Éphéméride du 4 août

1984 : Premier lancement réussi pour la fusée Ariane 3
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1984 : Premier lancement réussi pour la fusée Ariane 3
1940 : Otto Abetz nommé Ambassadeur d'Allemagne à Paris
Maurras, condamné "pour intelligence avec l'ennemi" (voir l'Éphéméride du 28 janvier) ?...
S'il ne fallait retenir qu'une seule preuve de la mauvaise foi et du mensonge officiel du Système, concernant cette sanction aussi inique qu'aberrante, c'est probablement chez ce diplomate nazi qu'il faudrait la chercher...
Abetz, qui resta à Paris comme Ambassadeur d'Allemagne jusqu'en 1944, devait en effet déclarer :
"...L’Action Française est l’élément moteur, derrière les coulisses d’une politique anti-collaborationniste, qui a pour objet, de rendre la France mûre le plus rapidement possible, pour une résistance militaire contre l’Allemagne..."
Sur ce sujet, on lira avec intérêt la mise au point suivante :
Oui, l'Action française a toujours été anti-nazi
Profitons de l'occasion pour proposer au lecteur de découvrir, dans notre Catégorie "Grandes "Unes" de L'Action française" les deux "Une" suivantes : Maurras y redit bien son opposition irréductible au nazisme, mais il dévoile et explique également le lien qui unit le nazisme et le marxisme-léninisme, couramment appelé "communisme".
Oui, l'Action française a toujours été anti nazie, comme elle a toujours été anti-communiste, car ces deux horreurs sont soeurs, et l'Action française l'a montré et démontré...
• sur le Nazisme et le Communisme, à égalité dans l'horreur, et faits pour s'entendre...
• numéro du Dimanche 1er Juillet 1934 :
• numéro du Mardi 22 Août 1939 :
1753 : Mort de Louis Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux, à l'origine du Palais de l'Élysée
1108 : Sacre de Louis VI
1589 : Mort d'Henri III
Mortellement blessé la veille par le coup de poignard de Jacques Clément (voir l'Éphéméride du 30 juillet), Henri III meurt à deux heures du matin, le deux août, après avoir reçu l'extrême-onction vers minuit.
Le 3 août 1940, Hitler nomme Otto Abetz ambassadeur nazi à Paris : ceux qui sont de mauvaise foi, ou ceux qui sont tout simplement ignorants, mais en toute bonne foi, parce qu'on les a trompés sur leur Histoire, apprendront avec intérêt ce que disait Otto Abetz de l'Action française face au nazisme : à mettre entre toutes les mains, à consommer sans modération !
lafautearousseau
"Anéantissement de tous les biens… la Vendée doit être un cimetière national."
Pour la deuxième loi de Carnot organisant le Génocide vendéen, voir l'Éphéméride du 1er octobre...
Voir également :
1. Notre PDF : Lazare Carnot : aux sources du Génocide vendéen
2. Notre Feuilleton Vendée, Guerre de Géants et/ou notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants" et surtout les photos de la partie II : "...et pour la liberté de l'homme intérieur"
1793 : Première Loi de Lazare Carnot organisant le Génocide vendéen
10 avant Jésus-Christ : Naissance du futur empereur Claude
Né à Lyon, Tiberius Claudius Drusus succèdera à Caligula en 41, devenant le quatrième empereur romain, alors qu'il avait plus de cinquante ans.
Il est le premier Empereur romain né hors d'Italie.
1 : 10 Avant JC : Naissance à Lyon du futur Claude, quatrième Empereur romain. 10 : L'empereur Auguste inaugure l'Autel des Trois Gaules, à Condate. 314 : le Concile d'Arles condamne le Donatisme. 1563 : Création du Régiment des Gardes Françaises... 1744 : Naissance de Lamarck. 1785 : Départ de La Pérouse pour son tour du monde. 1793 : Première Loi de Lazare Carnot organisant le Génocide vendéen. 1798 : Désastre naval d'Aboukir. 1813 : Naissance d'Évariste Huc. 1913 : Création de la P.J, 36 Quai des Orfèvres. 1924 : Naissance de Georges Charpak. 2010 : Le Parc national de la Réunion, 35ème site français inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.
2 : 1589 : Mort d'Henri III, blessé la veille, avènement de la dynastie des Bourbons. 1686 : Consécration de la Chapelle de la Maison royale de Saint Louis. 1754 : Naissance de Pierre-Charles L'Enfant, concepteur du plan d'urbanisme de Washington. 1830 : Charles X abandonne le pouvoir. 1914 : Le caporal Jules-André Peugeot, premier mort de la Grande Guerre. 1936 : Mort de Blériot. 1937 : Le Normandie bat le record de vitesse de la traversée Europe/États-Unis.
3 : 1108 : Sacre de Louis VI. 1347 : Épisode des Bourgeois de Calais. 1753 : Mort de Louis-Henri de la Tour d'Auvergne, qui fit bâtir l'Élysée. 1763 : Louis XV pose la première pierre de l'église de La Madeleine. 1788 : Horace de Saussure effectue sa première randonnée scientifique au Mont Blanc. 1936 : Mort de Fulgence Bienvenüe. 1940 : Otto Abetz nommé Ambassadeur d'Allemagne à Paris. 2015 : Organisation juridique du "Pays de Cocagne"...
En plus de tout le reste, elle est consacrée au premier décret de Lazare Carnot, organisant le Génocide vendéen (décret qui sera complété par celui du premier octobre, dont nous parlerons aussi, évidemment, ce jour-là).
Patrick Buisson a raison, et il faut le redire sans cesse :
"le Terrorisme d'État, c'est nous qui l'avons inventé".
"Nous", plus exactement, la République idéologique, la Nouvelle religion républicaine, celle du "chaos explosif des révolutionnaires" auquel succède aujourd'hui "le chaos figé des conservateurs du désordre", pour reprendre l'excellente formulation de Gustave Thibon...
lafautearousseau
1944 : Disparition d'Antoine de Saint Exupéry
49 Avant J.C. : Seconde victoire de la flotte de César - qui assiège Massalia - sur la flotte Massaliète
C'est l'amiral Decimus Junius Brutus Albinus qui commande la flotte de César. Il a établi un blocus maritime de la ville, en prenant position à quelques encablures de l'île de Ratonneau, sur l'archipel du Frioul. La flotte des Massaliotes est pourtant supérieure en nombre (17 navires) et en expérience, et cherche à forcer le blocus; mais après un affrontement extrêmement violent, cinq des navires de Massalia sont coulés, et quatre capturés.
1867 : la Coupo santo
Voici un sujet qui, s'il concerne bien sûr, au premier chef, les Provençaux, revêt une importance symbolique et politique pour l'ensemble des cultures françaises, et européennes.
En effet, il montre bien que, si l'amour de la "petite patrie" est le meilleur moyen d'aimer "la grande", le nationalisme bien compris n'est nullement un repli sur soi mais, bien au contraire, une ouverture aux autres. On le voit ici, à travers l'amitié et la solidarité trans-frontalières entre Catalans et Provençaux : il s'agit, en l'occurrence, de solidarité historique, culturelle et linguistique, mais ces solidarités peuvent s'étendre à tous les autres domaines...
Les abstractions ne font rêver personne : c'est parce qu'il est enraciné dans une culture particulière - la provençale - que Mistral est universel, et qu'il chante, à travers la provençale, toutes les cultures soeurs et solidaires de l'Europe...
Lorsque Mistral compose l'Ôde à la Race latine (qu'il récite pour la première fois, en public, à Montpellier, voir l'Éphéméride du 25 mai), il est bien évident qu'il ne le fait pas dans un esprit d'exclusion des autres cultures qui composent l'Europe, mais qu'au contraire, en en exaltant une, il les exalte toutes, et les appelle toutes à se fédérer autour de leurs héritages communs, spirituels, religieux, historiques etc... : à travers l'Idéal que Mistral fixe À la Race latine, c'est toute l'Europe, chrétienne et gréco-latine qui, malgré ses déchirements, est appelée à rester greffée sur ses fondamentaux civilisationnels, qui sont les mêmes pour tous les Européens...
Voici donc, rapidement rappelées, l'histoire - et le sens - de la Coupo santo...
L'amitié de coeur et d'esprit entre les Catalans et les Provençaux est une constante chez ces deux peuples frères, qui sont deux des sept branches de la même raço latino.
En 1867 en Catalogne un puissant mouvement fédéraliste se dresse contre l'État espagnol : il est conduit par Victor Balaguer, Jacinto Verdaguer et Milos y Fontals. Pendant quelques temps ces derniers sont déclarés indésirables en Espagne et la reine Isabelle II les exile. Jean Brunet, lié à certains des exilés catalans, leur offre l'hospitalité, avec les Félibres provençaux. Les catalans passent quelques mois en terre provençale puis regagnent leur pays.
Le 30 juillet 1867, les catalans sont invités par les Félibres : un grand banquet se déroule à Font-Ségugne. C’est à ce moment là que les Catalans, en remerciement de l'accueil fait par les Félibres lors de leur exil, leur offrent la coupe en argent.
La Coupo, offerte par les Catalans
Dans notre Album Maîtres et témoins...(I) : Frédéric Mistral. voir la photo "La Coupo (I)" et la suivante
Il s'agit d'une conque de forme antique, supportée par un palmier :
• debout, contre le tronc du palmier, deux figurines se regardent : ce sont les deux sœurs, la Catalogne et la Provence;
• la Provence a posé son bras droit autour du cou de la Catalogne, pour lui marquer son amitié; la Catalogne a mis sa main droite sur son cœur, comme pour remercier;
• aux pieds de chacune des deux figurines, vêtues d'une toge latine et le sein nu, se trouve un écusson avec les armoiries de sa province;
• autour de la conque et au dehors, écrit sur une bande tressée avec du laurier, on lit l'inscription suivante :
"Souvenir offert par les patriotes catalans aux félibres provençaux pour l'hospitalité donnée au poète catalan Victor Balaguer. 1867"
Sur le piédestal sont finement gravées les inscriptions suivantes :
"Elle est morte, disent-ils, mais je crois qu'elle est vivante" (Balaguer) - "Ah ! s'ils savaient m'entendre ! Ah ! s'ils voulaient me suivre !" (F.Mistral)
Cette coupe a été ciselée par le sculpteur Fulconis d'Avignon, lequel refusa d'être payé pour son travail, lorsqu'il apprit la destination et le sens de cette Coupo, beau symbole de l'amitié entre deux peuples, auquel il a ainsi grandement contribué...
Mistral prévenu de ce cadeau compose "la Cansoun de la Coupo". Elle contient 7 couplets de 4 vers et un refrain de 4 vers.
En temps normal la Coupo est conservée dans un coffre; traditionnellement elle "sort" au moins une fois l'an au moment de la Santo Estello (fête annuelle des félibres se déroulant pour Pentecôte dans une grande ville du pays d'Oc).
À la fin du banquet de la Santo Estello, le Capoulié du Félibrige prononce un discours puis boit à la Coupo (du vin de Châteauneuf du Pape). Ensuite tous les Félibres peuvent boire aussi à la Coupo...
À leur tour, quelques temps plus tard, les poètes provençaux offrirent une sorte de réplique de la Coupo (ci dessus) à leurs amis Catalans...
Voici le texte complet de l'hymne de la Coupo santo, et une proposition de traduction :
I
Prouvençau, veici la coupo / Provençaux, voici la Coupe
Que nous vèn di Catalan. / Qui nous vient des Catalans.
A-de-rèng beguen en troupo / Tour à tour, buvons ensemble
Lou vin pur de noste plant. / Le vin pur de notre cru.
Refrain
Coupo Santo, e Versanto / Coupe sainte, et débordante,
Vuejo à plen bord, / Verse à pleins flots,
Vuejo abord lis estrambord / Verse à flots les enthousiasmes
E l’enavans di fort ! / Et l'énergie des forts !
II
D’un vièi pople fièr et libre / D'un vieux peuple fier libre
Sian bessai la finicioun ; / Nous sommes peut-être les derniers.
E, se toumbon li Felibre, / Et si tombent les Félibres,
Toumbara nosto Nacioun. /Tombera notre Nation.
III
D’uno raço que regreio / D'une race qui regerme
Sian bessai li proumié gréu ; / Nous sommes peut-être les premiers bourgeons
Sian bessai de la Patrio / Nous sommes peut-être de la Patrie
Li cepoun emai li priéu. / Les piliers et les chefs.
IV
Vuejo-nous lis esperanço / Verse-nous les espérances,
E li raive dóu jouvènt, / Et les rêves de la jeunesse,
Dóu passat la remembranço /Du passé, le souvenir,
E la fe dins l’an que vèn. / Et la foi dans l'an qui vient.
V
Vuejo-nous la couneissènço / Verse-nous la connaissance
Dóu Verai emai dóu Bèu, / Du Vrai comme du Beau,
E lis àuti jouïssènço / Et les hautes jouissances
Que se trufon dóu toumbèu. / Qui se rient du tombeau.
VI
Vuejo-nous la Pouësio / Verse-nous la Poésie
Pèr canta tout ço que viéu, / Pour chanter tout ce qui vit,
Car es elo l’ambrousio / Car c'est elle l'ambroisie
Que tremudo l’ome en diéu. /Qui transforme l'homme en Dieu.
VII
Pèr la glòri dóu terraire / Pour la gloire du Pays
Vautre enfin que sias counsènt, /Vous enfin qui êtes consentants
Catalan, de liuen, o fraire, /Catalan, au loin, nos frères
Coumunien tóutis ensèn ! / Communions tous ensemble !
Trois de nos Éphémérides essayent de restituer au moins une partie de la puissance et de la beauté de la poésie mistralienne (8 septembre, naissance; 25 mars, décès; 29 février, Prix Nobel) : elles sont réunies et "fondues", pour ainsi dire, en un seul et même PDF, pour la commodité de la consultation :
Et six autres de nos Éphémérides rendent compte de son action, de ses initiatives ou d'autres prises de position importantes :
Arles, de nos jours
1178 : Frédéric 1er Barberousse est couronné en Arles Empereur du Saint Empire Romain Germanique
La cérémonie est présidée par l'archevêque d'Arles, Raimon de Bollène.
À cette époque, la Provence ne faisait pas encore partie du Royaume de France, mais était une province du Saint Empire, lequel avait le Rhône pour frontière. Et la ville d'Arles jouissait d'un prestige certain : favorisée par Jules César, puis par Constantin le Grand, elle accueillit plusieurs conciles, dont celui qui, en présence de l'Empereur Constantin lui-même, condamna le Donatisme.
À partir de la chute de l'Empire romain, l'histoire de la région fut marquée par les diverses invasions (wisigoths, ostrogoths, sarrasins...), puis l'intégration à l'Empire de Charlemagne et, à la dislocation de celui-ci, une certaine indépendance, plus ou moins maintenue, jusqu'à l'absorption, en 1032, dans le Saint Empire.
En 1365, le 4 juin, un autre empereur germanique, Charles IV, se fera couronner comme son prédécesseur Frédéric Barberousse, roi d'Arles, à la cathédrale Saint-Trophime.
En ce temps-là, les bateliers qui descendaient le Rhône ne disaient pas "à droite/à gauche", ni "babord/tribord" mais, s'ils voulaient aller à droite, "Reiaume" (parce qu'il fallait aller du côté du Royaume de France); ou, s'ils voulaient aller à gauche, "Empèri" (parce qu'il fallait aller du côté du Saint Empire : on trouve là l'origine du nom du Château de l'Empèri, à Salon (ci contre).
Malgré un premier rapprochement, esquissé par le mariage de Louis IX avec Marguerite de Provence, il faudra attendre plusieurs siècles pour que la France atteigne sa "frontière naturelle" du côté des Alpes. La première réunion fut celle du Dauphiné, en 1349, réunion à partir de laquelle l'héritier du royaume devait porter le titre de "Dauphin".
Il faudra attendre Louis XI, en 1481, pour que la Provence devienne française à son tour.
Enfin, il faudra attendre Napoléon III et les plébiscites de 1860 pour que Nice - détachée de la Provence en 1388 - et la Savoie (le Val d'Aoste ayant été malencontreusement "oublié" par les négociateurs français) intègrent à leur tour la communauté nationale.
1987 : Début de la construction du Tunnel sous la Manche
1656 : La Reine Christine de Suède débarque à Marseille
C'est un personnage tout à fait hors du commun - excentrique, disent certains - qui entame un voyage en France; un voyage qui sera, comme toute sa vie, marqué par le surprenant : la reine causa - par exemple - un grand scandale lorsque, au cours de son séjour, à Fontainebleau, elle fit assassiner son écuyer et amant, Monaldeschi (1657).
Très cultivée, elle avait convaincu Descartes de venir en Suède, et correspondait avec Pascal, Gassendi ou Madeleine de Scudéry.
Pour Louis XIV, il ne fit aucun doute qu'il fallait recevoir magnifiquement cette reine d'un pays nordique protestant : l'importance diplomatique de sa "visite" ne peut se comparer qu'à la traversée de la France par Charles Quint, sous François premier.
Christine de Suède et sa cour (partie droite du tableau).
La Reine écoute Descartes faisant une démonstration de géométrie, en présence du Prince de Condé, d'Élisabeth de Bavière (princesse Palatine) et du père Marin Mersenne.
Louis Michel Dumesnil (1680-1746), Musée national du Château de Versailles
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caief_0571-5865_1957_num_9_1_2097
Vous y trouverez expliquée la genèse de la Coupo santo de Frédéric Mistral, et une évocation rapide du Félibrige, du sain régionalisme, qui ne se dresse pas contre la grande Patrie, mais qui, au contraire, en cultivant l'amour des Français pour chacune de leur "petite patrie" renforce et consolide l'unité de l'ensemble France.
Ce qui est le véritable fédéralisme, qui ne peut exister sans fédérateur : la royauté...
lafautearousseau
1214 : Victoire de Bouvines
Ce triomphe est, de fait, la première manifestation publique de la réalité de la Nation Française. Et sa célébration serait, sans aucune doute, une bien meilleure date de Fête nationale que le plus qu'ambigu 14 juillet (voir l'Éphéméride du 14 juillet)...
En un peu plus de deux cents ans, en partant de presque rien, les Rois Capétiens ont créé un État fort, qui leur a permis, en retour, de commencer à créer réellement et durablement la France. Quoique très incomplète, elle existe déjà: à l'intérieur, comme conscience nationale librement voulue et vécue; à l'extérieur, comme le premier royaume de l'Occident.
C'est en quelque sorte la valeur de l'oeuvre des capétiens prouvée par l'Histoire...
L'église de Bouvines, dont les vitraux racontent la bataille
À Bouvines, Philippe Auguste affronte l'empereur Otton IV de Brunswick, allié du roi d'Angleterre Jean sans Terre, et les coalisés flamands, emmenés par Ferrand. Contre toute attente, la bataille se déroule un dimanche, jour du Seigneur, car Otton est l'ennemi du pape. Il a été excommunié et déposé par le souverain pontife au profit de son rival, Frédéric II.
Avant la bataille, Philippe Auguste réunit ses hommes :
"Je porte la couronne mais je suis un homme comme vous."
Et encore :
"Tous vous devez être rois et vous l'êtes, par le fait, car sans vous je ne puis gouverner"...
Les deux camps s'affrontent de midi jusqu'au coucher du soleil (ci dessus), et face à la débâcle des ses troupes, Otton préfère fuir plutôt que d'être capturé. Philippe Auguste ramène à paris Ferrand enferré (ci dessous)...
Sur la bataille elle-même :
http://www.nordmag.fr/patrimoine/histoire_regionale/bouvines/bouvines.htm
Et, dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "La France avant et après Philippe Auguste"
Pierre de Meuse a rédigé une excellente étude de la bataille de Bouvines, que nous avons publiée, en trois parties, dans notre catégorie "Idées, Histoire, Culture et Civilisation" : Bouvines (I), Bouvines (II), Bouvines (III).
Il s'agit, en vérité, de bien davantage qu'un récit - quoique tout y soit décrit par le menu - et de bien davantage que d'une évocation. Mais, outre tout cela, d'une étude politique, militaire, historiographique de la bataille de Bouvines...
Cette immense victoire est aussi l'oeuvre d'un de nos plus grands rois : Philippe II, justement appelé Auguste... :
De Jacques Bainville, Histoire de France, Chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils :
"...Pour conduire cette lutte contre l’État anglo-normand, il se trouva un très grand prince, le plus grand que la tige capétienne eût donné depuis Hugues Capet. Philippe Auguste, devenu roi avant l’âge d’homme, car il était né tard du second mariage de Louis VII, fut d’une étonnante précocité. Chez lui, tout était volonté, calcul, bon sens et modération. En face de ces deux fous furieux, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, fils d’Éléonore et d’Henri Plantagenêt, Philippe Auguste représente le réalisme, la patience, l’esprit d’opportunité. Qu’il allât à la croisade, c’était parce qu’il était convenable d’y aller. Il rentrait au plus vite dans son royaume qui l’intéressait bien davantage, laissant les autres courir les aventures, profitant, pour avancer ses affaires, de l’absence et de la captivité de Richard Cœur de Lion. Chez Philippe Auguste, il y a déjà des traits de Louis XI. Ce fut, en somme, un règne de savante politique et de bonne administration. C’est pourquoi l’imagination se réfugia dans la légende. La littérature emporta les esprits vers des temps moins vulgaires. Le Moyen Âge lui-même a eu la nostalgie d’un passé qui ne semblait pas prosaïque et qui l’avait été pareillement. Ce fut la belle époque des chansons de geste et des romans de chevalerie. Le siècle de Saladin et de Lusignan, celui qui a vu Baudouin empereur de Constantinople, a paru plat aux contemporains. Ils se sont réfugiés, pour rêver, auprès de Lancelot du Lac et des chevaliers de la Table Ronde. Il faudra quatre cents ans pour qu’à son tour, fuyant son siècle, celui de la Renaissance, le Tasse découvre la poésie des croisades.
Philippe Auguste n’avait qu’une idée : chasser les Plantagenêts du territoire. Il fallait avoir réussi avant que l’empereur allemand, occupé en Italie, eût le loisir de se retourner contre la France. C’était un orage que le Capétien voyait se former. Cependant la lutte contre les Plantagenêts fut longue. Elle n’avançait pas. Elle traînait en sièges, en escarmouches, où le roi de France n’avait pas toujours l’avantage. Henri, celui qu’avait rendu si puissant son mariage avec Éléonore de Guyenne, était mort. Richard Cœur de Lion, après tant d’aventures romanesques, avait été frappé d’une flèche devant le château de Chalus : ni d’un côté ni de l’autre il n’y avait encore de résultat (illustration ci dessus : dispute entre Philippe Auguste et Richard Coeur de lion, ndlr). Vint Jean sans Terre : sa démence, sa cruauté offrirent à Philippe Auguste l’occasion d’un coup hardi. Jean était accusé de plusieurs crimes et surtout d’avoir assassiné son neveu Arthur de Bretagne. Cette royauté anglaise tombait dans la folie furieuse. Philippe Auguste prit la défense du droit et de la justice. Jean était son vassal : la confiscation de ses domaines fut prononcée pour cause d’immoralité et d’indignité (1203). La loi féodale, l’opinion publique étaient pour Philippe Auguste. Il passa rapidement à la saisie des terres confisquées où il ne rencontra qu’une faible résistance. Fait capital : la Normandie cessait d’être anglaise. La France pouvait respirer. Et, tour à tour, le Maine, l’Anjou, la Touraine, le Poitou tombèrent entre les mains du roi. Pas de géant pour l’unité française. Les suites du divorce de Louis VII étaient réparées. Il était temps.
Philippe Auguste s’occupait d’en finir avec les alliés que Jean sans Terre avait trouvés en Flandre lorsque l’empereur Othon s’avisa que la France grandissait beaucoup. Une coalition des rancunes et des avidités se forma : le Plantagenet, l’empereur allemand, les féodaux jaloux de la puissance capétienne, c’était un terrible danger national. Si nous pouvions reconstituer la pensée des Français en l’an 1214, nous trouverions sans doute un état d’esprit assez pareil à celui de nos guerres de libération. L’invasion produisait déjà l’effet électrique qu’on a vu par les volontaires de 1792 et par la mobilisation de 1914. Devant le péril, Philippe Auguste ne manqua pas non plus de mettre les forces morales de son côté. Il avait déjà la plus grande, celle de l’Église, et le pape Innocent III, adversaire de l’Empire germanique, était son meilleur allié européen : le pacte conclu jadis avec la papauté par Pépin et Charlemagne continuait d’être bienfaisant. Philippe Auguste en appela aussi à d’autres sentiments. On forcerait à peine les mots en disant qu’il convoqua ses Français à la lutte contre l’autocratie et contre la réaction féodale, complice de l’étranger. Il y a plus qu’une indication dans les paroles que lui prête la légende au moment où s’engagea la bataille de Bouvines : "Je porte la couronne, mais je suis un homme comme vous." Et encore : "Tous vous devez être rois et vous l’êtes par le fait, car sans vous je ne puis gouverner." Les milices avaient suivi d’enthousiasme et, après la victoire qui délivrait la France, ce fut de l’allégresse à travers le pays. Qui oserait assigner une date à la naissance du sentiment national ?
Ce règne s’acheva dans la prospérité. Philippe Auguste aimait l’ordre, l’économie, la bonne administration. Il se contenta de briser le royaume anglo-normand et d’ajouter au territoire les provinces de l’Ouest, de restituer la Normandie à la France. Il se garda d’aller trop vite et, après Bouvines, d’abuser de la victoire..."