En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
1223 : Couronnement de Louis VIII et Blanche de Castille
Fils de Philippe Auguste, Louis VIII est le premier roi à ne pas avoir été associé au trône, par le sacre, du vivant de son père.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils" :
"...En mourant (1223), Philippe Auguste ne laissait pas seulement une France agrandie et sauvée des périls extérieurs. Il ne laissait pas seulement un trésor et de l'ordre au-dedans. Sa monarchie était devenue si solide qu'il put négliger la précaution qu'avaient observée ses prédécesseurs. Il ne prit pas la peine d'associer son fils aîné au trône avant de mourir. Louis VIII lui succéda naturellement et personne ne demanda qu'une élection eût lieu.
À peine se rappelait-on qu'à l'origine la monarchie avait été élective. De consuls à vie, les Capétiens étaient devenus rois héréditaires. Depuis Hugues Capet, il avait fallu près de deux siècles et demi pour que l'hérédité triomphât. Évènement immense. La France avait un gouvernement régulier au moment où les empereurs d'Allemagne tombaient les uns après les autres, au moment où l'autorité du roi d'Angleterre était tenue en échec par la grande charte de ses barons..."
Le nouveau roi a 36 ans. ans, et déjà une grande expérience des responsabilités. En 1214, tandis que son père affrontait à Bouvines les coalisés du nord (voir l'Éphémeride du 27 juillet), il le secondait efficacement ailleurs, en battant le roi d'Angleterre Jean sans Terre à La Roche-aux-Moines, dans le Poitou.
L'année suivante, les barons anglais ont déposé leur roi et ont proposé la couronne à Louis : le prince a donc débarqué en Angleterre en mai 1216 - un peu plus d'un siècle après Guillaume le Conquérant !... - mais l'affaire tournera court, après la mort de Jean sans Terre et la reprise en main de la situation par le fils de celui-ci, Henri III...
Devenu roi, Louis VIII enleva aux Plantagenêts le Poitou et une partie de la Gascogne, s'empara de Niort et La Rochelle et acheva la Croisade des Albigeois. À sa mort, le roi laissait un fils de seulement douze ans (le futur Louis IX, saint Louis), et ce fut donc sa femme, Blanche de Castille, qui devint régente du Royaume : elle le sera une seconde fois, à la fin de sa vie, lorsque son fils partira en Terre sainte; sa mort obligera le roi à revenir en France...
C'était la première fois que la couronne revenait à un enfant, et celui-ci, comme son père Louis VIII, ne fut pas sacré du vivant de son père.
C'est donc Blanche de Castille qui inaugura la "série" des six femmes Régentes de France (dont quatre étrangères) :
Blanche de Castille (deux fois régente pour Saint Louis);
Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
Louise de Savoie (pour François 1er);
Catherine de Médicis (pour Charles IX);
Marie de Médicis (pour Louis XIII);
Anne d'Autriche (pour Louis XIV)...
1361 : Jean d'Orléans, Maître du Parement de Narbonne, devient peintre officiel de Charles V
Le Parement de Narbonne, conservé au Musée du Louvre, est une grande pièce rectangulaire de soie blanche peinte en grisaille.
Cette œuvre, qui représente la Passion du Christ, est en harmonie noire et blanche car elle était destinée à décorer l'autel en temps de carême.
Elle fut offerte par le roi Charles V et sa femme Jeanne, que l'on voit agenouillés de part et d'autre de la croix, dans la partie centrale : il était d'usage, à l'époque, de représenter ainsi les donateurs, à côté de la figure religieuse qu'ils avaient commandée et dont ils étaient à l'origine...
Sans doute l'un des plus grands Amiraux que la France ait connu, il eut véritablement une carrière hors du commun : d'abord marin, puis mousquetaire du Roi, il revint dans la marine, et échappa de peu à une condamnation à mort pour avoir tué un rival en duel; il devint Gouverneur de Bangkok, Amiral de la flotte siamoise et Généralissime.
Il combattit aux côtés de Jean Bart, fut prisonnier avec lui, s'évada, traversa la Manche en canot, puis guerroya aux côtés de Duguay-Trouin et inscrivit près de 70 navires à son tableau de chasse, avant de rentrer mourir paisiblement chez lui, à Marseille, en son château de Saint Marcel, à 77 ans...
Par Antoine Graincourt, XVIIIème siècle, Musée de la Marine
1685 : Le conseil souverain de Martinique, premier en France à "enregistrer" le Code noir...
Les vrais ignorants... l'ignorent, et les pseudo antiracistes et autres tenants du politiquement correct feignent de l'ignorer, mais, malgré tout ce qu'en diront les adeptes patentés du mauvais esprit, de la malhonnêteté intellectuelle et du mensonge érigé en système, le Code noir promulgué par Colbert fut un immense progrès, comme la rappelle fort opportunément Richard Hanlet :
• Il est faux que l'égalité soit une loi de la nature. La nature n'a rien fait d'égal; la loi souveraine est la subordination et la dépendance.
• La perfection d'une pendule n'est pas d'aller vite, mais d'être réglée.
• Le prétexte ordinaire de ceux qui font le malheur des autres est qu'ils veulent leur bien.
De Charles-Marc Des Granges (Les Grands écrivains français des origines à nos jours) :
"...Officier d’un rare mérite, Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues prit part à la campagne d'Italie de 1734, et à la retraite de Bohème en 1742. À la suite d'infirmités contractées pendant cette dernière campagne, il tenta vainement d'obtenir une place dans la diplomatie. C’est dans l'étude et dans la méditation qu'il chercha une consolation contre les maux physiques et contre les déceptions de son existence. Il fut lié avec Voltaire, qui éprouvait pour lui une véritable admiration, et qui a pleuré avec émotion sa mort prématurée.
Le fond de sa philosophie et de sa morale est donc un certain stoïcisme ; mais Vauvenargues est aussi un optimiste et un enthousiaste. Il croit à la bonté de l'homme; à l'excellence des passions, qu'il suffit de savoir diriger; à la vertu, à la gloire. Il tente de réhabiliter le sentiment contre la raison, et l'homme contre La Rochefoucauld. "Ceux qui méprisent l’homme ne sont pas des grands hommes."
Comme peintre de caractères, Vauvenargues est ingénieux et fin, mais bien au-dessous de La Bruyère, qu'il imite et dont il n'a pas la pittoresque précision. Comme critique, il est plus intéressant. Il sent, il aime, il éprouve des sympathies et des répulsions : il les exprime avec délicatesse. Vauvenargues met en pratique sa maxime : "Il faut avoir de l'âme, pour avoir du goût."
Enfin, écrivain, Vauvenargues a des qualités précieuses. Il a dit : "La netteté est le vernis des maîtres." Et la netteté est son premier mérite. Mais il y a joint une certaine chaleur juvénile, qui va parfois jusqu'à l'enthousiasme, sans jamais monter jusqu'à l'emphase. Son éloquence est spontanée ; elle vient du cœur..."
Le château de Vauvenargues, à deux pas d'Aix-en-Provence :
1250 : Ouverture du Collège de Robert de Sorbon, la future Sorbonne
Robert (né à Sorbon en 1201, mort à Paris en 1274), théologien, fut le chapelain de Saint Louis.
Il fonda en 1257, pour les clercs et les étudiants en théologie le collège qui, aujourd'hui encore, porte son nom (rue Coupe Gueule, cela ne s'invente pas !).
La Sorbonne, dont il fut le premier proviseur, devait permettre aux écoliers pauvres d'avoir accès à l'enseignement.
Centre d'études théologiques, c'était aussi un tribunal ecclésiastique et, à cet égard, la plus haute autorité religieuse du monde chrétien après le Pape.
En 1808, les bâtiments de la Sorbonne furent donnés à l'Université.
Grand amphitéâtre de la Sorbonne (la fresque est de Puvis de Chavannes)
Nicolas Catinat de La Fauconnerie, seigneur de Saint-Gratien, se destinait d’abord au barreau, qu’il quitta rapidement pour devenir militaire. Formé par Turenne, il prit part aux principaux conflits impliquant la France sous le règne de Louis XIV : Guerre de Hollande, Guerre de la Ligue d'Augsbourg et Guerre de Succession d'Espagne, s’illustrant devant Lille, Maastricht, Philippsburg, ce qui lui valut d'être élevé à la dignité de Maréchal de France le 27 mars 1693.
Excellent stratège, il s’empara de Nice et vainquit par deux fois le duc de Savoie, à Staffarde et à la Marsaille, le contraignant à la paix. Michel Mourre dit de lui qu’ "il montra dans la guerre une rare humanité".
Ce que confirme Saint Simon – qui, pourtant, a souvent la dent dure… - lorsqu’il dit de l’attitude de Catinat qu’elle lui rappelle : "par sa simplicité, par sa fragilité, par le mépris du monde, par la paix de son âme et l’uniformité de sa conduite, le souvenir de ces grands hommes qui, après les triomphes les mieux mérités, retournaient tranquillement à leur charrue, toujours amoureux de leur patrie, et peu sensibles à l’ingratitude de Rome qu’ils avaient si bien servie..."
1677 : Mort de René de Longueil, aux origines du château de Maisons...
Marquis de Maisons (on l'appelait "le président de Maisons"), René de Longueil, magistrat, Président à mortier au Parlement de Paris, fut d'abord nommé, en 1645, Gouverneurdes châteaux de Saint-Germain-en-Laye, de Versailles et d'Évreux. Puis, il devint Surintendant des finances le .
Mais sa bonne fortune ne dura pas, et il fut révoqué par Louis XIV, lorsque celui-ci "prit le pouvoir". C'est lui, René de Longueil, qui fit construire par François Mansart le magnifique château de Maisons (aujourd'hui, Maisons-Laffitte).
Parfait exemple de l'architecture française du XVIIème siècle, dont il est considéré comme le précurseur, le château est idéalement situé entre Paris et Versailles, où Louis XIII aimait aller chasser. Avec son corps central flanqué de deux ailes symétriques, il annonce, juste avant Vaux-le-Vicomte, l'art classique français, qui connaîtra son apogée à Versailles.
Lors d'une fête donnée en l'honneur de Louis XIV (en avril 1651), Charles Perrault décrira le château comme "l'une des plus belles choses que nous ayons en France". Le roi y reviendra avec sa jeune épouse, Marie-Thérèse d'Autriche, en août 1662, et s'inspirera de plusieurs éléments de décoration pour son Palis de Versailles...
Mal entretenu, victime d'un incendie, le château souffre lors de la Révolution mais le Maréchal Lannes l'achète, et donc le sauve, en 1804, avant qu'il ne soit revendu, près de vingt ans plus tard, par la banquier et Ministre des Finances Jacques Laffitte.
En 1905, c'est l'État qui l'achète, et l'ouvre au public en 1912...
Après soixante-douze ans de règne et à quatre jours de son soixante-dix-septième anniversaire, Louis XIV meurt au château de Versailles. Son corps sera exposé pendant neuf jours, puis transporté solennellement à la Basilique Saint-Denis.
Louis XV, son arrière petit-fils, n'est âgé que de cinq ans...
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV :
"...Le long règne de Louis XIV - plus d'un demi-siècle -, qui ne commence vraiment qu'à la mort de Mazarin, a un trait principal dominant : une tranquillité complète à l'intérieur. Désormais, et jusqu'à 1789, c'est-à-dire pendant cent trente années, quatre générations humaines, c'en sera fini de ces troubles, de ces séditions, de ces guerres civiles dont le retour incessant désole jusque-là notre histoire.
Ce calme prolongé joint à l'absence des invasions, rend compte du haut degré de civilisation et de richesse, auquel la France parvint. L'ordre au-dedans, la sécurité au-dehors - ce sont les conditions idéales de la prospérité. La France en a remercié celui qu'elle appela le grand roi par une sorte d'adoration qui a duré longtemps après lui.
Voltaire, avec son Siècle de Louis XIV, est dans le même état d'esprit que les contemporains des années qui suivirent 1660. Il souligne, comme le fait qui l'a le plus frappé et qui est aussi le plus frappant : "Tout fut tranquille sous son règne." Le soleil de Louis XIV illuminera le règne de Louis XV. Et ce n'est que plus tard encore, après quinze ans du règne de Louis XVI, que le charme sera rompu, que nous entrerons dans un nouveau cycle de révolutions.
Avec Louis XIV, le roi règne et gouverne. La monarchie est autoritaire. C'est ce que souhaitent les Français. Puisqu'ils ne veulent ni des Ligues, ni des Frondes, ni du "ministériat", le gouvernement personnel du roi est l'unique solution. Dès que l'idée du jeune souverain fut comprise, elle fut populaire, elle fut acclamée. De là ce concert de louanges que la littérature nous a transmis, cet enthousiasme, qui étonne quelquefois, chez les esprits les plus libres et les plus fiers, et qu'on prend à tort pour de la flatterie. La France, comme sous Henri IV, s'épanouit de bonheur dans cette réaction. Sous toutes les formes, dans tous les domaines, elle aima, elle exalta l'ordre et ce qui assure l'ordre : l'autorité. Du comédien Molière à l'évêque Bossuet, il n'y eut qu'une voix. C'est ainsi que, dans cette seconde partie du dix-septième siècle, la monarchie eut un prestige qu'elle n'avait jamais atteint.
L'originalité de Louis XIV est d'avoir raisonné son cas et compris comme pas un les circonstances dans lesquelles son règne s'était ouvert et qui lui donnaient en France un crédit illimité. Il l'a dit, dans ses Mémoires pour l'instruction du Dauphin, en homme qui avait vu beaucoup de choses, la Fronde, les révolutions d'Angleterre et de Hollande : il y a des périodes où des "accidents extraordinaires" font sentir aux peuples l'utilité du commandement. "Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu'elle possède : l'homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander jusqu'à ce que son besoin propre le lui fasse sentir. Mais ce besoin même, aussitôt qu'il a un remède constant et réglé, la coutume le lui rend insensible."
Ainsi Louis XIV avait prévu que le mouvement qui rendait la monarchie plus puissante qu'elle n'avait jamais été ne serait pas éternel, que des temps reviendraient où le besoin de liberté serait le plus fort. Désirée en 1661 pour sa bienfaisance, l'autorité apparaîtrait comme une tyrannie en 1789 : déjà, sur la fin de son règne, Louis XIV a pu s'apercevoir que la France se lassait de ce qu'elle avait appelé et salué avec enthousiasme et reconnaissance. Il avait prévu cette fatigue, annoncé ce retour du pendule, et, par là, il a été meilleur connaisseur des hommes que ceux qui prétendent qu'il a donné à la monarchie le germe de la mort en concentrant le pouvoir..."
1190 : Philippe Auguste désigne les 6 membres du premier Conseil municipal de Paris
Ces échevins, pour rappeler la dépendance de leurs activités au trafic fluvial de la Seine, adoptent pour devise "Fluctuat nec mergitur" ("il est balloté, mais non submergé"), ainsi qu'un blason orné d'un bateau aux couleurs rouge et bleu.
1590 : Mort de Germain Pilon
Avec Jean Goujon, Germain Pilon (1537-1590) - issu d'une famille originaire de la région du Mans - fut l’un des plus grands sculpteurs français. Le paradoxe est que, comme pour Jean Goujon, on sait fort peu de choses sur lui...
De l'Encyclopedia universalis :
"Germain Pilon, fut avec Jean Goujon, le plus grand sculpteur de la Renaissance française. Dans son œuvre, qui plonge ses racines dans la sculpture médiévale française, mais dont le style a subi l'influence décisive de l'art des Italiens de Fontainebleau, la Renaissance et le maniérisme italiens s'allient à la tradition française. L'étude des documents de l'époque fait apparaître l'image d'un homme de culture humaniste, occupant une position sociale élevée. Grâce à ses nombreux élèves, le sculpteur prépara la naissance de la statuaire du XVIIème siècle français.
Germain Pilon est né à Paris. De son père, le sculpteur André Pilon, originaire de la région du Mans, il est presque certain qu'il reçut les premiers éléments de sa formation artistique. Mais aucune des créations d'André Pilon n'a été conservée, de sorte que l'on ne peut apprécier son style. Certaines commandes révèlent toutefois sa prédilection pour les statues en bois peint et pour la terre cuite, ce qui laisse supposer qu'il se rattachait au monde des formes médiévales.
Germain Pilon, en plus des leçons de son père, profita d'une formation qui était restée inaccessible aux générations précédentes de sculpteurs. Il fit, en effet, des études à l'Université : en l'an 1540, il est qualifié d' "écolier, étudiant en l'université de Paris". Pilon put ainsi acquérir des connaissances qui le distinguaient des "imagiers" du Moyen Âge. On comprend donc que l'orfèvre Richard Toutain ait déclaré à son propos, en l'an 1573 : "Et j'estime qu'il est l'ung des plus scavans hommes de ce royaume en cest estat".
Artiste éclectique, il travaillait aussi bien le marbre, la pierre et le bronze que le bois ou la terre cuite (ci dessous, sa Vierge à l'enfant, en marbre, dans l'église Notre Dame de la Couture, du Mans).
Il fut l'un des artistes préférés de la Cour de France, et réalisa les monuments funéraires de François Ier et Henri II, dans la Basilique de Saint Denis, dans lesquels il a donné la pleine mesure de son génie :
Ci dessus, le monument funéraire de François Premier et, ci dessous, celui d'Henri II
Mais il sait aussi se montrer plus intimiste : commandée par Catherine de Médicis pour faire partie, à l'origine, du décor sculpté de la Rotonde des Valois à la Basilique de Saint-Denis (chapelle funéraire d'Henri II), sa Vierge de Douleur (ci dessous) correspond à la mystique de la Vierge Marie souffrant une passion parallèle à celle de son fils :
Il s'y montre très novateur dans sa composition, la Vierge étant seule sur le rocher du Calvaire, contrairement aux époques antérieures où elle était systématiquement représentée avec son fils mort sur les genoux (genre de représentation que l'on qualifie du terme de Pietà).
Le musée du Louvre conserve la modèle en terre cuite de cette oeuvre, souvent considérée comme la réalisation maîtresse de l'artiste.
Son talent était si varié, et il l'appliquait à tant de domaines différents, que même la numismatique fut profondément influencée par lui.
Ci dessous, son René de Birague, pièce en bronze :
On lui doit aussi les 385 mascarons (masques grotesques) du Pont Neuf de Paris (ci dessous). Les mauvaises langues de l'époque prétendaient qu'il aurait profité de ce travail pour caricaturer certains des gentilshommes de la Cour...
Depuis Phèdre (1677), Racine n’écrit plus pour le théâtre : il se consacre essentiellement à son rôle d’historiographe de Louis XIV. Mais la pièce lui est commandée par Madame de Maintenon, épouse secrète de Louis XIV, qui vient de créer Saint-Cyr pour des jeunes filles nobles mais sans fortune.
Madame de Maintenon fait appel à lui pour qu’il écrive sur "quelque sujet de piété et de morale, une espèce de poème où le chant fut mêlé avec le récit". Cette commande permet donc à Racine non seulement d’unifier la tragédie et l’opéra, très en vogue à l'époque, mais encore de renouer avec cette tradition issue des anciennes tragédies grecques qui consistait à mêler le chant à l’action (ce qu’il fait dans Esther grâce au personnage d’Élise) : il va prendre Boileau comme metteur en scène, et Lully comme compositeur :
Comme on peut le lire dans l'ouvrage d'Edmond Stofflet, paru en I875, et présenté dans le lien ci-dessous, "trop d’historiens n’ont vu en Stofflet qu’un militaire de second plan, placé au devant de la scène par la disparition des chefs. À tort.
Il fut un officier de premier ordre, intrépide au combat, et un vigoureux meneur d’hommes. Soldat du régiment de Lorraine-Infanterie, puis garde-chasse du comte de Colbert à Maulévrier (Maine-et-Loire), Stofflet fut appelé dès le début de l’insurrection de mars 1793 à la tête des insurgés.
Comme Cathelineau, il était issu du peuple et voua sa vie à la résistance vendéenne. Sa grande valeur militaire révélée lors de la Virée de Galerne et son rôle dans l’armée, injustement occulté par d’autres noms aussi prestigieux, s’affirmèrent pleinement à partir de février 1794. Après la mort de La Rochejaquelein en janvier 1794, Stofflet mena en Anjou une guérilla implacable contre les armées de la Convention qu’il chassa des Mauges à la fin 1794.
Chef de guerre au caractère intraitable, il refusa toute négociation avec la République et condamna le traité de la Jaunaye. Contraint de signer la paix, le 2 mai 1795, il reprit la lutte dès le début de l’année 1796.
À la fois pieux Lorrain et fidèle Angevin, Stofflet a sacrifié sa vie pour la Vendée et mérite à ce titre sa place au Panthéon des Géants."
Le pays de Forcalquier, l'un des sièges de la cour de Provence, au temps de Raymond-Bérenger
1295 : Mort de Marguerite de Provence, épouse de Saint-Louis
Fille de Raymond-Béranger IV de Provence et de Béatrice de Savoie, elle a épousé le jeune Louis IX de France (1226-1270) en 1234, lorsqu'il avait vingt ans. Ensemble, ils ont eu 11 enfants : à la mort de Louis IX, devant Tunis, c'est leur deuxième garçon, Philippe III, dit le Hardi (1245-1285), qui devint roi, après la mort prématurée de son frère aîné, le premier fils du couple : Louis...
Par son mariage avec le futur Saint-Louis, Marguerite fait entrer la Provence dans la sphère d'influence royale, et initie le long processus qui aboutira, en 1481, à ce qu'elle devienne française (voir l'Éphéméride du 15 janvier).
Devenue reine, elle vit également ses trois autres sœurs le devenir (elle n'eut pas de frères), et le fait mérite d'être brièvement raconté : le père de Marguerite, Raymond Bérenger IV de Provence, était l'unique fils d'Alphonse II, comte de Provence, et de Gersende, comtesse de Forcalquier, issue de la maison de Sabran.
En 1209, alors que Raymond Bérenger IV avait environ douze ans, son père mourut à Palerme; son oncle, le roi Pierre II d'Aragon assura sa tutelle, mais il fut tué à la bataille de Muret, en 1213 (voir l'Éphéméride du 12 septembre). De grands troubles s'ensuivent en Provence, pour savoir qui assurerait le pouvoir : finalement, la noblesse provençale prit le parti de Gersende de Forcalquier et, de fait, Raymond Bérenger assura solidement son pouvoir, Gersende lui cédant le comté de Forcalquier pour se retirer au monastère de Celles.
Il se débarrassa de son rival le comte de Toulouse, également marquis de Provence (une Provence que sa famille voulait annexer la...) et n'hésita donc pas à soutenir la croisade contre les Albigeois : il conquit Avignon avec le roi de France Louis VIII en 1226.
C'est lui qui fit bâtir l'église Saint Jean de Malte premier édifice ogival (improprement appelé "gothique") de Provence à Aix-en-Provence, où il est enterré.
De son union avec Béatrice de Savoie sont issues quatre filles, qui devinrent, donc, toutes reines, Raymond Bérenger ayant suivi les sages avis de son bon conseiller, Romée de Villeneuve :
• Marguerite de Provence (1221-1295), reine de France par son mariage avec Louis IX;
• Éléonore de Provence (1223-1291), reine d'Angleterre par son mariage avec Henri III;
• Sancie de Provence (v.1225-1261), comtesse de Cornouailles par son mariage avec Richard de Cornouailles, aussi roi des Romains;
• Béatrice de Provence, à qui son père laissa la Provence en héritage lorsqu'il mourut, épousa Charles 1er d'Anjou (1227-1285), comte d'Anjou et du Maine, roi de Sicile et de Naples...
On montre aujourd'hui, dans le pays de Forcalquier, la Ferme des Quatre Reines : singulier destin que celui de cette famille de quatre filles, à l'avenir d'abord mal assuré, et qui devait finalement se révéler si heureux...
Sceau de Marguerite de Provence, femme de Louis IX, reine de France et dame d’Étampes, conservé aux Archives Nationales
Robert de Clermont, sixième et dernier garçon du couple, et dixième et avant-dernier de ses onze enfants, est aux origines de la Maison de Bourbon, représentante actuelle de la Maison de France : voir l'Éphéméride du 7 février.
Écouter : la Symphonie de Fanfares, par l'ensemble Girolamo Fantini :
1765 : Mort du Dauphin Louis de France, fils de Louis XV
Son fils Louis Auguste devient l’héritier du trône.
Sous le nom de Louis XVI, il deviendra roi le 10 mai 1774, à la mort de Louis XV (voir l'Éphéméride du 10 mai).
Le dauphin Louis-Joseph-Xavier (1729-1765), fils de Louis XV et de Marie Leszczynska, 1765 - Huile sur toile, par Alexandre Roslin, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
1803 : Cession effective de la Louisiane aux États-Unis
Napoléon a vendu cet immense territoire le 8 mai précédent, pour 15 millions de dollars/80 millions de francs. Les terres ainsi cédées représentent presque le quart de la superficie des États-Unis actuels...
1820 : Louis XVIII fonde l'Académie royale de Médecine
Elle est l'héritière de l'Académie royale de Chirurgie, fondée par Louis XV en 1731 (voir l'Éphéméride du 18 décembre).
L'article 2 de l'ordonnance du 20 décembre 1820, signée par Louis XVIII définit les statuts et missions de l'Académie royale de médecine comme suit :
"Cette académie sera spécialement instituée pour répondre aux demandes du gouvernement sur tout ce qui intéresse la santé publique, et principalement sur les épidémies, les maladies particulières à certains pays, les épizooties, les différents cas de médecine légale, la propagation de la vaccine, l'examen des remèdes nouveaux et des remèdes secrets, tant internes qu'externes, les eaux minérales naturelles ou factices, etc.
Elle sera en outre chargée de continuer les travaux de la Société royale de médecine et de l'Académie royale de chirurgie : elle s'occupera de tous les objets d'étude ou de recherches qui peuvent contribuer au progrès des différentes branches de l'art de guérir.
En conséquence, tous les registres et papiers ayant appartenu à la Société royale de médecine ou à l'Académie royale de chirurgie, et relatifs à leurs travaux, seront remis à la nouvelle académie et déposés dans ses archives."
Clémence Poésy dans le film de Philippe Ramos, "Jeanne captive"
1431 : Début du procès de Jeanne d'Arc
Contrairement à la version fantaisiste de Luc Besson,Le Procès de Jeanne d'Arc (capture d'image ci dessus) de Bresson - de 1962 - est une évocation quasi documentaire.
Dans un style épuré, le réalisateur fait la part belle aux dialogues, aux réquisitoires et à la défense de Jeanne d'Arc.
Un superbe film, sans doute le plus complet sur le procès.
Premier peintre du roi Louis XIII, c'est lui qui a importé le style baroque italien, en l'adaptant aux grandes décorations que lui commandait le roi pour le Louvre, le Luxembourg ou Saint Germain en Laye.
Plus de quatre siècles après sa naissance, en 2014, on découvrit, par hasard, dans une église des environs de Paris, un grand retable de Simon Vouet, L'Adoration des Bergers, qui n'était même pas "inscrit" au Ministère de la Culture ! :
1595 : Aux origines de la Galerie du bord de l'eau...
Sur les "Comptes des Bâtiments du Roi", on trouve, au 9 janvier, une mention : "Devis des ouvraiges de maçonnerye et pierre de taille qu'il convient de faire de neuf pour le Roi... une grande Gallery qui commencera..." La Grande Galerie en question, voulue par Henri IV pour relier le Louvre aux Tuileries, c'est la Galerie du bord de l'eau, que nous admirons encore aujourd'hui.
Le Roi la commande aux architectes Louis Métezeau (qui sera aussi à l'origine de la Place Dauphine - voir l'Éphéméride du 10 mars) et de la Place Royale, aujourd'hui Place des Vosges - voir l'Éphéméride du 5 avril) et Jacques Androuet de Cerceau : ceux-ci prévoient qu'elle mesurera 9 mètres de large sur 442 mètres de long...
Il faut commencer par démolir l'enceinte de Charles V : on sait que le gros oeuvre était achevé en 1606 grâce à Jean Hérouard, médecin du Dauphin, le futur Louis XIII, qui note dans son journal, pour ce moment-là : "Le Roi conduit son fils dans la galerie, les jours de pluie, dans un petit carrosse tiré par deux dogues".
Trait d'union entre le Louvre et les Tuileries, la Galerie abritera, dans sa partie basse, et jusqu'en 1806, les ateliers des artistes du Roi : Le roi y installe la Monnaie, une manufacture de tapisserie et à l'étage inférieur des artistes : peintres, graveurs, sculpteurs, tapissiers...
L'Empereur déchu décède à Chislehurst, dans le Kent, en Angleterre; il repose dans l'Abbaye de Farnborough.
"...Deux invasions pour l'oncle, une pour le neveu : voilà une famille qui aura couté cher à la France..." (Jacques Bainville)
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XX, La deuxième république et le Second Empire :
"On pouvait comparer Napoléon III à un homme qui marchait avec un bandeau sur les yeux, tandis que son ennemi voyait clair.
De 1866 et de la bataille de Sadowa datent le déclin de l'Empire et une nouvelle situation en Europe. En travaillant à la revanche de Waterloo par la destruction des traités de 1815 et par le principe des nationalités, la France, du congrès de Paris à Solferino, avait eu quelques années d'illusion. En fin de compte, elle avait compromis sa sécurité et provoqué le péril. C'était un changement considérable que l'apparition d'une Prusse agrandie, fortifiée, qui cessait d'avoir l'Autriche pour contre poids et qui dominait désormais les pays germaniques.
Toute la politique napoléonienne en fut désemparée. Lorsque l'empereur rappela les promesses de Biarritz, réclama pour la France une compensation aux conquêtes de la Prusse, Bismarck se moqua de cette "note d'aubergiste". Napoléon III avait demandé Mayence : non seulement Bismarck refusa, mais il mit les princes allemands en garde contre les ambitions de la France.
Repoussé de la rive gauche du Rhin, Napoléon III songea à une annexion de la Belgique, tombant dans l'erreur que Louis-Philippe s'était gardé de commettre. Plus tard, Bismarck révéla tout aux Belges et aux Anglais, entourant la France d'une atmosphère de soupçon, afin qu'elle fût seule le jour où il l'attaquerait. Lorsque enfin Napoléon se montra disposé à se contenter du Luxembourg, ce fut dans le Parlement de l'Allemagne du Nord une furieuse protestation contre la France, une manifestation de haine nationale; Bismarck répondit que la volonté populaire lui interdisait de céder une terre germanique.
Trompé, humilié, Napoléon III portait à l'intérieur le poids de ses échecs..."
À Farnborough...
Napoléon III fut le dernier des "souverains capturés" (voir l'Éphéméride du 11 février) : dès le 2 Septembre, et sa reddition à Sedan, l'ex-Empereur fut transféré au château de Wilhelmshöhe, dans la Hesse (où l'ex-impératrice Eugénie vint le visiter, le 30 octobre). Il restera donc prisonnier un peu plus de 6 mois, jusqu'en 1871 : le 19 mars de cette année, celui qui était redevenu Louis-Napoléon Bonaparte quitta le château de Wilhelmshöhe pour l'Angleterre. Le lendemain, il débarqua à Douvres puis se rendit à Camden Place, à Chislehurst, dans le Kent, où il devait mourir peu après, et où il est enterré.
Par le calamiteux Traité de Francfort de mai 1871 (voir l'Éphéméride du 10 mai), la France perdait l'Alsace et une partie de la Lorraine, devait payer une indemnités exorbitante de 5 milliards de francs-or, et voyait son armée réduite et cantonnée au sud de la Loire; et Strasbourg devenait un glacis anti-français...
L'Impératrice Eugénie, elle, survivra longtemps à son mari : elle ne mourra qu'en 1920, à 94 ans ! Elle jouera un rôle important après la guerre de 14, en publiant sa "Lettre au roi de Prusse" - et la réponse de celui-ci - après la débâcle de Sedan : voir l'Éphéméride du 11 juillet...
1959 : Première de Cinq colonnes à la Une
Il s'agit du tout premier magazine d'informations télévisées de Pierre Lazareff.
Présentée par le trio Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère, le premier vendredi de chaque mois, l'émission cessera d'être diffusée peu après les événements de mai 1968, après 103 numéros.
À gauche, le président Kennedy est aux côtés de Madame Malraux, lequel, de face, est aux côtés de Jacqueline Kennedy; à l'extrême droite, regardant le tableau, le vice-président Lyndon Johnson...
Dans son discours de présentation, Malraux fait une comparaison avec la statuaire antique :
"Léonard apportait à l'âme de la femme l'idéalisation que la Grèce avait apportée à ses traits. La mortelle au regard divin triomphe des déesses sans regard. C'est la première expression de ce que Goethe appellera l'éternel féminin..."