sur liseuse pour apprendre ce que fut la mise au joug de l'empire décadent des Grands Tsings par les barbares mécanisés que nous fûmes avant eux. On les battit au canon; puis nous fîmes ouvrir de force leurs ports au commerce impérial jusqu'à pourrir sciemment leurs moeurs par la commercialisation de l'opium. La ratification d'accords sous la menace fut réunie sous le terme de "traités inégaux"; et ça continue mais ici : à notre tour, nous sommes un peu les Grands Tsings du jour. 

    L'Europe proie 

    Nos empires jadis privaient de lit le soleil, l'Europe a fini de "bouger l'horizon". Elle sédimente sur place, elle vieillit et se dégrade lentement vers ce qui restera à la fin, un grand marché ouvert aux quatre vents. Sera-ce le terrain vague à tout le monde comme on le dit des filles publiques ? Non ! La fille aînée de l'Europe entend capter l'héritage décadent dès à présent pour se nourrir des derniers sucs du pré-cadavre de sa mère et ne rien laisser à ses contempteurs aussi affamés qu'elle. Elle nous force à un traité inégal, mais librement consenti par ceux qui en espèrent des avantages personnels pour eux et leurs familles. On l'appelle Accord de libre-échange transatlantique, ou Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP). Des hallucinés chantaient l'Europe de l'Atlantique à l'Oural, les Américains vont réussir l'Atlantique de Hawaï à Brest(-Litovsk) ! Même pas peur !

    On parle aussitôt chez nous de boeuf aux hormones, de maïs transgénique, d'obésité et d'abêtissement culturel. A cet égard, on fait mine d'oublier certains combats réactionnaires nés aux Etats-Unis qui foisonnent maintenant sur le vieux continent pour freiner la gangrène gazeuse de nos lois. Bref, les paramètres en analyse sont nombreux. Au-delà des tracts de promotion édités par les services gouvernementaux, il serait utile, avant de continuer à brailler, de toucher du doigt ces réalités promises.

    Justement ça tombe bien ! On passe maintenant en mode OACI : The Future of Transatlantic Trade sous-titré (Building an integratedtransatlantic marketplace: TTIP and Beyond) est un symposium(2) qui se tiendra au Shangri-La Hotel de Paris le 10 avril 2014. Je traduis la bandeannonce : "Tandis que la croissance des marchés économiques émergents est en train de ralentir, l'Ouest recherche des accords commerciaux régionaux tels que le TTIP entre l'UE et les Etats-Unis pour stimuler la croissance économique globale. Ce partenariat, s'il est conclu, devrait accroître le PIB global et créer des opportunités pour de nouveaux emplois. Selon le Centre de Recherche en économie politique, un accord transatlantique d'ensemble devrait accroître le PIB de l'Europe de 70 à 120 milliards d'euros et celui des Etats-Unis de 50 à 95 milliards."

    Suit la liste des intervenants : http://www.developmentinstitute.com/en/sitededie/47/transatlantic_trade/speakers

    Puis l'inscription à 1290€ + TVA récupérable, si vous réglez avant le 14 mars, et 1490€ après cette date (les abonnés au Washington Post ont 30% de remise). Coordonnées : Dii agency - European Voice - 164 boulevard Haussmann 75008 Paris - Tel : +33 1 43 12 85 55 - Fax : +33 1 40 06 95 26 - adresse email : register@europeanvoice.com

    D'après les organisateurs, les questions primordiales sont au nombre de quatre :

    - Quel impact attendre des élections européennes et américaines de 2014 sur les négociations transatlantiques ?

    - Quels sont les obstacles possibles à cet accord ?

    - Comment le TTIP affectera-t-il les émergents et le commerce mondial ?

    - Quel futur pour le commerce transatlantique si l’accord n’aboutit pas ?

    Il ne s'agit rien moins que d'un marché commun intégral. Cette affaire est plus importante que toutes les dérives sociétales (réversibles) et tous les reniements doctrinaux du pouvoir parisien (révocable), sans parler des élections pour de rire dont beaucoup attendent tant et qui ne changeront rien car le Système est construit contre elles.

    L'accès aux salles de la négociation officielle du TTIP nous étant toujours barré, à nous et à tous autres, je suis tenté de recommander aux responsables de tout mouvement souverainiste d'envoyer son "reporter" au symposium du Shangri-La pour connaître la vérité au coeur des attentes d'acteurs économiques globaux ; cent cinquante décideurs-clés sont annoncés. Car ce ne sont pas les textes qui priment, même en droit écrit, mais la lecture qu'en font ceux qui les appliqueront. Ne pas se contenter donc du truchement de MM.Chevènement, Védrine, Quatrepoint ou Philippot ; analyser par soi-même et commenter à la source.

    On peut aussi assister au pré-programme de la veille 9 avril qui réunira les principaux protagonistes du symposium au Cercle de l'Union interalliée à Paris de 17h30 à 19h00 pour 250€ seulement, sur le thème "What’s going on in Washington ?" ; pour se faire des potes.

    Repousser l'horizon ? Appel aux dons.

    Catoneo

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    Notes :

    (1) Dix ans plus tard, Pieter De Hooch qui fut son maître et dont la cote est bien supérieure, recomposera toute la scène mais sans la 'mondialisation' dans son Couple jouant aux cartes avec une servante : http://www.rivagedeboheme.fr/medias/images/de-hooch-couple-jouant-aux-cartes-avec-servante-1670.jpg. Pour la petite histoire, le tableau de Van der Burch était au musée de Detroit, ville ayant déclaré sa banqueroute ; il n'y est plus. 

    (2) Le site de l'événement au Shangri-La : http://www.developmentinstitute.com/fr/sitededie/41/transatlantic_trade/accueil

  • Amusant : ”Ils” ont descendu la Canebière pour célèbrer la fin des privilèges, mais pour dénoncer leur retour !..... Ou

                Oui, on a beau chercher, on a du mal à trouver un autre adjectif pour qualifier leur démarche, et surtout pour les qualifier, eux.

                "Eux", c'est-à-dire, en l'occurrence cette petite "cinquantaine de manifestants affiliés à des syndicats, associations et partis de gauche" qui - raconte La Provence du 5 août - ont défilé sur la Canebière pour célébrer cette journée du 4 août "où, en 1789, les privilèges furent officiellement abandonnés, faisant entrer la France en République" !

                Comme c'est beau ! On en pleurerait presque... Sauf qu'on a franchement envie de rigoler un bon coup.

                Car, enfin, si c'était vrai, ce que dit La Provence, si on avait basculé dans la République, si c'en était fini des privilèges, pourquoi manifester, après 135 ans de République, héritière de la Révolution, contre le retour de ces mêmes privilèges ? Serait-ce que ce merveilleux système, cette merveilleuse république les crée, ou les re-crée, ou est impuissante à les annihiler ?

                On nage en pleine aberration, mais cela ne semble pas troubler un seul instant la cinquantaine de marcheurs et, à travers eux, toutes celles et tous ceux qui ont leur réflexion anesthésiée par l'idéologie.....

                Car, enfin, en être réduits, 135 ans après l'instauration d'une République qui règne sans partage, à demander "un sursaut républicain à l'heure où le peuple est constamment obligé de courber l'échine", cela devrait, semble-t-il, les interpeller quelque part, et leur faire se poser la question : tout çà, pour çà ?

                Mais non, ils ne veulent pas voir ce qui crève les yeux : leur merveilleux système n'a pas tenu ses promesses, il a échoué, tout simplement.....

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    La République idéologique n'a pas tenu ses promesses; elle a échoué, tout simplement;
    elle a été incapable de supprimer ces "abus" qu'elle prétendait combattre
    et les a au contraire laissé proliférer,
    multipliant Bastilles, privilèges et privilégiés...
    Tout çà, pour çà !.....

                Les idéologues arrivent en effet à casser, mais il leur est beaucoup plus difficile de construire.

                Ainsi, en 1793, par la Terreur au sens propre, c'est à dire en terrorisant les Français et en les massacrant, ont ils pu détruire en un rien de temps une Société qui comptera pour toujours parmi les plus raffinées, les plus policées, les plus civilisées de toute l'histoire de l'humanité. Ce que la Royauté avait édifié en 1000 ans d'efforts ininterrompus, et pas toujours faciles, fut jeté à bas par la violence la plus barbare qui ait jamais sévi sur notre sol: la Révolution causa la mort de 800.000 personnes (l'équivalent, aujourd'hui, de la ville de Marseille); elle inventa et pratiqua le premier Génocide des temps modernes; elle inventa les Colonnes Infernales, auxquelles les Waffen SS ont, finalement, peu de choses à envier, et elle organisa plusieurs Oradour sur Glane bien avant d'être imitée par la division Das Reich, en l'occurrence, héritière et digne continuatrice de Robespierre et de l'hystérique Convention....

                Et tout cela pour entrer dans l'ère nouvelle, où la Raison devait apporter enfin le bonheur à l'humanité.... Et régénérerla France, comme disait Saint Just.....

                Sauf qu'il y a maintenant 200 ans qu"ils" ont assassiné Louis XVI, et nos révolutionnaires en sont toujours a parler de leur société qui vient, qui va venir, qui viendra... Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'est pas pressée !

                Ecoutez Olivier Besancenot, expliquant que c'est demain qu'on rasera gratis, et qu'il faut encore, aujourd'hui, se débarrasser des exploiteurs et des nantis, "des 7 % de riches qui nous volent", vitupérant contre ces patrons qui traitent les ouvriers comme "des kleenex ou des citrons". Et que, ce qu'il nous faut, c'est "une bonne vieille révolution" !

                Mais cela fait plus de deux cents ans que leur révolution a commencé, et on a toujours ces horreurs dont -soi disant-on avait été "débarrassé" (1) ? Et on n'y est toujours pas, 200 ans après, aux "lendemains qui chantent" ? Mais, qu'est ce qu"ils" ont donc fait pendant tout ce temps ? et qu'est ce que c'est que ce merveilleux système, ce régime qui met autant de temps à...ne pas tenir ses promesses ?

                La vérité toute simple est que ce par quoi les révolutionnaires ont remplacé la Royauté est largement plus pire, mais très largement... que la Royauté !

                Et voilà pourquoi Madame Royal doit promettre (encore !) la "modernité politique", la fin de la domination "des valeurs boursières et financières...de la collusion et du favoritisme", la fin "d'un État dominé par les puissances d'argent" (dans un de ses discours prononcé à Nantes): rien que ça !

                En somme, on se demande bien pourquoi Robespierre et les siens ont tout cassé, si c'était pour créer à terme un État aussi monstrueux. Soyons sérieux: quand donc Laguiller, hier, Besancenot et Royal (et tous les autres...), aujourd'hui, accepteront-il de se remettre en cause, de répondre à cette simple question: expliquez nous pourquoi nous en sommes là, puisque ceux dont vous vous réclamez ont fait la Révolution ?

                 Et si votre honnêteté intellectuelle, ou votre courage, ne sont pas assez grands pour vous permettre cette salutaire introspection, sachez que, en dénonçant pêle mêle collusion, favoritisme, puissances d'argent, État livré aux clans etc...vous êtes nos meilleurs propagandistes et nos meilleurs arguments et nos meilleurs commis voyageurs.

                 Vous faites notre travail et, somme toutes, vous le faites très bien: surtout continuez...!

    (1) : pour reprendre le mot d'Arlette Laguiller qui, il y a quelques temps maintenant, expliquait doctement, à la télé, qu'il avait fallu cinq ans pour "se débarrasser de la Royauté".

  • Royauté, évolutions, Révolution...

              On ne forcerait pas beaucoup le trait en affirmant que Louis XVI n'aurait peut être pas été renversé, et encore moins assassiné, s'il avait agi comme les Rois d'Angleterre face à leurs opposants: à partir de 1215, lorsque leurs barons se soulèvent contre eux et leur arrachent la Grande Charte ils ont peu à peu cédé la réalité du pouvoir, en échange de quoi ils ont gardé leur place, et les honneurs qui s'y rattachaient...; Louis XVI n'aurait peut être pas été renversé, non plus, s'il s'était agi seulement d'un simple transfert de pouvoirs politiques; l'immense majorité des Français étaient royalistes en 1789, comme la plupart des penseurs et des élites (Montesquieu, Voltaire, Mirabeau...), et le Roi avait d'ailleurs accepté un important partage des pouvoirs, ouvrant la porte à la représentation nationale, devenue indispensable comme -en son temps- la représentation communale: en plein Moyen Âge féodal, la Royauté, une première fois, avait déjà su parfaitement s'adapter au mouvement communal, véritable révolte anti féodale, véritable "révolution" dans les esprits, les moeurs et le partage concret des pouvoirs.

              Il faut bien se souvenir qu'à l'époque les villes étaient soumises à des seigneurs, féodaux et ecclésiastiques; lorsque les bourgeois, enrichis par le commerce, se sentirent assez forts, ils ont tout naturellement souhaité acquérir leur autonomie politique, judiciaire, fiscale et économique; ils ont tout naturellement souhaité être représentés en tant que tels, et participer, à leur niveau, aux décisions; le monde féodal, bien sûr, fit tout ce qu'il pût pour écraser ce nouveau pouvoir et l'empêcher de s'installer définitivement: le chroniqueur Guibert de Nogent est resté célèbre pour son apostrophe "Commune, nom nouveau, nom détestable !"...; il y eut, ici et là, quelques violences, mais ce qui fut bel et bien une "révolution" se passa finalement sans trop de problèmes, entre les règnes de Louis VI et celui de Philippe Auguste (en gros entre 1100 et 1200), en grande partie parce que les Rois de France eurent la sagesse, et l'intelligence politique, de s'allier à ce mouvement communal, de l'épouser, ce qui lui permettait d'affaiblir les féodaux et de consolider sa propre légitimité, en renforçant son pouvoir face à celui des féodaux, abaissés. La Royauté pouvait donc parfaitement, une deuxième fois, et à sept siècles de distance,  s'allier à un mouvement visant, cette fois, à représenter l'ensemble de la Nation....  

                 Pourquoi donc ce qui s'est passé en plein Moyen Âge, à savoir cette rencontre, cette "amitié", cette alliance entre pouvoir royal et représentation populaire (à l'échelle des communes) n'a-t-il pas pu se reproduire en 1789, lorsque les temps furent mûrs pour que, cette fois à l'échelon national, le peuple français formât une Assemblée, avec l'accord et le soutien de la Royauté, nous évitant ainsi cette catastrophe (nationale et internationale) que fut la Révolution ? (1). A cause de l'irruption d'un petit groupe d'idéologues froids, durs petits esprits, arrogants vaniteux sûrs de détenir la vérité sur tout -et surtout "La" Vérité!-; prétentieux emplis de leurs certitudes qui leur venaient de cette intense préparation des esprits qu'a été le soi disant et auto proclamé, siècle des Lumières (quelle vanité, quelle suffisance, quel Orgueil délirant! oser s'appeler soi même "siècle des Lumières", c'est donc tenir pour rien Pascal, l'Humanisme, Sénèque, Aristote ou Platon?....);

              Dans la société raffinée, policée, civilisée d'alors, le pays étant riche et puissant, fortement peuplé, bien éduqué et instruit, il était facile de vouloir tout réorganiser, tout améliorer, tout rationaliser, et tout de suite: nous aimerions les voir, comme le disait Jacques Bainville, dans le monde qu'ils nous ont légué!: le résultat le plus clair de leur action fut de mettre la violence, la brutalité, la barbarie au service de l'abstraction...; il y eut ainsi -à partir d'une évolution nécessaire, souhaitable et positive, voulue par le Peuple- une véritable captation d'héritage, un détournement d'intention, un "placage" de préoccupations idéologiques totalement étrangères au plus grand nombre des Français; lesquels se soulevèrent d'ailleurs en masse contre cette folie, et ne furent "convaincus" que par la Terreur au sens propre, c'est à dire l'extermination...

              Il n'y a donc rien à conserver de la révolution de 1789; François Furet l'a très bien analysé, avec son immense honnêteté intellectuelle qui lui a permis, même s'il ne nous a jamais rejoint, de sortir de ses premières certitudes idéologiques, et d'effectuer un remarquable travail pour démystifier et démythifier la révolution: toutes les horreurs qui allaient suivre étaient en germe dans les premiers débordements: dès 1789 et les premières têtes fixées à des piques, la Terreur est en gestation! en même temps il y a tout à garder dans "le grand mouvement de 1789", que souhaitait le Peuple français et sur lequel les révolutionnaires ont plaqué de force leur idéologie, mais pour le dénaturer, en changer le sens profond, lui faire prendre une direction qui n'était nullement celle que souhaitait l'opinion; il faut agir un peu comme avec ces films plastiques qui recouvrent un appareil : on enlève le film, on garde l'objet...; on se débarrasse ainsi de la stérilité de la révolution, tout en retrouvant la fertilité du mouvement voulu par l'opinion; on retrouve l'intuition des origines, débarrassée des scories nuisibles de la désastreuse idéologie révolutionnaire...

    (1): voir la note "26 millions de royalistes" dans la Catégorie "Révolution et république dans l'Histoire" (article d'Alain Decaux).