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1926 : 60.000 personnes au Rassemblement royaliste du Mont des Alouettes
De Léon Daudet, dans "Une campagne de réunions", Almanach de l'Action française 1927, page 60 :
"...On ne raconte pas la journée du Mont des Alouettes. Il faut l'avoir vécue, avoir assisté à ce déferlement de tout un peuple paysan sur le lieu sacré de la guerre de géants, de tout un peuple rassemblé par la faim du Roi, la soif de justice et de Restauration. Car c'est à ces deux ardeurs concrètes et pathétiques qu'aboutit, en fin de compte, la colère nationale, mise en mouvement par la trahison (Caillaux et Malvy), l'assassinat politique et policier (Plateau, Philippe, Berger) et la banqueroute. "Assez, nous en avons assez", puis "en avant", "à l'assaut, Daudet, à l'assaut", telles étaient les clameurs qui hachaient chacune de mes phrases ou, plutôt, chacun de mes appels à ces hommes héroïques et fiers, et à leurs aïeux. Leurs fantômes, comme ceux des nôtres, étaient au-dessus de nous et nous encourageaient. À l'horizon, dans la plaine immense de la Vendée militaire, étincelaient sous le ciel ensoleillé de l'ouest, - mais que modifie à chaque instant le vent venu de la mer - brasillaient les clochers et les villages. Là-bas, c'était le bois de la Chabotterie, que traversa Charette blessé, et prisonnier, Charette, personnification de cette race sublime dont la résistance étonna le monde et continue à étonner l'histoire...
La réunion avait pris fin que là-bas, là-bas, sur les pentes de la colline sacrée, arrivaient encore des files de voitures et des gens, que l'embouteillage des routes avaient retardés. Depuis midi, les rues des Herbiers étaient parcourues de trépidements, ronflements, sons de trompe de cars, qui amenaient les auditeurs de toute la région, de Bretagne, de Nantes, de Saintes, de Poitiers, d'Angoulême et de Bordeaux. C'était, pour cette vaste contrée, une mobilisation de tous ceux qui raisonnent et qui savent que Poincaré le pleutre - père du Cartel et non repenti - ne sauvera rien, que personne ne peut plus sauver la France en dehors du Roi, en dehors (comme l'on dit chez "Le Quotidien" et "L'Humanité" associés), des gens du Roi..."
Ce fut une constante de l'Action française que d'organiser des Rassemblement royalistes : le plus célèbre et le plus important d'entre eux fut, sans conteste, ce Rassemblement royaliste du Mont des Alouettes, en 1926, en Vendée.
Cependant, c'est en Provence que cette pratique devait rencontrer le plus grand succès, au point de devenir presque une véritable institution, avec les Rassemblements royalistes de Roquemartine (voir l'Éphéméride du 4 août) et de Barbentane (voir l'Éphéméride du 29 mai).
À partir de 1969, cette grande tradition fut reprise, pendant près de trente ans, quasiment sans interruption, par la Fédération royaliste provençale (voir l'Éphéméride du 8 juin)...
1926 : 60.000 royalistes au Mont des Alouettes (ici, vue de nuit des moulins et de la chapelle du Mont)
1120 : Incendie de Vézelay
Lors de la veillée de la Sainte-Madeleine, la charpente de l'abbatiale prend feu et s'effondre, causant la mort de plus de mille personnes; l'intégralité de la nef carolingienne de l'abbaye bénédictine est détruite.
Il ne faudra que douze années à l'abbé Renaud de Semur,reparator monasterii Vezeliacensis, pour la reconstruire...
... À partir du Rassemblement royaliste du Mont des Alouettes, en 1926, où 60.000 royalistes vinrent écouter les orateurs de l'Action française - dont, évidemment, Léon Daudet... - nous vous présentons une vision d'ensemble des Rassemblements royalistes de l'Action française, prolongés par ceux de Montmajour, de Saint Martin de Crau et des Baux de Provence, jusque dans les années 2.000...
Le clocheton sans cloche de la chapelle Saint Hernot, dans la presqu'île de Crozon...
1793 : La Convention ordonne de fondre les cloches...
Dans son décret n° 1256, du 23 juillet 1793, la Convention ordonne que les cloches des églises et chapelles de France soient déposées pour être fondues et puissent servir à la confection des canons; elle décrète que "chaque commune a la faculté de conserver une cloche qui serve de timbre à son horloge" : ce sera la "cloche civique". Cent mille cloches vont disparaître dans la tourmente. Et Napoléon, pour les besoins de son immense armée, ne fera qu'amplifier le processus...
Seules quelques cloches en réchappèrent :
• celle de Lignières (Cher), fondue à Orléans pendant la révolution, en 1790, porte la mention "Vive la nation, vive le Roi" et des fleurs de lys;
• celle de Quintat (Haute-Savoie) porte la mention "Si je survis à la Terreur c’est pour annoncer le bonheur"...
• cellede St Hernot, datée de 1703, et la plus ancienne de la presqu'île de Crozon encore existante; celle de l'église de Landévennec, "Marie-Anne", la grande cloche de Landévennec, date aussi de 1703...
• et, comme la vie paysanne se serait trouvée perturbée, en l'absence de repères sonores rythmant la journée, la plupart des cloches des campaniles, dans les petites villes et villages, ont pu être conservées...
Le véritable repeuplement des clochers ne se fit cependant que sous le Second Empire et la IIIème République.
I : l'exemple de Callac (Bretagne, document ci-dessous) :
"Au nom de la République, je requiers la Municipalité de Callac de mettre à exécution le décret du 23 juillet 1793 (vieux stile) qui porte qu'il ne sera laissé qu'une cloche dans chaque paroisse, que les autres seront descendues pour être fondues en canon; de plus qu'il ne soit laissé en aucun endroit des armes qui puissent encore rappeler le souvenir de l'orgueil des despotes. Signé : François Marbaud, agent national pour le District de Rostrenen.
À Callac le 16 nivôse de l'An 2 (5 janvier 1794) de la République, Une et Indivisible."
II : l'exemple de Notre-Dame de Paris : À Notre-Dame, toutes les cloches furent fondues, à l'exception du bourdon Emmanuel : "Emmanuel" avait succédé à la cloche "Jacqueline", qui avait été fondue en 1400, et avait été coulé en 1685 par plusieurs fondeurs lorrains pour la remplacer. Le parrainage fut assuré par Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche, c'est pourquoi la cloche porte également le prénom "Marie-Thérèse".
"Emmanuel" se trouvant dans la tour sud, on installa, lors des restaurations du XIXème siècle, quatre cloches benjamines dans la tour nord.
"Emmanuel" pèse 13 tonnes, son battant 500 kilos; Le diamètre à la base de la cloche est de 2 m 62.
Il a été installé en 1686 en remplacement de l'ancien bourdon Jacqueline Le bourdon sonne en fa dièse ainsi qu'en attestece récit d'Ernest Laut, extrait du Petit Journal Illustré du 19 avril 1908.
À partir de 2011, le projet se fit jour de recréer l’ensemble en place en 1686, lors de la bénédiction du bourdon. En effet, l’ensemble de quatre cloches, placé en 1856, n’était pas accordé par rapport à Emmanuel, et donnait une sonnerie peu harmonieuse de par la piètre qualité du métal. Le projet était donc d'en revenir à la disposition existante jusqu’en 1792, afin de retrouver le paysage sonore de la fin du XVIIIème siècle.
Il faudra attendre 2013 pour voir le projet réalisé…
Écouter : les sons qu'ont entendu Louis XIV, Louis XV, Louis XVI (et quelques autres !...) restitués numériquement (site de la cathédrale Notre-Dame de Paris) :
1339 : Naissance de Louis 1er d'Anjou, mécène de la Tenture de l'Apocalypse, d'Angers
1317 : Robert d’Anjou, roi de Naples, confère le titre de miles (chevalier) à Simone Martini
Robert d'Anjou est un membre éminent de la branche des Capétiens d'Anjou-Sicile.
Cette année-là, il offre également un très riche apanage à Simone Martini, qui réalise la grande "pala" représentant Saint Louis de Toulouse couronnant le roi Robert (la canonisation du saint franciscain, frère du roi, eut lieu cette année-là).
Ce furent les premiers contacts officiels connus entre le célébrissime peintre italien de la Renaissance et la France.
Plus de vingt ans après, Simone Martini vint en France, suivant la cour papale en Avignon (1342) : il s'y lia d’amitié avec Pétrarque et illustra un codex de Virgile annoté par lui.
Simone Martini réalisa également des fresques pour la cathédrale Notre Dame des Doms, et travailla ensuite au Palais des Papes, où il dirigea une véritable école, dont fit partie Matteo Giovanetti.
Mais, à la différence de ce dernier, qui retourna en Italie avec le pape Urbain V - lorsque celui-ci ramena la Papauté à Rome - Simone Martini resta en Avignon, où il finit ses jours peu de temps après y être arrivé, en 1344.
Fresques dans la cathédrale Notre-Dame-des-Doms.
D’après deux sonnets de Pétrarque, Simone arrive en Avignon, accompagné de sa famille et de plusieurs collaborateurs, au début de 1336. Il y a été appelé par un des cardinaux italiens, probablement Jacopo Stefaneschi, qui lui aussi s’est installé dans la nouvelle cité papale.
C'est pour le Cardinal Stefaneschi que Simone exécute des fresques de l'église de Notre-Dame-des-Doms à Avignon. Les fresques du portail, le Christ bénissant et la Madone d'humilité, sont en très mauvais état de conservation; mais les synopia du Palais des Papes sont très intéressantes et de très grande qualité :
Bien qu'en majorité catholique, la ville refusait de livrer à Simon de Montfort et au Légat du Pape les cathares qui s'y trouvaient.
La phrase célèbre "Tuez les tous ! Dieu reconnaîtra les siens !" n'a jamais été prononcée : peut-être, tout simplement, parce que, comme l'explique Alain Decaux, la radicalisation des esprits était telle, et si forte leur imprégnation par la mentalité que révèle cette phrase apocryphe, qu'il n'était en fait nul besoin de la prononcer : elle "était" dans les esprits...
L'abbaye construite sur la tombe du martyr et de ses compagnons est le plus ancien établissement monastique de l'Europe de l'Ouest : on a trouvé, lors de fouilles, une monnaie de l'empereur Dèce (249-251) dans les grottes et cavités - naturelles ou creusées par les premiers chrétiens - qui sont la base et le fondement de l'Abbaye que nous voyons aujourd'hui (ci dessus).
1700 : naissance de Duhamel du Monceau, aux origines du Musée de la Marine (ici, la poupe de la galère "La Réale", de Louis XIV)
1031 : Mort de Robert II Le Pieux
Le fils d'Hugues Capet, et deuxième roi de la dynastie nouvelle, décède à Melun, à l'âge de 61 ans, après un long règne de 35 ans.
C'est cela qui finit par faire la fortune et la force de cette honorable famille capétienne : la longueur des règnes de ses premiers représentants (Hugues excepté, qui régna seulement neuf ans) : après Robert II (trente-cinq ans de règne), Henri 1er régna vingt-neuf ans; Philippe 1er, quarante-huit ans; Philippe Auguste, quarante-trois ans; Saint Louis, quarante-quatre ans; Philippe le Bel, vingt-neuf ans.
"Les premiers règnes furent sans éclat", dit Jacques Bainville, et sans cette heureuse longévité - jointe, il est vrai, au fait qu'ils eurent aussi la chance d'avoir toujours un héritier mâle pour leur succéder... - la pauvre puissance des premiers capétiens aurait eu bien du mal à déboucher, un jour, sur un Philippe Auguste...
Dans Le Figaro du 19 juillet 1919, Jacques Bainville (ci contre) et Henri Massis (ci dessous) publient un manifeste "Pour un parti de l'intelligence".
Dès 1920 sera fondée La Revue universelle, avec Bainville pour directeur et Henri Massis comme rédacteur en chef. La revue avait pour programme : "Rassembler tout ce qui, dans le monde, prend parti contre la destruction, fortifier et étendre les relations entre les groupes dévoués à la cause de l'esprit".
Elle paraîtra jusqu'en 1944, ayant réussi, au milieu des si nombreuses tribulations de l'époque, à recueillir des articles d'esprits aussi divers et différents que Jacques Maritain, Georges Valois, Gustave Thibon, Pierre Gaxotte, Claude Roy, Pierre Boutang, Raoul Girardet, Charles Maurras, Léon Daudet, Thierry Maulnier, Robert Brasillach...
Né en 1879, Jacques Bainville a donc quarante ans au moment où il fonde cette Revue; né en 1886, Henri Massis en a trente-trois...
L’une des plus remarquables réalisations de Bainville, ce n’est peut-être pas un livre, aussi importants qu'ils aient pu être pour certains; l’une des pensées les plus fécondes de son règne intellectuel (pour paraphraser Louis XIV), c’est peut-être... "La Revue universelle"...
C'est en 1920 que Jacques Bainville fonde cette Revue : il en était le directeur, et Henri Massis, le rédacteur en chef.
Dans Le Figaro du 19 juillet 1919 était paru un manifeste "Pour un parti de l'intelligence"; la Revue universelle, qui en découle, avait pour programme :
"Rassembler tout ce qui, dans le monde, prend parti contre la destruction, fortifier et étendre les relations entre les groupes dévoués à la cause de l'esprit".
La Revue se situait évidemment dans la ligne du Nationalisme intégral de L'Action française.
Y collaborèrent Charles Benoist, Marie de Roux, Robert Havard de La Montagne, René Johannet, Georges Valois, Firmin Bacconnier, Pierre-Antoine Cousteau, Georges Gaudy, Gustave Thibon, Pierre Gaxotte, Claude Roy, Gonzague de Reynold, Jacques Maritain (en charge de la rubrique philosophique, au début des années 1920), Charles Maurras, Maurice Vaussard et Henri Gouhier.
Puis, après 1941, Pierre Boutang et Raoul Girardet.
La Revue universelle s'intéressait particulièrement à la politique extérieure, mais on y trouvait aussi des études sur l'art, la littérature la philosophie, écrites par Léon Daudet, Thierry Maulnier, André Rousseaux ou Robert Brasillach.
Son dernier numéro paraîtra en 1944...
"...Ah ! comme tout alors me semblait simple, facile, uni. Je nous revois ensemble dans notre commun bureau de la Revue universelle, lorsque nous établissions le sommaire du prochain numéro, et qu'il en réclamait les épreuves. Il lui suffisait d'un regard, mais c'était un regard infaillible; rien qu'un mot parfois pour formuler sa décision, mais c'était un mot sans réplique. Et quel repos, quel assentiment, quand il avait conclu d'un simple geste, qui supprimait le tâtonnement, l'hésitation, l'incertitude..." (Henri Massis).
Dans Le Figaro du 19 juillet 1919, Jacques Bainville et Henri Massis publient un manifeste "Pour un parti de l'intelligence", aux origines de La Revue universelle
1799 : Découverte de la Pierre de Rosette
Exhumée lors de l'expédition de Bonaparte en Egypte, et aujourd'hui exposée au British Muséum, elle est l'un des documents qui permirent à Jean-François Champollion de percer le mystère de l'écriture des anciens Égyptiens.
Voici ce qu'en dit Jean Leclant, secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et Belles-lettres :
S’il est vrai que la pensée régionaliste trouva son véritable maître en Charles Maurras, de nombreux auteurs en bâtirent les premières fondations : des plus connus comme Frédéric Mistral à de plus méconnus comme Frédéric Amouretti, ces auteurs ont, apporté les premières pierres essentielles à l’édification de la véritable pensée régionaliste.
Frédéric Amouretti naquit le 18 juillet 1863 à Toulon, et mourut le 29 août 1903, tout juste âgé de 40 ans...
Parti à Paris pour décrocher sa Licence ès lettre Amouretti rencontra à Paris Frédéric Mistral et fut reçu félibre en 1882. Revenu en Provence, il entama une carrière de journaliste et de publiciste. Dès 1890, à peine âgé de 27 ans, il lança son premier journal avec son ami Bérenger, Le réveil du Provençal : Organe des revendications autonomistes de la Provence.
Prônant le fédéralisme et luttant résolument contre le jacobinisme républicain, Amouretti écrira, près de 30 ans avant l’Idée de Décentralisation de Maurras :
"En adoptant le plan de Sieyès, et en découpant la France comme matière inerte en départements tracés arbitrairement sur la carte, la Convention a anéanti ces admirables cadres historiques où les hommes, unis par l’identité des souvenirs, de la langue, des mœurs, des intérêts pouvaient bien s’entendre pour s’occuper de tout ce qui les touchait de près...".
Pour Amouretti, au contraire, et pour les "fédéralistes", il faut respecter la liberté des communes reliées entre elles selon"sis enclin istouri, ecounoumi, naturau...",ce qui passe par la suppression des départements au profit des anciennes provinces avec à leur tête "uno assemblado soubeirano, à Bourdèus, Toulouso, à Mount-Pelié, à Marsiho o à-z-Ais".Ces assemblées devant jouir d'une autonomie complète en ce qui concerne l'administration, la justice, l'enseignement, les travaux publics…
L'engagement régionaliste d'Amouretti se concrétisa davantage avec la Déclaration des Félibres Fédéralistes du 22 février 1892, co-rédigée avec le jeune Charles Maurras, Amouretti pouvant être considéré, à bon droit, comme "lou paire e lou redatour de la declaracioun", les deux amis se lançant donc face à l’ennemi républicain et jacobin.
Face aux multiples reproches de séparatisme ou d’anarchisme, Amouretti répondait ceci :
"Quelle erreur ! C’est l’unitarisme au contraire qui mène la France au séparatisme. La fusion, c'est-à-dire l’anéantissement des nationalités particulières où vivent et se distinguent les citoyens en une nationalité abstraite que l’on ne respire ni ne connaît plus, voilà l’unité. Le fédéralisme au contraire, respectant les diversités ethniques et favorisant le libre développement de chaque région, est le plus grand ennemi du séparatisme en le rendant inutile".
Amouretti avait compris que seule la voie monarchique et la présence d'un Roi au sommet de l'Etat pourrait permettre cette fédération :
"Il faut rétablir les provinces, leur rendre la gestion des intérêts provinciaux, surtout en matière de travaux publics, et rétablir les assemblées provinciales avec une compétence assez étendue pour qu’elles aient des sessions fréquentes, longues, fécondes, de nature à attirer l’attention, le respect, la vue."
390 Avant JC : Brennus écrase les Romains à la bataille de l'Allia
À cette époque, la croissance démographique des tribus gauloises est telle qu'une partie d'entre elles part chercher de nouvelles terres, pour s'y établir : les unes s'en vont vers l'Est, et d'autres vers le Sud, franchissant les Alpes.
À cette époque, aussi, Rome avait déjà grandi, mais n'était évidemment pas encore ce qu'elle allait devenir.
Le chef qui, vers le Sud, menait les Sénons - l'une des nombreuses tribus gauloises, originaires de la région de Sens - s'appelait Brenn, nom latinisé en Brennus (illustration : figure de proue du cuirassé Brennus - la dernière figure de proue d'un vaisseau de guerre - à partir d'un buste de Cérès, retravaillé)
Brennus ne cherchait, à proprement parler, ni à piller ni à conquérir pour conquérir : cette migration était simplement destinée à trouver de nouvelles terres pour s'y établir définitivement.
Mais, arrivés dans l'actuelle Romagne, les Gaulois trouvèrent des villes déjà bien implantées, qui n'avaient nulle envie de laisser s'installer les nouveaux venus, et qui, pour se défendre, firent appel à Rome - dont l'ascension, quoique lente, commençait...
Après avoir pris et pillé Clusium, Brennus se dirigea vers Rome - qui devait d'ailleurs, plus tard, appeler ager gallicus ces terres où elle vainquit finalement les Gaulois, après avoir été prise et ravagée par eux. Et les Romains parlèrent à cette occasion du "tumultus gallicus" - comme plus tard, lors des Guerres d'Italie - on parlera, là-bas, de la "furia francese"...
Dans Le Figaro du 19 juillet 1919, Jacques Bainville et Henri Massis publient un manifeste "Pour un parti de l'intelligence".
Dès 1920 sera fondée La Revue universelle, avec Bainville pour directeur et Henri Massis comme rédacteur en chef.
La revue avait pour programme :
"Rassembler tout ce qui, dans le monde, prend parti contre la destruction, fortifier et étendre les relations entre les groupes dévoués à la cause de l'esprit".
C'est le premier d'entre eux, Clément V, qui est à l'origine du Palais des Papes, en ordonnant la construction du premier palais, le Palais vieux (voir l'Éphéméride du 23 juin).
Le troisième Pape d'Avignon, Clément VI, jugea ce palais trop modeste, car il désirait centraliser - et ce, pour la première fois depuis les origines de l'Église catholique... - tous les services de l'administration papale dans la même ville.
Il lui fallait donc un espace beaucoup plus grand, et surtout un architecte capable de relever les nombreux défis techniques que posait - malgré d'indéniables avantages - le lieu où s'élevait le Palais de son prédécesseur : il fit appel à un architecte originaire d'Île-de-France, Jean de Louvres, natif de Louvres-en-Parisis, près de Luzarches.