Le Félibrige.
Le Félibrige est une association littéraire fondée le 21 mai 1854 par Frédéric Mistral et 6 autres poètes provençaux pour assurer la défense des cultures régionales traditionnelles et la sauvegarde de la langue provençale:
Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giera, Anselme Mathieu, Frédéric Mistral, Joseph Roumanille et Alphonse Tavan.
Mistral nomma ainsi cette assemblée en rapport aux 7 félibres (docteurs) de la Loi, évoqués dans un cantique provençal.
La scène se passe à Font-Ségugne (près de Chateauneuf-de-Gadagne, à 9 kilomètres d'Avignon), dans le chateau de Paul Giera pour concerter dans un banquet d'amis la restauration de la littérature provençale.
On chercha un nom pour en désigner les adeptes. On le trouva dans une poésie que Mistral avait recueillie à Maillane.
C'est un récitatif rimé dans lequel la Vierge Marie raconte ses sept douleurs à son fils dans une vision de saint Anselme.
Voici le passage qui contient le mot felibre :
La quatriemo doulour qu'ai souferto pèr vous,
O moun fiéu tant precious,
Es quand vous perdeguère,
Que de tres jour, tres niue, iéu noun vous retrouvère,
Que dins lou tèmple erias
Que vous disputavias
Emé li tiroun de la lèi,
Emé li sét felibre de la lèi.
Le mot felibre, aussi inconnu du reste que le mot tiroun, ayant évidemment dans ce morceau le sens de "docteur de la loi", fût acclamé par les sept convives, et l'Armana prouvençau, organe de la nouvelle école proposé et fondé dans la même séance -l'Armana prouvençau pèr lou bèl an de Diéu 1855, adouba e publica de la man di felibre- annonça à la Provence, au Midi et au monde que les rénovateurs de la littérature provençale s'intitulaient "félibres"....
Ils prirent comme emblème l'étoile à sept branches.