UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet

1926 : 60.000 personnes au Mont des Alouettes...

1926 : 60.000 personnes au Mont des Alouettes...

Le 25 juillet 1926, 60.000 personnes se pressent dans ce haut lieu...

De Léon Daudet, dans "Une campagne de réunions", Almanach de l'Action française 1927, page 60 :

"... "On ne raconte pas la journée du Mont des Alouettes. Il faut l'avoir vécue, avoir assisté à ce déferlement de tout un peuple paysan sur le lieu sacré de la guerre de géants, de tout un peuple rassemblé par la faim du Roi, la soif de justice et de Restauration.
Car c'est à ces deux ardeurs concrètes et pathétiques qu'aboutit, en fin de compte, la colère nationale, mise en mouvement par la trahison (Caillaux et Malvy), l'assassinat politique et policier (Plateau, Philippe, Berger) et la banqueroute.
"Assez, nous en avons assez", puis "en avant", "à l'assaut, Daudet, à l'assaut", telles étaient les clameurs qui hachaient chacune de mes phrases ou, plutôt, chacun de mes appels à ces hommes héroïques et fiers, et à leurs aïeux.
Leurs fantômes, comme ceux des nôtres, étaient au-dessus de nous et nous encourageaient. A l'horizon, dans la plaine immense de la Vendée militaire, étincelaient sous le ciel ensoleillé de l'ouest, - mais que modifie à chaque instant le vent venu de la mer - brasillaient les clochers et les villages.
Là-bas, c'était le bois de la Chabotterie, que traversa Charette blessé, et prisonnier, Charette, personnification de cette race sublime dont la résistance étonna le monde et continue à étonner l'histoire...

La réunion avait pris fin que là-bas, là-bas, sur les pentes de la colline sacrée, arrivaient encore des files de voitures et des gens, que l'embouteillage des routes avaient retardés.
Depuis midi, les rues des Herbiers étaient parcourues de trépidements, ronflements, sons de trompe de cars, qui amenaient les auditeurs de toute la région, de Bretagne, de Nantes, de Saintes, de Poitiers, d'Angoulême et de Bordeaux.
C'était, pour cette vaste contrée, une mobilisation de tous ceux qui raisonnent et qui savent que Poincaré le pleutre - père du Cartel et non repenti - ne sauvera rien, que personne ne peut plus sauver la France en dehors du Roi, en dehors (comme l'on dit chez "Le Quotidien" et "L'Humanité" associés), des gens du Roi..."