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  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (157), 1914 : La France dévastée...

     

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    De Jacques Bainville, Journal inédit (1914), page 76 :

    "...Un fait certain, c'est que le Nord et le Nord-Est de la France sont dévastés. Ce matin, La Dépêche de Toulouse annonce que Valenciennes est aux mains des Allemands, et que le député socialiste de l'endroit, un certain Duire (?), pris par l'ennemi comme otage, est allé sur parole à Paris demander de l'argent.

    On dit que Senlis est en cendres, que nos troupes ont brûlé la forêt de Compiègne où elles avaient cerné une division allemande, et que, par représailles, les Allemands ont incendié la ville de Compiègne.

    Tous ces bruits sont, pour le moment, invérifiables, mais il n'est pas douteux que la partie la plus riche et la plus industrieuse de la France a été dévastée, en sorte que la ruine et la faillite menacent l'Etat français, si, à l'issue de la guerre, et après la victoire, nous n'obtenons pas de l'Allemagne une énorme indemnité.


    Quoi qu'il arrive, le gouvernement de la République aura la responsabilité de l'envahissement et de la dévastation de toute la partie la plus peuplée et la plus opulente de la France.

    Et c'est une responsabilité lourde à porter..."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

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  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (14)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : le déficit des Finances sous Louis XVI ?...

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    À l'époque, pas si lointaine finalement, ou nous avions - pour reprendre l'excellente formule de Pierre Gaxotte - "L'État pauvre dans le pays riche", aura-t-on assez daubé sur la crise financière persistante de la monarchie, et la nécessité urgente qu'il y avait d'agir pour changer les choses ?


    "Il était question, pour la foule, de combler un déficit que le moindre banquier aujourd'hui se chargerait de faire disparaître.
    Un remède si violent, appliqué à un mal si léger, prouve qu'on était emporté vers des régions politiques inconnues.
    Pour l'année 1786, seule année dont l'état financier soit avéré, la recette était de 412.924.000 livres, la dépense de 593.542.000 livres; déficit 180.618.000 livres, réduit à 140 millions, par 40.618.000 livres d'économie...."

    (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome 1, page 149)


    À comparer avec les chiffres de nos déficits d'aujourd'hui !...

  • Éphéméride du 26 Novembre

    À Montpellier, la Promenade du Peyrou...

     

     

    985 : Fondation de Montpellier

     

    Si la région en général, et le site de la ville en particulier, ont très tôt été peuplés, c'est en 985, dans une donation du comté de Melgueil, qu'apparaît pour la première fois le nom de Montpellier : le 26 novembre 985, le comte Bernard de Melgueil (Mauguio) octroie au chevalier Guilhem - en échange de son dévouement - l'ancien territoire situé entre l'antique Voie Domitienne, le Lez et La Mosson.

    Il s'agit d'un manse, c'est-à-dire d'un domaine agricole, situé sur le Mons Pestelarium (le texte de donation cite même le nom du serf qui l’exploite : Amalbert). Les héritiers construiront sur leur nouveau fief un véritable bourg fortifié, doté d'un château et d'une chapelle qui deviendra la ville de Montpellier.

    Au sud de ce vieil itinéraire romain, et au nord de la Route du Sel, la future ville occupe donc une situation stratégique puisque elle s’installe sur le Cami roumieu ou Chemin romain qui passe entre les deux routes. 

     

    • Sur Montpellier en général :
     
     
     
    Et sur la magnifique Promenade du Peyrou en particulier :
     
     

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    1812 : Passage de la Bérésina 

     

    C'est l'un des épisodes les plus affreux, et des plus désastreux, de l'atroce Retraite de Russie...

    "...Le passage de la Bérésina ! Il fait moins 20° le jour et moins 30° la nuit. Les corbeaux tombent, morts, raidis en plein vol, foudroyés par le gel, l'haleine des hommes gèle au contact de l'air avec un bruit sec qui ressemble à de petites détonations. Les hommes ne peuvent même plus tenir leurs fusils. L'acier colle à leurs doigts et la plupart jettent leurs armes.

    La horde débandée, affamée, attifée d'oripeaux, se presse sur les bords de la Bérésina attendant son tour pour traverser le fleuve. Les pontonniers d'Eblé, de l'eau chargée de glaçons jusqu'aux épaules, reconstruisent sur chevalet leurs ponts que le courant a emportés..." 

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    (Sur cette désastreuse Campagne de Russie - le "commencement de la fin..." - voir aussi les Éphémérides du 22 juin - Napoléon déclare la guerre à la Russie - du 7 septembre - bataille de la Moskowa, ou de Borodino - du 15 septembre - l'incendie de Moscou - et du 19 octobre - début de la retraite de Russie...)

     

     

     

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    1912 : Naissance d'Eugène Ionesco

     

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     Il sera élu à l'Académie française en 1970  :
     
     

    •  "Le comique étant l’intuition de l’absurde, il me semble plus désespérant que le tragique."

    •  "Les révolutionnaires pensent abolir les classes : ils rétablissent une hiérarchie encore plus dure." - Extrait des Notes et contre-notes

    •  "Penser contre son temps c'est de l'héroïsme. Mais le dire, c'est de la folie." - Tueur sans gages

    •  "L'homme supérieur est celui qui remplit son devoir". - Le rhinocéros

     

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    Article intitulé "Nos contemporains, les Gaulois", paru dans Le Figaro littéraire du 23 juin 1969 et repris dans l'ouvrage d'Eugène Ionesco intitulé Antidotes (Gallimard, 1977)
     
     
     

     

     

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    1965 : Premier satellite français dans l'espace

     

    Une fusée "Diamant A" (ci dessous) met sur orbite "Astérix", le premier satellite français. Le lancement est effectué depuis Hammaguir dans le désert du Sahara algérien. La France devient dès lors la 3ème puissance spatiale mondiale.

    D'un poids de 42 kilos, Astérix fonctionnera jusqu'au 26 août 1968 après avoir effectué plus de 1.400 révolutions autour de la terre.

    Le programme Diamant du CNES (Agate, Topaze, Rubis, Émeraude, Saphir) se terminera en 1975. Il faudra attendre 1979 pour assister au lancement de la fusée européenne Ariane.

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     https://www.sciencesetavenir.fr/espace/systeme-solaire/il-y-a-50-ans-la-france-lancait-son-premier-satellite-asterix_101745

     

     

     

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    1966 : Inauguration de la première usine marémotrice, sur la Rance

     

    Chef d'oeuvre technologique, l'usine de la Rance (en Bretagne, entre Dinard et Saint-Malo) est le seule au monde a pouvoir produire de l'énergie électrique grâce à la force des marées.

    Elle produit chaque année 500 millions de kWh.

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    http://xavier.mannino.pagesperso-orange.fr/dinard/usine.htm

     

     

     

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    1989 : Départ du premier Vendée Globe

     

    Treize concurrents s’élancent dans cette première édition. Chacun d’eux s’apprête à faire le tour du monde à la voile, à bord de son monocoque, sans aide extérieure ni escale.

    Mise en place par Philippe Jeantot, l’épreuve forme une boucle reliant les Sables-d’Olonne, les îles Canaries, l’Antarctique et le cap Horn. Le vainqueur de cette première course sera Titouan Lamazou sur "Écureuil Aquitaine", en environ 110 jours.

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  • Au cinéma : Perfect days, par Guilhem de Tarlé

    Perfect Days - film 2023 - AlloCiné

     

    Cannes 2023 : Perfect days, un film allemand (VOSTF) de Wim Wenders, avec Koji Yakusho (Hirayama).

    Perfect days… Le sujet de ces « journées parfaites » ( ?) est, nous dit-on, de savoir contempler « la beauté… (ou) la poésie du quotidien »…


    De qui se moque-t-on ?

    Les ¾ de ce très long-métrage (2h03) consistent à nous montrer un homme en train de briquer les cuvettes, robinetteries et miroirs des toilettes publiques de Tokyo…

    Alors, certes, ce « héros », pratiquement muet (ce qui est un atout en VOSTF), lève beaucoup les yeux au ciel pour sourire aux rayons du soleil qui filtrent à travers les branches des arbres… Tout cela aurait, peut-être, pu faire l’objet d’un court-métrage qui aurait mis en valeur le travail consciencieux dans les tâches les plus humbles. « Fais bien ce que tu fais »… nous faisait écrire mon professeur de 7ème en exergue de tous nos devoirs, et je pense à ce tailleur de pierres qui disait « bâtir une cathédrale ». M. Wim Wenders veut nous parler de la beauté mais ne sait malheureusement pas que la beauté se trouve aussi dans la concision.

    Evoquant son discours de réception à l’Académie Française, Ferdinand de Lesseps disait « Ne pouvant faire bien, j’ai fait mieux : j’ai fait court ».


    Retenons la leçon en concluant sur le seul aspect qui m’a paru intéressant à savoir – et on est aux antipodes de la beauté - les nombreuses vues de la ville de Tokyo.

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  • Éphéméride du 17 juillet

    1429 : Jeanne d'Arc fait sacrer Charles VII à Reims

     

     

     

     

     

     

    1342 : Jean de Louvres commence la construction du Palais neuf, dans le Palais des Papes d'Avignon...

     

     

    De 1309 à 1376, sept Papes résidèrent en Avignon.

     

    C'est le premier d'entre eux, Clément V, qui est à l'origine du Palais des Papes, en ordonnant la construction du premier palais, le Palais vieux (voir l'Éphéméride du 23 juin).

     

    Le troisième Pape d'Avignon, Clément VI, jugea ce palais trop modeste, car il désirait centraliser - et ce, pour la première fois depuis les origines de l'Église catholique... - tous les services de l'administration papale dans la même ville.

     

    Il lui fallait donc un espace beaucoup plus grand, et surtout un architecte capable de relever les nombreux défis techniques que posait - malgré d'indéniables avantages - le lieu où s'élevait le Palais de son prédécesseur : il fit appel à un architecte originaire d'Île-de-France, Jean de Louvres, natif de Louvres-en-Parisis, près de Luzarches.

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    Jean de Louvres attaqua ses travaux le 17 juillet 1342 avec la Tour des Cuisines et la Tour de la Garde Robe, toutes deux achevées en mai 1343. Dans la Tour des Cuisines se trouvait la Bouteillerie qui servait aussi à déposer dans des coffres la vaisselle d’or et d’argent de la table pontificale.

    Le 4 mars 1345, il commença le chantier du nouveau palais, que l'on appela vite l'Opus Novum : la Tour du Trouillas fut terminée en mars 1346. Lors de la clôture des travaux, le 21 octobre 1351, la superficie totale du palais des papes atteignit 6.400 mètres carrés. Tous ceux qui virent ce Palais neuf furent impressionnés, tant par la rapidité de la construction que par sa qualité : Jean Froissart qui le tint pour "la plus belle et la plus forte maison du monde", et, un siècle plus tard, César de Nostredame, l'un des fils de Nostradamus, admirait "sa fière et austère façade".

    C'est avec - et grâce à... - cette nouvelle façade, que le palais prit l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui. 

    Mais surtout le pape fit couvrir les murs de fresques. Matteo Giovanetti, prêtre de Viterbe, élève du grand Simone Martini - qui mourut en Avignon - dirigea d'importantes équipes de peintres venus de toute l'Europe (voir l'Éphéméride du 23 juillet).

    Clément VI fut si satisfait de "son" Palais que, le 9 juin 1348, il acheta Avignon, pour 80.000 florins, à la reine Jeanne - qui se trouvait alors dans de grandes difficultés, politiques, diplomatiques et... financières ! La ville devint alors indépendante de la Provence, et propriété pontificale, comme le Comtat Venaissin...

    15.000 mètres carrés de plancher : le plus vaste palais ogival du monde : sur la maquette ci-dessous, le Palais neuf occupe la moitié gauche de l'ensemble, le Palais vieux, la droite...

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    15.000 mètres carrés de plancher : le plus vaste palais ogival du monde ! Le Palais neuf occupe la moitié gauche de l'ensemble, le Palais vieux, la droite...

    http://www.palais-des-papes.com/fr/content/le-plus-grand-palais-gothique

     

     

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    1429 : Jeanne fait sacrer Charles VII à Reims 

     

    C'est le tournant décisif de la Guerre de Cent Ans. La légitimité de Charles VII ne peut plus, désormais, être contestée.

     

    Le réalisme politique de Jeanne aboutit à l'effet escompté : les esprits sont retournés en faveur du Roi légitime, et même la mort de Jeanne, le 30 mai 1431, n'empêchera pas la défaite anglaise.

     

    En 1453, vingt quatre ans à peine après le sacre, les Anglais ont perdu toutes leurs possessions en France (sauf Calais, qui ne redeviendra française qu'en 1558).

     

    Et depuis, chaque année, la ville de Reims organise les très belles Fêtes Johanniques à Reims...

     

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    Enluminure de Martial d'Auvergne, XVème siècle 

    Charles VII est sacré par Renault de Chartres, archevêque duc de Reims, en présence de Jeanne d'Arc et de Gilles de Rais. Pour la Pucelle d'Orléans, mission accomplie...

     

    La Geste héroïque de Jeanne est un moment fondamental de notre Histoire nationale : ses moments essentiels en sont relatés dans ces Éphémérides aux 25 février (rencontre de Jeanne et du Dauphin, à Chinon), 8 mai (libération d'Orléans), 18 juin (victoire de Patay), 17 juillet (sacre de Reims)23 mai et 21 novembre (capture, et livraison aux Anglais), 30 mai (martyre)16 mai (canonisation)10 juillet (instauration de la Fête nationale).  

     

     

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    1453 : Victoire de Castillon 

     

     

    L'armée française de Charles VII remporte une victoire décisive sur les Anglais dans le village girondin de Castillon.

    Cette bataille marque la fin de la Guerre de Cent Ans, mais elle met aussi un terme définitif à la présence anglaise en Guyenne.

    La reconquête de l'Aquitaine sera complète quand le roi de France s'emparera de Bordeaux le 19 octobre.

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    Charles VII, sitôt sacré roi, s'est donné les moyens de sa politique, notamment en créant l'Armée permanente, qu'il dotera de la meilleure artillerie de son temps, avec les frères Bureau : voir l'Éphéméride du 26 mai...

     

    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes voir la photo "Guerre de Cent ans (4/4) : deuxième rétablissement"

     

     

     

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    1613 : Louis XIII pose la première pierre du "grand Regard de Rungis" de l'Aqueduc Médicis

     

     

    Alors qu'aux origines l'empereur Julien l'Apostat louait la qualité des eaux de la Seine à Lutèce (qui étaient, disait-il, "bonnes à voir et à boire..." !), Paris, au début du XVIIème siècle, manque d'eau, et surtout d'eau potable.

     

    En 1612, le bureau de la Ville de Paris adjuge à Jean Coingt la construction d'un aqueduc, destiné à amener à la capitale les eaux du plateau de Rungis, la difficulté étant de traverser la vallée de la Bièvre.

     

    Les travaux de terrassement du "carré des eaux" commencent dès le début de l'année suivante et, le 17 juillet 1613, le jeune Louis XIII peut poser solennellement la première pierre du grand Regard de Rungis.

     

    À la mort de Jean Coingt en 1614, le chantier est repris par son gendre Jean Gobelain. Il faudra dix ans, en tout, pour le mener à bien : l'aqueduc est mis en eau le 19 mai 1623, jusqu'à la Maison du Fontainier.

  • Éphéméride du 24 mai

    1887 : Naissance de Jean de La Varende

     

     

     

    1096 : Le pape Urbain II consacre la basilique Saint-Sernin de Toulouse 

    1250 : Charte du roi Louis IX aux Maronites

     

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    Charte de saint Louis, roi de France, donnée aux Maronites, à Saint-Jean-d'Acre, le 24 mai 1250 :

      

    "Louis, roi de France, à l'Émir des Maronites, au mont Liban et aux patriarches et évêques de ladite nation.

    Notre cœur fut comblé de joie, lorsque nous avons vu notre fils Simân venir à nous, accompagné de 25.000 hommes, nous portant le témoignage de vos sentiments d'amitié, et nous offrant ces magnifiques cadeaux. En vérité notre amitié sincère que nous avons commencé à ressentir envers la maison Maronite, lors de notre relâche à Chypre, où ils sont établis, s'est redoublée aujourd'hui davantage, et nous sommes persuadés que cette nation, que nous trouvons établie sous le nom de saint Maron, est une partie de la nation française; car son amitié pour les Français ressemble à l'amitié que les Français se portent entre eux. En conséquence, il est juste que vous et tous les Maronites jouissiez de la protection dont les Français jouissent près de nous, et que vous soyez admis dans les emplois comme ils le sont eux-mêmes.

    C'est pourquoi nous vous exhortons, ô émir très noble, de faire tous vos efforts pour rendre le peuple libanais heureux, et de prendre soin d'établir des nobles parmi les hommes que vous trouverez les plus dignes, comme c'est l'habitude en France. Pour vous, seigneurs patriarche et évêques, clergé et peuple maronite, ainsi que votre grand émir, nous avons vu avec une grande joie votre constant attachement à la religion catholique, et votre vénération pour le chef catholique, successeur de saint Pierre à Rome : nous vous exhortons à conserver cette vénération, et à rester inébranlables dans cette foi.

    Pour nous et nos successeurs sur le trône de France, nous promettons de vous donner, à vous et à tout votre peuple, notre protection spéciale, comme nous la donnons aux Français eux-mêmes, et nous nous emploierons en toute circonstance à tout ce qui contribuera à votre prospérité."

     

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    1524 : Grand incendie de Troyes

     

    Construits essentiellement en bois, les quartiers hauts de la ville, ravagés par les flammes, sont immédiatement reconstruits, ce qui donne au centre ville cette grande unité de style qu'on lui connaît aujourd'hui...

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    1871 : Le feu aux monuments de Paris

     

    Aux troupes de Versailles conquérant Paris pied à pied, les fédérés (Communards) répondent par l'incendie. Louise Michel avait prévenu, dès le 17 mai : "Paris sera à nous ou n'existera plus"... (voir l'Éphéméride du 17 mai).

    Arrosés de pétrole, les grands monuments sont la proie des flammes pendant trois jours et trois nuits ! On comptera 114 millions de franc-or de ruines pour les seuls bâtiments incendiés...

    Le personnel du Louvre parvient à sauver les collections du Musée (sur l'héroïsme de Martian de Bernardy de Sigoyer et des conservateurs du Musée, voir l'Éphéméride du 13 décembre...).

    Mais le vieil et magnifique Hôtel de Ville, chef d'oeuvre de la Renaissance brûle :  "La ruine est splendide - écrira Émile de Goncourt - une ruine de saphir, de rubis, d'émeraude, une ruine aveuglante par l'agathisation qu'a prise la pierre cuite par le pétrole."

    Des rues sont gravement sinistrées : Rue du Bac, de Lille, de Rivoli, Quai de la Rapée...

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    Gravement endommagés :  la Cour des comptes, le Palais de la Légion d'honneur, le Palais-Royal, le Louvre, le Ministère des finances, le Palais de justice, la Préfecture de police, la Conciergerie, le Conseil d'Etat, les Gobelins, l'Arsenal, le Grenier d'abondance, les Entrepôts de la Villette...

    Et les Tuileries, le château de Paris : l'incendie anéantira la bibliothèque, avec ses 80.000 ouvrages, dont près d'un millier de manuscrits, et la majeure partie du mobilier : deux jours auparavant, dès le 22 mai, le sinistre Bergeret, avec ses acolytes terroristes, avait commencé sa sale besogne de préparation méthodique de l'incendie du château, voir l'Éphéméride du 22 mai).

    Quant au château, une merveille de la Renaissance française construite en 1567 par Catherine de Médicis sur des plans de Philibert Delorme et remaniée sous Henri IV, Louis XIV, Napoléon 1er et Napoléon III, il n'en reste que des ruines... bien encombrantes pour la jeune IIIème République.

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    Alors que l'Hôtel de Ville est vite reconstruit, soi-disant "à l'identique" mais "façon 1880", tout de même (avec - profitons-en !... - la disparition de la statue d'Henri IV qui surmontait la porte d'entrée...), personne ne sait quoi faire des murs noircis des Tuileries.

    En 1882, Jules Ferry, ministre de l'Instruction et des Beaux-Arts, fait avec une admirable mauvaise foi voter leur démolition, "seule manière de hâter la reconstruction et de la rendre indispensable".

    Histoire de faciliter l'opération (!), les vestiges sont vendus à l'encan...(voir l'Éphéméride du 4 décembre)

    Dans la foulée, la République naissante vendra la quasi intégralité des Joyaux de la Couronne, faisant disparaître ainsi des trésors inestimables : "...Du passé faisons table rase !..." (voir l'Éphéméride du 12 février)

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    Carrément "pour" !
     
     
     
     
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    1887 : Naissance de Jean de la Varende
     
    Sur La Varende, et son "génie", Gustave Thibon a eu ce joli mot :
     
    "...J'ai un peu honte de vous avouer que je n'ai lu de La Varende que Nez-de-Cuir et Le Centaure de Dieu.
    Mon impression a été profonde. J'ai trouvé là un lyrisme et une intensité d'expression qui m'ont séduit.
    Si le génie consiste à créer un climat qui n'appartient qu'à un homme, il est incontestable que La Varende a du génie.
    Ses personnages, si pleins de magnétisme charnel et, en même temps, si enracinés dans l'éternel, possèdent la pureté du type idéal voué au frisson irréductible de la vie concrète et nous atteignent, pour ainsi dire, au confluent du corps et de l'âme.
    Ils sont "tout d'une pièce" et pourtant ils sont réels.
    C'est là un tour de force que, seul, le génie peut réaliser..." 
    (Gustave Thibon)
     
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    de La Varende :
     
    • "...le souvenir porte en soi une vitalité supérieure, et nous ramène à cette notion suprême : la chaîne, dont nous ne sommes qu’un maillon ".
     
     "Avec Roger Tainchebray mourait ultimement l’Ancien Régime, le prestige et l’amour : la vraie démocratie, celle qui ne condamnait pas l’âme du chef à s’abaisser aux désirs de la masse, mais qui soulevait cette masse de la poésie, de la noblesse de son chef."
     
  • Mercredi 10 Avril : Jean-Philippe Chauvin sera l'invité du Centre Lesdiguières...

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    LE CENTRE LESDIGUIERES, associé au Cercle Dauphinois de Documentation et de
    Communication Culturelle, vous invite le mercredi 10 avril à 19h à la conférence de Jean-Philippe Chauvin, professeur d’histoire en lycée public et royaliste social revendiqué :


    Les royalistes face à la question sociale, de la Révolution à nos jours.



    En 1791, la Révolution française détruit l’ordre social corporatif, au nom d’un libéralisme: ainsi, «le prolétariat naît de la Révolution française», (dixit le comte de Paris) la République n’aura guère de scrupules à faire tirer sur les ouvriers durant le XIXe siècle, siècle de l’exploitation des travailleurs de l’usine et de la mine.
    Les rois de France et les royalistes sociaux cherchent des solutions à la terrible question sociale, dans les villes comme dans les campagnes : Villeneuve-Bargemont, puis La Tour du Pin, Albert de Mun, et Maurras lui-même… dénonçant les conditions de travail et de vie des ouvriers.
    Aujourd’hui, la question sociale n’est toujours pas réglée, et les Gilets jaunes comme les paysans français et les ouvriers démontrent, par leurs colères respectives, la nécessité de nouvelles pistes, au-delà du libéralisme comme de l’étatisme: et si l’on écoutait ce que les monarchistes contemporains ont à dire, et à proposer?
    Jean-Philippe Chauvin évoquera une lecture monarchiste de la question sociale, de
    l’Ancien Régime à nos jours, avec l’ambition de valoriser une «autre voie» économique et sociale conciliant nécessité économique et justice sociale.
    La réunion sera suivie d'un buffet convivial Salle des Vignes : 3 bis, avenue Maréchal Randon à l’Ile Verte - 38000 GRENOBLE (tramway ligne B « la Tronche Hôpital »)


    (Inscription requise et participation aux frais)
    Merci de vous inscrire par courriel au centrelesdiguieres@gmail.com

  • Dans Dreux officiel...

    [COMTE DE PARIS]
     
    Pierre Frédéric Billet et le Prince Jean, Comte de Paris ont profité de la soirée des Vœux du Maire pour souhaiter que l’année 2024 et les suivantes confirmeront l’apaisement entre la famille d’Orléans et la Fondation Saint-Louis.
    Le Comte de Paris et la fondation ont en effet signé, quelques jours plus tôt, un protocole d'accord pour clore leurs différents qu’ils avaient mis entre les mains de la justice.
    Le Comte de Paris retrouve le conseil d’administration de la Fondation Saint-Louis et pourra revenir plus sereinement loger dans la Maison Philidor.
    La bâtisse de briques se trouve dans le parc du Domaine royal géré par la Fondation Saint-Louis.
    Pierre-Frédéric Billet s’est souvent impliqué ces dernières années dans ce souci de réconciliation :
     
    "Les Drouais tiennent beaucoup à la famille d’Orléans qui, elle, a toujours su montrer son attachement à notre ville. La Fondation Saint-Louis a aussi une importance essentielle pour faire vivre notre patrimoine. Je suis très heureux que tous aient su œuvrer à ce rapprochement, et je resterai à l’écoute de chacun pour préserver cette paix retrouvée."
  • Grandes ”Une” de L'Action française : (2/2) Novembre/Décembre 1938, Charles Maurras est en tournée en Algérie...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    • Voici maintenant l'intégralité de ce qui se trouve dans la page cinq du numéro du Lundi 12 Décembre :

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    • À tout seigneur, tout honneur : commençons donc par le "discours de bienvenue du Maire d'Alger à Charles Maurras" : Alger, grande ville française (partie supérieure des deux colonnes de droite)... :

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    • Juste en-dessous de ce discours du Maire, dans le reste de la cinquième colonne, l' "Allocution de M. de Lassus au banquet d'Alger" :

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    • Après les deux colonnes de droite, passons aux deux colonnes de gauche... D'abord avec, en partie supérieure, l'allocution de M. Gabet, président de l'Union nationale et sociale d'Alger :

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    • Et, enfin, pour en terminer avec cette page, l'intégralité des deux colonnes centrales, qui sont occupées par l'article d'Abd-El-Atif : "Faut-il faire de l'Algérie un Dominion ?" : inutile de commenter cet article, qui se passe aisément de commentaires... Disons seulement que sa lecture, aujourd'hui ("après...") laisse rêveur, nostalgique et... attristé !...

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

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  • 13ème circonscription des Bouches-du-Rhône : Emmanuel Fouquart (RN) arrive en tête avec 47,53%, suivi de Pierre Dharrévi

     

    Le candidat RN Emmanuel Fouquart est en tête au premier tour.

    Le RN Emmanuel Fouquart en tête au premier tour...

    La 13ème circonscription est composée de Martigues, Fos-sur-Mer, Port-de-Bouc, Saint-Mitre-les-Remparts, Port-Saint-Louis-du-Rhône et d'une partie de la ville d'Istres

    • Détail des résultats d'ensemble des candidats de la 13ème circonscription des Bouches-du-Rhône :

    • Hervé Delespaul (Debout la France) : 1,59%

    • Pierre Dharréville (député sortant - Nouveau Front populaire, PCF) : 36,02%

    • Emmanuel Fouquart (RN) : 47,53%

    • Lila Lokmane (Ensemble, Territoires de Progrès) : 12,33%

    • Cyril Métral (Lutte ouvrière) : 1,04%

    • Olympe Schredre (Reconquête !) : 1,49%

     

    • Les résultats commune par commune :

    • Martigues : Emmanuel Fouquart (45,47%); Pierre Dharréville (38,18%); Lila Lokmane (12,47%).

    • Istres : Emmanuel Fouquart (48,27%); Pierre Dharréville (31,31%); Lila Lokmane (15,55%).

    • Port-de-Bouc : Pierre Dharréville (47,83%); Emmanuel Fouquart (42,18%); Lila Lokmane (6,88%).

    • Fos-sur-Mer : Emmanuel Fouquart (56,97%); Pierre Dharréville (28,28%); Lila Lokmane (10,79%).

    • Saint-Mitre-les-Remparts : Emmanuel Fouquart (50,48%); Pierre Dharréville (25,16%); Lila Lokmane (19,18%).

    Il y a deux ans, Pierre Dharréville, alors sous la bannière Nupes, l'avait emporté avec 52,01% des suffrages exprimés, devant Emmanuel Fouquart, investi par le Rassemblement National (47,99%).

    Martigues vue du ciel.

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (23)...

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    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    23 : À Martigues et Roquevaire, hauts-lieux maurrassiens... (4/5)

    (pour ces cinq livraisons, on pourra se reporter à notre Album (de 125 photos) : Une visite chez Charles Maurras...)

    Comme nous l'avons vu les semaines précédentes, c'est sous le mandat de Paul Lombard que la Bastide fut donnée à la Ville de Martigues. Et, tant que Paul Lombard fut là, même après sa "démission" qu'il avait annoncée, tout se passa bien pour la Maison, et pour nous. 

    C'est en 1968, à la suite de la mort de Francis Turcan, que Paul Lombard devint maire de Martigues. Il fut constamment réélu à ce poste, à chaque fois au premier tour. Aux élections municipales de 2008, il se présenta pour la 7ème fois consécutive, mais en annonçant son départ en 2009 au profit de Gaby Charroux. La passation de pouvoir eut lieu le Paul Lombard demeurant cependant conseiller municipal, donc présent, dans la Ville et dans le Conseil municipal. Il ne mourut que le , à l'âge de 92 ans.

    Voilà pourquoi, même bien des années après la donation de 97, nous pûmes continuer d'utiliser la Bastide.

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    On voit parfaitement bien, sur cette photo, le nouveau Chemin de Paradis élargi, entre le stade et la maison de Maurras, et l'on se rend fort compte de la bonne dizaine de mètres perdus par le nouveau mur d'enceinte de celle-ci, côté "Chemin"...

     

    Je ne prendrai qu'un exemple de la loyauté des intentions de Paul Lombard. En 1965, donc sous le Maire précédent, fut édifié le stade qui porte aujourd'hui le nom de ce Maire, Francis Turcan (et dont Wikipedia mentionne l'adresse, curieusement, au "29 Chemin DU paradis", alors que c'est évidemment "Chemin DE paradis", mais, passons...). Avec le temps, le nombre de spectateurs augmentant, la Ville décida d'élargir le Chemin de Paradis. Il fallut donc "prendre" une bonne dizaine de mètres sur les propriétés situées sur le Chemin, mais de l'autre côté du stade, donc, entre autres, "chez Maurras". Or, la Bastide s'ouvre, de part et d'autre du portail d'entrée, par la double Allée des philosophes, avec ses beaux cyprès, son calme propice à la méditation - d'où le nom... - et ses deux belles tables rondes en pierre, à chacune des deux extrémités. On coupa donc les 72 antiques et "historiques" cyprès et l'on cassa le mur. Mais tout fut reconstruit à l'identique, environ dix mètres plus haut, à l'intérieur du jardin. 

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    "...Ce fut plus tard, beaucoup plus tard, que je pus construire à la bordure du Chemin de Paradis ma double "Allée des Philosophes"; 18 cyprès par ci, 18 cyprès par là, répétés de chaque côté, ce qui fit les 72...." (Charles Maurras)

    Illustration : tout de suite en entrant dans le Jardin, une fois le portail ouvert, on a, à droite et à gauche, la même "Allée des philosophes", s'achevant toutes les deux par une petite table de pierre ronde, chacune avec son banc de pierre; les deux allées sont formées de deux haies de cyprès parallèles, espacées de deux mètres environs, propices à la méditation...

     

    La première fois que je me rendis, avec Chauvet, chez Maurras, après ces travaux d'élargissement, j'exhalai mon amertume, en lui disant que la Mairie avait trouvé un bon moyen, fort mesquin, de rogner un peu sur le patrimoine de la maison. À ma grande surprise, Chauvet me répondit très "philosophiquement" - ce qui était bien la moindre des choses, dans... l'Allée des philosophes ! - et me dit, très calmement : "Tu as tort de critiquer, tu devrais plutôt te réjouir qu'ils aient conservé intact, en le respectant, l'esprit du lieu et qu'ils aient tout refait exactement à l'identique...". Je m'inclinai, et renonçai donc à mon idée selon laquelle la double allée actuelle et le nouveau mur d'enceinte n'étaient que de "faux témoins"...

    Ce fait montre bien que Paul Lombard, tant qu'il fut là, n'eut pas d'intentions hostiles envers la Bastide.

     

    RENDEZ-VOUS A NOS AMIS, CE SAMEDI 1er SEPTEMBRE, A MARTIGUES, POUR LA JOURNEE D'HOMMAGE A CHARLES MAURRAS, A L'OCCASION DU 60ème ANNIVERSAIRE DE SA MORT

     

    2. Le déroulement de la journée...

    Samedi 1er septembre, Martigues, Chemin de Paradis : mieux qu'un "devoir de mémoire", un "bonheur de mémoire"...

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    3. La vidéo des interventions... (une heure vingt minutes) 

    Devoir de mémoire, "bonheur de mémoire" : Charles Maurras célébré et honoré "chez lui", dans sa ville de Martigues et dans le jardin de sa maison du Chemin de Paradis

     

    4. Premières réflexions après la journée...

    Réflexions en guise de conclusion provisoire, après la journée d'hommage de samedi : A ceux qui ostracisent Charles Maurras : la guerre est terminée ! Delenda est injuria !...

     

    5. Petit reportage en trente photos, comme il y a "les trente beautés de Martigues"...

    Martigues, samedi 1er septembre, hommage à Charles Maurras : trente photos, comme il y a "trente beautés", de Martigues...

     

    On me permettra, pour conclure cette livraison d'aujourd'hui, un petit souvenir personnel. Cette journée, ce fut la dernière fois que je rencontrai Guber. Nous évoquâmes ensemble, avec joie, non pas "le bon vieux temps" (expression idiote", mais ces "jours heureux" des Issambres (voir le n° 18 de ces Documents), des Baux : je lui rappelai qu'il avait été mon premier "supporteur", lors de mon premier discours aux Baux : je parlais juste avant lui, qui clôturait toujours les discours, et il me murmura "Jette ton papier !". Après la Royale, il me donna de précieux conseils, lui qui parlait avec tant d'éloquence... 

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    Au premier rang, à gauche, Henri Bec et, à sa gauche, pantalon blanc : "Guber"...

     

    François Davin, Blogmestre

  • Au cinéma : LaRoy, par Guilhem de Tarlé

    LaRoy - Film 2023 - AlloCiné

     

    Grand Prix au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2023 : LaRoy, un film américain (VOSTF) de Shane Atkinson, avec John  Magaro (Ray) et Steve Zahn (Skip, le détective privé).

    LaRoy… c’est une petite ville du Texas où se déroule l’action. Je n’en dirai pas davantage car le scénario est trop compliqué pour moi.
    En revanche, le cirque et les clowns à la Skip ont toute ma sympathie.  J’avais lu et entendu qu’il s’agissait d’un « thriller façon Coen »… ce que mon inculture cinématographique ne me permettait pas d’identifier… je n’avais pas apprécié The Big Lebowski (1998) et n’ai aucun souvenir d’Inside Llewyn Davis (2013) ou d’Ave Cesar (2016)… seul Arizona Junior avait trouvé grâce à mes yeux…
    Mon épouse, quant à elle, est davantage cinéphile que moi qui, n’ayant rien lu et rien entendu, m’a très vite soufflé le nom de Coen.

    Bref un film déjanté, qui devrait plaire à mon fils.

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  • Au cinéma : Agra, une famille indienne, par Guilhem de Tarlé

    Agra, une famille indienne - Film 2023 - AlloCiné

     

    Quinzaine des Cinéastes, Cannes 2023 : Agra, une famille indienne, un film indien de Kanu Behl, avec Mohit Agarwal (Guru),
    interdit aux – 12 ans avec avertissement.

    Agra, une famille indienne…

    Agra n’est pas, comme je le pensais, le nom de la famille, mais celui d’une ville située au sud de New Delhi.

    L’affiche indique « une plongée inédite dans l’Inde actuelle »… Dommage que finalement cette « plongée » ne soit pas restée « inédite », et qu’on l’interdise aux seuls – 12 ans, tellement elle frise le porno, sans aucun intérêt.

    Encore une fois un film en deux parties dont la première sur l’obsession sexuelle de Guru, peut-être à l’image de son père qui vit avec sa maîtresse dans le même logement. C’est d’ailleurs là, sans doute, que se situe la « plongée dans l’Inde actuelle » qui fait cohabiter toute une « famille », à savoir, le père, sa maîtresse, la mère, le fils, et une cousine… Cette « plongée » se poursuit en deuxième partie sur une opération immobilière !

    Bref, rien à voir avec la plongée merveilleuse que nous offrit Hergé, pour « les jeunes de 7 à 77 ans », chez le Maharadjah de Rawajpoutalah.

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  • Éphéméride du 31 juillet

    1944 : Disparition d'Antoine de Saint Exupéry

     

     

     

     

    49 Avant J.C. : Seconde victoire de la flotte de César - qui assiège Massalia - sur la flotte Massaliète 

     

    C'est l'amiral Decimus Junius Brutus Albinus qui commande la flotte de César. Il a établi un blocus maritime de la ville, en prenant position à quelques encablures de l'île de Ratonneau, sur l'archipel du Frioul. La flotte des Massaliotes est pourtant supérieure en nombre (17 navires) et en expérience, et cherche à forcer le blocus; mais après un affrontement extrêmement violent, cinq des navires de Massalia sont coulés, et quatre capturés. 

    31 juillet,albi,jacques coeur,etienne marcel,saint exupery,le petit prince,diderot,hachette,jaurès,bainville

    L'archipel du Frioul - où s'était installée la flotte romaine - peut à la fois bloquer et/ou protéger la rade de Marseille. Il se compose de trois îles :
    • Ratonneau, à gauche sur la photo, qui est la première que l'on rencontre en venant du large et que les Grecs appelèrent donc, tout naturellement, "Proté" (qui signifie "premier" , en grec);
    • Pomègues, (du grec "Mésé", qui signifie "moyenne"), ici à droite;
    et If, la plus petite des trois (petit se disant "Hypea", en grec) que l'on voit devant les deux autres, et sur laquelle se trouve le célébrissime château.
     
    La première des deux batailles navales du siège de Massalia - le 27 juin - eut lieu dans la rade même, à quelques encablures des murailles de la ville; la seconde - le 31 juillet - eut lieu un peu plus loin, à Saint-Cyr/Les Lecques, à une vingtaine de kilomètres, les Massaliotes ayant réussi à percer le blocus maritime, "profitant d'un vent favorable", dit César...
     
    • Sur les raisons de la guerre que mena César contre Massalia, voir notre Éphéméride du 19 avril;
    • sur la première victoire navale remportée par la flotte de César sur celle de Massalia, voir notre Éphéméride du 27 juin;
     
    • et, plus généralement, notre Évocation :

    Jules César lui-même a raconté cette bataille navale décisive.
     
    Décisive car, une fois perdu le dernier espoir de ravitaillement de la ville, si elle réussissait à briser son blocus, celle-ci, bien que résistant militairement jusqu'au bout aux forces de César, serait tôt ou tard contrainte à la capitulation, non par la défaite militaire mais par la famine : commencé en avril 49, le siège s'achèvera par la reddition des Massaliotes en septembre...
     
    De "La Guerre civile" (De Bello Gallico), La Pléiade, Historiens romains, Tome II, pages 344/345/346 : 
     
    III
     
    31 juillet,albi,jacques coeur,etienne marcel,saint exupery,le petit prince,diderot,hachette,jaurès,bainville"...Entre-temps L. Nasidius, envoyé par Pompé au secours de Domitius et des Marseillais, avec seize navires dont quelques uns à éperon d'airain, pénétra dans le détroit de Sicile... Une barque est envoyée en cachette pour avertir Domitius et les Marseillais de son arrivée. Il les engage vivement à livrer un nouveau combat à la flotte de Brutus avec l'appui de la sienne (ci contre, éperon en bronze d'un navire grec du IIème siècle av. J.C).
     
    IV
     
    Les Marseillais, après leur précédent échec (la première bataille navale, perdue par les Massaliotes, avait eu lieu le 12 juin, ndlr), avaient sorti des chantiers de vieux navires pour remplacer les navires perdus et les avaient équipés avec le plus grand soin (ils avaient à leur disposition de nombreux rameurs et timoniers).  Ils y ajoutèrent des bateaux de pêche, couverts de façon à protéger le rameurs contre les projectiles, et y entassèrent archers et machines.
    L'équipement terminé, ils s'embarquent. Les lamentations des vieillards, des mères de famille, des jeunes filles, leurs supplications à défendre la ville menacée d'un si grand danger les accompagnent, leur donnent plus de courage et plus de confiance que lors du combat précédent...
    L'approche de L. Nasidius avait fait naître un grand espoir et un grand élan. Profitant d'un v31 juillet,albi,jacques coeur,etienne marcel,saint exupery,le petit prince,diderot,hachette,jaurès,bainvilleent favorable, les Marseillais sortent du port et rejoignent Nasidius à Tauroentum (Saint-Cyr/Les Lecques, près de La Ciotat et de son célèbre "Bec de l'Aigle, ci contre, ndlr), place-forte qui leur appartient. Là ils déploient leurs navires et, raffermis dans leur résolution de combattre, arrêtent  les dispositions de la bataille. Les Marseillais prennent place à droite, Nasidius à gauche.
     
    V
     
    Brutus vogue vers le même lieu avec une flotte accrue. Car aux navires construits par ordre de César à Arles sont venus s'en ajouter six pris aux Marseillais.  Il les avait fait réparer et pourvoir de tout l'armement nécessaire au cours des journées précédentes. Donc, ayant exhorté les siens à ne pas craindre un ennemi déjà vaincu une fois quand ses forces étaient encore intactes, Brutus marche au combat confiant et ferme...
     
    VI
     
    Dans le combat qui s'était engagé, les Marseillais firent preuve d'une bravoure irréprochable... Nos vaisseaux s'étant peu à peu éloignés les uns des autres, les ennemis purent mettre à profit l'habileté de leurs pilotes ainsi que la mobilité de leurs navires. S'il arrivait aux nôtres d'accrocher avec des harpons un de leurs bâtiments, aussitôt les autres accouraient au secours de tous les côtés. D'ailleurs, si l'on en venait à des corps à corps, les Marseillais, mêlés aux Albiques, tenaient bon, et leur courage n'était pas inférieur au nôtre. Des bateaux de moindre dimension lançaient de loin une grande quantité de projectiles qui faisaient parmi les nôtres, pris au dépourvu ou demeurés sans méfiance, de nombreux blessés.
    31 juillet,albi,jacques coeur,etienne marcel,saint exupery,le petit prince,diderot,hachette,jaurès,bainvilleLe navire de Décimus Brutus, qu'on pouvait facilement reconnaître à ses insignes, fut repéré par deux vaisseaux ennemis qui le prirent en chasse. Brutus, les ayant vu arriver de deux côtés opposés, accéléra la vitesse du sien et leur échappa au dernier moment. Les deux vaisseaux, emportés par leur élan, se jetèrent l'un sur l'autre. Le choc fut si violent que les deux se trouvèrent fortement endommagés. S'en étant aperçu, les navires de Brutus, qui se tenaient à proximité, se précipitèrent sur ces deux bâtiments en détresse et les coulèrent rapidement, l'un et l'autre.
     
    VII
     
    Quant aux navires de Nasidius, ils ne furent d'aucune utilité et se retirèrent rapidement du combat. Ni la vue de la cité natale, ni les supplications des proches ne purent inciter les équipages à risquer le combat. Aussi n'eut-il à déplorer la perte d'aucun bâtiment. Les Marseillais eurent cinq navires coulés, quatre furent capturés, un prit la fuite avec ceux de Nasidius et gagna avec eux l'Espagne citérieure.
    Un des navires demeurés indemnes partit porter à Marseille la nouvelle de la défaite. A son approche, toute la population accourut au port. Quand elle apprit le résultat de la bataille, ce fut une telle explosion de désespoir qu'on eût dit que, déjà, la ville était aux mains de l'ennemi. Les Marseillais surent trouver néanmoins assez d'énergie pour renforcer les défenses de leur ville."
     
     

    Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l'influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Éphémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l'Antiquité : voici le rappel des plus importantes d'entre elles, étant bien entendu qu'un grand nombre d'autres Éphémérides traitent d'autres personnalités, événements, monuments etc... de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s'appelle : la France...

     

    En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que "le divin Jules" avait été appelé à l'aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s'opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes - en 58 avant J.C - pour s'établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l'Éphéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d'Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (voir l'Éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l'avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome... Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l'actuelle Orléans), en 52 (voir l'Éphéméride du 23 janvier); le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (voir l'Éphéméride du 28 novembre); mais, moins d'un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l'échec de l'armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (voir l'Éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (voir l'Éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (voir l'Éphéméride du 26 septembre)...

     

    Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n'eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s'opposa également et malheureusement - on vient de le voir... - à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (voir nos trois Éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet)...

     

      Enfin, pour être tout à fait complet avec le rappel de ce que l'on peut trouver dans nos Éphémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois Éphémérides traitant de :

    la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86 : voir l'Éphéméride du 17 janvier);

    l'assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (voir l'Éphéméride du 15 mars);

    notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l'époque (voir l'Éphéméride du 11 avril)...

     

     

    24 juin,loi d'exil,orléans,du pont de nemours
     
     
     
     
    1358 : Assassinat d'Étienne Marcel

     

    Le Prévôt des marchands est accusé de vouloir secrètement favoriser les desseins anglais.

    Le jour où l'on s'aperçut qu'il avait effectivement ouvert les portes de Paris à quelques soldats anglais, les Parisiens

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (183), La France à Jérusalem...

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    Le monastère d'Abou Gosh, le tombeau des Rois, l'église Sainte-Anne et le monastère d'Eléona : avec ces quatre possessions, héritées du XIXème siècle, la France est la seule puissance étrangère à posséder des biens dans Jérusalem...

    Sous le titre "La France, gardienne des Lieux saints", Adrien Jaulmes a publié, dans Le Figaro du 13 septembre 2010, le très intéressant article que voici :

    Peu après son entrée en fonction, chaque nouveau consul général de France à Jérusalem revêt sa tenue d'apparat, uniforme blanc et casquette galonnée. Précédé de deux kawas, gardes traditionnels en costume ottoman, tarbouche et pantalon bouffant, qui martèlent le sol de leurs lourdes cannes ferrées au pommeau d'argent, il traverse les ruelles étroites de la Vieille Ville jusqu'au parvis de la basilique du Saint-Sépulcre.
    Les cloches de l'église construite au-dessus du tombeau du Christ carillonnant en son honneur, le représentant de la République française est accueilli à l'entrée par le custode, chargé des intérêts de l'Église catholique romaine en Terre sainte, et par les dignitaires des autres églises chrétiennes, grecs orthodoxes, arméniens, coptes et éthiopiens. Il est le seul diplomate étranger et surtout non religieux à jouir de ces privilèges. Après sa visite au Saint-Sépulcre, le consul général se rend, toujours précédé par ses deux gardes, à l'église Sainte-Anne, près de la porte des Lions. Sous les voûtes de pierre blanche de l'ancienne église croisée où flotte le drapeau tricolore, il prend place dans un fauteuil damassé devant les bancs des fidèles. On lui présente l'eau bénite et les évangiles, avant de l'encenser. La célébration s'achève par une prière en latin, le Domine salva fac republicam («Que Dieu sauve la République»).
    Une trentaine de ces «messes consulaires» se déroulent dans l'année, et notamment pour le 14 Juillet. La célébration religieuse d'une fête révolutionnaire et républicaine peut surprendre, mais l'on n'est pas à un paradoxe près à Jérusalem. Outre ces messes catholico-républicaines et les privilèges religieux du consul général, la France est aussi la seule puissance étrangère à posséder des biens fonciers dans et autour de la ville.

    Outre l'église Sainte-Anne, l'État français est aussi propriétaire du monastère d'Abou Gosh, sur la route de Jérusalem, de celui de l'Eléona, sur le mont des Oliviers, et de l'étrange tombeau des Rois, situé à Jérusalem-Est. Ces quatre domaines nationaux sont l'héritage d'une longue histoire, où, comme souvent dans cette partie du monde, politique et religion se mêlent étroitement.


    Imbroglio juridique et foncier


    L'aventure des Croisades achevée en 1291, la France est l'une des premières puissances européennes à se voir de nouveau accorder des privilèges au Levant, lorsque François Ier signe en 1536 avec Soliman le Magnifique le traité des Capitulations. Le traité, suivi par d'autres, confie à la France la protection des lieux saints et des chrétiens de l'Empire.
    Au XIXe siècle, le jeu des puissances consolide la prépondérance de la France, monarchique, impériale puis républicaine, comme protectrice des catholiques au Levant. Le traité de Mytilène, signé en 1901 avec la Porte, consacre les droits des congrégations catholiques en Terre sainte, alors même que fait rage en France la lutte entre la République et l'Église. Mais «la laïcité n'est pas un article d'exportation». La formule, attribuée tantôt à Léon Gambetta, tantôt à Aristide Briand, prononcée en plein vote de la loi de séparation de l'Église et de l'État, résume toujours l'étrange statut de la France dans la Ville sainte.
    «Tout se touche à Jérusalem, le politique n'est jamais bien loin du religieux», dit le père Jean-Luc Eckert, conseiller pour les affaires religieuses au consulat général de France. «Certains considèrent ces cérémonies et privilèges comme un folklore un peu anachronique, mais elles témoignent pourtant de l'influence que la France continue d'exercer, notamment dans les domaines humanitaires et éducatifs.»


    Outre les quatre domaines nationaux, la France subventionne aussi l'École biblique et archéologique française située à Jérusalem-Est.


    Le statut de ces possessions n'a jamais été remis en cause, ni sous les Ottomans ni pendant le mandat britannique. Mais depuis sa conquête par Israël en 1967, puis l'annexion unilatérale de sa partie orientale en 1980, Jérusalem est devenu un imbroglio juridique et foncier. Les titres de propriété sont régulièrement remis en question par Israël, alors que l'annexion de Jérusalem n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, qui considère toujours la ville comme un corpus separatum, une entité séparée, et n'y entretient pas d'ambassades.


    «Les titres de propriété sont anciens, et décrivent des biens parfois disparus, ou de façon imprécise», dit le père Frans Bouwen, père blanc de Sainte-Anne. «Les Anglais ont introduit des éléments plus rationnels, mais les autorités israéliennes ont classé certains domaines comme des parcs publics, et remettent en question le droit d'usage.»
    C'est curieusement le tombeau des Rois, seul domaine français inhabité, qui pose le plus de problèmes. Des groupes religieux juifs contestent régulièrement la possession par un pays étranger d'une tombe qu'ils attribuent à des rois bibliques. Et crient à la profanation quand le consulat général de France y organise des festivals musicaux a destination d'un public essentiellement palestinien.


    1856 - L'église Saint-Anne


    Située dans la Vieille Ville de Jérusalem, à deux pas de la porte de Saint-Etienne, appelée aussi porte des Lions, Sainte-Anne est l'une des plus belles églises de Jérusalem. Le bâtiment original fut construit par les croisés dans un impeccable style roman sur le site présumé de la piscine de Bethesda, où, selon les Évangiles, le Christ guérit le paralytique. Transformée en école coranique après la chute du Royaume latin de Jérusalem, elle est offerte à la France en 1856 par le sultan ottoman, pour remercier Napoléon III de son intervention contre les Russes pendant la guerre de Crimée. Elle est ensuite confiée aux pères blancs du cardinal Lavigerie, dont la statue se dresse toujours dans les jardins de l'église.

    Restaurée après avoir subi des dégâts pendant les combats de la guerre des Six-Jours, elle abrite à présent une dizaine de prêtres et frères de la congrégation des pères blancs, qui se consacrent à la formation de missionnaires. Outre l'église, le domaine comprend une série de bâtiments, des jardins et les ruines de la piscine de Bethesda, profondes citernes creusées dans la pierre où des archéologues ont exhumé des vestiges de temples romains et d'églises byzantines. Deux consuls généraux de France sont enterrés dans l'église.


    1856 - L'Eléona


    Un drapeau français flotte aussi au sommet du mont des Oliviers, visible depuis toute la Vieille Ville de Jérusalem. Le monastère carmélite de l'Eléona a été bâti sur l'emplacement supposé de la grotte du Pater Noster, lieu où Jésus aurait enseigné la prière à ses disciples. Le terrain avait été acheté en 1856 par la princesse de la Tour d'Auvergne, aristocrate aussi pieuse qu'excentrique, qui s'y installe dans une petite maison. Elle fait élever un cloître au-dessus de la grotte de l'enseignement du Pater, dont les plans sont attribués à Viollet-le-Duc.
    En 1874, la princesse divise le terrain entre les pères blancs et les sœurs carmélites, et fait don du monastère de l'Eléona à la France.
    Comme avait commencé à le faire la princesse de la Tour d'Auvergne, des plaques reproduisant des traductions du Pater Noster dans toutes les langues connues sont apposées sur les murs de la propriété. Les carmélites ont assoupli les règles de leur ordre pour permettre à certaines d'entre elles de s'occuper de l'accueil des touristes et des pèlerins. Elles tiennent également un petit magasin de souvenirs.


    1871- Le tombeau des Rois


    Rue Saladin, à Jérusalem-Est, non loin du célèbre hôtel American Colony, un drapeau français flotte au-dessus d'un portail de fer. Il ouvre sur un site souterrain, invisible depuis la rue, fouillé par des archéologues français au XIXe siècle, et longtemps considéré comme la tombe des derniers rois de la Judée biblique. Il est aujourd'hui plutôt attribué à une princesse juive, Hélène d'Adiabene, qui aurait fait creuser le mausolée.
    On y accède par un escalier monumental taillé dans la pierre qui descend jusqu'à un vaste hypogée. Cette grotte artificielle creusée dans la roche abrite plusieurs sarcophages, dont certains se trouvent aujourd'hui au Louvre. Le Tombeau des rois fut acheté en 1871 par les frères Pereire, célèbres banquiers du Second Empire, qui en font don quelques années plus tard à la France «pour le conserver à la science et à la vénération des fidèles enfants d'Israël ».
    Le tombeau des Rois abrite régulièrement des concerts organisés par le consulat général de France à Jérusalem, suscitant presque aussi régulièrement des protestations de juifs orthodoxes qui contestent l'usage profane d'un site religieux.


    1873- Le monastère d'Abou Gosh


    «Voilà, vous l'avez votre tas de pierres !», aurait dit en 1873 le sultan ottoman au marquis de Vogüé. L'ambassadeur de France près la Sublime Porte vient d'obtenir pour son pays la petite église d'Abou Gosh, en contrepartie de la prise de l'église Saint-Georges de Lydda par les Grecs orthodoxes. Située à une dizaine de kilomètres de Jérusalem, cette ancienne commanderie croisée a été bâtie par l'Ordre des hospitaliers pour héberger les pèlerins qui y font étape sur la route qui monte vers la ville depuis la côte. Elle est avec Sainte-Anne l'un des plus beaux vestiges de l'architecture franque en Terre Sainte. Le monastère, avec sa chapelle de style roman, décorée de superbes fresques byzantines, est situé sur l'un des sites supposés d'Emmaüs. Les bénédictins s'y installent en 1903, et signent un contrat avec la République française. En échange de quoi, stipule le texte de l'époque, «ils célébreront les offices religieux, avec toute la solennité requise, pour la prospérité de la France et de l'Église ». Situé aujourd'hui en territoire israélien, au milieu d'un village musulman, Abou Gosh abrite 9 moines, olivétains du Bec-Hellouin, et douze moniales, qui se consacrent à la prière et à des travaux manuels, et produisent notamment un excellent limoncello.

     

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