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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (21)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : la désastreuse Campagne de Russie...

    1. 22 Juin 1812 : Napoléon déclare la guerre à la Russie

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     Il ordonne le franchissement du Niemen : nul ne le sait - ou ne le croit... - encore, mais c'est, en réalité, le coup de trop, et le commencement de la fin... Ci-dessus, le Niemen près de Kaunas, en Lituanie, d'où tant de jeunes français ne reviendront pas, tombant sur des terres gelées, où ce qu'il reste de leurs dépouilles demeure enseveli, à jamais...

     

    "Lorsque Bonaparte franchit le Niémen, quatre vingt cinq millions cinq cent mille âmes reconnaissaient sa domination ou celle de sa famille; la moitié de la population de la chrétienté lui obéissait; ses ordres étaient exécutés dans un espace qui comprenait dix-neuf degrés de latitude et trente degrés de longitude. Jamais expédition plus gigantesque ne s'était vu, ne se reverra.

    Le 22 juin, à son quartier général de Wilkowiski, Napoléon proclame le guerre : "Soldats, la seconde guerre de Pologne est commencée; la première s'est terminée à Tilsitt; la Russie est entraînée par la fatalité : ses destins doivent s'accomplir."

    Moscou répond à cette voix jeune encore par la bouche de son métropolitain, âgé de cent-dix ans : "La ville de Moscou reçoit Alexandre, son Christ, comme une mère dans les bras de ses fils zélés, et chante Hosanna ! Béni soit celui qui arrive !" Bonaparte s'adressait au destin, Alexandre à la Providence..." (Mémoires d'Outre-Tombe, pages 787/788)

     

    2. La bataille de la Moskowa (le 7 septembre), que les Russes appellent "de Borodino...

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    "...Arrivé sur les hauteurs de Borodino, Bonaparte voit enfin l’armée russe arrêtée et formidablement retranchée. Elle comptait cent vingt mille hommes et six cents pièces de canon ; du côté des Français, égale force. La gauche des Russes examinée, le maréchal Davout propose à Napoléon de tourner l’ennemi : "Cela me ferait perdre trop de temps", répond l’empereur. Davout insiste; il s’engage à avoir accompli sa manœuvre avant six heures du matin; Napoléon l’interrompt brusquement : "Ah ! vous êtes toujours pour tourner l’ennemi."

    On avait remarqué un grand mouvement dans le camp moscovite : les troupes étaient sous les armes; Kutuzof, entouré des popes et des archimandrites, précédé des emblèmes de la religion et d’une image sacrée sauvée des ruines de Smolensk, parle à ses soldats du ciel et de la patrie : il nomme Napoléon le despote universel.

    Au milieu de ces chants de guerre, de ces chœurs de triomphe mêlés à des cris de douleur, on entend aussi dans le camp français une voix chrétienne; elle se distingue de toutes les autres; c’est l’hymne saint qui monte seul sous les voûtes du temple. Le soldat dont la voix tranquille, et pourtant émue, retentit la dernière, est l’aide de camp du maréchal qui commandait la cavalerie de la garde. Cet aide de camp s’est mêlé à tous les combats de la campagne de Russie; il parle de Napoléon comme ses plus grands admirateurs; mais il lui reconnaît des infirmités; il redresse des récits menteurs et déclare que les fautes commises sont venues de l’orgueil du chef et de l’oubli de Dieu dans les capitaines. "Dans le camp russe", dit le lieutenant-colonel de Baudus, "on sanctifia cette vigile d’un jour qui devait être le dernier pour tant de braves. Le spectacle offert à mes yeux par la piété de l’ennemi, ainsi que les plaisanteries qu’il dicta à un trop grand nombre d’officiers placés dans nos rangs, me rappela que le plus grand de nos rois, Charlemagne, se disposa, lui aussi à commencer la plus périlleuse de ses entreprises par des cérémonies religieuses."
    Ah ! sans doute, parmi ces chrétiens égarés, il s’en trouva un grand nombre dont la bonne foi sanctifia les prières; car si les Russes furent vaincus à la Moskowa, notre entier anéantissement, dont ils ne peuvent se glorifier en aucune façon, puisqu’il fut l’œuvre manifeste de la Providence, vint prouver quelques mois plus tard que leur demande n’avait été que trop favorablement écoutée..." (Mémoires d'Outre-Tombe, Garnier,  (Tome 3, pages 255-386)

     

    3. l'entrée dans la capitale des Tsars, l'incendie de Moscou...

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    15 septembre 1812 : l'incendie de Moscou

    "...L'incendie de Moscou restera une résolution héroïque qui sauva l'indépendance d'un peuple et contribua à la délivrance de plusieurs autres... Où en seraient les nations si Bonaparte, du haut du Kremlin, eût couvert le monde de son despotisme comme d'un drap mortuaire ?...
    ...La nuit descend : des émissaires vont frapper mystérieusement aux portes, annoncent qu'il faut partir et que Ninive est condamnée. Des matières inflammables sont introduites dans les édifices publics et les bazars, dans les boutiques et les maisons particulières; les pompes sont enlevées. Alors Rostotpchine ordonne d'ouvrir les prisons... les autres malfaiteurs relâchés reçoivent, avec leur grâce, les instructions pour procéder à l'incendie, quand le moment sera venu. Rostopchine sort le dernier de Moscou, comme un capitaine de vaisseau quitte le dernier son bord dans un naufrage...
    Lorsque la ville était encore debout, Napoléon en marchant vers elle s'écriait : "La voilà donc cette ville fameuse !" et il regardait : Moscou délaissée ressemblait à la cité pleurée dans les Lamentations. Déjà Eugène et Poniatowski ont débordé les murailles; quelques uns de nos officiers pénètrent dans la ville; ils reviennent et disent à Napoléon : "Moscou est déserte ! - Moscou est déserte ? c'est invraisemblable. Qu'on m'amène les boyards." Point de boyards, il n'est resté que des pauvres qui se cachent. Rues abandonnées, fenêtres fermées : aucune fumée ne s'élève des foyers d'où s'en échapperont bientôt des torrents. Pas le plus léger bruit. Bonaparte hausse les épaules...
    Bonaparte apprit bientôt avec certitude que la ville était menacée de quelque évènement. À deux heures du matin on lui vient dire que le feu commence. Le vainqueur quitte le faubourg de Dorogomilow et vient s'abriter au Kremlin. C'était dans la matinée du 15. Il éprouva un moment de joie en pénétrant dans le palais de Pierre le Grand; son orgueil satisfait écrivit quelques mots à Alexandre, à la réverbération du bazar qui commençait à brûler, comme autrefois Alexandre vaincu lui écrivait un billet du champ d'Austerlitz.
    Dans le bazar, on voyait de longues rangées de boutiques toutes fermées. On contient d'abord l'incendie; mais dans la seconde nuit il éclate de toutes parts; des globes lancés par des artifices crèvent, retombent en gerbes lumineuses sur les palais et les églises. Une bise violente pousse les étincelles et lance les flammèches sur le Kremlin : il renfermait un magasin à poudre; un parc d'artillerie avait été laissé sous les fenêtres mêmes de Bonaparte. De quartier en quartier nos soldats sont chassés par les effluves du volcan. Des Gorgones et des Méduses, la torche à la main, parcourent les carrefours livides de cet enfer; d'autres attisent le feu avec des lances de bois goudronné. Bonaparte, dans les salles du nouveau Pergame, se précipite aux croisées, s'écrie : "Quelle résolution extraordinaire ! quels hommes ! ce sont des scythes !"
    Le bruit se répand que le Kremlin est miné : des serviteurs se trouvent mal, des militaires se résignent. Les bouches des divers brasiers en dehors s'élargissent, se rapprochent, se touchent : la tour de l'Arsenal, comme un haut cierge, brûle au milieu d'un sanctuaire embrasé. Le Kremlin n'est plus qu'une île noire contre laquelle se brise une mer ondoyante de feu. Le ciel, reflétant l'illumination, est comme traversé des clartés mobiles d'une aurore boréale.
    La troisième nuit descendait; on respirait à peine dans une vapeur suffocante : deux fois des mèches ont été attachées au bâtiment qu'occupait Napoléon. Comment fuir ? les flammes attroupées bloquent les portes de la citadelle. En cherchant de tous les côtés, on découvre une poterne, qui donnait sur la Moscowa. Le vainqueur avec sa garde se dérobe par ce guichet de salut. Autour de lui dans la ville, des voûtes se fondent en mugissant, des clochers d'où découlaient des torrents de métal liquéfié se penchent, se détachent et tombent. Des charpentes, des poutres, des toits craquant, pétillant, croulant, s'abiment dans un Phlégéton dont ils font rejaillir la flamme ardente et des millions de paillettes d'or. Bonaparte ne s'échappe que sur les charbons refroidis d'un quartier déjà réduit en cendres : il gagne Petrovski, ville du czar...
    Du rivage de Sainte-Hélène, Napoléon revoyait brûler la ville des scythes : "Jamais" dit-il, "en dépit de la poésie, toutes les fictions de l'incendie de Troie n'égaleront la réalité de celui de Moscou." (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome I, pages 802 à 807)

    Le 19 octobre, Napoléon ordonne la retraite. Dans très peu de jours ce sera, à tous les sens du terme, "la Bérésina" !...

  • Éphéméride du 3 octobre

    1985 : Création du RAID

     

     

     

     

    1468 : Arrestation de Louis XI à Péronne par le duc de Bourgogne 

     

    Ce jour-là, la royauté connut la plus effroyable des humiliations (l'arrestation du Roi est racontée en détail dans l'Éphéméride du 11 février). Il n'y en aura pas de pire jusqu'à la Révolution.

    Certains l'ignorent, d'autres l'oublient : il n'était pas obligatoire que la France existât. Du moins telle que nous la connaissons aujourd'hui. Les territoires qui la composent, ces Provinces qui font son extraordinaire richesse grâce à leur infinie diversité, auraient très bien pu aller les unes à telle puissance étrangère, les autres à telle autre.

    Ou alors, d'autres centres que Paris auraient pu fédérer une autre entité :

    les Wisigoths, d'abord, qui possédaient presque toute l'Espagne et quasiment toute l'actuelle France méridionale : mais ils furent écrasés à Vouillé par Clovis (voir l'Éphéméride du 10 novembre) et refoulés en Espagne;

    ou bien les Comtes de Toulouse, à partir précisément de leur capitale éponyme, mais qui manquait d'un poids démographique suffisant pour s'imposer;

    ou bien les Plantagenêts, d'origine française mais devenus rois d'Angleterre, et qui possédèrent, à un moment, bien plus de territoires de l'actuelle France que le roi de France lui-même.

    ou bien encore les ducs de Bourgogne, les Grands Ducs d'Occident, qui, eux, ne manquaient ni de population ni de richesses mais qui, pour leur malheur - et notre bonheur ! - sont "tombés" sur... Louis XI (ci dessous) ! 

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    Bien qu'un peu touffue, et assez peu lisible, la carte ci dessous montre la tenaille presque parfaite, et donc mortelle, dans laquelle les possessions bourguignonnes de Charles le Téméraire (en jaune) enserraient en grande partie, et presque totalement, une portion des terres du Roi de France, au Nord et au Centre-Est :
     
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    Si l'on tient compte du fait que plusieurs autres facteurs militaient en faveur du Grand Duc d'Occident (richesse économique, dynamisme culturel, poids démographique...) on voit bien, dans cette lutte titanesque entre la Maison de France et la Maison de Bourgogne, qui était le chêne (du moins en apparence) et qui était le roseau...
     
    De Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre VII, Louis XI : l'unité sauvée, l'ordre rétabli, la France reprend sa marche en avant :
     
    "...Charles le Téméraire, qui venait de succéder à son père, nourrissait de vastes et dangereux desseins. Il voulait fondre en un bloc ses domaines faits de pièces et de morceaux, relier la Bourgogne aux Pays-Bas, soit par la Champagne, soit par la Lorraine, gouverner sans avoir à rendre hommage au roi de France ni à respecter les coutumes flamandes..."
     
    "...Et quand celui-ci (Louis XI, ndlr) fut roi, il continua l'œuvre de son père. Si la grande féodalité comptait sur le nouveau règne, elle se trompait. Seulement, Louis XI, esprit réaliste, avait bien jugé qu'il n'était pas assez fort pour la combattre en face. Il avait, à juste titre, le "cauchemar des coalitions". Il eut recours aux armes quand il ne pouvait s'en dispenser, mais sa préférence était pour d'autres moyens, l'argent surtout : il payait ce qu'il ne pouvait conquérir. Avaricieux pour lui-même, encore plus modeste dans ses habits que son père, il trouvait quatre cent mille écus pour acheter une province.

    La ruse, l'absence de scrupules étaient sans doute dans son caractère. Elles étaient aussi des nécessités de la situation. Diviser ses ennemis, abattre les plus faibles, s'humilier au besoin devant les autres, sacrifier ses alliés en cas de nécessité, inspirer la crainte quand il était le plus fort, subir des affronts et attendre l'heure de la vengeance : ce n'étaient pas des procédés de paladin. Charles le Téméraire, le "grand duc d'Occident" (ci dessous) avait une autre allure. À la fin, comme dans la fable, le roseau l'emporte à force de plier..."

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    "...Vis-à-vis de son grand adversaire, le roi avait adopté pour tactique la prudence. Il le voyait s'engager dans des entreprises de plus en plus hasardeuses, affronter la Lorraine, l'Alsace, l'Allemagne, la Suisse. Louis XI le sentit perdu. Désormais il se garda d'intervenir autrement qu'en lui suscitant des ennemis. Il fit confiance au temps, attendit son heure. Il donna même Saint-Quentin pour que le duc de Bourgogne se tournât d'un autre côté. Ce côté, c'était celui de Granson et de Morat où les cantons suisses infligèrent deux graves défaites au puissant duc. Il ne s'en remit pas. Rien ne lui réussit plus. Devant Nancy, dont il voulait faire la capitale de son État, la tête d'une Lotharingie nouvelle, il trouva une mort misérable (1477).

    Plus grand bonheur ne pouvait arriver à la France. Sans effort de notre part, un ennemi dangereux était abattu. Et puis, Charles n'avait pas de fils : ses apanages retourneraient donc à la couronne..."

     

    • Sur les causes profondes de cette guerre entre la France de Louis XI et la Maison de Bourgogne, on pourra consulter l'Éphéméride du 24 juin et l'Éphéméride du 3 octobre.

    Ainsi que, dans notre Album "L'aventure France racontée par les cartes", la photo "La France face à la maison de Bourgogne"

     

    • Morts à l'étranger, faits prisonnier sur le champ de bataille, préférant quitter Paris révolté afin d'y revenir après avoir dompté les rebelles, assassinés : plusieurs rois de France ont eu un destin hors du commun, que recensent quatre de nos Éphémérides :

    • pour les rois morts à l'étranger, voir l'Éphéméride du 8 avril;

    • pour les rois faits prisonniers sur le champ de bataille, voir l'Éphéméride du 11 février;

    • pour les rois ayant préféré quitter Paris révolté afin d'y revenir après avoir dompté les rebelles, voir l'Éphéméride du 21 mars;

    • pour les rois assassinés, voir l'Éphéméride du 30 juillet...

     

     

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    1634 : Louis XIII se proclame Capitaine des Mousquetaires...

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    C'est un peu plus de dix ans auparavant, en 1622, que le Roi avait créé le corps des Mousquetaires : en réalité, il ne fit que transformer l'armement de la garde personnelle, créée par son père, Henri IV, qui portait le nom de "Carabins" car elle était armée de carabines.

    Louis XIII fit remplacer ces dernières par des mousquets, d'où le nouveau nom de "Mousquetaires"... 

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    Dans la Maison militaire du Roi, les mousquetaires formaient deux compagnies, chacune de deux cents cavaliers.

    Ils portaient habit écarlate, soubrevestes bleues et galonnées sans manches, avec deux croix de velours blanc, l'une devant, l'autre derrière. La première compagnie avait des galons d'or et des flammes rouges aux angles des croix, tandis que la deuxième avait des galons d'argent et des flammes feuille-morte.

    Les mousquetaires de la première avaient des chevaux gris ceux de la deuxième, des chevaux noirs. De là, leur nom de Mousquetaires gris et de Mousquetaires noirs.

    Leurs drapeaux étaient blancs :

    sur celui de la première compagnie se voyait une bombe enflammée tombant sur une ville, avec la devise Quo ruit et lethum (Partout où elle s'élance, elle porte la mort), allusion à l'impétuosité des mousquetaires;

    sur celui de la deuxième, il y avait un faisceau de douze flèches empennées et l'inscription Amenas Jovis altera tela (Nouvelles armes d'un nouveau Jupiter).

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    Les mousquetaires ont joué un rôle particulièrement brillant et glorieux :

    "Ils donnèrent des preuves d'une valeur extrême; on n'en vit jamais reculer un seul, et il en fut tué un grand nombre" (Pelisson).

     

    Ce fut le grand Lully qui composa les deux marches des Mousquetaires, Gris et noirs, dont d'Artagnan reste le symbole le plus fort, tant de siècles après :

     

    Lully Marche MOUSQUETAIRES GRIS.mp3

    Lully Marche MOUSQUETAIRES NOIRS.mp3

     

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     Dans notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France, voir la photo des Mousquetaires de la garde, et les trois suivantes...

     

    http://www.lemondededartagnan.fr/SITE/FRA/mousquetaires_chap01.htm

     

     

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    1886 : Naissance d'Alain Fournier

     

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    1914 : Mort de Joseph Dechelette

     

  • Lire Jacques Bainville...(XIII) : Installer un Bourbon sur le trône d'Espagne, le ”bon choix”, la décision heureuse de L

    1. Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV :

    "...L’événement prévu depuis les débuts du règne, depuis le mariage avec Marie-Thérèse, approchait. Le roi d’Espagne Charles II, beau-frère de Louis XIV et de l’empereur Léopold, allait mourir sans enfant. Selon que Charles II laisserait sa succession à l’un ou à l’autre de ses neveux, le sort de l’Europe serait changé. Le danger, pour nous, c’était que l’héritage revînt aux Habsbourg de Vienne, ce qui eût reconstitué l’empire de guillaume d'orange.jpgCharles Quint. D’autre part Charles II ne se décidait pas. D’innombrables intrigues se croisaient autour de son testament. Louis XIV pensait aussi, et avec raison, que si un Bourbon était désigné, ce ne serait pas sans peine et peut-être sans guerre qu’il recueillerait le magnifique héritage : Espagne, Flandre belge, une grande partie de l’Italie, le Mexique et presque toute l’Amérique du Sud. Pour un homme aussi sensé, c’était trop beau. Il savait maintenant que, dans tous ses projets, il devait compter avec les puissances maritimes. En outre, il était clair que l’Angleterre convoitait les colonies de l’Espagne. Louis XIV préféra donc négocier un traité de partage de la succession espagnole et, pendant près de trois ans, la carte de l’Europe fut maniée et remaniée de façon à donner satisfaction à tous les compétiteurs, Habsbourg et Bourbon, Bavière et Savoie. Les plans de Louis XIV étaient toujours dirigés par le principe des frontières et c’était en Lorraine, dans les Alpes, à Nice, qu’il cherchait des compensations à ses abandons de l’héritage espagnol. La mauvaise foi de Guillaume d’Orange (ci-dessus), au cours de ces pourparlers, est certaine, car seule l’Angleterre, dans ces projets, ne recevait rien.

    Un premier partage fut annulé par la mort du prince électoral de Bavière auquel l’Espagne, pour n’inquiéter personne, avait été attribuée. Tout fut à recommencer. La bonne volonté de Guillaume d’Orange manquait parce qu’une solution pacifique enlevait à l’Angleterre l’espérance de s’enrichir des dépouilles de l’Espagne dans les pays d’outre-mer. Ce qui manquait encore, c’était le consentement de l’empereur Léopold qui travaillait pour que le testament fût en faveur de sa famille. C’était le consentement des Espagnols eux-mêmes qui ne voulaient pas que leur État fût démembré. Le testament de Charles II, toujours hésitant et qui n’aimait pas à prévoir sa mort, lui fut enfin imposé par les patriotes espagols qtui désignèrent le second des petits-fils de Louis XIV, le duc d’Anjou, un prince de la puissante maison de Bourbon leur paraissant plus capable qu’un autre de maintenir l’indépendance et l’intégrité de l’Espagne.

    Peu de délibérations furent plus graves que celles où Louis XIV, en son conseil, pesa les raisons pour lesquelles il convenait d’accepter ou de repousser le testament de Charles II, qui mourut en 1700. Accepter, c’était courir les risques d’une guerre, au moins avec l’empereur, très probablement avec l’Angleterre dont le gouvernement n’attendait que le prétexte et l’occasion d’un conflit pour s’attribuer la part coloniale de l’héritage espagnol. Ainsi, l’acceptation, quelques précautions que l’on prît, c’était la guerre. Mais PHILIPPE V.jpgs’en tenir au traité de partage, c’était ouvrir à l’empereur le droit de revendiquer l’héritage entier, car tout partage était exclu par le testament. Alors, et selon l’expression du chancelier Pontchartrain que rapporte Saint-Simon, "il était au choix du roi de laisser brancher (c’est-à-dire élever) une seconde fois la maison d’Autriche à fort peu de puissance près de ce qu’elle avait été depuis Philippe II". C’était la considération capitale. Elle emporta l’acceptation. Un des ministres présents fut pourtant d’avis que nous ne gagnerions pas grand-chose à installer à Madrid un Bourbon, "dont tout au plus loin la première postérité, devenue espagnole par son intérêt, se montrerait aussi jalouse de la puissance de la France que les rois d’Espagne autrichiens". Et il est vrai que le duc d’Anjou (ci-contre) devint très vite Espagnol. Mais le grand point gagné, ce n’était pas seulement qu’il y eût à Madrid une dynastie d’origine française. C’était qu’il n’y eût plus de lien entre l’Espagne et l’Empire germanique et que la France ne fût plus jamais prise à revers : soulagement, sécurité pour nous. Le mot célèbre et arrangé, "il n’y a plus de Pyrénées", traduisait ce grand résultat, la fin d’une inquiétude et d’un péril qui avaient si longtemps pesé sur la France.

    Ainsi, refuser le testament, c’était laisser l’Espagne à la maison d’Autriche, malgré la nation espagnole qui appelait le duc dAnjou. L’accepter, c’était, en revanche, renoncer aux acquisitions que le traité de partage nous promettait. Il fallait opter. Un intérêt politique supérieur, la considération de l’avenir l’emportèrent. À distance, les raisons qui déterminèrent le choix paraissent encore les meilleures et les plus fortes. Par la suite, nous nous sommes félicités en vingt occasions d’avoir soustrait l’Espagne à l’influence allemande..."

     

    2. Journal, Tome III, 1927/1935, extrait de la Note du 10 janvier 1931, pages 120/121 :

    "...La Troisième République a eu le rare bonheur, qui n'était échu à aucun régime avant elle, d'être affranchie de soucis du côté des Pyrénées. Parmi les grandes guerres européennes, celle de 1914 est bien la seule que ne soit pas venue compliquer l'élément espagnol. La restauration de la monarchie bourbonienne à Madrid, en 1875, avait coïncidé avec l'établissement de la République en France, et ceci a profité de cela. Notre démocratie a joui sur cette frontière d'un bienfait que lui avait valu louis XIV, comme elle a joui sur la frontière belge du bienfait de Louis-Philippe. 

    On a souvent dit que l'accord franco-italien nous avait permis en 1914 de dégarnir la frontière des Alpes. Personne ne pense que nous aurions pu avoir à garnir aussi les Pyrénées. Cependant, c'est un front comme un autre, et qui peut, dans certaines hypothèses, appeler autant de soins qu'un autre. Sans compter, au Maroc, la communauté des intérêts franco-espagnols et l'utilité d'une collaboration qui a fait ses preuves au moment de l'affaire du Rif.

    Rien ne paraît plus naturel que de n'avoir mal ni à la tête, ni au bras, ni au pied. Il faut sentir douleur ou gêne pour apprécier ce bonheur. La France ne commencerait à se rendre compte des avantages de la longue tranquillité qu'elle a eue du côté du sud-ouest que le jour où elle l'aurait perdue, ce qui pourrait fort bien arriver si l'Espagne tombait en anarchie, sans même tomber entre des mains hostiles à la France..."       

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    La simple consultation d'une carte suffit à comprendre "la lutte nationale contre la Maison d'Autriche", qui dura près de deux siècles; avec les héritages de Charles Quint, "la monstrueuse puissance était constituée, l'Espagne et l'Allemagne accouplées....." et la France prise dans une tenaille mortelle...

  • Mai 68 : Ce menaçant Monsieur Cassin [1]

    « Reçu à l’Elysée avec les membres du Conseil constitutionnel au début de l’année 1968, il aurait déclaré au Général de Gaulle : je considère que la position que vous avez prise, les propos que vous avez tenus au sujet du conflit israélo-arabe, ne sont pas acceptables de la part du Chef de l’État. Je vous le dis respectueusement mais fermement. […] Monsieur le Président, je suis inquiet, très inquiet pour l’avenir. En réalité, l’ancien " ami fidèleʼʼ, était devenu un opposant, qui écrivait après le discours prononcé par Charles de Gaulle à Montréal le 24 juillet 1967 : ʽʽIl n’appartient pas à des Français de peser sur les décisions d’une population qui a, sans notre concours, prouvé sa capacité de vivre et qui est très à même de savoir disposer de son sortʼʼ. » 

    Daniel Amson, De Gaulle et Israël, Paris, PUF, 1991, p. 53-54. 

     

    Cet épisode, où René Cassin avertit d’une façon véhémente le général de Gaulle qu’il est inquiet pour son avenir, est jusqu’ici passé inaperçu parmi ceux qui, historiens ou sociologues, se sont essayés à identifier les causes profondes de l’irruption de Mai 68. Cassin signale à de Gaulle qu’il a largement franchi la ligne rouge et qu’il va bien assez tôt en payer le prix, ce qui suggère que ce personnage a pu être l’un des instigateurs occultes du mouvement de mai-juin 1968.

    Dans la famille des élites globales mobiles, Cassin est le juriste. Expert ès droits de l’homme, spécialiste du droit international, il fut chargé par elles de rédiger la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DUDH), proclamée le 10 décembre 1948 à Paris par la toute jeune Organisation des nations unies (ONU). 

    Les origines 

    René Cassin voit le jour à Nice le 5 octobre 1887. Il naît dans « une famille de classe moyenne juive prospère qui avait fait fortune au milieu du XIXe siècle »[1]. Sa famille est typique de ce qu’on appelait alors les « israélites français », ces juifs assimilés à culture républicaine. Cela faisait longtemps qu’elle vivait sur le sol hexagonal : « Les Cassin étaient venus à Nice entre 1840 et 1860, mais leurs ancêtres vivaient dans le sud de la France depuis des générations. »[2] Les Cassin sont au fond des juifs libéraux, soucieux de conserver leurs racines religieuses tout en se montrant résolus à se fondre dans le moule républicain. « Comme son père, René accomplit les rites juifs de passage à la responsabilité personnelle, la bar-mitzvah. Son oncle Honel Meiss lui apprit à lire les passages des prophètes et de la Torah »[3]. René, en outre « républicain et libre penseur comme son père, […] est assez détaché de la tradition pour faire sa vie avec une femme qui n’est pas juive. »[4]           

    Très bon élève, il obtient son baccalauréat à 17 ans. En 1904 il s’inscrit en droit et en histoire à la faculté d’Aix-en-Provence. C’est un étudiant brillant : en 1908 il « monte » à Paris pour achever ses études de droit qu’il finance en travaillant pour le Recueil des lois et décrets. En 1914 il termine ses études titulaire d’un doctorat de droit civil. Sa thèse porte sur la théorie des obligations. 

    Parcours politique et professionnel 

    Politiquement, René Cassin se situe à gauche. Il fut d’ailleurs l’ « un des rares notables de gauche à rallier de Gaulle »[5]. À la manière d’un Pierre Mendès-France ou d’un Romain Gary, il n’a « jamais adhéré au gaullisme partisan »[6]. Son meilleur ami est Paul Ramadier, qui est un militant socialiste et un journaliste à LʼHumanité. Lui penche pour le radicalisme. Mais son engagement politique est plutôt tardif. En 1931 il s’inscrit à la section du Ve arrondissement de Paris du parti radical. « Cassin ne fit pas seulement acte de loyauté envers le parti radical-socialiste, mais aussi envers son président, Édouard Herriot, qui l’avait nommé huit ans plus tôt à la délégation française à la SDN. »[7], c’est-à-dire la Société des nations, ancêtre de l’ONU. 

    C’est d’abord son parcours de juriste qui prime, notamment tout ce qui touche au droit international, qu’il voit comme le meilleur outil pour œuvrer à la paix. Incontestablement, l’épreuve de la Grande guerre a compté dans son soutien en faveur d’une instance internationale de délibération et de règlement des litiges. Mobilisé le 1er août 1914, il est blessé suffisamment tôt pour ne connaître « ni Verdun, ni la Somme, ni les gaz, ni le pilonnage des tranchées. »[8] Réformé, sa carrière de professeur de droit peut commencer. De 1916 à 1919 il est chargé de cours de droit civil et pénal à l’université d’Aix. Il est reçu en 1920 à l’agrégation de droit privé et de droit criminel. Il est d’abord affecté à la faculté de Lille, jusqu’en 1929, puis celle de Paris. 

    L’entre-deux-guerres et la SDN 

    L’expérience vécue par René Cassin durant la Première Guerre mondiale l’amène à prendre à bras le corps la cause des anciens combattants et des mutilés de guerre. Dans les années 1920 il lance un mouvement international des anciens combattants dont le siège se trouve à Genève. À partir de 1924 il devient également membre de la délégation française à la SDN, jusqu’aux accords de Munich (1938) qui signent l’échec du projet. Au sein de la SDN, Cassin intègre « un groupe d’hommes qui développaient des perspectives internationalistes, de formation juridique pour la plupart »[9] et formaient ainsi une coterie d’élites globales mobiles favorables à une gouvernance mondiale guidée par les principes humanistes de la république universelle, ou éthique des droits de l’homme. 

    « Dès le début, Cassin est un partisan de la Société des Nations. […] [I]l avait l’inébranlable conviction que la seule façon d’empêcher le retour de la guerre était de forger un ordre international qui proscrirait le recours aux armes quand grandiraient les tensions internationales. Il partageait le point de vue de lord Grey, ministre britannique des Affaires étrangères, qui répétait que si seulement il y avait eu, dans l’été 1914, un lieu, une institution où les grandes puissances auraient pu exposer leurs griefs, la guerre n’aurait jamais éclaté. C’est cette même conviction qui fait que, après 1918, Cassin et beaucoup d’autres anciens combattants se tournent vers Genève et la jeune SDN. »[10] Mais la SDN disparaît vite et l’ascension d’Hitler menace la paix. Pour René Cassin, quand la Seconde Guerre mondiale éclate, les Alliés sont engagés dans une « croisade des droits de lʼHomme »[11], suggérant implicitement que ce conflit avait une nature religieuse. (A suivre).   

    [1]  Antoine Prost, Jay Winter, René Cassin et les droits de lʼhomme : le projet dʼune génération, Fayard, Paris, 2011, p. 25.

    [2]  Ibid., p. 26.

    [3]  Ibid., p. 33.

    [4]  Ibid., p. 41.

    [5]  Serge Berstein, Pierre Birnbaum (dir.), De Gaulle et les élites, Paris, La Découverte, 2008, p. 39.

    [6]  Ibid., p. 68.

    [7]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 108.

    [8]  Ibid., p. 43.

    [9]  Ibid., p. 94.

    [10]  Ibid., p. 81-82.

    [11]  Ibid., p. 137.

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    Dossier spécial Mai 68

  • Mai 68 • L’« avant-garde chien de garde » du Capital [2]

    La rivalité entre ashkénazes et séfarade 

    À gauche comme à droite, beaucoup partagent le même diagnostic : le « procès[1] historique du capitalisme » illusionna les gauchistes. Serge Audier, qui s’est intéressé aux discours de ceux qui jugent que Mai 68 fut globalement une négativité, constate que « l’une des thèses les plus en vogue est que mai 1968 n’a été que l’accoucheur de la société libérale capitaliste : les soixante-huitards se réclamaient de Mao et de Trotski, ils dénonçaient la société de consommation, alors qu’ils étaient à leur insu, en réalité, les meilleurs agents historiques de la société marchande et de consommation. »[2] Ainsi un sous-groupe se détache à l’intérieur de la bande des meneurs de Mai, dont les motivations ont pu en réalité être distinctes de celles des piétons qu’ils entraînèrent derrière eux.

    L’avant-garde étudiante a su déclencher une émeute dans le Quartier latin qui a progressivement embrasé l’ensemble du pays. Un phénomène en fait ni nouveau ni spécifique à la France, comme en atteste le commentaire de V. Choulgine sur les manifestations d’étudiants en 1889 à Saint-Pétersbourg : « Les longs couloirs de l’université grouillaient d’une foule de jeunes en effervescence. Je fus frappé de voir prédominer les Juifs. Étaient-ils plus ou moins nombreux que les Russes, je ne saurais le dire, mais ils prédominaient incontestablement, car c’est eux étaient aux commandes de cette mêlée tumultueuse en blousons. »[3] 

    Annie Kriegel précise que les ashkénazes étaient plus nombreux par rapport aux séfarades dans les instances dirigeantes des groupuscules gauchistes pour deux raisons. La tradition socialiste y était plus développée, et ce depuis plusieurs décennies. Le Bund, un mouvement socialiste spécifiquement juif qui s’étendait sur la Pologne, la Lituanie et la Russie avait été créé en 1897 à Vilnius. Un an plus tard il adhérait au Parti social-démocrate russe (PSDR) de Lénine. Mais en 1903, lors du IIème Congrès du PSDR, à Bruxelles, le Bund décidait de reprendre sa liberté en quittant le parti de Lénine.

    Beaucoup d’ashkénazes, qui arrivèrent en France essentiellement dans les années 1930, avaient été influencés, directement ou indirectement, par ce mouvement. La violente répression nazie et la guerre opposant l’Allemagne hitlérienne et l’Union Soviétique de Staline avaient renforcé leur inclination communiste. En revanche, toute cette histoire était étrangère aux séfarades, qui dans leur grande masse venaient d’Algérie, de Tunisie et du Maroc. Leur passé récent, marqué par le déchirement de l’exil dû à la décolonisation, ne les portait pas tellement à embrasser la cause communiste. Tel est notamment le cas du pied-noir Jean-Marc Salmon, qui dans sa prime jeunesse était plus Algérie française, c’est-à-dire bien à droite, que porté vers le gauchisme militant. C’est un « juif italien par son père, hispano-kabyle par sa mère, et rapatrié d’Algérie en 1961. […] Seul l’antisémitisme de ses copains de l’OAS l’a empêché de les rejoindre. Son virage à gauche, il l’a pris plus tard, préparant HEC dans la bonne ville de Nice »[4]

    À l’intérieur des instances de direction des groupuscules des révolutionnaires professionnels, la rivalité entre ashkenazim et sepharadim est palpable.

    Mais pas seulement : au sein de l’UNEF aussi, le principal syndicat étudiant, au milieu des années 1960, entre le sépharade Jean-Marc Salmon, qui en 1964, arrivé à Paris, en devient un cadre important, et l’ashkénaze Marc Kravetz, le premier représentant le courant des « statutaires », le second celui des « structuristes » : « Au cours d’interminables assemblées générales, les partisans des deux thèses dissertent, gagnent, perdent, regagnent. ʽʽQuel rabbin, ce Salmon ! ʼʼ, murmure un soir Kravetz, excédé par les arguties de son adversaire. Même là, l’éternelle rivalité entre les ashkénazes et les sépharades trouve son expression. »[5]

    Le 14 juin 1967, les « maos » sont réunis dans la salle V de l’école normale supérieure de la rue d’Ulm, le quartier général. Le séfarade Tiennot Grumbach « est sur la sellette »[6]. Il lui est reproché par Robert Linhart l’ashkénaze son rapprochement avec les concurrents du CMLF (Cercles marxistes-léninistes de France), en particulier pour l’organisation d’une manifestation contre Israël pendant la guerre des Six-Jours. « Tiennot aime Robert. Il lui voue une intense admiration – pour son brio, sa clairvoyance intellectuelle, son aptitude à rebondir au détour d’un rapport. Et il aime aussi l’homme privé, sa sincérité, sa passion, la qualité du rêve qui l’habite et le meut. […] Blessé, pâle, le camarade Grumbach empoigne à son tour le fouet :

    – Allons-nous supporter longtemps, crache-t-il d’une voix blanche, le style grand seigneur du camarade Linhart ? Ses coquetteries vestimentaires ? Son dandysme nonchalant qui ne l’empêche pas de distribuer, autour de lui, les consignes et les mauvais points ? Son mépris pour l’élaboration collective ?

    Tiennot défie l’assistance, monte d’un cran, apostrophe son ami les yeux dans les yeux :

    – Tu as de beaux costards, Robert, tu préfères le velours bien coupé. Tu ne te rases pas le matin pour ajouter une touche de négligence à ton élégance soignée. […]

    Tiennot, dans son emportement, a violé un tabou, déchiré le paravent d’une zone obscure. Et les autres s’engouffrent par la brèche. Haro sur la souffrance du camarade Linhart, sur sa hauteur, sur sa morgue ! Benny, un éclat d’ironie socratique dans l’œil, se garde d’enchérir, lui qui vit mal l’ascendant du Polack ashkénaze. »[7]

    Linhart, à ses yeux, « paraît moins étranger que distant – une distance dérangeante, provocante, lourde de sens, d’émulation. Un ashkénaze polonais (comme Jacques-Alain Miller) volontiers méprisant, dont les gestes et les mots trahissent une arrogance retenue. Le séfarade égyptien confie à son ami Broyelle, garanti goy, et, en la matière, témoin impartial, que Robert « a un côté polak. […] L’ ‘’ étudiant pauvreʼʼ méditerranéen se sent gauche, un peu emprunté, à côté du Parisien si parisien, juif comme lui et juif autrement que lui. »[8]

    Ce qui est corroboré par ailleurs, dans un livre du journaliste Maurice Szafran : « Le juif égyptien, pauvre et apatride, est en concurrence avec le dandy juif, parfaitement intégré à la société, personnage du Tout-Paris, si civilisé et si européen. »[9] 

    Si une telle thèse est quelque peu caricaturale elle repose sur un fond de vérité. Elle traduit une réalité que certains pourraient relever à des fins polémiques. Mais ce fait est indiscutable, corroboré par une grande variété de sources. Nous nous abstiendrons de les citer toutes, tellement elles sont nombreuses. Ce sont surtout des publications internes aux milieux juifs, très enclines à un nombrilisme que l’on ne saurait leur reprocher, qui ont insisté sur la « forte présence juive à la tête des organisations d’extrême gauche en France. »[10]   (Dossier à suivre)  

    [1]  Au sens de processus.

    [2]  Serge Audier, La pensée anti-68. Essai sur les origines d’une restauration intellectuelle, La Découverte, Paris, 2008, p. 14.

    [3]  Alexandre Soljenitsyne, Deux siècles ensemble (1795-1995), I, Paris, Fayard, 2002, p. 265.

    [4]  Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération. Les années de rêve, Paris, Seuil, 1987, p. 295.

    [5]  Ibid., p. 296.

    [6]  Ibid., p. 339.

    [7]  Ibid., p. 339-340.

    [8]  Ibid., p. 276.

    [9]  Maurice Szafran, Les juifs dans la politique française de 1945 à nos jours, Paris, Flammarion, 1990, p. 180.

    [10]  Yaël Auron, Les juifs d’extrême gauche en mai 68, Paris, Albin Michel, 1998, p. 146.

     

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    Dossier spécial Mai 68

  • Éphéméride du 11 octobre

    1416 : Fondation de l'Archiconfrérie de la Sanch 

     

    11 octobre,parachute,charles vii,versailles,le vau,toulouse,pierre fermat,mauriac,vaux le vicomte,jeanne jugan,sanch,perpignanC'est Saint Vincent Ferrier (Vicent Ferrer, de son nom catalan) qui fonde, en l'église Saint-Jacques de Perpignan, l'Archiconfrérie des Pénitents de la Sanch ("Précieux Sang du Seigneur").

    Il lui assigne deux missions : assister les condamnés à mort et leur donner une sépulture chrétienne; mais aussi commémorer la Passion du Christ par des processions, durant la Semaine sainte.

    Depuis six siècles, pour ces processions, trajet et rituel sont immuables : revêtus d'un sac de pénitence noir (ou rouge) et d'une cagoule (les "caparutxes"), les pénitents de la Sanch, défilent dans les rues de la vieille ville, portant sur leurs épaules des groupes statuaires, les "mistèris", représentant les mystères douloureux du Christ. La procession se déplace durant trois heures, avec des stations devant des reposoirs.

    À partir du XVIIIe siècle, les "Vierges de Douleur", portant une robe noire, et un coeur d'argent traversé de glaives, intègrent le cortège, ainsi que la "Soledat" (Vierge seule au pied de la Croix) et la "Mater Dolorosa", qui tient Jésus mort dans ses bras.

    Le Regidor, caparutxa (pénitent) rouge, porteur d'une cloche de fer, ouvre la marche du cortège; viennent ensuite les tambours, voilés de crêpe noir, qui sont suivis par les mistèris, parés de fleurs, représentant les différentes scènes de la Passion, portés par des pénitents noirs ou rouges et par des femmes en mantille.  

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    http://pyreneescatalanes.free.fr/Decouvrir/Traditions/ProcessionSanch.php 

     

    Et, dans notre catégorie Patrimoine, Racines, Traditions, voir la note/reportage (3 vidéos) Depuis 1416, dans Perpignan la catalane, l'Archiconfrérie de la Sanch 

     

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    1443 : Création du Parlement de Toulouse
     
     
    Il s'agit du premier Parlement créé en province : c'est Charles VII qui l'a établi, en signant à Saumur l'Édit Royal créant un Parlement à Toulouse.
     
    Cour de justice repris sur le modèle de celui de Paris, créé par saint Louis pour juger en appel au nom du roi, il était réclamé par les États du Languedoc au nom de l'éloignement du Parlement de Paris mais aussi en raison de la spécificité du droit méridional.
     
    Le 4 juin 1444, le nouveau Parlement de Toulouse s'installe dans une salle du château narbonnais (dont il ne reste que de rares vestiges, ci dessous), mais sa rentrée solennelle n'a lieu que le 11 novembre suivant.
     
    CHATEAU NARBONNAIS.jpg
    Il reste vraiment peu de choses du bâtiment primitif...
       
     
    Le parlement de Toulouse était le deuxième de France après Paris, par l'ancienneté et l'étendue de son ressort : de l'Armagnac au Rhône et de l'Auvergne aux Pyrénées et à la Méditerranée, il couvrait 15 % du royaume !  

    Traitant des affaires civiles, criminelles et ecclésiastiques, le procès le plus célèbre qu'il ait tenu est celui de l’affaire Calas, du nom de l'homme qu'il condamnera à mort le 9 mars 1762.
     
    Il disparaîtra comme tous les autres Parlements lors de la Révolution.....
     
    Ses archives renferment des trésors, tels le testament olographe de Pierre de Fermat, du 4 mars 1660 (ci dessous)...
     
     
     
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    1670 : Mort de Louis Le Vau
     
     
    Il était Premier Architecte du Roi.
     
    Après avoir construit le château de Vaux-le-Vicomte pour Nicolas Fouquet, il a collaboré avec Le Brun, le peintre et le décorateur, et Le Nôtre, qui a dessiné les jardins. 
     
    Il a rénové Vincennes, et construit le Collège des Quatre Nations (qui abrite aujourd'hui l'Institut de France).
     
    Il a également édifié la colonnade de Perrault au Louvre (ci dessous), son projet ayant été préféré à plusieurs autres, dont celui du Bernin.
     
    Il a surtout travaillé à Versailles de 1661 jusqu'à sa mort.

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     La cour carrée a été commencée sur l’ordre de Henri II, et achevée sur l'ordre de Louis XIV : avec l’aile de la colonnade il voulut donner à son palais une entrée monumentale en direction de Paris (Colbert voulait même raser l'église historique de Saint-Germain l'Auxerrois, paroisse des rois de France, et "dégager" tout le quartier alentour !...). La façade de Perrault, réalisée entre 1667 et 1670, en complète opposition avec le style renaissance, est un manifeste éblouissant de l’art classique : héritiers directs de l'art grec et romain, les constructeurs français prolongent leurs intuitions, et, probablement, les dépassent. 
     
    La colonnade s’étend sur un soubassement de 183 mètres de long avec un rez-de-chaussée percé de 20 fenêtres bombées, dépourvues de tout ornement; son avant corps central est surmonté d’un fronton triangulaire...
     
    Initialement, Louis XIV, qui tenait en très haute estime Le Bernin - dont la renommée était immense... - avait pensé à lui pour ce projet : mais finalement, Le Bernin vit ses plans refusés; comme fut également refusée une autre statue équestre de Louis XIV (voir l'Éphéméride du 14 novembre) : cet immense artiste ne réalisa donc qu'une seule oeuvre pour le Roi-Soleil, mais une oeuvre magistrale : son buste, qui trône encore aujourd'hui dans le Palais de Versailles (voir l'Éphéméride du 2 juin)...
     
     
     
     
     
     
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    1802 : Naissance officielle du parachute
     
     
    Jeanne Geneviève Labrosse, épouse de Jacques Garnerin, dépose -au nom de son mari - un brevet sur l' "appareil dit parachute, destiné à ralentir la chute de la nacelle d'un ballon après l'explosion de celui-ci.
    Ses organes essentiels sont une calotte d'étoffe supportant la nacelle et un cercle de bois qui se trouve en dessous et à l'extérieur du parachute et servant à le tenir un peu ouvert lors de l'ascension : il doit faciliter son développement au moment de la séparation avec le ballon, en y maintenant une colonne d'air."
     
    Elle l'utilisera dès le lendemain, devenant ainsi la première femme à avoir sauté en parachute. Son mari l'avait précédé cinq ans auparavant: il s'était élancé le 22 octobre 1797 au dessus du parc Monceau. Parvenu à 915 mètres d'altitude, il avait coupé la corde reliant le ballon à la nacelle, qui descendit, suspendue au parachute... 
    C'est le physicien Sébastien Lenormand qui a crée le nom "parachute": il s'était, lui, élancé du premier étage d'une maison, tenant un parasol dans chaque main...
     
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    1865 : Fin de "l'Entrevue de Biarritz" entre Bismarck et Napoléon III
     
     
    Depuis le 4 octobre, le chancelier Bismarck est à Biarritz, où il cherche à s'assurer que Napoléon III soutiendra la politique anti-autrichienne de la Prusse.
     
    Napoléon III, comme beaucoup d'Encyclopédistes, comme les Révolutionnaires, les républicains et l'Empire, est favorable au funeste "principe des nationalités", donc à l'unification allemande, principe qui rompt radicalement avec la sage politique traditionnelle des Rois de France : émietter et diviser l'Allemagne le plus possible - comme on le fit aux Traités de Westphalie... - , afin que la France soit en sécurité et tranquille de ce côté-là de ses frontières.
      
    Napoléon III est trop sûr de lui : il vient, effectivement, de réussir son habile manoeuvre avec l'Italie, et de donner à la France Nice et la Savoie (encore que ses négociateurs aient "oublié" le Val d'Aoste, lequel, sans aucun doute, aurait voté également pour son rattachement à la France...). Il pense naïvement qu'il va "rééditer son coup" du côté du Rhin, alors que Bismarck va, en réalité, se jouer de lui et le manipuler...
     
    Napoléon III, en effet, n'est pas - ou mal... -  renseigné sur la réalité de la puissance allemande que la Prusse est en train de construire - avec notre aide !... - depuis le suicidaire préjugé favorable des Encyclopédistes à son encontre, et depuis que la Révolution, la République et l'Empire ont commencé - en favorisant l'unification allemande - à ouvrir la boite de Pandore, déchaînant, tels des apprentis sorciers, des forces qu'elles seraient incapables de contrôler et qui, finalement et bientôt, allaient se retourner contre nous et nous faire tant de mal (1870, 1914,
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Ça barde à LFI : "il y a le feu au lac", écrivions-nous ici-même il y a quelques semaines, lorsque Coquerel fut accusé par l'inquisitorial "mitou". Il n'a  pas démissionné de son poste de Président de la Commisssion des Finances de l'Assemblée, qui devait revenir au Rassemblement national et au très compétent Jean-Philippe Tanguy, mais, avez-vous remarqué comme il est calme, discret, silencieux, lui qui, avec les pouvoirs qu'il a, peut débarquer n'importe quand chez n'importe qui pour vérifier ce que bon lui semble ? On pensait que, au parti des Enragés qu'est LFI, cette puissance promettait moult grabuge : "que nenni !", comme dit "le Z", notre Coquerel reste coi, à tel point qu'il ne faut plus l'appeler "Coquerel" mai "Coi-Querel"... Il est vrai que lorsque le gros matou "mitou" vous a dans le collimateur, il vaut mieux rester dans son trou de souris !

    1DD.jpgQuand nous avons écrit, donc, qu'il y avait "le feu au lac" à LFI, c'était aussi le moment ou "mitou" venait d'avoir la peau du sinistre Tahar Bouhaf, qui avait osé se promener dans les rues lors d'une manif avec, au bout d'une pique, un chiffon/poupée représentant la tête de Marine Le Pen. Ce sinistre personnage était investi par LFI, mais dut reculer devant "mitou" après la révélation de ses agressions sexuelles sur de nombreuses femmes et LFI lui retira l'investiture : depuis il "monte" tous les musulmans qu'il peut contre Mélenchon et sa clique en particulier, contre LFI en général. Ce qui est très dangereux pour ce parti qui, c'est bien connu, capte 70% du vote musulman...

    Ces affaires semblaient donc, depuis lors, comme recouvertes d'une sorte de sarcophage, "à la Tchernobyl", et on n'entendait, à priori, plus trop parler de rien. Patatras : voilà qu'Adrien a giflé Céline ! Et "mitou", du coup, de se réveiller de sa torpeur, de sortir ses griffes et de prendre son visage menaçant des mauvais jours, ceux où il va sauter et attaquer en griffant de partout.

    D'autant plus que Méluche a cru bon, dans un premier temps de tweeter - en substance - "ça va, c'est bon, Adrien a craqué mais il reconnaît les faits et donc, ça va, c'est bon...". Sauf que, justement, ça ne va pas du tout et ce premier tweet - calamiteux, il faut bien le reconnaître - a suscité l'indignation générale, dans et hors LFI. À tel point que Méluche a du faire un second tweeet, où là, s'il réaffirme son"affection" (?) pour Quattenens, il admet qu' "une gifle est inacceptable dans tous les cas" : trop tard, le mal est fait et "mitou" se déchaîne, des inévitables Caroline de Haas et Clémentine Autain à l'inénarrable Sandrine Rousseau, en passant par Manon Aubry soi-même, porte-parole de LFI - excusez du peu ! - qui dit carrément "La parole de Mélenchon n'est pas celle de LFI".

    Alors, là, n'en jetez plus ! Venant du sein même du parti, ce propos-qui-tue fait qu'on est passé du "feu au lac" à l'éruption du Piton de la fournaise !

    Que va-t-il se passer, maintenant ? Il est probable que "les lignes vont bouger", que du monde va quitter LFI (scissions ou adhésions à d'autres partis...) et que la NUPES, qui a déjà du plomb dans l'aile (elle en avait dès le premier jour, d'ailleurs...) va se trouver fragilisée : elle avait déjà le coco-pour-un-peu-sympa, Roussel, à gérer, elle doit maintenant faire face aux turbulences de LFI en proie au cataclysme "mitou" et, pourquoi pas, à son implosion prochaine : ce matin, à 6h45, France info nous a appris que les éléphants du PS (emmenés par Stéphane Le Foll, entre autres) voulaient "renverser" (sic !) Faure et le virer du Secrétariat du PS pour rebâtir, à partir de ce même PS (on peut toujours rêver !!!!!) la force dirigeante et "inspirante" de la nouvelle gauche...

    Ce n'est pas nous qui nous plaindrons si l'héteroclite NUPES et ce parti d'enragés qu'est LFI explosent, à cause de dissensions internes prévisibles et de... "mitou" !

    Ce serait une sorte de version moderne de "l'arroseur arrosé", en quelque sorte : le parti du gifleur... giflé ! 

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    1. À méditer, pour les insensé(e)s "idiots utiles" qui militent pour le voile chez nous : la réaction courageuse des Iraniens et iraniennes qui, eux, savent ce que c'est qu'un pays où règne en maître absolue la charia, la "religion de paix et d'amour". Courageux résistants, là-bas, collabos manipulés ici...

    "Mort au Dictateur !" des femmes retirent leur foulard en Iran alors qu'une vague de colère touche le pays suite à la mort de #MahsaAmini une femme de 22 ans tuée après avoir été arrêtée par la police des mœurs Des manifestations ont lieu depuis 2 jours dans plusieurs villes"

    "Police des moeurs" en Iran, "Ministère pour la Promotion de la vertu et la Répression du vice" en Afghanistan : merci mais... non, merci !

    (extrait vidéo 0'41)

    https://twitter.com/SanZ42676991/status/1571564257900371968?s=20&t=CDdc1CZfV0aeQZwIma8HjA

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    Cette jeune iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, est devenue un symbole en Iran après son décès suite à une intervention de la police des mœurs du pays. Son décès a engendré une grande vague de manifestation...

     

    2. Pas mieux ! C'est dans Boulevard Voltaire et c'est un régal d'humour et d'ironie qui s'abt sur Périco Legasse, enthousiasmé par un Grand Remplacement rural. Satire à vue !!!! Ce pauvre Périco est manifestement mieux inspiré en critique gastronomique qu'en chantre de la paysannerie !

    https://www.bvoltaire.fr/satire-a-vue-perico-legasse-enthousiasme-par-un-grand-remplacement-rural/

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    3. Macron, Borne ? D'accord avec Pierre Gentillet :

    "Ce sont des pyromanes qui se font aujourd’hui pompiers. Qui a fermé Fessenheim ? Qui a libéralisé le marché ? Qui a délocalisé notre production ? Après avoir provoqué la catastrophe, ces gens viennent nous dire de nous serrer les coudes" 

    (extrait vidéo 1'24)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1571597304066613248?s=20&t=CDdc1CZfV0aeQZwIma8HjA

     

    4. Excellent Messiha !

    "A #Callac, les seuls #servicespublics qui rouvriront avec l’installation de #migrants c’est un guichet de la #CAF et une #gendarmerie"

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    5. Aux Sables d'Olonnes, on a soudé la statue de Saint Michel pour que des laïcards passéistes/rétrogrades, cinglés/foldingues qui vivent encore en 1905, et une (in)justice qui leur ressemble, ne viennent faire enlever ce morceau de Patrimoine français. 

    BRAVO AU SOUDEUR !

    BRAVO AU PUBLIC PRÉSENT QUI SE DRESSE POUR NE PAS SE LAISSER DÉPOSSEDER DE SA TERRE,

    TELLE QUE NOUS L'AVONS REÇUE !

    CONTRE LES PASSÉISTES/RÉTROGRADES

    QUI VEULENT EFFACER NOTRE HISTOIRE, NOTRE MEÉMOIRE :

    RÉSISTANCE !

    https://twitter.com/JeanBambois6/status/1571824732491714560?s=20&t=CDdc1CZfV0aeQZwIma8HjA

    Environ 200 personnes étaient présentes, à l'appel notamment de Reconquête Vendée.

    Environ 200 personnes étaient présentes, à l'appel notamment de Reconquête Vendée. ©Journal des Sables

     

    6. D'accord, évidemment, avec Gabrielle Cluzel, qui s'accroche avec un Zeribi condamné et définitivement imbuvable : d'où vient le trafic de drogue à Marseille (et partout en France) ? De l'immigration, évidemment, du moins dans sa plus large part...

    "Il y a un éléphant au milieu du salon que personne n’ose citer parce que c’est malséant: dans les cités de #Marseille, ces trafics de drogue sont liés à l’immigration !

    À noter : il est scandaleux que le définitivement condamné Zéribi vienne parader sur les plateaux télé...

    (extrait vidéo 2'19)

    https://twitter.com/Je_Puig/status/1571204514723536896?s=20&t=CDdc1CZfV0aeQZwIma8HjA

    Un point de vente de drogue à la cité de la Bricarde à Marseille.
    Un point de vente de drogue à la cité de la Bricarde à Marseille... Mais Zéribi-le-condamné ne connaît pas !

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui par un petit sourire, mais qui en dit long car, c'est bien connu, un bon dessin vaut mieux qu'un long disours, n'est-ce pas ?

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    À DEMAIN !

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  • Éphéméride du 7 août

    1169 : Louis VII pose la première pierre du château de Fontainebleau 

     

    La première mention officielle dont on dispose, à propos de Fontainebleau, remonte à 1137 : il s'agit de la charte de succession de Louis VI, mentionnant un château dans cette localité, mais très certainement fort modeste.

    C'est Louis VII qui lancera une suite de travaux qui ne s'arrêteront plus, et qui feront de Fontainebleau - selon le mot de Napoléon - "la maison des siècles, vrai palais des Rois".

    Et, probablement, celui qui aura hébergé le plus de souverains : trente deux !

    Encore les travaux seront-ils, eux aussi, en cette année 1169, bien modestes, puisqu'il s'agit seulement cette année-là pour Louis VII d'adjoindre une simple chapelle - dédiée à Saint-Saturnin - au logis de son père. Laquelle chapelle sera consacrée par Thomas Beckett, archevêque de Cantorbery, alors exilé en France.

    Il n'empêche : le mouvement est lancé, et il ne s'arrêtera plus. Même si, pour des époques aussi lointaines, planent toujours quelques incertitudes sur les dates exactes, il est juste de faire remonter à Louis VII, et à l'été 1169, le point de départ de la grande aventure de Fontainebleau...

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    Avant toutes choses, vu l'immensité du château, il importe - pour s'y repérer - de bien saisir qu'il s'agit d'une masse de bâtiments groupés autour de cinq Cours, comme le montre le plan/croquis ci-dessus :

            

    De bas en haut (le bas étant l'Ouest, et le haut, l'Est) :

     

    1. La Cour du Cheval blanc, avec son escalier en fer à cheval (époque François Premier, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI; l'aile ouest, fermant le quadrilatère, a malheureusement été démolie par Napoléon; elle est maintenant remplacée par la grille que l'on voit sur le plan ci-dessus, tout en bas);

     2. Au dessus, donc plein sud, la Cour de la Fontaine (époque François Premier, Catherine de Médicis);

     3. Encore au-dessus, la Cour Ovale (époque Moyen-Âge, François Premier, Henri II, Catherine de Médicis, Henri IV).;

     4. Plein nord, par rapport à cette Cour Ovale, le rectangle de la Cour des Princes (époque Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI);

     5. Enfin, plein est, le grand carré de la Cour des Offices (époque Henri IV). 

     

    La particularité de Fontainebleau, et ce qui en fait un lieu unique dans toute l'histoire de France, c'est que le château est resté aménagé et habité sans aucune interruption, depuis les derniers capétiens directs (à partir de Louis VI) et jusqu'à Napoléon III. 

    On n'y trouve quasiment plus rien de médiéval, la plupart des parties moyenâgeuses ayant été démolies à partir de la Renaissance pour faire place au palais que nous voyons actuellement...

     

    I : La Porte Dorée 

     

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    La porte dorée est, au XVIe siècle, la principale entrée du château, et donne accès à la Cour Ovale. Elle fait partie de la toute première campagne de travaux ordonnés par François Ier à Fontainebleau puisqu'elle porte la date de 1528. Sa conception architecturale correspond à un compromis entre la tradition médiévale du châtelet d'entrée et des nouveautés venues d'Italie, comme les loggias superposées. Celle du premier étage est vitrée sous Louis XIII. Au rez-de-chaussée subsistent quelques vestiges du décor peint du Primatice. 

     

     

    II : La Galerie François Premier 

     

    7 aout,fontainebleau,francois premier,henri iv,napoleon,ina

    XVIème siècle. Peintres : Rosso et Primatice 

    Située au premier étage d'une aile bâtie en 1528, la galerie est décorée, de 1533 à 1539, de quatorze fresques encadrées de stucs. Les douze fresques rectangulaires, oeuvres du peintre florentin Rosso, illustrent les vertus de la personne du roi et de son gouvernement ainsi que les vicissitudes de l'existence humaine. La fresque ovale, au centre, Danaé, est due au peintre bolonais Primatice. Les lambris en noyer sculpté et doré, de Scibec de Carpi, portent les chiffres, emblèmes et devises de François Ier.

    Elle réunit la Cour du Cheval Blanc et la cour Ovale, en longeant la Cour de la Fontaine. 

     

     

    III : L'escalier en fer à cheval de la Cour du Cheval Blanc 

     

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     Grès, 1632-1634, Jean Androuet Du Cerceau   

    L'escalier en fer à cheval, situé au centre de l'aile orientale de la cour du Cheval blanc, est venu prendre la place d'un premier escalier de forme comparable, construit sur les plans de Philibert Delorme, architecte de Henri II, vers 1558. Entre 1632 et 1634, Jean Androuet du Cerceau reconstruit ce "grand perron" en ayant soin de lui donner une forme permettant aux carrosses de tourner entre ses deux volées. La rampe est alors ornée du caducée de Mercure, l'un des emblèmes de Louis XIII.

    On se trouve là face à la façade centrale du château de Fontainebleau. Napoléon a malheureusement fait démolir l'aile renaissance qui fermait le quadrilatère à l'Ouest. De ce fait, exactement comme au Louvre après la destruction des Tuileries, le Château ouvre ses deux ailes sur la ville (ci dessous), l'unité du bâtiment, dans les deux cas, étant rompue.

    Dans un cas comme dans l'autre, il manque maintenant "quelque chose"... 

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    IV : La Cour Ovale (Henri IV)

     

    7 aout,fontainebleau,francois premier,henri iv,napoleon,ina

     

    C'est la partie la plus ancienne du château, là où se concentrent les derniers restes médiévaux: on voit très bien, derrière le donjon - conservé mais redessiné-, une petite tour ronde. François Premier avait sa chambre au premier étage de ce donjon.

    La chapelle Saint Saturnin, de Louis VII, est à gauche sur cette photo ((plein sud, donc). Elle existe toujours, mais a été remplacée par une chapelle double (une chapelle haute au-dessus d'une chapelle basse).

    Ci dessous, l'actuelle chapelle haute :

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         1531 - 1546, Philibert Delorme 

    La disposition de cette chapelle, installée au-dessus d'une chapelle basse, rappelle celle de la Sainte Chapelle de Paris. Voûtée en 1546, elle comporte au centre un lanternon, abattu sous Louis XV, et rétabli par l'architecte Boitte, en 1882. La tribune d'orgue, avec ses colonnettes ioniques en marbre, est l'oeuvre de Philibert Delorme. Le décor peint est réalisé sous le règne de Henri IV. En 1807, Napoléon 1er décide d'installer dans cette chapelle la bibliothèque du château, fonction qu'elle conserve jusqu'en 1851.

      

     

     

    2 : Le Parc, les Jardins et la Forêt

     

    À l'accumulation de bâtiments répond, en quelque sorte, l'accumulation des jardins. En dehors de la Forêt, Fontainebleau s'enorgueillit du Jardin anglais, du Jardin de Diane, du Grand Parterre et du Parc. 

     

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    Une allée du jardin anglais, débouchant sur l'Étang aux Carpes. La fontaine Bliaud (ou Blaut, ou Belle-Eau) qui donna son nom au château et à la ville s'écoule dans un petit bassin carré, à pans coupés, au milieu de ce Jardin anglais.  

     

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    Jusqu’à Louis Philippe, le jardin de Diane était entièrement fermé par une orangerie construite, sous Henri IV, de briques et de pierres. Au centre du jardin, la Fontaine de Diane (1602), surmontée de la statue de la déesse de la chasse et entourée de quatre chiens de bronze revenus du Louvre où ils avaient été installés.  

     

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    Le Grand Parterre. Créé par François Premier et retracé sous Henri IV, son dessin actuel est celui de le Nôtre :

     

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    Le Parc est la création d'Henri IV, qui fit mettre le Grand Canal en eau en 1609. 60 ans après, ce sera Versailles...

    Mais Fontainebleau c'est aussi une immense et magnifique forêt de 28.000 hectares, comprenant 1.600 kms de routes forestières et circuits pédestres; 215 espèces d'oiseaux, 1.350 plantes à fleurs, 3.000 champignons...

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    Pour aller plus loin... :
     
     
     
  • Gérontocratie et climat de guerre civile dans l’Empire américain? par Antoine de Lacoste

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    Les prochaines élections américaines (novembre 2024) promettent d’aimables réjouissances. Les deux camps sont plus divisés que jamais, la haine y est implacable et le gouffre entre deux modèles de sociétés vertigineux. De plus chaque protagoniste a ses soucis judicaires qui atteignent un niveau inédit.

    Donald Trump est, comme prévu, l’objet de multiples attaques de la part des juges. Quatre inculpations lui ont été notifiées : « l’assaut » du Capitole, la tentative de « fraude électorale » en Géorgie, le recel de documents classifiés et des paiements secrets à une actrice porno en échange de son silence. Cela peut sembler impressionnant mais comme plus personne ne croit à l’impartialité de la justice dans nos démocraties occidentales, cela peut aussi s’interpréter comme une tentative de coup d’Etat judiciaire.

    1A.pngLa France a connu cette intrusion des juges avec l’élimination de François Fillon sur laquelle nos médias mettent bien peu d’énergie à se demander si ce qui s’est passé fut normal. Le Parquet National Financier a mis un zèle inaccoutumé à déclencher, en pleine campagne électorale, une offensive majeure pour, au fond, des peccadilles. Certes, si Fillon avait moins aimé les beaux costumes et les pourboires nés de fiches de lecture fantômes, rien ne serait arrivé. Mais tout de même, tout ça pour ça, cela devrait interpeller comme l’on dit dans le monde moderne.

     

    LES DELICES DU VOTE PAR CORRESPONDANCE

     

    Pour Trump, les affaires peuvent sembler plus sérieuses. Mais si l’on y regarde de près, tout tourne (mis à part le vaudeville)autour du résultat de l’élection et surtout de l’organisation de son dépouillement. Il faudrait tout de même s’interroger sur l’invraisemblable archaïsme du mode de scrutin américain. La « plus grande démocratie du monde » (il est permis de sourire) repose sur un système totalement anarchique, où chaque Etat (voire les comtés) a une organisation différente : le vote par correspondance peut se faire avant comme après le scrutin, avec des durées extraordinairement variables, parfois sans contrôle d’identité et avec l’intervention de militants autorisés à relancer les électeurs chez eux pour leur faire perforer un bulletin (quelle modernité !) remis ensuite au bureau de vote, mais tout de même transporté au préalable par la police municipale dans de grands sacs postaux.

    On croit rêver mais c’est ainsi que cela se passe dans l’Empire. Il veut imposer son modèle au monde entier, a bombardé beaucoup de récalcitrants qui avaient du mal à assimiler le concept d’ « hégémonie bienveillante », mais n’est pas capable de dépouiller correctement un scrutin. Le feuilleton du duel de 2000 entre George Bush jr et Al Gore est encore dans toutes les mémoires : le dépouillement en Floride, clé de l’élection, s’est étiré en longueur. On vit des images surréalistes de scrutateurs examinant, indécis, des bulletins de vote longs comme le bras en se demandant s’ils étaient perforés ou non et au bon endroit. Aucun progrès n’a été fait depuis.

    Avant la prise en compte des bulletins par correspondance, Trump avait la partie gagnée. Ensuite, un interminable comptage se mit en branle et, au terme d’heures puis de jours d’attente, les résultats s’inversèrent. Dans certains bureaux, ce sont 90% des votes par correspondance qui se portèrent sur Biden. Normal nous expliquaient nos spécialistes des Etats-Unis sur les plateaux : les démocrates votent bien plus par correspondance que les républicains. On ne sait pas pourquoi mais c’est ainsi mon bon monsieur.

    La Géorgie fut le cas le plus emblématique de dépouillement opaque avec inversion des résultats à la clé. Trump, persuadé de la triche, exigea un retour au premier résultat, ne l’obtint évidemment pas et lança l’offensive médiatique qui aboutit à l’assaut du Capitole. Assaut bien relatif, aux zones d’ombre multiples : des enquêtes indépendantes du très démocrate FBI seront les bienvenues.

    Que donneront les résultats judiciaires de ces quatre inculpations ? Nul ne le sait mais ce qui est sûr c’est que leur calendrier se bousculera avec celui des élections.

    Joe Biden a ses propres ennuis mais par le biais de son fils, le sympathique Hunter : drogué, alcoolique, corrompu, érotomane, c’est ce qu’on appelle un cumulard. Hunter a renoncé à tout cela, jure-t-il et Joe est « fier » de son fils.

                                                                  

    L’ORDINATEUR D’HUNTER BIDEN

                   

    Le plus intéressant dans les frasques d’Hunter concerne ses liens avec l’Ukraine. Coïncidence intéressante avec la grande guerre de Joe contre la Russie, par Ukrainiens interposés. De 2014 à 2019, Hunter siégea au conseil d’administration de Burisma holding, une des plus grandes sociétés privées ukrainiennes de production de gaz naturel. Il n’avait aucune expérience dans ce domaine, faut-il le souligner.Sa nomination est intervenue après une visite de son papa, alors vice-président, en Ukraine.

    En 2016, Joe va intervenir auprès du président Petro Porochenko pour faire limoger le procureur général Viktor Shokin. Le prétexte est tout trouvé : ce procureur ne met aucune énergie à lutter contre la corruption. C’est Biden lui-même qui a révélé cet épisode. Oui mais Shokin déclarera haut et fort qu’il a été renvoyé parce qu’il s’apprêtait à enquêter sur Hunter. Nous ne saurons sans doute jamais ce qui s’est vraiment passé.

    Mais le plus cocasse était à venir. Son ordinateur ayant connu un léger dégât des eaux, Hunter le déposa chez un réparateur et ne vint jamais le récupérer. Le FBI finit par mettre la main dessus et analysa le disque dur. Son contenu fuita dans le New York Times quelques jours avant l’élection présidentielle de 2020. Il révéla entre autres des échanges de courriels entre Hunter et des Ukrainiens, son salaire (50 000 dollars par mois), les liens de la famille Biden avec un fonds d’investissement chinois ou Hunter brandissant une arme à feu en fumant du crack.

    Les contre-feux ne tardèrent pas. Twitter (c’était avant Musk) et Facebook bloquèrent tout relais de ce disque dur pour ne pas diffuser « de fausses nouvelles ». Plusieurs responsables du renseignement américain publièrent une lettre ouverte où ils affirmaient que les courriels sont des faux et que derrière tout cela il y a « un complot russe ». Poutine est tout de même très fort !

    Une omerta quasi-complète recouvrit le dossier jusqu’à l’élection. Les médias conservateurs qui en parlèrent étaient bien sûr complotistes et complices des Russes.

    Le danger étant passé et le bon Joe élu, la justice commença à s’intéresser à Hunter et l’inculpa de fraude fiscale et de détention d’arme illégale (les drogués n’ont pas le droit de posséder une arme, même aux Etats-Unis). Hunter s’engagea dans une procédure de plaider-coupable qui devait lui épargner un procès. Le procureur en charge du dossier donna son accord mais la juge du Delaware (l’Etat de la famille Biden) a refusé de le valider. Car d’autres affaires, révélées par le New York Times, pointent leur nez, notamment des liens d’Hunter avec une société énergétique au Kazakhstan ou avec un conglomérat chinois. Les Chinois ont de bons côtés finalement. Un procès devient donc probable et risque de perturber l’agenda électoral de Biden.

    Il devrait logiquement opposer Joe Biden, qui aura 82 ans, à Donald Trump qui en aura 78. Ce parfum de gérontocratie ne semble pas troubler le parti républicain. Trump caracole dans les sondages et les primaires s’annoncent, pour l’instant, très favorables. Celui qui était présenté comme son rival le plus dangereux, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, est à la peine. Sa célébrité issue de son bras de fer avec les wokistes de Disney ne lui a pas permis de transformer l’essai : emprunté, raide, parfois maladroit, les commentaires des observateurs américains sont sévères et l’écart se creuse avec le redoutable Donald, bête de scène et des médias.

    A l’heure actuelle, personne ne semble en mesure de lui contester la victoire aux primaires, même si certains au parti républicain s’inquiètent du rejet dont il fait l’objet dans l’électorat gauchiste, cela va sans dire, mais aussi modéré.

    Chez les démocrates, l’ambiance est plus fébrile encore. Les problèmes cognitifs (soyons polis) que connaît parfois le présidentont fait le tour des réseaux sociaux. Mais Biden a d’ores et déjà annoncé sa candidature, coupant tout débat sur son âge et son état de santé. La vice-présidente, Kamela Harris, a démontré son incompétence et n’est plus considérée comme un recours crédible. Un nouveau venu, Robert Kennedy jr est en lice. Il a défrayé la chronique avec des positions assez distrayantes sur le covid et la guerre en Ukraine mais n’a semble-t-il que peu de chances.

    Cette élection qui verra peut-être s’affronter deux des plus vieux candidats de l’histoire, résonne comme un symbole. Le symbole du déclin d’un pays qui veut toujours dominer le monde mais n’a pas encore compris que celui-ci avait changé et ne voulait plus se soumettre à la prétendue « destinée manifeste ».

  • La fin du Haut Karabagh, par Antoine de Lacoste

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    Le jeudi 28 septembre 2023 l’enclave arménienne du Haut-Karabagh a cessé d’exister. Trois ans et un jour après la première offensive azérie qui avait abouti à la perte de presque la moitié du territoire, le dictateur Aliev a porté le coup de grâce dans une apathie générale. L’impunité de son agression était acquise et il le savait bien.

    L’Azerbaïdjan a pourtant violé l’accord de paix imposé par les Russes après la défaite arménienne de 2020, mais cela n’a intéressé personne. Tout le monde a regardé ailleurs.

    antoine de lacoste.jpgL’Arménie elle-même tout d’abord. Contrairement à 2020, elle n’a pas envoyé son armée soutenir les séparatistes. Mieux : plusieurs déclarations du premier ministre Nikol Pachinian ont clairement indiqué depuis plusieurs mois qu’il reconnaissait la souveraineté azérie sur le Haut-Karabagh.Dès lors la messe était dite, si l’on ose dire, et les forces de l’enclave, de tout petits effectifs, ont vite rendu les armes.

    L’Arménie ne voulait plus défendre le Haut-Karabagh

    Pachinian a-t-il délibérément sacrifié le Haut-Karabagh pour mieux défendre l’Arménie comme l’affirment ses partisans ? Certes sa position n’est pas facile mais le premier ministre joue tout de même avec le feu. Elu après une révolution de velours aux accents américano-sorosiens, sa relation avec la Russie a toujours été mauvaise. Poussé par Washington, il s’est rapproché de la France et de l’Allemagne, comptant sur leur soutien pour éviter le pire. Le pire n’étant pas la perte de l’enclave séparatiste : Pachinian avait de mauvaises relations avec ses dirigeants et depuis la cuisante défaite de 2020, il la jugeait indéfendable.

    Depuis plusieurs mois, l’Azerbaïdjan préparait ouvertement son coup de force. Paris et Berlin avaient d’ores et déjà avalisé la disparition de l’enclave, d’autant qu’un accord gazier important avec été signé par l’Union européenne en juillet 2022. Le gaz russe est immoral mais pas le gaz azéri.

    L’Arménie savait que l’occident ne bougerait pas et l’opinion publique arménienne n’était elle-même pas favorable à une nouvelle intervention de l’armée pour aider ses frères du Haut-Karabagh. Les 4000 morts de 2020 ont traumatisé ce petit pays de 2,8 millions d’habitants. De plus, une intervention risquait d’être à nouveau synonyme de défaite. Le matériel militaire arménien est vétuste alors que l’armée azérie est richement dotée d’armes turques et israéliennes de haut niveau, en particulier de drones, nouveau vecteur décisif des conflits modernes.

    Les manifestations de protestation contre l’abandon de l’enclave qui ont éclaté à Erevan furent finalement brèves et circonscrites à une minorité d’Arméniens. Pour les autres, ce fut une sorte de lâche soulagement.

     

    Pachinian coupe les ponts avec la Russie

     

    Les Russes non plus n’ont pas bougé. Là aussi, c’était tout à fait prévisible pour deux raisons bien connues : ils sont tout d’abord bien trop occupés en Ukraine, et ils n’étaient pas décidés à défendre une enclave condamnée. Et comment la défendre ? En bombardant les forces azéries ? Cela n’aurait eu militairement aucun sens. De plus, chacun sait que l’Azerbaïdjan est une plaque tournante du détournement des sanctions par la Russie. Certains affirment même que le gaz acheté par plusieurs pays européens à Bakou est partiellement russe. Dans une récente résolution, le Parlement européen, qui essaye désespérément de se rendre utile, a exhorté la Commission à enquêter sur ces soupçons. Elle aussi regardera ailleurs, il faut bien remplacer le gaz russe, fût-il tout de même un peu russe.

    Dans ce contexte, il n’est pas question pour Moscou de couper les ponts avec l’Azerbaïdjan, encore moins avec son mentor, la Turquie. La Russie l’avait d’ailleurs déjà démontré en laissant les Azéris bloquer le corridor de Latchine par lequel l’Arménie ravitaillait le Haut-Karabagh.

    Il est vrai que les Arméniens ont tout fait pour encourager Moscou à ne plus s’occuper d’eux. Pachinian a multiplié les déclarations hostiles, a clairement montré sa préférence pour l’occident avec, comme ultime objectif, le rêve d’une adhésion à l’Union européenne. Pourquoi pas l’OTAN tant qu’on y est ?

    La cerise sur le gâteau a été la ratification par le parlement arménien (60 voix contre 22) du statut de Rome, traité fondateur de la CPI, la Cour Pénale Internationale. Celle-ci a intelligemment émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine, pour « crimes de guerre ». Cela implique maintenant pour Erevan l’obligation d’arrêter le président russe s’il vient se promener en Arménie et de le livrer à la CPI. Tout cela est assez cocasse mais pour couper définitivement les ponts avec son allié, c’est imparable. Notons au passage que les Etats-Unis ne sont même pas adhérents de cette CPI à usage purement idéologique. Au classement des insensés, la classe politique arménienne est assez bien placée.

     

    Un exode total

     

    Compte tenu du comportement des forces azéries dans la partie de l’enclave récupérée en 2020, l’exode des habitants était inévitable. De nombreuses exactions avaient en effet été commises : meurtres, pillages et, bien sûr, destruction d’églises, profanations à la clé. Quasiment tous les habitants étaient partis et les 120  000 arméniens du reste de l’enclave ont fait le même choix. La valise ou le cercueil, c’est une vieille rengaine.

    Ils n’avaient en effet aucune indulgence à attendre de la part des soldats d’Aliev qui avait clairement affirmé que les Arméniens n’avaient pas leur place en Azerbaïdjan. La communauté arménienne de Bakou, qui fut importante à une époque, a totalement disparu peu après l’indépendance azérie.

    Pour être tout à fait objectif, il faut également rappeler que 500 000 azéris avaient été expulsés de leurs terres dans les années 90 car ils habitaient entre l’Arménie et le Haut-Karabagh. Le premier président arménien, Levon Ter-Petrossian, avait mis en garde les autorités séparatistes sur cette action. Il voulait parvenir à un accord de paix avec Bakou mais l’intransigeance l’a emporté. Les conseils russes, par la suite, ont également été ignorés et le Haut-Karabagh, avec son magnifique patrimoine religieux, va disparaître de façon irréversible. En 1921, Staline avait rattaché cette terre arménienne à l’Azerbaïdjan, cent-deux ans plus tard elle cesse d’exister.

     

    Une menace existentielle sur l’Arménie

     

    Aliev va-t-il s’arrêter là ? On peut en douter. L’Arménie ayant brûlé ses vaisseaux avec Moscou, elle doit désormais compter sur l’appui de l’occident, et l’histoire a montré que sa fiabilité était assez variable. Certes, si c’était la Russie qui attaquait, le scénario serait simple et l’OTAN se jetterait dans la bataille pour soutenir la malheureuse victime de la barbarie poutinienne. Mais si c’est L’Azerbaïdjan, qui vend du gaz à l’Europe, est allié de la Turquie, elle-même membre de l’OTAN, que se passe-t-il alors ? Le doute est permis.

    D’autant que ce n’est pas une attaque brutale et massive vers Erevan qui se produira.  La cible évidente est le sud de l’Arménie, le Syunik. La conquête de ce petit territoire, limitrophe de l’Iran, permettrait la réalisation d’un corridor reliant la Turquie à l’Azerbaïdjan, objectif avoué des deux pays.

    En effet, la Turquie est reliée au Nakhitchevan, enclave azérie située au sud-est de l’Arménie. Bien sûr, il y eut des Arméniens à une époque dans ce territoire, mais un beau nettoyage ethnique orchestrée avec la bénédiction de l’Union soviétique régla le problème. Après le Nakhitchevan, il y a, d’ouest en est, le Syunik, puis l’Azerbaïdjan, la Mer Caspienne et enfin l’Asie centrale, peuplée de Turcomans, cousins des Turcs. On saisit le rêve caressé par notre bon sultan Erdogan.

    De plus, ce qui ne gâte rien, le sous-sol du Syunik contient du cuivre et du mobyldène, utilisé pour les centrales nucléaires et certains types de missiles.

    L’Iran observe tout cela d’un mauvais œil : elle a de bonnes relations avec l’Arménie, commerce avec elle et ne veut pas voit disparaître sa frontière commune avec elle.

    La situation est donc potentiellement explosive mais il est très probable que Turcs et Azéris n’en resteront pas là.

  • Éphéméride du 3 Janvier

     Le Panthéon, vu depuis la rue de la Montagne Sainte-Geneviève

     

     

    512 : Célébration de Sainte Geneviève, patronne de Paris 

     

    Née en 422, à Nanterre, c'est elle qui fait édifier la première église sur l'emplacement de ce qui deviendra la Basilique de Saint-Denis.

    Elle a 29 ans lorsque, en 451, Attila franchit le Rhin et envahit la Gaule. Les Parisiens prennent peur et veulent fuir. Geneviève les convainc de demeurer dans la ville. Elle rassemble les femmes dans l'église-baptistère près de Notre-Dame et leur demande de supplier le Ciel d'épargner leur ville.

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    Pierre Puvis de Chavannes - Sainte Geneviève veillant sur Paris
    Huile sur carton - 31,7 x 18,8 cm
     

    Les Huns abandonnent finalement la route de Paris pour se diriger vers Orléans qu'ils assiègent. Menacés par les armées du général romain Aetius, ils se replient vers le nord et sont définitivement vaincus aux Champs Catalauniques (voir l'Éphéméride du 20 juin).

    Plus tard, lorsque les Francs assiègent Paris, Geneviève sauve cette fois la ville de la famine. Elle organise une expédition ingénieuse au moyen de bateaux qui, par la Seine, vont chercher le ravitaillement jusqu'en Champagne.

    Geneviève meurt en 512 à près de 90 ans. Son corps est transporté en 845 à Marizy par crainte des Normands et rapporté à Paris en 890. Ses reliques sont brûlées par les révolutionnaires en 1793, mais son tombeau est toujours vénéré dans l'église Saint-Étienne-du-Mont (ci dessous).

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    Clovis et sa femme, Clotilde, éprouvaient une réelle admiration pour Geneviève. En 507, Clovis fonda une grande abbaye destinée à abriter sa sépulture et celle de son épouse.  En 512, Sainte-Geneviève, amie de Clovis, y fut inhumée. L'église devient lieu de pèlerinage. Ce lieu est directement à l'origine du Panthéon.

    En 1744 Louis XV, gravement malade, fait vœu de consacrer à Sainte Geneviève, s'il guérit, un édifice prestigieux sur les bases de l'ancienne abbaye de Clovis, qui sera reconstruite. Le projet, immense et complexe, est confié à l'architecte Soufflot. On peut vaguement l'imaginer à partir de la vue d'ensemble ci dessous :

    PANTHEON.jpg

     

    Le roi pose la première pierre en 1764 mais le vaste ensemble n'est pas achevé lorsque éclate la Révolution. Ce qui était le couvent est aujourd'hui le Lycée Henri IV (ci-dessous) : l'église Saint-Étienne du Mont et la Bibliothèque Sainte-Geneviève en faisaient partie.

    C'est au cours de la révolution - en 1791 - qu'il est décidé, sur proposition de Mirabeau, de donner au monument une fonction laïque, celle de recueillir les dépouilles des Grands Hommes (300 places étaient déjà prêtes dans la crypte, qui avaient été prévues pour les religieux).

     

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    L'édifice fut transformé à la Révolution (voire mutilé), par la suppression du lanterneau et de ses deux clochers arrières mais aussi, et surtout, par l'obturation de 38 de ses 42 fenêtres, ce qui perturbe - depuis - la ventilation du bâtiment, augmente le taux d'humidité et accélère l'érosion des structures métalliques...

    Il retrouva cependant par deux fois, au cours du XIXème siècle, sa vocation chrétienne avant d'être définitivement consacrée Temple Civique et Panthéon National à l'occasion des funérailles de Victor Hugo en 1885.

    Bien que laïc, voire laïcard, le monument comporte toujours aujourd'hui une grande croix en son sommet, pesant 1,4 tonne ! Il est impossible de l'enlever car, par son poids même, l'architecte en avait fait, dès la conception de ses plans, l'un des éléments donnant sa stabilité à l'ensemble...  

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    Aujourd'hui, le projet initial du Panthéon de Louis XV ayant été tronqué et dénaturé, le lieu est donc devenu cet invraisemblable et extravagant bric-à-brac que dénonçait Léon Daudet, dans lequel on trouve, à côté de hautes figures qui honorent le nom et l'Esprit français :
    Voltaire, antisémite furieux et raciste "anti-nègre" joyeux;
    plus quelques autres "héros" du Système et du Pays légal, évidemment très marqués "à gauche" ou à l'"extrême-gauche", dont la place serait partout sauf là...
     
      

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    1875 : Mort de Pierre Larousse

     

    C'est à partir de 1864 qu'il effectuera la publication du Grand Dictionnaire Universel :

    L'ensemble comprendra dix sept volumes, et vingt deux mille cinq cents pages !

    Pierre Larousse publiera également de nombreux ouvrages pédagogiques largement utilisés dans les lycées et collèges.

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    1931 : Mort du Maréchal Joffre

     

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    Ci-dessus, sa statue, à Rivesaltes (cheval à l'arrêt, les quatre sabots au sol : posture des grands hommes n'étant pas mort au combat)

    Sur l'un des côtés du piédestal est mentionné un de ses Ordres du jour :

    "Au moment où s'engage une bataille dont dépend le salut du pays il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et refouler l'ennemi.

    Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles aucune défaillance ne peut être tolérée."

     

    http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Joseph_Joffre/126011

     

     

     

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    1953 : Découverte du Cratère et de la Dame de Vix
     
     
    6 janvier,philippe le bel,braille,croisades,louis xiv,calais,fronde,vaugelas,montgolfier,riesenerRené Joffroy (professeur d'histoire) et Maurice Moisson (agriculteur) découvrent la Tombe de Vix, de laquelle on exhumera l'extraordinaire Cratère de Vix (ci dessous) mais aussi le corps d’une jeune femme celte (ci contre) qui reposait là, parée de ses plus beaux bijoux. L’un d’entre eux était un extraordinaire collier en or.
    Tous les éléments, rares et précieux, prouvent aux archéologues que cette "princesse" était probablement une figure importante et appréciée des siens.
    À côté d’elle, se trouvaient plusieurs récipients en bronze. Certains fabriqués en céramique provenaient de Grèce. Et puis il y avait ce cratère, un immense vase constitué de 208 kg de bronze, d’une hauteur de 1.64m et d’un diamètre de 1.27 m. Personne n’avait vu un vase d’une telle contenance auparavant !

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  • Éphéméride du 6 février

     6 février 1934, Place de la Concorde...

     

     

     

    1711 : Succès complet de l'expédition de Rio de Janeiro menée par Dugay-Trouin 

     

    De François Bluche, Louis XIV (Fayard), pages 825 à 827 : 

    6 fevrier,louis xvi,insurgents,independance americaine,franklin,vergennes,turgot,bainville,la fayette,rousseau,rochambeau,camelots du roi,6 fevrier 1934"...À plus large échelle s'inscrit à l'actif des marins français la fameuse expédition de Rio de Janeiro (1711). Elle a affirmé la gloire de Dugay-Trouin, instigateur et exécutant d'un plan hardi, mais eût été impossible sans l'accord essentiel du Roi, le soutien chaleureux du comte de Toulouse, amiral de France, voire la bougonne mais indispensable collaboration du ministre Pontchartrain.

    Le prétexte de l'expédition est vite trouvé : l'assassinat par les portugais à Rio du capitaine de frégate Jean-François Duclerc. Le motif a été longuement mûri par l'armateur malouin depuis 1706 : faute de pouvoir intercepter en plein océan la flotte annuelle qui apporte à Lisbonne les métaux précieux du Brésil - le Brésil est colonie lusitanienne, mais depuis le traité de Methuen de 1703, le Portugal lui-même ressemble à une colonie britannique -, Dugay souhaite atteindre la précieuse flotte à son point de départ, à Rio.

    Il s'agit de renouveler l'exploit réalisé en 1697 par Pointis et Ducasse contre Carthagène des Indes... (voir l'Éphéméride du 6 mai au sujet de Pointis, et l'Éphéméride du 1er juin, au sujet de Ducasse).  

     

    http://www.herodote.net/21_septembre_1711-evenement-17110921.php

    ...Le Malouin, même appuyé par ses compatriotes, ne peut monter seul si vaste opération. Il doit envisager un de ces armements mixtes dont l'origine remonte à 1674, et qui, selon traité signé par les deux parties, met au service des "armateurs" entreprenants les vaisseaux du Roi, dûment carénés, approvisionnés et gréés, avec états-majors, équipages, artillerie, armes et munitions, aux frais et risques de Sa Majesté. Celle-ci, depuis 1694, ne se réserve que le cinquième de la valeur des prises. En 1709, elle a même renoncé à sa part. Parmi les actionnaires de la société d'armement figurent bientôt non seulement des négociants de Saint-Malo, Danycan ou Lalande-Magnon, mais aussi monseigneur le comte de Toulouse. Ce prince va aplanir les difficultés entre Dugay-Trouin et Jérôme de Pontchartrain

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    La flotte de Dugay-Trouin, peinture de F. Perrot

     

    Vu la misère des temps, le relatif délabrement des arsenaux,  les préparatifs ne sont pas excessivement longs. Le projet d'armement date du 30 décembre 1710 (quelques jours après Villaviciosa); dès le 19 mars 1711, Louis XIV et son secrétaire d'État de la marine apposent leur signature sur le traité : Conditions accordées par le Roi au sieur Dugay-Trouin, capitaine de vaisseau et à ses armateurs pour un armement des vaisseaux de Sa Majesté en course. Ces conditions sont libérales. Le Roi investit une forte somme, fournit équipages, officiers et navires : 6.000 marins, 500 soldats, sept vaisseaux, quatre frégates, une corvette, deux galiotes à bombes, une flûte, renonce à toute part des prises, impose seulement à l'escadre un commissaire de son choix (pour surveiller ces Malouins excités par l'appât du gain). 

    6 fevrier,louis xvi,insurgents,independance americaine,franklin,vergennes,turgot,bainville,la fayette,rousseau,rochambeau,camelots du roi,6 fevrier 1934Le 9 juin 1711, la petite flotte de Dugay-Trouin quitte La Rochelle. Le 12 septembre, elle se présente devant Rio. Les Anglais n'ont pu l'intercepter à l'aller; ils ne le pourront pas davantage lors du voyage de retour, commencé le 13 novembre, achevé à Brest le 6 février suivant. Les Français détruisent quatre vaisseaux de ligne, deux frégates, soixante navires marchands. Ils ne perdent au retour que deux vaisseaux drossés par la tempête. Ils rapportent à Brest plus de mille et trois cent kilogrammes d'or, sans compter les 1.600.000 livres de la cargaison de deux navires revenus bien plus tard après un immense détour par "la mer du Sud".

    Pontchartrain (ci dessus) chipotera à propos de détails, comme avait fait son père avec Pointis après l'expédition de Carthagène (il est vrai que l'avarice administrative n'est point vice, mais respect des deniers de la collectivité nationale), ce qui ne l'empêche pas de féliciter Dugay-Trouin : "Je me réjouis pour vous et pour la marine, à qui cette entreprise fit beaucoup d'honneur." La nouvelle de l'heureux succès de l'affaire de Rio fait "un sensible plaisir à Sa Majesté".

    La réussite de l'escadre malouine et royale impressionne les Anglais. Sans elle, peut-être n'eussent-ils pas signé si aisément la suspension d'armes du 17 juillet 1712..."

     

     

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    1778 : Traité d'alliance entre Louis XVI et les Insurgents américains

     

    Benjamin Franklin lui-même, a fait le voyage exprès pour venir plaider leur cause à Versailles (voir l'Éphéméride du 31 décembre)...

    Si l'opinion publique était très largement acquise aux Insurgents, dans le gouvernement, par contre, l'opposition était complète et radicale entre deux camps : les uns, autour de Vergennes, souhaitaient profiter d'une occasion unique pour rabaisser l'Angleterre; tandis que les autres, autour de Turgot (ci dessous), ne voulaient qu'une chose : éviter toute aventure, afin d'assainir les finances et faire les réformes indispensables.

    turgot.JPG

              

    Jacques Bainville, comme d'habitude, éclaire cette période dans son Histoire de France (Chapitre XV, Louis XVI et la naissance de la Révolution) :  

    "...En 1776, un événement considérable venait de se produire : les colonies anglaises de l'Amérique du Nord s'étaient insurgées. C'était pour la France l'occasion d'effacer les conséquences du traité de Paris, de s'affranchir et d'affranchir l'Europe des "tyrans de la mer".

    Cette occasion pouvait-elle être perdue ? À cet égard, les pensées qui divisaient le gouvernement français divisent encore les historiens selon le point de vue auquel ils se placent. L'historien des finances juge que cette guerre a été funeste, parce qu'elle a en effet coûté un milliard cinq cents millions ou deux milliards et, comme Turgot l'avait annoncé, précipité la banqueroute. L'historien politique estime que le résultat à atteindre valait plus que ce risque. Ce fut l'avis de Vergennes et c'est parce qu'il l'emporta que Turgot préféra se retirer...

    ...L'engouement du public pour la cause de l'indépendance américaine aida Necker à placer ses emprunts et Vergennes à réaliser ses projets. L'Amérique, en se soulevant contre l'Angleterre, faisait écho à l'idée de liberté que le dix-huitième siècle avait répandue. Le "bonhomme Franklin", au fond un assez faux bonhomme, qui vint à Paris plaider pour son pays, sut flatter la sensibilité à la mode et fut reçu comme un personnage de Jean-Jacques Rousseau. Cet enthousiasme se traduisait par le départ, sur lequel le gouvernement ferma les yeux, de La Fayette et de ses volontaires. Un peu plus tard, la France envoya, en Amérique, avec de nombreux subsides, des troupes régulières sous Rochambeau. Il n'est pas douteux que, sans notre concours militaire et pécuniaire, les insurgés américains eussent été écrasés..." 

    VERGENNES.JPGCharles Gravier, Comte de Vergennes

     

     

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    1934 : Manifestation antiparlementaire

     

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    La Une de L'Action française du mardi 6 février 34 

     

    La manifestation se terminera par de violents incidents, sur la Place de la Concorde, entre des Ligues Patriotes, les Camelots du roi (ci dessous) et des anciens combattants, d'une part, les forces de l’ordre, d'autre part : bilan, 16 morts, 2.300 blessés.

    Fusillé le 6 février 1945, au Fort de Montrouge, par une sinistre Épuration qui ne fut rien d'autre qu'une vulgaire "re-Terreur" (pour reprendre l'expression de Léon Daudet), c'est à eux que pensera Brasillach, dans les derniers jours de sa vie :

     

              "Les derniers coups de feu continuent de briller 

                Dans le jour indistinct où sont tombés les nôtres. 

                Sur onze ans de retard, serai-je donc des vôtres ? 

              Je pense à vous ce soir, ô morts de Février."

     

    Du même Brasillach,  ce court extrait d'un roman inachevé, Les captifs :

    brasillach_6234.pdf 

     

    Qu'on l'admire - en nourrissant des regrets perpétuels sur son échec - ou qu'on le voue aux gémonies, "le 6 février" 1934 est devenu comme une sorte de mythe, dans l'imaginaire politique collectif français.

    À ce titre, cet événement demande quelques explications, et une mise en perspective historique, afin d'avoir une vision juste des choses, loin du folklore ou des malentendus; ce que permet la limpide "explication" de l'échec du 6 février par Maurice Pujo; et ce qui ramène à la problématique centrale et fondamentale de l'Action française, depuis sa création...

     

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    La "Une" du Mardi 9 Janvier 34...

     

    L'origine immédiate du "6 février" fut l'Affaire Stavisky, qui débuta en décembre 1933 : ci dessus, la Une de L'Action française du 9 janvier 34; voir aussi l'Ephéméride du 8 janvier)...

  • Éphéméride du 24 décembre

    1761 : Naissance de Jean-Louis Pons 

     

    Ayant intégré l'Observatoire de Marseille en 1789, comme simple concierge, il y obtient le poste d'astronome adjoint en 1813, et reste, pour l’Histoire, celui des astronomes qui a découvert le plus grand nombre de comètes : 37, entre 1801 et 1827, plus que n'importe qui d'autre dans toute les annales de l'astronomie.    

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    https://pg-astro.fr/grands-astronomes/le-grand-siecle/jean-louis-pons.html

     

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    1824 : Naissance d'Emmanuel Frémiet

     

    24 décembre,anatole france,fremiet,renault,de dion,ariane,kourou,arianespace,guynemer,adolphe d'archiac,boucher de crevecoeurC'est lui qui a sculpté la statue de Jeanne d'Arc en bronze doré, Place des Pyramides à Paris, érigée en 1874 (ci contre).

    Il a exécuté plusieurs reproductions de cette statue : pour Nancy (place Lafayette), Lille (place Boivin), Compiègne (rue d'Amiens). 

    Il a également réalisé le monument à Ferdinand de Lesseps, qui a longtemps trôné à Suez, le Saint Michel terrassant le Dragon, bronze doré au sommet de la flèche du Mont Saint-Michel, installé en 1897 (ci-dessous).

    Et aussi la statue équestre de Bertrand du Guesclin, de Dinan. 

    Plus inattendue, sa participation à la Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde, de Jean-Baptiste Carpeaux. Carpeaux réalisa le globe soutenu par les quatre personnages, mais c'est Frémiet qui poursuivit l'œuvre à la mort de Carpeaux en 1875, réalisant les huit chevaux, les dauphins et les tortues du bassin.

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    1868 : Mort d'Adolphe d'Archiac

     

    Géologue et paléontologue, il est le fondateur, avec Jacques Boucher de Crèvecoeur de Perthes, de la géologie préhistorique en France. 

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    http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/54408

     

     

     

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    1879 : Naissance de Gustave Cohen

     

    Historien médiéviste, Gustave Cohen est né à Saint-Josse-ten-Noode le 24 décembre 1879 et mort à Paris le 10 juin 1958

    En octobre 1912, il est nommé professeur au tout nouveau Département de français de l'Université d'Amsterdam, mais en 1914, il quitte ses étudiants pour faire la guerre.

    À partir de la fin de la guerre, Cohen occupe des postes à l'Université de Strasbourg et à la Sorbonne. Il crée le groupe théâtral Les Théophiliens (nommé ainsi après la représentation du Miracle de Théophile de Rutebeuf en mai 1933, salle Louis Liard à la Sorbonne) dont René Clermont a été metteur en scène. C'est également en 1933 qu'il fonde, à Amsterdam, la Maison Descartes. À l'Institut français se trouve un buste pour honorer son fondateur.

    En exil aux États-Unis pendant la seconde Guerre Mondiale, époque durant laquelle il rédige et publie La grande clarté du Moyen-Âge, Cohen y fonde, avec l'historien de l'art Henri Focillon l'École libre des hautes études (New York) et il anime les entretiens de Pontigny à Mount Holyoke College.

    D'origine juive, il se convertit au catholicisme à 64 ans.

     

     Voici l'Avant dire et l'Après dire de son magnifique "La grande clarté du Moyen-Âge", qui - dans notre Catégorie Grands Textes - constituent le 44ème :

    GRANDS TEXTES (44) : La grande clarté du Moyen-Âge, par Gustave Cohen

     

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    Avant-dire

    Ce jour d'hui, premier juillet 1940, dans l'affreux malheur de la patrie écrasée et déchirée, foulée aux pieds par l'envahisseur barbare, je voudrais commencer ce livre à l'honneur de la France qui ne peut pas mourir. L'affliction du présent nous invite à chercher un refuge dans un passé lointain dont les deuils, les ruines, les misères et les tristesses se sont effacées dans la nuit des temps et dont ne survivent que les gloires, non point les gloires militaires, car rien n'est plus fragile, mais gloires littéraires, artistiques et philosophiques, qui seules sont éternelles. C'est dans une 10 juin,chartres,sacré coeur,saint louis,terreur,convention,robespierre,directoire,oradour sur glane,division das reich,ss,nazis,montmartreguerre de croisade pour le droit, la foi, la liberté que le pays vient de succomber. Il en connut d'autres, jadis, où il succomba avec honneur dans l'essai de reprendre, d'une façon durable, à l'Infidèle, le Saint-Sépulcre, mais dont lui reste le titre impérissable d'avoir tenté l'oeuvre vaine, haute et désespérée et d'y avoir donné les meilleurs et les plus braves de ses fils. En allant vers le Moyen-Âge nous sommes sûrs de retrouver l'âme même de la France, en son état pur, au moment de sa Genèse, sortant, vierge, blanche et nue, du chaos du destin. Non pas née de rien, mais issue de l'âme gréco-romaine entée sur l'âme celtique dans le plus beau terroir sous le ciel, là où les formes sont naturellement harmonieuses, les nuages pommelés et nuancés, le sol fertile, porteur de vigne et donneur de vin, paré de la blondeur des blés ou du vert des prairies et des forêts, ni trop sec ni trop pluvieux, ni trop brûlé de chaleur ou glacé de frimas, tout en douceur, en raison et en équilibre, pour la perfection et le classicisme. Terre élue de la fécondation sans pullulation, de la réflexion sans âpreté, de la foi sans fanatis10 juin,chartres,sacré coeur,saint louis,terreur,convention,robespierre,directoire,oradour sur glane,division das reich,ss,nazis,montmartreme, et surtout de l'amour.

    Mais pour que ce miracle se produisît : la naissance de l'amour courtois (au XIIème siècle) et du culte de la femme, il fallait qu'à l'âme celtique, pénétrée par l'âme gréco-romaine s'alliât encore l'âme chrétienne, venue d'un plus lointain Orient, où la spiritualité autoritaire du judaïsme, et son monothéisme absolu se trempaient de la suavité de Jésus, fils de la Vierge.

    Ce n'est qu'ici que pouvait naître, se développer et s'épanouir le culte de Notre-Dame, où la religion et le dogme s'attendrissent de féminité et où l'amour humain se sublime dans l'amour divin avec lequel il arrive à se confondre. 

          

    Avant partir

    10 juin,chartres,sacré coeur,saint louis,terreur,convention,robespierre,directoire,oradour sur glane,division das reich,ss,nazis,montmartreCe livre a été commencé sous le signe du désespoir, mais pour témoigner des permanences françaises, je le termine ici deux ans après sur des paroles d'espérance et de certitude. La leçon du Moyen-Âge, de ses malheurs, de sa constance dans l'épreuve, de sa foi d'airain est une leçon de réconfort. Profitons-en. En le quittant évoquons une dernière fois Jeanne "la bonne Lorraine", qui sauva le royaume de France, la cathédrale qui dressa cette foi vers le ciel comme une offrande et une imploration, le mystère qui la fit résonner sur la place publique, la littérature courtoise par qui naquirent l'amour absolu et le culte de la femme. Les ténèbres du Moyen-Âge ne sont que celles de notre ignorance. Une clarté d'aurore baigne les âges lointains de notre genèse pour qui sait y porter le flambeau de la connaissance, de l'amour et de la confiance dans les destinées de la patrie.

    New-York, 18 juin 1942 

     

     

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    1894 : Naissance de Georges Guynemer

     

    Il remporta 53 victoires homologuées, plus d'une trentaine probables, et fut abattu sept fois.
     
    Le maréchal Franchet d'Esperey lui remit la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur en juillet 1917, deux mois avant qu'il ne trouve la mort en combat aérien au-dessus de Poelkapelle.
     
    L'Ecole de l'Air de Salon de Provence a adopté sa devise: "Faire Face", et l'Armée de l'Air (dont deux bases portent son nom) exalte son exemple chaque 11 Septembre au cours d'une prise d'armes, pendant laquelle on lit sa dernière citation :
     
              "Mort au champ d'honneur le 11 septembre 1917. Héros légendaire, tombé en plein ciel de gloire, après trois ans de lutte ardente. Restera le plus pur symbole des qualités de la race : ténacité indomptable, énergie farouche, courage sublime. Animé de la foi la plus inébranlable dans la victoire,
  • Éphéméride du 19 juillet

    Dans Le Figaro du 19 juillet 1919, Jacques Bainville et Henri Massis publient un manifeste "Pour un parti de l'intelligence", aux origines de La Revue universelle

     

     

     

     

     

    1799 : Découverte de la Pierre de Rosette 

     

    Exhumée lors de l'expédition de Bonaparte en Egypte, et aujourd'hui exposée au British Muséum, elle est l'un des documents qui permirent à Jean-François Champollion de percer le mystère de l'écriture des anciens Égyptiens. 

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    Voici ce qu'en dit Jean Leclant, secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et Belles-lettres :        

    "Dans la geste de l'Expédition d'Égypte (mai 1798 à octobre 1801), parmi de nombreux acquis d'ordre scientifique consignés en particulier dans la célèbre Description de l'Égypte se distingue la découverte de la Pierre de Rosette — document fameux qui ouvrit la voie au déchiffrement des hiéroglyphes.

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    En juillet 1799, se poursuivaient des travaux de terrassement dans une ancienne forteresse turque édifiée à l'embouchure de la branche occidentale du Nil, non loin de la bourgade de Rachid, que nous francisons en Rosette (ci dessus et ci dessous) : une flotte anglo-turque venait de débarquer sur la plage voisine d'Aboukir une armée qu'une charge de Murat devait bientôt mettre en déroute. Les travaux étaient dirigés par un jeune officier du génie, qui avait juste passé, en Égypte même, son examen de sortie de l'École polytechnique : Pierre-François-Xavier Bouchard. Soudain son attention fut attirée par un bloc de pierre noire, haut de près d'un mètre, écorné à sa partie supérieure et sur le côté : il portait des inscriptions en trois sortes de caractères : en haut des hiéroglyphes finement ciselés, au centre 32 lignes d'une graphie cursive, en bas 54 lignes d'un texte en grec.

    L'ingénieur des Ponts et Chaussées M.A. Lancret, en mission dans le Delta, adressa à ses collègues de l'Institut d'Égypte un rapport qui fut communiqué à la 31ème session du 29 juillet. Le 29 fructidor an VII (15 septembre 1799), on peut lire dans le n° 37 du Courier (sic) d'Égypte :

    "Cette pierre offre une grand intérêt pour l'étude des caractères hiéroglyphiques; peut-être en donnera-t-elle la clef."

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    Aussitôt l'orientaliste Joseph Marcel, directeur de l'imprimerie, en appliquant sa méthode de l'autographie put obtenir une reproduction du texte que le général Dugua, rentrant en France en mars 1800, communiqua à l'Institut de France; à la fin d'octobre, Bonaparte lui-même range parmi les gains majeurs de l'Expédition les fouilles d'Alexandrie, l'étude du percement de l'Isthme de Suez et la découverte de la Pierre de Rosette.

    De leur côté, d'autres méthodes de reproduction avaient été mises au point par Nicolas Conté, qui traita l'inscription comme une sorte de cuivre gravé, et par Adrien Raffeneau-Delille, qui réalisa un moulage à base de soufre. Si l'Expédition recueillit d'autres documents comparables, à la fois en égyptien et en grec (à Menouf, puis au Caire même, formant le seuil de la mosquée de l'émir Khour), ce fut la Pierre de Rosette, le mieux conservé, qui connut la célébrité.

    Lors de la capitulation de 1801, les savants français rencontrèrent énormément de difficultés pour conserver leurs notes et papiers personnels, témoins de leurs fouilles, recherches et découvertes : les Anglais, vainqueurs, exigeaient la livraison de tout ce qu'ils avaient en leur possession. Les savants français déclarèrent alors qu'ils préféreraient brûler ou détruire leurs papiers, leurs notes etc.. Un compromis fut trouvé : les savants purent conserver tout ce qu'ils étaient capables d'emporter avec eux. Papiers, notes, dossiers, furent donc sauvés et conservés par eux, mais, bien, sûr, pas les objets et autres témoignages lourds, encombrants, intransportables; et voilà pourquoi la pierre de Rosette tomba aux mains de nos ennemis, et se trouve aujourd'hui... au British Muséum !

    Le texte grec fut vite traduit : c'était le décret d'un synode de prêtres égyptiens, réuni en 192 avant J.C., instituant un culte en l'honneur de Ptolémée Épiphane; il indiquait que le texte serait aussi affiché en langue indigène. Aussitôt la sagacité des savants s'attaqua à la partie médiane, en démotique; 1802 vit paraître deux études, l'une du célèbre Silvestre de Sacy, l'autre d'un diplomate suédois, J.-D. Akerblad; à quelques intuitions justes se mêlaient des erreurs sans qu'on pût discerner le vrai du faux; à partir de 1814, l'illustre physicien anglais Thomas Young s'attaqua avec ardeur — et parfois succès — aux deux versions démotique et hiéroglyphique. 

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    Il était réservé cependant à Jean-François Champollion (ci dessus) de résoudre l'énigme des hiéroglyphes (voir l'Éphéméride du 17 septembre) : enfant prodige maîtrisant toutes les langues anciennes et orientales, adolescent enthousiaste qui réalisa vite que le copte lui montrerait les chemins vers l'Égypte pharaonique, travailleur acharné jusqu'à l'obsession, joignant à l'étude de la Pierre de Rosette celle de tous les documents à sa disposition, en particulier des inscriptions nouvellement découvertes en Nubie, il identifia les noms de Thoutmosis, Ramsès et analysa les cartouches des Pharaons macédoniens et romains : avec deux obélisques, des sarcophages, le poing colossal de Ramsès II, la Pierre de Rosette fut considérée comme prise de guerre ; aussi est-elle aujourd'hui un des joyaux du British Museum, à Londres, où jamais ne se rendit Champollion.

    À la fin de septembre 1822, par sa Lettre à M. Dacier, secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Champollion offrit la lecture des hiéroglyphes phonétiques; en 1824, dans son Précis du système hiéroglyphique, il donnera la définition la meilleure "d'un système complexe, d'une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique dans un même texte, une même phrase, je dirai jusque dans le même mot".

    Désormais plus de trois millénaires s'ajoutaient à l'histoire de l'humanité, ceux d'un passé parmi les plus glorieux, aux admirables monuments d'éternité."

     

      La découverte de la pierre de Rosette marque traditionnellement le début de l'Egyptologie, unanimement reconnue "science française" :

     

    • http://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/SENAC2013.pdf

     

    • https://rh19.revues.org/1091

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     En 1880 sera créé le prestigieux Institut Français d'Archéologie orientale (IFAO), appelé d'abord "Mission permanente au Caire"; homologue en Égypte des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, il reçut tout naturellement le nom d' "École du Caire", qui consacrait sa parenté avec ses devancières. Ce n'est qu'en 1898 – à l'occasion d'une nouvelle définition de ses statuts – qu'il reçut son titre définitif d' "Institut français d'archéologie orientale", plus à même de traduire une vocation proche-orientale dépassant le cadre de la seule Egypte : voir l'Éphéméride du 28 décembre

     

     http://www.legypteantique.com/pierre-de-rosette.php      

     

     

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    1834 : Naissance de Degas

     

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    L'Étoile
     
     
     
     
     
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    1900 : Inauguration de la première ligne du Métro parisien 
     
     
    Prête pour l'Exposition universelle, la ligne reliant la Porte Maillot à la Porte de Vincennes a été construite en 17 mois sous la direction de l'ingénieur des Ponts et Chaussées Fulgence Bienvenüe, et remporte un succès immédiat : elle transportera jusqu'au 31 décembre près de 16 millions de passagers...
     
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    Inauguration de la Ligne 1, le 19 juillet 1900 :
    le premier train à la station Gare de Lyon (collection RATP)
     
     
     

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    1903 : Arrivée du premier Tour de France

     

    19 juillet,degas,pierre de rosette,champollion,hieroglyphes,metro,tour de france,revue universelle,bainville,massisLe 1er juillet, 60 coureurs ont pris le départ du Tour, à Paris.

    Organisé par le journal sportif "L'Auto", que dirige Henri Desgrange, le Tour s'est déroulé en six étapes de Paris à Paris via Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes.

    L'arrivée le 18, consacrera le cycliste Maurice Garin qui remportera l'étape, et le Tour, avec trois heures d'avance sur ses concurrents.

    Sur les 60 cyclistes présents au départ seuls 20 franchiront la ligne d'arrivée...

     

  • Éphéméride du 15 novembre

    Lié à Albert le Grand, le Collège des Bernardins, aujourd'hui...

     

     

    1280 : Mort d'Albert le Grand 

     

    La Sorbonne en particulier, et la Ville de Paris en général, se souviennent que ce Dominicain, né en Souabe et mort à Cologne, a passé plusieurs années chez elles, à partir de 1241.

    Il résida d'abord au premier couvent dominicain de la rue Saint Jacques - le Collège des Jacobins - sous l'autorité de Guéric de Saint-Quentin. Il y obtint, en 1245, un poste de Maître de théologie, puis en devint Maître régent, en place de Guéric de Saint-Quentin, jusqu'en 1248. Il y eut pour élève le jeune Thomas d'Aquin.

    C'est parce qu'il fut promu Maître de l'université de Paris, et dirigeant de l'une des deux écoles des Prêcheurs qui étaient intégrées à celle-ci, qu'il reçut le nom de "Maître Albert", dont dérive, par contraction, en plein Quartier latin, le nom de notre actuelle Place Maubert : Paris rend ainsi hommage quotidiennement, en son coeur intellectuel, à celui qui fut également le maître de Saint Louis. 

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     En plein coeur du Quartier Latin, la Place Maubert : à deux pas du Panthéon et de la Sorbonne, "Maître Albert", devenu "Maubert" est toujours chez lui...

     

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    1684 : Inauguration de la Galerie des Glaces

     

    17 portes-fenêtres sur jardin se reflètent dans les 17 panneaux composés de 357 miroirs, les plus grands que l'on sût confectionner à l'époque...

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    Versailles est, alors, un véritable laboratoire de ce qui se fait de mieux dans le domaine des Arts appliqués. Les techniques les plus innovantes y sont testées, et l'édification du Palais marque le triomphe simultané des Arts, de l'Industrie, de la Technique, domaines dans lesquels la France innove, progresse et gagne, comme on dit aujourd'hui : en témoigne l'extraordinaire exposition Sciences et curiosités à la Cour de Versailles (voir l'Éphéméride du 26 octobre...).

    Ou : quand une authentique politique de civilisation rejoint l'économie, la plus saine et la plus bénéfique...

    L'Art est, en effet, inséparable du développement économique de la France, voulu par Louis XIV et Colbert.

              

    Un seul exemple: l'industrie française du verre est née, en 1693, lorsque Louis Lucas de Nehou fusionne les deux manufactures royales crées par Colbert pour Versailles et sa Grande Galerie (dite précisément "des Glaces"...) et lorsqu'il rachète... le domaine de Saint Gobain !

       
    Une première société avait été créée en 1665, dans le cadre du plan de relance économique de la France voulu par Louis XIV et Colbert. Confiée à des entrepreneurs privés, la société a rompu dès l'origine avec la tradition artisanale des manufactures en organisant la production de la glace selon une logique industrielle.

     

    Grâce à une invention technologique décisive, le coulage du verre en table (1688), elle s'empare d'un quasi-monopole en Europe au XVIIIème siècle et prend le relais de Venise.

     

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    "Nos rois ont toujours été modernes et innovants. Comment auraient-ils fait la France s'ils ne l'avaient pas été ? Qu'on se pose la question: la France serait-elle devenue la France si ses rois n'avaient pas favorisé le progrès dans les arts, dans les sciences, dans l'agriculture ou dans l'industrie ?...

     

    Dans le domaine des arts, aucun roi n'aurait eu l'idée de s'installer dans les meubles de son prédécesseur. Chacun a imprimé son style à son époque et, ce faisant, tous ont favorisé la commande publique. Les monuments qu'ils nous ont légués font encore aujourd'hui la fortune des collectivités locales et de l'Etat, qu'il s'agisse de Versailles, des châteaux de la Loire ou de la Sainte-Chapelle, à Paris - sans oublier tous les "palais" où sont installés les ministères, le Parlement et bon nombre d'institutions françaises...

     

    Les Capétiens ont établi les conditions du développement de notre économie. Ils ont créé le cadre propice au rayonnement culturel de la France..." 

     

    (Jean d'Orléans, duc de Vendôme, Un Prince français, Pygmalion, page 241). 

              

     

     

     

    On en saura plus sur la naissance de cette industrie française du verre en cliquant sur le lien suivant :

     

    https://www.saint-gobain.com/fr/groupe/notre-histoire

     

    Mais la Galerie des glaces renferme également un autre chef d'oeuvre que ses miroirs : le plafond de la Galerie, oeuvre magistrale de Le Brun :

    http://www.galeriedesglaces-versailles.fr/html/11/collection/c7.html 

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    Quelques chiffres :

     

    - Surface de la galerie  : 800 mètres carré

    - Longueur                    : 73 mètres

    - Largeur                       : 13 mètres

     - Hauteur                     : 12,5 mètres

     - Marbres                     : 1.1000 mètres carrés

    - Peintures                   : 1.000 mètres carré

    - Glaces                        : 357

    - Portes-Fenêtres        : 17 

     

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    Sur Jules Hardouin Mansart et son oeuvre, voir l'Éphéméride du 16 avril (jour de sa naissance) ou celle du 11 mai (jour de sa mort)...
     
    Et, pour bien mesurer ce que Louis XIV a voulu édifier à Versailles, à savoir un triple poème : humaniste, politique et chrétien, voir notre album Racines (IV) : Versailles, le Palais-temple du soleil

     

     

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    1766 : Naissance de Kreutzer
     

    Rodolphe Kreutzer, violoniste, professeur, compositeur et chef-d'orchestre fut baptisé dès le lendemain en l'église Notre-Dame de Versailles. Il devait mourir à 65 ans, le 6 janvier 1831, à Genève, où il fut inhumé. Il était le fils de Jean Jacob Kreutzer, musicien du roi dans le régiment des Gardes Suisses, et de Élisabeth Trabol; son parrain, Rodolfe Krettly, était également musicien du roi au régiment des Gardes Suisses...

    Par son beau mariage avec Adélaïde-Charlotte Foucard, fille du valet de chambre du comte d'Artois, frère du roi et futur Charles X, Kreutzer put tenir une place importante dans la société : dans sa maison, "les célébrités les plus diverses tinrent à honneur d'être admises"...

    Il se fit remarquer dès l'âge de 13 ans en exécutant avec une rare perfection un concerto qu'il avait composé lui-même. Il voyagea ensuite en Italie, en Allemagne et se fixa en France. À 16 ans, il fut nommé premier violon de l'orchestre royal à la suite de son père par faveur spéciale de la reine Marie-Antoinette.

    Par la suite, il écrivit une quarantaine d'opéras, devint chef de l'Opéra Parisien et membre de l'Académie de musique. Il accompagna Bonaparte durant sa campagne d'Italie, puis Beethoven l'entendit jouer à Vienne en 1803 : subjugué par sa virtuosité, il lui dédia sa neuvième et avant-dernière sonate pour violon et piano, la célébrissime Sonate à Kreutzer.

     

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