Drame de Lampedusa : Bernard Lugan a raison...
http://bernardlugan.blogspot.fr/2013/10/le-drame-de-lampedusa-une-consequence.html
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Quelques dizaines de corps de migrants clandestins au large de l’île italienne de Lampedusa relancent le lancinant débat sur l’immigration sauvage. Le pape François clame sa « honte » et sa « douleur ». Peut-être de tels propos sont-ils ceux qu’on est en droit d’attendre du chef d’une Eglise qui a vocation à l’universel. Mais, du coup, et une fois de plus, ce sont ceux qui n’en peuvent mais, c’est-à-dire les divers pays et peuples d’Europe, qui se trouvent collectivement stigmatisés et culpabilisés.
C’est bien pour cela que l’Eglise a immédiatement été relayée par les « humanistes » de la presse bien-pensante. Ainsi, Le Monde titre sur « l’indifférence coupable de l’Europe ». De même, M. Demorand, directeur de Libération, fait de Lampedusa le « tombeau d’une illusion, celle d’une vie meilleure dans un espace géographique qu’ils [les migrants africains] savent plus prospère et où ils croient trouver leur place, saisir eux aussi la chance que la vie normalement offre à chacun ».
Mais M. Demorand ne se demande pas d’où leur vient cette illusion. C’est que lui-même fait partie de la coterie immigrationniste : on n’en fait jamais assez pour les immigrés, même – et surtout – clandestins : nous avons le devoir de les soigner, de scolariser leurs enfants, de les assister matériellement et financièrement, etc. ; et, ajouterait le pape François, conformément aux valeurs évangéliques, de les aimer. Comme tout se sait, on ne doit pas s’étonner des conséquences.
Paradoxe : chrétiens et « humanistes » se font ainsi les complices objectifs de ces pays d’Afrique, à la corruption quasi institutionnelle, potentiellement très riches, et bien plus que nous indiqués pour accueillir en priorité leur prochain, mais aussi des passeurs, ces nouveaux négriers africains, héritiers de ceux qui, en leur temps, vendaient déjà leurs « frères » comme esclaves.
Lampedusa apparaît comme un révélateur, sur le plan strictement politique, de l’alternative entre deux visions du monde, celle des nations et celle du « village planétaire ». Les partisans de celle-ci pensent, avec le pape François et M. Demorand, que ces Africains misérables sont chez eux partout, a fortiori dans la riche Europe ; les tenants de celle-là sont des résistants, qui pensent, comme nous, que la misère ne donne en aucun cas le droit – à qui que ce soit - d’envahir nos territoires.
La petite Europe occidentale, les projections démographiques en attestent, est une proie tentante pour un continent beaucoup plus jeune et beaucoup plus peuplé. La voici, de facto, transformée en citadelle assiégée, citadelle minée de l’intérieur par la cinquième colonne immigrationniste.
Qu'est-ce qui est le plus stupéfiant ? Que de tels propos aient été pensés et dits, dans une précipitation aussi insensée que dangereuse ? Ou bien la rapidité avec laquelle, veste retournée, on s'en éloigne, l'affaire se mettant à traîner en longueur, c'est le moins qu'on puisse en dire ? Grâce - il faut bien le reconnaître... - à l'action de... Vladimir Poutine, qui, sur ce sujet précis, a, jusqu'à présent, joué les bonnes cartes et mené une politique saine et intelligente. Que dire des autres, et de notre "normal" de président ?...
"La guerre ! La guerre ! C’est une grande et terrible chose que la guerre. Il faut la soutenir quand elle est imposée. Il est des cas où il faut l’imposer, soit !... Si le territoire français est menacé, si notre frontière est envahie, tous les efforts et les plus puissants sont commandés contre l’envahisseur.
Mais de là à vouloir la guerre, à l’entreprendre, non, il y a un grand pas : la guerre d’idée, la guerre de principe, la guerre de magnificence, non".
Ainsi s’exprimait Maurras le 16 juin 1939 en une de L’Action Française.
Notre gouvernement falot est incapable d'influer sur la désastreuse situation intérieure de notre pauvre pays. Tout augmente : le chômage, les impôts et les taxes, l'insécurité et la délinquance, au point qu'on ne peut plus dire que la sécurité des personnes et des biens - première tâche d'un Etat digne de ce nom - soit réellement assurée...
Et à quoi pense notre inénarrable Fabius ? A entraîner la France derrière ces états-uniens dont la politique extérieure a si souvent été un désastre qu'on devrait presque prendre pour règle de faire le contraire de ce qu'ils proposent, afin d'être quasiment sûr d'être dans le vrai : attaquer Assad ? La Syrie ? Quelle folie !
Souvenons-nous - sans même remonter au Viet-Nam perdu... - de l'Iran perdu, de Ben Laden créé par les Etats-Unis, du désastre inutile de l'Irak, des bombardements de la Serbie avec, comme conséquence, la création artificielle d'un minuscule et invivable Etat mafieux au coeur de l'Europe (et la liste n'est bien sûr pas limitative...). Et l'on veut nous entraîner dans une nouvelle galère, derrière des "gouvernants" qui ont, à ce point, prouvé leur inacapacité, qui confine - politiquement parlant - à la folie pure ?
Mais que constate-t-on ? Que les analystes et l'opinion sont nettement plus prudents que nos imprudents boutefeux... Sur ce point précis, tout ce qui raisonne d'une façon sensée dans ce pays, toutes opinions et tendances politiques confondues et abolies, des royalistes à Mélenchon, la réponse est quasi unanime : c'est NON !
De Goya, Les désastres de la guerre...
Quel bilan 28 mois après l’entrée en guerre de Paris, et 20 mois après l’assassinat de Mouammar Kadhafi (20 Octobre 2011)
Toutes les belles déclarations du printemps 2011 et des mois suivant n’ont plus beaucoup de poids en balance avec un échantillon rapide et très incomplet de ce qu’écrit aujourd’hui le peu de presse qui s’intéresse encore à la Tripolitaine.
À vrai dire il a fallu beaucoup moins de temps pour reconnaître que les lubies pusillanimes concoctées à l’Élysée par des Sarkozy, Juppé, et autres Jean-David Levitte, le tout avec l’imprimatur BHL, avaient conduit à une catastrophe, dont l’analyse est en cours.
Dès le 4 Juillet 2012, le Canard Enchainé écrivait sur le désastre, sur le film stupide du philosophe, sur l’évaluation de 100.000 morts (rebelles, civils, kadhafistes), les attentats, en se fondant certainement sur la lecture de dépêches diplomatiques.
La littérature spécialisée parle souvent de milice et de gangs plutôt que de tribus. En fait les trois sont aujourd’hui mélés.
La genèse de la révolte.
Tout débuta avec le soulèvement de la Cyrénaïque, la ville de Benghazi en particulier. Tripoli était confronté à une insurrection endémique dans cette région frontalière de l’Égypte, qui s’est exacerbée depuis 1990 environ pour donner une date.
Défections avec armes et bagages étaient fréquentes dans les casernes de l’est du pays. Mal inspiré, Kadhafi libera 110 islamistes en Févier 2011, qui rejoignirent immédiatement Benghazi et sa région. Dans la continuité des évènements de Tunisie, la ville s’enflamma. Émeutes violemment réprimées par les forces armées de Kadhafi, elles dégénérèrent en véritable insurrection. Le soulèvement de Benghazi aboutit à faire passer la plus grande ville de l'est du pays dans le camp de la rébellion.
Le 24 février 2011, les principaux leaders de l'opposition, d'anciens officiers militaires, des chefs tribaux, des universitaires et des hommes d'affaires se réunirent à El Beïda; pour constituer trois jours plus tard un Conseil national de transition (CNT) sous la présidence de Moustafa Abdel Jalil, ancien ministre de la justice de la Jamahiriya, islamiste dans l’âme, grand défenseur de la charia (nom à retenir pour la suite immédiate ....).
Le 23 mars, le Conseil établit un Comité exécutif, présidé par Mahmoud Jibril, pour faire office de gouvernement de transition. Le CNT annonça l'évolution de la Libye vers la démocratie et le multipartisme (interdit de rire).
Le terme peut sembler excessif, mais c’est celui retenu par le pertinent analyste, ex officier, Patrick Haimzadeh (Au cœur de la Libye de Kadhafi, chez J.C. Lattès).
200 pages, 15 euros
Que sait-on vraiment de la Libye ? Que dissimule la personnalité fantasque et mégalomaniaque du colonel Kadhafi… Pour tenter de mieux cerner les origines et les enjeux de la guerre civile, et pour comprendre comment ce régime a pu perdurer plus de quarante ans, Patrick Haimzadeh, l’un des meilleurs connaisseurs de la Libye, nous propose un tableau clair et complet de ce pays.
Il y est question d’histoire, des conquêtes phéniciennes jusqu’à la Libye actuelle, en passant par l’occupation italienne, de géographie humaine aussi, où l’on apprend que cette région a toujours été une interface entre Maghreb et Machreq, ainsi que de culture.
Cet ouvrage se nourrit d’entretiens multiples effectués ces dernières années, avec des Libyens de tous horizons, mais également d’imprégnation de terrain et de confidences recueillies au fil d’amitiés suivies.
C’est donc autant à un voyage livresque qu’incarné que nous convie l’auteur. On y trouvera notamment le portrait d’une ville ordinaire, Tobrouq, essence même de l’échec du système kadhafien, ou encore celui d’un jeune entrepreneur de Tripoli, et, bien sûr, des pages édifiantes sur la véritable nature du Guide, de son épopée et de son régime.
Mais la Libye, c’est avant tout un peuple de plus de quatre millions d’habitants dont la grande majorité n’a d’autre aspiration que de vivre dans la dignité et la paix.
* Patrick Haimzadeh est arabisant et spécialiste de la Libye où il a été en poste diplomatique pendant plusieurs années. Outre la connaissance des organes officiels du pouvoir, ce séjour lui a permis d’aller à la rencontre du pays réel. Il a travaillé auparavant en Egypte, en Irak, au Yémen et au sultanat d’Oman, pour le compte de la France ou des Nations Unies, en tant que coopérant, analyste ou négociateur dans des contextes de crise. Il vit maintenant à Paris, dans le 18e arrondissement.
C'est peu de dire que "ça bouge", en Egypte : 14 millions de personnes dans les rues du pays, contre le président récemment élu !...
Les 18, 19 et 20 juin derniers, Champsaur nous a proposé une analyse approfondie et fort documentée : Egypte : Islamisation ou chaos. Ou les deux ( à lire ou relire ici : partie I, partie II, partie III). Il y expliquait entre autre, pour ceux qui l'ignoraient, la "première manche" gagnée par le Président sur l'armée, mais la seconde gagnée par l'armée sur le Président...
Or, voici qu'à peine une semaine après, le 25 juin, France info dresse un "état des lieux", publie sur son site une très intéressante et très complète "page" d'information, et donne la parole - entre autres... - à Vanessa Descouraux : le tout vient confirmer, en tous points, ce qu'écrivait Champsaur dans ces colonnes, une semaine avant : le rapprochement s'impose, et il est instructif...
Et, le lundi 1er juillet, après l'imposante manifestation de rue et l'ultimatum lancé au président Morsi, France info diffusait des commentaires confirmant ceux du 25 juin...
Dans les rues de toute l'Egypte, ils ont été 14 millions, comme lui !....
7. Quelle nouvelle constitution ?
Dans un tel contexte il était inévitable que la nouvelle constitution soit l'objet de vives critiques. Les opposants estiment qu'elle n'est pas assez représentative du peuple, (coptes et libéraux n'ayant pas participé aux travaux de sa rédaction) et dénoncent son caractère islamique. Pour eux de nombreux passages remettent en question les libertés religieuses et individuelles. Parmi ces passages se trouvent la place de la Charia, la loi islamique. Les auteurs du projet ont conservé la formulation de la précédente Constitution, c'est-à-dire que les principes de la Charia sont les principales sources du Droit. Mais ils ont également précisé que ces principes font l’objet des interprétations de l'institution religieuse sunnite d'Al Azhar. Cela confère à une institution non démocratiquement élue, le pouvoir de définir les lois. De plus, deux clauses limitent la liberté d'expression : la première interdit toute insulte au prophète, et la seconde sanctionne les insultes aux personnes physiques. La liberté de culte n'est assurée qu'aux pratiquants des religions monothéistes. Concernant les droits des femmes, militants des droits de l'homme et opposants déplorent la révision du texte précédent, qui affirmait que l'égalité entre les sexes était garantie, selon la loi islamique. Le nouveau texte lui, reste assez flou en se contentant de déclarer que "tous les citoyens sont égaux devant la loi et égaux en droits et en devoirs sans discrimination".
Le nouveau Président présente la nouvelle Constitution...
1. L’Armée égyptienne pèse d’un poids considérable, autant par le budget qu’elle contrôle, et ses dérivés (comme l’immobilier), que par la force qu’elle peut déployer. Équipée par les États Unis depuis Camp David (1978). Le 8 décembre au matin, l’armée égyptienne a mis en garde les Frères musulmans, rejetant les méthodes du président Morsi, à savoir les pleins pouvoirs qu’il venait de s’octroyer afin de faire adopter en force une constitution théocratique. Elle laissa une option aux Frères musulmans : oui aux élections législatives pour élire une assemblée constituante, mais à la condition qu’ils ne présentent pas des candidats partout ; afin qu’ils ne soient pas majoritaires dans la future assemblée et pour qu’ils ne puissent pas y faire rédiger une constitution islamiste. Cependant, galvanisés par leurs succès et disposant alors d’une immense popularité, les Frères musulmans revinrent sur leur engagement et ils décidèrent de présenter partout des candidats. A l’issue du scrutin ils obtinrent la majorité parlementaire, ce qui leur permit de dicter la future constitution. L’armée qui avait été bernée tenta bien de s’opposer à la rédaction de la constitution islamiste mais les islamistes répliquèrent en lançant des masses vociférantes dans la rue. Devant ces démonstrations de force, l’armée choisit de reculer.
Une date et un lieu : 17 décembre 2010, Sidi Bouzid, Tunisie. Le suicide par le feu d’un jeune diplômé au chômage se débattant dans sa misère. Et le début d’une série de soulèvements propagés de manière inattendue. L’orientaliste Antoine Sfeir y va d’un brin d’humour : "Hosni Moubarak arrive au paradis, où il rencontre Nasser et Sadate ; les deux lui demandent : "kalachnikov ? poignard ? poison ?", et Moubarak de répondre "Non, Facebook …".
Nous l’avons déjà écrit à de nombreuses reprises, il n’y a aucune unicité de motivations dans les révoltes des peuples arabes contre des présidents prédateurs à bout de souffle. Il faut exclure le cas de la Libye, pays très riche et peu peuplé, où s’est déclenché un soulèvement tribal, Cyrénaïque contre Tripolitaine, et trois pays occidentaux intervenant sous un prétexte très fallacieux sans considération pour la suite et les prolongements en dehors des frontières, en arrachant une résolution à l’ONU, d’ailleurs largement contournée (la 1973, du 17 Mars 2011).
Pour la première fois dans son histoire, le Qatar, via Al-Jazeera, s'attaque à une personnalité en s'en prenant à Si Mezri. La plaignante est Khadija Benguenna journaliste de la Jet-Set Qatarie - que cette affaire dépasse de loin d’après ses confidences... - : voici en vidéo l’origine du délit : http://www.tunisie-secret.com/Al-Jazeera-poursuit-en-justice-Mezri-Haddad_a459.html.
Ce procès aura lieu le mercredi 19 juin à 16h30, devant la 17eme chambre du Tribunal de Grande instance de Paris, au Palais de Justice, 4 boulevard du Palais, 75001 Paris.
Voir aussi :