Comme Louis XVI, le 21 janvier, la Reine n'est pas assassinée pour ce qu'elle a fait, mais pour ce qu'elle est.
Elle l'est au cri de "Mort à l'Autrichienne", dans un déferlement de xénophobie indéniable, que l'on peut considérer comme étant l'une des sources lointaines du racisme.
Les mêmes xénophobes, par ailleurs, n'hésitant pas à souhaiter "qu'un sang impur" abreuve leurs sillons, on est bien là dans ce qui est peut-être la première manifestation "moderne" du racisme authentique...
Xénophobie et racisme dûment condamnés et flétris par les héritiers de la Révolution aujourd'hui, alors que leurs "grands ancêtres" en sont donc, pour une bonne part, à l'origine !.....
Il est vrai que la République idéologique n'en est plus à un paradoxe près : elle accueille, dans le Panthéon ("Aux grands hommes, la patrie reconnaissante"), Lazare Carnot, l'organisateur du Génocide vendéen, et Voltaire, furieusement antisémite et joyeusement raciste; et elle laisse Napoléon aux Invalides, dans son monument d'orgueil, à l'admiration des foules, lui qui déclarait les juifs "des sauterelles et des chenilles qui ravagent la France"....
Âgée de trente-huit ans (Louis XVI en avait 39, le 21 janvier), la Reine en paraissait alors soixante : depuis le retour de Varennes, ses cheveux étaient devenus blancs.....
Un témoin oculaire, un nommé Lapierre, écrit à la société populaire de Carentan que la reine, qu’il appelle d’une injure qui ne déshonore que lui et que nous ne répéterons pas ici "a été à l’échafaud avec une fermeté incroyable, sans broncher".