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Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • Éphéméride du 31 mars

    Palerme, de nos jours

     

     

     

    1282 : Massacre des Français à Palerme, lors des "Vêpres siciliennes"

     

    Les "Vêpres siciliennes" désignent le soulèvement populaire de la Sicile contre la domination du roi français Charles d’Anjou, frère de Louis IX (futur Saint Louis), survenu le mardi de Pâques. À la suite de ce soulèvement et du massacre des Français, les Siciliens passent sous la protection du roi d’Aragon, Pierre III.

    À cette époque, l’Italie est le théâtre de la lutte entre les partisans du pape (les "Guelfes") et ceux de l'empereur (les "Gibelins"). En 1250, l'empereur Frédéric II de Hohenstauffen, roi de Sicile et ennemi déclaré de la papauté, décède. Son fils, Conrad IV, lui succède mais ne règne que quatre ans, et meurt en 1254 :  le pape Innocent IV, suzerain nominal de la Sicile, veut profiter de la minorité de son fils Conradin pour évincer les Hohenstaufen d’Italie. Le régent de Conradin, Manfred de Hohenstauffen, fils bâtard de Frédéric II, se proclame roi en 1258, au détriment de son neveu. Il est alors excommunié et privé de son royaume par le pape, qui investit Charles d’Anjou (frère du roi de France, Louis IX, le futur saint Louis) roi de Sicile, en 1266.

    Charles envahit le sud de la péninsule italienne et tue Manfred à la bataille de Bénévent, le 26 février 1266, mais il doit, alors, faire face par la suite aux attaques de Conradin, dorénavant assez âgé pour faire valoir ses droits. Conradin, vaincu, est fait prisonnier en1268, et décapité.

    Mais les ambitieux projets de Charles d’Anjou (une nouvelle Croisade contre les musulmans mais aussi la guerre aux Byzantins pour les contraindre à l’union religieuse avec Rome) et, surtout, les exactions des seigneurs qui entourent Charles entraînent, dans l'aristocratie et les classes urbaines siciliennes, un rejet des Français.

    Le roi Pierre III d’Aragon (une grande puissance maritime, à l’époque) est très intéressé par la Sicile; de son côté, l’empereur Byzantin Michel VIII Paléologue, inquiet des visées sur l'Orient qu'entretient Charles d'Anjou, est également approché par des émissaires siciliens.

    henri ii,claude de france,francois premier,saint denis,chateaubriand,bourbons,bonaparte,napoléon,tour eiffel,saint john perseLe soulèvement des "Vêpres siciliennes" débute le 30 mars – lundi de Pâques - à Palerme et à Messine à l’heure des vêpres, au son des cloches. Le 31 mars - mardi de Pâques – lors du pèlerinage habituel des familles palermitaines de la Porte Sainte-Agathe à l'Église du Saint-Esprit (Santo Spirito) hors les murs, c’est l'embrasement : les Français ont-ils recherché des armes sur les jeunes gens et sur les femmes ? Ont-il offensé une jeune fille, ou bien des enfants, qu’ils auraient insultés ? Leur auraient-ils jeté des pierres ? Quel que soit la cause, difficile à établir avec certitude, l’ensemble des Français et des Italiens qui les soutiennent est massacré, au cri de "Mort aux Français !".

    Une seule commune ne participe pas à la rébellion, et donc au massacre des Français : celle de Sperlinga, dont le château (ci-dessous) porte encore, sur l’arc en ogive de sa première chambre, la devise gravée sur deux pierres :  

    Quod Siculis Placuit Sola Sperlinga Negavit : ce que les Siciliens ont aimé, seule Sperlinga l’a nié 

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    1519 : Naissance du futur Henri II

     

    La reine Claude de France donne naissance à son second fils, Henri, à Saint-Germain-en-Laye. L'enfant prend le titre de duc d'Orléans. Il doit son prénom à son parrain, Henry VIII d'Angleterre.

    La mère de la reine Claude - le duchesse Anne de Bretagne - avait d'abord épousé deux rois de France successifs : Charles VIII - dont elle n'eut pas d'enfant - puis Louis XII, qui lui donna une fille, Claude. Celle-ci épousa le futur François premier, ce qui marqua l'intégration définitive du Duché de Bretagne au Royaume (voir l'Éphéméride du 13 août), et aussi la réussite d'une patiente politique matrimoniale, sur près d'un demi-siècle, en vue de parfaire les frontières nationales...

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    À la mort de son père François 1er, en 1547, Henri II montera sur le trône de France, et régnera douze ans.

    Il n'a, à proprement parler, pas beaucoup "agrandi" le territoire national, puisqu'il n'a réuni que :

    la ville de Calais - mais il fermait ainsi définitivement à l'Angleterre sa "porte d'entrée" en France;

    et "les Trois Évêchés", c'est-à-dire Metz, Toul et Verdun, mais c'était le premier pas décisif vers le Rhin, l'acquisition qui permettra à Louis XV, deux siècles plus tard, de "réunir" la Lorraine, cette fois toute entière, alors que Louis XIV, "le roi de l'Est", avait déjà atteint les limites naturelles du Jura - avec la Franche Comté - et du Rhin, avec l'Alsace (sans parler, au Nord, de la réunion de la Flandre gallicante, avec Lille et Dunkerque)... 

     

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    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes.... voir la photo "Agrandissements de la France au XVIème siècle" et la photo Vers le Rhin

     

     

     

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    1547 : Mort de François Premier

     

    Le Roi s'éteint à 53 ans, dans son château de Rambouillet.

    Les funérailles du Grand roi François dureront deux mois. Le 24 mai son cercueil sera descendu dans la crypte de l'abbaye royale de Saint-Denis.

    Symbole de la Renaissance française, François 1er cède la place à son fils, Henri II, âgé de 28 ans.

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     Le titre même du Chapitre VIII de l'Histoire de France de Jacques Bainville résume à lui seul le règne - au moins dans sa partie "politique" et "gouvernance" - :

    "François 1er et Henri II : la France échappe à l'hégémonie germanique"...

     

    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes.... voir la photo "Agrandissements de François premier" : elle montre l'importance des deux acquisitions de François premier :

    • la Bretagne, définitivement réunie, après un assez long processus, étalé sur plusieurs décennies;
    • et, au coeur du Royaume, les domaines étendus du Connétable de Bourbon, confisqués après sa trahison (voir l'Éphéméride du 18 juillet), et "réunis" eux aussi au Royaume...

    (Voir aussi la photo permettant la localisation des Châteaux de la Loire...)

     
     
     
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    1640 : Création du Louis d'or
     

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    Louis d'or de Louis XIII

     
    "Sous l’Ancien Régime, l’unité monétaire en France était la Livre tournois, mais il ne s’agissait que d’une simple unité de compte, qui n’existait pas sous forme de pièce frappée. La circulation monétaire se composait d’une multitude de pièces, de poids et de titres divers, dont le roi fixait la valeur en livres tournois." (Michel Mourre).

    La première rationalisation, si l’on peut dire, de la monnaie fut la création du Franc, pièce d’or fin, de la valeur d’une livre, frappée en 1360 sous le règne de Jean II le Bon (voir l'Éphéméride du 6 décembre).    

    Ensuite, le 31 mars 1640, Louis XIII – avec son Surintendant des finances, Claude Bullion - procéda à une refonte générale des monnaies en France : ce fut la création du Louis d’or, complétée par la création de l’écu d’argent en septembre 1641.  Le Louis d'or ou écu d'or, pouvait être double louis d'or, louis d'or, ou demi-louis d'or

    Ce système monétaire durera jusqu'à la Révolution française. Le 28 mars 1803, il fut décidé que le Franc serait l’unité monétaire légale, "pièce de monnaie de 5 grammes d’argent au titre de 9/10 (9 volumes de métal sur 10). Cette loi instaurait le bimétallisme complet, qui allait durer jusqu’en 1864. Le rapport légal entre l’argent et l’or était de 15,5 à 1." (Michel Mourre.)

     

    Ci-dessous, respectivement, les Louis d'Or de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI (double louis)

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    1814 : Publication de la brochure de Chateaubriand : "De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe"

     

     

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    "L'avenir doutera si cet homme (Napoléon, ndlr) a été plus coupable par le mal qu'il a fait que par le bien qu'il eût pu faire et qu'il n'a pas fait...

    Il a plus corrompu les hommes, plus fait de mal au genre humain dans le court espace de dix années que tous les tyrans de Rome ensemble, depuis Néron jusqu'au dernier persécuteur des chrétiens...

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (135)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Pourquoi l'AF choisit-elle "l'Union sacrée" ?...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Le Défilé de la Victoire, rendue possible par l'union sacrée, le 14 juillet 1919...

     

    Dès les années qui suivirent sa victoire, en 1870, Bismarck ne cacha pas ses intentions "d'en finir" avec la France, qui se relevait décidément trop vite, et qu'il n'avait pas suffi d'écraser militairement, ni d'amputer de deux de ses Provinces de l'Est.
    Bismarck intervint d'abord, fort intelligemment, dans nos affaires intérieures, en faisant tout ce qui était en son pouvoir pour favoriser l'avènement de la République, au lieu de la monarchie : agissant ainsi, il ne faisait d'ailleurs que nous rendre la monnaie de notre pièce, les Rois de France ayant manoeuvré pendant des décennies pour éviter l'unité de l'Allemagne, en favorisant l'émiettement "des" Allemagnes, pour avoir la paix de ce côté-là...
    En oeuvrant en sous-main "contre Henri V", Bismarck ne faisait qu'affaiblir la France comme les Rois de France avaient affaibli l'Allemagne...
    Il fut puissamment aidé dans sa tâche par Thiers et, surtout, par Gambetta : que la République, en France, ait été souhaitée, voulue et, même, favorisée par Bismarck et par l'Allemagne est un fait historique bien établi.
    Dès son avènement, donc, en 1875, la république portait cette tâche originelle : être, en France, selon la formule fameuse de Maurras, "le règne de l'étranger".
    Il est faible de dire que sa "légitimité", évidemment, s'en ressentait...
    Pourtant, au-delà du Régime, il y avait la France. Et la France, même vaincue et amputée, même en République, restait un grand pays, toujours dangereux pour Bismarck, qui avait bien avancé, mais pas tout à fait parachevé, sa toute récente unité allemande.
    Il était donc de notoriété publique que l'Allemagne cherchait le moindre prétexte pour reprendre les hostilités et, cette fois, se débarrasser définitivement de la France.
    On le sait, c'est Napoléon III, déjà très malade (il devait mourir trois ans après le début des hostilités) qui avait commis la folie de déclarer la guerre à une Allemagne prête et archi-prête, alors que la France, elle, sans alliés, n'était absolument pas prête pour un tel conflit; et de plus, au contraire, Napoléon III avait fait tout ce qu'il ne fallait pas faire pour laisser l'Allemagne - contre laquelle il se lançait maintenant follement... - se constituer en grande puissance; et d'abord réaliser son unité, au nom du funeste "principe des nationalités".
    Mais, à partir des années 1880, on savait que, cette fois, ce serait l'Allemagne qui déclarerait la guerre.
    À l'Action française, on savait cela : on savait qu'il fallait "faire le Roi" avant que la guerre n'éclate, car, après, ce serait beaucoup plus difficile.
    On connaît l'histoire : "faire le roi" ne fut pas possible.
    Et, donc, lorsque l'Empereur Guillaume II déclara la guerre à la France, un redoutable dilemme se posa aux royalistes : l'union sacrée contre l'ennemi, certes, mais faire gagner la France, c'était aussi, faire gagner... la République; et donc lui donner - un comble ! - cette "légitimité" qui lui manquait depuis ses origines.
    La guerre décima la jeunesse française, évidemment sans distinction d'opinions politiques ni de croyances religieuses; mais elle décima aussi la jeunesse d'Action française, une partie de "la fleur" du mouvement, qui mourut, certes, pour la France, mais dont le sacrifice, aussi, contribua, "volens nolens", à laver la république de sa tâche originelle et, donc, à l'affermir. La moitié des Camelots du Roi partis au Front ne revint pas...
    Mais, la guerre nous étant imposée, le moyen de faire autrement ?...
    Imagine-t-on un seul instant "les royalistes" refuser de faire la guerre, appeler à déserter, trahir "la Patrie en danger" ? C'était, évidemment, tout simplement impensable : la tragédie fut qu'il n'y eut pas d'alternative.
    Après avoir tout fait pour tâcher d'éviter la guerre, une fois la guerre survenue, on ne pouvait évidemment que tout faire pour la gagner...
    La tenaille redoutable dans laquelle se trouva prise l'Action française, et qui devait la broyer, la broya, en effet : avec la résistance acharnée du Système (qui employa tous les moyens, des plus "normaux" aux plus brutaux), la guerre de 14 est bien l'une des causes principales de "l'échec" - à vues humaines... - de l'Action française...

    Léon Daudet, rapportant une conversation avec Clemenceau, a bien résumé la chose, et expliqué pourquoi, pour l'Action française, "l'Union sacrée" s'imposa, malgré toute autre considération, et dès le début, comme une évidence...

    De "Député de Paris", pages 39/40 :

    "...En ce qui concerne l'Action française, journal et mouvement, une remarque doit être faite : contrairement aux républicains sous Napoléon III, qui se réjouirent du désastre de Sedan au cri de : "Les Armées de l'Empire sont battues !" nous fûmes les premiers à proclamer, et de quel coeur, l'union sacrée devant l'ennemi.
    Après la paix, parlant affectueusement avec l'un d'entre nous, Clemenceau s'en étonnait :
    "Vous aviez là l'occasion de votre coup d'État et vous ne l'avez pas saisie !"
    Il lui fut répliqué que nous eussions considéré comme criminel de couper l'esprit national en deux en un pareil moment.
    Supprimer la République, sans blesser douloureusement la Patrie, voilà ce qui a toujours été dans nos voeux..."

    Et, dans "Vers le Roi", page 121 :

    "...Les républicains, pour renverser l'Empire, n'ont pas hésité à recourir à l'insurrection devant l'ennemi.
    Une telle attitude est évidemment en opposition formelle avec la doctrine de l'Action française, laquelle met la Patrie avant tout. Elle serait en horreur à tous ses membres.
    Lorsque, le régime républicain n'ayant su ni prévoir, ni prévenir, ni préparer la guerre, la France, au 3 août 1914, fut attaquée par l'Allemagne, ce régime n'eut pas d'auxiliaires plus dévoués ni plus désintéressés que nous.
    Sa partie demeurée paradoxalement saine et patriotique vit rapidement se dresser contre elle sa partie logiquement putréfiée.
    Ce qui demeurait français dans la République subit l'assaut de ce qui obéissait aux ordres de l'Allemagne.
    Tout notre mouvement se porta à l'aide des premiers contre les seconds.
    À maintes reprises, il nous eût été facile, bénéficiant de l'assentiment et parfois de l'enthousiasme public, de pousser l'avantage national, assuré par notre coopération, jusqu'au point où il fût devenu "notre" avantage.
    Nous ne le fîmes point - quelle que fût demeurée et même accrue notre conviction, quant à la nocivité des institutions républicaines - parce que la formule de l'union sacrée nous était précisément sacrée..."

    Dans "La pluie de sang" (page 86), Léon Daudet tient cependant à "établir les faits"... :

    "...Car l'union sacrée nous a permis de gagner la guerre.
    Mais elle serait un leurre, si elle devait maintenant masquer pieusement la vérité historique (que nous prétendons établir ici) et qui met à l'origine du massacre l'aberrante politique des républicains, maîtres du pouvoir, chez nous, depuis un demi-siècle.
    Parmi ces gouvernants républicains, la plupart ont préféré leur parti à l'intérêt français tout court.
    D'autres ont ignoré totalement l'Allemagne.
    Une troisième catégorie enfin (dont Caillaux est le prototype), était aux ordres de l'Allemagne..."

  • Éphéméride du 8 mai

        Paris : Statue de Jeanne d'Arc, Place des Pyramides 

     

     

    1429 : Jeanne d'Arc libère Orléans   

         

    Avant l'arrivée de Jeanne, il y a "grande pitié au royaume de France"  :

    les Anglo-Bourguignons tiennent tout le nord du pays ;

    Orléans, assiégée depuis sept mois, va succomber à la famine ;

    Charles VII, le "gentil dauphin", est réfugié à Chinon, où il est bien seul;

    la capitale est aux mains des Anglais : Henri VI, le "petit roi godon", y règne...

    À l'arrivée de Jeanne, tout change : dans l'enthousiasme qui suit la libération d'Orléans, Jeanne électrise ses soldats et, dans la foulée, va bousculer les Anglais à Patay; elle a compris que Charles VII (dont la naissance légitime avait été mise en doute par sa propre mère, Isabeau de Bavière) ne sera pas reconnu roi légitime à la suite d'une ou deux victoires : c'est à Reims qu'il faut aller !

    Comme l'écrit Jacques Bainville, "la grande idée de Jeanne, c'est le sacre de Reims..."

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    Et, depuis, chaque année, la ville d'Orléans commémore l'évènement en organisant les très belles Fêtes Johanniques à Orléans durant lesquelles la ville entière entonne la Cantate à Jeanne d'Arc : 

     

     

     www.stejeannedarc.net/chroniques/journal_siege_orleans.php

     

    Et, dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Guerre de Cent ans (4/4) : deuxième rétablissement"

     

    La Geste héroïque de Jeanne est un moment fondamental de notre Histoire nationale : ses moments essentiels en sont relatés dans ces Éphémérides aux 25 février (rencontre de Jeanne et du Dauphin, à Chinon), 8 mai (libération d'Orléans), 18 juin (victoire de Patay), 17 juillet (sacre de Reims), 23 mai et 21 novembre (capture, et livraison aux Anglais), 30 mai (martyre), 16 mai (canonisation), 10 juillet (instauration de la Fête nationale).  

     

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    1794 : "La République n'a pas besoin de savants !"

     

    Antoine Laurent de Lavoisier est  guillotiné sur la Place de la Concorde, anciennement Place Louis XV...

    Très jeune encore, il accompagne Guéchard pour les premiers levers géologiques du Bassin parisien et publie Le meilleur système d'éclairage de Paris, qui lui vaut d'être admis à l'Académie des Sciences à 25 ans.

    Ses travaux scientifiques en font un des plus grands savants de l'humanité. Il a été le fondateur de la chimie moderne (il est le découvreur de l'oxygène) et a fait faire des progrès considérables à la physiologie.

    Ses recherches agronomiques, bien que moins connues, sont elles aussi exemplaires. Étant l'un des 28 Fermiers généraux, Lavoisier est stigmatisé comme traître par les révolutionnaires en 1794 et guillotiné lors de la Terreur à Paris, le 8 mai 1794, à l'âge de 51 ans, en même temps que l'ensemble de ses collègues.

    Ayant demandé un sursis pour pouvoir achever une expérience, il s’entend répondre par Jean-Baptiste Coffinhal, le président du tribunal révolutionnaire : 

     

    "La République n'a pas besoin de savants ni de chimistes ; le cours de la justice ne peut être suspendu." !

     

    Le-dit Coffinhal sera lui-même guillotiné trois mois plus tard, le 6 août 1794... 

    Cette célérité s'explique par le fait que les biens des condamnés étaient confisqués au profit de l'État et les Fermiers généraux possédaient les plus grosses fortunes de France...

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    1837 : Mort de Jules Dumont d'Urville, découvreur de la Terre Adélie
     
     
     
    8 mai,jeanne d'arc,orleans,guerre de cent ans,lavoisier,bainville,charles vii,chinon,dumont d'urville,montagne pelée,antillesInvité au voyage inaugural du chemin de fer Paris-Versailles, le train dans lequel il se trouvait dérailla à la hauteur de Meudon, et prit feu.
     
    Mais les portières avaient été verrouillées de l'extérieur, par mesure de sécurité...
     
    Le héros du Pôle Sud, sa femme et son fils périssent en compagnie de 56 passagers dans ce qui est la première catastrophe de l'histoire ferroviaire. 
     
     
     
    Sur Dumont d'Urville, voir également l'Éphémeride du 22 avril (découverte des restes de l'expédition de La Pérouse), l'Éphéméride du 23 mai (sur le signalement qu'il fit de la découverte de la Vénus de Milo) et l'Éphéméride du 19 janvier (sur sa découverte de la Terre Adélie)...
     
     
     
     
     
     
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    1902 : Éruption de la montagne Pelée         
     
    Volcan alors considéré comme endormi, la montagne Pelée domine la ville la plus peuplée des Antilles françaises.
     
    Le 25 avril, une légère fumée s’échappe de son sommet. Le 8 mai, à l’aube, une coulée de lave et de cendres se répand en direction de la ville. En deux minutes, toutes les maisons sont détruites. 30.000 à 40.000 habitants trouvent la mort...
     
    Seul survivant : un prisonnier enfermé dans un cachot souterrain de la prison...

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    Le site, aujourd'hui (ci dessus) et une photo d'époque (ci dessous) montrant sa dévastation...

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    Les volcans et forêts de la montagne Pelée et les pitons du nord de la Martinique ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, lors de la 45e session du Comité du patrimoine mondial qui se tient actuellement en Arabie saoudite. Ce site est le 50e bien français du patrimoine mondial...
     
     

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    1921 : Premier Défilé de la Fête nationale de Jeanne d'Arc et du Patriotisme...

     

    L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet - vue 1 - page 1

    Les tous premiers hommages à Jeanne d'Arc lui furent rendus par la toute jeune Action française et les tous jeunes Camelots du Roi à la suite des propos insultants et injurieux tenus par un obscur professeur d'Histoire, Amédée Thalamas, dès 1904 (donc, bien avant la création du quotidien L'Action française, le 21 mars 1908, et la création des Camelots du Roi, la même année).

    Déplacé d'un lycée à l'autre, puis nommé à la Sorbonne, Thalamas continua de proférer ses insanités et, du coup, le tout jeune journal et la toute jeune organisation décidèrent de s'opposer à ses propos que l'on qualifierait aujourd'hui de "négationnistes" et "révisionnistes" !

    On sentait bien la guerre arriver, ou, du moins, on la savait plus que possible, et ce n'était pas le moment de saper les fondements de la fierté française, du courage et du dévouement, bref de tout ce qu'incarnait la grande figure unique de Jeanne d'Arc, en un moment où les périls extérieurs s'accumulaient...

    Ce fut donc l'une des premières action d'éclat des Camelots du roi : s'opposer à ce cours anti national à la Sorbonne. Pendant trois mois, ces "cours" - qui étaient dispensés le mercredi - furent chahutés et/ou interrompus, de nombreuses manifestations eurent lieu dans le Quartier latin et, même, le Ministère de la Justice fut occupé !

    L'Action française mena donc, dans un premier temps, ses hommages à Jeanne d'Arc contre la République et dans un climat de tensions extrêmes : les Camelots du Roi totalisèrent un nombre de jours de prison cumulés atteignant les 10.000 !

    Ensuite vint l'effroyable boucherie de 14, pendant laquelle L'Action française fit passer la France avant ses convictions politiques et soutint l'Union sacrée, pour la Victoire. Au lendemain de celle-ci - que le Pays légal devait saboter et perdre lamentablement, rendant inutile le sacrifice d'un million et demi de jeunes français "couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue" (Maurras) - une Chambre patriote fut élue en 1919, Léon Daudet devenant Député de Paris : la Chambre bleu horizon (du nom de la couleur de l'uniforme militaire). Le Député de Paris, Maurice Barrès, fit voter, en juillet 1920, une loi décrétant que le deuxième dimanche de mai serait, dorénavant Fête nationale de Jeanne d'Arc et du Patriotisme... :

    Grandes "Une" de L'Action française : (1/2) Instauration de la Fête nationale de Jeanne d'Arc...

    et

    Grandes "Une" de L'Action française : (2/2) ...Et un exemple des Cortèges à Paris et en France, en 1933...

     

    Juste avant, en mai, l'Église avait canonisé Jeanne d'Arc, sous le pontificat de Benoît XV :

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

    Excellente nouvelle pour le nucléaire français : Framatome obtient un financement pour remplacer le nucléaire russe en Europe de l’Est... (Source : Framatome)...

    Depuis Jospin, Premier ministre, qui a laissé les escrolos massacrer et ruiner notre magnifique Superphénix et l'a abandonné en 97, jusqu'à Macron qui a tout simplement "arrêté" notre autre magnifique "Projet Astrid; en passant par Borne qui avait acté - au nom de la candidate Royal - la fermeture de l'ultra moderne centrale de Fessenheim et qui fut autorisé à exécuter son sale boulot par Macron, Président, "ils" s'y sont tous mis, à gauche, contre notre nucléaire. Qui était l'une de nos fiertés nationales, l'un de nos pôles d'excellence, l'un des garants de notre indépendance nationale; et qui nous plaçait loin devant la Chine et les États-désunis, largement en tête et loin devant tous les pays du monde en ce domaine stratégique s'ile en est, plaçant la France - comme dirait de Gaulle - à la place qui doit être la sienne : la première...

    Tous ces coups de couteau dans le dos - portés par des traîtres à la Nation - ont bien  failli avoir la peau de notre nucléaire. Et pourtant, il va revivre. Enfin, Flamanville est en activité et d'autres sont programmés. Surtout, d'autres pays (comme nos ennemis allemands) ont commis la folie que la hideuse alliance politicarde "escrolos/socialos" a failli nous imposer : l'abandon pur et simple du nucléaire. Enfin, les anciens pays de la monstrueuse URSS sont bien obligés de rénover/redéfinir/repenser leur nucléaire stalinien : vers qui se tourner, sinon vers... la France, bien entendu !

    Vue 3D d’un design conceptuel d’assemblage combustible VVER 440 de Framatome

    Vue 3D d’un dessin d’assemblage combustible VVER 440 de Framatome 

     

    Extrait de l'article d'Elsa Bembaron, dans Le Figaro :

    DÉCRYPTAGE - L’Union européenne octroie une aide de 10 millions d’euros à l’entreprise française.

    Bonne nouvelle pour la filière nucléaire française mais aussi pour la souveraineté énergétique européenne. Framatome, une filiale d’EDF, vient d’obtenir un financement de 10 millions d’euros de l’Union européenne afin de poursuivre le développement d’un combustible adapté aux réacteurs russes (VVR) exploités en Europe. La filière nucléaire russe a échappé aux sanctions mises en place par l’Europe depuis le début de la guerre en Ukraine.

    Ce qui n’empêche pas les pays européens de tenter de trouver des solutions pour réduire leur dépendance aux produits russes dans ce domaine. Les plus exposés sont les anciens pays du bloc de l’Est, dont les centrales nucléaires existantes sont de technologie russe, VVR donc ; elles fonctionnent avec un combustible sensiblement différent de celui utilisé dans les centrales de technologie française. Dans l’Hexagone, tous les réacteurs destinés à la production d’électricité sont des réacteurs à eau pressurisés (REP).

     

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    LÉSISLATIVES ET FRONT POPU QUI PUE :

    LES DERNIÈRES NOUVELLES DU FRONT...

    • Le "Sévice public" - ici, France Inter - au service de La France Islamiste :

    - Guillaume Meurice confirme dans Libé avoir refusé une proposition de circonscription par LFI...

    - Giulia Foïs participe à un meeting LFI...

    - Le travail du graphiste de France Inter sera-t-il comptabilisé dans les comptes de campagne LFI ?

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    • Andréa Kotarac a bien parlé, face à Sandrine Rousseau  : Le fourre-tout du soi disant Nouveau Front populaire (qui rassemble des candidats fichés S, Hollande, Cahuzac et même un ancien ministre macroniste, artisan de la réforme des retraites) ne trompe personne. Cette voie politique est vouée à la division et à l'échec !..."

    (extrait vidéo 1'08)

    https://x.com/AndreaKotarac/status/1805275438710915343

    • La grande peur de Sophia Aram, soi-disant humoriste (?) du "sévice public"...

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    ... qui s'exprime sans peur au Grand Orient de France :

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    DERNIERE MINUTE : UN BOULET DE POIDS l

    DSK appelle à voter David Guiraud, Aymeric Caron, Louis Boyard, Daniele Obono, Philippe Poutou, Raphaël Arnault ou encore Rachel Kéké contre le RN...

    De Gabrielle Cluzel : "Les injonctions morales de cette grande figure de l’Histoire contemporaine manquaient aux Français..."

    On vit décidément une époque épatante !!!!!

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    1. Mélenchon, à la fois boulet et moteur pour "son camp" (?) : l'analyse de Vincent Trémolet de Villers, chez Dimitri Pavlenko...

    "Jean-Luc Mélenchon, boulet ou moteur pour son camp ?...
    ...Avant d’être un boulet pour son camp, Jean-Luc Mélenchon en est le moteur. Un moteur encrassé par ses impulsions tyranniques, par son obsession anti-israélienne, par sa rage révolutionnaire, par sa dérive indigéniste mais un moteur dont dépendent Hollande et les autres..."
    LA RÉPUBLIQUE C'EST MOI ! (Mélenchon Remix) | Wejdene - Anissa - YouTube
     
     

    2. Dans la série "Un peu de bon sens n'a jamais fait de mal à personne"... :

    "J'entends d'abord supprimer le droit du sol : l'acquisition automatique de la nationalité ne se justifie plus dans un monde à 8 milliards d'individus et alors que se multiplient sur notre sol les preuves quotidiennes de notre incapacité à intégrer et assimiler !...”

    (extrait vidéo 0'56)

    https://x.com/Frontieresmedia/status/1805178369618702436

    S'il devient Premier ministre, Jordan Bardella promet de supprimer "le  droit du sol"

     

    2 BIS. Par contre, les cingleries de foldingues, là, c'est très mauvais pour tous, toujours et partout ! Nicole Belloubet annonce "un nouveau programme d'éducation à la vie affective et sexuelle", qui commencera dès le CP (6 ans).

    Objection, Votre Nullité ! L'École est faite pour apprendre aux enfants à lire, à écrire, à compter... Et, comme le disait le philosophe Alain, "L'élève veut qu'on l'élève". Si vous avez des problèmes intimes, dans votre tête, "niveau petite culotte", ne prenez pas votre cas pour une généralité ! Votre Nullité, on vous le redit : les enfants vont à l'école pour apprendre et s'instruire ! Gardez vos obsessions pour vous, svp...

    (extrait vidéo 1'27)

    https://x.com/tvlofficiel/status/1805235780836598236

    Pouce vers le bas cercle rouge vecteur isolé n'aime pas les ...

    4. Du nouveau dans "l'affaire des sous-marins australiens"... Sur OpexNews (qui cite Le Figaro - International) :

    "AUKUS Les Australiens envisageaient de s’approprier le système de propulsion (parmi les plus silencieux du monde), puis de rompre le contrat avec NavalGroup pour construire ensuite eux-mêmes leurs sous-marins !"

    Vue d'artiste du sous-marin que Naval Group devait construire pour la marine australienne.
    Vue d'artiste du sous-marin que Naval Group devait construire pour la marine australienne. HANDOUT / AFP
     
    Extrait de l'article du Figaro :

    RÉCIT - Le livre-enquête du journaliste australien Andrew Fowler dénonce la duplicité du gouvernement australien de Scott Morrison qui, pour des motifs électoraux, a rompu le «contrat du siècle» avec Naval Group.

    À Sydney

    C’est un réquisitoire très informé et sans appel. Dans un livre-enquête à paraître le 2 juillet en Australie, le journaliste Andrew Fowler revient en détail sur la rupture du plus important contrat d’armement jamais décroché par la France, la fourniture de douze sous-marins par Naval Group à la marine australienne pour un montant de 35 milliards d’euros, ainsi que sur les manœuvres, orchestrées par Canberra, Washington et Londres pour tromper les Français, avant de révéler leur alliance pour contenir la Chine, 
  • Éphéméride du 14 juillet

    Bien qu'ambigüe, la Fête Nationale est le grand moment d'hommage à l'Armée française...

     

     

     

     

     

    1077 : Consécration de la cathédrale de Bayeux  

     

    C'est Odon de Conteville, évêque de Bayeux et demi-frère de Guillaume le Conquérant, qui préside les cérémonies : la nouvelle cathédrale de sa ville est l'une des plus importantes de Normandie.

    La dédicace est présidée par l'archevêque de Rouen en présence de Guillaume, duc de Normandie et roi d'Angleterre.

    La tapisserie dite "de Bayeux" ou "de la Reine Mathilde" (de son vrai nom, Le Telle du Conquest), longue de 69 mètres, est étendue dans la cathédrale.

    Elle a été réalisée spécialement entre 1066 et 1077 pour célébrer cet événement (voir l'Éphéméride du 27 septembre) : 

     

    http://www.panoramadelart.com/broderie-de-la-reine-mathilde-dite-tapisserie-de-bayeux 

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    14 juillet,bayeux,tapisserie de la reine mathilde,philippe auguste,chateaubriand,talleyrand,furet,gallo,marc bloch,armee française 

     

    1223 : Mort de Philippe II Auguste

             

    Le roi de France s'éteint à Mantes à l'âge de 58 ans. Rongé par la fièvre depuis plus d'un an, il a souhaité mourir à Paris, mais c'est en faisant route vers la capitale qu'il rend l'âme. Son corps est transporté à Saint-Denis où pour la première fois un nouveau cérémonial est adopté : le roi repose dans son cercueil à visage découvert, habillé de son manteau royal et coiffé de sa couronne.

    Son fils Louis VIII lui succède. C'est le premier à n'avoir pas été sacré du vivant de son père. Les six premiers capétiens avant Philippe Auguste (Hugues Capet, Robert II le Pieux, Henri 1er, Philippe 1er, Louis VI et Louis VII) avaient tous fait sacrer leur fils aîné : Philippe Auguste, septième capétien direct, fut le premier à se dispenser de cette précaution car, à partir de lui, la dynastie est suffisamment forte pour n'avoir plus besoin de cette précaution...

     

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    Sceau de Philippe Auguste
     

     

     

    Du Larousse des Rois de France :

     

    "...Pour le reste, le royaume vit en paix... C'est de façon pacifique que Philippe, éternel "agrandisseur" du domaine (il l'a quadruplé : Artois, Normandie, Maine, Anjou, Touraine, Poitou, Auvergne, Champagne ndlr) fait main basse sur une pièce de choix : la Champagne... Le royaume est alors prospère, comme nous l'indique le budget de 1221, réalisé par l'administration française pour inventorier les recettes et dépenses du royaume. Ce document précieux montre, outre le savoir-faire archivistique et comptable de l'administration capétienne, la bonne santé économique de la France et la solidité de son gouvernement, qui épargne environ le tiers de son revenu annuel..." (p. 58).

    "Le règne de  Philippe est celui de la naissance d'une idéologie capétienne...

    Des vecteurs forts de cette idéologie voient alors leur fonction renforcée, voire instituée:  Saint-Denis, la nécropole; Reims, le lieu du sacre; ou encore Paris, la capitale, que Philippe soigne particulièrement, puisqu'il la fait en partie paver et qu'il y fait édifier la forteresse du Louvre (où sont gardés archives, comptes et trésor) et une enceinte nouvelle autour de la ville - sans compter la concession de privilèges à l'université naissante et al centralisation dans la ville des organes centraux de gouvernement.

     

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     Le Paris de Philippe Auguste 

     

     

    Le roi règne désormais sur un espace, ainsi qu'en témoigne la territorialisation des charges administratives, et, plus encore, l'usage fugace, dans un document de 1204, de la formule "rex franciae", "roi de France", au lieu de rex Francorum, "roi des Francs"; est ici esquissé le passage d'une royauté exercée sur des hommes, "les Francs", à une royauté territorialisée, soit exercée sur un espace, "la France", dont les habitants seraient tous sujets dudit "rex Franciae"...

    Surtout, le roi est la clef de voûte d'un système idéologique qui commence à se dessiner, et que le règne de Louis IX (1226-1270) et les derniers siècles du moyen-Âge continueront de préciser : le roi y est largement sacralisé, au moyen d'une abondante littérature insistant sur ses fonctions, telle la défense de l'Église - on trouve déjà sous Philippe Auguste le terme de "Très-Chrétien", qui ne devient fondamental dans la titulature qu'à partir de Charles V et Charles VI - , sur les vertus du sang royal et sur le prestige de sa lignée. Enfin, un cérémonial toujours plus fort met soigneusement en scène les principales étapes de son existence, de la naissance et du baptême aux funérailles en passant, bien sûr, par le sacre.

    Quelle réussite ! Philippe fut incroyablement victorieux. Exception faite de quelques demi-échecs et de rares défaites, sa vie est pleine de succès : les Plantagenêts sont abaissés, l'autorité royale affirmée dans le royaume, la France est la première puissance d'Occident..." (p.61).

     

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    Vestiges du Louvre de Philippe Auguste dégagés lors de l'installation de la grande Pyramide...
     
     
     
     
     14 juillet,bayeux,tapisserie de la reine mathilde,philippe auguste,chateaubriand,talleyrand,furet,gallo,marc bloch,armee française

     

     

     

     

    1789 ? 1790 ? : Ambigüité majeure de la Fête nationale...

     

     

    Certes, officiellement, c'est le 14 juillet 1790 - et, donc, la Fête de la Fédération, moment fugitif et illusoire de véritable "union nationale"... - que l'on célèbre. Mais le télescopage des deux dates prête malheureusement, et assez souvent, à confusion.

     

    Le 14 juillet 1789, on promène des têtes au bout des piques. François Furet l'affirme : dès cet épisode, la Terreur est en gestation, "la culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires".

     

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    "C'est ainsi que l'on se venge des traîtres." dit l'horrible légende de cette gravure de 1789 dépeignant des soldats ou des miliciens portant les têtes de Jacques de Flesselles et du marquis de Launay sur des piques.

     

    Que s'est-il vraiment passé, "le 14 juillet" ? Rien de très glorieux, et, pour être parfaitement exact, rien que du franchement sordide, du répugnant à l'état pur : le gouverneur de la forteresse, Launay, se fiant à leur promesse, laisse entrer les assaillants, qui avaient préparé leur coup; il est assassiné, et sa tête promenée au bout d'une pique !... De la prison (!), on extrait les seuls sept prisonniers qui s'y trouvent : quatre faussaires, un libertin et deux fous, qui, dès le lendemain, seront discrètement conduits à Charenton.

    Voilà la "gloire de la République" ? 

            

     

    Or, il se trouve que, depuis la Révolution, la Bastille est l'objet d'une falsification historique sans précédent, et d'une ahurissante réécriture des évènements, qui laisse rêveur, et qui est bien l'une des choses les plus stupéfiantes, mais aussi les plus sordides, qui soient.

    Revenons-y quelques instants...

    N'ayant plus aucune valeur militaire depuis des lustres, totalement sous exploitée en tant que prison d'État, et gênant l'accroissement de la capitale vers l'est, il y avait bien longtemps que les rois avaient résolu sa disparition. Seules les difficultés financières chroniques de la royauté retardaient sa disparition.

     

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    La Bastille, telle qu'elle se présentait au XVIIIème siècle (gravure du temps)

     

    En 1789 eut lieu, ici, l'un des événements les plus ignobles d'une Révolution qui n'en manque pourtant pas. Le gouverneur de Launay accepta de rendre - sans combat - la forteresse aux émeutiers, à la condition expresse qu'il ne serait fait aucun mal à personne. Moyennant quoi, une fois les portes ouvertes, la garnison fut massacrée, et les têtes promenées au bout de piques... 

    Le pseudo mythe d'une prétendue "prise de la Bastille" - prise qui n'a jamais eu lieu puisque la citadelle s'est rendue sans combattre - mêle donc le mensonge le plus énorme à l'ignominie la plus révoltante, dans une réécriture volontairement falsificatrice de la vérité historique, où le burlesque le dispute au tragique et à l'horreur.
     
     
  • Éphéméride du 7 mars

    1875 : Naissance de Maurice Ravel

     

     

     

    1274 : Mort de Saint Thomas d'Aquin 

     

    Âgé de quarante-neuf ans, il se rendait au Concile de Lyon, où il avait été convoqué comme expert.

    Thomas avait fait trois séjours à Paris :

     D'abord, à partir de 1248, sous le règne de Louis IX (voir l'Éphéméride du 15 novembre);

     Puis il suivit son maître, Albert le Grand (dominicain lui aussi, et commentateur d'Aristote) à Cologne jusqu'en 1252 : en 1252, il revint  à Paris, où il resta sept ans, prenant en charge la chaire de Bachelier en Écritures, pour continuer comme Bachelier Sentenciaire (il fut, à trente et un ans, maître d’une chaire pour laquelle il en fallait trente cinq, selon les statuts et l’approbation pontificale).

    Au bout de ces sept années parisiennes, il fut appelé à Rome par le pape Alexandre IV, pour être incorporé à sa suite comme théologien pontifical;

    Enfin, il fit un troisième et dernier voyage à Paris, envoyé par le supérieur des Dominicains - avec le consentement du Pape - pour arbitrer et éteindre, dans l'université, de graves querelles doctrinales, grâce à son autorité et à son prestige. Après avoir brillamment accompli cette double mission, il retourna définitivement à Rome, au côté du pape. Mais c'est en se rendant une nouvelle fois en France, au Concile de Lyon, qu'il y mourut, en 1274.

     

    https://www.notredamedeparis.fr/decouvrir/peintures/saint-thomas-d-aquin-fontaine-de-sagesse/

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    Saint Thomas d’Aquin par Antoine NICOLAS, 1648, Notre-Dame de Paris. Don du couvent dominicain de l’Annonciation du faubourg Saint-Honoré, en 1974, à l’occasion du septième centenaire de la mort de saint Thomas.

    Avec ce tableau, Paris se souvient du "Docteur Angélique", de la "Fontaine de Sagesse", qui professa la théologie à la Sorbonne, et écrivit plusieurs ouvrages dont une partie de la "Somme" au couvent Saint-Jacques, et vint sûrement se recueillir à la cathédrale, dont il vit construire le transept au temps de saint Louis.

    Sur saint Thomas d'Aquin et ses rapports avec la France, voir aussi l'Éphéméride du 28 janvier et l'Éphéméride du 7 mars.

     

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    1765 : Naissance de Nicéphore Niépce

             

    Il est l'inventeur de la photographie.

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    1788 : Naissance d'Antoine Becquerel

               

    Premier de la dynastie des Becquerel, il est le grand-père d'Henri, Prix Nobel 1903.

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    1875 : Naissance de Maurice Ravel

     

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    Maurice Ravel : La Nuit

    (Orchestre philharmonique de Radio France / Mikko Franck) 

     
     

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    1884 :  Apparition des "poubelles"...

              

    Le Préfet de la Seine, Eugène Poubelle, impose l'usage de réceptacles fermés destinés à recevoir les ordures ménagères dans toute la ville de Paris. Ces récipients prendront rapidement, par antonomase, le nom de leur inventeur...

    Juriste, administrateur et diplomate, Eugène Poubelle fut Préfet de la Seine (donc de Paris) de 1883 à 1896. Le Préfet de la Seine était évidemment très influent, à une époque où il exerçait également la fonction de Maire à Paris. Il était notamment chargé de l'administration courante. C'est ainsi qu'Eugène Poubelle prit un arrêté en date du 7 mars 1884 qui obligeait les propriétaires d'immeubles à mettre à disposition de leurs locataires des récipients communs, munis d'un couvercle et d'une capacité suffisante pour contenir les déchets ménagers. Cette prescription a amélioré de manière considérable l'hygiène des foyers de la capitale, peuplée alors d'environ deux millions d'habitants.

    Eugène Poubelle fut également à l’origine de la mise en route du tout-à-l’égout : après l'épidémie de choléra de 1892, il fit passer, en 1894, un arrêté imposant aux propriétaires de raccorder leurs immeubles au réseau d'égout et de payer les frais d’exploitation afférents à la collecte de leurs eaux usées.

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    1936 : L'Allemagne remilitarise la Rhénanie

     

    Les troupes de la Wehrmacht occupent la zone démilitarisée de la Ruhr, le chancelier allemand, Adolf Hitler, ayant déclaré caduques les dispositions du Traité de Versailles par lesquelles l'Allemagne s'engageait à démilitariser cette région.

    Ci dessous - à Mayence, le 7 mars 1936... - lors de la remilitarisation de la Rhénanie, des civils allemands saluent les forces du Reich traversant le Rhin, en flagrante violation du Traité de Versailles...

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    Si les puissances occidentales s'insurgent en paroles face à cette violation du droit international, elles ne prennent aucune mesure concrète pour contrer l'Allemagne. Le service militaire obligatoire avait déjà été rétabli illégalement un an auparavant.

    En 1938, les accords sur les frontières seront à nouveau bafoués quand le Fürher ordonnera l'invasion de l'Autriche...

    En réalité, on assiste avec ces faits au dernier acte de la concrétisation de la prophétie de Jacques Bainville, prévoyant dès 1918 une nouvelle guerre dans les vingt ans. À cause du mauvais Traité de Versailles, "trop fort dans ce qu'il a de faible; trop faible dans ce qu'il a de fort".

    Pour une fois, ce n'est pas dans L'Histoire de France que nous nous plongerons, mais dans un autre ouvrage magistral de Bainville - qui en a écrit tant !... - : L'Histoire de deux peuples.

    Comme pour l'Histoire de France, il faut tout lire de ce chef d'oeuvre absolu.

    Voici les dernières lignes du chapitre VII (et dernier), Le réveil de la Walkyrie, de cet ouvrage remarquable en tous points : Bainville y est remonté aux sources, c'est à dire au calamiteux Traité de Versailles de 1918, qui a gâché la paix, après une guerre qui avait coûté tant de sacrifices matériels et humains au peuple français :

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    "... Stresemann avait déjà disparu de la scène, lorsque son oeuvre fut couronnée par l'évacuation de Mayence. La France avait le droit d'occuper jusqu'en 1935 la ville que Thiers, jadis, appelait "la place la plus importante de l'Europe". Avertissements, pressentiments, tout fut inutile. On alla jusqu'au bout du système de Locarno comme on était allé jusqu'au bout de la guerre. Ce qui répondait du respect des traités et même de l'existence de la démocratie allemande fut abandonné.

    Alors ce fut comme si l'Allemagne, libérée dans son territoire, l'était dans ses passions. En quelques mois elle fut embrasée à la voix d'un étrange Messie. On se refusait encore à croire qu'elle pût se livrer à Hitler. En quelques étapes il conquit le pouvoir que lui ouvrait le maréchal Hindenburg dont il avait été le concurrent et qu'il avait violemment combattu. Puis, en quelques jours, l'Allemagne se donnait à l'expression la plus extrême du nationalisme. L'Empire des Hohenzollern commença, en secret, d'être regretté dans le monde comme une forme de gouvernement modérée et libérale auprès du régime hitlérien. Conservée dans son unité, l'Allemagne avait donc mûri ce fruit ! Et même, l'unité sauvée par les vainqueurs, Hitler la consommait. Il allait plus loin que Bismarck, plus loin que la révolution de 1918 et que l'assemblée de Weimar. Il supprimait les dernières traces du fédéralisme. Il mettait un statthalter prussien jusqu'à Munich et la Bavière protestait encore moins qu'en 1871 lorsqu'elle avait été "avalée".

    Ainsi l'histoire des deux peuples se poursuit. Elle offre, dans la phase qui finit et dans celle qui commence, ce caractère redoutable que jamais les Français n'ont si peu compris les Allemands. Leurs raisonnements et leurs sentiments nous échappent. Leur monde intellectuel et passionnel n'est pas le nôtre. Jamais peut-être ils n'ont été plus différents de nous. Même l'art est fertile en malentendus. Lorsque nous écoutons Siegfried, lorsque le héros, traversant le cercle de feu, réveille Brunhilde endormie, ce théâtre est pour nous de la mythologie puérile, prétexte à musique. Cette musique, pour Wagner, était celle "de l'avenir". Et la Walkyrie chante : "Salut à toi, soleil ! Salut à toi, lumière ! Jour brillant, salut ! Long fut mon sommeil. Quel héros m'a réveillée ?" Paroles d'opéra ici. Là-bas, symbole de la résurrection et de la métamorphose. Autre et semblable à elle-même, l'Allemagne annonce quels destins ? "

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         7 mars,nicéphore niepce,poubelle,saint thomas d'aqui,hitler,wermacht,rhur,becquerel,ravel

     

     

    1938 : Naissance d'Albert Fert

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  • Le terrible 20ème siècle et les génocides. Tous les génocides sont-ils égaux ou certains sont-ils plus égaux que d’autre

    Le Japon contre la Chine. Le massacre de Nankin. Décembre 1937.

    En septembre 1931, l'armée impériale japonaise envahit la Mandchourie.

    En 1937, Hirohito donne son accord à l'invasion du reste du territoire chinois, ce qui conduit à la seconde guerre sino-japonaise. En août 1937, l'armée japonaise investit Shanghai où elle rencontre une forte résistance et subit de lourdes pertes. La bataille est sanglante pour les deux camps qui se livrent à un corps à corps en milieu urbain. À la mi-novembre, les Japonais prennent possession de Shanghai. L'État-Major à Tokyo décide dans un premier temps de ne pas étendre la guerre à cause des pertes sévères et du faible moral des troupes. Toutefois, le 1er décembre, il ordonne à l'Armée du centre de la Chine de capturer Nankin, alors capitale de la République de Chine. Le 13 décembre Nankin tombe aux mains des Japonais. 

    JAPON MANDCHOURIE.jpg

    Les rapports des témoins occidentaux et chinois présents à Nankin déclarent que dans les six semaines qui ont suivi la chute de la ville, les troupes japonaises ont perpétré viols, meurtres, vols, incendies volontaires et autres crimes de guerre. Certains de ces témoignages proviennent des étrangers qui ont choisi de rester afin de protéger les civils chinois. D'autres récits sont les témoignages à la première john Magee.jpgpersonne de survivants du massacre, des rapports de journalistes (à la fois occidentaux et japonais), mais également les journaux intimes des militaires. Le missionnaire américain John Magee réussit à tourner un film documentaire en 16 mm et les premières photographies du massacre (photo, ndlr).

    Le tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient estime à plus de 200 000 le nombre de victimes des événements. Les chiffres officiels chinois font état de 300 000, se basant sur l'évaluation du tribunal des crimes de guerre de Nankin (Le Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient — TMIEO — fut créé le 19 janvier 1946 pour juger les grands criminels de guerre japonais de la Seconde Guerre mondiale).

    Opérations de « la Politique des Trois Tout »

    Durant cette Seconde Guerre sino-japonaise, conflit militaire qui dura de 1937 à 1945, l’attaque japonaise provoqua une trêve dans la guerre civile qui opposait depuis dix ans le Guomindang et le Parti communiste chinois, ces deux mouvements réalisant une alliance contre l’envahisseur. Le Japon décréta alors les Opérations de la Politique des Trois Tout « tue tout, brule tout, pille tout », une stratégie de la terre brûlée amorcée en mai 1942 par l'armée impériale japonaise et ayant entraîné selon l'historien Mitsuyoshi Himeta la mort d'environ 2,7 millions de civils chinois.

     

    La réunion de Wannsee et « la solution finale » (20 Janvier 1942)

    Réunion ayant formalisé l’assassinat des juifs par moyens industriels, dans toutes les zones occupées par l’Allemagne nazie. Tous les documents de cette réunion ont été détruits sauf l’exemplaire détenu par un haut dignitaire nazi Martin Luther. Retrouvé en 1947 par des enquêteurs américains dans les archives du ministère des Affaires étrangères du raoul hilberg.jpgReich il reste le seul document attestant des discussions tenues lors de cette conférence. Mais à cette date le camp d'extermination de Chełmno fonctionne déjà depuis 1941 (camions à gaz itinérants).  Six camps d’extermination nazis sont répertoriés : Belzec, Chelmno, Majdanek, Sobibor, Auschwitz, Treblinka. La référence la plus fiable sur l’étendue de la catastrophe (Shoa) est l’immense travail de l’américain Raoul Hilberg (dit le greffier de la Shoa) dans son livre « La destruction des juifs d’Europe » (photo, ndlr).

     

    La partition de l’Inde Août 1947

    Les négociateurs britanniques qui tracèrent de leurs bureaux à Londres des frontières à l’intérieur du sous-continent indien, selon des schémas aberrants, pour satisfaire tant l’hindou, le pandit Nehru, que le musulman Mohamed Ali Jinnah, ne se doutaient pas qu’ils déclencheraient une catastrophe humanitaire ayant abouti à la mort d’un million de personnes, là encore, chiffre approximatif.

    Autour de un million de morts dans l’été 1947, massacres qui ont accompagné un gigantesque déplacement de populations de l’ordre de 20 millions de personnes.

     

    La révolution communiste chinoise. Guerre civile entre 1927 et 1950.

    Les évaluations du nombre de victimes sont très variables. Les chiffres, tous camps confondus, de 2 000 000 de pertes Rummel.jpgmilitaires entre 1928 et 1936, puis de 1 200 000 entre 1946 et 1949, ont été avancés. Le professeur américain Rudolph Joseph Rummel (photo, ndlr), en cumulant les pertes militaires avec les massacres de populations commis par le Kuomintang (qu'il estime à 2 645 000 victimes) et ceux commis par les communistes (2 323 000 victimes estimées), en arrive à une évaluation de 6 194 000 victimes environ, dont environ 4 968 000 pour la période post-1945 (lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_chinoise )

     

    Le grand bond en avant

    Doctrine économique maoïste entre 1958 et 1960, mettant en œuvre intense propagande et coercition. Ce n’est que plus tard que la catastrophe humanitaire fut découverte par des géographes et des démographes. Au point qu’elle est très souvent oubliée dans les malheurs du siècle. Elle fut à l’origine d’une gigantesque famine,  

    Ce n’est que dans le milieu des années 1980 que des démographes américains ont pu avoir accès aux statistiques de la population après la politique d’ouverture de la Chine de 1979. Leurs conclusions étaient stupéfiantes : au moins 30 millions de personnes étaient mortes de faim durant cet épisode de l’histoire de la République populaire – un chiffre jamais envisagé avant cette date.

    Les chiffres varient encore en fonction des ouvrages et des historiens, ce qui traduit bien le mystère entourant cet événement. John Fairbank, qui qualifie le GBA d’« un des plus grands cataclysmes de l’histoire de l’humanité », voire le plus grand, avance les chiffres de 20 à 30 millions de morts imputables à la famine et à la malnutrition. Au moins 15 millions de morts précise quant à elle Marie-Claire Bergère, sinologue française de réputation internationale. En milieu rural, la famine a provoqué la mort de 18 à 23 millions de personnes.

     

    Indonésie 1965

    Des militaires liés au parti communiste se révoltaient contre le président Sukarno, au pouvoir depuis 1945. Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 1965, six généraux du haut état-major de l'armée de terre indonésienne sont enlevés par des groupes de soldats. Ils sont emmenés à la base aérienne de Halim près de Jakarta, puis abattus.

    Le 1er octobre à 7 heures du matin, un officier de la garde présidentielle, le lieutenant-colonel Oentoeng, annonça à la radio être à la tête d'un « mouvement du 30 septembre » qu'il définit comme « intérieur à l'armée, et dirigé contre le "conseil des généraux" ... qui projetait un coup contre-révolutionnaire... ». L'après-midi, un deuxième communiqué annonça qu'un « conseil de la Révolution » allait assumer l'autorité suprême. Puis la radio diffuse une déclaration de soutien du chef de l'armée de l'air, le général Omar Dhani.

    suharto_indonesian president.jpgC’est alors qu’un général inconnu, Mohammed Suharto (photo, ndlr), réagit violemment et débuta une répression. En quarante-huit heures, les rebelles furent arrêtés. Lors de cette réaction Suharto, l'Armée indonésienne, et le Parti national indonésien commettent des exécutions sommaires contre les communistes, les athées, les hindous, des musulmans modérés et des immigrants chinois.

    L'éradication du puissant PKI, troisième parti communiste au monde en nombre d'adhérents, accusé d'avoir fomenté le mouvement du 30 septembre est achevée après quelques mois, à la suite d'une série de tueries qui entraine la mort de 500 000 à un million de personnes.

     

    Cambodge 1975

    Le mouvement communiste désigné sous le nom de Khmers rouges, qui contrôla le Cambodge de 1975 à 1979 et dont le chef principal était Pol Pot, dirigèrent un régime connu sous le nom officiel de Kampuchéa démocratique, qui soumit la population à une dictature d'une rare violence et dont la politique causa au minimum deux millions de morts. Il n'existe pas de consensus sur le nombre total de victimes ; les estimations allant jusqu’à 3 100 000 morts entre avril 1975 et janvier 1979, soit 40 % de la population.

    Entre avril 1975 et janvier 1979, une petite faction de révoltés dirigés par des "intellectuels" ayant souvent étudié en France, met en œuvre un assassinat de masse contre la population du Cambodge sur une population d'environ 7, 5 millions d'habitants.

    kmer rouge.jpgLe pays devint un vaste camp de concentration. Les Khmers vident les villes et d’abord Phnom Penh, au prétexte d’éradiquer tout noyau d’une éventuelle contre révolution.

    Ce fut l’absurde érigé en système.

    Au début du XXIème siècle, plus de vingt ans après leurs crimes, la plupart des chefs khmers rouges vivent en toute liberté au Cambodge, sans avoir jamais été jugés pour les crimes qu'ils ont commis

     

    Rwanda : les Hutus massacrent les Tutsis

    Du 6 avril au 4 juillet 1994 au Rwanda, un massacre de masse fut commis dans le cadre d'une guerre civile opposant le gouvernement rwandais, constitué de Hutus au Front patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités d'être essentiellement « tutsi ». Le 1er octobre 1990, des Rwandais exilés et regroupés au sein du FPR décidèrent de revenir au pays à partir de l'Ouganda, et de prendre le pouvoir par les armes. En réponse, les autorités rwandaises menèrent une double stratégie : se défendre avec l'armée contre l'agression militaire du FPR et « liquider » tous les Tutsis de l'intérieur du Rwanda. Les autorités rwandaises perdirent la guerre civile au profit du FPR mais atteignirent en revanche leur objectif génocidaire contre les Tutsis.

    L'ONU estime qu'environ 800 000 Rwandais, en majorité Tutsis, ont trouvé la mort durant ces trois mois. Ceux qui parmi les Hutus se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traîtres à la cause hutu.

     

    En parcourant ainsi le siècle, on se sent tristement coupables de ne pas être exhaustifs. Où classer les guerres américaines entreprises depuis 1991 contre l’ensemble arabo-musulman et dont le coût humain n’est pas réellement évalué. Bien que l’on sache que l’on est dans la zone de plus d’un million de victimes, pour les seuls Irak et Afghanistan, la plupart étant des non combattants.

    En filigrboris Souvarine_2369.jpgane de notre énumération, nous pensons avoir montré une nouvelle fois que tous les massacres de masse ne sont pas regardés avec la même réprobation par ce qu’il est convenu d’appeler « la communauté internationale ».

    Progrès de la civilisation ?

    L’historien russe, Boris Souvarine, ex compagnon de Staline, victime d’une chasse aux sorcières quand il passa à l’Ouest, eut ce jugement cinglant : « Les Lumières progressent en raison inverse des conquêtes de l’électricité ». (fin)

  • Il faudra pourtant bien en sortir...(3/4) : Une proposition pour en sortir : reconnaître les trois grandes sortes de com

             En ce qui concerne l'immigration, nous recevons régulièrement des messages qui, pour être tous très différents les uns des autres, posent en réalité tous le même problème et qui, même avec des formulations parfois très éloignées les unes des autres, en reviennent toujours à la même question centrale : comment en est-on arrivé là, que proposez-vous, que faire pour "en sortir"... ?    

             Pour essayer de répondre, non pas à tout le monde à la fois et d'un seul coup - c'est "mission impossible"...- mais, peut-être et au moins en partie, à l'essentiel des préoccupations de celles et ceux qui écrivent, nous allons tâcher de proposer ici un rapide survol qui s'efforcera d'abord de résumer la situation dans ses grandes lignes, et par redire, pour commencer, comment on en est arrivé là; puis nous évoquerons les remèdes dérisoires que propose le Pays Légal pour règler (?) des problèmes qu'il a lui-même, tel un apprenti sorcier, follement créés; ensuite, nous reprendrons ce que nous avons déjà écrit ici-même, à savoir qu'une des solutions pour "en sortir" pourrait être de mener ce que l'on pourrait appeler une politique des trois tiers ; et, pour ceux qui seraient sceptiques, on lira, comme une sorte de conclusion provisoire, l'opinion de Michel de Jaeghere...  

               Nos lecteurs pourront évidemment poursuivre le débat, en continuant à écrire ou en postant des commentaires; ils pourront aussi se référer à notre PDF "Contre la France métisse..."  :

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/list/documents/conference_contre_la_france_metisse___pdf.html

             Aujourd'hui ...(3/4) : Une solution pour "en sortir" ? : peut-être, tout simplement, commencer par reconnaître les trois grandes sortes de comportement, parmi les populations fraichement arrivées, et adopter envers elle une attitude en conséquence....

              Cette politique insensée, qui a donc fait entrer en France entre dix et quinze millions d'étrangers depuis 1975, est peut-être légale, mais elle ne nous paraît pas légitime, car sur un sujet aussi fondamental que la constitution physique du Peuple, celui-ci aurait dû être consulté. 

              Maintenant que le mal est fait, il faut sortir de cette impasse, peut être mortelle, dans laquelle la République idéologique, le Système, nous a engagé; il faut donc bien imaginer des solutions, et formuler des propositions pour en sortir.

              Mais pourquoi ne pas partir des faits eux-mêmes, dans une démarche pragmatique et empirique ? Pourquoi ne pas partir, pour commencer, de la simple constatation des faits et, en reconnaissant les comportements différents, adapter l'attitude à employer envers chacun en fonction, précisément, du comportement de chacun ? Une règle des trois tiers, en quelque sorte, dictée non par des a priori mais par les nouveaux arrivants eux-mêmes, à travers leur(s) comportement(s), la notion de tiers n'étant évidemment pas à prendre dans un sens trop rigoureux ni trop mathématique...

              1. Il est, de toute évidence, très facile de distinguer un premier tiers d'immigrés et/ou de naturalisés récents, fort peu recommandables, et posant de réels problèmes en terme de délinquance, de criminalité ou de comportements condamnables en tous genres. Tous ces tristes sires dont les journaux relatent régulièrement les tristes exploits. Ceux qui, très jeunes et sans travail fixe et régulier, roulent en BMW, c'est à dire, en réalité, vivent de trafics en tous genre, de la drogue aux armes, dont ils tirent de très juteux revenus.... Ceux qui jettent depuis les toits des boules de pétanque ou des projectiles divers, de préférence bien lourds, sur les policiers ou les pompiers.... Ceux qui sont impliqués dans les  multiples trafics d'une économie souterraine et parallèle (armes, extorsion, prostitution, fraudes en tous genres et surtout en gros... ). Bref, les violents en tous genres, dont les journaux ne cessent de relater les "exploits" : qui "brûlent" une fille qui les repousse, qui attaquent au couteau un professeur (femme de préférence, c'est moins risqué !...), qui mettent le feu à un bus, qui torturent à mort un jeune en fonction de ses origines etc...etc...

               Il y a des centaines de bandes recensées (ethniques ou non, la liste n'est pas limitative !...), et ils sont très nombreux, trop nombreux, tous ces gens à qui l'on a octroyé une nationalité française dont, sitôt gratifiés, ils montrent à l'évidence qu'ils ne sont pas dignes. Leurs membres sont tous des délinquants, qu'il est inutile de mettre en prison : il faut les déchoir de la nationalité française, que le Pays légal leur a follement - et très imprudemment, très inconsidérément - octroyée, sans que le Peuple Français n'ait jamais été consulté à ce sujet. Puis il faut les expulser, sans délai et pour toujours, du territoire national....

              2. Il est de toute évidence très facile de distinguer, aussi, un deuxième tiers d'immigrés et/ou de naturalisés récents, qu'on pourrait appeler, en quelque sorte, et si l'on faisait une comparaison avec le monde scolaire, des personnes mal orientées. Qui sont venues en Europe ou en France poussées par la pauvreté, souvent afin d'aider la partie de leur famille restée au pays, alors qu'en réalité il aurait bien mieux valu les aider chez eux. Et ne pas ajouter à leurs problèmes déjà si lourds le poids supplémentaire d'un déracinement traumatisant. Déplacer la misère, ce n'est pas l'éradiquer, et la solution la plus raisonnable est de la traiter sur place...

              Notons d'ailleurs que ces immigrés-là sont bien souvent mal traités, mal reçus, mal logés, mal payés... par un Pays Légal, qui se gargarise d'un anti racisme de mots mais qui laisse allègrement se pratiquer un odieux traitement differencié de fait... Complices et victimes à la fois des mafias de passeurs, et de la fraction véreuse d'un certain patronat, ces immigrés sont en effet souvent exploités  - donc victimes - mais en même temps complices, car - volens, nolens - ils participent évidemment, au premier chef, à cette précarisation de l'ensemble de l'économie française à laquelle nous assistons: prolifération des emplois intermittents, CDD, sous-payés, précaires, aux conditions d'hygiène et de sécurité souvent sacrifiées... Pourquoi se gêner, puisque l'on a un inépuisable réservoir de main d'oeuvre à bon marché ? Cap sur les pires heures du XIXème siècle ! En guise de progès social c'est plutôt le Grand bond en arrière !...

              Lorsqu'un gouvernement uniquement préoccupé du Bien Commun se décidera enfin à assainir l'économie française, cet assainissement à l'intérieur passera - entre autre - par une vigoureuse politique d'association à l'extérieur, avec les pays d'Afrique, dont les besoins sont immenses. A ce moment-là, les immigrés économiques pourraient très bien, au final, préférer rentrer au pays, soutenus par une vériatble aide au retour, si la France et l'Europe lançaient un vaste programme de co-développement de l'Afrique : une coopération sur un strict plan d'égalité, profitant également aux deux parties, permettant à la France (et à l'Europe) d'être la chance de l'Afrique, et à l'Afrique d'être la chance de la France (et de l'Europe), pour reprendre la forte image de Léopold Senghor.... On aurait alors des chances d'échanger le perdant/perdant actuel pour un gagnant/gagnant....

              3. Enfin, il est de toute évidence très facile aussi de distinguer un troisième tiers d'immigrés et/ou de naturalisés récents, qui - eux - pourraient effectivement être intégrés et/ou assimilés. Car, en plus d'avoir un comportement correct, ils sont venus en France avec de bonnes intentions, poussés par des motivations positives et une réelle estime pour notre pays. Bien sûr, comme tout immigrant, ils doivent accepter les moeurs et les lois de leur nouveau pays; reprendre à leur compte l'héritage national et les Valeurs qui le fondent. Mais ceci est le lot commun de tout immigrant, n'importe où dans le monde.

              Il ne faut pas se le cacher - à nous - ni leur mentir - à eux - : ceux qui éprouveront le plus de difficultés seront ceux qui viennent de l'Islam, qu'ils soient originaires d'un pays d'Afrique du Nord ou d'Afrique noire; car ils devront renoncer explicitementà un certain nombre d'us et coutumes (polygamie, excision, mariages forcés, crimes d'honneur, obligations alimentaires ou vestimentaires... ); ils devront accepter l'égalité de la femme par rapport à l'homme, accepter la distinction du temporel et du spirituel, renoncer à la charia, accepter qu'un musulman puisse changer de religion etc....

              Mais remarquons, au passsage, que ces personnes, à priori de bonne volonté, seront puissamment aidées dans leur entreprise d'intégration et/ou d'assimilation si l'on ramène le niveau de l'immigration à des proportions raisonnables.

              Et si l'on ramène le niveau de la délinquance à son minimum incompressible. Aujourd'hui, les actes délictueux atteignent des taux records et se développent de façon exponentielle, mais on sait très bien qu'il y a une sur-délinquance liée à l'immigration; et que cette sur-délinquance atteint par endroits des niveaux extrêmement importants. D'où une généralisation et un amalgame toujours possible, dans une opinion publique saturée et fatiguée de ces violences, entre - pour faire court - ceux qui se tiennent mal et tous les autres qui, eux, se tiennent bien.

              Alors que si l'on expulsait sans faiblesse les délinquants, celles et ceux qui justement font tout ce qu'ils peuvent pour s'intégrer ne verraient plus leurs efforts risquer d'être remis en cause par la faute de ces délinquants, et de la mauvaise image qu'ils projettent, à tort et injustement, sur l'ensemble des immigrés, qui ne méritent pas cela.....   (à suivre...).

  • La Syrie et la France (I/III), par Champsaur

    (Champsaur se livre ici à une analyse fouillée de ce que l'on peut appeler "l'affaire Syrienne", et prend le recul necéssaire pour en cerner les tenants et les aboutissants; vu la densité du sujet, il sera présenté en trois parties, aujourd'hui, demain et mercredi)

    Le 15 Mars 2011, la petite ville de Deraa au sud de la Syrie à la frontière jordanienne, à 100 kms de Damas, fut le théâtre d’émeutes limitées. Les forces de l’ordre ouvrirent le feu, et ce fut le début d’un engrenage conduisant à la situation d’aujourd’hui. Les observateurs français impartiaux, extérieurs à cette tourmente sont envahis d’un profond malaise devant, d’une part les options choisies par les gouvernements français successifs depuis dix-huit mois face à des évènements dramatiques qui sont en train de saccager la Syrie et de déstabiliser le Levant, et d’autre part ce que les médias du Système imposent en France avec toute leur puissance, rendant le dossier incompréhensible.

    Une telle indigence incite à revenir à l’histoire de la place de la France qui a beaucoup sacrifié, ainsi qu’à l’examen de la désormais classique utilisation des moyens de télécommunication dits « multi media » comme arme de guerre. 

    syrie

    La légende étant peu lisible, voici les couleurs indiquant chaque religion, et son importance démographique :

    Vert clair : Sunnites (69,5%); Turquoise : Alaouites (12,8%); Vert foncé : Chiites (3,5%); Rose ; Druzes (3,2%); Violet : Chrétiens (9,3%); Bleu : Alevis et Orange : Yeddis...

    Un peu d’histoire du milieu du 19ème siècle au printemps 2011

    A la conférence de Londres en 1840, le terrible Lord Palmerston parvint à contenir la France en Egypte. Cependant un aspect intéressant du traité de Londres de 1840, était la reconnaissance de la Palestine comme partie intégrante de la Syrie. Sous l’œil attentif des Britanniques, les Français continuèrent toutefois à œuvrer en Egypte, lui donnant une place importante sur l’échiquier mondial avec l’inauguration du canal de Suez en 1869, De Lesseps ayant réalisé ce que Londres hésitait à lancer. Mais à partir de 1870 la politique de la France dans cette région manqua dramatiquement de netteté. En Juin 1882, massacre de chrétiens à Alexandrie. Pressée par l’Angleterre d’intervenir à ses côtés, la France (Freycinet) ballotée dans des majorités instables, refusa de bombarder Alexandrie et de débarquer aux côtés des Anglais. C’était abandonner la prééminence politique, économique et culturelle acquise en Egypte.

    Restait alors la Syrie dans le rêve de Paris d’être présent au Moyen Orient, territoire stratégique dans l’empire ottoman. Or au congrès de Berlin de 1878, l’Angleterre (Lord Salisbury) admit que la Syrie toute entière était dans la sphère d’intérêt de la France, la contrepartie étant que Paris reconnaisse la convention passée entre la Turquie et l’Angleterre à propos de Chypre.

    Comment la France a été écartée de la Palestine après la Grande Guerre sort du cadre de ce papier.

    Depuis 1870, les œuvres catholiques françaises s’étaient beaucoup développées dans tout le Proche Orient, représentant autour de 70 % des œuvres étrangères (contre 10% pour les Britanniques).

    La prééminence économique et culturelle de la France en Syrie du Nord et en Syrie du sud, était si importante qu’en 1912, le ministre des Affaires Etrangères, Poincaré, avait obtenu que l’Angleterre reconnût notre position. Plusieurs télégrammes entre notre ambassadeur à Londres (Paul Cambon), et le Foreign Office, confirmaient que l’Angleterre se désintéressait de la Syrie … jusqu’à l’intervention de Sir Mark Sykes, grand connaisseur de l’Orient, et surtout perspicace observateur de l’évolution des Ottomans. Et il commença à prétendre que les intérêts français en Syrie gênaient l’intégrité de l’Empire ottoman.

    Par ailleurs l’aveuglement anticlérical qui habitait, les sectaires des années 1870 en France, les fit considérer la mission de la France de protection des lieux saints et des chemins de la Bible, tant en Palestine, qu’en Syrie, comme une inacceptable interférence de l’Eglise dans la politique étrangère. Ce dogmatisme fut à l’origine de beaucoup de nos échecs. Rarement mentionné, sauf par Maurras, ce fut un véritable boulet pour nos diplomates et nos militaires. Le protectorat catholique de la France commençait à être affaibli à la veille de la Grande Guerre, en particulier le rêve syrien.

     

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    Louis IX s'embarque pour la Septième Croisade... Charte de Louis IX aux Maronites.pdf

     

     

    Dès Novembre 1914, et par des accords en Mars/Avril 1915, la Mésopotamie était réservée à l’Angleterre, la Syrie et la Cilicie à la France, dans le schéma d’un démantèlement de l’empire ottoman. Mais le séoudien Cherif Hussein, gardien de la Mecque et seigneur du Hedjaz ne l’entendait pas de cette oreille, et exigeait de connaître des tracés de frontières bien établis, en particulier la délimitation de la Syrie qu’il revendiquait comme territoire arabe. Notre ambassadeur Paul Cambon, proposa François Georges-Picot pour négocier avec le britannique Sykes, et formaliser un accord. Une difficulté vint de Hussein qui considérait la Syrie pays arabe entrant dans la zone qu’il souhaitait se créer comme future Arabie. Les négociations furent complexes, la Russie du Tsar était concernée, et les accords furent signés dans la plus grande confidentialité. Mais en 1917, Trotsky découvrant le document dans les archives le publia. Ce qui valut une réaction très vive de l’Américain Woodrow Wilson au nom «du droit des peuples à disposer d’eux mêmes». Et les accords Sykes – Picot ne furent jamais appliqués dans leur détail, en particulier parce qu’en même temps que les Britanniques se livraient à ces spéculations, ils promettaient au Congrès juif mondial (Lord Rothschild et Theodore Herzl), un foyer national juif en Palestine (déclaration Balfour, 1917). Ils ont toujours prétendu qu’il ne fut jamais question de créer un état juif (ce que le texte alambiqué de la déclaration pouvait confirmer), mais simplement d’une sorte de zone refuge. On sait ce qu’il en advint dès 1945 …

    Dans un tel bouillonnement, les Français se trouvèrent assez vite confrontés à divers nationalismes en Syrie, dont le Congrès National Syrien, qui proclama une Syrie indépendante, le 7 Mars 1920. Cependant les accords Syke – Picot désormais publics furent confirmés à la conférence de San Remo (Avril 1920), et les territoires Liban et Syrie, placés sous mandats français, qui dura ainsi de 1920 à 1943. Ils découvrirent aussi la constellation de minorités religieuses, ce qui commença à faire parler de « l’Orient compliqué » : sunnites (majoritaires), kurdes, alaouites, chrétiens (très nombreuses obédiences), druzes, chiites, ismaéliens.

    Quelques dates importantes :

    -  19 Avril 1923 : Général Weygand, Haut Commissaire;

    -  Juillet 1925 : Révolte des Druzes;

    -  9 Mai 1926 : Bombardement français sur Damas;

    -  1930 : La France instaure une constitution

    - 12 Mai 1930 République de Syrie;

    Cet embryon de République syrienne avait commencé à se faire reconnaître par le gouvernement du Front Populaire. Les premiers pourparlers entre Français et Syriens en vue de la rédaction d’un traité d’indépendance avaient débuté en septembre 1936. Le conflit interrompit le processus.

    En 1940, la Syrie était très logiquement sous administration de Vichy (Général Dentz, Haut Commissaire du Levant) mais les Britanniques le chassèrent, en plaçant des troupes françaises face à face, gaullistes contre les troupes de Dentz, cruelle situation de bien triste mémoire ... Le Général Catroux lui succéda au nom de la France Libre, reconnut l’indépendance la Syrie (Juin 1941, de facto fin du mandat, mais dans les faits, l’administration française demeura, et surtout les Britanniques restèrent sur le territoire). Les quatre années de 1940 à 1944 furent catastrophiques pour l’autorité de la France au Levant, pour des raisons évidentes qu’il n’est pas utile de développer. En 1946, indépendance, les Français se retirèrent du Liban et de la Syrie, qui devint peu après membre des Nations Unies.

    A partir de cette date, les Etats Unis s’installèrent dans les affaires du Levant, tant pour contrer l’influence soviétique grandissante, que pour assurer la viabilité du jeune état d’Israël. Et ce fut en Syrie une succession de coups d’état.

    Le 1er février 1958, l'Égypte et la Syrie s’unirent, créant la République arabe unie, ce qui entraîna, de facto, l’interdiction des partis politiques syriens.

    Mais l’union cessa rapidement d’exister. Par le coup d’État du 28 septembre 1961, la Syrie fit sécession, et rétablit la République arabe syrienne.

     

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    De 1958 à 1961, l'éphémère République Arabe Unie...

     

     

    S’en suivirent d’autres coups d’état jusqu’à la guerre des six jours, perdue par les Égyptiens et les Syriens, affaiblissant du même coup le gouvernement de Salah Jedid (le président en exercice). Le 13 novembre 1970, le ministre de la Défense Hafez el-Assad fit un coup d’État. Déposant Salah Jedid, il devint grâce à sa «révolution corrective» le nouveau premier ministre, et l’homme fort de la Syrie.

    La France se trouva alors face à ce personnage, au plus près, dès le déclenchement de l’atroce guerre du Liban, en 1975, qui fit jusqu’en 1990 pas moins de 150.000 morts, la plupart civiles.

    Et à partir de ces dates, force est de constater que les relations entre la France et le clan Al-Assad ont suivi une sinusoïde impossible à décoder, tant les positions sont passées d’un extrême à l’autre en des temps très courts, sans la moindre logique ni ligne directrice, rendant la diplomatie française au Levant à peu près illisible. Tout se passe comme si notre pays s’était mis à obéir alors à des directives extérieures …

    On notera ainsi la guerre des Services Secrets entre la France et la Syrie pendant les années 1981 :

    Septembre 1981, assassinat à Beyrouth de notre ambassadeur Louis Delamare;

    Avril 1982, assassinat du secrétaire radio du SDECE à Beyrouth, et de son épouse enceinte;

    Octobre 1983, attentats du Drakkar à Beyrouth (ultérieurement imputé à l’Iran mais pas de certitude à ce jour);

    Février 1988, assassinats à Beyrouth de l’officier de la DGSE Maranzzana;

     

    Écheveau difficile à démêler, la Syrie ayant toujours considéré le Liban comme une extension de son propre territoire.

    Mais à l’hiver 1990 la Syrie se joint à la coalition internationale qui intervient contre l’Irak pour le forcer à quitter le Koweit. Le pays est ainsi redevenu fréquentable pour Paris.

    En Novembre 1999, Jacques Chirac reçoit à l’Elysée, le jeune chef d’Etat Bachar al-Assad.

    L’année suivante il surprend la communauté internationale en étant le seul chef d’état présent aux obsèques d’Hafez Al-Assad (Juin 2000).

    Dans le même temps il commence à parler du retrait des troupes syriennes du Liban, en décorant à Beyrouth le libanais Rafic Hariri, Grand Croix de la Légion d’Honneur (Avril 1996). Détail peu relevé à l’époque, sauf par les Syriens …

    En marge du 60ème anniversaire du débarquement en Normandie, Jacques Chirac lance, avec George W. Bush, l’initiative diplomatique qui débouche sur la résolution 1559 des Nations unies dirigée contre la Syrie. Adopté le 2 septembre 2004, le texte exige le retrait des 15 000 soldats syriens du Liban et la fin de l'ingérence de Damas dans ce pays. Un tournant dans la diplomatie française. S’en suivent cinq années de gel des relations, jusqu’à la réintégration du pays dans les amis fréquentables de la France, à l’occasion de l’Union pour la Méditerranée (Juillet 2008). Bachar est l’invité de marque de Sarkozy, hôte officiel à la fête nationale française le 14 Juillet 2008. Et donc nouveau revirement, autorisant le grand connaisseur du Levant, Richard Labévière à écrire «Le chemin retrouvé de Damas», dans la revue Défense de l’IHEDN (Juillet 2008). Il rappelle que la manœuvre de Paris pour le vote de la résolution 1559, fut considérée comme un incompréhensible camouflet, sans voir (ou feignant d’ignorer) les intérêts personnels de Chirac avec le libanais Rafic Hariri.

    A la lumière de ce rapide survol faut-il préciser que la France n’est pas sans une masse d’archives plus que centenaires, tant diplomatiques que militaires. Les Britanniques savent utiliser leur Histoire et en sont fiers. Chez nous les déclarations brutales du Ministre Juppé, sommaires, réductrices et caricaturales ignorent superbement ce que fut la présence française au Levant, la fascination qu’ont les levantins pour Paris, et la défiance que nous avons générée puis entretenue depuis le début de la première émeute.

    Champsaur (à suivre)

    Prochain sujet traité à l'international : l'Iran.

  • Avis de recherche ! Où en est la croisade contre la ”cléricature médiatique” promise par Mélenchon ?... Ou : à quand la

                 Tout le monde s'en souvient, c'était il n'y a pas si longtemps : Jean-Luc s'en va-t-en guerre !...(air connu).....

              Malheureusement, il semble qu'il ne s'en prend à "eux" que lorsqu'il est attaqué, lui. Quand c'est le Pape, qui est traîné dans la boue, odieusement diffamé par ceux-là même qui défendent Mitterrand (Frédéric), Cohn Bendit ou Polanski, là, pour Jean-Luc (comme pour Georges...) c'est silence radio : motus et bouche cousue !...

                Il n'empêche: même si on ne doit pas se leurrer, ni sur la chose ni sur la personne, elle était réjouissante, la salve qu'il a tiré contre "les journalistes pourris"...

                Et elle nous fait juste regretter qu'il se soit - semble-t-il... - arrêté en si bon chemin (1)...

    melenchon.jpg

    Une grande voix s'est tue ? Déja ? Il serait dommage que la basse politique politicienne accapare et récupère des colères qui seraient mieux employées dans cette oeuvre de salubrité publique qu'est la nécéssaire dénonciation de la "cléricature médiatique"...

                Souvenez- vous : "Une certaine caste médiatique se déchaîne contre moi ! J'ai commis le crime de lèse vache sacrée..."

                C'était le bon temps, où Mélenchon venait de découvrir l'eau tiède, et où cela le faisait rugir, nous promettant des lendemains saignants. Hélas, il semble plutôt devenu adepte des émissions de télé réalité genre Perdu de vue. A moins que son brusque silence, après un si bon départ, ne s'explique par ses tractations électorales pour savoir qui sera le candidat du Front de gauche (il souhaite que ce soit lui, évidemment) à la prochaine présidentielle...

                A la bonne époque, donc, au bon vieux temps d'il n'y a pas si longtemps, Mélenchon rugissait contre la police de la pensée, la censure, la diabolisation, la reductio ad hitlerum, la mise au pilori dès qu'on sortait des clous. Bien sûr, il savait que tout cela existait. Seulement il n'en faisait pas les frais, avant, alors.... c'était bon pour les autres ! Mais, comme il venait d'y goûter, au lynchage en direct, alors il a réagi. Mieux vaut tard que jamais !...

                 C'est vrai que, d'où qu'elles viennent, on n'en n'aura jamais assez des dénonciations de "la cléricature médiatique"; du "pouvoir de l'argent" (vite, il faut faire lire à Jean-Luc l'Ephéméride du 20 avril, naissance de Charles Maurras, où se trouve résumé à grands traits L'Avenir de l'Intelligence, qui montre bien que c'est la Révolution qui a libéré les forces de l'Argent et leur a ouvert toutes grandes les portes d'une domination qu'elles exercent, maintenant, sans partage...); et on n'en n'aura jamais assez non plus, d'où qu'ils viennent, des appels à la lutte et à la résistance contre ce pouvoir tyrannique: n'est-ce pas Daudet qui disait -cette phrase étant sa devise-: "Qui n'a pas lutté n'a pas vécu !"...

                 Donc, Jean-Luc a annoncé urbi et orbi qu'il allait lutter et se battre. Oui mais, voilà, quelques semaines, et même quelques mois maintenant après cette sympathique ruade dans les brancards, quid ? On attend toujours, on reste sur sa faim, et Jean-Luc semble totalement récupéré par ses intrigues politico-électorales. La torpeur estivale arrivée puis passée,  la rentrée elle aussi arrivée et en passe de passer, on commence à s'inquiéter. Car, de fait, lutter contre la cléricature médiatique, c'est une tâche qui urge. Et, pour le public, c'est bien plus intéressant que les petites questions de personnes...

                 Il serait dommage que, sitôt attelé à la tâche, Jean-luc dételle...

    (1) petit florilège, pour ceux qui auraient oublié : "sale corporation voyeuriste", "vos sujets de merde", "tu fermes ta petite bouche", "ton métier pourri", "...tellement votre tête est pourrie...", "petite cervelle"..., et trois extraits glanés sur le net :

     

    I :

    Le politique : Regardez cette semaine par exemple. Le jour 2 après qu'on ait tous jeté de grosses larmes sur l'abstention populaire, quel était le titre du journal Le Parisien ? Faut-il rouvrir les maisons closes, sujet qui est venu sur quatre ou cinq radios, c'est intéressant ça non ? Alors ce mélange de voyeurisme et de prostitution publique va continuer jusqu'à la catastrophe évidemment, évidemment bien sûr.

    L'étudiant : En tout cas on dirait que ça intéresse les gens la réouverture des maisons closes.

    Le politique : Mais si vous parliez de choses intelligentes, ça les intéresserait aussi.

    L'étudiant : Mais c'est un débat important, c'est...

    Le politique : Non c'est un débat sans aucun intérêt. Aucun intérêt.

    L'étudiant : ça dépend... C'est un débat sur l'hypocrisie de notre société

    Le politique : Voilà c'est ça, c'est tout le problème à vous le refoulé politique (sic) de la petite bourgeoisie. Moi je m'excuse mais ce que vous racontez ça concerne personne dans mon quartier. Personne s'est dit “tiens je préfèrerai aller dans une maison close que d'aller chercher les putes au coin de la rue”. J'ai jamais entendu quelqu'un me parler de ça. Sinon vous et votre sale corporation voyeuriste et vendeuse de papier.

    L'étudiant : Parce que le problème c'est qu'elles sont dans les bois les prostituées...

    Le politique : Mais j'en ai rien à faire. Si vous voulez me parler de ça, vous allez trouver quelqu'un d'autre, d'accord. Avec moi vous parlez de choses sérieuses. Dignitas and Gravitas, la maxime romaine. Avec moi vous parlez de politique et vos sujets de merde vous allez les faire avec des gens qui veulent répondre à la merde.

    L'étudiant : Non mais ce que je veux dire c'est

    Le politique  : Non non c'est fini. Terminé. (bruits de bouche et clapets avec la main gauche) Tututututut.

    L'étudiant : Non mais vous m'avez emmené sur le terrain de...

    Le politique : Tu fermes ta petite bouche. Tu me parles de politique. Moi, je te parle de médias et de ton métier pourri et si tous ce que tu trouves à faire c'est de me répondre ça tu vas faire ton interview plus loin. Ok.

    L'étudiant : Mais je ne comprends pas cette agressivité, enfin c'est...

    Le politique : C'est vous qui êtes agressif, vous vous en rendez même pas compte tellement votre tête est pourrie.

    L'étudiant : Mais c'est vous qui avait commencé à

    Le politique : Vous vous trouvez digne de parler à un homme comme moi? Vous trouvez digne alors que je vous donne comme exemple un titre pourri du Parisien de commencer avec moi un débat sur la prostitution. Mais vous me prenez pour qui bonhomme? Je ne veux pas parler avec vous de ça, c'est clair? Si vous voulez me parler de politique, je vous répondrai.

    L'étudiant : Bah fallait pas parler du titre du Parisien si vous ne vouliez pas parler de ça.

    Le politique : Je veux vous parler du titre du Parisien petite cervelle, pas de la prostitution, du titre du Parisien

    L'étudiant : C'est moi qui suis insultant ? Vous me parlez de petite cervelle et c'est moi qui suis insultant?

    Le politique : Parce que je crois que c'est une limite que vous avez atteint.

    L'étudiant : Ah bon... bah merci.

    Le politique : Moi je ne vous dis pas merci. Vous êtes tous les mêmes et vous êtes en train de nous préparer un drôle de métier. Vous allez être comme les autres, à mouliner du papier qui se vend.

     

    II :

                Jean-Luc Mélenchon a déclaré qu'il menait une "lutte politique" contre le système médiatique qui "interdit l'indépendance d'esprit" aux journalistes, se disant "partisan d'une révolution citoyenne des médias", après la polémique autour d'une vidéo qui a fait florès sur internet. Entre les deux tours des régionales, l'eurodéputé s'était emporté contre un étudiant en journalisme qui l'interrogeait avec une caméra, parlant de "métier pourri" et de "sale corporation voyeuriste".

                Pour le président du Parti de Gauche, cet "incident de départ n'a aucun intérêt", émanant d'un étudiant qui n'a pas de carte de presse. "Qui penserait à dire qu'un étudiant en médecine est un médecin ?", a-t-il lancé, dans un discours parfois confus, debout devant quelque 70 étudiants du Centre de formation des journalistes (CFJ) à Paris, lors d'un débat sur les médias. A un étudiant le qualifiant de "showman" qui réussit à faire rire son auditoire, M. Mélenchon a répondu qu'il n'était "pas au spectacle".

                "Ma critique est devenue une critique sociale et une critique radicale, je suis partisan d'une révolution citoyenne des médias", a-t-il fait valoir. "Comment être révolutionnaire dans la société (...) et m'arrêter à la porte de la cathédrale médiatique ?", a-t-il demandé, répétant qu'il n'y aurait "ni excuses ni regret" de sa part sur l'épisode de la vidéo. "Je mène une lutte politique", a-t-il martelé.

     

    III :

                «Un débat sans aucun intérêt (…) C'est vos problèmes à vous, le refoulé de la petite bourgeoisie (…) Moi, ce que vous racontez, ça ne concerne personne dans mon quartier, personne ne m'interpelle pour me dire "Tiens, je préférerais des maisons closes que d'aller chercher des putes au coin de la rue"…»), les relances de Félix Briaud font sortir l'eurodéputé de ses gonds.

                «Avec moi, vous parlez de politique! Vos sujets de merde, vous les faites avec les gens qui veulent répondre à de la merde!», lâche-t-il, avant de conclure l'entretien, sans grande commisération envers son interlocuteur: «Ecoute-moi bien petite cervelle: Tu fermes ta petite bouche, tu me parles politique… moi je te parle de médias et de ton métier pourri!»

  • Chine, Japon, États-Unis. L’euro et la bande des Trois, par François Reloujac

    (Article paru dans Politique Magazine n° 93 de février 2011).

            Entre le risque d’explosion sociale en Chine et celui de l’effondrement monétaire aux États-Unis l’euro flotte au gré de décisions qui ne lui appartiennent pas. 

            Depuis le second semestre de l’année 2010, l’euro est ballotté au rythme des décisions américaines relatives au dollar et des difficultés rencontrées par les États du Sud de l’Europe pour refinancer leur dette sur les marchés financiers, quoique l’importance des dettes de ces États, eu égard à leur produit intérieur brut, n’est pas significativement plus élevée que celle de la France ou des États-Unis. La différence de traitement, face à des situations objectivement très voisines, s’explique par la marge de manœuvre dont disposent les fonds spéculatifs : elle leur permet de gagner quasiment à coup sûr de l’argent sur les mouvements qu’ils provoquent sur les économies des États sud-européens alors que pour les économies plus importantes les espérances de gain seraient pour l’instant moins élevées. Dans la mesure où les États ne peuvent plus continuer à s’endetter, ils sont contraints de diminuer leur train de vie et donc de limiter leurs importations. 

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            A l’inverse, les fonds spéculatifs savent qu’à la technique d’Horace pour triompher des Curiace, ils peuvent ajouter la règle qui préside aux jeux électroniques modernes : chaque fois que l’on triomphe d’un ennemi, on s’empare de sa force. Demain, ils pourront donc s’attaquer à des économies plus puissantes, qui rapporteront encore plus.

            De son côté, la politique américaine dite de « quantitative easing » cherche à faire baisser la valeur du dollar, notamment vis- à-vis des monnaies asiatiques et contribuer ainsi au ralentissement des exportations chinoises. Pris dans ce tourbillon, les pays de l’Union européenne sont acculés et, quoique président du G 20, Nicolas Sarkozy à lui tout seul aura du mal à faire plier la politique américaine. L’année 2011 s’annonce donc difficile pour l’ensemble des pays de l’Union européenne qui devront aller sur les marchés financiers pour renouveler les emprunts arrivant à échéance pour environ 900 milliards d’euros. Ils seront, sur ces marchés, en concurrence directe avec leurs banques nationales qui devront, quant à elles, faire face à quelque 400 milliards d’échéances de dettes et trouver en plus 260 milliards de fonds propres supplémentaires pour satisfaire aux obligations du Comité de Bâle. Autant dire que l’Union européenne n’a plus la maîtrise de la valeur de l’euro, ni même de sa politique économique.

     

    Le jeu nippon

            C’est dans ce contexte que l’on a appris, en début d’année que l’Europe pourrait désormais compter sur le soutien de la Chine et du Japon qui ont décidé de refinancer ses dettes. Les situations des ces deux pays n’étant pas les mêmes, leur décision n’est donc pas dictée par les mêmes motifs. Fondamentalement, si les deux pays disposent de liquidités, alors que la Chine n’est pas endettée, la dette du Japon est très largement supérieure à celle des Etats qu’il s’apprête à soutenir. Comment cela est-il possible ? Et surtout, pourquoi le font-ils ? Car si l’on comprend sans difficultés l’intérêt immédiat des États européens – à défaut de comprendre leur intérêt à long terme –, on ne peut en dire autant pour le Japon et la Chine. En réalité, les deux ne suivent pas la même stratégie, car leurs intérêts ne sont pas les mêmes.

            Le Japon a décidé de financer la dette européenne en utilisant les euros dont il dispose. Il ne va donc ni augmenter, ni diminuer sa dette, laquelle est quasi intégralement financée par ses nationaux. 

            Il va se contenter d’utiliser les euros dont il dispose et qui contribuent à gager la valeur du Yen pour acheter des obligations d’États européens. Au mieux, il ne devrait donc pas y avoir dans les réserves de change de substitution entre les créances libellées en dollar et celles libellées en euro. Le Japon a cependant des difficultés du fait de la surévaluation du Yen, difficultés qui pèsent d’autant plus sur son économie que la vigueur de celle-ci repose essentiellement sur les exportations. Comment donc faire pour obtenir une baisse de valeur du Yen sans donner l’impression que l’on a déclenché une véritable guerre des monnaies, si ce n’est en achetant des titres dont on pense que leur valeur va se détériorer plus vite ? Paradoxalement, on peut imaginer que le Japon a pris une telle décision parce qu’il ne croit pas en la valeur de l’euro à long terme… tandis, qu’à court terme, sa décision contribue à maintenir élevé le cours de cette devise ce qui permet une dévaluation relative du Yen sans pour autant déclencher les hostilités avec les Américains. Il convient à ce propos de noter que le Japon a pris sa décision le lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy à Barack Obama au cours de laquelle le président français avait plaidé pour une réforme du système monétaire international passant par « une diversification des devises de réserve ». Une façon comme une autre de lui montrer qu’il n’est pas le maître du jeu... Par la même occasion, et cela compte aussi beaucoup, sur le théâtre économique asiatique, le Japon ne laisse ainsi pas la place libre à la Chine.

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    Chine : des raisons précises

            Le cas de la Chine est tout différent et, d’ailleurs, la Chine ne recourt pas aux mêmes moyens pour soutenir les Etats européens. Elle semble vouloir se placer dans une perspective à plus long terme tout en cherchant à éviter une explosion sociale interne à court terme. 

            Pour la Chine, les objectifs politiques fondamentaux peuvent donc être au nombre de cinq : sécuriser ses approvisionnements en matières premières et ressources alimentaires en évitant une baisse trop rapide et brutale de la valeur du dollar ; stériliser une partie des excédents commerciaux actuels pour éviter que l’inflation n’entraîne une explosion sociale ; profiter de sa suprématie commerciale pour rattraper son retard technologique et assurer son indépendance économique, car aujourd’hui, plus de 50 % de ses exportations proviennent d’entreprises à capitaux étrangers et utilisent des technologies étrangères ; diversifier les contreparties de sa masse monétaire de façon à se préparer à faire face, demain, à un risque d’effondrement du dollar ; plus fondamentalement, essayer de détendre un peu les liens qui font étroitement dépendre la production chinoise du seul appétit des consommateurs américains. C’est pourquoi Antoine Brunet remarque que « à chaque fois que la Chine arrive en sauveur, c’est en échange de lourdes contreparties dont aucun responsable politique ne perçoit véritablement la portée. (…) Elle exige des pays auxquels elle prête qu’ils ne s’associent pas aux exigences de réévaluation du Yuan des Etats-Unis, qu’ils se déclarent hostiles à tout protectionnisme douanier, qu’ils la laissent acheter des actifs stratégiques en Europe, ainsi que des infrastructures, comme le port du Pirée ou l’aéroport de Châteauroux » (La Tribune, 4 janvier 2011). Subsidiairement, la Chine vient d’envoyer un message fort aux États-Unis en faisant précéder le voyage à Washington du président Hu Jintao de la révélation de leur avion furtif.

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            Pékin n’autorise plus les entreprises étrangères à investir comme elles l’entendent en Chine ; il faut, pour celles qui s’y risquent, obtenir d’une part une licence et d’autre part un quota d’investissement. Il faut par la suite respecter les règlements tatillons de l’administration chinoise. La Chine n’a pas à sacrifier la recherche de capitaux à la logique industrielle et elle en profite. Les industriels chinois ne disposent pas de la même indépendance que les industriels européens : dans le vieux monde, un investisseur n’est préoccupé que de la rentabilité des capitaux qu’il investit, à l’exclusion de toute autre considération. En Chine, aucun investissement ne se fait sans prendre en compte la dimension politique du projet ; aucune entreprise ne peut suivre un intérêt individuel qui mettrait en cause, immédiatement ou à terme, l’intérêt politique du pays. C’est que, comme vient de le rappeler Henry Kissinger, si les Américains ont toujours comme objectif premier de résoudre au plus vite des problèmes quels qu’ils soient, les Chinois ne cherchent qu’à « gérer des contradictions » dont ils savent qu’elles ne seront jamais totalement résolues. Cela leur donne une autre vision du temps.

    L’oncle sam en action

            Alors que les Chinois soutiennent l’euro parce que cela leur paraît un moindre mal dans la conjoncture actuelle, sans pour autant les obliger à sacrifier quoi que ce soit de l’avenir, les États-Unis approuvent, car, à court terme, ils évitent de voir les Chinois laisser monter les taux d’intérêt au risque d’exporter leur inflation. C’est, dans cet esprit que lors de la visite du président Hu Jintao de nombreux contrats « ont été signés » entre les Chinois et les Américains. Pour les Chinois, cela leur permet d’utiliser des dollars dont la valeur n’est plus assurée dans le temps et qui est actuellement facteur d’inflation, contre des biens réels alors que, pour le président Obama, cela permet de calmer une opinion publique qui reproche aux Chinois de voler l’emploi des Américains. Par la même occasion, cela permet à Boeing de prendre un nouvel avantage sur son rival européen, Airbus. 

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            Pour autant, cela ne change pas fondamentalement la donne puisque, d’une part, certains contrats étaient déjà acquis depuis un certain temps et, d’autre part, leur montant total de 45 milliards de dollars ne représente qu’un peu plus de 15 % du déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine.

            Entre le risque d’explosion sociale en Chine et celui de l’effondrement monétaire aux Etats-Unis l’euro flotte au gré de décisions qui ne lui appartiennent pas. Tim Geithner avait bien prévenu le monde, juste avant l’arrivée sur le sol américain du président chinois : pour lui, il s’agit aussi d’équilibrer le jeu au profit des « entreprises américaines qui sont en concurrence avec les sociétés chinoises en Chine, aux États-Unis et dans le reste du monde ». Les entreprises européennes ne comptent déjà plus.

            En soutenant l’Europe, les Chinois donnent simplement un peu de répit à l’industrie allemande dont ils sont encore tributaires. À ce jour, ils ont encore besoin d’acheter à l’Allemagne les machines-outils qui leur permettent d’inonder de leurs produits les marchés européen et américain. Cette politique durera tant qu’ils ne maîtriseront pas totalement la technologie allemande. Après ? Il n’est pas évident qu’avec la « guerre des monnaies » contre la Chine, le président Obama réussisse ce que le président Reagan avait réussi avec la « guerre des étoiles » contre l’URSS. ■

    1 Selon le théorème de Triffin, tout pays émetteur d’une monnaie de réserve est tenté d’inonder le monde de liquidités – du fait de la demande constante du reste du monde – jusqu’à ce que sa monnaie ait perdu toute valeur.

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  • Les Appendices IX et IXbis de Kiel et Tanger, par Charles Maurras. 1/2 : l'appendice IX, ”Dans cent ans”.

              Il constitue le deuxième de notre série des Grands textes, cet inoxydable 24ème chapitre de Kiel et Tanger :

              http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2008/07/24/le-24-chapitre-de-kiel-et-tanger.html

              Mais l'ouvrage est suivi de plusieurs appendices, dont les IX et IX bis sont les plus étonnants : la lucidité et les vues pénétrantes qui sont celles de Maurras dans ces deux annexes ne sont-elles pas, en effet, confondantes ? Si, sur tel ou tel point, ses vues ont été infirmées, il n'en demeure pas moins que sur le plus grand nombre, et les plus importants, ses prévisions et intuitions ont, au contraire, été confirmées par la suite.

            Ces deux appendices mériteraient, donc, en toute logique, de figurer à la suite du deuxième Grand Texte, mais leur longueur risquerait alors d'alourdir l'ensemble. Et, si on les propose séparément, faut-il les considérer, pris en eux-mêmes comme des Grands Textes ? Quoi qu'il en soit, il paraît utile, au moins, de les présenter à la lecture, en remerciant au passage le site Maurras.net qui les a numérisés, un aspect parmi tant d'autre de l'énorme travail qu'il a accompli, et qu'il continue d'accomplir.....   

            Nous sommes plus d'une fois revenu sur ce thème : le monde va-t-il vers une unification, ou une différenciation ? Plus vraisemblablement, il est tiraillée par les deux tendances à la fois, et l'utopie, l'inanité, vient de ceux qui pensent que, dorénavant, c'est fini, c'est ainsi, on ne pourra plus raisonner comme avant;jusque dans l'Église catholique, existe cette croyance, parfois naïve, en un mouvement irrésistible, perpétuel et linéaire, qui nous mènerait vers toujours plus de mondialisation, rendant peu à peu définitivement caducs les cadres anciens, par exemple les Nations : de naïve, la croyance devient dangereuse.... Mais les faits sont là, et ils sont têtus.

            Comment ne pas voir que la Crise, précisément, vient de ramener les États nationaux sur le devant de la scène ? Et qu'elle vient de montrer que, lorsque tout s'écroule, seule reste... la Nation !

            Contre les rêveurs, contre "Les princes des nuées" (titre d'un de ses livres), c'est Maurras qui a eu, qui a raison, sur ce sujet majeur. Et Boutang le faisait bien remarquer, dans sa conférence dont nous avons mis la vidéo en ligne sur ce Blog, lorsqu'il parle de la victoire intellectuelle complète de Maurras....

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    I : Appendice IX : « Dans cent ans »

    Une partie de l'univers s'unifie, mais une autre tend à se diviser, et ces phénomènes de désintégration, comme dirait Herbert Spencer, sont très nombreux. Notre ami Frédéric Amouretti avait profondément étudié ce point de vue.

            J'avais résumé quelques-uns des travaux d'Amouretti (si largement corroborés depuis) dans la Revue hebdomadaire du 20 août 1892, à propos du livre de M. Charles Richet : Dans cent ans. M. Richet ne prévoyait que l'unification croissante de la planète. Je lui répondais avec la timidité de mon âge :

            Le monde tend à l'unité, dit-il à un moment, et je préférerais qu'il s'en tînt à paraphraser cette belle hypothèse platonicienne. Mais il la traduit en tableaux historiques et géographiques qui me désolent. L'unité de M. Richet tuera les langues, les nations et toute la variété de l'univers. Au pambéotisme qui nous régit, M. Richet fait succéder un panyankeesme abominable. Mais les statistiques dont il se sert donnent une envie folle de le combattre. Il ne serait point difficile de rassembler contre ces demi-certitudes un ramassis de demi-certitudes équivalentes. Par exemple, un poète, qui ne penserait point que l'unité fût bien souhaitable en ce monde ou qui n'admettrait ce règne de la monade que dans les systèmes supérieurs des sciences ou dans les figures de l'art, un poète pourrait répondre, et, selon moi, sans trop de désavantage, aux savants arguments de M. Richet.

            Il dirait :

            Sans doute, mon cher maître, le monde futur est destiné à voir se raccourcir l'espace et s'abréger le temps. La vapeur, l'électricité, ne peuvent manquer d'aboutir à multiplier les rapports des hommes et des nations. Mais cela veut-il dire que les signes distinctifs des races soient plus proches d'être effacés? Les nations seront-elles plus portées à confondre leurs langues et à noyer au même flot leurs souvenirs ? Laissez-moi n'en rien croire.

            Une observation superficielle permet seule de dire que le voisinage et, pour ainsi parler, le frottement des individus amoindrissent les différences qui les séparent. Nulle part les distinctions nationales ne sont mieux affirmées que parmi les populations des frontières qui se trouvent pourtant en relation continuelle de voisinage et de parenté. L'exemple de l'Alsace est assez éclatant… Les peuples qui se détestent le plus sont ceux-là mêmes qui se fréquentent le plus.

            La raison en est simple. Les rencontres fréquentes multiplient les occasions où l'on voit s'accuser profondément les traits particuliers de chaque sensibilité et de chaque pensée. On se connaît. La connaissance est loin d'envelopper nécessairement l'amitié. Paul Bourget, qui visite un peuple par saison, a déjà remarqué que ces fréquentations où nos cosmopolites ont fondé tant d'espoir ont plutôt compromis l'idée qui leur est chère. « Plus j'ai voyagé, écrit-il dans ses Sensations d'Italie, plus j'ai acquis l'évidence que, de peuple à peuple, la civilisation n'a pas modifié les différences radicales où réside la race. Elle a seulement revêtu d'un vernis uniforme les aspects extérieurs de ces différences. Le résultat n'est pas un rapprochement. » Il pourra bien être créé une langue internationale, la lenga catolica d'Alberto Liptay ou le célèbre volapük, qui rendra les mêmes services que rendait le latin aux voyageurs du moyen âge (car on sut, en ces jours de pèlerinage incessant, unir le particularisme à cette large bienveillance internationale sans laquelle il n'est point de haute intelligence ni de profondes conceptions) ; les savants pourront adopter, comme les diplomates et comme nos marins sur les Échelles du levant, un idiome à leur usage : cela sera commode, profitable et sensé. Mais qu'à la suite de ces conventions on doive ravir aux peuples leur langage et qu'il y ait, de notre temps, des raisons légitimes de s'attendre à ce rapt, voilà qui semble contredit par tout ce que l'on sait de l'histoire contemporaine.

            Voyez plutôt ce qui se passe dans ces États-Unis, pour lesquels vous rêvez un avenir si merveilleux et desquels vous prédisez avec assurance : « Dans l'Amérique du Nord, on parlera anglais. » Êtes-vous bien certain que toutes ces populations s'y doivent servir de l'anglais ? La vérité est qu'il se reforme là-bas une sorte de vieux continent et que les immigrants y parviennent à retenir tous leurs traits nationaux. Les Français du Canada, si fidèles à leur parler, envahissent les États du Nord, ceux-là mêmes qui forment la Nouvelle-Angleterre, premier berceau de l'Union, et leurs minorités sont si compactes et si solidement organisées qu'ils ont pu, dans le Maine, faire élire deux sénateurs et quatre députés de leur langue.

            Les Allemands, dont on vantait jadis la facile assimilation, se sont groupés dès qu'ils en ont trouvé le moyen. Ils pullulent dans les États du Michigan et du Wisconsin. À Chicago, leur nombre est supérieur à celui des Américains de naissance. À Milwaukee, où il est question de fonder une université allemande, ils étaient naguère maîtres absolus du gouvernement ; il est vrai qu'ils ont été récemment battus aux élections municipales, mais par des Polonais tout aussi particularistes. Ils ont sept cents journaux. Il y a dans l'Union américaine trois États dans lesquels l'enseignement de l'allemand est obligatoire au même titre que celui de l'anglais. Les congrégations luthériennes allemandes sont distinctes des autres. Les catholiques allemands ont leurs paroisses spéciales, et leur Société de Saint-Raphaël, qui a tenu en échec le zèle un peu brouillon de l'évêque irlandais de Minnesota, ne cesse d'exiger de Rome que l'épiscopat ne soit point choisi uniquement dans le clergé de langue anglaise. C'est l'idée religieuse qui organise, on le voit, la solidarité nationale. Les Danois, les Suédois, les Norvégiens, au nombre d'un million, ont leurs congrégations particulières et leur organisation ecclésiastique séparée. Les Hongrois, fort nombreux autour des mines de pétrole de la Pennsylvanie, forment également un noyau résistant. Les Italiens commencent à se serrer de même, et ils ont obtenu de Rome l'envoi d'un clergé qui fît résonner le si. – Un César ne dissoudrait point tant de forces agglomérées. Si les pouvoirs américains s'en montrent soucieux, ils n'ont tenté rien jusqu'ici contre ce mouvement qu'ils sentent plus fort que tout.

            Mgr Ireland semble vouloir serrer les liens de l'Union. Il a pu faire décréter au concile de Baltimore « le catéchisme unique » pour toute l'étendue des États-Unis. Mais, peut-être un peu malgré lui, les Pères ont ordonné que ce catéchisme fût traduit en français, en italien, en allemand, en espagnol, en portugais, en polonais, en hongrois, en tchèque et dans les langues indiennes…

            Un semblable spectacle doit assurément préparer à l'Amérique des destins très particuliers ou tout à fait pareils aux destins de la vieille Europe. Ou ces nationalités distinctes iront s'accentuant, se différenciant jusqu'à l'inimitié – et ce sera le démembrement de la plus puissante unité ethnique de l'avenir. Ou, sage, instruit par nos expériences européennes de la vanité des discordes et, par ses souvenirs, des bienfaits de l'union dans la liberté, le peuple américain élargira les bases de sa constitution et formera une sorte d'Europe nouvelle, apaisée et harmonisée par une habile entente du principe fédératif, tous les instincts, toutes les langues étant, plus qu'aujourd'hui, livrés à leur propre vertu… Et, cher maître, dans les deux cas, votre cité des hommes et cet unitéisme dont vous ne doutez point semblent s'évanouir du pays des probables où vous avez voulu un moment les placer…

            Le divorce de la Suède et de la Norvège, les mouvements sécessionnistes qui n'ont pas cessé d'agiter l'Empire ottoman, la fédération australienne, la fédération de l'Afrique du Sud, les progrès du mouvement autonomiste en Égypte, la résistance de l'Alsace-Lorraine et de la Pologne prussienne aux entreprises de germanisation, le mouvement catalaniste à demi triomphant sous le ministère Maura, le retour accentué de l'esprit public français au sentiment provincial, mille autres faits contemporains peuvent témoigner que la centralisation et l'unification sont loin d'être fatales, que les tendances à la désintégration abondent par tout l'univers et que Frédéric Amouretti ne se trompait pas en montrant que l'œuvre du XIXe siècle n'avait pas été purement et simplement une évolution régulière de tous les peuples vers l'unité.

  • Sortir du chaos, l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers

            Voici l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers, dans le numéro de ce mois de Politique Magazine, que nous vous présentions lundi.

            Ses premières lignes sont nettes et sans équivoque :

             La crise morale, la crise financière, la crise économique et sociale vont déboucher sur une crise politique majeure. Sans principe d'unité, de continuité, c'est le chaos qui pointe à l'horizon.

     

     

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            Lors du remaniement ministériel, François Fillon aurait gagné la partie. Contre qui, contre quoi et pour qui, pour quoi ? 

            L’expression qui est venue spontanément sur toutes les lèvres, au bout de toutes les plumes, ne laisse pas d’inquiéter, même si la présence de l’homme rassure ce qu’il est convenu d’appeler le peuple de droite. Peuple de droite, peuple de gauche, la France est donc divisée, élections et idéologies obligent. Les Bayrou, Morin, Borloo, Raffarin et autres adeptes du discours centriste ont beau râler, c’est ainsi que se présente le jeu d’échec électoral en France : les pions du centre, au niveau national, sont destinés à être mangés ; ils n’y peuvent rien, ils n’y changeront rien.

            Giscard n’a gagné la première fois qu’il s’est présenté à la présidentielle que parce qu’il était le candidat de la droite ; ayant gauchi-centré sa position, il a perdu la deuxième fois devant le candidat qui avait décidé de gagner l’élection franchement à gauche, François Mitterrand, même si l’homme, fort habile, simulator ac dissimulator, était plus complexe, infiniment plus double que ses prétendus amis de gauche ne le croient encore. Il redoubla son succès en usant avec la plus grossière subtilité du même stratagème : la combinaison marchait à tout coup ; pourquoi se serait-il gêné ?

            Mitterrand, de par sa formation, intellectuellement supérieure à celle du politicien moyen, et par une pratique politique qu’il sut assumer jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à l’absurde, avait une connaissance intime de la secrète alchimie démocratique française qui ébahit toujours le vulgaire, mais dont son cynisme devait intérieurement se gausser, comme quelques autres personnages historiques avant lui, du même acabit. Faut-il les citer ? Tout dans la phrase et dans la ruse ! Rocard qui l’a compris à ses dépens, excerce aujourd’hui son droit de vindicte qui n’est qu’un mauvais droit d’inventaire. Trop tard. Il n’a que la consolation de ses propres phrases.

    Descente aux enfers

            Chirac ne l’a emporté en 95 sur Balladur que parce qu’il droitisait son discours, même et surtout avec une touche sociale et populaire qui faisait la différence avec son partenaire-adversaire au ton trop modéré. En revanche, mais selon le même processus, il n’a gagné en 2002 que par l’apport massif des voix de gauche puisque, face à Le Pen, il était devenu tout simplement le candidat de la gauche. Ce qui ouvrit la voie à un centrisme désuet et s’acheva dans un émiettement de l’État et de la nation.

            Là-dessus, devant cette crise larvée de nos institutions, Sarkozy, en 2007, a tenu un discours résolument national, équivoque sans doute pour les esprits bien formés, cependant déterminé et ouvrant même sur le religieux. C’est ainsi qu’il est devenu Président. 

            À plus que mi-parcours, son crédit est quasi épuisé, à cause de l’accélération politique qu’il a imprimée lui-même au système dans le cadre raccourci du quinquennat. Le pronostic de cette descente en enfer était établi ici dès janvier 2008, avant même l’éclatement de la crise. C’était prévisible. Son volontarisme affiché et, à vrai dire, ostentatoire s’est heurté très vite, sans même le savoir, aux institutions fondamentales de la démocratie à la française qui ne conçoit tout que dans la contestation. Car, autant tout se gagne dans l’exhibition d’un mâle projet, le temps de l’instant électoral, autant tout s’effondre et se perd rapidement dans les sinuosités de l’opinion versatile. Et qui, de plus, réclame son dû, étale ses exigences et hurle son désespoir. Cette opinion n’est-elle pas la reine de droit, celle qu’il faut toujours séduire ? Vouloir forcer les choses, à la Bonaparte, sans avoir les institutions adéquates, c’est courir à l’échec. Qu’est-il possible d’opérer avec un si constant chantage, sans risque de casse perpétuelle ? Il reste à faire croire aux réformes, plus qu’à réformer fondamentalement, car dans le régime, tel qu’il fonctionne, la vraie réforme qui va au fond des choses, apparaît définitivement comme impossible. 

            L’effort est à minima, les criailleries à maxima. D’où cette impression que Sarkozy donne, et comme malgré lui-même, qu’il détruit ce qui existe – et qui, d’ailleurs, ne marche plus et coûte de plus en plus cher – sans qu’il soit assuré que ce qui se crée puisse fonctionner avantageusement. Bouger les lignes, selon l’expression consacrée, soit, mais quoi après ? Terrible dilemme… La chiraquisation ou le bougisme forcené ?

            La trépidation de sa vie politique a fait négliger à Sarkozy une évidence qui a été ressentie aussi vivement que confusément par tous ses prédécesseurs et au bout de fort peu de temps d’exercice de leur mandat, à savoir que l’équilibre même des institutions supposait une certaine « distanciation » du président, voire une certaine inertie qui était finalement la marque même de la République, la nouvelle étant en cela de plus en plus semblable aux autres.

            Pour les hommes retors qui ont accédé à la présidence avant Sarkozy, l’important était avant tout de garder, avec la jouissance du pouvoir suprême qui leur conférait une sorte de prestige royal dont il rêvaient, une vague superbe magistérielle et paternelle qu’ils dispensaient au bon peuple et dont leur suffisante vanité savait se contenter.

    Vers le chaos ?

            Le discours de Sarkozy à Colombey le 9 novembre dernier, invoquant les mânes du Général ne saurait transformer la réalité. Le Général lui-même y a succombé. Sarkozy pense encore dominer les choses alors qu’il ne les maîtrise plus.

            Il est à la tête d’un pays trop endetté, qui se désindustrialise à grande allure, qui perd ses atouts les uns après les autres, ses exportations, ses parts de marché, ses débouchés, qui n’a plus de cohésion sociale et encore moins politique, où la pauvreté s’installe de façon permanente, où l’immigration sans frein et la démoralisation générale des populations, du fait même de l’idéologie imposée par la plus perverse des doctrines officielles, ne cessent de créer partout ce que, dans le jargon des politiciens, toujours commode, on appelle des zones de non-droit, un pays où l’honnêteté n’est plus payante ni le travail protégé, où le patrimoine réel ni la famille vraie ne sont soutenus, où l’éducation et l’instruction vont à vau-l’eau, où la religion la plus certaine et la plus enracinée, celle qui relie non seulement la terre française au ciel mais aussi, entre elles, les générations qui s’y succèdent, est constamment bafouée, brocardée, publiquement méprisée. Un tel pays devient ingouvernable.

    « Continuité », « durée »

            Les bonnes intentions du président ne sont pas à remettre en cause. 

            Il cherche perpétuellement des lignes stratégiques qui lui permettent de sortir enfin des difficultés où le jettent ses politiques. Après l’échec électoral des régionales, il a hésité et, ayant fait passer la réforme des retraites au milieu du tapage, il a pensé sans aucun doute à un tournant dit social, en prenant comme Premier ministre Jean-Louis Borloo.

            C’est là que François Fillon a fait entendre sa voix. Et qu’a-t- il dit ? Il a parlé de « continuité », de « durée ». Deux mots simples, mais extraordinaires dans la situation actuelle, et qui lui ont permis de gagner la bataille d’influence. Telles furent ses armes : il a été reconduit dans ses fonctions.

            « Continuité », c’est la qualité qui doit s’attacher à toute vraie politique de fond et en assurer la cohérence. « Durée », c’est la condition institutionnelle qui permet la continuité. 

            Voilà le bon sens même. Toute la question dès lors est de savoir si les institutions actuelles garantissent la condition et la qualité politiques demandées. L’argument est si fort que Fillon l’a emporté et va peut-être obtenir, du coup, le rééquilibrage souhaité dans l’exécutif pour tenter de mieux mener la politique gouvernementale… Mais, tout de même, si l’on veut bien y réfléchir, quel aveu ! Et quelle leçon ! Qui le dira, en dehors de Politique magazine où c’est devenu un refrain ?

            Mais autre contradiction des institutions actuelles : au moment précis où le chef du gouvernement fait valoir cette idée de durée et de continuité, il est contraint de sortir d’un schéma rassembleur ; l’unité de l’État à recréer est par nécessité partisane. Quelle leçon encore ! Quand sera-t-elle enseignée à Sciences-Po ? Pas un commentateur n’attire l’attention sur ce phénomène qui est simplement mécanique.

            De toute façon, la politique maintenant n’est plus axée que sur l’élection présidentielle de 2012. Autant dire que le redressement français n’est pas pour demain… Fillon a eu beau faire le plus beau, le plus énergique discours de politique générale, tout est suspendu à cette échéance qui installe au sommet de l’État et de manière répétitive et permanente l’exact contraire de la durée, de la continuité et de l’unité. La France va s’y casser. Les luttes ont déjà commencé dans un climat délétère où tout est fait pour déstabiliser l’exécutif ; il est tristement cocasse de voir des républicains patentés brandir la vertu, selon leurs vieilles habitudes, pour dénoncer des scandales politico-financiers qui sont consubstantiels à toute l’histoire républicaine ! Eh oui, aujourd’hui comme hier et comme demain !

            Mais voici plus grave : la terrible tempête financière, ici annoncée depuis des années, s’approche et se profile déjà à l’horizon. La violence qui en résultera sera redoutable. Sarkozy, épuisé, avec, pour lui tailler des croupières, les centristes, Villepin, Dupont-Aignan et tutti quanti, aura en face de lui un Front national implacable dans son argumentaire.

            À gauche, le Parti socialiste qui voudrait bien rééditer à l’inverse et à son profit le coup de 2002, se voit pourtant déjà dans une situation similaire avec des écologistes intraitables et une gauche de la gauche de plus en plus superbe, dominée par un Melenchon impitoyable.

            Quel président sortira des urnes ? Qui y a réfléchi ? Et quelles législatives suivront ? Chaos ? Cohabitation de quasi guerre civile ? 

            Et cette combinaison institutionnelle devra affronter une effroyable crise financière, économique, sociale et politique… Personne ne voit donc l’évidence ! Ah, si les Français connaissaient leur histoire, ils sauraient où se trouve en pareil cas le principe d’unité, de durée, de continuité. ■

  • La réflexion économique de François Reloujac....

            Un premier PDF de 38 pages, consultable en permanence dans notre Catégorie "PDF A TELECHARGER", regroupe déjà 8 articles de François Reloujac, parus dans Politique Magazine entre mai et décembre 2010 et - pour l'un d'entre eux - dans la Lettre de Gens de France.

            Dans un domaine où nous n'excellons pas toujours, Politique Magazine et François Reloujac, qui poursuit en 2011 sa réflexion d'ensemble entamée depuis de nombreux mois, continuent donc à rendre un service signalé, apportant une utile contribution à l'ensemble des royalistes français. 

            Lafautearousseau continuera, pour sa part, à donner à cette suite économique la plus large diffusion possible. En attendant de regrouper dans un second PDF un nombre de textes conséquents, nous plaçons d'ores et déjà dans nos Pages ce premier texte de janvier, et nous lui adjoindrons ceux qui suivront, afin d'en rendre la consultation plus aisée...

            Voici donc Zone euro - Les boussoles s'affolent, de François Reloujac (tiré de Politique Magazine de janvier 2011, numéro 92) :

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    Zone euro   Les boussoles s’affolent

     

    En ce début d’année 2011, les faiblesses congénitales de l’euro apparaissent au grand jour. Ses promoteurs et ses thuriféraires sont désormais contraints de faire profil bas. « Les grands européens à l’origine de l’euro espéraient que la solidarité créée entre les peuples par le partage d’une monnaie commune donnerait progressivement naissance à une Europe politique. Il est toutefois peu probable qu’ils aient imaginé un scénario aussi périlleux que celui qui secoue la zone euro depuis bientôt un an », écrit ainsi L. Cohen-Tanugi dans Les Échos (7 décembre 2010).

     

            Et malgré tout ils voulaient toujours y croire ! Pour soutenir leur rêve, ils n’avaient plus qu’un seul argument et un seul moyen. 

            L’argument : un éclatement de la zone euro coûterait trop cher. Un moyen : puisque ce qui a conduit à ces difficultés, c’est la trop grande liberté laissée aux États de conduire individuellement leur politique économique et sociale, imposons à tous les Européens une unique politique budgétaire dirigée par la Commission européenne. 

    Toujours le même processus de fuite en avant.

            Force est de constater que, depuis la deuxième moitié du mois de novembre 2010, cette hypothèse d’un éclatement de la zone euro est de plus en plus souvent évoquée. Comme pour exorciser l’erreur congénitale, on parle d’un éclatement en deux zones : une zone « Neuro » (ou euro du Nord) autour de l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas et une zone « Zeuro » (ou euro du Sud) autour de la France, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la Grèce ! Ce qui a fait dire à Nouriel Roubini : « Je ne vois pas quelle serait la logique d’une union monétaire entre pays faibles ». En fait, pour lui la zone euro n’a le choix qu’entre trois scénarios. « Le premier, idéal, serait que l’aide apportée par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) parvienne à résoudre les problèmes et à calmer les marchés. C’est possible, même si à mon sens il faudra sans doute remettre encore de l’argent sur la table. Le second scénario est celui d’une intégration fiscale plus approfondie au sein de la zone afin de résoudre structurellement les problèmes. Mais cela nécessiterait que certains pays abandonnent une partie de leur souveraineté, ce qui semble délicat notamment pour l’Irlande ou l’Allemagne. Enfin, la troisième option est celle d’une restructuration des dettes souveraines des pays en difficulté. Ces réductions peuvent être ordonnées ou désordonnées. Dans le second cas, cela obligerait certains pays à quitter l’euro et conduirait à l’éclatement de la zone » (Le Monde, 14 décembre 2010).

     

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    l’erreur congénitale

     

            Le 13 décembre 2010 Alain Madelin avait présenté dans La Tribune une autre approche… tout aussi pessimiste : « Dans le cadre des monnaies nationales, les différences de compétitivité ou les chocs extérieurs sont amortis par des taux de change. Avec l’euro, cet ajustement par les changes devenant impossible, il faut lui substituer un ajustement par la variation des prix. Si un pays décroche, le prix de ses actifs, ses salaires, ses pensions et ses allocations doivent baisser, sinon en valeur absolue, du moins en valeur relative par rapport à des pays en plein essor ». Mais ni l’Allemagne n’est prête à augmenter unilatéralement ses salaires, les prix de ses actifs etc., ni la France n’est prête à infliger une purge comme celles qui ont été exigées des gouvernements grecs ou irlandais. D’autant que ce n’est pas la solution : « Plus la croissance sera faible et le taux d’intérêt élevé (en décembre 2010, le taux imposé à la Grèce s’élevait à 10 %... quand il était de 1,8 % pour la Suisse !), et plus l’excédent budgétaire primaire (avant paiement des intérêts) devra être élevé – et donc plus lourd le coût politique à payer pour y parvenir. Plus ce coût est élevé, moins les investisseurs seront confiants et plus haut vont grimper les taux d’intérêt. On est alors entraîné dans une spirale infernale » (Martin Wolf, Le Monde, 14 décembre 2010). D’autant que, fin 2010, le montant cumulé des dettes publiques des seize pays de la zone euro s’élevait à plus de 7 000 milliards d’euros, soit plus de 78,7 % de leur PIB… bien loin des critères de Maestricht.

     

    exit l’économie réelle

     

            Pour ces européistes, ce que les États n’ont pas voulu faire et qu’ils n’ont donc pas fait parce qu’ils jouissent encore d’une parcelle de souveraineté, il faut le leur imposer. Et ils vont y être contraints « par les marchés » ! Le système international auquel on a abouti n’est pas celui d’un abandon de souveraineté au profit d’une administration irresponsable – la Commission européenne – mais au profit exclusif des « marchés », c’est-à- dire des spéculateurs internationaux anonymes. Car ces spéculateurs ne sont plus des personnes physiques individuelles ni même des entreprises fabriquant quelques biens concrets utiles à l’économie, ce sont des fonds de pension et autres organismes de placement collectif qui gèrent des fonds au profit des compagnies d’assurance ou des caisses de retraite. Leur but exclusif étant de faire croître, par quelque moyen que ce soit, la valeur nominale des actifs financiers qu’ils sont chargés de gérer. La marche de l’économie réelle n’entre pas dans le champ de leurs préoccupations. Celle-ci reste encore du ressort des États qui peuvent emprunter autant qu’ils le veulent (ou le peuvent) puisque les marchés financiers sont profonds et liquides. Il suffit simplement qu’ils continuent à leur inspirer confiance, c’est-à- dire à leur garantir qu’ils seront capables de payer les intérêts et de rembourser le moment venu. C’est bien parce qu’elles ont fait cette analyse que les autorités monétaires se sont lancées, qui dans un « assouplissement quantitatif », qui dans un rachat des dettes souveraines. En fait, « les banques centrales injectent de la liquidité ayant un rendement très bas dans les bilans des investisseurs ; ceux-ci réoptimisent alors la structure de leurs bilans, qui contiennent trop de liquidités, en accroissant à nouveau leur détention des actifs aux rendements les plus élevés, c’est- à-dire des titres des pays émergents » (Patrick Artus)… propageant ainsi la crise vers l’extérieur, mais sous une autre forme : à la déflation dans les pays dits riches on ajoute désormais l’inflation dans les pays émergents.

     

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            Un tel processus a ses limites. Un État donné ne peut emprunter indéfiniment, sa population ne pouvant, à terme, supporter la charge des intérêts de la dette. Dans une zone monétaire unique, la zone euro, si un des membres fait défaut, ou la valeur de la monnaie est attaquée ou les autres membres doivent venir en aide à l’État défaillant. C’est ce qu’ont tenté les partenaires européens tout au long de l’année 2010. Mais le nombre des États qui n’inspirent plus confiance « aux marchés » est devenu trop important et les États qui paraissent encore solides se sont montrés de plus en plus réticents. D’où l’idée reprise de Jacques Delors et à nouveau agitée par le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, de lancer un « euro-emprunt », des « euro-obligations ». Cette idée a aussitôt été combattue par les Allemands qui ont craint que ce nouveau subterfuge ne fasse rapidement monter les taux d’intérêts sur les marchés, ce qui, à terme, aurait pour conséquence de peser sur le refinancement de ses banques et de son industrie.

     

    la peur des marchés

     

            En cette fin de l’année 2010 la tension ne pouvait que monter entre les partenaires européens. Car, comme le résumait Justin Knight, personne ne voyait d’autre solution que d’abroger l’article 125 du Traité de Lisbonne. Il ne pourra en résulter que des décisions dont aucun pays ne veut : « Les nordiques (Allemagne, Pays-Bas,

    Autriche) devront accepter de signer des chèques pour les pays les moins vertueux. Les pays de l’ouest du continent (Espagne,

    France…) devront se résoudre à perdre une partie de leur souveraineté, capitulant sur une partie de leur liberté budgétaire » (Le Figaro, 8 décembre 2010). Personne ne s’y est trompé, c’est le régime social de ces pays, notamment le régime français, qui se trouve menacé. Et, de façon très claire. Ivan Best a constaté que le Premier ministre français y songeait : « Ce n’est pas pour rien que François Fillon a annoncé sa volonté de revoir le périmètre de l’assurance-maladie, sans aucun doute pour la réviser à la baisse. Car c’est dans ce domaine, celui de la protection sociale (30 % du PIB), que les remises en cause peuvent être source d’économie à l’avenir » (La Tribune, 8 décembre 2010). Comme pour illustrer le bien fondé de ce propos, le même jour, les sénateurs supprimaient les avantages fiscaux accordés aux personnes âgées ou malades qui emploient des aides à domicile. La peur « des marchés » et l’impossibilité, à terme d’honorer toutes les dettes, conduit les gouvernements, les uns après les autres, à supprimer les mesures sociales les plus utiles et les plus essentielles. Plus d’aides à domicile, imposition maximale des jeunes l’année de leur mariage, diminution des allocations familiales, etc. mais personne ne touchait encore ni à la couverture médicale universelle pour les étrangers en situation irrégulière ni aux avantages fiscaux accordés à l’industrie cinématographique ! ■

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  • A lilou, sur ”de Gaulle au bac”.....

                Dans un commentaire de lilou, reçu hier, celui-ci nous demande de vérifier nos sources et s'inquiéte pour la "déontologie de l'information". Nous avons annoncé nos sources dans notre note: il s'agit du billet de Patrice de Plunkett (dans son Blog) et du billet de Philippe Reinhard dans La Provence. Mais nous avions lu aussi Marianne et Le Nouvel Obs, avant de publier notre note le 9 juin. Nous mettons ces deux articles ci-après : le Nouvel Obs renvoie bien à un article de Valérie Sultan, du 9 mars, sur un bulletin officiel du SNES. Article clairement hostile à ce que l'oeuvre de de Gaulle fIgure au programme, et demandant son retrait.

                Extrait : "Le nouveau programme de lettres en Terminale L (BO du 14 janvier 2010) a suscité de vives réactions : en effet, le choix des Mémoires du Général de Gaulle, qui ne sont pas un texte littéraire, semble totalement incongru.... nous avons notre mot à dire et le SNES demande que cette oeuvre soit retirée du programme."

                Alors, le SNES peut-être dépassé par une partie des siens ou de sa mouvance ? Ou désireux, vu le tollé, de se désolidariser d'une action née -au moins en partie...- dans son sein, ou sa mouvance ? Tout est possible....

                Aujourd'hui, le Snes-FSU, premier syndicat des professeurs de collèges et lycées, dit qu'il "n'est pas à l'initiative de cette pétition et n'en est pas signataire" (c'est ce qu'a affirmé à l'AFP Roland Hubert, co-secrétaire général). Mais le Snes avait aussi "contesté" ce choix auprès "du ministère et de l'inspection générale". Dans un communiqué du 5 février consacré surtout aux projets de programmes de seconde dans le cadre de la réforme du lycée, le Snes écrivait que "de nombreux collègues s'interrogent sur le choix" de l'oeuvre de De Gaulle. "Quelle est la pertinence d'un tel choix pour le domaine "littérature et débat d'idée" ? Devant la difficulté de l'étudier comme un ouvrage "littéraire", ne peut-on pas voir dans ce choix une nouvelle orientation de la discipline qui semble confondre littérature et histoire, comme c'est le cas pour l'enseignement "littérature et société" en seconde ? ", se demandait-il. "Le ministère instaure une confusion entre ces disciplines, particulièrement dommageable dans une série qui se veut littéraire", concluait-il à ce sujet.

                 Le 4 juin Marianne et Le Nouvel Obs (en plus du Figaro et d'autres, et des radios) reprenaient l'info:

                                                            I : sur MARIANNE

    Le SNES, antigaulliste primaire... et sarkozyste secondaire

    Eric Conan - Marianne | Vendredi 4 Juin 2010

    Marianne s'engage avec Eric Conan. Qui désapprouve la pétition du SNES exigeant la suppression des mémoires du Général de Gaulle du programme du bac de français.


    Au moment ou l’école fait l’objet d’une attaque en règle du consternant Ministre de l’Education, Luc Chatel -  qui la traite comme une filiale de l’Oréal, où il a exercé les talents de directeur du personnel et de responsable du marketing - l’ahurissante pétition lancée par le SNES (Syndicat national des enseignants du second degré) contre l’inscription des Mémoires de guerre du Général De Gaulle au programme du bac de français littéraire (aux côtés d’Homère, de Beckett et de Pascal Quignard) a le mérite de nous rappeler une douloureuse réalité : le désastre scolaire ne s’explique pas seulement par les offensives régulières que l’école subit de l’extérieur, par tous ceux qui cherchent à réduire les moyens qui lui sont consacrés, qui se réjouissent de voir son rôle dans la lutte des inégalités se réduire et qui ne lui demandent que de préparer au plus vite la jeunesse à plonger dans le grand marché de la consommation généralisée.

    Non, le système scolaire français s’est aussi effondré de l’intérieur, une partie des enseignants ayant souhaité et favorisé au cours des trois dernières décennies beaucoup de ces réformes - pour la plupart de gauche - qui, de renoncements successifs en initiatives pédagogiques dé-coiffantes, ont participé à la déroute de l’instruction, en particulier dans l’enseignement du Français, domaine dans lequel la baisse du niveau est la plus spectaculaire. C’est d’ailleurs l’aspect tragique du sentiment actuel de beaucoup d’enseignants : ils savent plus ou moins consciemment que leur corps n’est historiquement pas étranger à l’état de l’école dont ils sont les victimes quotidiennes. Beaucoup, ces dernières années, ont pris conscience de cette contradiction. D’autres n’en sont malheureusement pas encore là comme l’initiative du SNES en constitue une triste démonstration.

    Car que nous disent ces pétitionnaires ? Que « proposer De Gaulle aux élèves est tout bonnement une négation de notre discipline ». Ce sont les mêmes qui expliquaient il n’y a pas si longtemps qu’il valait mieux apprendre le français à partir du mode d’emploi d’un presse-purée ou d’une affiche publicitaire plutôt que dans les œuvres de La Fontaine ou de Victor Hugo, trop éloignées des réalités quotidiennes des élèves. Comme ils n’étaient pas gênés que des manuels de Français proposent d’approfondir « la culture du verlan », on comprend aisément que le style littéraire de De Gaulle, qui a fait son entrée dans la collection de La Pléiade, leur semble d’un piètre intérêt pédagogique. Autre objection invoquée : « Nous sommes professeurs de lettres. Avons-nous les moyens, est-ce notre métier, de discuter une source historique ? ». De Gaulle, la Seconde guerre mondiale, la Résistance, la Libération, cela semble effectivement trop compliqué quand l’objectif pédagogique premier est de ne pas bousculer l’élève avec ces vieilles histoires dépassant l’horizon de son univers quotidien. Déjà, Guy Mocquet leur semblait trop exotique.

     Dernier argument : De Gaulle, ce serait de la politique et de la propagande. Et oui, comme toute grande œuvre politique, mais c’est précisément dans la catégorie « littérature et débat d’idées » que l’Inspection a retenu les Mémoires de guerre. L’argument du SNES impliquerait de rayer des programmes Chateaubriand, Saint-Simon, Péguy, Sartre, Malraux, Césaire, etc. Mais quand il parle de politique, le SNES ne voit même pas si loin : il pense que De Gaulle a été choisi « pour flatter la couleur politique du pouvoir en place ».
    On se dit alors que l’inculture a vraiment progressé au point de faire des ravages dans certaines têtes enseignantes qui ne perçoivent aucune différence entre Sarkozy et De Gaulle. Inculture de ne pas voir pas que le large consensus actuel autour du gaullisme de guerre s’explique beaucoup par la nostalgie d’une conception de la politique qui ne bradait pas les idéaux et le souci de l’avenir collectif pour l’empire de l’argent et de la réussite matérielle. Inculture à laquelle s’ajoute l’inconséquence de ne pas voir qu’en demandant la déprogrammation des Mémoires de guerre, ils sont en fait les vrais alliés de Nicolas Sarkozy qui avait condamné La Princesse de Clèves avec les mêmes arguments. Plutôt Titeuf ou Pennac que Villon ou Stendhal.

    S’ils s’intéressaient un peu plus à cette discipline démodée qu’est l’Histoire, les censeurs du SNES sauraient qu’au-delà des décisions tragiques de Vichy, le pétainisme exprimait d’abord un état d’esprit duquel tout le reste découla : le renoncement face aux événements, l’adaptation aux nouvelles réalités présentes, l’acceptation d’évolutions jugées irréversibles. La soumission à l’air du temps.

    Voir l'article de Joseph Macé-Scaron dans le dernier numéro de Marianne, page 85.

                                                       II : sur LE NOUVEL OBS

    Pour de Gaulle au bac. Tribune

    «Un bonnet d'âne pour le SNES» 

    Par BibliObs.com O4/06/2010

    C'est la polémique du jour, depuis que 1500 personnes ont signé la pétition lancée par des professeurs de littérature pour s'opposer à l'inscription des « Mémoires de guerre » du Général de Gaulle au programme du prochain bac littéraire. Elle a inspiré cette tribune à plusieurs écrivains (aux yeux desquels telle prise de position du SNES semble, au moins indirectement, à l'origine de la pétition en question) 

     

    « Nous soussignés, premier échantillon d'un millier de signatures actuellement rassemblées, saluons solennellement le Syndicat National des Enseignements du second degré férocement opposé à l'inscription des Mémoires de guerre du Général de Gaulle au programme du bac littéraire.

    Par son geste, cet organisme apporte à notre histoire et à notre culture une contribution si exceptionnelle, et à notre jeunesse un tel exemple d'ouverture, que nous sommes heureux, au nom du peuple français, de lui décerner le Bonnet d'âne national 2010 avec palmes (académiques), y joignant la citation légèrement modifiée d'une des plus admirables litotes de la langue francaise écrite par de Gaulle dans le Fil de l'Epée et dans laquelle nous avons simplement substitué au mot « militaires » le mot « professeurs » : il est vrai que parfois, les professeurs, s'exagérant l'impuissance relative de l'intelligence, négligent de s'en servir.

    André Brincourt, Francois Broche, Marie Berneron, Jean-Marie Borzeix, Eric Deschodt, Jean-Paul Caracalla, Jean-Sebastien de Halleux, Pascale de La Loge, Françoise Sauvage, Christian Sevestre, Mathieu Walter, Georges Walter etc etc...»