Grandes "Une" de L'Action française : 29 juin 1919, signature du calamiteux Traité de Versailles...
C'est donc la "Une" de L'Action française du lendemain, dimanche 30 juin, avec ses six colonnes habituelles, que vous voyez ici, avec les trois articles lumineux, consternés et furieux de Maurras, Daudet et Bainville :
• "Ecce iterum... Hermann Müller !" : titre de l'article de Léon Daudet (la troisième colonne intégrale et la fin de l'article en haut des quatrième et cinquième colonne;
• Avec son "Dans la Galerie des Glaces", Bainville occupe quasiment tout des deux colonnes de gauche;
• "La Politique" de Maurras occupe la plus grande partie des quatrième et cinquième colonnes (sous la fin de l'article de Daudet) et s'achève en haut de la sixième colonne...
(retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")
1. L'article de Bainville... :
"Müller et Bell (les deux plénipotentiaires allemands, ndlr)... Derrière eux, ils avaient un vaste peuple de soixante millions d'âmes, au nom duquel ils avaient été autorisés à venir et à signer. Eux-mêmes, par leurs chétives personnes, ils représentaient l'Allemagne épargnée dans son devenir, gardant, malgré sa défaite, la part la plus précieuse de sa victoire de 1870. Et soixante millions d'être humains qui continuent de former un grand État, un seul État, on ne les crucifie pas, même quand leurs délégués ont paru devant le tribunal des nations comme des parias...
...Ils savent, comme tout Allemand l'a appris en naissant, que la fondation de l'Empire, en 1871, a été la plus grande date de leur histoire. Dans toutes les villes d'Allemagne, les statues de Guillaume 1er et de Bismarck rappellent que l'unité allemande est leur legs et leur bienfait. Müller et Bell savent bien aussi que s'ils ont décidé de signer cette paix, ce n'est pas parce qu'ils la trouvent juste, parce qu'ils se promettent de l'exécuter sincèrement, en gage de repentir. C'est parce que, si la signature avait été refusée, les armées alliées entraient en Allemagne et qu'alors tout craquait. L'Empire allemand sort la vie sauve du grand apparat justicier de Versailles... L'Allemagne vaincue a retrempé son unité à sa source symbolique..." (cette phrase est la manchette du journal, en haut à droite de la "Une", ndlr)
L'unité allemande, que les erreurs de la France ont faite autrefois, l'erreur des Alliés la cimente. Ils le regretteront un jour..."
On ne saurait être plus lumineux, plus clairvoyant. Ces regrets ? Ils s'appellent "Hitler", "le nazisme", "la Seconde Guerre mondiale" et toutes les horreurs qu'elle a engendrées...... Honte à la République, qui a permis cela, qui a fait cela. Mais nous, royalistes d'Action française, pouvons être fiers d'avoir mené le bon combat et d'avoir eu des maîtres et meneurs pareils !...
2. L'article de Léon Daudet... :
Léon Daudet revient longuement sur Müller et Bell, lui aussi, mais il étrille surtout Viviani, que les lecteurs de lafautearousseau connaissent bien : c'est lui qui a prononcé le discours furieux de 1906, dans lequel il disait haut et fort que la République était engagée, avec le catholicisme, dans une guerre d'extermination...
Daudet rappelle les accointances de ce sinistre Viviani avec Le Bonnet rouge de Malvy, Almereyda et Caillaux, les traîtres de l'intérieur...
Dans notre Album Maîtres et témoins (III) Léon Daudet (321 photos), voir les deux photos :
• Caillaux, Malvy, Vigo/Almereyda, "Le Bonnet rouge"
et
• Un feuilleton pour dénoncer l'espionnage allemand...
Voici le début de l'article de Daudet (intégralité de la colonne trois) :
...et sa fin, en haut des deux colonnes quatre et cinq :
3. L'article de Maurras (sobrement intitulé, comme quasiment toujours, "La Politique") est divisé en quatre "paragraphes" :
•1. Ni illusion ni découragement :
"...Il n 'y a pas d'illusion possible sur cette paix garantie par un Mûller et par un Bell, personnalités de second plan, aux lieu et places desquels il aurait dû être facile de réquisitionner des généraux allemands... Il n'y a pas non plus d'illusion à se faire sur l'état de l'Allemagne. M. Tardieu et les attachés qui l'entourent, approuvés paraît-il par quelques militaires, probablement meilleurs à la bataille qu'au conseil, estiment que l'Allemagne est finie, fichue, divisée et décomposée. Cette estimation est malheureusement sans rapport avec la réalité... Des garanties nous manquent : au lieu de les pleurer, il faut les obtenir. Des dédommagements nous ont été refusés; il ne s'agit pas de nous en plaindre indéfiniment, mais de chercher les moyens d'avoir notre dû et, en l'attendant, employer ce qui nous est accordé de la façon la plus utile, la plus pratique et aussi la plus réconfortante..."
• 2. L'action militaire et civile :
"...Nos chefs socialistes ont voulu une paix Wilson. Ils l'ont eue, et nous avec eux... menacés de près par un ennemi ivre de rancune et débordant de forces...
• 3. Mais pas de bêtise ! Un examen de conscience :
"...Quels sont les torts profonds du Régime dans ces deux cas : mauvaise préparation de la guerre, mauvaise conception, mauvaise thèse de la paix ?...
• 4. Prenons des forces et rendons justice : (l'article pose le problème politique, celui du Régime, et s'achève par ce paragraphe, appel à la révolution royale indispensable)
"...Étant donné le grand effort proposé à l'activité nationale, oui ou non, celle-ci voudra-t-elle se forger l'organe qui y soit proportionné ? Si c'est non, tout est dit, couchons-nous, tous nos efforts, trop inégaux, divisés, arrêtés, contredits par le régime, sont condamnés à n'être que les synonymes de rien. Mais si oui, en avant ! Si oui, allons, courons, à l'immuable objectif de l'Action française, à la restauration de la Puissance française et, comme écrivait à peu près Mazzini à Nino Bixio pour l'unité de l'Italie en 1860, "et s'il faut qu'elle soit royale, - royale !"
Début de La Politique, paragraphe I :
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