Amusant : "Ils" ont descendu la Canebière pour célèbrer la fin des privilèges, mais pour dénoncer leur retour !..... Ou : "ils" savent casser, mais quand construiront-ils?
Oui, on a beau chercher, on a du mal à trouver un autre adjectif pour qualifier leur démarche, et surtout pour les qualifier, eux.
"Eux", c'est-à-dire, en l'occurrence cette petite "cinquantaine de manifestants affiliés à des syndicats, associations et partis de gauche" qui - raconte La Provence du 5 août - ont défilé sur la Canebière pour célébrer cette journée du 4 août "où, en 1789, les privilèges furent officiellement abandonnés, faisant entrer la France en République" !
Comme c'est beau ! On en pleurerait presque... Sauf qu'on a franchement envie de rigoler un bon coup.
Car, enfin, si c'était vrai, ce que dit La Provence, si on avait basculé dans la République, si c'en était fini des privilèges, pourquoi manifester, après 135 ans de République, héritière de la Révolution, contre le retour de ces mêmes privilèges ? Serait-ce que ce merveilleux système, cette merveilleuse république les crée, ou les re-crée, ou est impuissante à les annihiler ?
On nage en pleine aberration, mais cela ne semble pas troubler un seul instant la cinquantaine de marcheurs et, à travers eux, toutes celles et tous ceux qui ont leur réflexion anesthésiée par l'idéologie.....
Car, enfin, en être réduits, 135 ans après l'instauration d'une République qui règne sans partage, à demander "un sursaut républicain à l'heure où le peuple est constamment obligé de courber l'échine", cela devrait, semble-t-il, les interpeller quelque part, et leur faire se poser la question : tout çà, pour çà ?
Mais non, ils ne veulent pas voir ce qui crève les yeux : leur merveilleux système n'a pas tenu ses promesses, il a échoué, tout simplement.....