François Fillon a estimé, le jeudi 12 mai, sur TF1, qu'il n'y avait "plus aucune raison d'accorder l'asile politique à des Tunisiens", au moment où "la démocratie" était "en train de s'installer" dans leur pays d'origine.
"La situation de la Tunisie est très particulière: pendant des années, la Tunisie était une dictature et il y avait des hommes et des femmes qui s'en échappaient", a-t-il rappelé. "Nous accordions l'asile politique aux opposants de Ben Ali, qui était un dictateur....Aujourd'hui, il y a eu une révolution en Tunisie, les choses ont changé, il y a une démocratie en train de s'installer, il n'y a plus aucune raison d'accorder l'asile politique à des Tunisiens".
On laissera le Premier ministre à ses illusions sur "la démocratie" (1) qui est en train de s'installer, selon lui, en Tunisie (et ailleurs, dans le monde arabo-musulman...) : nous avons suffisamment dit, ici même ce que nous pensions de ces rêveries à la BHL, et combien il était naïf - et dangereux... - de s'imaginer qu'un quelconque "printemps arabe" allait déboucher sur la démocratie, et de régler notre politique étrangère sur ces billevesées....
C'est la suite de la déclaration du Premier ministre qui nous intéressera ici :
"Par ailleurs, la Tunisie a besoin de ses enfants pour se construire et ce que nous voulons aujourd'hui, c'est que les Tunisiens entrés illégalement sur le territoire européen retournent en Tunisie".
On ne peut, sur ce point, qu'approuver François Fillon. En faisant juste remarquer, toutefois, que, n’en déplaise aux néo-colonialistes, ce n’est pas seulement à la Tunisie, c’est à toute l’Afrique qu’il faut rendre ses enfants, car c'est bien toute l'Afrique qui a besoin de tous ses enfants, "pour se construire"…..
(1) : ce matin, sur France info, un journaliste - impayable !... - a relaté les manifs en Espagne, sur la Puerta del Sol, à Madrid. Il a déclaré que là aussi, les jeunes manifestaient pour demander la démocratie : sic, re-sic et re-re-sic !!!!! De Damas à Madrid, en passant par Le Caire, Tripoli ou Tunis, le même mot creux, abstrait et, bien sûr, jamais défini, employé indistinctement pour parler de tant de situations aussi différentes ! Ce n'est évidemment plus de l'analyse politique, ni même de l'information, mais de l'incantation pure, du manque de sérieux. Oh, grand n'importe-quoi, quand tu nous tiens !....