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Nous relevons dans l'édito de Christophe Barbier du dernier numéro de l'Express (13-19 août 2014), deux affirmations avec lesquelles nous sommes pleinement d'accord.
Elles méritent d'être signalées. Les voici :
"La France a tort de ne pas procéder dès à présent à des frappes aériennes contre les djihadistes".
et, décision qui devrait "déjà avoir été prise par François Hollande : augmenter le budget de l'armée française, car demain sera guerrier".
Nous avons écrit et répété maintes fois, ici, que le budget de notre Défense devrait être porté à 4% du P.I.B. ! L'augmenter au lieu de le réduire, ce serait déjà ça !
Il nous est arrivé d'exprimer notre désaccord avec les orientations actuelles de l'Eglise catholique en certains domaines politiques précis. Précis et de grande importance pour l'avenir de nos sociétés. Par exemple, en matière d'immigration. Par exemple, encore, sur la vision qu'a l'Eglise de la mondialisation. Orientations, analyses, exhortations qui, parfois, nous sont apparues comme de dangereuses illusions. Dangereuses, en tout cas, pour notre pays et notre civilisation - ou ce qu'il en reste.
Y-a-t-il aussi, dans la mouvance catholique, tout près du Saint-Siège, tout près du Pape, des cercles d'influence, des communautés, des institutions, des intelligences, en qui l'on puisse reconnaître réalisme, lucidité, sagesse politiques, ampleur des vues et des idées ? Sans aucun doute si l'on se réfère à l'exemple de ce colloque, organisé au Collège des Bernardins et régulièrement diffusé par KTO, la chaîne de télévision catholique. On l'aura compris, il s'agit en grande partie de géopolitique.
La vidéo est longue; elle dure 1h40. Mais elle nous paraît importante. Et tous ceux que la réflexion géopolitique passionne devraient l'écouter avec intérêt et, même, avec un vrai plaisir.
Une recommandation, un souhait : que l'on ne se hasarde pas à écrire un commentaire sans l'avoir écoutée ! Les idées générales - toujours les mêmes - devraient céder la place, en l'occurrence, à la réflexion que peut susciter chez nous tous, les analyses réalistes et lucides de ce remarquable colloque.
Nous signalerons, en particulier, les interventions de Lucio Caracciolo, directeur de la revue italienne Limes et celle de Jean-David Levitte, ambassadeur de France, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, l'une et l'autre empreintes, à notre avis, d'une remarquable lucidité. •
Lafautearousseau
Diffusé le 08.07.2014 - Durée 100 mn
La géopolitique de la globalisation. Etat des lieux, Lucio Caracciolo, directeur de la revue Limes ; un monde en transition accélérée mais sans pilote, Jean-David Levitte, ambassadeur de France, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques ; Que peut-on faire ? Quel chemin pour l'Europe dans la globalisation ?, Mario Giro, sous-secrétaire d'État aux affaires étrangères du gouvernement Matteo Renzi. Répondant : Andrea Riccardi, ancien ministre italien, fondateur de la Communauté de Sant'Egidio ; Modérateur: Antoine de Romanet, codirecteur du département Société Liberté Paix, Collège des Bernardins.
Somme toute, Barak Obama a recueilli des Busch père et fils un héritage bien embarrassant, en Irak, alors que les Etats-Unis ont rouvert un cycle isolationniste et que, dans la conscience américaine, Bagdad, l'Irak, le Moyen-Orient, après l'avoir obsédée, sont maintenant redevenus lointains, très lointains. Mieux aurait valu qu'ils le restent ? Sans doute. En tout cas, à Washington, on aimerait bien ne plus avoir à y penser. Mais comment s'en désintéresser tout à fait, quand le chaos que les Américains y ont eux-mêmes semé explose, aujourd'hui, jusqu'aux portes de Bagdad ? Alors John Kerry se rend en Irak et les paroles qu'il y prononce, en parfait décalage avec les réalités dramatiques du terrain, sont déconcertantes de naïveté banale. Sans la moindre chance d'être écouté, il appelle les Irakiens à "dépasser les considérations confessionnelles", tandis que, de leur côté, les présidents Obama et Hollande plaident curieusement pour un impossible "gouvernement d'union nationale". Mais quelle union ? Quelle nation ? Comme il est difficile, pour ces gens-là d'oublier leurs schémas politiciens habituels, de prononcer d'autres paroles que vaines, nulles et non avenues !
Pourquoi ? On se souvient des propos pour le moins surprenant de Christiane Taubira sur la repentance. Une Christiane Taubira qui est, certes, pour une certaine repentance, oui, mais qui est, en même temps, bel et bien contre certainesrepentances malgré tout... Elle n'a en effet pas craint de faire cette déclaration, pour le moins surprenante :
"...Il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane, pour que les "jeunes Arabes" ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes..." (!).
On sait qu'il y a une "Loi Taubira" sur l'enseignement de l'escalavage, qui ne reconnaît que "...la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XV° siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe"
Ce à quoi l’anthropologue et économiste Tidiane N’Diaye, spécialiste des civilisations négro-africaines et de leurs diaspora, répond dans Le Génocide voilé (1) :
"Les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne pendant 13 siècles sans interruption. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés ont disparu du fait de traitements inhumains. La traite négrière a commencé lorsque l’émir arabe Abdallah ben Saïd a imposé aux Soudanais un accord en 652 les obligeant à livrer annuellement des centaines d’esclaves. Ce fut le point de départ d’une énorme ponction humaine qui devait s’arrêter officiellement au début du XX° siècle...
Sous l’avancée arabe..., des millions d’Africains furent razziés, massacrés ou capturés, castrés et déportés vers le monde arabo-musulman. Cela dans des conditions inhumaines, par caravanes à travers le Sahara ou par mer, à partir des comptoirs à chair humaine de l’Afrique orientale..."
Insupportable loi d’une triste modernité, une information chasse l’autre. Les attentats se succèdent en Irak sans que le décompte des morts ne reçoive une considération au moins égale à la guerre civile en Syrie. Mystère de la diplomatie selon l’ONU …
Le 29 Octobre 2013 le Sénat américain écrivit une lettre ouverte très officielle et ferme de mise en garde au président Obama quelques jours avant la visite du patron de l’Irak, le chiite Nuri Kamal Al-Maliki (photo, ndlr), mis en place par les Américains comme premier ministre.
Le 1er Novembre Le Figaro titrait « En proie à la guerre civile, l'Irak se tourne vers l'Amérique ». Il s’avérait que la visite de Maliki visait surtout à acheter une liste de matériels militaires, terrestres et aériens, tout en gémissant sur la violence d’une situation qu’il ne contrôle pas.
Que se passe-t-il en République centrafricaine ? La coalition militaire dite « Séléka », originaire du nord du pays à majorité musulmane, renverse, en mars 2013, M. Bozizé au profit de M. Djotodia. Aussitôt celui-ci la dissout mais elle continue de facto d’exister et sème désormais la terreur dans la population, ses exactions plongeant le pays, notamment le nord-ouest (région de Bossaonga), dans le chaos. Les violences, d’abord ethniques (éleveurs nomades musulmans d’un côté, paysans sédentaires chrétiens de l’autre), sont maintenant ouvertement confessionnelles – les chrétiens étant, comme c’est trop souvent le cas ailleurs, victimes du fanatisme islamiste.
Jeudi 21 novembre, M. Fabius affirme que la Centrafrique « est au bord du génocide », tandis que M. Hollande précise que la France n’acceptera pas que « des massacres » se produisent dans ce pays. Voilà qui rend plus que probable un prochain et rapide engagement militaire français. Faut-il s’en réjouir ou, à tout le moins ne pas le désapprouver ? Sans doute mais à condition de tirer toutes les leçons de l’opération Serval qui, rappelons-le, n’est pas vraiment terminée.
D’abord, cette intervention devrait s’inscrire dans le cadre d’une véritable politique française en Afrique, une politique qui soit totalement décomplexée. Il est peu satisfaisant d’entendre M. Hollande indiquer que la France est prête à accompagner l’action de la communauté internationale, et qu’elle attend donc l’aval du Conseil de sécurité des Nations Unies. Encore moins d’entendre M. Fabius dire que « l’ONU va donner une permission d’intervenir ». Sommes-nous donc tombés si bas ?
Ensuite, cette intervention devrait illustrer une cohérence stratégique globale. Le mouvement « Séléka » en pleine radicalisation est sans doute en passe de devenir une sorte d’armée « djihadiste ». Or, la nébuleuse islamo-terroriste est financée par les pétro-monarchies sunnites du Golfe, les mêmes qui rêvent de renverser M. Assad en Syrie et de contrecarrer l’Iran chiite – cibles permanentes de la diplomatie française. Combattre les islamistes ici, les soutenir là : combien de temps ce grand écart sera-t-il possible ?
Enfin, et surtout, il faut se donner les moyens de sa politique. Or le budget de la Défense ne cesse, année après année, de subir des coupes drastiques – ne vaudrait-il pas mieux amputer, voire supprimer, certains postes de notre généreuse politique « socio-humaniste » (comme la cmu ou le financement des « associations ») ? Le résultat est que la France reste cruellement dépendante aussi bien pour certaines technologies de pointe que pour du matériel plus basique mais non moins indispensable comme on l’a vu au Mali.
Simple force d’appoint pour la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique, supervisée par l’Union africaine) dans son ancienne colonie ? La France vaut quand même mieux que cela.
L’auteur a passé une quinzaine d’années dans les Services Spéciaux français, dans des activités opérationnelles, SDECE nom changé en DGSE. C’est donc perplexes et éberlués que nous sommes nombreux à avoir observé le déluge sur des activités de la NSA, sigle ne signifiant nullement Nuit, Silence et Amulettes, mais National Security Agency.
Ce département de la communauté du renseignement américain est très connu des professionnels ainsi que de la littérature spécialisée, ce qui représente au niveau international beaucoup de monde. Même s’il ne l’est pas du grand public …
Et donc cette vague d’étonnements, de surprises feintes, d’indignations théâtrales, d’affabulations accusatrices ont certes occupé des pages et des heures de media, mais sans que l’on perçoive le but de cette agitation, qui de toute évidence ne modifiera pas l’utilisation intensive de moyens techniques sophistiqués pour la promotion des intérêts des États Unis d’Amérique.
A Fort Meade, au plus près des oreilles de la NSA... :
Quand on voit l'état hyper-archi-lamentable dans lequel les eurocrates ont mis cette pauvre Union européenne, que faire d'autre que d'éclater d'un grand rire bien sonore, et de répéter, avec Coluche - niveau auquel "ils" se sont mis eux-même... - : "Je me marre !..."
Voilà où l'on peut faire de gigantesques économies : en redéfinissant le rôle de cette "Commission européenne", en taillant dans ses effectifs, en lui réduisant ses budgets au seul strict nécessaire... bref en donnant l'assaut à cette Bastille/pompe à phynance dont l'énergique reprise en main (doux euphémisme) serait l'une des rares bonnes nouvelles de nos temps, par ailleurs, bien moroses : mais, qui le fera ?
Sans doute êtes-vous au courant de l’affaire évoquée dans le document que vous trouverez ci-dessous. Il m’est l’occasion d’une réflexion en lien avec les commémorations prévues en 2014. Je signale au passage que nous venons de prêter la main aux actions ayant visé à reclasser en France (logement, emploi, formation) les Afghans qui ont été au service de l’Armée français pendant les opérations en Afghanistan.
Chez les militaires c’est la première fois depuis les années 60 que la grogne prend un tour politique et je m’en suis aperçu en prenant contact avec les organisateurs des commémorations qui auront lieu en 2014 (commémoration de la guerre 14/18).
Quelques dizaines de corps de migrants clandestins au large de l’île italienne de Lampedusa relancent le lancinant débat sur l’immigration sauvage. Le pape François clame sa « honte » et sa « douleur ». Peut-être de tels propos sont-ils ceux qu’on est en droit d’attendre du chef d’une Eglise qui a vocation à l’universel. Mais, du coup, et une fois de plus, ce sont ceux qui n’en peuvent mais, c’est-à-dire les divers pays et peuples d’Europe, qui se trouvent collectivement stigmatisés et culpabilisés.
C’est bien pour cela que l’Eglise a immédiatement été relayée par les « humanistes » de la presse bien-pensante. Ainsi, Le Monde titre sur « l’indifférence coupable de l’Europe ». De même, M. Demorand, directeur de Libération, fait de Lampedusale « tombeau d’une illusion, celle d’une vie meilleure dans un espace géographique qu’ils [les migrants africains] savent plus prospère et où ils croient trouver leur place, saisir eux aussi la chance que la vie normalement offre à chacun ».
Mais M. Demorand ne se demande pas d’où leur vient cette illusion. C’est que lui-même fait partie de la coterie immigrationniste : on n’en fait jamais assez pour les immigrés, même – et surtout – clandestins : nous avons le devoir de les soigner, de scolariser leurs enfants, de les assister matériellement et financièrement, etc. ; et, ajouterait le pape François, conformément aux valeurs évangéliques, de les aimer. Comme tout se sait, on ne doit pas s’étonner des conséquences.
Paradoxe : chrétiens et « humanistes » se font ainsi les complices objectifs de ces pays d’Afrique, à la corruption quasi institutionnelle, potentiellement très riches, et bien plus que nous indiqués pour accueillir en priorité leur prochain, mais aussi des passeurs, ces nouveaux négriers africains, héritiers de ceux qui, en leur temps, vendaient déjà leurs « frères » comme esclaves.
Lampedusa apparaît comme un révélateur, sur le plan strictement politique, de l’alternative entre deux visions du monde, celle des nations et celle du « village planétaire ». Les partisans de celle-ci pensent, avec le pape François et M. Demorand, que ces Africains misérables sont chez eux partout, a fortiori dans la riche Europe ; les tenants de celle-là sont des résistants, qui pensent, comme nous, que la misère ne donne en aucun cas le droit – à qui que ce soit - d’envahir nos territoires.
La petite Europe occidentale, les projections démographiques en attestent, est une proie tentante pour un continent beaucoup plus jeune et beaucoup plus peuplé. La voici, de facto, transformée en citadelle assiégée, citadelle minée de l’intérieur par la cinquième colonne immigrationniste.
Qu'est-ce qui est le plus stupéfiant ? Que de tels propos aient été pensés et dits, dans une précipitation aussi insensée que dangereuse ? Ou bien la rapidité avec laquelle, veste retournée, on s'en éloigne, l'affaire se mettant à traîner en longueur, c'est le moins qu'on puisse en dire ? Grâce - il faut bien le reconnaître... - à l'action de... Vladimir Poutine, qui, sur ce sujet précis, a, jusqu'à présent, joué les bonnes cartes et mené une politique saine et intelligente. Que dire des autres, et de notre "normal" de président ?...