Le ministère de l’Intérieur vient, tout récemment, de réaffirmer sa stratégie en matière d’immigration : privilégier la naturalisation sans pour autant renoncer à la régularisation. Dans le même temps, on apprend que, pour le gouvernement, le droit de vote aux immigrés (dans certaines conditions) reste une idée d’actualité. Tout cela est-il bien raisonnable ?
Les motivations, à gauche, sont de deux ordres. D’abord, de principe : on connaît l’antienne multiculturaliste qui va jusqu’à faire du métissage une sorte de panacée sociétale ; c’est l’aboutissement logique, au mépris des évidences les plus élémentaires, de la confusion sciemment entretenue entre le pays réel et la république au sens idéologique du terme. Ensuite, d’efficacité immédiate : on sait (et on comprend bien pourquoi) que la majorité de cette population immigrée apporte(rait) ses suffrages à la gauche. La droite parlementaire partage en fait, sur la question, les mêmes valeurs dites républicaines. D’ailleurs, c’est bien elle qui a été l’initiatrice dans les années soixante puis soixante-dix de l’immigration de masse, devenue immigration de peuplement, à la demande d’un patronat rien moins que patriote sur le plan socio-économique.
Pis : il existe un véritable acharnement immigrationniste qui, depuis l’Eglise de France jusqu’aux « associations », défend les immigrés au nom de la charité ou des droits de l’homme. Ainsi nous impose-t-on d’être charitables avec ces Européens de l’Est, atteints de tuberculose, qui se font soigner à Lyon à nos frais et périls ou ces Roms qui, dans le meilleur des cas, mendient à nos carrefours. Ainsi reconnaît-on à trop d’Africains le droit de s’entasser dans des immeubles insalubres, de manger dans des restaurants caritatifs, de plomber l’Education nationale par la scolarisation de leurs nombreux enfants, de bénéficier de la C.M.U. et d’autres aides « sociales ». L’intérêt du pays n’a rien de commun avec les exigences morales des uns et des autres : la France n’est pas l’Eglise et les « associations » ne sont pas la France.
Quant à l’argument le plus souvent avancé, selon lequel le peuple de France est le produit d’un long et constant métissage, il est controuvé et fallacieux. On sait désormais que les premières vagues migratoires de l’époque moderne sont très récentes. On sait surtout qu’elles ont été quantitativement limitées et que, malgré la proximité ethno-culturelle et/ou religieuse des arrivants (Polonais, Italiens, Arméniens,…) leur intégration dans le corps national ne s’est pas faite sans heurts ni difficultés. Or, aujourd’hui, l’immigration est quantitativement considérable et, dans son essence, le plus souvent très étrangère à la réalité nationale. Les chances d’une intégration (de la part des migrants) et d’une acceptation (de la part des autochtones) paraissent donc bien minces.
Si le fait même de l’immigration est difficilement contestable, il ne peut, donc il ne doit, s’agir que d’une immigration bénéfique pour le pays c’est-à-dire choisie, modérée et régulée.