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  • Éphéméride du 26 décembre

    La Comédie Française joue L'École des Femmes

     

     

     

    1662 : Molière crée L'École des Femmes

     

     

    26 décembre,moliere,stendhal,la chartreuse de parme,de seze,convention,louis xvi,tempete 1999La comédie, en 5 actes, est jouée au Palais-Royal à Paris.

    Très appréciée, et en même temps très critiquée par les jaloux, Molière en écrira la critique (ci dessous), pour répondre à ses détracteurs.

    On y trouve cette réplique de Dorante (scène VI) : 

    "Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin."

      

     

     
     

    26 décembre,moliere,stendhal,la chartreuse de parme,de seze,convention,louis xvi,tempete 1999

     

    1793 : Plaidoirie de Romain De Sèze, défenseur de Louis XVI, devant la Convention

     

    Il est peut-être le premier - en tous cas l'un des tous premiers... - à avoir pointé, devant les Hommes et pour l'Histoire, le défaut de la cuirasse des "bourreaux barbouilleurs de lois", comme les appelait un autre de ceux qu'ils ont guillotiné, André Chénier : l'absence totale d'humanité chez ces gens qui se proclament vertueux et régénérateurs.

    Après eux viendront les Staline, les Hitler, les Pol Pot, les Mao et autres Ceaucescu, Ho Chi Minh, Castro : tous aussi ardents régénérateurs, et tous aussi prétendument purs, que leur pureté soit celle de la race aryenne ou celle de la classe ouvrière.

    Or, comme le dit très justement de Sèze, sans l'humanité, les grandes vertus dont on se prévaut ne sauraient être que fausses.

    De Sèze a réalisé, là, une magistrale analyse pour l'éternité.

    Et il a eu le courage de la prononcer, en risquant sa vie, devant "les bourreaux barbouilleurs de lois"!...

    Arrêté après le procès du Roi, il sera libéré.

    "Son éternel honneur sera d'avoir été associé à l'évènement le plus terriblement religieux de notre Révolution" (Prosper de Barante)

    de Seze.jpg

     

    Extrait de la plaidoirie :

    "...Citoyens je vous parlerai avec la franchise d’un homme libre : je cherche parmi vous des juges, et je n’y vois que des accusateurs ! Vous voulez prononcer sur le sort de Louis, et c’est vous mêmes qui l’accusez ! Vous voulez et vous avez déjà émis votre vœu ! Vous voulez prononcer sur le sort de Louis et vos opinions parcourent l’Europe ! Louis sera donc le seul Français pour lequel il n’existe aucune loi, ni aucune forme ! Il ne jouira ni de son ancienne condition ni de la nouvelle ! Quelle étrange et inconcevable destinée ! Français, la révolution qui vous régénère a développé en vous de grandes vertus ; mais craignez, qu’elle n’ait affaibli dans vos âmes le sentiment de l’humanité, sans lequel il ne peut y en avoir que de fausses !

    Entendez d’avance l’Histoire, qui redira à la renommée : "Louis était monté sur le trône à vingt ans, et à vingt ans il donna l’exemple des mœurs : il n’y porta aucune faiblesse coupable ni aucune passion corruptrice ; il fut économe, juste et sévère ; il s’y montra toujours l’ami constant du peuple. Le peuple désirait la destruction d’un impôt désastreux qui pesait sur lui, il le détruisit ; le peuple demandait l’abolition de la servitude, il commença par l’abolir lui-même dans ses domaines ; le peuple sollicitait des réformes dans la législation criminelle pour l’adoucissement du sort des accusés, il fit ces réformes ; le peuple voulait que des milliers de Français que la rigueur de nos usages avait privés jusqu’alors des droits qui appartient aux citoyens, acquissent ces droits ou les recouvrassent, il les en fit jouir par ses lois. Le peuple voulut la liberté, il la lui donna ! Il vint même au devant de lui par ses sacrifices, et cependant c’est au nom de ce même peuple qu’on demande aujourd’hui...

    Citoyens, je n’achève pas... JE M’ARRÊTE DEVANT L’HISTOIRE : songez qu’elle jugera votre jugement et que le sien sera celui des siècles...".

    de seze peroraison.jpg

     

    Deux documents de la Défense de Louis XVI : 

     • ci dessus, péroraison de la plaidoirie de de Sèze, signée par le Roi et ses trois défenseurs;

     • ci dessous, extrait des plaidoiries, signées des trois défenseurs :

    François-Denis Tronchet, Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes et Romain de Sèze...

     

    DE SEZE LETTRE.jpg

     

     Sur le pseudo-procès de Louis XVI, ouvert trois semaines auparavant, voir :

     • l'Éphéméride du 3 décembre...

     

     notre Grand Texte XVIII  : Discours de Maximilien de Robespierre (première intervention, le 3 décembre 1792, au cours du pseudo procès de Louis XVI)

     

     • et l'Éphéméride du 13 novembre, sur le discours (!) de Saint Just : "...Cet homme doit régner ou mourir..."

     

     

    26 décembre,moliere,stendhal,la chartreuse de parme,de seze,convention,louis xvi,tempete 1999

     

     

    1820 : Mort de Joseph Fouché

     

    Régicide, impitoyable "mitrailleur" des Lyonnais révoltés contre la Convention (les deux tiers des Département nouvellement créés s'étaient soulevés...) Fouché devint ministre de la Police de Napoléon, puis, mais par réalisme et par intérêt personnel seulement, oeuvra au retour de Louis XVIII...

    Chateaubriand a laissé de lui un portrait peu flatteur :

     

     Dans notre Album Écrivains royalistes (I) : Chateaubriand, voir la photo "Sur Joseph Fouché" (et la précédente, page célébrissime de notre littérature, dans laquelle Chateaubriand raconte "la vision infernale" qu'il eut lorsqu'il rendit visite à Louis XVIII et qu'il vit sortir Talleyrand du bureau du Roi appuyé sur Fouché...)

     

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    1838 : Stendhal achève La Chartreuse de Parme

     

    Au numéro 4 de la rue Caumartin, à Paris, il ne lui aura fallu que 7 semaines pour dicter à un secrétaire son dernier roman :

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    1975 : Mort de Pascal Bonetti 
     

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    Poète et journaliste, on se souvient surtout de lui, aujourd'hui, pour son admirable poème Le volontaire étranger de 1914, dont presque tout le monde connaît au moins un quatrain, sans savoir, le plus souvent, le nom de l'auteur... :

    Le volontaire étranger de 1914

    Le monde entier disait : "la France est en danger,
    Les barbares, demain, camperont dans ses plaines".
    Alors, cet homme que nous nommions "l'étranger",
    Issus des monts latins ou des rives hellènes

    Ou des bords d'outre-mers, s'étant pris à songer
    Au sort qui menaçait les libertés humaines,
    Vint à nous, et, s'offrant d'un cœur libre et léger,
    Dans nos rang s'élança sur les hordes germaines.

    Quatre ans, il a peiné, lutté, saigné, souffert !
    Et puis un soir, il est tombé, dans cet enfer...
    Qui sait si l'inconnu qui dort sous l'arche immense,

    Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé,
    N'est pas cet étranger devenu fils de France
    Non par le sang reçu mais par le sang versé.

     

    26 décembre,moliere,stendhal,la chartreuse de parme,de seze,convention,louis xvi,tempete 1999

     

     

    26 décembre,moliere,stendhal,la chartreuse de parme,de seze,convention,louis xvi,tempete 1999
     
     
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  • GRANDS TEXTES (38) : ”Une Patrie...” par Charles Maurras

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgIl ne nous semble guère utile d'ajouter un long commentaire au texte de Maurras que nous publions aujourd'hui. Il date de la fin de sa vie, est extrait d'un livre publié après sa mort, et l'époque à laquelle il l'écrit, le Bel Aujourd'hui auquel il se réfère - dont il fait aussi le titre de son livre - est la France de Vincent Auriol, de la IVe République, des lendemains de la Libération. C'est aussi le temps de son ultime captivité, où il songe à l'avenir de la France et des idées qui ont été toute la matière de sa vie.

    Justement, le texte qui suit nous parle; il tombe, si l'on peut dire, à point nommé, au moment précis où toutes les composantes du Système s'emploient à nous prêcher, à nous seriner, même, le dogme des valeurs républicaines, dont on nous dit aussi qu'elles seraient en danger bien que, au fond, personne ne sait vraiment en quoi elles consistent, si ce n'est en de pures et utopiques abstractions. L'argument électoraliste stigmatise le danger que le Front National ferait courir à la République. Mais il ne s'agit, en fait, que de sauver des sièges ! Plus redoutable est la contestation de ceux, de plus en plus nombreux, de plus en plus puissants, de plus en plus audibles, qui s'aperçoivent et écrivent que les Lumières sont éteintes, que les valeurs républicaines ne sont pas un absolu, que la République, elle-même, n'est qu'une modalité, qu'elle peut finir, que la France est un vieux pays, chargé d'une très longue histoire et qui ne commence pas en 1789. Ce sont là, en effet, des idées qui tuent; qui mettent la République en danger. Viendrait-elle à disparaître ? Houellebecq conclut son livre par cette phrase : je n'aurais rien à regretter.

    Aux valeurs républicaines, qui ne sont que des idées abstraites et fausses, Maurras oppose une conception radicalement autre. Il leur oppose la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité. Ici, nous sommes au cœur du débat d'aujourd'hui. Ce débat est maintenant largement ouvert. Il n'est pas sûr que les valeurs de la République, la République elle-même, en sortent indemnes.

    Au moment précis où toutes les composantes du Système s'emploient à nous prêcher, à nous seriner même, en tout cas à nous imposer, les dogmes mondialistes, européistes, immigrationnistes, consuméristes... pour construire une France hors sol, une société liquide, multiculturelle et diversitaire, noyée dans le grand marché mondial, Maurras oppose à cette « politique » une conception radicalement autre : il leur oppose la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité. Ici, nous sommes au cœur du débat d'aujourd'hui. Ce débat est maintenant largement ouvert. En Europe même, les patries ne s'effacent pas, nombre de nations resurgissent, s'opposent au nivellement. Comme sur les autres continents. En ce sens, c'est le triomphe de  Maurras.  

    En ce sens, c'est le triomphe de Maurras.  Lafautearousseau   

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    Charles Maurras, Votre bel aujourd’hui, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1953

    « Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons ; ce sont des autels et des tombeaux ; ce sont des hommes vivants, père, mère et frères, des enfants qui jouent au jardin, des paysans qui font du blé, des jardiniers qui font des roses, des marchands, des artisans, des ouvriers, des soldats, il n’y a rien au monde de plus concret.

    Le patriotisme n’est pas seulement un devoir. C’est un plaisir. « Pour ma part, disait Ulysse aux bons Phéniciens, je ne sais rien de plus agréable à l’homme que sa patrie. » Il le disait d’un pauvre rocher sur la mer. Comment parlerons-nous de la nôtre ? En est-il de plus belle, plus digne d’être défendue ? Qui, un jour se penchant dans l’embrasure d’une haute colline ou vers quelque vallon ouvrant sur le fleuve et la mer, ne s’est pas arrêté, suspendu, presque sidéré par un chœur imprévu de couleurs et de formes demi-divines ?…

    2745637212.jpgLa patrie est une société naturelle ou, ce qui revient absolument au même, historique. Son caractère décisif est la naissance. On ne choisit pas plus sa patrie – la terre de ses pères – que l’on ne choisit son père et sa mère. On naît Français par le hasard de la naissance. C’est avant tout un phénomène d’hérédité.

    Les Français nous sont amis parce qu’ils sont Français ; ils ne sont pas Français parce que nous les avons élus pour nos amis. Ces amis sont reçus de nous ; ils nous sont donnés par la nature… Rien ne serait plus précieux que d’avoir des Français unis par des liens d’amitié. Mais, pour les avoir tels, il faut en prendre le moyen et ne pas se borner à des déclarations et à des inscriptions sur les murs.

    Certes, il faut que la patrie se conduise justement. Mais ce n’est pas le problème de sa conduite, de son mouvement, de son action qui se pose quand il s’agit d’envisager ou de pratiquer le patriotisme ; c’est la question de son être même, c’est le problème de sa vie ou de sa mort… Vous remercierez et vous honorerez vos père et mère parce qu’ils sont vos père et mère, indépendamment de leur titre personnel à votre sympathie. Vous respecterez et vous honorerez la patrie parce qu’elle est elle, et que vous êtes vous, indépendamment des satisfactions qu’elle peut donner à votre esprit de justice ou à votre amour de la gloire. Votre père peut être envoyé au bagne : vous l’honorerez. Votre patrie peut commettre de grandes fautes : vous commencerez par la défendre, par la tenir en sécurité et en liberté.

    981355649.jpgLe patriotisme n’a pas besoin d’un idéal, socialiste ou royaliste, pour s’enflammer ; car il naît de lui-même, du sang et du sol paternels. Ce qu’il faut saluer, c’est le suprême sacrifice de la vie fait sur le sol qu’il s’est agi de défendre. Ce sol sacré serait moins grand, moins cher, moins glorieux, moins noble et moins beau si les Français de toute origine et de toute obédience n’y payaient pas en toute occasion nécessaire la juste dette de leur sang. Plus haut que l’armée et que le drapeau, plus haut que la plus fière conscience de la patrie, vit la patrie même, avec les saintes lois du salut public. Ce sont elles qui font consentir à de durs sacrifices pour défendre l’intégrité du reste et préserver son avenir. Qu’elle vive d’abord ! » 

     

     

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    "GRANDS TEXTES"...

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  • GRANDS TEXTES (36) : La ”Monarchie absolue”, c'est la monarchie parfaite, par François Bluche

    FRANCOIS BLUCHE.JPG

    François Bluche

    Voici un très court extrait (moins de trois pages, les 185, 186 et 187) d'un très gros ouvrage : le magnifique Louis XIV de François Bluche, ouvrage en tous points remarquable, et qui ne mérite que des éloges.

    On peut dire de ce livre magistral - paru le 3 septembre 1986 - qu'il constitue une Somme, sur le règne du Grand roi, un peu comme l'on parle de la Somme théologique de Saint Thomas d'Aquin.

    Le Louis XIV de Bluche ne compte en effet pas moins de... 1039 pages ! Et il est rare que l'on donne le poids d'un livre : le sien pèse 637 grammes !...

    C'est, évidemment, l'ouvrage d'un historien, François Bluche n'étant ni ne se voulant, en aucune façon, penseur ou homme politique. Pourtant, dans ces trois pages, avec un style limpide, à la portée de tous les publics, il rendra un grand service à tous ceux qui, simplement parce qu'ils l'ignorent, ou parce qu'ils ont été trompés par un certain enseignement de l'Histoire, ne connaissent pas le sens de l'expression "monarchie absolue", qui a été, volontairement, déformé et caricaturé par une propagande mensongère, visant à éloigner les Français de leur héritage et de leur histoire vraie : ainsi, dans ces pages, François Bluche est-il, vraiment, politique, au bon sens du terme, et un excellent vulgarisateur... de la vérité, tout simplement.  

    C'est à ce titre que ces courtes pages d'un grand livre méritent d'entrer dans notre collection de Grands Textes. 

    LOUIS XIV BLUCHE.jpg 

    La monarchie absolue

    Dès 1661 Louis XIV a donné au régime français une unité, un style. Il en est résulté presqu'aussitôt cette monarchie absolue qu'admirent alors les français, et que tentent d'imiter les rois d'Europe.

    Aujourd'hui ces faits sont trop oubliés. Nos sensibilités échappent malaisément au pouvoir des mots. Or, depuis 1789, un enseignement simplificateur a noirci le concept de monarchie absolue. Le XIXème siècle l'a d'ailleurs peu à peu remplacé par l'horrible mot d'absolutisme, faisant de l'ancien régime un système de l'arbitraire, voire du despotisme ou de la tyrannie. La monarchie de Louis XIV devenait rétrospectivement comme le règne du bon plaisir.

    On peut en général retrouver l'origine de chaque légende. Depuis Charles VII les lettres patentes des rois s'achevaient par l'expression : "Car tel est notre plaisir". Nos ancêtres, à qui le latin n'était pas étranger, lisaient : Placet nobis et volumus (C'est notre volonté réfléchie). Ils voyaient en cette formule la décision délibérée du Roi, non son caprice. De même traduisaient-ils sans hésiter monarchia absoluta par monarchie parfaite.

    De l'enthousiasme de 1661 à la morosité trop soulignée de 1715, cinquante-quatre ans vont passer, souvent rudes, sans vraiment modifier l'admiration des Français pour le régime. Il est naturel, même pour ceux qui ont à se plaindre du monarque, de célébrer la monarchie absolue. Aux yeux d'un Pasquier Quesnel (1634-1719), janséniste exilé, la constitution française est parfaite, où "la royauté est comme éternelle". Le Roi jouit d'une légitime souveraineté; "on le doit regarder comme le ministre de Dieu, lui obéir et lui être soumis parfaitement". Un Pierre Bayle (1647-1706), calviniste exilé, condamne les gouvernements mixtes, glorifie après Hobbes, "l'autorité des rois", déclare froidement que "le seul et vrai moyen d'éviter en France les guerres civiles est la puissance absolue du souverain, soutenue avec vigueur et armée de toutes les forces nécessaires à la faire craindre".  

     

    monarchie absolue.jpg

     

     

    Mais, absolutus venant du verne absolvere (délier), les Français du XVIIème siècle savent aussi que monarchia absoluta signifie monarchie sans liens, et non pas sans limites. Les juristes théoriciens de la souveraineté (André Duchesne, Charles Loyseau, Jérôme Bignon) avaient, comme par hasard, développé leurs théories en 1609 ou 1610, au lendemain de la grande anarchie des guerres de religion et de la reconstruction du royaume par le Béarnais. Qu'ils l'aient senti ou non, prôner alors une monarchie absolue revenait à exalter Henri IV; leurs lecteurs pouvaient au moins comprendre qu'une pratique relativement débonnaire était conciliable avec la rigidité des principes. En 1609, il n'était pas question de confondre monarchie absolue et despotisme.

    D'ailleurs, pour les juristes comme pour les Français instruits, le pouvoir royal, s'il est absolu, est également circonscrit. Le monarque doit respecter les maximes fondamentales, dites encore lois du royaume. La plus importante est la loi de succession, familièrement désignée sous le nom de "loi salique". Unique au monde, logique, précise, oeuvre du temps et forgée par les grands événements de notre histoire, garante de la continuité et e l'unité du royaume, cette loi montre clairement que l'Etat passe avant le Roi. On peut dire qu'elle tient lieu à la France de constitution coutumière. La deuxième loi fondamentale affirme le caractère inaliénable du Domaine. Elle s'appuie sur un grand principe : le souverain n'est qu'usufruitier, et non propriétaire de son royaume. La troisième maxime - non reçue par tous, fortement commentée depuis 1614 - est appelée loi d'indépendance : le parlement de Paris en a fait le système des libertés de l'Eglise de France, une permanente sauvegarde contre les empiétements de Rome.

    De ces grands traits de notre droit public, résulte l'idée que la monarchie est plus absolue que le monarque.  

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  • GRANDS TEXTES (19) : De l'égalitarisme au Goulag, par Chateaubriand.

    Ou : Quand Chateaubriand - et Lamennais - démontent, dès 1840, le mécanisme qui mène logiquement et nécessairement de l'idéologie égalitaire à l'Etat totalitaire.

    Un siècle avant Staline, vingt ans avant Le Capital, et Le Manifeste du Parti communiste n'étant pas encore publié, ces lignes sur l'égalité - ou plutôt l'idéologie égalitaire, l'égalitarisme - ne sont-elles pas prémonitoires ?

    N'y voit-on pas une description saisissante de ce que sera, précisément, le marxisme-léninisme, instituant le Goulag par la dictature du prolétariat ? Et n'y voit-on pas apparaître, en filigrane, Soljénitsyne qui se dressera contre ce Goulag, et Jean-Paul II, avec son libérateur "N'ayez pas peur !"

    Et n'y défend-on pas ces inégalités naturelles auxquelles il suffira à Maurras - qui emploiera le mot au singulier - d'accoler l'épithète "protectrice" ?

    Dans cette prémonition manifestée ici par Chateaubriand et Lamennais, dans ce démontage clinique du mécanisme de l'oppression, on est au coeur des drames et des monstruosités du XXème siècle.

    Et "d'une servitude à laquelle l'histoire, si haut qu'on remonte dans le passé, n'offre rien de comparable".....

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    "Maintenant, quelques mots plus sérieux sur l'égalité absolue: cette égalité ramènerait non seulement la servitude des corps, mais l'esclavage des âmes; il ne s'agirait de rien moins que de détruire l'inégalité physique et morale de l'individu. Notre volonté, mise en régie sous la surveillance de tous, verrait nos facultés tomber en désuétude. Car, ne vous y trompez pas: sans la propriété individuelle, nul n'est affranchi. La propriété commune ferait ressembler la société à un de ces monastères à la porte duquel des économes distribuaient du pain. La propriété héréditaire et inviolable est notre unique défense personnelle; la propriété n'est autre chose que la liberté. L'égalité complète, qui présuppose la soumission complète, reproduirait la plus dure servitude; elle ferait de l'individu humain une bête de somme, soumise à l'action qui le contraindrait, et obligée de marcher sans fin dans le même sentier.

    LAMENNAIS.jpg

    Lamennais

                

     

    Tandis que je raisonnais ainsi, M. l'abbé de Lamennais attaquait, sous les verrous de sa geôle, les mêmes systèmes avec sa puissance logique qui s'éclaire de la splendeur du poète. Un passage emprunté à sa brochure intitulée: Du Passé et de l'Avenir du Peuple, complètera mes raisonnements. Écoutons-le, c'est lui maintenant qui parle:

    "Pour ceux qui se proposent ce but d'égalité rigoureuse, absolue, les plus conséquents concluent, pour l'établir et pour le maintenir, à l'emploi de la force, au despotisme, à la dictature, sous une forme ou sous une autre forme.

    Les partisans de l'égalité absolue sont d'abord contraints d'attaquer les inégalités naturelles, afin de les atténuer, de les détruire s'il est possible. Ne pouvant rien sur les conditions premières d'organisation et de développement, leur oeuvre commence à l'instant où l'homme naît, où l'enfant sort du sein de sa mère. L'Etat alors s'en empare: le voilà maître absolu de l'être spirituel comme de l'être organique. L'intelligence et la conscience, tout dépend de lui, tout lui est soumis. Plus de famille, plus de paternité, plus de mariage dès lors. Un mâle, une femelle, des petits que l'Etat manipule, dont il fait ce qu'il veut, moralement, physiquement, une servitude universelle et si profonde que rien n'y échappe, qu'elle pénètre jusqu'à l'âme même.

    En ce qui touche les choses matérielles, l'égalité ne saurait s'établir d'une manière tant soit peu durable par le simple partage. S'il s'agit de la terre seule, on conçoit qu'elle puisse être divisée en autant de portions qu'il y a d'individus; mais le nombre des individus variant perpétuellement, il faudrait aussi perpétuellement changer cette division primitive. Toute propriété individuelle étant abolie, il n'y a de possesseur de droit que l'Etat. Ce mode de possession, s'il est volontaire, est celui du moine astreint par ses voeux à la pauvreté comme à l'obéissance; s'il n'est pas volontaire c'est celui de l'esclave, là où rien ne modifie la rigueur de sa condition. Tous les liens de l'humanité, les relations sympathiques, le dévouement mutuel, l'échange des services, le libre don de soi, tout ce qui fait le charme de la vie et sa grandeur, tout, tout a disparu, disparu sans retour.

     

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    L'horreur de l'univers concentrationnaire du Goulag : prison, à Cuba, construite selon la vision du panoptique de Bentham...
    "...une servitude à laquelle l'histoire, si haut qu'on remonte dans le passé, n'offre rien de comparable..."

                

     

    Les moyens proposés jusqu'ici pour résoudre le problème pour l'avenir du peuple aboutissent à la négation de toutes les conditions indispensables de l'existence, détruisent, soit directement, soit implicitement, le devoir, le droit, le mariage, la famille, et ne produiraient, s'ils pouvaient être appliqués à la société, au lieu de la liberté dans laquelle se résume tout progrès réel, qu'une servitude à laquelle l'histoire, si haut qu'on remonte dans le passé, n'offre rien de comparable".

    Il n'y a rien à répliquer à cette logique

     Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome II, pages 927/928.

     

     

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  • Éphéméride du 18 mai

    1302 : Les "Mâtines" de Bruges (la ville, de nos jours)

     

     

     

    1236 : Blanche de Castille fonde l'Abbaye de Maubuisson 

     

    18 mai,francois premier,claude de france,bretagne,pierre gilles de gennes,lavéran,serre ponçon

    http://www.ot-cergypontoise.fr/Decouvrir/Sites-majeurs/L-abbaye-de-Maubuisson

     

    La Reine-mère s'y fera enterrer, son coeur étant déposé dans une autre Abbaye qu'elle avait fondée, Notre-Dame du Lys

     

     18 mai,francois premier,claude de france,bretagne,pierre gilles de gennes,lavéran,serre ponçon

     

    1302 : Les "Mâtines de Bruges"

     

    18 mai,francois premier,claude de france,bretagne,pierre gilles de gennes,lavéran,serre ponçonEn 1297, le roi de France Philippe IV Le Bel décide d’envahir la Flandre pour contrer son rival et vassal Édouard 1er d’Angleterre, qui cherche à se soustraire à son autorité en ralliant à sa cause le Comte de Flandres, Guy de Dampierre. L’intervention militaire de Philippe IV lui permet de signer une paix séparée avec l’Angleterre tout en conservant quelques territoires supplémentaires en Flandre. Les français se retirent alors, en laissant sur place quelques garnisons.

    En 1300, Philippe IV estimant que la soumission des Flamands n’est pas satisfaisante, les armées françaises envahissent à nouveau le pays et le roi nomme un représentant permanent dans la province, Jacques de Châtillon.

    À Bruges, un petit tisserand du nom de Pierre de Coninck prend la tête de la contestation anti-française, qui s’appuie sur le petit peuple, les riches drapiers de la ville étant plutôt favorables à l’occupation française.

    Le mouvement contestataire prend de plus en plus d’ampleur et finit par déboucher sur une vaste insurrection armée. À Bruges, le premier épisode se déroule le 18 mai 1302 au tout petit matin, à l’heure de la prière des "mâtines", quand le soleil n’est pas encore levé. Plus de 1.600 flamands descendent dans les rues et se mettent à ratisser les maisons dans lesquels dorment les soldats français. Ils les massacrent sauvagement dans leur lit, ne leur laissant aucune possibilité de se défendre. Pour être bien certains de ne tuer que des français, ils demandent fermement à leurs victimes de répéter "Schild en vriend ? – Bouclier ou ami ?" : incapables de prononcer correctement ces mots, près d'un millier de français sont massacrés. De nombreux bourgeois flamands favorables aux français sont eux aussi exécutés.

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    Philippe le Bel envoie ses meilleures troupes pour mater la révolte de ces flamands qui osent braver son autorité : mais la chevalerie française va se faire littéralement décimer, deux mois après les "mâtines", à la bataille de Courtrai (ci dessus), le 11 juillet 1302, par des flamands pourtant bien inférieurs en nombre... On appelle également cette bataille la "bataille des éperons d'or", en raison des très nombreux éperons que les vainqueurs ramassèrent sur le champ de bataille...

    En réalité, les "Mâtines de Bruges" ne sont qu'un épisode du lent processus de séparation de la Flandre d'avec la France...

    Aux premiers temps de la formation territoriale de la France, la Flandre fit partie de la Lotharingie, par le Traité de Verdun de 843, mais pour un temps très court :  moins de trente ans plus tard, le Traité de Mersen la fit passer dans la Francia occidentalis de Charles le Chauve. Pendant environ trois siècles, cette appartenance ne posa pas de problèmes particuliers, du moins de problèmes majeurs.

    Mais, peu à peu, les intérêts économiques de la Flandre la mirent en opposition, et de plus en plus affirmée, avec la politique des rois de France vis-à-vis de l'Angleterre. Alors que les deux pays se firent la guerre pendant des décennies - et même des siècles - l'activité drapière flamande devenait de plus en plus importante et générait une économie de plus en plus prospère. Mais cette activité, et cette richesse croissante, dépendaient pour beaucoup des importations massives de laine anglaise et, donc, du commerce avec les Anglais : d'où, une incompatibilité qui allait croissante entre les intérêts particuliers de la Flandre et les intérêts généraux du royaume de France... 

    18 mai,francois premier,claude de france,bretagne,pierre gilles de gennes,lavéran,serre ponçonTout ceci se passait, de plus, dans le contexte de la révolution Communale : on vit donc s'affronter, en Flandre, les partisans du roi de France (appelés "leliaerts", c'est-à-dire "partisans du lys", l'emblème de la monarchie française) - qui se recrutaient généralement parmi les patriciens - et les "klauwaerts", c'est-à-dire "hommes de griffe", car le Comte de Flandre Guy de Dampierre - qui gouvernait Bruges - avait pour devise "Flandre au lion", et, pour armoiries, un lion (qui est encore le signe de la Flandre actuellement). Les "klauwaerts", eux, se recrutaient surtout parmi le petit peuple.

    Ensuite vinrent l'affrontement entre la France et le duc de Bourgogne, puis, par mariages et héritages successifs, l'arrivée des Habsbourgs et de la Maison d'Autriche : il semblait écrit que le destin de la Flandre et celui de la France ne pouvaient être communs...

     

     

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    1514 : François Premier épouse Claude de France, la fille d'Anne de Bretagne

     

    Il poursuit ainsi une politique matrimoniale menée depuis plus d'un quart de siècle, par Charles VIII d'abord puis par Louis XII, politique visant à rendre irréversible et définitif le processus de rapprochement - puis de "réunion" pure et simple - entre la Bretagne et la France (voir l'Éphéméride du 7 janvier).

    La Bretagne deviendra française en 1532 : voir l'Éphéméride du 13 août...

    Ci dessous, la reine Claude est représentée avec ses quatre filles et Eléonore de Habsbourg.

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    Brantôme a écrit sur la reine Claude une histoire (www.corpusetampois.com/che-16-brantome-claudedefrance1.html) qui commence par ces mots :

    "Il faut parler de madame Claude de France, qui fust très bonne et très charitable, et fort douce à tout le monde, et ne fist jamais desplaisir ny mal à aucun de sa court ny de son royaume. Elle fust aussy fort aymée du roy Louys, et de la royne Anne, ses pere & mere, et estoit leur bonne fille et la bien-aymée, comme ilz luy monstrarent bien; car amprès que le roy fust paisible duc de Milan, ilz la firent déclarer et proclamer en sa court de parlement de Paris, à huys ouverts, duchesse des deux plus belles duchez de la chrestienté, qui estoient Milan et Bretaigne, l’une venant du pere et l’autre de la mere. Quelle heritiere! s’il vous plaist. Ces deux duchez joinctes ensemble eussent bien faict un beau royaume..."

     

    La petite histoire retient que la Reine appréciait particulièrement une certaine variété de prunes, à laquelle son nom reste attaché...

     

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Agrandissements de François premier"

     

     

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    1559 : Grand incendie de Bourges

     

    La cathédrale Saint Étienne (ci dessous), très originale par son absence de transept, est très sérieusement endommagée :

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    http://www.ville-bourges.fr/site/cathedrale

     

     

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    1875 : Bénédiction de la Croix de Provence, sur la montagne Sainte Victoire

     

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    Il s'agit, en réalité, de la quatrième Croix érigée en ce lieux, et elle n'est pas exactement érigée au sommet de la montagne : tout est dit, et bien dit, sur l'excellente page des Amis de la montagne Sainte Victoire :

    http://www.amisdesaintevictoire.asso.fr/histoire-de-la-croix.html

     

     

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    1922 : Charles Laveran, Prix Nobel de Médecine 1907

     

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (240)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : "C'était les Daudet", de Stéphane Giocanti...

    ---------------

    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    ...présenté par Charles-Henri d'Andigné, dans "Famille chrétienne" (du 26 janvier 2012, n° 1828) :

    1. L'article (texte intégral) :

    "À travers l'histoire de la famille Daudet, c'est tout un pan de l'Histoire de France, de la révolution industrielle à la Deuxième Guerre mondiale, que l'écrivain Stéphane Giocanti fait revivre avec talent.

    Qu'est-ce qui unit la famille Daudet ? La politique ? Non, mais la littérature, incontestablement, et la Provence. Alphonse Daudet, le plus connu, est né à Nîmes en 1840. Après une enfance pauvre à Lyon, qui inspirera plus tard Le Petit Chose, il monte à Paris où il devient secrétaire du duc de Morny, ce qui lui laisse pas mal de temps pour se livrer à son activité favorite : l'écriture. Il ne dédaigne pas non plus les plaisirs terrestres, aidé en cela par un physique avantageux. Freud, qu'il croise un jour chez le Dr Charcot, le décrit ainsi : "Il est très beau, un visage magnifique... une grande vivacité de mouvements, une voix sonore."

    Alphonse, le père, chantre de la Provence natale.

    Disciple de Flaubert, émule de Dickens, ami de Frédéric Mistral - le père du Félibrige (1) -, et de Zola, Alphonse Daudet devient peu à peu un des grands écrivains de l'enfance et le chantre de sa Provence natale. "Les Lettres de mon moulin", en 1866, marquent un tournant dans sa carrière. Certains le comparent à La Fontaine. "Tu as réussi avec un merveilleux talent ce problème difficile : écrire le français en provençal", lui écrit son ami Mistral. Même le normand Barbey d'Aurevilly est conquis. Parmi ces "Lettres", le célébrissime "Curé de Cucugnan", "petit monument de théologie provençale et d'intelligence chrétienne", souligne Stéphane Giocanti.
    Avec sa femme, Julia, il reçoit le tout-Paris littéraire et artistique. Le poète Leconte de Lisle, le musicien Massenet, les écrivains Mirbeau, Barrès, Loti, pour ne citer qu'eux, sont des familiers. C'est dans ce "prodigieux bain de culture" qua naîtra Léon. Dès sa prime enfance, celui-ci fait preuve d'un appétit de lecture insatiable.
    Après une adolescence influencée par un professeur de philosophie kantien - il en perdra plus ou moins la foi -, il se lance avec fougue dans des études de médecine, marqué qu'il est par la santé très fragile de son père. Bientôt il se marie - civilement - avec Jeanne Hugo, petite-fille de Victor, dont il divorcera rapidement avant de renouer avec la foi de son enfance. Non sans avoir connu, lui aussi, force conquêtes féminines. C'est grâce à son épouse, Marthe Allard, épousée religieusement en 1903, qu'il renoue définitivement avec l'Eglise.

    Léon, le fis : l'orateur redouté

    Léon Daudet, c'est avant tout un incroyable tempérament. Sans avoir le physique de son père, il a de "belles mains" qui "semblent distribuer des faveurs", dira Pauline Benda, qui souligne aussi "la chevelure ondulée d'un Vénusien, l'oeil brillant d'un Provençal, le nez busqué d'un enfant d'Israël, la bouche gourmande d'un enfant de Rabelais".
    Il a également une voix de stentor et un talent d'orateur hors pair, que redouteront ses collègues parlementaires. Plein d'humour et de verve, il fait rire les salons en imitant Zola et son zézaiement. Impétueux, boulimique, généreux, doté d'une sensibilité à fleur de peau et d'une vitalité débordante, il s'intéresse à tout, à la musique comme à la littérature, à la politique comme à la psychologie.
    Réactionnaire, Léon ? Politiquement, oui, sans doute. Il s'est converti au principe monarchique sous l'influence de Maurras, et, à la tête du quotidien L'Action française, il se battra pour que triomphent ses idées avec une vigueur assez rare.
    Mais sur le plan littéraire, c'est l'ouverture même. "La patrie, je luis dis merde, quand il s'agit de littérature !" dira-t-il un jour. Il perçoit le génie de Proust, "observateur puissant et aigu de la nature humaine", et celui de Céline, dont l'écriture haletante et syncopée choque nombre de lecteurs; il lance Paul Morand ("écrivain de race, écrivain rapide"), célèbre Alain Fournier et son "Grand Meaulnes", prend la défense de Gide, encense Bernanos dont il loue la "grande force intellectuelle et imaginative".
    C'est aussi un des meilleurs mémorialistes du siècle, laissant, dans ses "Souvenirs littéraires", une suite inoubliable de portraits
    tous plus brillants et pittoresques les uns que les autres.
    Les Daudet ? "Aucune famille ne s'est trouvée davantage au centre de la vie artistique, littéraire et politique", résume Stéphane Giocanti.
    Charles-Henri d'Andigné


    2. "Le scandale Debussy", court extrait du livre de Giocanti :

    "...Au mois de mai 1902 a lieu l'un des grands scandales de l'histoire de la musique : la création de Pelléas et Mélisande, le drame musical de Claude Debussy. Sifflets, quolibets, formation des partis pour et contre...
    Tandis que la presse est presqu'unanime à critiquer un chef d'oeuvre qui rompt avec le chant wagnérien et invente de nouvelles harmonies, Léon prend fait et cause pour Debussy - parti pris qui n'est ni celui d'un conservateur, ni d'un réactionnaire. "L'atmosphère tenait de la bataille et du lancement d'un beau navire", se souvient-il....
    Fidèle à l'esprit d'ouverture révélé par son père dans son salon, Léon comprend ce qui ne s'appelle pas encore l'avant-garde musicale, il vomit "cette horreur du beau qui dort dans l'esprit de beaucoup de bourgeois".
    Après cette soirée mémorable, il court féliciter Debussy..."

  • Éphéméride du 11 décembre

    1967 : Première présentation du prototype du Concorde 001

     

     

     

    1686 : Mort de Louis II de Bourbon-Condé, dit le Grand Condé 

     

    D'abord Duc d'Enghien, Louis de Bourbon devint ensuite Prince de Condé.

    Son influence fut décisive et capitale à un moment lui aussi décisif et capital de notre Histoire. En remportant ses grandes victoires, comment ne pas voir qu'il fut le bras armé de notre politique extérieure et que c'est grâce à ses rares talents militaires que la France dût de voir couronnés les efforts de sa politique et de sa diplomatie. 

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    De Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre XI, Louis XIII et Richelieu : La lutte nationale contre la maison d'Autriche) : 

    "...Sur tous les fronts, la guerre continuait, cette guerre qui, pour l'Allemagne, fut de trente ans. En 1643 une victoire éclatante à Rocroy, où la redoutable infanterie espagnole fut battue par Condé, donna aux Français un élan nouveau. L'Empire n'en pouvait plus. L'Espagne faiblissait. Le chef-d'œuvre de Richelieu avait été de retarder l'intervention, de ménager nos forces. La France, avec ses jeunes généraux, donnait à fond au moment où l'adversaire commençait à être las.

    Dès le temps de Richelieu on avait parlé de la paix. L'année d'après Rocroy, des négociations commencèrent. Le lieu choisi pour la conférence était Munster, en Westphalie. Mais la paix n'était pas mûre. Quatre ans se passèrent encore avant qu'elle fût signée, sans que la guerre cessât. On négociait en combattant et Mazarin comprit que, pour obtenir un résultat, il fallait conduire les hostilités avec une nouvelle énergie. Les campagnes de Turenne en Allemagne, une éclatante victoire du Grand Condé à Lens sur les Impériaux unis aux Espagnols décidèrent enfin l'Empereur à traiter. La paix de Westphalie fut signée en octobre 1648..."

     

    Sur le Grand Condé : https://www.histoire-image.org/etudes/prince-conde

    Et, sur cette "paix de Westphalie", "chef d'oeuvre absolu" selon Bainville, voir l'Éphéméride du 24 octobre

     

     

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    1803 : Naissance d'Hector Berlioz

     

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    http://www.hberlioz.com/BerliozAccueil.html

     

                                    Écouter : La Marche hongroise :                                     podcast

     

     

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    1809 : Mort du Comte d'Angiviller, premier organisateur du Musée du Louvre...

    (notre Éphéméride du 8 novembre essaye de proposer une vision d'ensemble des conditions et circonstances qui ont permis, sur plus de huit siècles, d'aboutir à la création du plus grand musée du monde : le Louvre, dans le Palais des rois de France...; on se reportera également aux origines du mot "Salon", dans notre Éphéméride du 25 août...)

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    Charles-Claude de La Billarderie, comte d’Angiviller, huile sur toile de Joseph-Siffred Duplessis, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

     

    Charles Claude Flahaut de La Billarderie, comte d’Angiviller, né le 24 janvier 1730, fit d'abord une belle carrière militaire sous Louis XV : il fut nommé Maréchal de camp.

    Ami personnel de Louis XVI, il changea de voie, par la suite, et fut nommé Directeur général des Bâtiments, Jardins et Manufactures de France, en 1774. Il procéda alors à des achats méthodiques d'oeuvres d'art en vue de compléter les collections royales et formula, en 1789, le projet d'un musée dans la Grande Galerie du Louvre, afin d'exposer au grand public les trésors de ces collections. Il commanda, dans cette optique, un rapport à l’architecte Soufflot - mais le projet fut, évidemment, retardé par la révolution...

    Du moins, d’Angiviller avait eu le temps de mener son ambitieuse politique d’acquisitions dans cette perspective, jusqu’à ce que la Guerre d’indépendance américaine ne l'amène à manquer de fonds... Amateur d’art et de sciences, il constitua également un très important cabinet de minéralogie, qu’il légua en 1781 au Jardin des Plantes...

     

     

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    1810 : Naissance d'Alfred de Musset

     

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    https://www.poesie-francaise.fr/poemes-alfred-de-musset/

    http://www.musset-immortel.com/

     

     

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    1902 : Ouverture du Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, au Petit Palais

     

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    http://www.petitpalais.paris.fr/

     

     

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    1945 : Mort de Charles Fabry

     

    Physicien, il est le co-découvreur de la couche d'ozone en 1913.

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    https://sciences.univ-amu.fr/musee

     

     

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    1967 : Première présentation du prototype du Concorde 001

     

    Elle a lieu dans les ateliers de l'Aérospatiale de Toulouse-Blagnac : l'avion réalisera son premier vol le 2 mars 1969

    Ci-dessous, après le premier vol du Concorde 001, l'équipage pose devant l'appareil : de gauche à droite, Retif, Turcat, Pinet et Perier

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    http://www.doc-aae.fr/pmb2/opac_css/doc_num.php?explnum_id=606

     

     

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    2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlisCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

    et découvrir pourquoi et dans quels buts<

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : 1908 : Premier numéro de L’Action française quotidienne...

    1908 : Premier numéro de L’Action française quotidienne

     

    Ci-dessus, la première "Une" de l'AF, le 21 mars 1908...

           •  Une Catégorie entière de notre quotidien est consacrées aux grandes "Une" de L'Action française, afin, non pas d'écrire une nouvelle histoire de l'Action française, mais de permettre au public le plus large possible de se faire une idée de ce que fut cette grande aventure, en consultant les sujets traités dans le journal. Dans cette Catégorie des "Grandes "Une" de L'Action française", voir, au sujet de ce premier numéro :

    Grandes "Une" de L'Action française : le premier article du premier numéro...

    • Voir également "Samedi 21 mars 1908 : premier numéro du journal", les trois photos précédentes et les huit suivantes, dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet 

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    1. Du site Maurras.net :

     

    "Outre le premier article du premier numéro, article collectif traitant du nationalisme intégral et co-signé par ceux qui seront les principales figures du journal, Maurras signe le 22 une revue de presse sous son pseudonyme bien connu de Criton. Même chose le lendemain 23... Il faut donc attendre le 24 mars 1908 pour trouver un article signé « Charles Maurras » dans L’Action française quotidienne, premier d’une très longue liste : « Le Bien de tous »

     

    2. Et la courte réflexion que nous avons publiée dans lafautearousseau à cette occasion : 

    premier numero de l'action francaise quotidienne.pdf

    L'aventure qui commence ce 21 mars durera 36 ans et cinq mois : le dernier numéro sortira le 23 août 1944; préparé, le numéro du 24 août ne paraîtra pas, les communistes ayant fait main basse sur l'imprimerie de Lyon d'où sortait le journal, et Yves Farge, nouveau Préfet qui allait présider, dans la région, à la sinistre "Épuration", s'opposant à sa publication. Peu de temps après, les bureaux de L'Action française - réfugiée depuis longtemps à Lyon - furent pillés, et Charles Maurras et Maurice Pujo entrèrent brièvement en clandestinité...

    Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet on peut suivre les principales étapes de cette extraordinaire aventure humaine que fut L'Action française quotidienne (le journal) et L'Action française (le mouvement, qui devait être, lui, dissous à la suite des obsèques de Jacques Bainville, en 1936, après une évidente provocation de la police politique pour le faire disparaître); par exemple :

    l'amitié indéfectible, que seule la mort vint interrompre, de Bainville, Daudet et Maurras....;

    le numéro du 20ème anniversaire;

    les sièges du mouvement, du Café de Flore  - avant même sa création - à l'immeuble de la rue du Boccador, le dernier siège...;

     les premiers dirigeants, à partir d'Henri Vaugeois (et les neuf photos suivantes) etc... 

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    Que trois hommes aussi différents et, chacun, d'une personnalité aussi affirmée aient pu durant toute leur vie - à partir du moment où ils se sont rencontrés - être et rester amis au quotidien, dans le même mouvement et les mêmes locaux, sans la moindre "dispute" notable, voilà qui constitue une exception remarquable dans l'histoire politique...

    Une amitié que Jacques Bainville a magnifiquement évoquée dans les quelques mots de remerciements qu'il prononça au siège du journal, à l'occasion de son élection à l'Académie française : Vertu de l'amitié

    Lorsqu'on parle de L'Action française, de Charles Maurras, de Léon Daudet et de Jacques Bainville, c'est  peut-être la première chose qu'il convient de signaler (voir l'Éphéméride du 20 avril - naissance de Charles Maurras; l'Éphéméride du 1er juillet - mort de Léon Daudet; et l'Éphéméride du 16 novembre - naissance de Léon Daudet et mort de Charles Maurras)...

     

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     Nous évoquons l'iniquité et la falsification de l'Histoire que représente la "mise à mort" de L'Action française en 1945, lors de la sinistre Epuration - qui dénatura et souilla la libération du territoire national - dans nos Éphémerides du 28 janvier (condamnation de Maurras, du 3 février (publication par Maurras de son poème "Où suis-je ?") et du 11 mai (loi de "Dévolution des biens de presse", en fait, vol légal de l'imprimerie ultra-moderne de L'Action française par le Parti communiste, qui avait commencé la guerre en approuvant l'alliance Hitler-Staline : voir les Éphémérides des 25 août et 28 août)...
    C'était l'époque où les premiers "collabos" - qui avaient tant à se faire pardonner et tant à faire oublier !... - liquidaient les premiers résistants...

    Voir - publié sur Boulevard Voltaire - la mise au point éloquente de Laure Fouré, juriste et fonctionnaire au Ministère des finances et d'Eric Zemmour :

    Oui, l'Action française a toujours été anti nazi
     

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Quand Fabrice Lucchini "explique" les textes (?) d'Aya Nakamura...

    Il nous prévient "ça va secouer"...

    (extrait vidéo 2'31)

    https://x.com/Sans_drap__/status/1771989647712760266?s=20

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    1. À Front populaire, on n'aime pas Ursula. Cela tombe bien : nous non plus !... Extrait/entame de l'article de  Thierry LEBEAUX :

    UNION EUROPÉENNEPARLEMENT EUROPÉEN
     
    Ursula von der Leyen : stop ou encore ?

    CONTRIBUTION / OPINION. Pour la première fois de leur histoire, les élections européennes de juin présentent un véritable enjeu politique pour l’avenir de l’Europe, l’occasion unique d’en finir avec la politique actuelle conduite par Ursula von der Leyen.

    Le Parti populaire européen (PPE) en a décidé : Ursula von der Leyen sera donc le Spitzenkandidat des conservateurs pour briguer un second mandat à la présidence de la Commission européenne. Madame von der Leyen a été choisie au terme d’un vote interne au mouvement politique recueillant 400 voix sur les 499 grands électeurs présents. Mais — elle pardonnera la comparaison — elle est un peu comme Vladimir Poutine qui n’avait aucun candidat contre lui, à la différence notoire qu’elle ne les élimine pas à coup de Novichok ou par le biais d’une obligeante commission électorale. Elle n’a pas eu non plus à changer les traités pour cela : les apparences sont plus démocratiques.

    Mais le choix surprend toutefois. D’abord parce qu’en 2019, VDL n’était la candidate de personne, et certainement pas du PPE qui s’était choisi le charismatique Manfred Weber, le patron du groupe parlementaire au Parlement européen. On doit à Emmanuel Macron, Gaulois réfractaire au système du Spitzenkandidat qu’il réprouvait, car n’appartenant pas au groupe majoritaire, d’avoir par principe opposé son veto à Weber qu’on lui imposait. En urgence, le PPE dut se trouver un autre candidat. Et ça tombait bien, la CDU allemande voulait se débarrasser d’elle, ministre encombrante de Merkel un peu tachée d’une sombre histoire de soupçon de plagiat de sa thèse de doctorat. Un crime rédhibitoire dans un pays où les titres ont tant d’importance qu’on les cite tous à la queue leu leu quand on en dispose de plusieurs, tels ces « Prof. Dr Dr » qu’on lit parfois sur des cartes de visite. Pour la petite histoire, les PPE de Weber se vengèrent de Macron en humiliant sa candidate initiale au poste de Commissaire, recalant sèchement Sylvie Goulard pour incompétence, une première pour un pays fondateur (le seul précédent fut un commissaire bulgare)...

    Ursula-von-der-Leyen-stop-ou-encore-Union-europeenne-election

     

    STOP !

     

    1 Bis. Et, justement, Malika Sorel s'engage à "faire tomber" Ursula... :

    "...Je m’engage pour faire chuter la Commission Von der Leyen et l’Europe de Macron c’est-à-dire celle qui veut effacer les peuples européens..."

    (extrait vidéo 2'40)

    https://x.com/Europe1/status/1772163909593563363?s=20

    Mabrouk Sonia (@SoMabrouk) / X

     

    3. La bêtise humaine est bien la seule chose qui donne une idée de l'infini... Dans Boulevard Voltaire, l'édito de Marc Baudriller : Football : pour certains spectateurs, applaudir Giroud, c'est raciste ! 

    https://www.bvoltaire.fr/edito-football-pour-certains-spectateurs-applaudir-giroud-cest-raciste/?feed_id=705&_unique_id=66009902ce5d8

     

    4. De Marion Maréchal... :

    Et, tant qu'on y est, la refrancisation totale en renouant avec notre Régime politique traditionnel : cette Royauté qui a fait la France, et qui en a fait la première puissance du monde, au moment où la cataclysmique révolution vint briser son élan...

     

    4 BIS. ...et de la même, invitée d’ "Esprits libre" : la tête de liste Reconquête! aux élections européennes, affirme que "l’Europe est une famille de nations portée par une civilisation", et reproche à l’Union européenne de ne pas la défendre... On ne peut qu'approuver..."...

    (extrait vidéo 2'39)

    https://x.com/Le_Figaro/status/1771897722133516499?s=20

    L'UE est une colonie démographique de l'Afrique et est en passe de devenir  une colonie religieuse et culturelle de l'islam», déclare Marion Maréchal

    "...L’UE est une colonie démographique de l’Afrique et est en passe de devenir une colonie religieuse et culturelle de l’islam..."

     

    6. De Vent DEBOUT

    "#Malolesbains va-t-elle bientôt devenir #MaloLesEoliennes ? Bientôt l'enquête publique - du 08 avril au 18 mai - et la possibilité de montrer votre opposition à ce projet totalement absurde !"

    https://ventdebout59.fr/

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    7. NON ! C'EST NON !

     

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    À DEMAIN !

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  • Éphéméride du 29 mars

    29 mars 1967 : Lancement du SNLE Le Redoutable

     

     

     

     

    1796 : Charette est fusillé 

     

    Il avait 33 ans...          

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    Traqué depuis des semaines, Charette est finalement capturé par le général Jean-Pierre Travot le  dans les bois de la Chabotterie (commune de Saint-Sulpice-le-Verdon). 

    Ici : le procès-verbal de son interrogatoire :

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    Napoléon, qui devait par ailleurs qualifier la Guerre de Vendée de Guerre de Géants, a dicté de lui à Las Cases :

     

    "Il me laisse l'impression d'un grand caractère... Je lui vois faire des choses d'une énergie, d'une audace peu communes, il laisse percer du génie...

    ...Mais si, profitant de leurs étonnants succès, Charette et Cathelineau eussent réuni toutes leurs forces pour marcher sur la capitale... c'en était fait de la République, rien n'eût arrêté la marche triomphante des armées royales; le drapeau blanc eût flotté sur les tours de Notre-Dame..." (Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, tome 6, 1825, Paris : Firmin Didot, pp. 221-222.)

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    Drapeau de Charette
     

    Voir notre Feuilleton Vendée, Guerre de Géants... ou, dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants" , voir la photo Charette fusillé et les neuf photos - précédentes et suivantes - qui lui sont consacrées. 

    Pour Philippe de Villiers, Charette, c'est, tout simplement, "l'anti Robespierre"  : 

    Philippe de Villiers Charette.pdf 

                

    De Charette à Maurras : la continuité...

    1. "Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos mères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre foi, notre terre, notre roi. Leur patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Alors qu’est-ce que cette patrie narguante du passé, sans fidélité et sans amour. Cette patrie de billebaude et d’irreligion ? Beau discours, n’est-ce pas ? Pour eux la patrie semble n’être qu’une idée : pour nous, elle est une terre… Ils l’ont dans le cerveau, nous nous l’avons sous les pieds : c’est plus solide. Et il est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder en l’absence de Dieu… Vieux comme le diable… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire. Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, nous sommes une jeunesse. Messieurs, nous sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur…" (Charette)
     
    2. "Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons...", répond Charles Maurras, un siècle et demi après, sinon exactement avec les mêmes mots, du moins exactement avec la même tonalité. Dans ce très beau texte (notre Grand Texte 38), aux accents très "vendéens" et que l'on voit bien directement inspiré de Charette, Maurras condamne le modèle d'une France hors sol, d'une société liquide, multiculturelle et diversitaire, noyée dans le grand marché mondial, tout cela induit par la Révolution, et la République idéologique qui en est issue.

    Et, comme Charette, avec les mêmes accents, Maurras oppose à cette "politique" (!) une conception radicalement autre : la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité...

    Ce rapprochement de textes, à un siècle et demi d'intervalle, n'est-il pas puissamment "parlant", comme on dit aujourd'hui, dans le jargon ?...

     
                
    Le 25 juillet 1926, au Mont des Alouettes, l'Action française organisa un immense Rassemblement royaliste : plus de 60.000 personnes...
    Léon Daudet, dans "Une campagne de réunions" (Almanach de l'Action française 1927, page 60) a raconté la journée, consacrant ces quelques mots à Charette :
     
    "...À l'horizon, dans la plaine immense de la Vendée militaire, étincelaient sous le ciel ensoleillé de l'ouest, - mais que modifie à chaque instant le vent venu de la mer - brasillaient les clochers et les villages. Là-bas, c'était le bois de la Chabotterie, que traversa Charette blessé, et prisonnier, Charette, personnification de cette race sublime dont la résistance étonna le monde et continue à étonner l'histoire..."

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    La statue du général, dans sa ville et devant sa maison natale de Couffé. Elle porte l'inscription :

    Général François-Athanase Charette de la Contrie, né le 2 mai 1763 à Couffé - Exécuté à Nantes place Viarme le 29 mars 1796 -

    Avec sa devise :

    "Tant qu'une roue restera, la Charette roulera".
     
     
     • chabotterie.vendee.fr/ 

     •  gvendee.free.fr/

     

     Le jeune Charette reçut une solide formation de marin, et fut nommé Lieutenant de vaisseau : dans notre Album Drapeau des Régiments du Royaume de France, voir la photo "Charette, officier de marine..." et la précédente, "Apparition des Régiments de Marine..."...

     

     

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    1967  : La France lance "le Redoutable"
          
             

    Le premier sous-marin nucléaire français est mis à l'eau dans le port de Cherbourg. Le navire de 7.500 tonnes, possède une capacité d'armement allant jusqu'à 16 missiles.

    Dans la lignée du Redoutable un deuxième sous-marin nucléaire sera lancé en décembre 1969, le Terrible.

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    Les FOST (Forces Océaniques Stratégiques) aujourd'hui :
     
     
     
     

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    1984 : Léopold Sédar Senghor, premier Africain reçu à l'Académie française
     
     
    Élu au 16ème fauteuil de l'Académie le 2 juin 1983, Léopold Sédar Senghor succède au duc de Lévis-Mirepoix, qui succédait lui-même à... Charles Maurras.
    Senghor est le premier Africain à siéger à l'Académie française, qui poursuit ainsi son processus d'ouverture après l'entrée de Marguerite Yourcenar.      

    Poète, écrivain et Chef d'État du Sénégal, il a développé avec l'homme de lettres antillais Aimé Césaire, le concept de négritude, dont le but était de redéfinir le terme fortement péjoratif de nègre et de lui donner un sens positif. 

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (125)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : L'AF cherche à empêcher "la guerre qui vient" (I)...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    (La Guerre de 14 étant - avec la résistance acharnée du Système - l'une des causes principales de l'échec de l'Action française - à vues humaines... - il n'est pas inutile de s'y arrêter longuement, et de remonter à ses causes lointaines, pour "éclairer l'histoire"...)



    Le 19 juillet 1870, lorsque Napoléon III commet l'immense erreur de déclarer la guerre à la Prusse, il est un homme physiquement diminué par la maladie, depuis près de dix ans déjà.
    D'une certaine façon, on peut même dire qu'il gouverne "par intermittence", entre deux crises d'un mal qui ne cesse de s'aggraver et de le diminuer.
    Avec l'Impératrice, ils ont d'ailleurs décidé d'abdiquer en 1874, lorsque le Prince Impérial serait majeur.
    Pourtant, malgré sa lente et constante déchéance, Napoléon III qui, de plus, n'avait de toutes façons jamais eu le génie militaire de son oncle, va se laisser aller à décider l'irréparable : déclarer une guerre - alors qu'il n'était pas près - à un adversaire qui, lui, était parfaitement près, et n'attendait que cela.
    Napoléon III devait d'ailleurs mourir deux ans et demi plus tard, le 9 janvier 1873 (l'Impératrice ayant, au contraire, une vie beaucoup plus longue, jusqu'au 11 juillet 1920...)
    La question du "pourquoi ?" vient tout naturellement à l'esprit, car, en commettant cette faute magistrale, l'Empereur ne fait rien d'autre qu'une folie, le rapport des forces étant devenu ce qu'il était, par la faute de Napoléon III lui-même, héritier et continuateur du funeste et suicidaire "Principe des nationalités".
    Ce principe, pour faire court, trouve sa source dans l'époque des Lumières (chez Rousseau en particulier), est proclamé par la Révolution et imposé, en Allemagne par Napoléon 1er (ce qui sera, du reste, l'une des causes majeures de sa chute), puis repris par Napoléon III, appuyé en cela par l'opinion républicaine.
    Ce principe contredisait à angle droit la traditionnelle et séculaire politique de division des Allemagnes menée par les Rois de France, et qui culmina avec les Traités de Westphalie : éviter à tout prix "une" Allemagne, et pour cela faire d'elle la "croix des géographes", en la divisant en presque 400 micro-États, indépendants, la France ayant le droit d'intervenir dans les rapports qu'ils entretenaient entre eux...
    Cette politique sage nous assurait la paix du côté de l'Est, l'Allemagne, comme l'explique Bainville, étant, de tous nos voisins, celui qui nous a, tout au long de notre Histoire, créé le plus de problèmes et de difficultés, et qui a représenté pour nous, depuis les origines, le danger le plus constant.
    En "inventant" et faisant sien ce funeste "principe des nationalités", le XVIIIème siècle français marque ainsi une rupture capitale et dramatique, dans une partie des élites, entre cette politique traditionnelle, qui servait nos intérêts et nous permettait en plus d'asseoir notre prépondérance en Europe, et de réunir des terres du côté de notre frontière du Rhin (Franche-Comté, Alsace, Lorraine...).
    À cela s'ajoute l'incompréhension - et le rejet - par une partie de ces mêmes élites et, plus grave, par une large part de l'opinion publique, du "renversement des alliances" voulu par Louis XV, et qui consistait à cesser la guerre que nous menions depuis deux cents ans à l'Autriche - puisque nous venions de la gagner - et à faire, au contraire, de l'Autriche vaincue notre nouvelle allié contre une puissance montante, la Prusse, qui semblait devenir dangereuse : l'expérience et l'Histoire devait démontrer le bien-fondé de cette intuition "progressiste" de la royauté, combattue par des esprits routiniers, rétrogrades et passéistes, raisonnant, justement, "au passé prolongé"...
    La Révolution puis le Premier Empire, qui la prolonge et la pérennise, vont ériger en dogme quasi religieux ce "Principe des nationalités" et, crime majeur pour le futur de la France, l'appliquer en Allemagne, en commençant par y réduire le nombre d'Etats, ce qui lancera irrésistiblement le processus d'unité, autour de la Prusse, qui devait nous valoir les atrocités et désastres de 1870, 1914, 1939.
    Car, en plus de recréer une puissance à nos portes, là où les Rois avaient créé un sage émiettement, empêchant toute turbulence, ce funeste "Principe des nationalités", que nous avons payé si cher, aboutit au paradoxe que, divisés par les Rois, les Allemagnes s'étaient francisées dans leurs élites, alors que l'Allemagne unie tomba très vite dans la haine de la France...

  • Éphéméride du 4 mars

    1988 : Inauguration de la Grande pyramide du Louvre

     

     

    1188 : Naissance de Blanche de Castille     

     

    4 mars,blanche de castille,saint louis,catherine de medicis,anne d'autriche,marie de medicis,capetiens,pyramide du louvre,ieoh ming pei,greuze,champollionCette petite fille d'Aliénor d'Aquitaine - qui aura causé tant de soucis à la Couronne de France (voir l'Éphéméride du 25 février) - sera l'épouse de Louis VIII, et la mère de Louis IX, le futur Saint Louis.

    Elle est l'une des six femmes (dont quatre étrangères, ce qui était son cas) a avoir exercé la totalité du pouvoir en France, à l'occasion de Régences, avec :

    Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);

    Louise de Savoie (pour François 1er);

    Catherine de Médicis (pour Charles IX);

    Marie de Médicis pour Louis XIII;

    Anne d'Autriche (pour Louis XIV)...

    Blanche de Castille exercera même deux fois la Régence au nom de son fils Louis IX. Une première fois pendant la minorité de celui-ci (de 1226 à 1234). Puis, et jusqu'à sa propre mort, pendant le séjour du Roi en Terre Sainte (de 1249 à 1252).

    Ci dessus, couronnement de Louis VIII et de Blanche de Castille.

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils :

    "...En 1226, lorsque Louis VIII mourut, son fils aîné avait onze ans. Les minorités ont toujours été un péril. Celle-là compte parmi les plus orageuses. Le règne de saint Louis a commencé, comme celui de Louis XIV, par une Fronde, une Fronde encore plus dangereuse, car ceux qui la conduisaient étaient de puissants féodaux. Les vaincus de Bouvines étaient avides de prendre leur revanche et d'en finir avec l'unificateur capétien. Les conjurés contestaient la régence de Blanche de Castille. Ils cherchaient à déshonorer la veuve de Louis VIII en répandant le bruit de son inconduite et lui reprochaient d'être une étrangère. Ils étaient même prêts à mettre la couronne sur une autre tête.

    L'énergie et l'habileté de Blanche de Castille réussirent à dissoudre cette ligue qui, par bonheur, ne trouva pas d'appui à l'étranger. Mais le trouble avait été grave dans le royaume. Le danger avait été grand. Deux fois, le jeune roi faillit être enlevé. La fidélité des bourgeois de Paris le sauva et elle sauva la France d'une rechute dans l'anarchie. Ce fut la première victoire de l'idée de légitimité, une idée qui avait déjà des négateurs. Ce fut aussi, le mot a été employé et il n'a rien d'excessif, la première restauration.

    L'Espagnole, mère de saint Louis, eut une régence aussi difficile et aussi brillante que celle d'Anne d'Autriche le sera. Elle ne défendit pas seulement la couronne contre les mécontents. Elle réunit le Languedoc au royaume, cueillant ainsi, grâce à la prudente abstention de Philippe Auguste, le fruit politique de la guerre contre les Albigeois. À l'Ouest, le comte de Bretagne, Pierre Mauclerc, un Capétien qui avait mal tourné, un des conjurés de la ligue, avait appelé les Anglais à son aide. Il fut également battu et des garnisons royales occupèrent les principales places bretonnes..."

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    1703 : Mort de Louis de Bechameil

     

    4 mars,blanche de castille,saint louis,catherine de medicis,anne d'autriche,marie de medicis,capetiens,pyramide du louvre,ieoh ming pei,greuze,champollionLouis de Béchameil, marquis de Nointel, était un riche financier, également Fermier général, marié à Marie Colbert, cousine du grand ministre de Louis XIV.

    Devenu Surintendant de la maison du duc d'Orléans, il fit également, par la suite, l’acquisition de la charge de Maître d’hôtel de Louis XIV.

    Jusqu'à sa mort, enfin, il fut Intendant de Bretagne (à partir de 1692, soit pendant un peu plus de dix ans).

    Il travailla à la première Capitation, de 1695 (voir l'Éphéméride du 18 janvier).

    Sa vie publique, comme grand serviteur de l'État, fut donc bien remplie.

    Pourtant, ce n'est pas pour ses services rendus au pays qu'il est resté dans l'Histoire, mais bien comme... gourmet et amateur d’art éclairé ! Ce n'est, du reste, pas la première fois que la petite histoire rejoint la grande...

    Le marquis de Nointel est, en effet,  directement à l'origine de la sauce béchamel.  Déjà, une sauce plus ancienne, à base de crème, avait été perfectionnée par le cuisinier du marquis d’Uxelles, François-Pierre de La Varenne, qui avait dédié cette nouvelle sauce à Louis de Bechameil. Celui-ci l'améliora encore, puis la fit goûter à Louis XIV, qui l'apprécia tant qu'il en fit son auteur... Marquis !

     

     

     

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    1805 : Mort de Jean-Baptiste Greuze

               

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    L'enfant à la colombe

    http://www.artnet.fr/artistes/jean-baptiste-greuze/2

     

     

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    1832 : Mort de Jean-François Champollion

     

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    Voir notre Éphéméride du 17 septembre : Champollion a déchiffré les hiéroglyphes...
     
     
     

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    1843 : Premier numéro de "L'Illustration"

              

    L’Illustration, magazine hebdomadaire, fut publié de 1843 à 1944 : soit 5.293 numéros, et 180.000 pages environ...

    Il fut fondé par trois journalistes : Jean-Baptiste-Alexandre Paulin, Édouard Charton et Jacques-Julien Dubochet; un géographe, Adolphe Joanne; et un éditeur : Jean-Jacques Dubochet.

    Devenu dès 1903 la propriété de la famille Baschet, L’Illustration joua un rôle considérable en France, notamment pendant la Grande Guerre, où son patriotisme lui valut les félicitations de tous les Maréchaux de France.

    Mais, comme tous les journaux ayant continué à paraître durant l’Occupation, il fut interdit à la Libération…

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    • Numéro du 14 Octobre 1933 : Célébration inaugurale de la Compagnie Air France au Bourget, le 7 Octobre

    http://www.lillustration.com/

     

    • Le 12 Octobre 1926, dans son numéro 4361, L'Illustration publia un petit texte de Maurras, intitulé "À Martigues", que le toujours excellent site Maurras.net - qui parle d'un "article touristico-sociologique" - a eu l'heureuse idée de proposer au lecteur :

    "...Chacune de nos générations aime à dire que Martigues n’est plus Martigues, pour l’avoir oui dire à ses anciens qui l’ont toujours dit, et leurs pères, et les pères de leurs pères, dans tous les siècles. La cité provençale (…) n’aura bientôt plus que deux îlots et trois ponts. J’ai connu trois îlots, quatre ponts. Ceux qui m’ont précédé parlaient de quatre ou cinq îlots et de je ne sais plus combien de ponts fixes et de ponts-levis…"

     

    Du site Maurras.net :

    "À Martigues"

     

    L ILLUSTRATION JOURNAL UNIVERSEL N° 4361 - l Automobile et le tourisme - le  tourisme en commun dans les pyrénées. de COLLECTIF / BASCHET R. | Achat  livres - Ref RO10082361 - le-livre.fr
     

    L'illustration journal universel n° 4361 - l'automobile et le tourisme - le tourisme en commun dans les pyrénées.

     

     

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (219)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Sur, et contre, le fascisme italien...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Ceux qui hurlent si volontiers, et si hypocritement, contre le "fâchisme" oublient volontairement - ou alors ils l'ignorent... - que Mussolini était un homme de gauche, venu du parti socialiste, et qu'une idéologie totalitaire, quelle qu'elle soit, n'est jamais pour nous, par définition, qu'une théorie intellectuelle et abstraite; et donc forcément en oppositions avec les réalités concrètes et charnelles, héritées de l'Histoire, dont nous partons toujours : notre humble réalisme, qui consiste à commencer par observer les faits tels qu'ils se présentent, afin d'oeuvrer patiemment - mais à partir du réel - pour un monde meilleur, nous protège de l'orgueil insensé de ceux qui prétendent inventer le meilleur des mondes (comme l'ont fait stupidement et criminellement les révolutionnaire idéologiques de 1789)...
    Aucun accord possible, donc, dans le domaine des idées, entre un totalitarisme (ici le fasciste italien) et le "royalisme" venu du fond des âges et "prouvé par l'histoire" que propose l'Action française; comme le montre bien Léon Daudet dans le court passage suivant.
    Ceci étant, et pour en revenir au contexte des années 35, la guerre venant, il fallait chercher des alliés contre la puissance allemande qu'un Pays légal républicain criminel, sabotant la victoire si chèrement acquise en 1918, avait laissé se reconstituer.
    Or, Mussolini, malgré ses bravades et fanfaronnades effectivement, parfois, ridicules, pouvait parfaitement - avec toutes les réserves et les reproches que l'on pouvait par ailleurs lui faire sur le plan doctrinal - être "fréquenté" pour créer un large front d'opposition à un Hitler sans cesse plus agressif : n'est-ce pas Mussolini qui s'opposa à Hitler, et le fit reculer, en mobilisant ses troupes sur le Brenner en 1935 ? Hitler venait de faire assassiner le chancelier Dollfuss, en vue de l’annexion de l’Autriche, l'Anschluss.
    Le 25 juillet, lorsque Mussolini envoya ses deux divisions sur le Brenner, Hitler recula...
    C'est dans cet esprit que l'Action française souhaitait que l'on s'alliât avec Mussolini : évidemment pas par affinité ou par proximité idéologique, mais uniquement par pur intérêt stratégique, immédiat et pressant.
    Dans la même optique que François Premier s'alliant avec le Grand Turc après sa déroute de Pavie, au moment où il semblait que Charles Quint et les Habsbourgs allaient écraser la France : il est bien évident qu'en s'alliant avec le Grand Turc - alliance qui prenait Charles Quint à revers... - François premier ne songeait nullement à se convertir lui-même à l'Islam, ni à faire de la France une nation musulmane et à la couvrir de mosquées !...
    Seule le guidait une vision politique et puissamment réaliste des choses, ainsi qu'une vision claire de l'intérêt national.
    Mutatis mutandis, c'est dans le même esprit que l'Action française envisageait les choses, vis-à-vis de Mussolini, juste avant la guerre : il nous fallait des alliés, fussent-ils, par ailleurs, loin de nous "idéologiquement" : la République préféra, justement pour des raisons idéologiques, jeter finalement Mussolini dans les bras d'Hitler, alors qu'il avait commencé par le combattre ! Aveuglement criminel des idéologues, qui ne raisonnent pas à partir des faits mais de leurs abstractions.... Mais, au final, c'est toujours "la France qui paye" !

    De "Député de Paris", pages 176/177 :

    "...La méconnaissance de l'immense mouvement qu'est le fascisme italien, de ses racines dans le passé, de son animateur, comptera comme une des grandes bévues de la République finissante française.
    Nous somme séparés du fascisme par l'immense fossé de la religion d'État - religion politique, s'entend - dont nous a dispensés le régime le plus souple et le plus évolué de l'Histoire, la monarchie française.
    Nous ne croyons pas, organiquement parlant, à la congestion indéfinie du centre, avec anémie consécutive de la périphérie, ou plutôt nous connaissons les dangers de cette forme du jacobinisme et de la politique du poulpe.
    Une des raisons décisives qui m'ont amenées à Maurras, c'est sa formule de décentralisation administrative, si décongestionnante et si claire, dont nous n'avons cessé de nous émerveiller, ma femme et moi, depuis les inoubliables articles de la Gazette de France, de 1902 à 1908.
    Ce que je redoute dans le Syllanisme fasciste, par ailleurs séduisant, c'est la décompression presque fatale d'un tel système, le jour de la disparition de son chef, comme il arriva précisément pour Sylla.
    À la centralisation étatiste, même louis-quatorzienne, il faut la main d'un homme de génie.
    S'il s'en va, on risque le jacobinisme ou l'anarchie, ou un fléau dans le genre de Bonaparte, mêlé d'étatisme et d'insanité.
    Je m'excuse de ces considérations qui, touchant à la politique italienne, aujourd'hui rapprochée de l'Allemagne par notre faute, peuvent sembler accessoires, et je reviens à la politique française, mais hélas parlementaire, de l'année de la Ruhr..."

    Il est souvent intéressant et instructif - et, parfois, presque amusant, comme ici... - de rapprocher des textes émanant de personnes que tout oppose : ainsi, après avoir lu ce passage de Daudet, peut-on trouver matière à réflexion dans... "Le Populaire" du 25 octobre 1934, où Léon Blum écrit ceci :


    "Quand on place avant tout autre l'intérêt de la stabilité gouvernementale, on est monarchiste.
    On l'est consciemment ou inconsciemment, en le sachant ou sans le savoir, mais on l'est ! Seule la monarchie est stable par essence, et encore la monarchie totale, où le roi gouverne en même temps qu'il règne.
    Les dictatures fascistes ne sont pas stables; même si le dictateur évite les cataclysmes analogues à ceux qui l'ont porté au pouvoir, il reste une cause d'instabilité majeure qu'il ne peut éluder : sa succession."

  • Mini-dossier : Le nouveau défi des chrétiens d'Orient, d'Istanbul à Bagdad...

                Chaque jour, les minorités chrétiennes d'Orient font l'objet de pressions, de spoliations et d'assassinats. Enquête au coeur d'une communauté en péril, d'Istanbul à l'Irak, berceau de la chrétienté.
     
                Sébastien de Courtois est devenu, au fil de ses livres, l'un des meilleurs connaisseurs des communautés chrétienne des confins, que les massacres et l'émigration repoussent sans cesse et menacent dans leur devenir même. Habitué des grands chemins, il est parti à leur rencontre et en rapporte un témoignage inquiet....
     
     
     
     
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      233 pages, 17 euros

                            Quatrième de couverture:

                « Après le récit de ces atrocités, je ne peux plus écouter les défenseurs de l'immobilisme de la même façon.... Il est vrai que les causes se bousculent au portillon de l'indignation. Mais ce silence envers ceux dont nous avons été si proches et qui nous font confiance frise l'indécence.... Les chrétiens d'Orient n'ont pas le vent en poupe, avec leur encens et leurs dialectes antiques, tenus pour réactionnaires dans nos pays, alors qu'ils sont à la pointe du progrès dans les leurs. J'aimerais voir les ardents partisans des grandes idées généreuses s'engager auprès des orientaux baptisés, lire des manifestes, signer des pétitions d'universitaires pour la défense des persécutés, ceci au nom des mêmes valeurs de liberté, de diversité et de tolérance, que l'on accorde sans sourciller à d'autres causes. »

                             En Irak, les deux dernières années furent particulièrement meurtrières pour les chrétiens d’Orient : en octobre, des prêtres, des femmes et des enfants ont été assassinés. Ce regain de violence fait suite aux attentats qui, depuis cinq ans, visent les Églises chrétiennes aux quatre coins du pays. Du jour au lendemain, plus de 12 000 chrétiens se sont réfugiés dans des villages au pied des montagnes. Un tel exil n’avait jamais été observé depuis… des siècles. Là, ils trouvent la protection armée – une milice de 2 000 hommes – rémunérée par le ministre chrétien du gouvernement du Kurdistan autonome. Cela sera-t-il suffisant ? Qui veut mettre fin à la présence deux fois millénaire des chrétiens d’Orient en Mésopotamie ? 
                             Au rythme actuel des massacres et de l'émigration, il n’y aura plus de chrétiens dans leur berceau originel. Quelques années suffiront à clore les chapitres d’une présence que les invasions arabes, turques et mongoles n’avaient pourtant pas entamée. Ce n'est pas seulement un cri de détresse, c'est le constat amer d'une réalité qui rappelle les massacres de 1915 en Turquie, ceux de 1933 en Irak.
    Sébastien de Courtois est parti à la rencontre de ces exilés entre le nord de l’Irak, la Syrie et la Turquie. Il nous en livre un récit vivant, et donne la parole à ces populations qui souffrent ainsi qu’à des grandes figures, comme le ministre chrétien Sarkis Aghajan du gouvernement autonome du Kurdistan, (d’où vient l’argent ? qui le protège ?) ou de l’évêque syriaque d’Alep, qui aide les deux cent mille chrétiens réfugiés en Syrie.   Un livre-témoignage qui fera date.

     Pour en savoir plus sur les chrétiens d'Orient: De Michel Gurfinkiel, dans drzz-info.pdf

     

    I : Le nombre de chrétiens divisé par deux en Irak

    Propos recueillis par J.-M. G. 24/12/2009 Le Figaro

    Sébastien de Courtois est chercheur à l'École pratique des hautes études et auteur du «Nouveau Défi des chrétiens d'Orient, d'Istanbul à Bagdad»


                Où les chrétiens ont-ils le plus souffert cette année ? En Irak, sans hésitation. Il n'y a pas de baisse de tension dans la cam­pagne de violences initiée contre eux depuis 2003. Ils sont combattus pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire «chrétiens». À l'approche des fêtes de Noël, puis de l'Épiphanie, le gouvernement irakien a promis sa protection à une communauté traumatisée. En un an, des dizaines de chrétiens ont été assassinés à Mossoul. Douze mille ont quitté la ville. La semaine dernière, pour la première fois, une école chrétienne a été la cible des extrémistes.

    Quelle est l'ampleur de leur diaspora au Proche-Orient ? D'une population estimée à 800 000 chrétiens, il n'en resterait plus que la moitié en Irak. Ils ont quitté les grandes villes, Bagdad, Bassora, et Mossoul, pour la région kurde. Mais ils sont également partis pour la Jordanie, la Syrie, l'Iran, le Liban et la Turquie. Où ils espèrent des visas pour l'Europe et le Nouveau Monde.

    Quel est le défi principal des chrétiens en situation minoritaire ? Chaque situation est différente. Au Proche-Orient, la question est simple : peuvent-ils continuer à vivre dans des pays où le fondamentalisme veut en faire des étrangers ! Souvent, ils en sont les habitants les plus anciens

     

     II : De Malek Chebel, islamologue

    « De nouveau, le livre de Sébastien de Courtois tire la sonnette d’alarme : dans peu de temps, il n’y aura plus de Chrétiens en terre d’Orient, ni en Turquie, ni en Syrie, ni en Irak. Partout où les derniers Chrétiens tentent de donner de la couleur à ces pays et garantir une diversité confessionnelle en lieu et place du monolithisme de la terreur, …partout, ils sont menacés d’extermination. A lire ces pages, à les relire, je me dis : « Quelle tristesse que le nom de l’islam soit ainsi souillé par quelques-uns au nom d’une pureté de la terre qui appartient au même Dieu. » Ce récit froid et sans haine de Sébastien de Courtois nous oblige à voir la réalité en face. Elle n’est pas belle. Il faut prendre conscience, il faut agir. » 

     

     III : De Annie Laurent

    Le calvaire des chrétiens du Proche-Orient est-il une fatalité ? La question vient à l’esprit en lisant le nouvel épisode tragique que retrace Sébastien de Courtois.

    Il s’agit ici des chrétiens d’Irak que l’écrasement du régime de Saddam Hussein par l’armée américaine, en 2003, a précipités dans l’horreur absolue. Pour ceux qui en réchappent, une seule solution : l’exode. Le récit s’ouvre d’ailleurs par une visite de l’auteur à des réfugiés assyro-chaldéens en transit à Istanbul, ce qui lui donne le désir d’aller voir sur place. Il y recueille des témoignages poignants, prend connaissance d’un martyrologe terrifiant jusqu’à l’écœurement, constate que la situation des chrétiens de Bagdad et Mossoul accueillis au Kurdistan n’est pas aussi rose que le dit la presse occidentale.

    Dans ce reportage, au style coloré, Courtois, qui écrit en baptisé décomplexé, regrette l’abandon de nos coreligionnaires orientaux, devenus gênants pour un Occident post-chrétien, livrant au passage quelques réflexions fort justes sur les rapports avec un islam en voie de radicalisation accélérée.  

     

    IV: Du blog dubretzelausimit, samedi 19 décembre 2009 

     

                     Dans le numéro 4 du magazine "Bonjour Istanbul" qui vient de paraître, j'ai rencontré pour vous Sébastien de Courtois. Rien ne laissait présager que les pas de ce jeune homme le mèneraient en Turquie sur ceux tracés par les chrétiens d'Orient, et pourtant...

                     Et pourtant, dans sa prime jeunesse, Sébastien rêvait déjà de Constantinople où son arrière grand-père travaillait pour la Banque Ottomane. Après des études de Droit et un Doctorat d’Histoire à l’Ecole des Hautes-Etudes à la Sorbonne, il travaille en mai 1997 dans un service juridique parisien. Un ami, désireux de découvrir la région du lac de Van et les églises arméniennes qui s’y trouvent, en particulier celle d’Akdamar, lui propose de l’accompagner. Sébastien se souvient parfaitement de cette première escapade en Turquie, dans une zone où les barrages et les contrôles d’identité sur les routes étaient fréquents et le couvre-feu de mise. De Bitlis, le destin va l’amener à Mardin au lieu de DiyarbakIr, après être monté dans le mauvais mini-bus. En sortant de la gare routière, la route de Sébastien - qui ignorait la présence de chrétiens dans cette partie du pays – croise celle d’un prêtre chaldéen francophone qui a fait ses études au séminaire Saint-Jean de Mossoul en Irak.
                    Cet homme de foi qui parle l’araméen – la langue du Christ - éveille son intérêt. Il le surprend aussi, notamment quand il l’invite à poursuivre son chemin à Tur Abdin, cette région englobant une partie de la province de Mardin et de celle de Sirnak et dont le nom signifie en syriaque « la montagne des serviteurs de Dieu ». Sébastien va finalement se rendre à Mydiat et passera quelques jours au monastère syriaque Mor Gabriel. C’est l’occasion pour lui de visiter de très anciennes églises et des villages chrétiens dont de nombreux habitants ont pour langue maternelle le syriaque.Ce voyage initiatique avec les  chrétiens d’Orient opère un déclic dans la vie du jeune homme qui décide de consacrer sa recherche historique et sa plume à cette communauté. Les publications sur le sujet sont rares, si rares que Sébastien décide de réaliser un livre de photos qui permet de mêler la beauté des paysages avec celles des monuments et des hommes. En 2000 et 2001, Sébastien retourne à Tur Abdin à quatre reprises avec Douchan Novakovic, photographe serbe, et son premier livre "Les derniers Araméens – le peuple oublié de Jésus" paraît finalement en 2004.
                    L’auteur, qui exerce une fonction d’attaché parlementaire au Sénat depuis 2003, entame, après cette première publication, une carrière journalistique. Il propose des reportages au Figaro Magazine, fasciné par l’écriture, le journalisme et le voyage qu’il souhaite associer par la même occasion. Il a d’ailleurs rédigé son premier article pour le quotidien du Figaro à l’âge de 19 ans… Il finit par quitter le Sénat en 2005 et continue sa thèse d’histoire sur les syriaques de Turquie en vivant des articles vendus au Figaro Magazine, à Géo, Grands Reportages et à d’autres titres de la presse magazine liés au voyage. Il confirme ainsi sa spécificité d’historien sur les chrétiens d’Orient. "Chrétiens d’Orient sur la route de la Soie, dans les pas des nestoriens", son second ouvrage publié fin 2007, allie le récit de voyage qui aura mené son auteur durant quatre mois d’Istanbul à Pékin en train, en bus … et à cheval, et l’histoire.
                     En 2008, Sébastien s’installe à Istanbul, ville à laquelle il se sent appartenir. Sans le savoir jusqu’à une époque récente, son premier logement se trouve dans l’immeuble mitoyen à celui occupé il y a bien longtemps par son arrière grand-père… Le passé a rattrapé le présent ! Début 2009, "Périple en Turquie Chrétienne" apparaît dans les rayonnages des libraires. Cet ouvrage est le fruit de deux mois de périple dans les rues d’Istanbul mais aussi à Antioche, ville du sud-est de la Turquie dans laquelle, selon les actes des Apôtres, le terme de chrétien a été utilisé pour la première fois, à Tarsus, Konya, Ephèse, Izmir, Bursa, Iznik, Ankara, Trabzon, Van et Tur Abdin. Il met en avant l’héritage historique chrétien de la Turquie en faisant également le point sur la situation des minorités chrétiennes dans le pays.
                      Au mois d'octobre vient de paraître "Le nouveau défi des chrétiens d'Orient : d'Istanbul à Bagdad". Ce dernier livre donne la parole aux réfugiés chrétiens d'Irak, tenus de s'exiler en Turquie ou en Syrie pour fuir la persécution qui sévit dans leur patrie.
    A travers les différentes œuvres qui ont vu le jour grâce à la plume de Sébastien de Courtois, un pan d’histoire souvent méconnu est ainsi accessible au grand public. Leur lecture permet de mieux connaître à la fois le passé important des chrétiens d’Orient et leur place dans l’histoire de la Turquie.
  • Eric Zemmour à Politique magazine : « Reconquérir la société par la culture » par Jean-Baptiste d'Albaret

     

    Politique magazine l’avait écrit dès sa parution : parce qu’il permet de comprendre comment la France en est arrivée à se renier elle-même, Le Suicide français d’Eric Zemmour est un livre capital. Pour l’écrivain, c’est par la culture que notre société a été contaminée par l’idéologie qui détruit notre pays. C’est par la culture qu’il faut la reconquérir. 

    Pourquoi choisir un titre aussi provoquant que « Le suicide français » ?

    L’aspect éditorial a bien sûr compté, mais le but était avant tout de frapper un grand coup, dès la couverture, pour alerter sur l’imminence de la catastrophe : la disparition pure et simple du peuple français et de sa civilisation tels qu’ils existent depuis des siècles. On peut toujours ergoter pour savoir s’il s’agit d’un suicide, d’un meurtre ou que sais-je encore… Il n’empêche que nous sommes collectivement fascinés par notre propre disparition et que nous cédons volontiers à cette pulsion mortifère. Il s’agit donc bien d’une sorte de suicide. Ou, si l’on veut, d’un suicide assisté.

    Qui en est le responsable ?

    Le responsable, c’est le projet subversif de ceux qui contraignent notre pays à ingurgiter des valeurs et des mœurs aux antipodes de ce qu’il a édifié au fil des siècles. C’est un totalitarisme d’un genre nouveau qui, en particulier à travers les médias, impose ses conceptions et guide les consciences, interdisant de fait toute pensée autonome. C’est la haine des élites politiques, économiques, médiatiques, héritières de Mai 68, envers le peuple français et son histoire. Et ce sont les Français eux-mêmes qui ont assimilé cette haine et, par une sorte de masochisme, l’ont retournée contre eux.

    Comment expliquez-vous alors le succès phénoménal de votre livre ?

    Quand les Français sortent de chez eux, ils ont l’impression d’avoir changé de continent ! Le voile se déchire… Nos compatriotes ne se sentent plus chez eux et il est interdit de le dire. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que nous avons affaire à un système qui évacue le réel. Dans mes écrits, j’essaie modestement de le remettre au centre du débat public, ce qui, évidemment, suscite la colère de ceux qui n’ont de cesse de l’ostraciser.

    Justement. Vos détracteurs vous reprochent des analyses manichéennes et réactionnaires. Que leur répondez-vous ?

    Généralement, ceux qui me reprochent ma vision « manichéenne » comme vous dites, sont les mêmes qui traitent mon livre de manière caricaturale. Livre que, d’ailleurs, souvent ils n’ont pas lu, ou alors très vite et très mal. Mais on accuse toujours les autres de ses propres turpitudes, c’est une loi de la psychologie… Quant au terme « réactionnaire », comme celui de « populiste », je l’assume pleinement. D’abord parce que, revendiquant mon droit à réagir, j’en suis un au sens propre. Ensuite, parce qu’en effet j’aime le passé, j’aime l’histoire et en particulier l’histoire de France, de laquelle nous aurions des leçons à tirer pour surmonter la crise actuelle qui menace de nous emporter. Tous les renouveaux se sont fondés sur des expériences du passé. Dans un de ses textes, le général De Gaulle en appelle à la tradition pour, je cite, « régénérer le pays ». Or, depuis quarante ans, par un mélange d’inconscience et d’arrogance, on s’ingénie à détruire notre mémoire nationale, ce qui est une catastrophe à tous les niveaux. Je ne défends évidemment pas une conception étriquée de la tradition, mais l’arrachement à nos racines comme condition du progrès humain est une idée fausse et dangereuse… Comme l’explique Jean-Claude Michéa, la liberté, telle que nous la concevons depuis le XVIIIe siècle, naît de la confrontation entre la tradition et l’individualisme. Or, Mai 68 a tué cette dialectique puisqu’il a détruit toute référence au passé : de ce fait, l’individu a été laissé à lui-même, à ses caprices, à son hubris.

    Dans votre livre, vous expliquez que ce qui a sauvé les soixante-huitards, c’est qu’ils ont échoué à prendre le pouvoir. Que voulez-vous dire par là ?

    Cette explication est tirée d’une discussion entre Alain Peyrefitte et Georges Pompidou rapportée dans Le Mal français, le livre de Peyrefitte. Or, contrairement à ce qu’on pourrait croire, le libéral, le progressiste, le moderne, ce n’est pas Pompidou, c’est Peyrefitte. Son action à l’Éducation nationale est une catastrophe ! En 1968, De Gaulle, qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer, le pousse sur le devant de la scène en pensant qu’il va sauver les meubles. Mais c’est le contraire qui se passe. Pompidou, qui est le vrai conservateur, a tout compris. Il sera d’ailleurs furieux contre Chaban-Delmas et son discours de politique générale sur la « nouvelle société » où, remarque-t-il, pas une seule fois ne figure le mot « Etat ». De fait, Premier ministre en 1969, juste après les événements de mai, Chaban fait entrer l’esprit soixante-huitard dans les institutions gaulliennes. Esprit qui va, dès lors, se diffuser dans la société, comme le ver dans le fruit. 

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    Daniel Cohn-Bendit. Les soixante-huitards et leur entreprise de destruction des moindres rouages qui avaient édifié la France…

    En fait, essentiellement, sous l’argument culturel ?

    Oui, c’est par la culture, d’abord par la culture savante avec ce que les Américains appellent la french theory, puis par la culture populaire, que ces idées se sont diffusées. Dans mon livre, j’analyse un certain nombre de films et de chansons représentatifs de cette idéologie qui va progressivement subvertir la société traditionnelle d’avant les années 70. Ce fut d’autant plus efficace que la plupart des artistes de l’époque avaient un talent formidable. La violence comique d’un Coluche frise le génie ! Pas un seul des « humoristes » d’aujourd’hui – qui se contentent sagement d’être des chiens de garde de l’idéologie dominante – n’arrive à la cheville de ce pur produit de l’esprit de 68 qui fut sans doute l’un des plus grands « déconstructeurs » de la seconde moitié du XXe siècle. Ironie de l’histoire : si ces artistes avaient un tel talent, s’ils l’ont fait fructifier, c’est qu’ils ont bénéficié de l’excellente formation classique qu’ils ont contribué à détruire. De même avaient-ils eu un père à qui se confronter pour devenir des hommes. Mai 68 a tué la figure du père. Le féminisme en a fait une mère comme une autre.

    On a parfois l’impression que cette idéologie que vous décrivez est en fait une sorte de religion qui a pénétré toutes les couches de la société jusqu’au plus haut sommet de l’Etat…

    Absolument ! On a affaire à une nouvelle religion d’état prêchée par des grands-prêtres qui catéchisent, sermonnent, excommunient… Sous couvert de « valeurs de la République », nos élites nous imposent une religion républicaine – le progressisme, le féminisme, l’antiracisme – qui est précisément l’anti-république puisqu’elle est tout sauf la « chose publique » mais une idéologie. Leur idéologie.

    N’est-ce pas, au moins en France, une dérive inhérente au régime républicain, cette sacralisation du politique ?

    C’est une question compliquée mais vous avez sans doute raison de penser que cette tendance est inscrite dès l’origine dans les gènes de la République. Michelet parlait de Robespierre et des Montagnards comme du « parti-prêtre ». Nous sommes un peuple de dogmatiques… Moi, je suis pour la révolution arrêtée par Bonaparte, celle qui, comme il le disait lui-même, s’arrête aux principes qui l’ont commencée : l’égalité et le mérite. Rien de plus, rien de moins ! Cela dit, je comprends la critique contre-révolutionnaire. Quand il relève les contradictions des principes de la Révolution et de la philosophie des Lumières, Joseph de Maistre a souvent raison sur le plan intellectuel. Vous voyez, je n’ai rien contre les monarchistes. Mais il faut assumer son héritage et savoir en conserver le meilleur. Et, je le répète, le meilleur de la Révolution française, c’est la fin des privilèges liés à la naissance. C’est le mérite.

    On sait que vous êtes un admirateur de Napoléon…

    Dans Mélancolie française, mon précédent livre, je soutiens, à rebours de l’historiographie autorisée, que Napoléon a porté au plus haut l’ambition poursuivi pendant quinze siècles par la monarchie française d’être reconnue comme l’héritière de Rome. Ce rêve de la monarchie de succéder à l’Empire romain, Napoléon l’a accompli même si l’aventure s’est terminée par un désastre. Cette thèse permet de comprendre pourquoi l’échec final de 1815 est une rupture profonde de l’histoire de France. A partir de cette date, elle ne peut plus dominer l’Europe. Elle n’est plus un géant et elle le sait. Par une sorte d’effet de compensation, ses élites cherchent depuis des modèles et des maîtres à l’étranger : ce fut l’Angleterre, puis l’Allemagne et l’Amérique, enfin l’URSS et maintenant l’Europe, mais l’Europe allemande…

    Revenons-en à l’actualité. Des critiques extrêmement virulentes contre les socialistes au pouvoir et le politiquement correct de la société médiatique proviennent d’intellectuels classés à gauche (Michel Onfray, Jean-Claude Michéa, Régis Debray, Christophe Guilluy…). Pour vous, qu’est-ce que cela signifie sur le plan du climat intellectuel et idéologique français ?

    J’écris depuis vingt ans que le clivage entre la droite et la gauche n’a plus aucun sens ! En voilà la preuve. Je vous renvoie à la remarquable formule d’un autre intellectuel venu de la gauche, Alain Finkielkraut, sur l’alternative entre « le parti du sursaut et le parti de l’autre ». Nous avons le choix entre « l’autre », c’est-à-dire celui qu’on aime jusqu’à la haine de soi, et le « sursaut », autrement dit le refus de disparaître, collectivement en tant que peuple, mais aussi personnellement comme individu libre. Un philosophe comme Michel Onfray, qui a beaucoup lu et beaucoup travaillé, est en train de choisir. Venu du camp autoproclamé « progressiste », il n’en est pas moins dans le collimateur du « parti de l’autre » parce qu’il a compris que sa liberté individuelle – en tant que citoyen mais aussi en tant que penseur et intellectuel – est en jeu.

    Le Front national peut-il être l’instrument de cette nécessaire réaction ?

    Il m’est difficile de répondre à cette question. Le FN fait de la politique politicienne, ce qui est son rôle mais ce n’est pas mon combat. à mon avis, le nerf de la guerre c’est de reconquérir culturellement la société sur les thèmes que j’ai définis dans mon livre. La réaction politique et électorale ne pourra aboutir qu’après. Quand la société sera prête à l’accueillir. Et on ne sait pas encore quelle forme partisane elle prendra. 

    A lire : Le suicide français, Albin Michel, 544 p., 22,90 euros.

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