Lu, vu, entendu : un article sur Eva Joly, depuis l'île de la Réunion....
(envoi de lecteur)
UA-147560259-1
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
(envoi de lecteur)
C’est le Parlement et – conjointement – le gouvernement français qui sont à l’origine de cette stupide affaire, par une initiative sans queue ni tête, éminemment critiquable, contraire au bon sens et aux intérêts de la France.
Qu’Erdogan perde ses nerfs, qu’il dise des sottises n’est, en l’occurrence, ni le fait premier, ni le fait générateur, ni, surtout, pour la France, le fait important.
C’est pourquoi, mettre l’accent sur ce point, répondre de la même encre, sur le même terrain, reviendrait à occulter l’essentiel.
Il faut prendre les propos d’Erdogan pour ce qu'ils sont : de la polémique simpliste, c'est à dire à peu près rien. On passe. En revanche, que dans la situation où se trouvent la France et l’Europe, le Parlement français et les institutions compétentes de l’Etat trouvent encore le moyen, le temps et l’argent de prétendre « légiférer », d'ailleurs indûment, en matière d’Histoire et à propos d’un génocide remontant à 1915 et qui, de plus, s’est déroulé dans un pays étranger, relève de la pure inconscience.
C’est cela qui est important. Cela qu’il convient, qu’il nous revient de dire. Et, même si les insultes d’ordre historique proférées par les Turcs à l’encontre de la France sont infondées, pour ne pas dire ridicules, les « autorités » françaises, qui l’ont bien cherché, n'ont eu que ce qu’elles méritaient. Mais c'est la France qui en a les conséquences.
A l'incongruité de leur initiative "législative" s'ajoute, maintenant, le ridicule d'une quasi crise gouvernementale, Alain Juppé, notre ministre des Affaires Etrangères, avec qui nous serons, cette fois-ci, d’accord, ayant cru devoir exprimer publiquement son désaccord, y compris, par conséquent, avec le Chef de l’Etat, le Parlement et le Premier Ministre, qualifiant la loi en question d'"inopportune", ce qui est bien, en effet, le moins qu’on puisse en dire.
Mais, décidément, comme il a été écrit, ici, récemment, dans les commentaires, cet épisode turc nous confirme que « la majesté de l'Etat ne se trouve plus dans les institutions républicaines ».
Ainsi donc, les Députés français condamnent le négationnisme, en ce qui concerne le Génocide arménien perpétré en 1915.
Fort bien.
On louera notre Pays légal pour son zèle à traquer l'horreur, à dénoncer la barbarie, à flétrir l'innommable.... Sauf que.....
Le peuple Coréen du Nord tout entier a tenu à faire part au monde de son immense douleur lors du décès de son souverain bien-aimé, Sa Majesté Kim II, deuxième représentant de l'illustre dynastie marxiste-léniniste des Kim. On se souvient que l'arrivée au pourvoir de Kim II avait été la seule chose qui avait pu sécher les larmes du grand peuple Coréen du Nord lors du décès du Guide Suprême, Sa Majesté Kim Premier.
Kim Il Sung (Kim premier) montrant l'avenir radieux à son fils Kim Jong Il (Kim II), à qui il a laissé son trône; lequel Kim II vient à son tour d'installer son fils Kim Jong Eun (Kim III) : qui a dit que le marxisme-léninisme était une idéologie figée ? C'est au contraire quelque chose de très souple, de très élastique, qui peut mener à tout; à la monarchie héréditaire, par exemple.....
Ou, Anaxagore revu et corrigé par "Georges Bush and Co"....
On a lu, on lit et on lira partout ailleurs tous les détails de cette invraisemblable folie de neuf ans. On se contentera juste ici de s'amuser - si le terme pouvait convenir pour une si tragique réalité... - à constater combien l'axiome antique d'Anaxagore a été complètement vidé de son sens et littéralement retourné par les dirigeants des USA dans cette lamentable affaire.
Quand il parle de l'esprit qui organise la confusion, et donne forme au chaos, Anaxagore parle, bien sûr, de l'intelligence organisatrice et directrice du monde. N'est-il pas stupéfiant de voir à quel point on peut appliquer ce mot, mais complètement vidé du sens premier que lui donnait le philosophe, au baril de poudre que laissent derrière eux les USA en Irak ?
Certes Saddam Hussein était un tyran, un sanguinaire, un fou même et tout ce que l'on voudra... Mais, en agissant comme ils l'ont fait, les états-uniens ont organisé la confusion à sa place, c'est-à-dire qu'ils en ont créé les conditions, et qu'ils l'ont installée, et durablement; et ils ont donné forme au chaos, c'est-à-dire qu'ils ont ouvert une boîte de Pandore dont on se demande bien si elle se refermera, et qui la refermera....
Et puis après ils sont partis !.....
Il paraît que M. Lévy (Bernard-Henri pour les intimes, BHL pour la com.) est assailli d’appels téléphoniques de la part d’opposants syriens qui semblent voir en lui une sorte d’ultime recours.
Cela ne doit pas être pour déplaire à ce Don Quichotte d’opérette, confortablement installé dans une aisance matérielle et intellectuelle qui lui permet de jouer, sans aucun risque, les donneurs de leçon(s).
Après avoir – dans le rôle de Zorro (où, monté sur un char, il succède brillamment à M. Kouchner portant un sac de riz à des Africains affamés) - sauvé les Libyens des griffes de l’horrible Kadhafi, il affirme maintenant – dans celui du Dieu Vengeur (roulement de tambour) - que « Bachar El Assad est le prochain sur la liste » !
Comme il l'a fait il y a peu de temps, Mezri Haddad nous fait l'amitié de nous envoyer quelques réflexions sur la révolution tunisienne.
Il les a regroupées en deux types de documents que nous vous livrons ci- après : on appréciera et la lucidité de l'analyse et l'energie de la personne, chez celui qui est particulièrement bien placé pour parler d'un sujet qu'il connaît particulièrement bien.....
Le premier de ces documents est le communiqué qu'il a fait paraître le 26 octobre 2011, que nous reproduisons ici dans son intégralité :
"La Tunisie souffrait d’un cancer qui n’était pas incurable : Leila Ben Ali et son oligarchie mafieuse. Plutôt que de soigner ce mal, c’est l’ensemble du corps tunisien qu’on a détruit.
La Charia comme seule source du droit décidée en Libye, avant même les élections; les islamistes en tête en Tunisie; 100.000 copte ayant fui l'Egypte durant ces dernières semaines....
C'est beau, un BHL flamboyant, genre La liberté guidant le peuple de Delacroix. Sauf que c'est ridicule, comme le tableau lui-même, et que cela vient buter sur les faits qui, eux sont têtus. Il n'y aura pas de démocratie arabe, ni en Libye, ni en Tunisie, ni en Egypte ni ailleurs (en Syrie, par exemple...). Même si les dirigeants d'avant ne valaient pas grand'chose, les billevesées de BHL et consorts ont leur réponse : ce sera charia partout et pour tous, et pays vidés de leurs premiers habitants.
Pour l'Irak, c'était déjà bien avancé, pour d'autres raisons; pour la Syrie, les gens qui savent sont très inquiets...
On l'a déjà dit ailleurs : pseudo "printemps arabes", vrais hivers pour les autochtones, et la vraie liberté....
Mustapha Abdeljalil, membre éminent du CNT-cher-à-BHL annonce la charia avant même toute élection "démocratique" (!). Il y en a qui appellent cela "printemps arabe" !....
Ankara a conseillé à la France, le vendredi 7 octobre, d'affronter son passé colonial avant de donner des leçons aux autres pays, en réponse aux déclarations de Nicolas Sarkozy demandant la reconnaissance du génocide arménien. En réalité, cela montre deux choses :
Lors du Colloque sur l'Europe, organisé par Jean-François Mattéi, le samedi 11 juin dernier, à La Baume, près d'Aix-en-Provence, nous avions pu, au moment de la pause, discuter avec les intervenants, et notamment avec Mezri Haddad : il nous a surtout entretenu de ce GMO (Grand Moyen-Orient), qu'il voit poindre, du Maroc à la Turquie, sous l'égide des États-Unis; avant de nous confier, en aparté, que les trois quarts des attaques sur Internet portées contre lui proviennent - après investigations... - de... la banlieue parisienne ! Et non pas de Tunis même, ou, au moins, de Tunisie.
Aujourd'hui Mezri Haddad - avec qui nous sommes en contact depuis plusieurs années - nous fait l'amitié de nous signaler son dernier article, tratitant des "printemps arabes" (!) dans Le Quotidien d'Oran, et intitulé Printemps arabe ou hiver islamiste ?
Sur le lien suivant, qui donne les 32 pages du journal, l'article de Mezri Haddad -spirituellement illustré... - est en page 13; et il est à lire !.....
mon_article_quotidien_d'Oran.pdf
Mezri Haddad, observateur lucide des réalités concrètes.....
Pour une meilleure lecture, nous publions, ici, cet article in extenso. Il est, naturellement, rédigé d'un point de vue arabe et, plus spécialement, tunisien. Ceci n'empêche que nombre de ses analyses rejoignent les nôtres.
Il est clair que, sur ce sujet, le journaliste partage notre scepticisme sur l'avènement radieux d'une démocratie angélique dans les pays du monde arabo-musulman secoués par les convulsions que l'on sait; et nos craintes sur une pression islamiste de plus en plus forte, poussant même carrément à la prise du pouvoir, au moins dans certains de ces pays, pays par les différents mouvements islamistes....
C'est dans Le Matin du 6 septembre : http://www.lematin.ch/actu/monde/les-islamistes-bien-places-pour-tirer-profit-du-printemps-arabe?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter
Voici l'article mais, auparavant, cette simple quetion à BHL et à tous ceux qui "y ont cru", ou qui "y croient " encore : pour ne prendre que deux exemples :
S'il ne s'agissait de sujets tragiques, on serait tenté de dire que l'optimisme d'Alexandre Adler fait plaisir à voir - ou, plutôt, à lire... - dans ce numéro des samedi/dimanche 27/28 août. Quel enthousiasme pour ce qui se passe là-bas ! Il reconnaît, certes, quelques petits problèmes, et prend quelques petites précautions (pas beaucoup...) mais son opinion est faite : la démocratie est bien en marche, à Tripoli, elle va (elle a ?...) triomphé; on le doit à Sarko et... à BHL !
On résume à grands traits, mais c'est ce qu'il pense. Ce qui est, évidemment, son droit.
Mais le même jour, et la veille, sur son Blog, Patrice de Plunkett ne dit pas du tout, mais alors pas du tout la même chose.....
1. Le 26, il envoie ceci :
(Cela se passe, en France, en Europe, dans le monde. Cela existe, c'est un fait et donc, en tant que tel, comme toute réalité, cela nous intéresse. Même si nous n'avons pas de commentaire particulier à faire, du moins sur le coup et pour l'instant, ce fait ne nous a pas échappé...)
Gisements de pétrole au sud, raffineries au nord.....
De France info :
On ne s'en réjouit pas, bien au contraire. On le trouve même consternant, ce mini incident diplomatique causé par la gifle - y a-t-il un autre mot ? - reçue par Juppé à Moscou. Mais il fallait s'y attendre : à force de dire et de faire n'importe quoi, et de suivre le prétendu air du temps, il fallait bien s'atttendre à un retour de bâton : voilà qui est fait...
Tout a demarré à propos de ce que les Russes appellent "l'interprétation fantaisiste de la résolution de l'ONU sur la Libye faite par certains pays occidentaux participant à l'opération contre le régime Kadhafi". Alain Juppé s'est rendu à Moscou, le 1er juillet, et ce qui devait finir par arriver finit, effectivement par arriver : devant les caméras, le Ministre des Affaires étrangères s'est echiné à expliquer la résolution 1973, faisant remarquer que la-dite résolution comportait un article quatre qui... que etc.... Le ministre russe, prenant la parole juste après, et toujours devant les caméras, a ironisé sur le fait qu'on parlait d'une résolution permettant, en substance, à n'importe qui de faire n'importe quoi, et dans n'importe quelles conditions.....
Le triste, dans l'histoire, n'est pas qu'il l'ait dit, mais qu'il ait, hélas, raison.... Nos Affaires étrangères sont tombées bien bas ! Mais c'est aussi l'image qu'elles donnent de la France à l'étranger qui, avec des palinodies comme ce que nous faisons en Libye, en prend un sacré coup....
Et, pendant ce temps-là, BHL, promu instigateur inspiré de notre diplomatie (!) remet ça, avec la Syrie, cette fois : la prochaine étape, c'est quoi ? Il nous fait déclarer la guerre à la Chine ?...
Le thème de notre dernier Café actualité de la saison, avec Annie Laurent, était : Le monde arabo-musulman brûle-t-il ?... Annie Laurent nous a parlé, entre autres, d’Abdelwahab Meddeb, cet intellectuel qui explique calmement que rien ne changera dans les mondes islamiques tant que les musulmans n’accepteront pas (ou ne laisseront pas…) se développer une étude critique de leur livre saint. « Critique », en son sens éthymologique, ne voulant évidemment pas dire « hostile », comme on le voit bien, depuis deux mille ans, chez les chrétiens, qui ne cessent de lire, de fouiller leurs Écritures, afin de les approfondir toujours plus….
Ce mardi 21 juin 2011, Abdelwahab Meddeb est l’invité de Radio Notre-Dame.
Cet enregistrement s’inscrit donc parfaitement, et heureusement, dans la continuité de notre dernier Café actualité
http://www.radionotredame.net/emission/legrandtemoin/2011-06-21
Abdelwahab Meddeb, franco-tunisien, professeur à Paris-X, animateur de l'émission Cultures d'islam (France Culture), adversaire de l'intégrisme, auteur traduit en vingt langues. Il vient de publier un essai sur les nouvelles révolution arabes ("Printemps de Tunis", Albin Michel, 173 pages, 14 euros).