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  • La Dizaine de MAGISTRO...

    MAGISTRO ... Droite ? Gauche ? Au milieu ?  ... l'important, ce sont les fondamentaux !

            MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008


    *Liens : -  http://www.henrihude.fr/ 

                  - http://www.democratiedirecte.fr/  (Yvan Blot)   

     

    Denis TILLINAC  Ecrivain, chroniqueur Poncifs à gogo  La crise n’est pas un mythe et nos compatriotes ...
    Philippe BILGER  Avocat général près la cour d'appel de Paris  Homme, femme, une histoire ou une réalité ?   Luc Chatel a décidé de ne pas s'en mêler et il a bien fait.
    Denis TILLINAC  Ecrivain  L’altérité hors la loi  L’accès au mariage des homosexuels est au programme des rouges, des roses et des Verts.
    Chantal DELSOL  Membre de l'Institut  Morale à l'école  Retour de la morale à l’école primaire, ...
    Yves-Marie LAULAN  Géopoliticien  Le temps des grands dangers est-il de retour ?  Voilà une réflexion qui vient bien à son heure alors que …
    Raphaël DRAÏ  Professeur de sciences politiques  Veut-on la mort d'Israël ?  Pour l’Etat d’Israël, créé en 1948 et membre de l’ONU …
     

    Extrait du Laulan, Le temps des grands dangers est-il de retour ? (début) :

            "Voilà une réflexion qui vient bien à son heure alors que des bruits de bottes se font entendre un peu partout dans le monde, en Corée, en Afrique, au Moyen-Orient, en Libye, en Afghanistan. Voilà un tableau déjà bien chargé, pour l’immédiat. Assistons-nous au retour de la guerre, comme le craignent certains ? Mais ne faut-il pas porter le regard plus loin, sur le long terme, pour avoir une vue d’ensemble ? Une présence s’impose, d’emblée, celle de la Chine.

    Un
    monde  hautement dangereux 

            La Chine est partout. Car la Chine, grosse de 1,3 milliards de Chinois actifs, entreprenants, de plus en plus sûrs d’eux-mêmes, est au centre de la problématique mondiale, sur tous les plans :
    - monétaires, avec la guerre  larvée des monnaies, yuan contre dollar
    - commerciaux, avec le colossal excédent commercial qui condamne ses partenaires au déficit et à la stagnation,
    - financiers, avec les puissants investissements chinois partout là où il ya une place stratégique à occuper, au Pirée, en Espagne, en Afrique ou ailleurs,
    - la Chine enfin qui rafle les ressources  nécessaires à la croissance, pétrole, matières premières, métaux rares, partout où cela est possible.
            On rencontre désormais la Chine à chaque coin de la planète, carnet de chèques en main.
    Dès lors, le monde occidental est dans la situation, fort inconfortable, de voyageurs entassés dans un wagon déjà surpeuplé, mais où un voyageur supplémentaire, fort corpulent et grossissant à vue d’œil, veut absolument pénétrer, au risque de ne plus pouvoir fermer les portières.
            Cette situation ne va pas sans rappeler, un bien fâcheux précédent, l’irruption à la fin du 19° siècle d’une Prusse surpuissante et déjà fort peuplée sur la scène européenne, au grand dam de l’Angleterre inquiète et de la France angoissée. On sait ce qui en a résulté quelques années plus tard.
            On voit bien que cette situation est grosse de conflits potentiels, pas seulement aux portes de la Chine, à Taiwan, en Corée, en Inde, dans l’Océan Indien, mais dans les coins plus reculés de la planète, au Moyen -Orient, en Afrique, en Sibérie, partout où la croissance démographique combinée et le progrès économique font peser une pression difficilement supportable sur les ressources naturelles, renouvelables ou non, de notre terre, sans compter la pollution sur terre, dans les mers, dans les airs.
            Le problème est d’autant plus préoccupant que l’essor prodigieux de la Chine est tout récent, à l’échelle de l’histoire contemporaine, à peine 30 à 40 ans.   

            Et qu’il se poursuit, sans faiblir, à un rythme effréné, 10 % l’an, soit un doublement tous les 7 ans, selon la loi des intérêts composés, du jamais vu dans l’histoire du monde.

            Quand la Chine va-t-elle s’arrêter ? Ou va-t-elle s’arrêter ? Alors que, pendant ce temps-là, le monde occidental, Europe comprise, mène sagement sa croissance à allure de sénateur, 1 à 2 % l’an, 3 % les bonnes années, quand il n’y a pas de récession et donc pas de recul. Les Etats-Unis, hier maîtres du monde, sont fasciné par la Chine, comme le lapin devant le cobra, sachant qu’ils risquent fort, à terme, d’être dévorés tout cru, mais sachant bien aussi qu’ils ne peuvent rigoureusement rien y faire, sauf à déclencher un cataclysme sans précédent.
            Alors que faire ? Attendre, s’entendre, composer, prier le ciel ? Car les Etats-Unis savent bien qu’ils n’ont plus de cartes maîtresses en main et que le "Juggernaut" chinois, la force irrésistible de la Chine lancée à fond de train, n’est pas près de s’arrêter...."

  • Propos présidentiels : en attendant la suite, les suites....

    Sarkozy Grenoble 30 juillet 2010.jpg

    Nicolas Sarkozy, avec Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux, en déplacement à Grenoble pour un discours sur la sécurité, le 30 juillet.

                Nicolas Sarkozy a ciblé les délinquants d'origine étrangère, à l'occasion de l'installation du nouveau préfet de l'Isère, vendredi 30 juillet, à Grenoble. Ainsi envisage-t-il pour la première fois de les déchoir de leur nationalité.

                "Il ne faut pas que nous hésitions à réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française ....La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute personne dépositaire de l'autorité publique."

                De même, Nicolas Sarkozy veut que l'acquisition de la nationalité à l'âge de 18 ans pour un mineur délinquant né en France de deux parents étrangers ne soit plus un droit....

                Cette offensive a lieu alors que Nicolas Sarkozy est mis en cause sur l'efficacité de sa politique de sécurité. Deux semaines après les violences qui ont eu lieu à Grenoble et à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), il a franchi une étape supplémentaire dans la politique de répression.

                Alors que les violences aux personnes continuent d'augmenter, il dénonce "l'angélisme et la naïveté" et balaie les critiques sur son bilan et sa politique – il a supprimé la police de proximité dès 2002 et réduit les effectifs policiers depuis 2007. "Qui peut croire vraiment que c'est avec quelques subventions supplémentaires aux associations, quelques îlotiers supplémentaires, (…) que l'on pourra apporter des réponses efficaces", s'est-il interrogé.

                En prônant la déchéance de nationalité, M. Sarkozy s'attaque à deux principes juridiques considérés comme intangibles depuis la Libération: le droit à la nationalité et le refus de toute distinction entre les Français "de souche" et ceux ayant acquis récemment la nationalité. Actuellement, une ou deux décisions de déchéance sont prises chaque année. Le président de la République veut étendre les peines plancher "à toutes les formes de violences aggravées", citant les agressions commises en bande, sur les personnes vulnérables, ou sur les dépositaires d'une autorité publique. Les peines plancher, qui vont contre l'esprit de l'individualisation des peines, ne concernaient que les récidivistes. Il a annoncé également "une peine de prison incompressible pour les assassins de policiers ou de gendarmes".

    immigration français de plastique.jpg
    A quoi cela sert-il de refuser de voir les choses en face ?
    Notre république idéologique a donné à des millions de gens la nationalité française;
    ils ont bien un petit rectangle de plastique dans la poche,
    mais sans avoir "le coeur ni l'esprit français" (Père de Foucaul

                Le président Nicolas Sarkozy a enfin déclaré qu'il souhaitait que l'on "évalue les droits et prestations auxquelles ont aujourd'hui accès les étrangers en situation irrégulière". Soulignant qu'en 2009 "le taux de chômage des étrangers non communautaires a atteint 24%",soit plus de deux fois la moyenne nationale, le chef de l'Etat a fait référence à une formule devenue célèbre de l'ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard selon laquelle "la France ne peut accueillir toute la misère du monde". "Une situation irrégulière ne peut conférer plus de droits qu'une situation régulière et légale !", a-t-il dit. Il a aussi rappelé la nécessité de reconduire aux frontières "les clandestins",puis enchaîné sur la situation de certains Roms, qui était déjà au centre d'une réunion mercredi à l'Elysée.

                Voici, rapidement résumés, les faits et propos tenus par le Chef de l'Etat, hier. Maintenant, notre grain de sel.....

                Tout cela est bel et bon, et fait du Chef de l'Etat, en l'occurrence, et quelle que soit la suite ou la non suite qu'auront ses propos, un briseur de tabou.

                Il est bon, de toute façon et en soi, que des mots aient été prononcés, comme "déchéance de la nationalité", "l'acquisition de la nationalité à 18 ans n'est pas un droit", et bien sûr qu'ait été employé le mot juste "clandestins" (ou hors la loi, ou escrocs, comme on voudra...) plutôt que le tordu "sans-papiers" etc...

                Evidemment, cela ne peut suffire, et, si l'on ne peut que prendre note et prendre date, on est très désireux de voir les actes qui confirmeront ou infirmeront ces bonnes intentions.

                Pour conclure, temporairement, observons, car c'est symptomatique, la levée de boucliers qui, du PS à la Ligue des Droits de l'Homme, a immédiatement accompagné les propos présidentiels : il ne faut pas se leurrer, l'un des tous premiers obstacles auxquels va se heurter le Président, et qu'il faudra bien briser s'il veut réellement mener la politique qu'il annonce, c'est la puissance de cette nébuleuse associative qui a fait de la défense et de la promotion de l'immigré son - très juteux... - fonds de commerce. Nous citons régulièrement RESF comme association qui se met en permanence dans l'illégalité pur défendre ceux qui y sont déjà, et dont nous demandons la dissolution pure et simple, mais elle est loin d'être la seule....

                 Un autre obstacle sera celui des textes. Écoutez-les, tous, dans le camp des immigrationnistes, se démener dans la presse et partout pour expliquer que de toutes façons, ce n'est pes possible ou c'est très difficile de déchoir, car les textes actuels prévoient la déchéance surtout pour des faits de trahison ou de terrorisme. On les voit venir, avec leurs gros sabots, mais, malheureusement, en l'état actuel des choses, ils n'ont pas tout à fait tort : nos textes sont de toute évidence insuffisants pour répondre à l'urgence de la situation. Il faut donc les durcir et les compléter. Et alors ? Raison de plus pour commencer tout de suite.

                On verra bien, là, si le Président a vraiment la volonté de faire ce qu'il dit....

    carte-d-identite-identite-nationalite-francaise-7519605arfza_1713.jpg
    P.S. : Voici ce que disent -pour l'instant...- les textes. "Pour l'instant", car rien n'empêche les députés de durcir ces règlements et d'aller aussi loin que le souhaiterait l'opinion publique (parfois appelée "peuple souverain !...) si on lui demandait un jour son avis....:
          
           (source: Nathalie BRUNETTI et Carine DIEBOLT - "Droit pour Tous" - 2007):

      Pouvez-vous être déchu de la nationalité française ?

        ·    Oui, la déchéance est une sanction pour indignité ou manque de loyalisme applicable à une personne qui a acquis la nationalité française.

    ·     Quelles sont les conditions de la déchéance ?

    ·     Vous devez avoir acquis la nationalité française. Si vous êtes né français vous ne pouvez être déchu.

    ·     Vous devez avoir commis certains faits dans un délai de 10 ans qui a suivi l'acquisition de la nationalité française.

    ·     Quels sont les faits reprochés ?

    ·     Condamnation pour acte qualifié de crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la France.

    ·     Condamnation pour acte qualifié de crime ou délit pour atteinte à l'administration publique commises par des personnes exerçant une fonction publique.

    ·    Condamnation pour s'être soustrait aux obligations du service national

    ·     Actes commis au profit d'un état étranger incompatibles avec la qualité de français et préjudiciables aux intérêts de la France

    ·    Condamnation en France ou à l'étranger pour un acte qualifié de crime par la loi française et pour lequel la personne a été condamnée à une peine d'au moins cinq ans d'emprisonnement.

    La déchéance ne peut avoir lieu que dans un délai de 10 ans à compter de l'acquisition de la nationalité française. Pour organiser votre défense, vous disposez d'un délai d'un mois à compter de la notification vous informant de l'intention du ministre chargé des naturalisations de vous déchoir de la nationalité française.

  • Tragi-comédie d'un nom superbe massacré : de ”Provence” à ”Paca”, ou...

                .....quand le Président de Région le plus mal élu de France n'arrive pas à sortir des aberrations technocratiques. Parce qu'il est lui-même un idéologue, membre du Pays légal, et fort éloigné de notre conception traditionnelle et charnelle de la France......

                On apprend que Michel Vauzelle vient, selon son expression, de jeter l'éponge. Et, à propos de quoi ? Oh, pas grand-chose, en apparence, mais un pas grand'chose qui, en réalité, va loin, et même très loin. Car il s'agit de la dénomination de la Province qu'il dirige : la Provence.

                Qui est, aujourd'hui, appelée, d'une façon aussi grotesque que contre-productive, Paca. Pour : Provence, Alpes, Côte d'Azur....

    Les deux Blasons successifs de la Provence : de 1125 à 1246 les comtes de Barcelone étant comtes de Provence,  le blason est celui de la Catalogne : "d'or aux 4 pals de gueules" :

    provence-aragon-roussillon.jpg

     

    En 1246, le dernier comte de Provence, Raimond Bérenger V, marie sa dernière fille, Béatrice, à Charles 1er d'Anjou, frère de St Louis. Celui-ci amene avec lui ses armes : "d'azur à fleurs de lys d'or":

     

    pROVENCE ARMOIRIES ANJOU.JPG

               Alors qu'on parle, pour les chanceux, de Bretagne, d'Auvergne, d'Alsace, de Corse..., les Provençaux font partis de ces mal-lotis, mal-menés technocratiquement par ces quelques fonctionnaires anonymes et obscurs tâcherons de bureaux, petits clercs besogneux non moins anonymes qu'eux, qui leur ont accolés des noms stupides ou affreux : ils sont maintenant, non plus provençaux, mais quoi au juste ? Pacaïens ?.....

               Ou : quand la stupidité rejoint l'idéologie, hostile à nos Racines et aux attaches historiques, sentimentales, culturelles et autres.... qui s'y réfèrent......

                Mais, revenons à notre sujet de départ : Michel Vauzelle vient donc de renoncer à changer le nom absurde et horrible de Paca pour reprendre le nom traditionnel de Provence. Et, pour quelle(s) raison(s) ? Eh bien, dit-il, parce que les Alpins ne voulaient pas voir disparaître le mot "Alpes", pas plus que les habitants de la Côte d'Azur ne voulaient voir disparaître celui de "Côte d'Azur". 

                La belle affaire ! Depuis quand l'intérêt général est-il la somme des intérêts particuliers? Que la Côte d'Azur soit superbe, et les Alpes également, voilà une vérité de La Palice qu'aucun provençal ne démentira. Mais, alors, faudrait-il dire aussi Camargue (elle n'est pas belle, la Camargue ?), Verdon (ce grand canyon unique en Europe et que, justement, l'Europe entière nous envie...), Calanques (ces morceaux de paradis situés sur la commune de Marseille et, pour deux d'entre elles, sur celle de Cassis ?), et Sainte Victoire (Cézanne !...) et Sainte Baume, et Mercantour ou Queyras... ?

                En réalité, Michel Vauzelle, qui traîne derrière lui de méchantes casseroles de subventions douteuses (qui le font être entendu par la Justice....); et qui est, nous l'avons dit, le président de Région le plus mal élu de France (avec moins de 40% de voix socialistes, contre plus de 60% de voix de droite !...); Michel Vauzelle, donc, vient de perdre une bonne occasion de redorer un peu son blason.

                Redonner son si beau nom à cette si belle Province de Provence ne lui aurait pas coûté grand-chose - puisqu'il est Président... - et lui aurait permis de corriger une anomalie aussi grotesque qu'aberrante. Mais justement, et c'est la troisème chose qu'il faut dire en parlant de lui : en plus de traîner des casseroles (une vraie batterie de cuisine, en fait...), et d'être illégitimement - quoique légalement - élu, Michel Vauzelle est un idéologue, solidaire de fait de cette classe politique et de ce Pays légal dont il est membre; solidaire de lui jusque dans les aberrations de son technocratisme - si l'on peut dire - car il n'a aucune affection pour nos Racines profondes.

                Ne parlons même pas de nos Racines religieuses et spirituelles, mais même nos Racines simplement historiques ne l'intéressent pas. Ou, du moins, il l'avoue lui-même implicitement lorsqu'il déclare jeter l'éponge... - pas beaucoup et pas assez pour entrer en guerre; elles ne valent pas la peine - pour lui - qu'il se mette à croiser le fer avec les bureaux et les technocrates, qui ne voient dans nos Héritages historiques que des kilomètres carrés à gérer.

                Déjà, au temps de la funeste Révolution, on avait proposé de remplacer nos Provinces, formées par l'Histoire, par 80 départements carrés (1) ! Il s'agissait de la première agression d'envergure contre nos Héritages historiques, mais cette agression n'est toujours pas terminée aujourd'hui : pour quelques reconnaissance surprenantes de faits historiques et culturels évidents (Corse, Alsace, Limousin, Auvergne...), combien de Provinces maltraitées (la Normandie, coupée en deux; la Bretagne, amputée de Nantes...) ou fondues arbitrairement dans des ensembles pas toujours logiques ni efficaces ?

                On ne peut pas trop demander à Michel Vauzelle, membre du Pays Légal. Il en partage, peu ou prou, l'idéologie anti racines du trop fameux "du passé faisons table rase !...

    (1) : voir l'Ephéméride du 15 janvier et, ci dessous, la carte des 80 départements carrés !      

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  • L'entrevue de Saint Cloud, ou : comment tout aurait pu être différent.....

            Né à Bordeaux en 1974, Harold Cobert avait déjà consacré une thèse (Mirabeau, polygraphe : du pornographe à l'orateur politique) et un essai à Mirabeau. 

            Il propose maintenant, avec L'Entrevue de Saint Cloud, un roman sur la journée qui aurait pu changer le cours de l'Histoire....

    Entrevue_de_Saint-Cloud__Harold_Cobert_m.jpg

      Editions Héloïse d’Ormesson, 144 pages,15 €

    Le 3 juillet 1790, alors que la monarchie est en péril et l'avenir de la France incertain, Marie-Antoinette accorde à Mirabeau une audience secrète à Saint-Cloud. Ces quelques heures à la dérobée suffiront-elles au comte libertin pour renverser l'inexorable cours de l'Histoire ? Car, paradoxalement, une seule volonté anime l'orateur du peuple, élu du tiers état, celle de sauver le trône. Déployant toute son éloquence, le redoutable tribun saura-t-il rallier la reine â ses convictions ? Duel de deux mondes, roman en costumes, L'Entrevue de Saint-Cloud illustre d'une manière saisissante la fragilité des destinées collectives.

             Il ne s'agit bien sûr pas de sombrer dans l'uchronie, contre laquelle Jacques Bainville mettait en garde. Mais plutôt de bien saisir l'ampleur et la complexité du personnage, de son action et de ses projets. On se prend alors à rêver....

             I : de Chateaubriand :

             "Le fond des sentiments de Mirabeau était monarchique; il a prononcé ces belles paroles: "J'ai voulu guérir les Français de la superstition de la monarchie et y substituer son culte."

             Dans une lettre destinée à être mise sous les yeux de Louis XVI, il écrivait: "Je ne voudrais pas avoir travaillé seulement à une vaste destruction." C'est cependant ce qui lui est arrivé: le ciel, pour nous punir de nos talents mal employés, nous donne le repentir de nos succés."

    mirabeau.JPG

               II : de Pierre Gaxotte, ces lignes remarquables dans un ouvrage qui ne l'est pas moins, La Révolution française :

               Mirabeau Gaxotte.pdf

               III : Extrait d'un article de Jacques de Saint Victor, sur Mirabeau, le démocrate Royaliste :

               "Jaurès ou Nietzsche ont parlé d'un rendez-vous manqué avec l'histoire. Mirabeau appartient aux rares très grands hommes politiques de notre panthéon national. Il a compris la France comme un Richelieu, un Bonaparte ou un de Gaulle. Mais les circonstances politiques et la santé lui manqueront pour éviter le terrible dérapage d'une révolution qu'il avait en partie voulue et dirigée. Mort trop tôt, en 1791, c'est en effet un « grand destin manqué » que celui de ce grand orateur oublié qui a tenté de nous prémunir à la fois contre nos passions hexagonales et contre une Europe des rois qui se montrait encore moins favorable à la France que celle de Bruxelles.
                Alors même que les révolutionnaires s'en prenaient avec aveuglement au pouvoir exécutif, Mirabeau leur demandait « si, parce que le feu peut brûler, nous devons nous priver de sa chaleur ». Tout Mirabeau est dans cette finesse de jugement qui le fera successivement passer de la critique des abus de l'Ancien Régime à la défense d'une monarchie nécessaire au maintien même de la cohésion publique. Au fond, Mirabeau est l'ennemi des radicaux.
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    Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau
                 Pour Mirabeau, la démocratie royale est l'inverse du projet républicain qui, selon lui, exposerait « l'État aux factions civiles ». Comme l'a fort bien vu Jean Jaurès, Mirabeau voudrait que le roi se mette au service de la révolution : c'est à « cette synthèse de la démocratie et de la royauté, à cette instauration d'une démocratie royale que Mirabeau …voua tout son labeur, qui était immense, et son génie ».
                 Il est intéressant de s’arrêter sur son projet de 1790, tel qu'il figure dans ses fameuses Notes à la cour, visant à rétablir l'autorité royale. Le lion d'Aix y associe les esprits les plus profonds de la Constituante, quelques révolutionnaires, dont Barnave, mais aussi des députés de droite, comme Cazalès, car Mirabeau sait que, même dans le camp des adversaires de la révolution, il se trouve quelques amis de la liberté, blessés par les exactions commises depuis l'été 1789. Ce plan représente pour lui la « dernière planche de salut ». Il n'aura pas le temps de le réaliser. Emporté par sa vie d'excès et de labeur, il meurt en avril 1791, quelques mois avant l’évasion de Varennes. La révolution s'accélère.
                On sait que son corps sera alors placé au Panthéon puis retiré lorsqu'on découvrira dans l'armoire de fer sa correspondance secrète avec la cour. Pourtant, comme le dit Chateaubriand, même s'il a fini dans la fosse commune, à l'image de sa vie tourmentée, « il lui est resté l'odeur du Panthéon et non de l'égout ».
  • Elle participe au processus de dé-révolution : l'exposition de Versailles ”dit” l'Histoire, mais la vraie... (4/10)

               ...et contribue, tout simplement, calmement et sans bruit, à la démolition des mensonges révolutionnaires dont se nourrit encore, ne serait-ce que dans son inconscient collectif, la république idéologique qui nous gouverne; mais qui n'arrive plus ni à maintenir son histoire officielle, ni à occulter l'autre, la vraie....

            Pierre Debray, dans l'un de ses discours au Rassemblement royaliste des Baux, parlait d' "une monarchie sans nostalgie et sans folklore...", expliquant qu'avant la Révolution, dans la France encore plus qu'à demi féodale, la Monarchie était "la flèche du progrès...". C'est exactement cela que montre à tout le monde, public(s) français et étranger(s) confondu(s) : "Versailles a toujours été à la pointe de la technologie...", "La royauté a fait avancer les sciences..."... 

    versailles expo sciences.JPG

            Parler de monarchie progressiste, le mot étant terriblement connoté, ne serait pas judicieux. Mais monarchie de progrès, oui; monarchie qui favorise, protège et parraine le progrès et l'instruction publique, dans tous les sens - sauf idéologique (1) - du terme, oui;

            Comme en Russie, le processus de dé-révolution est à l'œuvre ici, chez nous. Malheureusement, à la différence de là-bas, où il est ultra-rapide et spectaculaire, il est lent ici, et moins spectaculaire. Il n'empêche : ce processus est à l'œuvre, il est irréversible, et, surtout, porteur d'espoir pour nos idées, pour la France....

            De même que les virus, les mensonges et les idéologies, aussi, sont mortels. La barque du mensonge officiel (des mensonges...) se fissure, se craquelle et prend l'eau de toute part. La Bastille de l'histoire officielle est vermoulue et prête à s'effondrer sur elle-même. On ne peut mentir à tout le monde tout le temps...

            Oui, le processus de dé-révolution, dont nous ne cessons de parler, est bien à l'œuvre chez nous aussi. Et il est indispensable, car la seule présence du Prince et la seule Crise ne suffiraient pas à permettre la réalisation de notre projet royal. Il faut encore que les esprits soient prêts à l'éventualité d'une royauté; et, pour qu'ils y pensent, l'acceptent et y aient recours, qu'ils aient été débarrassés de tous les mensonges qui les encombrent encore.

            L'exposition de Versailles va dans ce sens...

            Aujourd'hui, pour vous inciter à aller juger vous-même, et par vous-même :

    IV L'androïde de la Reine : à la recherche de la joueuse de tympanon de Marie-Antoinette....

     

    (1) : comme c'est le cas aujourd'hui, où une prétendue éducation nationale ne transmet plus vraiment la culture - ou si mal et à si peu... - mais continue allègrement à décerveler les esprits !.....     

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    Dossier de presse : 7 articles et documents qui sont autant de bonnes raisons "d’y aller"

    1 : L’émission de France Culture :

         La Marche des sciences, France Culture, Aurélie Luneau, 11/11/2010, de 14h à 15h

         http://www.franceculture.com/emission-la-marche-des-sciences-la-cour-savante-de-versailles-2010-11-11.html

    2 : L’article de La Recherche :

         http://www.larecherche.fr/content/actualite-histoire/article?id=28653

    3 : L’article du Monde : Quand Versailles faisait la révolution des sciences :

         VERSAILLES SCIENCES LE MONDE.pdf

     4 : L’article des Dernières nouvelles d’Alsace : VERSAILLES SCIENCE DNA.pdf

    5 : L’article de Politique Magazine : VERSAILLES SCIENCES PM.pdf

    6 : Sur le Blog Planète Astronomy.Com : très intéressant, très nombreux liens…. :

         http://www.planetastronomy.com/special/2011-special/04dec10/versailles.htm

    7 : Versailles, quand la science se fait curiosité… Diaporama de  10 photos :

         http://diaporamas.doctissimo.fr/sante/versailles-curiosite-science/

         (naissance de l’hippiatrie et prémices de la médecine vétérinaire ; chaise volante, ancêtre de l’ascenseur ; « abrégé de l’art des accouchements », accompagné de son mannequin de démonstration, vers 1759 ; microscope offert par Louis XV à Stanislas ; myologie complète du dos ; réhabilitation de la pomme de terre par Parmentier ; Lavoisier, père de la chimie moderne, guillotiné par la Révolution…) 

     

  • Servir Politique Magazine et s'en servir: au sommaire du numéro de mai...

    politique magazine mai 2011.jpg

            L'impasse, l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers; Guerre de tranchées à l'UMP et Val d'Oise, creuset francilien (Jean de la Faverie); Incorrigibles socialistes et Syrie-Libye, trancher le noeud gordien (Christian Wagner); Mayotte, la départementalisation en catimini (François Jourdier); Galileo, une idée stupide ? (Mathieu Epinay);Une loi de plus, la chronique judiciaire de Jacques Trémolet de Villers; Laïcité, sortir de la nasse (Christian Tarente); Que veulent dire et où conduisent les chiffres, la chronique économique de François Reloujac; entretien avec Christian Millau, un hors-la-loi de la pensée unique (Benoît Gousseau); L'aujourd'hui sans lendemain (Hilaire de Crémiers a lu pour nous le dernier Mattéi - Le procès de l'Europe - et le dernier Delsol - L'âge du renoncement -).....

            Voici l'Editorial de ce numéro de mai, Eglise immortelle....

    Eglise immortelle

            Les politiques passent. L’Eglise continue. Elle traverse des crises, elle aussi. La dernière a été d’une gravité extrême. Elle s’en sort, comme à chaque fois, non sans mal, non sans d’immenses dégâts. Dans son sein d’abord – cela se sait et, hélas, jusqu’où ? – mais aussi dans la société civile, singulièrement européenne qui, qu’elle le veuille ou non, se ressent toujours ,à cause de son christianisme originel, de l’effondrement dans le peuple chrétien des vertus théologales de foi, d’espérance et de charité.

            L’Eglise est une institution. Elle a été fondée par Jésus-Christ lui-même. Cette institution est porteuse de grâce quand elle répond à sa finalité. Elle est magistère, gouvernement, moyen de salut par son annonce, sa prédication, sa vie sacramentelle et liturgique, sa prière.

            A chaque fois que les hommes ont détourné de leur fin les principes même de l’institution pour des motifs idéologiques ou personnels, l’Eglise s’en est trouvée mal. Telle est la grande leçon de son histoire.

            Sans revenir sur les causes supposées ou réelles de l’ébranlement profond qu’a subi la foi chrétienne au cours des cinquante dernières années, il est certain que la contestation et l’effacement, par  mêmes des autorités constituées du magistère continu et ordonné de l’Eglise, que la substitution de vues humaines aux règles d’un gouvernement qui n’a de légitimité qu’en fonction du salut des âmes, que le désordre et la vulgarité liturgiques, que la présentation d’un salmigondis socio-politico-sociologique sous couvert d’Evangile n’ont pas peu fait dans l’érosion et, en certains endroits, dans l’écroulement des forces vives du catholicisme.

            Maintenant dans l’Église, chez la plupart des fidèles comme chez  des clercs de plus en plus nombreux, cela se sait. C’est un grand pas. D’où une volonté de reconstruire. Le pape Benoît XVI, le jour de Pâques, a affirmé sa foi avant de donner sa bénédiction urbi et orbi. Il faut voir ce que les medias français en ont retenu : l’ouverture des frontières ! 

            Qu’a dit le souverain pontife ? Que la résurrection du Christ est un évènement. Point capital, décisif. Dans la suite directe de ses livres sur Jésus de Nazareth. Il n’y a pas de coupure entre la foi et l’histoire, de séparation entre le Jésus de la foi et le Jésus de l’histoire. Voilà la foi catholique revivifiée par le magistère dans son intégrité. « La résurrection du Christ n’est pas le fruit d’une spéculation, d’une expérience mystique : elle est un évènement qui dépasse certainement l’histoire, mais qui se produit à un moment précis de l’histoire et laisse en elle une empreinte indélébile. »

            Splendeur de la  Vérité et du Bien qui illumine encore de nos jours la foi des chrétiens dans la suite historique de la foi de Marie, de Madeleine, des saintes femmes, de Pierre et des Apôtres. Qui veut bien réfléchir sur ces propos du pape et la méditation qui s’ensuit, ne peut pas ne pas comprendre que dans l’Eglise catholique le relativisme, l’indifférentisme, le laïcisme mais aussi bien le fidéisme, l’illuminisme et tous les sortilèges des mauvaises vapeurs de la crise dite moderniste et progressiste du siècle passé, n’ont pas de place dans la doctrine enseignée par le souverain magistère. Est-il permis de dire simplement que notre civilisation est sauvée ? Le point principal est affirmé, la pierre inébranlable est là. Tu es Petrus et super hanc Petram…

            Le Pape, en Père commun, se penche alors, comme il se doit, sur la misère du monde et invite les cœurs à la charité fraternelle . La charité suppose la différence, les frontières. L’accueil serait en effet plus facile si, d’abord, les frontières étaient respectées.

            Le Pape veut que la foi se traduise en charité.

            Il est prêt, même de nouveau à Assise, à progressivement tout reconquérir. Qu’on se souvienne du discours de Ratisbonne !

            Il est un champion de Jésus-Christ, à sa manière à lui, comme son prédécesseur et ami qu’il béatifie, Jean-Paul II.

            Oui, tout conquérir et reconquérir, la jeunesse et l’ espérance du monde, tout, comme par le passé à toutes les époques, repris, vivifié, sanctifié par une église qui respire immensément, tout, sauf le chafouinisme des tartuffes qui ne sentent et ne respirent que la mort. ■

  • Une Royauté, oui, mais pour quoi faire ? Ou : à pays divers, Royautés diverses....

            Ceci expliquant probablement cela, après l'imposante couverture médiatique du mariage princier en Angleterre, on a parlé longuement de la Royauté, ce dimanche 1er mai, sur France inter : La Monarchie en Europe fut le thème chois par Stéphane Paoli, qui recevait (entre autres) Didier Maus, Constitutionnaliste, Professeur à l'université Aix Marseille III et président émérite de l'Association internationale de droit constitutionnel; Evelyne Lever, Historienne, spécialiste de la monarchie d'ancien régime, auteur entre autres ouvrages des biographies de Louis XVI, Louis XVIII, Marie-Antoinette aux éditions Fayard; et Philippe Delorme, Historien et journaliste, auteur de "Les dynasties du monde 2010" et de "William et Catherine : 150 ans de noces royales en Grande-Bretagne" (2011) aux Éditions L'Express Point de Vue...

            Pour écouter l'émission  : http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/3D-journal/

            Très sincèrement, c'est peu de dire que celle-ci fut tès inégale (le micro de Jean Piero est réellement désolant...) et que, à côté de quelques bons moments - Funck Brentano cité dès le début de l'émission, et un intelligent développement sur les libertés locales/privilèges.... -) on y a entendu aussi des banalités ou des choses carrément sans intérêt, mais bon... 

    republique,royauté

    On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d’Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d’animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs.... (Bainville)...

             Puisque l'on a, donc, beaucoup parlé de royauté en cette fin de semaine, redisons simplement deux ou trois choses...

             D'abord, les Anglais ont bien de la chance d'avoir gardé leur royauté, de ne pas être passés par l'effroyable Révolution qui - poursuivie aujourd'hui encore par la République idéologique qui en est issue, comme le disait très bien Clémenceau... - nous a déstabillisés, dévitalisés et fait perdre notre rang, détruisant de fond en comble notre Société. Voilà pourquoi, voir à l'occasion du mariage princier combien Royauté et Tradition(s) peuvent être populaires et unificatrices, pourquoi ne pas le dire, cela fait penser à ce qu'un tel évènement pourrait être chez nous. Il est clair qu'en Grande-Bretagne la Monarchie est l'une des Institutions qui structurent la société, quel que soit par ailleurs l'état présent dans lequel elle se trouve....

             Une telle royauté ne saurait cependant être exportable, ni être prise, telle quelle, pour modèle : tout simplement parce que, à chaque pays, correspondent des contingences, des données qui ne sont pas les mêmes ailleurs, c'est une évidence.

             Et si nous souhaitons que la France renoue avec la Royauté, qui l'a construite et qui a assuré sa grandeur, il est clair que cela ne peut pas être pour bâtir une royauté "à l'anglaise" (ou "à l'espagnole"...), ce qui n'aurait aucun sens. La Royauté de demain, en France, serait, forcément, en accord avec nos traditions nationales, et le précédent Comte de Paris, parlant de la Constitution de la Vème République - dont, aimait-il à rappeler, il se serait parfaitement accomodé... - déclarait que les Français n'accepteraient pas un Chef de l'Etat qui serait sans pouvoir.

             A quoi servirait donc un Roi, en France, et pourquoi ( pour "quoi " ? ) vouloir une Royauté ? Si c'est pour simplement présider à la décadence généralisée des moeurs et de la société, dans toutes ses composantes, et à l'émergence de ce Rien qui nous menace (voir les réflexions de Jean-François Mattéi...), alors il n'y a aucune raison de vouloir transformer les Institutions actuelles, si c'est, justement, pour ne rien transformer !....

            Si nous voulons un Roi, c'est, comme nous l'avons dit souvent, pour retrouver cet espace a-démocratique au sommet de l'Etat, qui garantisse la sérénité sur le temps long etc... etc.... Mais ce n'est pas seulement cela que nous voulons, même si ce rôle - assuré par le Roi et la Reine dans les monarchies Espagnole et Anglaise - est fort utile. 

             En parlant de La Tour du Pin - dans un article écrit pour le centenaire de sa naissance - Maurras expliquait qu'un seul point pouvait le séparer de La Tour du Pin : c'est que, lui et "ses amis du premier degré... se représentaient l'État politique, la Monarchie, comme le couronnement naturel de l'ordre social. Nous répétions, nous, qu'elle précéderait cet ordre au lieu de le suivre, parce qu'elle aurait à le faire, parce qu'elle en serait la cause, le facteur, son action politique préalable étant absolument nécessaire..."

            Il faudra donc bien que le Roi soit, aussi, un élément moteur, et acteur dans le processus de reconstruction d'une Société qui a été détruite de fond en comble par la Révolution, et subvertie au sens premier du mot. 

            Le Roi arbitre, oui, certes; mais aussi, et en fait surtout, vu la situation, le Roi "premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire", le "Prince chrétien" qui impulsera le mouvement de reconstruction d'une Société dans laquelle l'homme ne sera plus, comme aujourd'hui, empêché de vivre naturellement....

  • Deux brèves réflexions sur ses enferrements successifs, à la suite d'une enième déclaration d’Eric Besson…

                Ce pauvre Besson, il est comme quelqu'un pris dans des sables mouvants: plus il remue, et plus ils s'enfonce. A partir de son élucubration première (le peuple français n'existe pas, il n'y a qu'un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble !...) il ne cesse de s'enferrer à chaque fois un peu plus, au rythme de ses explications de texte aussi confuses et emberlificotées que répétées et incessantes.

                On pourrait en dire, des choses, sur cette succession de propos surprenants en cascade: nous avons déjà publié le Pdf Contre les idéologies, les faits. En réponse aux élucubrations d'Eric Besson et d'autres officiels du Système... que vous pouvez consulter dans la rubrique PDF à télécharger, mais que nous remettons ici pour les trop pressés ou les trop impatients: En réponse aux élucubrations d'Eric Besson et d'autres officiels du...

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    Diogène cherchait un homme;
    Soubise, après Rossbach, son armée:
    Besson chercherait-il le Nord ?...

                On s'en tiendra juste, aujourd'hui, à deux courts commentaires sur l'une "des dernières fois" du ministre: c'était chez Demorand, sur France inter, et Besson a cru finaud de déclarer:

                "...Je pense que tous nos concitoyens et notamment les plus jeunes d'entre eux, doivent comprendre et connaître les paroles de la Marseillaise et notamment pour une raison qui ne vous a pas échappée, c'est que la formule, la phrase « qu'un sang impur abreuve nos sillons » en 2010, elle n'a rien d'évident. Qu'est-ce qu'il faut expliquer ? Que le sang impur ce n'est pas le sang des étrangers, c'est historiquement le sang de ceux qui voulaient abattre la Révolution française, le sang de ceux qui voulaient mettre fin à notre République. Donc c'est ça qu'il faut expliquer." 

                A qui Besson fera-t-il croire qu'il n'y avait aucun mépris, aucune haine pour les étrangers -et surtout les Autrichiens- chez les Révolutionnaires ? Ceux-ci, en plus d'être des idéologues secs et froids, raisonnaient au passé prolongé, et vivaient encore sous la lancée de la guerre de presque deux siècles entre la Maison de France et la Maison d'Autriche -à bien des égards une véritable guerre civile européenne- guerre à laquelle avait heureusement mis fin le renversement des alliances, oeuvre grandiose voulue par Louis XV. Dans cette affaire, la monarchie était progressiste, une bonne part de l'opinion et les révolutionnaires furent conservateurs et passéistes! La haine de l'Autriche, centrée sur l'Autrichienne, était bel et bien réelle, et tourna bel et bien à l'hystérie collective....jusqu'à ce que Napoléon, pourtant héritier, continuateur et sabrede la Révolution donne tort aux Révolutionnaires, et raison à Louis XV, en épousant à son tour... une Autrichienne, 17 ans après que l'on ait haineusement assassiné Marie-Antoinette !

                Voilà pour l'aspect historique des choses -si l'on peut dire...

                Par contre, il y a autre chose dans cette déclarataion surprenante, et, là, Besson a raison. Dans sa folie meurtrière -nous parlions d'hystérie à l'instant, débouchant sur la xénophobie...- il reconnaît bien, de facto, que la Révolution hait tous azimuts: à l'extérieur aussi bien qu'à l'intérieur. C'est cela, en réalité, qu'il faut "expliquer", pour reprendre les propos du ministre (même quand il se trompe) : la Révolution hait jusqu'à decréter impur son ennemi. Ennemi extérieur (l'Autriche), ennemi intérieur (tout le monde). Car l'hystérie se double de la paranoïa: la meilleure preuve en est que les Révolutionnaires ont fini très rapidement par s'exterminer eux-mêmes.

                 Ni Dieu ni maître ?-commentait Thibon-: vous aurez toujours des maîtres, mais ce seront des maîtres sans Dieu, qui ne se reconnaissent aucun supérieur, qui sont eux-même la mesure de toute chose, auprès desquels ne se trouve aucune pitié, aucun pardon....

                Et de citer cette passage de la correspondance de Frédéric II à Voltaire, que nous avons repris plusieurs fois: « Nous avons connu le fanatisme de la foi. Peut-être connaîtrons-nous, mon cher Voltaire, le fanatisme de la raison, et ce sera bien pire »

                 On le voit, il y a beaucoup à expliquer, en effet, monsieur Besson.....

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  • Appel à la vérité : malgré plusieurs divergences, nos convergences avec Bruno-Roger Petit...

                Royalistes, nous ne faisons pas signer l’Appel à la vérité parce que ce serait être « républicain et laïc » ; de même, nous ne pensons pas que ce soit la laïcité qui soit l’ennemie de l’Eglise –la laïcité, chose saine, vient des Evangiles…- mais le laïcisme, hypocrisie tartuffière masquant une haine féroce du catholicisme (voir Ferry, Clemenceau…) ; ou encore, nous sommes favorables à l’interdiction de la burqa, pour des raisons évidentes de sécurité mais aussi parce que –au pays où a fleuri l’amour courtois…- ce n’est pas français, tout simplement…

     

                On le voit, en donnant ce coup de gueule de Bruno-Roger Petit, il ne s’agit pas pour nous de tomber dans un quelconque syncrétisme, ou une Sainte Alliance pro Pape, fourre-tout; et nous sommes loin de tout partager avec lui....

     

                Il s’agit simplement -poursuivant notre recherche permanente de convergences sur un maximum de sujets, avec un maximum de personnes, d'où qu'elles viennent, et surtout si elles viennent de loin....- d’être d’accord avec Petit sur plusieurs points essentiels, malgré ceux sur lesquels nous ne le sommes pas…..

                Bruno Roger-Petit : "J'ai signé l'Appel à la Vérité car je suis frappé par la façon détestable dont l'Eglise catholique est médiatiquement traitée". Le journaliste s'explique, en étrillant Serge July.....

     

     

               "J'ai signé l'Appel à la Vérité lancé par des gens que je connais, plus ou moins bien, mais que je sais honnêtes. Je l'ai signé car depuis quelques mois, et plus encore depuis quelques jours, je suis frappé par la façon détestable dont l'Eglise catholique est médiatiquement traitée. Pour tout vous dire, je suis systématiquement consterné de voir que l'Eglise catholique se voit en permanence contrainte de subir les leçons, les admonestations, les recommandations de bien des personnes ayant déserté depuis longtemps les lieux de culte ou qui n'y ont jamais mis un pied. Et la polémique actuelle sur les agissements coupables, donc condamnables de prêtres corrompus et pervers, savamment instrumentalisée, incarne le summum de cette hypocrisie médiatique, ou, sous le masque fallacieux d'une laïcité travestie pour les besoins de la cause, on s'en prend à l'Église catholique et ses travers dans le but de dénigrer et humilier ceux qui se reconnaissent, plus ou moins, en elle.

     

                Je n'en prendrai qu'un seul exemple, emblématique.  Il y a dix jours, Serge July a délivré un éditorial sur RTL qui valait son pesant de "cahouètes". Il a accusé, sans preuves, sans exemples, sans fondements, l'Eglise catholique d'avoir fermé les yeux sur l'existence de « lupanars pédophiles incrustés au cœur des écoles religieuses pour défendre l'Eglise de Rome face à ses détracteurs ». Quand j'ai entendu cette saillie, cela m'a rappelé l'accusation d'inceste pédophile lancée par Fouquier-Tinville contre Marie-Antoinette lors de son procès en 1793. Même procédé, même jubilation, même volonté de souiller, non seulement une institution mais aussi ceux qui se reconnaissent en elle.

     

                Et July est allé encore plus loin, accusant les représentants les plus éminents de l'Eglise romaine d'être ceux qui continuent de « condamner l'avortement, l'usage de la capote, qui préfèrent laisser prospérer le SIDA et faire des millions de victimes, qui interdisent le mariage des prêtres et l'exercice de la prêtrise aux femmes ». Il y faudrait quatre pages pour démontrer que les propos de July sont falsificateurs et réducteurs, donc mensongers et insultants, notamment sur la question du préservatif. On se contentera donc d'en rester à notre constatation du jour: l'Église, ce sont ceux qui n'y vont jamais qui en parlent le plus. Je suis même enclin à penser que l'accès des femmes à la prêtrise n'amènerait pas Serge July à fréquenter la messe dominicale, même féminisée, plus qu'il ne le fait aujourd'hui. Du coup, sa saillie apparaît pour ce qu'elle est: une saleté.

     

                Beaucoup de nos commentateurs et éditorialistes se gargarisent à grands coups de laïcité derrière leur micro. Doit-on leur rappeler que de ce point de vue, les catholiques sont libres de pratiquer leur religion comme ils l'entendent? Doit-on leur rappeler, à Serge July et tant d'autres, que si ils estiment que l'Église de Rome est réac, ringarde, nulle, ils sont libres de vivre hors d'elle? De même, et je le dis, doit-on leur rappeler que si des femmes majeures et libres entendent porter une burqa si ça leur chante, elles en ont le droit le plus absolu?

     

                Cet édito de July présente toutes les tares de la société médiatique lorsque certains de ses représentants, membres de la confrérie des « éditocrates toutologues » entendent se mêler des affaires de l'Église: le lieu commun vaut théologie, le prêt-à-penser vaut droit canon.Voilà pourquoi j'ai signé l'appel à la Vérité. Pour que l'immense masse des catholiques, dans sa diversité et sa complexité, cesse d'être la cible de cette campagne médiatique sans équivalent, où l'ignorance le dispute à la plus insupportable des intolérances. Parce que signer cet appel, c'est se montrer, avant tout, républicain et laïc."

  • Mieux connaître, pour mieux comprendre et mieux évaluer... : Regards croisés sur l'Islam (VII)

                 Voici l'avant-dernière note de notre série Regards croisés sur l'Islam : il s'agit d'un extrait tiré de L'islamisation de la France, de Joachim Véliocas (1):  Islam, islamisme, une opposition artificielle.....

                 Redisons d'abord rapidement quelques réflexions souvent écrites ici-même...

                 Il ne faut surtout pas faire de l'Islam et de la nébuleuse des pays islamiques un bloc, que l'on imaginerait totalement uni ou totalement monolithique. Il l'est, certes, en partie, voire en grande partie. Mais ses divisions sont réelles et notre intérêt n’est certainement pas de les coaliser. Bien au contraire, il est d’éviter absolument de souder entre elles, en les rejetant indistinctement, toutes les composantes du monde musulman.

                Il est absolument évident qu'il y a, en terre(s) d'Islam, des gens raisonnables et/ou mesurés, avec qui l'on peut - et l'on doit - discuter. Leurs préférences religieuses, leurs débats internes ne sont pas ce qui doit orienter notre politique à leur égard. Ce qui nous importe, c’est leur attitude envers nous, leur politique dans leur relation avec nous : amicale ou hostile, compatible, ou non, avec nos intérêts nationaux. Le reste serait, de notre part, une inutile – voire nuisible – politique d’ingérence.

                L'erreur de trop de gouvernants occidentaux (et de ceux des USA en particulier) est d'avoir -d'une façon quasi constante- fait fond sur les mouvements islamistes plutot que nationalistes arabisants laïques. Les USA ont, par exemple, cru malin de mettre Ben Laden en selle pour contrer les Russes, envahissant l'Afghanistan: beau manque de perspicacité ! Au risque de surprendre, et peut-être même de choquer, n'aurait-on pas mieux fait -et ne ferait-on pas mieux- de soutenir, au contraire, des régimes laïques ? Nasser hier, en Egypte, ou les Assad en Syrie, et même... Saddam Hussein en Irak ? Et, bien sûr, Ben Ali en Tunisie ?

                Tous régimes, certes, très imparfaits, voire voyous pour certains, mais qui au moins ne cherchaient pas (et ne cherchent toujours pas, en Syrie, en Tunisie...) à lancer une guerre politico-religieuse contre nous, et s'occupaient (s'occupent toujours, en Syrie, en Tunisie...) de contenir les islamistes ?.....

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    Le président Syrien Bashar-el-Assad et son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Al,
    invités controversés -pour certains...- de Nicolas Sarkozy au défilé du 14 juillet 2008.

    Islam, islamisme, une opposition artificielle.....

                "....De tout temps, le christianisme fut à la chrétienté ce que l’islamisme fut à l’islam: sa doctrine ainsi que son ensemble civilisationel. Jusque dans les années soixante-dix, tous les dictionnaires de français qualifiaient l’islamisme de doctrine de l’islam. Au début des années quatre-vingt, des politologues français à l’instar de Bruno Etienne, (marxiste se définissant lui-même comme « anarcho-mystique ») ont forgé une nouvelle acception du terme islamisme , l’amalgamant à l’islam radical. L’ islam pouvait alors se dédouaner de toute composante politique ou violente, ces aspects se logeant dès lors dans l’islamisme . Aucun autre pays n’a établi cette distinction. L’islam n’est certes pas un bloc monolithique et diverses réalités cohabitent dans un même terme, des musulmans les plus tolérants aux plus radicaux. Cependant, opposer le terme islam religion supposément paisible et tolérante, et islamisme soit disante excroissance extrémiste maladive de l’islam est un travestissement.

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                Il n’est pas inutile de préciser que Bruno Etienne, directeur de l’Observatoire des religions, initiateur de la distinction, publia le 25 avril 2006, un article dans le site islamiste Oumma.com où il nie formellement que l’islam soit une religion « criminogène », portant en elle une potentialité de passage à l’acte violent. Etonnant pour un prétendu spécialiste.

                La différence entre l’islam et l’islamisme telle que nous l’entendons aujourd’hui, n’est pas une différence de nature mais de degré. Au lieu d’islamisme, il est plus juste d’employer le terme d’islam radical, car les islamistes ne font que remonter aux racines de leur religion, ayant comme seule volonté d’obéir à la lettre au Coran et à la Sunna, dont ils appliquent la totalité des enseignements. En aucun cas, les islamistes ne trahissent la lettre des textes sacrés musulmans qui ont été cité plus haut. L’islam radical, ce n’est pas une mauvaise pratique de l’islam mais la pratique de l’intégralité de ses enseignements. Ainsi, employer le terme d’islam intégral ou radical paraît plus pertinent pour exprimer l’ islamisme des journalistes français, souvent aveuglément islamophiles.

                La différenciation cloisonnant islam et islamisme permet de purifier l’islam de tous ses préceptes liberticides et belliqueux. L’islamisme devient un refuge pratique, sorte de station d’épuration idéologique, paratonnerre dédouanant l’islam des entraves aux droits de l’homme repérées dans ses pratiques. Tous les points négatifs du mahométisme viennent s’évacuer dans le terme islamisme qui fait office de chambre sémantique de décontamination, conservant la virginité morale supposée de l’islam. Pratique et facile.

                Anne-Marie Delcambre, islamologue, agrégée d’arabe classique, auteur d’ouvrages de référence, s’élève contre l’ « islamiquement correct » des médias voulant opposer islam et islamisme :

                « Au risque de choquer, il faut avoir le courage de dire que l’intégrisme n’est pas la maladie de l’Islam. Il en est la lecture intégrale. L’islam des intégristes, des islamistes, c’est tout simplement l’Islam juridique qui colle à la norme....."

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    (1) :  Editions Godefroy de Bouillon, 2006, pages 71-72.

  • Peut-être un nouveau signe que quelque chose de considérable se prépare : avec le couple Medvedev, ce sont nos amis les

                 Voici la très belle page du site internet de l'Archevêché de Paris, qui relate la visite du couple présidentiel russe à la cathédrale Notre-Dame. Et voici aussi le lien qui vous permettra d'accéder directement à cette page: http://www.notredamedeparis.fr/Visite-du-President-de-la

                 Mais, dira-t-on peut-être, pourquoi s'enthousiasmer ainsi pour une visite, certes fort chaleureuse, mais qui s'inscrit malgré tout dans le cadre plus vaste d'un déplacement officiel ?....

                 Parce que, justement, cette visite, n'est pas anodine.

                 Parce que l'Europe -incluant évidemment la France...- a tout intérêt à se rapprocher le plus possible des Russes, d'un point de vue économique, politique et, n'ayons pas peur des mots, géostratégique.

                 Mais aussi et surtout parce que du point de vue spirituel -de très loin le plus important...- l'Europe et la France ont tout intérêt à s'appuyer sur la Russie. Et réciproquement. Il y a longtemps déjà qu'ont été employées des expressions comme "un supplément d'âme"; ou "les deux poumons de l'Europe". Pour faire face aux défis du temps présents -qui sont d'abord et essentiellement culturels, moraux, spirituels, bien plus qu'économiques- la fraternité retrouvée avec nos alliés naturels russes est plus qu'une necessité: elle est vitale.

                Le rapprochement entre les deux parties d'une même Église- porte ouverte à une réunion qui n'est plus de l'ordre du chimérique- est, ou serait, de ce point de vue, l'un  des évènements les plus considérables de ce temps. Le plus porteur d'espoirs. Le plus à même de changer radicalement la donne dans bien des domaines majeurs, car ses conséquences sont potentiellement incalculables.

                Et cela, quel que soit le point de vue d'où l'on se place: qu'on le considère d'un strict point de vue religieux -interne, pour ainsi dire, au Christianisme- ou que l'on fasse un peu de prospective, en essayant d'imaginer les retombées concrètes et générales, qui seront forcément aussi politiques, de l'évènement... 

    eurasie.JPG
    La chute, peut-être, de l'autre Mur ?
    Evènement aussi considérable que le premier, et peut-être -ou probablement- bien plus encore...

    Visite du Président de la 

    Fédération 

    de Russie

    Vénération de la 

    Sainte Couronne d’Épines

    mardi 2 mars 2010 à 16h30

    Dans le cadre de sa visite officielle en France,

    le Président de la Fédération de Russie,

    accompagné de Madame Dmitri MEDVEDEV,

     s’est rendu à Notre-Dame de Paris.

                Le couple présidentiel y a été accueilli par Monseigneur Patrick JACQUIN, Recteur-Archiprêtre. S’en est suivi une visite de la cathédrale en présence de Monseigneur Jérôme BEAU, évêque auxiliaire de Paris qui représentait le Cardinal André VINGT-TROIS, archevêque de Paris, en présence de l’Abbé Jean QURIS, Secrétaire général adjoint de la Conférence des Evêques de France, du Métropolite HILARION de Volokolamsk, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, et de l’Archevêque INNOCENT de Chersonèse, du Patriarcat de Moscou en Europe occidentale.

                 Tous ont remonté la nef au son des grandes orgues de la cathédrale sur lesquelles Philippe LEFEBVRE, organiste titulaire, improvisa sur le thème du Magnificat du ton royal.
    La visite s’est poursuivie par le chœur de la cathédrale et la Piéta.
    La suite s’est dirigée vers la chapelle absidiale de la cathédrale, Chapelle capitulaire de l’Ordre du Saint-Sépulcre et chapelle où est conservée la Sainte Couronne d’Épines dans son reliquaire. Monsieur et Madame MEDVEDEV assistèrent alors, très recueillis, à l’ office de la vénération de la Sainte Courone d’Épines et des Reliques de la Passion en présence des Chanoines et des Chapelains de la cathédrale et des Chevaliers du Saint-Sépulcre. Un chœur de séminaristes orthodoxes aux voix profondes chanta l’office de la Croix.

                Après cet office et avant de quitter la cathédrale, le couple présidentiel alla vénérer l’icône de la Mère de Dieu offerte au Cardinal André VINGT-TROIS par Alexis II, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, le 3 octobre 2007 lors de sa visite à Paris, icône accrochée depuis dans le transept Nord de la cathédrale.

                Après les signatures sur le livre d’or de la cathédrale, un échange de cadeaux eut lieu. Le Président MEDVEDEV offrit à la cathédrale une icône du Christ de la Passion coiffé de la couronne d’épines. Monseigneur JACQUIN emmena alors le couple présidentiel devant la plaque commémorative de la visite d’Alexis II à la cathédrale. La suite regagna le parvis au son de la Toccata de Charles-Marie Widor exécutée aux grandes orgues par Philippe LEFEBVRE.

                Arrivé sur le parvis, le couple présidentiel alla pendant de longues minutes au contact de la foule assemblée pour la circonstance.

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    Monseigneur JACQUIN présentant au couple présidentiel le message spirituel de la cathédrale à travers son architecture, ses vitraux, ses sculptures...
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    Le couple présidentiel recueilli au cours de l’office de la Croix
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    Le chœur de séminaristes orthodoxes chantant l’office de la Croix.
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    Allocution de Monseigneur Jérôme BEAU
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    Le président MEDVEDEV remettant à Monseigneur JACQUIN une icône en cadeau pour la cathédrale
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    Monseigneur JACQUIN faisant lecture de la plaque commémorative de la visite du Patriarche ALEXIS II à la cathédrale le 3 octobre 2007.
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    Monseigneur JACQUIN recevant l’icône de la Mère de Dieu offerte à la cathédrale par le Patriarche ALEXIS II le 3 octobre 2007.
  • Hier, le clip scandaleux de ”police”; aujourd'hui, le clip scandaleux de ”dar” : la racaille pousse ses racines, et s'in

              Un quartier sensible de Strasbourg.  Assis sur un muret devant un commissariat, trois jeunes hommes discutent. Un policier les interpelle leur faisant signe d'aller plus loin. Le ton monte. Une grosse cylindrée noire surgit du coin de la rue. Un homme en sort. Tous les quatre kidnappent le fonctionnaire. Il est balancé dans le coffre sans ménagement.

              Silence, deux notes de musique, trois-quatre scratch. Et un grand gaillard à la casquette vissée sur le crâne se lance dans un rap aux paroles sans ménagement :

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                        "Rien à foutre, impulsif j'ai de la haine.

                       De la haine sortie tout droit des HLM.

                       J'ai l'instinct criminel....

                       en cas d'embrouille, aucune trouille,

                      je saigne un flic, ça finira dans un cercueil..."
     
              Ce clip signé d'un groupe strasbourgeois appelé DAR, pour "Dangereux armés redoutables", a été mis en ligne sur un site de partage de vidéos. Et ce clip ne plaît pas mais alors pas du tout aux policiers, pour le moins malmenés dans l'histoire.

              Henri Martini, secrétaire général de l'Unsa-police(premier syndicat de gardiens de la paix) à écrit pour demander à la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie que des "poursuites judiciaires soient engagées à l'encontre" des auteurs et que la vidéo, "outrageante à l'égard des policiers", soit retirée du site.... sur lequel elle se trouvait toujours une semaine après !.....

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              "Cette chanson (1) est totalement outrageante pour notre profession, s'insurge Henri Martini, et au-delà de ça, cette chanson n'est faite que d'injures et d'incitation à la haine et à la violence". A plusieurs reprises, torse nu ou tee-shirt sur le dos, les figurants du clip exhibent leurs muscles, brandissent des armes du genre fusil à pompe quand ce n'est pas un majeur dressé bien haut.... Bravo pour la délicatesse, des pensées comme des gestes.....

               Ils se déplacent sur des petites motos ou en gros véhicules allemands, et tiennent en laisse des rottweilers ou pitbull quand ce n'est pas... une fille (voir la première photo ci dessus). La jeune femme est plutôt docile, se déplaçant sagement à quatre pattes. On est renseigné sur la conception de la femme qu'ont des barbares pareils : on ne pouvait guère s'attendre à autre chose, mais tout de même !... Une brave fille à qui on donne une sucette à lécher. Pas rancunière, la donzelle se dandine ensuite avec ces messieurs qui martèlent le slogan de la chanson : "Dangereux, armés, redoutables, impulsifs, gros insociables, la justice nous a reconnus coupables. Libérés, on met nos couilles sur la table".

              Toutes les paroles sont du même acabit, neuf minutes durant......

              Notre commentaire ? Il sera bref.

              On dédiera d'abord, bien évidemment, tout ce qui précède à des gens comme Luc Besson qui ont tout de même osé déclarer que "les banlieues sont un trésor"( sic ! il faut le faire !... eh bien Luc Besson l'a fait !.....). Ou à Jacques Chirac, qui nous ont mis dans la panade jusqu'au cou en faisant venir des types pareils ici, et en nous expliquant que c'était une chance pour la France.....

              Ensuite, et puisqu'on parle de France justement, et des français, quand les français en auront marre de toute cette racaille qui déshonore notre pays, et qu'ils auront vraiment envie de régler le problème (et non plus de le gérer...), il faudra bien qu'ils se tournent vers un recours. Ce recours qui se construit, qui se prépare, afin de pouvoir répondre Présent lorsque les français en auront besoin, et envie. Ce recours, c'est bien sûr, ce sera, le prince chrétien, le prince libérateur.....

    (1) : si nous sommes, bien évidemment, du côté de la police dans cette affaire, on ne peut toutefois qu'être surpris de l'emploi du terme "chanson", par la-dite police, pour qualifier ce torrent d'inepties haineuses, vulgaire et au sens propre du terme, barbare..... 

  • La Gauche est morte ...

               ... Ou : comment les soubresauts qui agitent la gauche s’expliquent fondamentalement, et uniquement, par son échec intellectuel et, ce qui revient au même, par le non renouvellement de sa pensée (1) : la Gauche reste sans voix devant  l’échec planétaire de l’idéologie qui était son fond de commerce; et elle n’a plus rien de neuf non plus à proposer pour répondre aux grand problèmes de l’heure.....

               La chute du communisme semble avoir clôturé le cycle des révolutions ouvert en 1789 et ruiné l’idéologie révolutionnaire (photo : départ grotesque, dérisoire et sans gloire d'une statue de Lénine déboulonnée...). De ce fait, la gauche (et, plus largement d’ailleurs, la république française…) dispose-t-elle encore aujourd’hui d’un fondement, d’une légitimité idéologique ?

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               Que voit-on en effet à gauche ? Julien Dray en appelle à un « sursaut moral » pour éviter la scission (des scissions ?.....) au PS. Marie George Buffet veut « changer sans se perdre », sans dire exactement ce qu'elle va changer et pourquoi elle risque de se perdre. Besancenot se radicalise et retourne à ses  fondamentaux les plus éculés (« Ce qu’il nous faut, c’est une bonne vielle révolution… ») ; or, on sait bien que radicalisation est toujours synonyme de faiblesse, intellectuelle ou morale.

             D’où vient tout ce barouf à gauche ? Tout simplement, de ce que le marxisme s’est effondré. Il a été rejeté en Russie ; conservé dans la forme en Chine, mais totalement récupéré par le centralisme nationaliste et patriote de Pékin, vidé de toute substance idéologique et mis au service exclusif de la politique traditionnelle, reprise et héritée des empereurs ; et ne tient que par la force d’inertie que procure une militarisation et une policiarisation outrancière de la société à Cuba, au Viet Nam et dans ses derniers bastions résiduels.

             Cet effondrement du marxisme, qui se voulait la quintessence, l’aboutissement de la révolution commencée à Paris en 1789/1793, poussée encore plus loin par la révolution d’octobre en Russie et le marxisme léninisme, pose une question : est-il encore possible, est-il encore tenable d’être révolutionnaire ? L’échec total et fracassant de leur utopie (« L’orient rouge est délavé » (2), dit Julliard) , laisse toute la Gauche sans voix, sans plus aucun discours et dans la plus grande indigence intellectuelle qui soit . Elle est là, la cause du marasme et du barouf de la gauche : ne sachant plus que penser, ne pensant plus, peut-elle encore vivre ? va-t-elle encore vivre ? Les idées de la Gauche ayant fait naufrage, la gauche institutionnelle fait maintenant naufrage. Après un temps de latence naturel, du à la simple inertie des choses : quoi de plus naturel au fond, de plus normal ?

             Notons que ce problème vital posé à la gauche est aussi posé, d’une certaine façon, à la droite : si celle-ci se rattache peu ou prou au système - notre république étant bien évidemment l’héritière directe de cette révolution qui vient de s’effondrer - que peut-elle prétendre apporter comme réponse –du moins comme réponse crédible…- aux problèmes actuels ?....

            Nous vivons décidemment une époque épatante ! pensez donc : la fin d’un cycle, la fin du cycle !

    (1)    Voir les notes « La réflexion de Jacques Julliard » (1,2 et 3) et « Propositions pour une autre manière de penser le politique »  dans la Catégorie « Gauche : de Mai 68 à la fin d’un cycle ».

    (2)     : Il faut toujours en revenir à cet extra-ordinaire article de Jacques Julliard –qu’on ne se lasse pas de re lire- du 2 Août 2007 (numéro 2230) :

              "Il y a longtemps que le PS a cessé de penser et de croire ce qu'il raconte. Depuis 1989 au moins, date de la chute du Mur, la gauche tout entière est malade, parce qu'elle n'a pas su analyser ni tirer les conséquences de ce qui s'est passé." ;  "...parce que, qu'on le veuille ou non, le socialisme (comme la Révolution, au dire de Clémenceau) est un bloc ! que le communisme a été pendant près d'un siècle l'horizon d'attente du mouvement ouvrier tout entier." ; "...on dira encore que tout cela est de l'histoire ancienne et que la jeunesse d'aujourd'hui a d'autres soucis. Erreur ! On ne vote jamais sur un programme, on vote sur une pensée, et même sur une arrière-pensée. Il n'est pas besoin de relever la tête bien haut pour savoir que l'horizon est bouché, que l'orient rouge est délavé, que le soleil levant s'est drapé de deuil. Or le fait est que jamais les socialistes ne nous ont donné une analyse convaincante de ce qui s'était passé, qui engageait pourtant la vision qu'ils se faisaient de l'avenir..." ; "...rien qui nous explique pourquoi l'un des plus beaux rêves de l'humanité s'est transformé en un immense cauchemar...;...s'agit-il d'un vice intrinsèque?". 

  • A propos de Mayotte, Yves Jégo se dit ”perplexe” : on le comprend.....

                En mars prochain, un référendum devrait avoir lieu à Mayotte, dans la perspective de sa départementalisation. Mais l'affaire est loin d'être simple, et s'annonce plutôt mal (très mal...) engagée.

                Et l'on hésite entre amusement et franche inquiétude lorsqu'on parcourt les dépêches d'agence, dont voici un petit florilège.

                Instructif, et.... consternant !

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                Plusieurs députés soulignent la nécessité pour la collectivité départementale de Mayotte de disposer d'un état civil fiable dans la perspective de sa départementalisation, qui fera l'objet d'un referendum en mars : "La départementalisation est impensable, je répète, impensable, si l'on n'a pas préalablement établi un état civil fiable", a mis en garde début novembre le député (app. PS) René Dosière, lors de l'examen du budget de l'outre-mer à l'Assemblée nationale.

               "Entre la réalité qui existe sur le terrain et la perception que l'on a de cette réalité à Paris, il y a un gouffre. Si nous faisons la départementalisation de Mayotte sans avoir réglé au préalable le problème de l'état civil, nous irons à la catastrophe", a-t-il averti.

               La ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer Michèle Alliot-Marie a reconnu le 21 octobre devant la commission des Lois que "l'état civil n'est valablement établi que pour environ la moitié de la population", ajoutant que le gouvernement allait "essayer d'accélerer le travail de la commission de révision de l'état civil". Or, souligne Didier Quentin (UMP), dans un rapport pour avis, la commission de révision de l'état civil ne dispose que d'une quarantaine de rapporteurs et d'un secrétariat de "cinq agents". Selon Victorin Lurel (PS), "25.000 actes seulement ont été produits depuis 2000", dans un territoire où coexistent deux types d'état civil, un musulman et un classique.

               "L'Insee nous dit que Mayotte compte 190 000 habitants. Mais on se demande comment on peut recenser la population de Mayotte", a relevé M. Dosière, qui a présidé une mission d'information sur l'immigration à Mayotte en 2005. Selon lui, "dès qu'un fonctionnaire ou quelqu'un représentant l'ordre public met les pieds dans les bidonvilles ou les favelas, tout le monde fuit partout". En réalité, affirme M. Dosière, le nombre de clandestins, dont la plupart viennent de l'île voisine d'Anjouan (Comores) "augmente chaque année". Il représente "en gros un tiers de la population".

               Lorsque l'on compare le nombre d'électeurs inscrits avec la population, le rapport se situe à 34%, alors que ce taux est compris entre 60% et 70% dans tous les autres départements français, y compris ceux d'outre-mer. Un député a raconté l'histoire savoureuse d'un Mahorais voulant se faire naturaliser français dont l'acte de naissance présenté à un magistrat le faisait apparaître comme "plus âgé que sa mère". "Quelques jours après, l'intéressé est revenu avec un acte de naissance parfaitement bien fabriqué et qui lui permettait de pouvoir acquérir la nationalité française".

                "Dans ces conditions, le problème n'est pas tellement de savoir si les papiers sont vrais ou faux -on a le sentiment que la plupart sont faux- mais de savoir s'ils sont vraisemblables ou pas", a-t-il dit, sans rire.

               Laissons le mot de la fin (?) à Yves Jégo : "La commission de révision de l'état civil obtient des résultats qui me laissent perplexe", a affirmé le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo, qui a demandé au nouveau préfet de Mayotte un rapport avant la fin de l'année. 

               Ouf, on respire, on est sauvés ! Le Pays Légal a demandé un rapport !..... En attendant, la situation, à Mayotte comme ailleurs dans notre République fille des Lumières, se rapproche largement plus de la pétaudière et du foutoir intégral, que de quelque chose venu de la Raison (fut-elle déesse....)

  • 21 Janvier 1793 : Assassinat de Louis XVI, acte fondateur des Totalitarismes modernes

     Oraison funèbre pour Louis XVI,

     Prononcée le 21 janvier 2008 en la basilique du Sacré Cœur de Marseille par le père Xavier Manzano.

     

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    Chers frères et soeurs,

    21 janvier 1793. Froid matin d’hiver. Un homme monte sur l’estrade que couronne l’étrange machine à tuer qu’on appelle « guillotine ». Il est calme mais on veut lui lier les mains avant de le basculer sur la planche. Il se récrie : « Me lier ? Je n’y consentirai jamais ! ». Le prêtre qui l’accompagne l’apaise : « Sire, je vois dans ce nouvel outrage un dernier trait de ressemblance entre Votre Majesté et le Dieu qui va être sa récompense ! ». L’homme se laisse alors faire car il aime son Dieu. Il veut s’adresser à la foule assemblée mais les tambours lui couvrent la voix. On le bascule sur la planche, le couperet tombe. Le Roi est mort !

    Le Roi est mort ! La suite du cri traditionnel, « Vive le Roi ! », personne ne le prononce et pour cause, le meurtre que l’on vient de commettre a précisément ce but : « Nous ne voulons pas condamner le Roi, nous voulons le tuer ! », s’écriait Danton au procès de Louis XVI. Le tuer, c’est-à-dire l’anéantir, l’annihiler, le faire disparaître à jamais. Lorsque le couperet tombe, ce 21 janvier 1793, ce n’est pas un homme qui aurait commis quelque erreur que l’on veut châtier, c’est un pur symbole que l’on veut abattre et liquider à jamais. On a voulu anéantir un principe au nom d’un autre principe. Pourtant, vous connaissez mieux que moi, chers amis, les détails des derniers instants du Roi, son souci de sa famille, sa préoccupation pour son peuple, son désir de pardonner, bref, tout ce qui fait la grandeur d’une personne humaine concrète à laquelle on veut arracher la vie.
    Vous avez peut-être pu aussi considérer une fois dans votre vie un couperet de guillotine : expérience qui fait froid dans le dos. Oui, frères et sœurs, au-delà de toutes les célébrations et relectures historiques, il nous faut d’abord nous confronter à la froide matérialité du meurtre d’un être humain, à la lame d’acier qui tranche un cou et nous demander si un quelconque principe pourra jamais le justifier. De notre réponse, dépend, je le crois, notre avenir personnel et celui de la société que nous voulons bâtir. C’est sans doute en ce sens que notre célébration, outre qu’elle nous permet de prier pour un frère aîné dans la foi, nous pose une interrogation étonnamment urgente.

    Alexandre Vialatte, avec sa verve et son ironie coutumières, écrivait : « Je ne voudrais dégoûter personne du crime joyeux et légitime. Il faut seulement savoir d’avance, et l’accepter, que tous les cadavres sont les mêmes. Utiles ou non, innocents ou coupables. Telle est, du moins, l’opinion de la mouche bleue. » Car le Roi Louis XVI, au cours de son procès, est opposé non pas à un tribunal qui aurait à juger de ses erreurs, mais à l’Assemblée Nationale, incarnation d’une volonté générale, qu’un Louis de Saint-Just s’évertuera à présenter comme une instance suprême et infaillible que l’existence même du Roi vient contester et détruire.

    C’est donc un principe que Saint-Just brandit devant Louis XVI : la volonté générale comprise comme l’expression infaillible de la raison et de la morale, dernier avatar d’un Dieu relégué dans le ciel froid des abstractions. Saint-Just attend tout de ce principe, il en est le dogmaticien et le célébrant, la volonté générale librement exercée doit conduire l’humanité à la vertu, à l’équilibre et au bonheur définitif. Voilà pourquoi, selon lui, « les principes doivent être modérés, mais les lois implacables, les peines sans retour ». L’existence même de Louis XVI est donc pour lui un « crime », puisque la monarchie est « le crime ». Pour un Saint-Just, Louis XVI n’est pas une personne. C’est un principe, que l’on doit supprimer au nom d’un autre principe, l’humanité et son bonheur.

    Commentant ces propos, Albert Camus y voit une sorte d’intempérance d’idéalisme : « Les principes », écrit-il, « sont seuls, muets et froids », précisément quand ils sont détachés de l’être humain concret, de ce que la pensée chrétienne appelle la personne. Et c’est peut-être, frères et sœurs, en ce sens que la mort du Roi Louis XVI est effectivement symbolique mais pas au sens où Saint-Just l’entendait.
    En effet, trop de gens sont morts au nom de l’humanité et de l’idée que certains s’en faisaient. Trop de personnes ont été sacrifiées pour des « lendemains qui chantent » mais qui n’existent que dans l’imagination de ceux qui s’en servent. Trop d’êtres humains ont été supprimés pour que d’autres puissent adorer tranquillement les idoles de leur conscience. Oui, un principe mis au-dessus de l’être humain concret de chair et de sang devient une idole et, selon le mot du Psalmiste, « il a une bouche et ne parle pas, des yeux et ne voit pas, des oreilles et n’entend pas, pas un son ne sort de son gosier ».
    Voilà pourquoi l’être humain envisagé personnellement, ainsi que nous l’enseigne l’Eglise, doit devenir la norme et la mesure indépassable de toute action personnelle ou politique. L’Evangile, frères et sœurs, nous invitent à ce réalisme à la fois humain et spirituel : nous croyons en un Dieu qui a pris concrètement notre chair et notre sang pour sauver chaque être humain de chair et de sang. Le principe est une expression de la rationalité humaine, la personne est une créature de Dieu.

    Louis XVI a cru jusqu’au bout en ce Dieu qui l’a créé. Et c’est peut-être pour cela qu’il aime son épouse de tout son cœur de mari, ses enfants de tout son cœur de père. C’est peut-être pour cela qu’il offre son pardon à ses bourreaux qu’il considère avant tout comme des personnes, dignes d’amour et capables de repentir. Sa mort offerte, oui, peut alors nous apparaître comme une puissante leçon. Son espérance en Dieu et dans les hommes, jusque dans les affres de la mort, peut raisonner, à la lueur obscure de l’histoire, comme un « Plus jamais ça ! ».

    Le Roi est mort ! Mais, plus encore, un homme est mort. Mais il a voulu mourir en aimant, comme le Seigneur en qui il avait mis sa confiance. Et c’est peut-être en cela qu’il n’a jamais été autant Roi, pas au sens où les hommes l’entendent mais au sens où le Christ le dit. En mourrant, il pardonne et c’est ce cri qui rachète le sang versé, ce cri qui constitue le ferment de toute unité humaine parce qu’il rejoint le cri, divin celui-là, poussé par un autre condamné au moment suprême : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » C’est pour cet homme, cet homme et ses bourreaux, tous êtres humains créés par Dieu, que nous prions.

    Amen.