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  • Éphéméride du 7 Janvier

    1499 : Signature du contrat de mariage entre Louis XII et Anne de Bretagne

     

     

     

    807 : Mort de Widukind...

     

    Pour parler de Widukind, héros germanique, dans des Éphémérides consacrées à l'Histoire de France, il faut commencer par parler de... Charlemagne !

    Jacques Bainville a bien expliqué l'idée maîtresse qui guida la politique et toutes les actions de Carolus Magnus, et pourquoi les Allemands qui le revendiquent comme l'un de "leurs" empereurs, voire le premier, commettent "un énorme contre-sens" (Histoire de France, chapitre III, Grandeur et décadence des Carolingiens) :

    "...Dès qu'il fut le seul maître, en 771, Charlemagne se mit à l'œuvre. Son but ? Continuer Rome, refaire l'Empire.

    En Italie, il bat le roi des Lombards et lui prendra la couronne de fer.

    Il passe à l'Espagne : c'est son seul échec...

    Surtout, sa grande idée était d'en finir avec la Germanie, de dompter et de civiliser ces barbares, de leur imposer la paix romaine. Sur les cinquante-trois campagnes de son règne, dix-huit eurent pour objet de soumettre les Saxons.

    Charlemagne alla plus loin que les légions, les consuls et les empereurs de Rome n'étaient jamais allés. Il atteignit jusqu'à l'Elbe. "Nous avons, disait-il fièrement, réduit le pays en province selon l'antique coutume romaine." 

    Il fut ainsi pour l'Allemagne ce que César avait été pour la Gaule.

    Mais la matière était ingrate et rebelle.

    Witikind fut peut-être le héros de l'indépendance germanique, comme Vercingétorix avait été le héros de l'indépendance gauloise. Le résultat fut bien différent. On ne vit pas chez les Germains cet empressement à adopter les mœurs du vainqueur qui avait fait la Gaule romaine. Leurs idoles furent brisées, mais ils gardèrent leur langue et, avec leur langue, leur esprit. Il fallut imposer aux Saxons la civilisation et le baptême sous peine de mort tandis que les Gaulois s'étaient latinisés par goût et convertis au christianisme par amour. La Germanie a été civilisée et christianisée malgré elle et le succès de Charlemagne fut plus apparent que profond.

    Pour la "Francie", les peuples d'outre-Rhin, réfractaires à la latinité, restaient des voisins dangereux, toujours poussés aux invasions. L'Allemagne revendique Charlemagne comme le premier de ses grands souverains nationaux. C'est un énorme contre-sens. Ses faux Césars n'ont jamais suivi l'idée maîtresse, l'idée romaine de Charlemagne : une chrétienté unie.

    Les contemporains s'abandonnèrent à l'illusion que la Germanie était entrée dans la communauté chrétienne, acquise à la civilisation et qu'elle cessait d'être dangereuse pour ses voisins de l'Ouest...

    Cependant Charlemagne avait recommencé Marc-Aurèle et Trajan. Il avait protégé l'Europe contre d'autres barbares, slaves et mongols. Sa puissance s'étendait jusqu'au Danube. L'Empire d'Occident était restauré comme il l'avait voulu..."

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    Campagnes contre Widukind, le Dux Saxonum...

     

    Et c'est maintenant que l'on peut évoquer le rôle historique de ce grand guerrier, héros germanique, qui fut pour les Germains - toutes proportions gardées - ce qu'avait été Vercingétorix pour les Gaulois.

    Et qui est l'une des plus parfaites illustrations de cet antagonisme bi-millénaire et fondamental entre le monde germanique et le monde français, que Bainville a si bien analysé dans son admirable Histoire de deux peuples (voir l'Éphéméride du 10 août) : il n'y a pas de "Widukind" sans Charlemagne, et l'oeuvre principale de Charlemagne, celle dont il était le plus fier, se fit essentiellement contre tout ce qu'incarnait ce chef germanique.

    C'est contre lui que se battit l'empereur, dans le cadre de ses rudes campagnes contre les Saxons, de 772 à 799, soit plus d'un quart de siècle ! C'est durant la première de ses campagnes, en 772, que Charlemagne fit détruire l'Irminsul, divinité et symbole des peuples germaniques (1)...

    Widukind est d'abord païen, comme l'ensemble de son peuple, durant le deuxième tiers du VIIIème siècle. En 777, Charlemagne convoqua une assemblée des Saxons à Paderborn : les Saxons, réunis en tant que vassaux du roi, acceptèrent de se convertir au christianisme. Fuyant la Saxe après la victoire du roi des Francs, Widukind s'était réfugié au Danemark dont le peuple était païen. En 778, de retour en Saxe - alors que l'armée franque était mobilisée en Espagne... - Widukind organisa la résistance saxonne. Sous son influence, les Saxons restés païens menacèrent l'abbaye de Fulda, contraignant les moines à la fuite...

    Une fois Charlemagne revenu d'Espagne - et de ses "illusions espagnoles" - il organisa, en guise de répression, le massacre par décapitation de 4.500 personnes, et fit déporter 12.000 femmes et enfants parce qu'ils refusaient le baptême (782). Widukind se réfugia de nouveau chez ses voisins et se mit sous la protection de Sigfred, le roi des Danois.

    Mais Charlemagne, pendant ce temps, réorganisa la Saxe, qui devint une province de son empire, et ordonna la conversion forcée des Saxons païens.

    La plupart des rebelles furent livrés à Charlemagne par les chefs saxons, car un parti pro-Franc s'était développé en Saxe, mais Widukind était introuvable. Au Danemark, ayant obtenu le soutien des Frisons et des Danois établis au nord de l'Elbe, il battit les Francs au mont Süntel (en 782). 

    En 785, Charlemagne fait proclamer que les païens doivent se convertir, sous peine de condamnation à mort. Les Wendes, voisins slaves des Saxons, à l'est, se joignent alors à la rébellion, désormais clairement orientée contre l'Église catholique romaine. Widukind convainc ses partisans de piller les églises et de massacrer les Francs, au nom des dieux germaniques...

    Voyant qu'il devait gagner son soutien, Charlemagne persuada Widukind de se convertir, en échange de la vie sauve, pour lui et les siens qui se convertiraient. Et, de fait, Widukind se fit baptiser avec plusieurs de ses hommes, en 785, à Attigny (dans les Ardennes). Charlemagne lui-même fut son parrain. Mais, même après leur conversion, les Saxons continuèrent à adorer des idoles païennes...

    La Saxe sembla cependant pacifiée, et la paix régna dans le pays pendant huit ans, jusqu'en 792.

    Dans les années 792 à 795, des Saxons se soulevèrent à nouveau, refusant la christianisation forcée. Et Widukind partit une nouvelle fois au Danemark, où il se plaça sous la protection du roi viking Godfred, le successeur de Sigfred. Les rebelles saxons demandèrent l'aide des Frisons, leurs voisins du Nord, eux aussi païens, et des Avars, déjà en lutte contre Charlemagne. Ils abjurèrent le christianisme, pillèrent les églises, traquèrent les catholiques et réhabilitèrent le culte des idoles. Devant la tournure que prenaient les évènements, Charlemagne dut, en 794, revenir en Saxe : la pacification du pays dura encore plusieurs années, et ne s'acheva officiellement qu'en 799. À partir de cette date, Widukind ne prit plus part aux combats - qui durèrent jusqu'en 804 - et mourut le

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    1. Irminsul était soit un arbre immense - souvent désigné comme un frêne - soit un tronc totémique sculpté, dédié à une divinité saxonne (teutonique) de la guerre, nommée simplement Irmin

    Le moine Rodolphe de Fulda († 865), à qui l'on doit la description la plus complète d'Irminsul, rapporte au chapitre 3 de son hagiographie "De miraculis sancti Alexandri" :

    "Il y avait aussi un tronc d'arbre d'une taille peu commune, dressé verticalement, qu'ils (les Saxons, ndlr) vénéraient en plein air, et qu'ils appelaient dans leur langue "Irminsul", qu'on peut rendre en latin par "pilier du monde", comme s'il soutenait toutes choses."

    L'emplacement exact de l'arbre n'est pas sûr car aucun témoignage archéologique n'a été retrouvé, mais il aurait été situé dans l’actuel Land de Niedersachsen, dans un rayon de 30 km autour de Paderborn, peut-être sur la colline de Marsberg. Cet "arbre Monde", ou "pilier du monde", était un élément de la cosmogonie germanique, qui symbolisait l'union de l'Homme et du Cosmos, le lien qui unit la Terre et le Ciel. 

    Arbre sacré ou idole, la nature exacte de l'Irminsul n'est pas tranchée. Un dictionnaire français de 1860 dit ceci :

    "Irminsul, ou colonne d'Irmin (Hermann, Arminius), idole des anciens Saxons, était placé sur la montagne fortifiée d'Ehresburg (aujourd'hui Marsberg). Elle représentait un homme armé à la façon des Germains, tenant un étendard d'une main et une lance de l'autre. C'était le dieu de la guerre, ou selon quelques uns, Arminius déifié. Charlemagne détruisit cette idole en 772, ainsi que la forteresse qui la défendait".

     

     

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    1499 : Signature du contrat de mariage entre Louis XII et Anne de Bretagne 

     

    Le mariage sera célébré le lendemain, 8 janvier. 

    D'abord mariée à Charles VIII, une clause du contrat de mariage et du traité conclu avec les États de Bretagne, en 1491, stipulait expressément que, si le roi décédait sans héritier mâle, Anne devait épouser son successeur (et que, sinon, le Duché échappait à la France).

    7 janvier,louis xii,anne de bretagne,hermine,charles viii,claude de france,françois premier,hiver de 1709,saint simon,blanchard,bernadette soubirous,charles peguy,alfred kastlerCela tombait bien pour Anne de Bretagne et Louis XII, qui éprouvaient une ancienne inclination l'un pour l'autre.

    Il s'agit donc bien, là, d'une vision géopolitique à long terme,  que l'on peut qualifier de véritable politique d'union matrimoniale, qui s'étendit sur une quarantaine d'années, aboutissant à la réunion définitive de la Bretagne à la France le 13 Août 1532 : la duchesse Anne de Bretagne épousant d'abord le roi de France Charles VIII puis, veuve, se remariant avec son successeur Louis XII, dont elle eut une fille, Claude de France; laquelle épousa François 1er, successeur de Louis XII : cette politique matrimoniale aboutira au rattachement définitif de la Bretagne à la France en 1532 (voir l'Éphéméride du 13 août).

    Proche de la belette, l'hermine est un petit mammifère brun l'été, et blanc, avec le bout de la queue noir, l'hiver. Elle était essentiellement importée d'Arménie et portait le nom latin de mus armenia : le rat (ou la souris) d'Arménie. En ancien français, ermin désignait aussi bien l'arménien que l'hermine.

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    Ce qu'on appelle communément hermine se nomme en fait une moucheture d'hermine en héraldique. C'est la représentation de la queue de l'hermine accrochée par trois barrettes mises en croix sur des peaux cousues bout à bout. On se servait autrefois des peaux fraîches pour orner les écus, amortir les chocs et protéger contre les flèches enflammées.

    Les mouchetures d'hermine font leur apparition à la cour ducale de Bretagne en 1213 à l'occasion du mariage de Pierre de Dreux avec Alix de Bretagne. L'hermine-plain (des mouchetures d'hermine qui tapissent un fond blanc) sera l'emblème des ducs bretons de Jean III jusqu'à la réunion à la France.

    L'hermine est au duc de Bretagne ce que la fleur de lys est au roi de France. En breton, on écrit: an erminig (la petite hermine : "ig" est un diminutif). Au Moyen Âge, le lys et l'hermine sont des symboles de pureté : le lys parce qu'il est associé à la Vierge, et l'hermine pour la blancheur de sa fourrure.

    La légende veut que la duchesse Anne se promenait en forêt et qu'elle aperçut une hermine pourchassée qui préféra attendre ses poursuivants plutôt que de salir sa blanche fourrure dans la boue. La duchesse demanda grâce pour l'animal, et décida d'en faire son emblème.

    De là viendrait la devise des Ducs de Bretagne, qui remonterait à Jean IV, l'arrière grand-père d'Anne :

    "Melius mori quam feodari", " Kentoc'

  • Éphéméride du 15 mars

    Buste de César en marbre, trouvé dans le Rhône en 2008
     

     

     

    15 Mars 44 : Assassinat de Jules César, conquérant des Gaules  

        

    La romanisation du pays, induite par la conquête des Gaules menée par César, fut féconde et heureuse.
     
    Et cependant, l'éloge qu'on peut en faire serait incomplet, et même faux, si l'on excluait de l'extraordinaire réussite que fut cette romanisation... le peuple Celte.
     
    Sans les Celtes, en effet, sans leurs grandes qualités et leur non moins grande ouverture d'esprit, la romanisation aurait été la simple conquête militaire d'un territoire - un de plus... - par les Romains, qui en ont conquis tant d'autres; mais elle n'aurait pas produit tout ce qu'elle a produit chez les Celtes, avec eux, et grâce à eux, aux côtés des Romains.

    Il s'agit donc bien d'une fusion, au meilleur sens du terme, entre deux grands peuples, d'une addition de leurs qualités, en quelque sorte, et non simplement de la conquête des uns (les Celtes) par les autres (les Romains), quelles que soient les qualités intrinsèques de ces derniers et ce qu'ils apportaient de bon et de fécond...

    Le trésor qu'apportaient les romains n'a pu fructifier à ce point que parce qu'il tombait sur une terre tout à fait apte et disposée à le recevoir et à le faire produire au centuple.

    Voilà pourquoi, en ce jour où l'on commémore l'assassinat de Jules César, conquérant des Gaules, qui a mis rudement les deux peuples en contact, nous évoquerons d'abord, avec Jacques Bainville, l'apport romain dans cette merveilleuse fusion de deux peuples. Mais, sitôt après, nous lirons un beau texte de Charles Maurras, exaltant les vertus ancestrales et la grandeur évidente de ces Celtes, sans lesquels, redisons-le, rien de ce à quoi l'on a assisté par la suite ne se serait passé de la même façon.

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    L'Arc municipal d'Orange
     
     
     

    I : Éloge de la Romanisation (de Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre I : Pendant 500 ans, la Gaule partage la vie de Rome) :

     

    "...À qui devons-nous notre civilisation ? À quoi devons-nous d'être ce que nous sommes ? À la conquête des Romains. Et cette conquête, elle eût échoué, elle se fût faite plus tard, dans des conditions différentes, peut-être moins bonnes, si les Gaulois n'avaient été divisés entre eux et perdus par leur anarchie. Les campagnes de César furent grandement facilitées par les jalousies et les rivalités des tribus. Et ces tribus étaient nombreuses : plus tard, l'administration d'Auguste ne reconnut pas moins de soixante nations ou cités. À aucun moment, même sous le noble Vercingétorix, la Gaule ne parvint à présenter un front vraiment uni, mais seulement des coalitions. Rome trouva toujours, par exemple chez les Rèmes (de Reims) et chez les Eduens de la Saône, des sympathies ou des intelligences. La guerre civile, le grand vice gaulois, livra le pays aux Romains. Un gouvernement informe, instable, une organisation politique primitive, balancée entre la démocratie et l'oligarchie : ainsi furent rendus vains les efforts de la Gaule pour défendre son indépendance.

    Les Français n'ont jamais renié l'alouette gauloise et le soulèvement national dont Vercingétorix fut l'âme nous donne encore de la fierté. Les Gaulois avaient le tempérament militaire. Jadis, leurs expéditions et leurs migrations les avaient conduits à travers l'Europe, jusqu'en Asie Mineure. Ils avaient fait trembler Rome, où ils étaient entrés en vainqueurs. Sans vertus militaires, un peuple ne subsiste pas; elles ne suffisent pas à le faire subsister. Les Gaulois ont transmis ces vertus à leurs successeurs. L'héroïsme de Vercingétorix et de ses alliés n'a pas été perdu : il a été comme une semence. Mais il était impossible que Vercingétorix triomphât et c'eût été un malheur s'il avait triomphé.

    Au moment où le chef gaulois fut mis à mort après le triomphe de César (51 avant l'ère chrétienne), aucune comparaison n'était possible entre la civilisation romaine et cette pauvre civilisation gauloise, qui ne connaissait même pas l'écriture, dont la religion était restée aux sacrifices humains. À cette conquête, nous devons presque tout. Elle fut rude : César avait été cruel, impitoyable. La civilisation a été imposée à nos ancêtres par le fer et par le feu et elle a été payée par beaucoup de sang. Elle nous a été apportée par la violence. Si nous sommes devenus des civilisés supérieurs, si nous avons eu, sur les autres peuples, une avance considérable, c'est à la force que nous le devons.

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    Voie romaine près de Vienne.
     
     

    Les Gaulois ne devaient pas tarder à reconnaître que cette force avait été bienfaisante. Ils avaient le don de l'assimilation, une aptitude naturelle à recevoir la civilisation gréco-latine qui, par Marseille et le Narbonnais, avait commencé à les pénétrer. Jamais colonisation n'a été plus heureuse, n'a porté plus de beaux fruits, que celle des Romains en Gaule. D'autres colonisateurs ont détruit les peuples conquis. Ou bien les vaincus, repliés sur eux-mêmes, ont vécu à l'écart des vainqueurs. Cent ans après César, la fusion était presque accomplie et des Gaulois entraient au Sénat romain.

    Jusqu'en 472, jusqu'à la chute de l'Empire d'Occident, la vie de la Gaule s'est confondue avec celle de Rome. Nous ne sommes pas assez habitués à penser que le quart de notre histoire, depuis le commencement de l'ère chrétienne, s'est écoulé dans cette communauté : quatre à cinq siècles, une période de temps à peu près aussi longue que de Louis XII à nos jours et chargée d'autant d'événements et de révolutions. Le détail, si l'on s'y arrêtait, ferait bâiller. Et pourtant, que distingue-t-on à travers les grandes lignes ? Les traits permanents de la France qui commencent à se former..."

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    La maison carrée, à Nîmes
     
     
     
     

    II : Éloge des Celtes (de Charles Maurras, allocution prononcée en 1939) :

     

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    Dolmen de Saint Nectaire.
     
     

    "...Notre confrère Edouard Helsey mène en ce moment, au Journal, une lucide enquête sur les égarements sincères du peuple français. Et il a touché au point vif, très juste, quand il a observé qu'il existait dans les profondeurs de notre nationalité un élément d'anarchisme qui se met en mouvement un peu plus souvent qu'à son tour.

    C'est quelque chose de notre vieux fond gaulois. Ce peuple généreux, mais trop avide d'éloquence, porté à l'esprit de parti, aux divisions, aux jeux naïfs de la jalousie ou même de l'envie, n'a jamais pu s'unifier ni se discipliner, en raison de ce gros défaut.

    Mais Helsey oublie une chose. C'était un peuple très intelligent, très ami de l'intelligence, très sensible aux splendeurs de la vie intellectuelle, et l'on se trompe beaucoup toutes les fois que l'on fait honneur aux seules armées de César, au seul glaive des Légions et au seul faisceau des Licteurs de leur rapide conquête assimilatrice, si forte et si profonde que l'Histoire hésite à en admettre toutes les parties. Pour la bien comprendre, il faut se représenter l'admirable ouverture d'esprit du Gaulois et aussi la magique beauté de l'apport romain; c'était la raison, et c'était la science, et c'était l'intelligence, et c'était tout l'esprit de la civilisation générale héritée de la Grèce, de l'Égypte, de l'Étrurie.

    Les gaulois auraient indéfiniment résisté à la force de la Légion. Ils ne résistèrent ni à l'ordre ni à l'intelligence qui leur apportaient, avec le Droit, la Loi, avec la discipline aimée et voulue autre chose qui y ressemble : la Charité du genre humain.... Ce fut le dernier coup. Le Gaulois n'y tint plus. Il admit Rome, il la reçut chez lui, en lui. Il constitua cette brillante improvisation de l'Empire qui s'appelle le Gallo-Romain. N'était-il pas trop bien doué pour s'y dérober plus longtemps ?..."

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    Bijoux gaulois (ci-dessus) et, ci-dessous,
    le calendrier gaulois de Coligny : un exemple d'écriture gauloise, utilisant les caractères latins
     
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    III : L'opinion concordante de François-Guillaume Lorrain et Jean-Louis Brunaux, dans Le Point :
     

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    La Une du Point, 15 juillet 2010 (n° 1974)

     
     
    Rendons à César...
     
    ...ce que la Gaule lui doit.
    Ce printemps, un ouvrage ("1940", Ed. Tallandier) imaginait le sort de la France si elle avait continué à se battre en 1940.
    Qu'en serait-il de notre pays si, à l'âge de 42 ans, le proconsul Caius Julius Caesar n'avait pas, en 58 avant J.C., mis le pied avec ses légions en Gaule chevelue ? 
    César, sans la Gaule, ne serait sans doute pas devenu César, mais la Gaule, sans César, aurait à coup sûr raté le coche d'une première unification et d'une révolution culturelle, politique, urbaine et religieuse. Elle aurait surtout été, et c'est la thèse passionnante défendue ici par Jean-Louis Brunaux, balayée par les envahisseurs germains.
    Le rôle de César, involontaire et indirect, aura donc été celui d'un conservateur, qui accéléra une romanisation déjà en cours de la Gaule et la fit basculer à tout jamais dans la sphère méditerranéenne.
    Comme pour nous rappeler cette dette, son buste repêché par Luc Long a resurgi, tel un fantôme, des tréfonds du Rhône. Les traits marqués d'une noble énergie.
    Ave Caesar !
     
     

    Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l'influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Éphémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l'Antiquité : voici le rappel des plus importantes d'entre elles, étant bien entendu qu'un grand nombre d'autres Éphémérides traitent d'autres personnalités, événements, monuments etc... de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s'appelle : la France...

     

    En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome,

  • Éphéméride du 12 janvier

    Plat rustique aux reptiles et écrevisses (Bernard Palissy, 1550)

     

     

    1587 : Bernard Palissy est condamné au bannissement 

     

    12 janvier,charles perrault,querelle des anciens et des modernes,louis xiv,homère,boileau,racine,auguste,antiquité,la fontaine,louis le grand,siècle d'auguste,grand siècleLa vie de Bernard Palissy fut à l'image de son époque : troublée à l'extrême par les horreurs des Guerres de religion.

    Pourtant, les paradoxes n'y manquent pas : converti à la Réforme, il fut constamment protégé par de grands seigneurs catholiques, comme le connétable Anne de Montmorency, qui l'emmenait fréquemment chez lui, à Écouen (et c'est la raison pour laquelle la majeure partie de son œuvre est exposée au Musée national de la Renaissance du château d'Écouen); mais aussi par Catherine de Médicis, et par le roi lui-même : c'est tout simplement parce qu'il se trouvait dans ses appartements, le jour de la Saint-Barthélemy, qu'il échappa, lui, réformé, au massacre quasi général...

    À partir de 1530, cet autodidacte - "peintre sur verre et faïence" - étudia la technique de cuisson des émaux. La découverte d'une coupe de céramique émaillée, d'un superbe blanc, dans la collection d'un grand seigneur, décida de sa carrière : il voulut à tout prix découvrir le secret de sa fabrication. De 1536 à 1556, il consacra vingt ans de sa vie à tenter de reproduire la glaçure de cette coupe qu'il avait vue : qui ne connaît l'histoire de Palissy ruiné, brûlant ses meubles et son plancher pour y parvenir ?

    C'est en 1555, après une vingtaine d'années d'épreuves physiques et morales, endurant les reproches de sa femme et les moqueries de ses voisins, qu'il put enfin couvrir ses poteries d'un émail jaspé. Il innova en adaptant à la céramique le goût des grottes (d'où le terme de grotesques) importé d'Italie vers le milieu du XVIème siècle. Ses pièces les plus connues sont des céramiques (vases, bassins, plats ou ustensiles divers) qui incluent des fruits, des feuilles ou des reptiles dans leurs décors naturalistes en relief (ci-dessous, son célèbre "plat à bestioles" du Musée de Sèvres).

    Anne de Montmorency, grand esthète, le fit travailler à la décoration de son splendide château d'Écouen, et le protégea comme de nombreux autres artistes tels que Jean Goujon.

    12 janvier,charles perrault,querelle des anciens et des modernes,louis xiv,homère,boileau,racine,auguste,antiquité,la fontaine,louis le grand,siècle d'auguste,grand siècle

    Plat "à bestioles", Musée de Sèvres

    De l'Encyclopédie Larousse :

    "Céramiste, écrivain et savant français (Agen vers 1510 - Paris 1589 ou 1590).

    Beaucoup ne voient en lui qu'un céramiste obstiné brûlant ses meubles dans son four pour essayer de réaliser des plats émaillés aussi beaux que ceux fabriqués alors par les Italiens. Derrière l'image simpliste qu'il a lui-même contribué à forger se cache une personnalité autrement complexe et fascinante. Autodidacte devenu encyclopédiste, cet homme issu du peuple, qui sera le protégé des rois de France, tout en étant persécuté pour sa foi protestante, et qui possédait une force et une vitalité peu communes, est le premier à comprendre que les fossiles sont des restes de plante12 janvier,charles perrault,querelle des anciens et des modernes,louis xiv,homère,boileau,racine,auguste,antiquité,la fontaine,louis le grand,siècle d'auguste,grand siècles et d'animaux, et qu'ils constituent la preuve du déplacement des mers.

    On sait peu de chose sur sa jeunesse. Il fait son apprentissage de peintre-verrier à Saintes. Il s'installe dans cette ville après avoir accompli le traditionnel tour de France des compagnons, qui lui permet de se perfectionner dans son art et aussi d'observer la nature dont tous les aspects l'intéressent. Il se marie (il aura de nombreux enfants) et se convertit au protestantisme. Vers 1539, il délaisse le verre pour la poterie et, durant de longues années, s'adonne à de multiples expériences afin de trouver le secret de l'émail blanc. Il sacrifie tout à ses recherches, allant de son propre aveu jusqu'à brûler les planchers et les tables de sa maison pour alimenter son four. Comme il doit faire vivre sa nombreuse famille, il exerce parallèlement la profession d'arpenteur-géomètre. En parcourant, sa chaîne à la main, les marais salants de Saintonge, il observe la faune aquatique dont il s'inspire pour la décoration de ses plats.

    Ayant acquis la maîtrise des émaux (ci dessous, cruche, ndlr), il commence à produire la fameuse vaisselle qui a fait sa réputation à partir de 1555. Ses "bassins rustiques" sont de grands plats ornés d'animaux ou de coquillages en relief : un lièvre qui court, une écrevisse qui étend ses longues pattes, un lézard qui grimpe... Il fait la connaissance du connétable Anne de Montmorency, pour lequel il réalise notamment, à Écouen, une grotte à décor céramique représentant plantes et animaux marins. Le connétable le présente à la reine mère Catherine de Médicis qui l'invite, en 1566, 12 janvier,charles perrault,querelle des anciens et des modernes,louis xiv,homère,boileau,racine,auguste,antiquité,la fontaine,louis le grand,siècle d'auguste,grand siècleà venir travailler à la décoration du nouveau palais des Tuileries. Bénéficiant de la protection royale, B. Palissy échappe au grand massacre des protestants en 1572, mais doit quitter Paris. Il se réfugie à Sedan, d'où il revient bientôt pour donner, à Paris, des cours publics d'histoire naturelle qui attirent savants et érudits. Tandis que ses fils continuent à fabriquer des pièces de céramique dans son atelier, il rédige ses Discours admirables dont un chapitre, intitulé "Art de terre", livre son expérience de potier. Il forme également un "cabinet de curiosités", ébauche d'un musée d'histoire naturelle, qui abrite toutes sortes de "choses admirables et monstrueuses".

    En 1586, il est de nouveau emprisonné à cause de ses convictions religieuses. Sommé de se convertir, le vieillard refuse de plier.

    Il meurt en prison, à la Bastille, vraisemblablement victime de la faim et des mauvais traitements.

    Ses poteries émaillées, dites figulines, ornées d'animaux et de plantes moulés au naturel sur des plats et des vases et recouverts de glaçures brillantes, ont été très imitées par ses disciples, puis au XIXème siècle, notamment par Ch. Avisseau. Ses recherches ont amené de notables progrès techniques dans la diversification et le mélange des glaçures.

     

    http://www.museepalissy.net/

     

    http://www.cosmovisions.com/Palissy.htm

     

    et, un peu austère, un peu "sec", mais très riche d'informations :

    http://www.alienor.org/publications/palissy/texte.htm

     

     

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    1628 : Naissance de Charles Perrault

     

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    S'il est bien sûr connu pour ses Contes, il ne faut pas oublier le rôle de  Perrault dans une "affaire" qui devait finalement avoir beaucoup plus d'importance qu'on ne l'a cru à l'époque, et qu'on ne le croit encore parfois aujourd'hui : c'est lui qui ouvrit la Querelle des Anciens et des Modernes...
     
    En apparence, le débat est simple : Perrault, chef de file des Modernes, pense que l'Antiquité n'offre pas de modèles insurpassables, et que les Arts en général, la littérature en particulier, brillent d'un plus vif éclat sous Louis XIV que sous Homère.
     
    Boileau (ci dessous), chef de file des Anciens, pense au contraire que les auteurs de l'Antiquité (et Racine et La Fontaine sont de son avis) ont atteint une fois pour toutes la perfection artistique.
     
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     Dans notre Catégorie "Lire Jacques Bainville", voir la note : Boileau... royaliste 
     
     
              
    La bombe éclate le 27 janvier 1687, lorsque Perrault présente à l'Académie Française, à l’occasion d’une guérison de Louis XIV, son poème Le siècle de Louis le Grand, dans lequel il fait l’éloge de l’époque de Louis XIV comme étant une époque idéale, tout en remettant en cause la fonction de modèle de l'Antiquité. Il y écrit entre autres :
     
    "La docte Antiquité dans toute sa durée
     À l’égal de nos jours ne fut point éclairée."
               
    Pensée qu'il précisera dans un autre ouvrage :

    "La belle Antiquité fut toujours vénérable;
    Mais je ne crus jamais qu’elle fût adorable.
    Je voy les Anciens sans plier les genoux,
    Ils sont grands, il est vray, mais hommes comme nous;
    Et l’on peut comparer sans craindre d’estre injuste,
    Le Siècle de Louis 
    au beau Siècle d’Auguste..."

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    La Porte Saint-Denis, bâtie en 1672 par Nicolas-François Blondel, afin de célébrer les victoires du Roi sur le Rhin et dans sa guerre contre la Hollande. 

    Inspiré de l’arc de Titus à Rome, ses deux bas-reliefs sont de Michel Anguier et représentent - au Sud - le passage du Rhin et des figures allégoriques du Rhin et de la Hollande vaincus, sous les traits d'une femme affligée; au Nord, Louis XIV qui soumet la ville de Maastricht.

    Dans la frise de l'entablement est inscrite en lettres de bronze la dédicace "Ludovico magno, À Louis le Grand" (pour d'autres informations sur ce beau monument, voir l'Éphéméride du 15 juin). 

               

    Ceux qui ont lancé cette Querelle n'en avaient probablement pas conscience, mais La Querelle des Anciens et des Modernes revêtit en réalité une portée beaucoup plus profonde. On n'en était qu'aux débuts, mais, pour la première fois, c’était l’idée même d'autorité qui était attaquée, au nom de ce qu'on ne tardera pas à appeler, bientôt, "le progrès". 

    Ce qui semblait n'être qu'une aimable disputatio, entre de beaux esprits, se doublait donc, en le préfigurant, du débat philosophique que déclencheront les tenants des Lumières, lorsqu'ils opposeront progrès et tradition..... 

    Un mouvement était lancé, dont encore une fois on n'a probablement rien perçu lors de son déclenchement. L’attaque de l’autorité dans le domaine de la critique littéraire aura des équivalences avec les progrès de la recherche scientifique. Et le défi jeté à l’autorité par les Modernes dans le champ littéraire annonçait déjà les remises en question dont la politique et la religion (ou "le politique" et "le religieux"...) allaient faire l’objet...

     

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  • Éphéméride du 10 mars

    1607 : Aux origines de la Place Dauphine  

     

    Espace triangulaire, dans l'ouest de l'Île de la Cité, la Place Dauphine fut ainsi nommée en l'honneur du Dauphin, futur Louis XIII, fils de Henri IV.

    À ce grand roi bâtisseur on doit la Place Royale - aujourd'hui "des Vosges" -, la Galerie du Bord de l'eau, reliant le Louvre aux Tuileries,  et le grandiose projet, hélas non réalisé du fait de son assassinat, de ce qui aurait été la superbe Place de France (voir l'Éphéméride du 5 avril).

    Henri IV fit aménager la Place Dauphine sur l'emplacement de trois îlots alluvionnaires à fleur d'eau - l'île aux Bœufs, l'îlot de la Gourdaine et l'île aux Juifs, sur laquelle fut brûlé Jacques de Molay, le Grand maître des Templiers, le 18 mars 1314 (voir l'Éphéméride du 18 mars).

    La construction du Pont neuf (de 1578 à 1607, voir l'Éphéméride du 16 mars), entreprise par Henri III avait entraîné, logiquement, l'unification des trois îlots et leur rattachement à l'Île de la Cité : Henri IV décida de faire aménager cette nouvelle "pointe ouest" de l’Île de la Cité en bel espace résidentiel, et en fit don - par un bail à cens et à rentes du 10 mars 1607 - à Achille de Harlay, premier Président à mortier du Parlement de Paris. Henri IV récompensait ainsi celui qui l'avait loyalement et fidèlement servi durant les troubles de la Ligue

    Achille de Harlay reçut donc l'autorisation de créer une place triangulaire, à charge pour lui de construire les nouveaux bâtiments dans l'esprit de la Place Royale et conformes au plan imposé par le roi et le Grand Voyer Sully : un "promenoir" entouré de maisons "d’un même ordre", comprenant deux étages, dont les trumeaux seraient décorés de tables de pierre se détachant sur la brique, et dont les arcades du rez-de-chaussée abriteraient les boutiques.

    Achille de Harlay fit bâtir originellement trente-deux maisons identiques en chainage de pierre blanche, briques et combles en ardoise, de deux étages, avec un rez-de-chaussée à arcades pleines (comportant un rez-de-chaussée à galerie, deux étages carrés et un étage de comble), autour d'une place triangulaire quasiment fermée, ne s'ouvrant que par deux passages à ses extrémités, dont seul celui situé à l'ouest subsiste encore de nos jours, et débouche sur la statue équestre d'Henri IV.

    Malheureusement - et à l'inverse de ce qui s'est passé Place Royale, qui a conservé intégralement son splendide ordonnancement originel - les propriétaires successifs défigurèrent la place, ne respectant pas l'uniformité primitive : des trente-deux maisons uniformes d'origine, il ne reste intacts que les deux pavillons d'angle sur le Pont Neuf, les autres bâtiments étant modifiés ou rehaussés.

    Mais le pire devait arriver en 1874, à l'initiative de Viollet-le-Duc - qu'on avait connu mieux inspiré - qui fit démolir le côté pair de la rue De Harlay (la base du triangle de la place) pour dégager la façade arrière du Palais de Justice, construite à partir de 1854 ! Des arbres sont aujourd'hui plantés à l'espace qu'occupaient les maisons, jadis. 

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    La Place Dauphine partage donc avec la Place des Victoires (voir l'Éphéméride du 26 mars) le triste privilège d'avoir été largement défigurée et mutilée, au point d'avoir perdu, sinon la totalité, du moins une très large part de sa splendeur d'antan.

    Telles qu'elles nous apparaissent aujourd'hui, cependant, ces deux Places conservent assez d'éléments de leur beauté passée pour que l'on puisse se faire une idée assez précise de ce que fut cette très grande beauté. 

     

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    1628 : Naissance de Girardon 

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    Portrait, par Hyacinthe Rigaud (Dijon, Musée des Beaux-Arts)

     http://www.chateauversailles.fr/l-histoire/versailles-au-cours-des-siecles/construction-du-chateau/francois-girardon-1628-1715

     

     

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    1661 : Prise du pouvoir par Louis XIV

     

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    Le jeune roi (il a 23 ans) s'adresse d'abord en ces termes au chancelier Pierre Séguier :  

    "Monsieur, je vous ai fait assembler avec mes ministres et secrétaires d'État pour vous dire que jusqu'à présent j'ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par feu M. le Cardinal. Il est temps que je les gouverne moi-même. Vous m'aiderez de vos conseils quand je vous le demanderai."

    Puis, se tournant vers les quatre ministres qui se partageaient l'administration des affaires, il ajouta :

    "Vous, mes secrétaires d'État, je vous défends de rien signer, pas une sauvegarde, pas un passeport, sans mon ordre, de me rendre compte, chaque jour, à moi-même, et de ne favoriser personne." 

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, Louis XIV :

    "Le long règne de Louis XIV - plus d’un demi-siècle -, qui ne commence vraiment qu’à la mort de Mazarin, a un trait principal dominant : une tranquillité complète à l’intérieur. Désormais, et jusqu’à 1789, c’est-à-dire pendant cent trente années, quatre générations humaines, c’en sera fini de ces troubles, de ces séditions, de ces guerres civiles dont le retour incessant désole jusque-là notre histoire

    10 mars,louis xiv,machecoul,vendée,foucquier tinville,terreur,tribunal révolutionnaire,guillotine,robespierre,jacobins,desmoulins,danton,mozart,girardonCe calme prolongé joint à l’absence des invasions, rend compte du haut degré de civilisation et de richesse, auquel la France parvint. L’ordre au-dedans, la sécurité au-dehors - ce sont les conditions idéales de la prospérité. La France en a remercié celui qu’elle appela le grand roi par une sorte d’adoration qui a duré longtemps après lui. Voltaire, avec son Siècle de Louis XIV, est dans le même état d’esprit que les contemporains des années qui suivirent 1660. Il souligne, comme le fait qui l’a le plus frappé et qui est aussi le plus frappant : "Tout fut tranquille sous son règne." Le soleil de Louis XIV illuminera le règne de Louis XV. Et ce n’est que plus tard encore, après quinze ans du règne de Louis XVI, que le charme sera rompu, que nous entrerons dans un nouveau cycle de révolutions.

    Avec Louis XIV, le roi règne et gouverne. La monarchie est autoritaire. C’est ce que souhaitent les Français. Puisqu’ils ne veulent ni des Ligues, ni des Frondes, ni du "ministériat", le gouvernement personnel du roi est l’unique solution. Dès que l’idée du jeune souverain fut comprise, elle fut populaire, elle fut acclamée. De là ce concert de louanges que la littérature nous a transmis, cet enthousiasme, qui étonne quelquefois, chez les esprits les plus libres et les plus fiers, et qu’on prend à tort pour de la flatterie. La France, comme sous Henri IV, s’épanouit de bonheur dans cette réaction. Sou10 mars,louis xiv,machecoul,vendée,foucquier tinville,terreur,tribunal révolutionnaire,guillotine,robespierre,jacobins,desmoulins,danton,mozart,girardons toutes les formes, dans tous les domaines, elle aima, elle exalta l’ordre et ce qui assure l’ordre : l’autorité. Du comédien Molière à l’évêque Bossuet, il n’y eut qu’une voix. C’est ainsi que, dans cette seconde partie du dix-septième siècle, la monarchie eut un prestige qu’elle n’avait jamais atteint.

    L’originalité de Louis XIV est d’avoir raisonné son cas et compris comme pas un les circonstances dans lesquelles son règne s’était ouvert et qui lui donnaient en France un crédit illimité. Il l’a dit, dans ses Mémoires pour l’instruction du Dauphin, en homme qui avait vu beaucoup de choses, la Fronde, les révolutions d’Angleterre et de Hollande : il y a des périodes où des "accidents extraordinaires" font sentir aux peuples l’utilité du commandement. "Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu’elle possède : l’homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander jusqu’à ce que son besoin propre le lui fasse sentir. Mais ce besoin même, aussitôt qu’il a un remède constant et réglé, la coutume le lui rend insensible." Ainsi Louis XIV avait prévu que le mouvement qui rendait la monarchie plus puissante qu’elle n’avait jamais été ne serait pas éternel, que des temps reviendraient où le besoin de liberté serait le plus fort. Désirée en 1661 pour sa bienfaisance, l’autorité apparaîtrait comme une tyrannie en 1789 : déjà, sur la fin de son règne, Louis XIV a pu s’apercevoir que la France se lassait de ce qu’elle avait appelé et salué avec enthousiasme et reconnaissance. Il avait prévu cette fatigue, annoncé ce retour du pendule, et, par là, il a été meilleur connaisseur des hommes que ceux qui prétendent qu’il a donné à la monarchie le germe de la mort en concentrant le pouvoir.

    Ce règne de cinquante-quatre années, si chargé d’événements au-dehors, ne compte au-dedans que deux faits, la condamnation de Fouquet au début et, plus tard, la révocation de l’Édit de Nantes. Deux faits d’accord avec le sentiment général, approuvés ou réclamés par l’opinion publique.

    10 mars,louis xiv,machecoul,vendée,foucquier tinville,terreur,tribunal révolutionnaire,guillotine,robespierre,jacobins,desmoulins,danton,mozart,girardonSi un homme semblait devoir succéder à Mazarin, c’était le surintendant Fouquet (ci contre), plus riche, presque aussi puissant que le roi lui-même. Fouquet avait édifié une immense fortune aux dépens des finances publiques, à l’exemple du cardinal qui avait au moins, pour excuse à ses voleries, les services rendus à la nation. Louis XIV, au lendemain de la mort de Mazarin, avait pris lui-même la direction des affaires, travaillant avec ses ministres, ne déléguant son autorité à aucun d’eux. Il redoutait le surintendant qui avait de grands moyens financiers, une nombreuse clientèle, un cortège de protégés, des amis partout, dans l’administration, dans le monde, chez les gens de lettres. De plus, Fouquet selon une habitude qui remontait au temps des guerres civiles, avait acquis à Belle-Isle un refuge, une place forte d’où il pouvait, en cas de disgrâce et de malheur, tenir tête au gouvernement. C’est ce dangereux personnage politique, aspirant au rang de premier ministre, que le roi voulut renverser. Ce serait le signe qu’il n’y aurait plus ni maire du palais ni grand vizir et que nul n’aurait licence de s’enrichir à la faveur du désordre et aux frais de l’État. La dissimulation et la ruse avec lesquelles Louis XIV procéda avant d’arrêter le surintendant montrent qu’il le craignait et qu’il n’était pas sûr de réussir. Fouquet brisé plus facilement qu’on n’avait cru, la chute, acclamée par la France, de cette puissance d’argent qui aspirait à la puissance politique : l’exemple fut retentissant et salutaire. Rien désormais ne s’opposa plus à Louis XIV..."

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    Statue équestre de Louis XIV en Empereur romain, Montpellier, Promenade du Peyrou

    Dans L'Action française du 11 mars 1911, Jacques Bainville publiera un article extrêmement intéressant, sur un aspect inattendu de Boileau, qui félicita Louis XIV pour cette "prise de pouvoir" : Boileau royaliste...

     

     

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    1764 : Mozart donne son premier concert public à Paris

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    Mozart fera trois séjours dans la capitale, mais ne parviendra pas à s’y faire reconnaître. Incompréhension de l’artiste - de la part du public - et déception personnelle - de la part du musicien - : au final, ce sera un rendez-vous manqué entre Mozart et Paris, mais ses trois séjours en France n’auront pourtant pas été sans intérêt, ni sans importance, pour la formation de son talent et le développement de sa musique...

    Il y composera, entre autres, la Symphonie 31 en D major, d'ailleurs appelée "Paris" :

     

              Écouter :  Ton Koopman & Amsterdam Baroque Orchestra - Mozart Symphony No.31 in D major K297, 'Paris' I Allegro assai.mp3

     

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     En 1778, à l'occasion d'une de ces tournées parisiennes, la mère de Mozart décèdera, d'ailleurs, à Paris, où elle est enterrée, en l'église Saint Eustache (ci contre, la dalle funéraire bien visible à l'intérieur de l'édifice) : voir l'Éphéméride du 3 juillet...

     

     

     

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    1793 : Révolte de Machecoul

  • Éphéméride du 24 avril

    Aigues Mortes aujourd'hui

     

     

    1254 : Retour de Louis IX en France      

     

    Saint Louis quitte la Terre Sainte pour rentrer en France, après six ans d'absence : c'est la fin de la Septième Croisade.

    Le roi s'était embarqué à Aigues Mortes (ci dessus) en 1249.

    Après de sérieux revers militaires (il fut même fait prisonnier, et ne dut sa libération qu'à la forte rançon payée par l'Ordre du Temple, voir l'Éphéméride du 11 février), le roi désira rester plusieurs années en Terre Sainte afin de consolider les États latins d'Orient, mais il fut contraint de retourner en France par le décès de sa mère, Blanche de Castille.

    On a dans ce seul fait la démonstration que la royauté française faisait toute leur part aux femmes : dès le XIIIème siècle, elle donna - lorsque la nécessité l'imposait - tout le pouvoir politique, sur la totalité du territoire national, à six femmes, dont quatre étaient étrangères !

    Et, parmi ces six femmes, le cas de Blanche de Castille fut unique, puisqu'elle exerça deux fois la régence :

    au début du règne de son fils, à cause de la minorité de celui-ci,

    et en août 1248, jusqu'à sa mort en 1252, afin de lui permettre d'aller en Terre Sainte.

    On parle beaucoup aujourd'hui, et on abuse des mots de féminisme, non sexisme, non discrimination, ouverture et autres, sans parler, bien sûr, du prétendu anti-racisme, promu valeur suprême et horizon indépassable de la tartufferie et de l'hypocrisie de la République idéologique... : la royauté, elle, parlait moins, mais montrait d'une façon tout à fait concrète son vrai visage, d'ouverture et de progrès,  n'en déplaise aux mensonges officiels et eux travestissements d'une désinformation aussi haineuse que sectaire.

    Le roi rembarqua à Tyr (ci dessous), dans le sud du Liban. 

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    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes voir la photo "Saint Louis et le Liban"

     

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    1558 : Marie Stuart, "Mary Queen of Scots", épouse le Dauphin de France, le futur François II, à Notre-Dame de Paris

     

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              "Paris, en ce 24 Avril 1558, est la première ville du monde pour les réjouissances..."- affirme Stefan Zweig, dans sa célèbre biographie consacrée à Marie Stuart - "...jamais plus Marie Stuart ne verra autant de richesse autour d'elle".

     

    Unanimement célébrée pour sa grâce et son intelligence, Marie est arrivée en France à l'âge de cinq ans. Fille du roi d'Écosse, Jacques V, et de Marie de Guise, elle est élevée avec les enfants royaux dans les châteaux du Val de Loire et, sous la houlette de Diane de Poitiers, elle s'imprègne du raffinement de la Cour des Valois.

    Mais c'est un destin tragique qui attend cette jeune reine à qui la vie semblait promettre tant. François II ne régnera que 16 mois, et mourra le 5 décembre 1560. 

    Reine légitime d'Écosse, elle qui ne sera restée reine de France que seize mois, Marie quittera définitivement la France le 14 août 1561.

    24 avril,marie stuart,françois ii,notre-dame de paris,stefan zweig,saint louis,aigues mortes,blanche de castille,tyr,croisades,louis xiii,concini,richelieuC'est au XIIème siècle qu'un Fitzalain, noble d'origine normande, alla se mettre au service du roi d'Écosse, dont il reçut le titre de stewart (sénéchal), qui allait devenir - en se déformant en Stuart - le patronyme de la famille jusqu'en 1542.

    L'un des descendants de Fitzalain épousa, en 1315, la fille du roi d'Écosse Robert 1er Bruce - celui-là même qui renouvela en 1326 l'Auld Alliance, voir l'Éphéméride du 23 octobre) - et son fils devint roi en 1371 : il fut le fondateur de la dynastie. À la mort sans enfant d'Élizabeth 1ère Tudor (1603), les Stuarts devinrent roi d'Angleterre en la personne de Jacques VI d'Écosse (Jacques 1er d'Angleterre), car son arrière-grand-mère, Margaret, épouse de Jacques IV Stuart, était la fille de Henri VII Tudor.

    (illustration : Blason de Flaithri 1er, dit Fitzalain, fils de Alain Le Dapifer, Sénéchal de Dol : D'or, à la fasce échiquetée d'argent et d'azur de trois tires)

     

     

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    1581 : Naissance du futur Saint Vincent de Paul

             

    Il naît près du petit village de Pouy (ou Paul), près de Dax, le 24 avril 1581, au sein d'une famille noble mais pauvre.        

    Il exerça sa grande charité auprès des galériens - dont il était l'aumônier - des enfants trouvés et des paysans ignorants. Mais il fut aussi au contact "du monde" : aumônier de la "reine Margot" (la première épouse d'Henri IV), et précepteur des enfants de Philippe de Gondi.
            
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    C’est lui qui a fondé les Filles de la Charité ou Soeurs de Saint Vincent-de-Paul au service des enfants trouvés, des malades et de tous les nécessiteux. Sa dépouille repose dans la chapelle des Lazaristes, au cœur de Paris. Il sera canonisé en 1737.

             

    Jean Anouilh a cosigné les dialogues de l’inoubliable Monsieur Vincent, réalisé par Maurice Cloche en 1947 avec Pierre Fresnay, Lise Delamare, Aime Clariond...

     

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    http://oeuvre-berceau-st-vincent.cef.fr/

     

     

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    1617 : "Je suis roi maintenant"   

       

    C'est par ces mots que réagit Louis XIII à l'annonce de l'assassinat de Concino Concini (ci dessous), plus connu sous le nom de maréchal d'Ancre.

    Premier ministre pendant la minorité de Louis XIII, la puissance que lui avait acquise son épouse Léonora Galigaï, femme remarquable, avait mécontenté les seigneurs et le peuple. Sur l'ordre du roi, Vitry, capitaine des gardes, arrêta Concini et, comme celui-ci résistait, il lui tira dans la tête un coup de pistolet, au milieu de la Cour du Louvre.

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    Jacques Bainville a malgré tout un jugement mesuré sur Concini, et va même jusqu'à lui rendre justice sur un point (qui, de fait, n'est pas négligeable...).

    De l'Histoire de France, chapitre XI, Louis XIII et Richelieu : la lutte nationale contre la Maison d'Autriche :

    "...La mauvaise réputation de Concini, qui, malgré le témoignage favorable de Richelieu, a traversé l'histoire, vient de la cabale des Parlements qui, à partir de ce moment, s'agitèrent. L'hérédité des charges était sans doute un abus. La bourgeoisie, qui en profitait, y était attachée. Pour défendre ce qu'ils considéraient comme leur bien, les Parlements firent de la politique. Dans leurs remontrances, ils attaquèrent le Florentin Concini, comme ils attaqueront plus tard Mazarin avec lequel il eut des ressemblances.

    Cette agitation des gens de robe, qui affectaient de parler au nom du bien public, entraîna celle des princes qui entraîna à son tour celle des protestants. C'est au milieu de ces désordres que Concini appela aux affaires des hommes énergiques, parmi lesquels Richelieu, qui fut nommé secrétaire d'État à la Guerre et se mit en mesure, comme il l'annonça aussitôt, de "châtier les perturbateurs".

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    Charles d'Albert de Luynes

               

    Quand ce ne serait que pour avoir inventé Richelieu, Concini ne devrait pas passer pour un si mauvais homme. Son tort fut d'aimer l'argent autant que le pouvoir et, par là, de se rendre impopulaire. Dans la haute fortune qu'il devait à la faveur de Marie de Médicis, il manqua aussi de tact et de prudence et il humilia le jeune roi en affectant de le tenir à l'écart des affaires. Louis XIII venait d'atteindre seize ans. Il se confia à un gentilhomme provençal, de sa maigre suite, Charles d'Albert de Luynes, qui n'eut pas de peine à le convaincre que son autorité était usurpée par le maréchal d'Ancre.

    Mais comment renverser le tout-puissant Florentin, maître du gouvernement, des finances et de l'armée ? Il n'y avait d'autre ressource que l'audace. Le 24 avril 1615, au moment où Concini entrait au Louvre, il fut arrêté au nom du roi par Vitry, capitaine des gardes, et, comme il appelait à l'aide, tué à coups de pistolet. "Je suis roi maintenant", dit Louis XIII à ceux qui le félicitaient. Et il congédia les collaborateurs du Florentin, Richelieu lui-même, auquel il adressa de dures paroles que Luynes s'empressa d'atténuer, devinant l'avenir de l'évêque de Luçon. Marie de Médicis fut éloignée..."

     

     

     

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    1920 : Parution de Les conséquences économiques et politiques de la paix, de Jacques Bainville; ou : Bainville contre Keynes...

     

    24 avril,marie stuart,françois ii,notre-dame de paris,stefan zweig,saint louis,aigues mortes,blanche de castille,tyr,croisades,louis xiii,concini,richelieuOn pourrait tout aussi bien dire : Bainville "contre" Keynes, au sens où les sportifs emploient le terme de "contrer" l'attaque d'un adversaire, et de l'empêcher...

    Ce cri de colère - politique... - de Bainville répond en effet pour ainsi dire du tac au tac à un scandaleux ouvrage - se voulant purement économique - de Keynes, qui, prenait ouvertement parti pour un traitement amical envers l'Allemagne :

    Keynes expliquait (!) qu'il fallait non pas dissoudre l'Empire allemand (qui n'avait que 48 ans d'existe24 avril,marie stuart,françois ii,notre-dame de paris,stefan zweig,saint louis,aigues mortes,blanche de castille,tyr,croisades,louis xiii,concini,richelieunce...), comme le réclamaient les royalistes français 'et aussi tous les patriotes, et les "lucides"...) mais au contraire intégrer la nouvelle Allemagne (!) dans l'économie européenne, pour renforcer celle-ci et, croyait-on, préserver l'Allemagne de ses vieux démons, en la rendant "démocratique"  : "Les Princes des nuées", tel est le titre d'un livre de Maurras, qui s'applique directement à de telles croyances niaises mais mortifères, comme l'Histoire allait le montrer...

    Les théories fumeuses de Keynes - mais aussi d'un grand nombre d'anglo-saxons, notamment le malfaisant président des État-Unis, Woodrow Wilson - allaient directement contre les intérêts vitaux du peuple fr

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Parce que mieux vaut en rire...

    On lira ci-après, avec le plus grand intérêt, le Communiqué de presse publié - à propos de la Nouvelle Calédonie - par une Christiane Taubira que l'on ne savait pas si attachée aux moeurs, us et coutumes, traditions... de notre vieille France, héritière des Celtes et des Basques, vivant sur sa terre depuis largement plus de deux mille ans... 

    Et l'on se délectera d'apprendre qu'elle nous donne très clairement raison, à nous qui défendons l'identité française, héritée de notre Histoire plus que bi-millénaire, et menacée aujourd'hui - comme quasiment toute l'Europe, par la submersion migratoire.

    En effet, Christiane Taubira écrit - elle est rédigée pour nous ! - cette belle phrase :

    "Ils sont ainsi, les peuples, attachés à leurs racines, leurs cultures, leurs mythes, leurs histoires. Leur géographie."

    Franchement, à lafautearousseau, on n'en revenait pas, mais... si, si ! C'est bien elle, c'est bien Christiane Taubira qui a écrit cette sorte d'ôde aux racines de la France, qui sont, tout le monde le sait bien, gréco-romaines et judéo-chrétiennes...

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    1. "Quand la gauche combat le remplacement des Kanaks" : évidemment d'accord avec Eugénie Bastié (sur Europe 1) :

    "Les mêmes qui appuient le vote des étrangers aux élections locales en France refusent que des citoyens français puissent voter en Nouvelle-Calédonie. Les mêmes qui veulent sacraliser le droit du sol prônent le droit du sang à Nouméa.  Christiane Taubira, qui avait déjà on s’en souvient  en 2006 parlé de  « guyanais de souche » « en train de devenir minoritaires sur leurs sol » a fait un communiqué saluant dans le peuple kanak  Â« Un peuple qui  refuse de décliner, de dépérir, de s’éteindre. «  Ils sont ainsi les peuples : attachés à leur racines, leurs cultures, leurs mythes » . On dirait le sketch des inconnus: il y a le bon identitaire et le mauvais identitaire. Dans nos musées et dans nos livres d’histoire on nous apprend qu’il n’y a pas de « peuple » historique », que la revendication de racines conduit au massacre , que le brassage des cultures est formidable est qu’il faut ouvrir les frontières et refuser le repli. Le colonialisme du passé étant le seul grand péché absolu, seuls les anciens colonisés ont le droit de revendiquer leur identité. Les peuples européens, menacés par une immigration massive qui bouleverse leurs équilibres, n’ont pas le droit de défendre leurs cultures, leurs traditions. La créolisation est le destin des blancs, la souchisation celle des minorités. On fustige la préférence nationale, on défend la préférence kanak.  Le grand remplacement est un complot d’extrême droite en  métropole, il doit être combattu en Nouvelle Calédonie.    Vérité en deçà du Pacifique, erreur au-delà..."

    (extrait vidéo 3'30)

    https://x.com/EugenieBastie/status/1791362939418534369

    Le Figaro édition numérique du 16 mai 2024

    1 BIS. Réflexion générale sur la Nouvelle Calédonie...  Sur "le caillou", le noyautage et la manipulation par les trotskystes d'une partie totalement déboussolée de la jeunesse (mais qui ne représente qu’une fraction de la communauté Canaque) rejoint les intérêts étrangers : surtout ceux de la Chine, qui "veut le nickel" mais aussi et surtout, asseoir une présence de fait en plein milieu du Pacifique... Les Chinois ne veulent pas forcément annexer "le caillou", comme ils veulent annexer Taïwan, mais on imagine aisément le changement radical de situation qu'induirait une présence réelle et une influence politique de fait de la Chine, présente à Nouméa, sur tous les pays voisins : Australie et Nouvelle Zélande, Singapour, Philippines, Japon... Ce serait un séisme géo-stratégique mondial...

    Pour elle et pour nous, il est vital que la Nouvelle Calédonie reste Française, conformément aux vœux de la majorité des populations locales, à leur intérêt, à ceux de la France métropolitaine et des autres pays de la région, face à un expansionnisme chinois débridé et dangereux pour le monde entier, à commencer par ses voisins. Avec ses territoires d’outre-mer, la France possède le deuxième domaine maritime du monde, un espace plein d’avenir. N'allons pas perdre cet atout de tout premier plan, qui contribue largement à maintenir notre statut de grande nation sur la scène internationale.

    Plus d'un siècle de télécommunications internationales en Nouvelle-Calédonie

    Quelqu'un imagine Pékin "maître de fait" - par pantin ou fantoche interposé - à Nouméa ?

     

    1 TER Et, pour élargir encore le débat, avec Dimitri Pavlenko, toujours sur Europe 1... : Nouvelle-Calédonie : terrain de jeu des services secrets turcs et azerbaïdjanais... Le 1er mars dernier, des représentants kanaks se sont rendus à une conférence internationale sur la décolonisation en Turquie, frais de transport payés par les services secrets de l’Azerbaïdjan...

    https://www.europe1.fr/societe/nouvelle-caledonie-terrain-de-jeu-des-services-secrets-turcs-et-azerbaidjanais-4247214

    Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin a accusé l’Azerbaïdjan d’ingérence étrangère en Nouvelle-Calédonie. (Photo de manifestants pro-indépendance en Nouvelle Calédonie avec un drapeau azéri au premier plan)
     
    En Nouvelle-Calédonie, l’ombre de la Chine, de l’Azerbaïdjan et de la Russie plane sur les émeutes (

    4. De William THAY :

    "Nos indicateurs économiques sont dans le rouge. Les français payent le plus d’impôt dans le monde et les services publics ne fonctionnent pas. Sous Emmanuel Macron, jamais l'État n'a eu des dépenses publiques, des prélèvements obligatoires aussi élevés mais il manque de tout !"
     
    (extrait vidéo 4'58)
     

     

    5. Dans Front populaire (extrait de l'article de Laurent HERBLAY) : Rachat de Société Générale : la haute trahison verbale de Macron

    CONTRIBUTION / ANALYSE. Dans un entretien accordé en marge du sommet "Choose France", Emmanuel Macron s'est récemment dit ouvert à la possibilité d'un rachat de la Société générale par l'un de ses rivaux, l'espagnol Santander. Laurent Herblay, du blog Gaulliste libre, revient sur cette déclaration hallucinante, mais ô combien révélatrice.

    Interrogé par un journaliste de Bloomberg sur sa position si Santander voulait racheter Société Générale, Macron a répondu : « Oui bien sûr, c’est possible. Cela fait partie du marché. Agir en européens signifie avoir besoin de consolidation en tant qu’européens Â». Une réponse hallucinante et irresponsable qui en dit long sur ce président post-national qui se désintéresse à ce point du pays qui l’a élu.

    Le parti de l’oligarchie étrangère

    Même Le Figaro, pas le journal le plus hostile aux intérêts du monde des affaires, semble s’être étranglé à la nouvelle, titrant son papier sur le sujet par une citation guère indulgente pour le président : « c’est un peu irresponsable Â», rapportant aussi que « c’est comme si le président avait mis un panneau ‘à vendre’ sur la Société Générale Â». Après les innombrables rachats de nos champions (Péchiney, Lafarge, Alstom, Alcatel, Technip…), et le bilan assez calamiteux de ces opérations en matière d’emplois, de désindustrialisation ou de transferts de technologie, souvent à mille lieux des promesses des acheteurs, les Français sont de plus en plus hostiles au rachat de nos champions par des entreprises étrangères, ce qui avait même poussé l’exécutif à s’opposer au rachat de Carrefour par un distributeur canadien.

    Il faut dire que les conséquences sont claires aujourd’hui. Un rachat, ce sont des suppressions massives de postes en France. D’abord, le déplacement probable de nombreux emplois du siège dans le pays de la proie. Ensuite, des programmes d’économie encore renforcés (les « synergies » affichées aux marchés par les dirigeants), de manière à « créer de la valeur » pour les actionnaires, et également payer une partie du rachat. Cela signifierait une accélération des suppressions de poste dans la banque, et donc une destruction massive d’emplois et une fermeture accélérée des agences de la banque..."

    choose-france-macron-societe-generale
     

    6. Dans Le Figaro Société (extrait de l'article de: "Il m’a lu le Coran et a ordonné à mon copain de me dresser" : ces Français d’origine maghrébine qui vivent sous la pression des musulmans radicaux...

  • Éphéméride du 11 juillet

    1791 : Voltaire entre au Panthéon

     

     

     

    911 : Traité de Saint Clair sur Epte  

     

    Il scelle l'entente entre Charles III et Rollon (date imprécise, on donne aussi le 20 juillet).

    Charles sut ainsi mettre un terme aux dévastations des Vikings venus du nord (les north men, d'où dérive normands) en les implantant dans ce qui allait devenir la Normandie: tout le pays de Caux fut donné en fief héréditaire à Rollon, qui devait, en échange, se convertir au catholicisme (ce qu'il fit, en prenant comme nom de baptême Robert) et reconnaître la suzeraineté de Charles, dont il épousa la fille.

    Il devait en outre, et surtout, protéger le royaume contre toute nouvelle invasion des Vikings. D'ennemis, impossibles à réduire, les futurs normands devenaient donc, ainsi, des alliés précieux, se chargeant eux-mêmes de défendre le royaume. 

     

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    Écu de Saint Clair sur Epte, sur lequel sont posées les armes de Normandie et celles de l'Île de France.
    Elles sont séparées au milieu du blason par un symbole représentant la rivière Epte
     
     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable maison capétienne règne de père en fils :

    "...Nous n'avons pas encore parlé, pour la clarté du récit, de ce qui était arrivé en 911, au temps des grandes calamités, dans la région neustrienne la plus exposée aux invasions par mer. Incapable de résister aux Normands, l'empereur carolingien avait cédé à leur chef Rollon la province qui est devenue la Normandie. Et l'on vit encore le miracle qui s'est répété tant de fois dans cette période de notre histoire : le conquérant fut assimilé par sa conquête.

    En peu de temps, les nouveaux ducs de Normandie et leurs compagnons cessèrent d'être des pirates. Ils se firent chrétiens, prirent femme dans le pays, en parlèrent la langue, et, comme ils avaient l'habitude de l'autorité et de la discipline, gouvernèrent fort bien; le nouveau duché devint vigoureux et prospère. Les Normands ajoutèrent un élément nouveau, un principe actif, à notre caractère national. Toujours enclins aux aventures lointaines, ils s'en allèrent fonder un royaume dans l'Italie méridionale et en Sicile, portant au loin le nom français.

    Mais, tout près d'eux, une autre conquête s'offrait aux Normands, celle de l'Angleterre, où déjà leur influence avait pénétré. Une seule bataille, celle d'Hastings, livra l'île à Guillaume le Conquérant en 1066. L'Angleterre, qui jusqu'alors ne comptait pas, qui était un pauvre pays encore primitif, peu peuplé, entre dans l'histoire et va singulièrement compliquer la nôtre. Allemagne, Angleterre : entre ces deux forces, il faudra nous défendre, trouver notre indépendance et notre équilibre. C'est encore la loi de notre vie nationale.

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    On pense que le roi de France ne vit pas sans inquiétude le duc de Normandie grandir de cette manière formidable, et, devenu roi en Angleterre, avoir un pied à Londres et l'autre à Rouen. L'Angleterre a d'abord été comme une colonie de la France. C'étaient notre langue, nos mœurs que Guillaume avait portées dans l'île, avec ses barons, ses soldats et les aventuriers qui, de toutes nos provinces, avaient répondu à son appel.

    Pourtant un danger nouveau commençait avec cette conquête. Les Capétiens n'auraient un peu de tranquillité que le jour où ils auraient repris la Normandie. En attendant, ils profitaient de la moindre occasion pour intervenir dans les querelles des Normands et pour susciter à leur duc autant de difficultés qu'ils pouvaient..."  

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    1302 : Bataille de Courtrai, dite des Éperons d'or

     

    Du même Jacques Bainville, et du même chapitre V :

    "...Mais la Flandre était désormais le principal souci de Philippe le Bel. Conduit à la conquérir par le développement de la guerre avec les Anglais, il se heurtait à la résistance des Flamands. Ce peuple de tisserands battit à Courtrai la chevalerie française : ce fut la "journée des éperons" (1302). Il fallut organiser une véritable expédition pour venir à bout de la révolte. De ce côté, l'expansion de la France rencontrait des limites. Alors que presque partout les nouvelles provinces s'étaient données joyeusement, une nation se manifestait en Flandre : un jour ce sera la nation belge. Philippe, toujours judicieux, le comprit. Il se contenta de confirmer sa suzeraineté sur le pays flamand et de garder en gage les parties les plus proches de la France, Lille et Douai, plus accessibles à l'influence française : nul ne serait Français par force..."

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    1791 : Voltaire entre au Panthéon
     
     
    Il est mort treize ans auparavant, le 30 mai 1778. Pas plus que Rousseau, ni que la plupart des Encyclopédistes et philosophes auto-proclamés, il n'aura vu la chute de cet ancien monde et de cette ancienne société qu'il aura - comme eux - contribué à mettre à bas.
     
    Et, probablement, sans savoir à quoi ils travaillaient, de fait.
     
    Il disparaît aux débuts du règne de Louis XVI, en un moment où, comme l'écrit Chateaubriand dans ses Mémoires d'Outre-tombe (Première partie, Livre IV) : "...le trône, si près de sa chute, semblait n’avoir jamais été plus solide..."
     
    Sur son tombeau se lit l'épitaphe suivant :
     
    "Il combattit les athées et les fanatiques. Il inspira la tolérance, il réclama les droits de l'homme contre la servitude de la féodalité. Poète, historien, philosophe, il agrandit l'esprit humain, et lui apprit à être libre."
     

    On aurait pu tout autant mettre ces citations de lui :

    1. Sur les Juifs : 

    "C'est à regret que je parle des Juifs : cette nation est, à bien des égards, la plus détestable qui ait jamais souillé la terre". (Article "Tolérance" du Dictionnaire philosophique. Il appelle ailleurs les juifs "...ces ennemis du genre humain...", un "peuple barbare, superstitieux, ignorant, absurde", et un "peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour tous les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent..."

    2. Sur les "nègres" (sic) :

    "Nous n'achetons des esclaves domestiques que chez les nègres. On nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l'acheteur. Ce négoce démontre notre supériorité. Celui qui se donne un maître était né pour en avoir". (Essai sur les moeurs et l'esprit des nations, 1756)...

    ..."Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d'hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu'ils ne doivent point cette différence à leur climat, c'est que des Nègres et des Négresses transportés dans les pays les plus froids y produisent toujours des animaux de leur espèce..." (idem).

    ..."Il n'est permis qu'à un aveugle de douter que les blancs, les nègres, les albinos, les Hottentots, les Lapons, les Chinois, les Amériques ne soient des races entièrement différentes..." (idem)

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    Voltaire, le raciste joyeux, l'antisémite furieux, repose, tranquillement honoré, au Panthéon. Non loin de Lazare Carnot, organisateur du Génocide vendéen, le premier des Temps modernes...

    Maurras, lui, est ostracisé, entre autres, pour son "antisémitisme".

    Ainsi fonctionne un Pays légal pas plus troublé que cela par ses "contradictions internes" ! 

    Sur ce que le Système a "fait" du Panthéon, voir, dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet la photo "Le Panthéon".

     
     
     
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    1791 : Profession de foi royaliste de Choderlos de Laclos...
     

     

    "Je veux une monarchie pour maintenir l'égalité entre les différents départements, pour que la souveraineté nationale ne se divise pas en souveraineté partielle, pour que le plus bel empire d'Europe ne consomme pas ses ressources et n’épuise pas ses forces dans des discussions intéressées, nées de prétentions mesquines et locales; je veux aussi, et principalement une monarchie, pour que le département de Paris ne devienne pas, à l'égard des 82 autres départements ce qu'était l'ancienne Rome à l'égard de l'empire romain… Je voudrais encore une monarchie pour maintenir l'égalité entre les personnes, je voudrais une monarchie pour me garantir contre les grands citoyens ; je la voudrais pour n'avoir pas à me décider un jour, et très prochainement peut-être, entre César et Pompée; je la voudrais pour qu'il y ait quelque chose au-dessus des grandes fortunes, quelque chose au-dessus des grands talents, quelque chose même au-dessus des grands services rendus, enfin quelque chose encore au-dessus de la réunion de tous ces avantages, et ce quelque chose je veux que ce soit une institution constitutionnelle, une véritable magistrature, l’ouvrage de la loi créé et circonscrit par elle et non le produit ou de vertus dangereuses ou de crimes heureux, et non l'effet de l'enthousiasme ou de la crainte… Je ne veux pas d'une monarchie sans monarque, ni d'une régence sans régent, je veux la monarchie héréditaire…"

    Et il poursuit :

    "Je veux une monarchie pour éviter l'oligarchie que je prouverais, au besoin, être le plus détestable des gouvernements; par conséquent, je ne veux pas d’une monarchie sans monarque et je rejette cette idée, prétendue ingénieuse, dont l'unique et perfide mérite est de déguiser, sous une dénomination populaire, la tyrannique oligarchie ; et ce que je dis de la monarchie sans monarque, je l'étends à la régence sans régent, au conseil de sanctions, etc... Dans l'impossibilité de prévoir jusqu'où pourrait aller l'ambition si elle se trouvait soutenue de la faveur populaire, je demande qu'avant tout on établisse une digue que nul effort ne puisse rompre. La nature a permis les tempêtes, mais elle a marqué le rivage, et les flots impétueux viennent s’y briser sans pouvoir le franchir. Je demande que la constitution marque aussi le rivage aux vagues ambitieuses qu’élèvent les orages politiques. Je veux donc une monarchie; je la veux héréditaire; je la veux garantie par l'inviolabilité absolue; car je veux qu'aucune circonstance, aucune supposition, ne puisse faire concevoir à un citoyen la possibilité d'usurper la royauté."

    (Choderlos de Laclos, Journal des Amis de la Constitution, organe officiel des Jacobins, 12 juillet 1791, n° 33.) 

     

    De Patrick Barrau (Historien d

  • Bis repetita placent : pour la deuxième fois, ”la grande Muette” sort ses griffes, et ”se sort” des griffes hostiles...

    helicoptere_tigre_01.jpgCahuzac s'en souvient encore, et s'en souviendra toujours : on sait comment il a payé sa tentative de rogner ses ailes à l'Armée...

    Aujourd'hui, bien aidée par un Jean-Yves Le Drian qui, sur ce coup, ne mérite que des éloges, l'Armée vient, une fois de plus, de détourner le mauvais coup...

    Saluons donc un ministre qui sort de la grisaille actuelle, dans laquelle dominent très largement amateurisme et incompétrence. Ce que Le Drian a fait, il l'a bien fait, et c'était ce qu'il fallait faire, dans l'immédiat et dans l'urgence.

    (photo : hélicoptère français Tigre)

    Cependant, il ne faut pas se leurrer : on a sauvé in-extremis le malade, que des médecins-fous allaient "débrancher" (si on nous permet cette comparaison...) mais l'idéal reste que le malade retrouve la plaine santé, et une vie normale. Et non pas voie se prolonger, indéfinement, une survie thérapeutique sous perfusion.

    En clair, pour que nos Armées soient à la hauteur de leur(s) tâche(s), et à la hauteur de ce que doit redevenir la politique de la France, et la France tout court, il faut non seulement les maintenir en survie, comme vient de le faire heureusement Jean-Yves Le Drian, mais leur donner vraiment les moyens dont elles ont besoin, c'est-à-dire un budget à 4% du PIB, comme nous l'avons dit plusieurs fois ici-même : 1% pour chacune des trois Armes (Air, Terre, Mer) et 1% pour l'arme nucléaire.

    Il faut en outre que les 26 autres pays de l'Union européenne cessent de démisssioner de fait, question militaire, comme ils le font actuellement, en se reposant sur les seules France et Grande-Bretagne, et en les laissant, seules, assumer les dépenses... Voilà un aspect de la refondation/réformation de l'Europe, qui n'a été que trop peu évoqué lors de ces dernières élections "européennes".

    Ceci étant, entendons-nous bien : Pierre Builly a posté un commentaire très intéressant ce samedi (à lire ici : Sur la simple question de la dissuasion nucléaire.pdf). On peut proposer trois objections à ce commentaire :

    1. Il ne s'agit évidemment pas de préparer les guerres d'hier : nous ne demandons pas que nos Armées disposent de 1.000 chars Leclerc ou de 1.000 avions Rafale. Il est clair que c'est dans les technologies d'un futur tout proche, et déjà d'aujourd'hui, qu'il faut investir : les drones et autres moyens de renseignements, terrestres ou embarqués, sans oublier les satellites (le renseignement - d'accord avec Pierre Builly - est un domaine où la France est notoirement, et depuis longtemps, en retard...); les nouveaux matériaux; les engins furtifs (avions, bateaux, véhicules terrestres). Mais, précisément, tout ceci coûtera aussi cher, et même plus cher, beaucoup plus cher, que les "anciens" matériels...

    2. Qui va nous attaquer ? Justement, on n'en sait rien, mais ce que l'Histoire enseigne, c'est que, très souvent, ce que l'on croit certain et acquis ne se produit pas, alors que survient ce que personne n'avait prévu. Un pays qui veut être indépendant se doit d'avoir une armée dite conventionnelle, même si - d 'accord avec Pierre Builly - ce n'est pas de matériels d'hier mais de demain qu'il faut la doter : on aura toujours besoin d'hommes au sol, et ces hommes auront toujours besoin d'armes et de combinaisons de pointe, de véhicules mobiles et performants (chars, transports, blindés en tous genre) parce que bourrés de technologie; et ces hommes au sol auront toujours besoin d'être en permanence renseignés et appuyés par des moyens maritimes et aériens, eux aussi bourrés de technologie. C'est l'assurance, qui ne paraît chère qu'avant l'accident...

    3. Enfin, sur le terrorisme et les opérations extérieures (dont Pierre Builly parle dans un premier commentaire : Dépenses militaires.pdf) : bien sûr, être supplétifs des étatsuniens en Afghanistan n'est pas notre rôle, et jouer les humanitaires au Kosovo ne relève pas du militaire; mais ce n'est pas parce que, dans ces deux cas, nos hommes politiques - droite et gauche confondues - ont pris des décisions aberrantes, que le principe de disposer d'une armée moderne et bien équipée doit être remis en question... Quant au terrorisme et aux mille poudrières dont le Système a parsemé le territoire national - sous les doux euphémisme de Cités, banlieues, "territoires" (!) ou autres... - il serait là aussi étrange que le désir, légitime, de les voir disparaître en tant que danger pour toute la communauté nationale entre en conflit avec la nécessité de disposer d'une Armée digne de ce nom. On aurait même envie de dire : "au contraire !" et, "justement !"...

  • Navigation sélective sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs...

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     1. Sur les Blogs, sur Facebook ou  ailleurs... :  

     

    1. De Jean-Dominique Merchet : "Au sein de l'Otan, la France a un rôle particulier à jouer dans la réassurance des voisins de la Russie" : http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/sein-l-otan-france-a-role-particulier-a-jouer-dans-reassurance-voisins-russie 

    2. Gender : après l'attaque de 'Politis' dénonçant Onfray : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/03/28/gender-apres-l-attaque-de-politis-denoncant-onfray-5333993.html

    3. Par Robert Charvin, La question de l'Ukraine, dans La pensée libre : http://www.lapenseelibre.org/

    4. Document BFM/TV : Syrie, dans le quotidien de djihadistes français" (!) :  http://www.bfmtv.com/societe/document-bfmtv-quotidien-jihadistes-francais-syrie-741671.html

    5. Dans Valeurs actuelles, par François d'Orcival, "Un gouvernement étranglé" : http://www.valeursactuelles.com/gouvernement-%C3%A9trangl%C3%A9

    ------------------

    2. La "bourse aux liens", envoyés par des lecteurs, pour approfondir et aller plus loin... 

     

    1. Décès de Jean-François Mattéi : reçu de Marc Herceg :

    Bonjour,

    J'ai été très ému par votre beau texte en hommage à Jean-François Mattéi. Je suis extrêmement triste. Jean-François a été pour moi un professeur, un maître et un ami depuis si longtemps. Je l'ai rencontré à l'université de Nice en 1982. C'était un homme et un philosophe d'exception. J'ai publié, il y a quelques mois, un ouvrage consacré à sa pensée: "Le Souci de la métaphysique. Trois études sur Dominique Janicaud et Jean-François Mattéi", éditions Ovadia, Nice, 2013, collection "Chemins de pensée" dirigée par Jean-François Mattéi. À ma connaissance, mon livre est le seul texte existant aujourd'hui qui présente une étude critique de l'ensemble de la pensée de Mattéi, étude relue par lui, discutée longuement avec lui, et publiée dans une des collections qu'il dirigeait. De plus, j'ai discuté avec lui de chaque détail de l'étude critique de la pensée de Dominique Janicaud, et aussi de tout ce qui concerne le passionnant dialogue entre eux deux durant tant d'années. Le livre devient ainsi un objet bien étrange. La disparition de Jean-François, que je sentais fatigué depuis des mois et des mois, sans comprendre ce qui se passait, donne un tout autre sens, plus grave et plus impressionnant, à mon travail. Comme une sorte de testament. Je vous donne les références exactes de mon ouvrage dans un mail séparé. Ce livre peut permettre à tous d'aborder ou de mieux comprendre sa pensée. Avec tous mes sentiments les plus cordiaux et les plus attristés, Marc Herceg.

    photo.JPG

     

    2. D'Hélène Richard-Favre, sur l'Ephéméride du 28 mars :

      A lire cet extrait de Jacques Bainville que vous citez ici en relation avec la guerre de Crimée, force est de constater que même si l'Histoire ne se répète jamais de la même manière, certaines constantes humaines demeurent. Inutile d'être grand sage pour le rappeler mais pas inutile non plus de le relever.

    Cela dit, voici un sujet qui évoque aussi la complexité de trames qui se tissent dans les mémoires:

    http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/03/12/crimee-memoires-et-passions.html

     

    capture d'ecran blog.jpg        (Cette chronique n'a pas d'autre objet que de communiquer à nos lecteurs des articles et prises de positions sur lesquels nous nous trouvons en convergence, totale ou, au moins, partielle, et sur des points d'importance; elle ne signifie évidemment pas accord total et permanent, sur tous sujets et en toute occasion, avec les Blogs ou Pages mentionnées... Même chose pour les liens envoyés par des lecteurs, pour approfondir tel ou tel sujet traité sur le Blog, pour "aller plus loin"...) 

     

  • (Communiqué) SOS Education : Idéologie du genre à l'école : non à l'ABCD, oui au B-A BA !

    (Reçu d'Antoine Blondel, de SOS Education)

    Depuis plusieurs semaines, l'école est le théâtre d'une polémique inacceptable. Avec les « ABCD de l'égalité », le gouvernement joue la division, ravive la guerre scolaire et évite de traiter les problèmes URGENTS de l'école.
    Arrêtons les frais !

    Vous trouverez en bas de ce message un lien direct vers la pétition de SOS Éducation demandant au Président de la République d'abroger ce dispositif coûteux, clivant et inutile, pour se concentrer sur la transmission du savoir !
     

    sos education.jpg 

    Cher ami, chère amie,


    Je suis Antoine Blondel, responsable des relations Parents – Professeurs de SOS Éducation, la plus grande association française indépendante qui milite en faveur d'une école de qualité pour tous les élèves.

    Comme vous le savez, l'école de notre pays, malgré le dévouement d'innombrables professeurs, est dans un état très préoccupant. Cette année, 260 000 élèves entrés en 6e ne savent pas lire correctement, et 80 % d'entre eux n'apprendront plus jamais à lire dans leur scolarité. Le nombre de « décrocheurs scolaires » explose. La dernière étude de l'OCDE montre que la France régresse, et que l'écart entre bons et mauvais élèves n'a jamais été aussi important.

    Les élèves ont cruellement besoin d'aide. Surtout les plus faibles.

    Que fait le gouvernement pour faire face à cette catastrophe ? Croyez-vous qu'il prenne des mesures, qu'il consacre tous ses moyens à diffuser les meilleures pratiques pédagogiques, à combattre l'illettrisme, à améliorer la formation des enseignants ?

    Non ! Il préfère faire de l'école un champ de bataille idéologique, en introduisant les « ABCD de l'égalité », énième gadget qui va un peu plus empêcher les enfants d'apprendre à lire... Les professeurs sont déjà prisonniers des itinéraires, des parcours, des animations en tous genres, des travaux encadrés, des interventions sur la sécurité routière et autres assurées par des dizaines d'intervenants qui n'ont parfois rien à faire à l'école !

    L'ABCD de l'égalité est inutile et encombrant, il demande des mois de formation, et c'est en plus le dernier avatar des pédagogies constructivistes, celles qui ont savamment coulé l'école pendant quarante ans. Il inquiète d'innombrables parents, et met en péril le lien de confiance entre les professeurs et les familles.

    Quand le bateau coule, on arrête les travaux de peinture

    Tout le monde est pour l'égalité entre garçons et filles. Mais pour que l'égalité soit possible, il faut que les enfants acquièrent le même bagage : savoir lire, écrire et calculer correctement. Il faut que leurs professeurs puissent leur apprendre les bases du raisonnement, les initier à l'histoire, aux sciences... dans un climat serein.

    Tant que ces conditions ne seront pas réunies, toutes les tentatives d'imposer l'égalité seront vécues comme une violence.

    C'est pourquoi SOS Éducation a préparé une pétition au Président de la République. Il est vraiment essentiel de le pousser à prendre position pour arrêter les frais.

    Pour cela, il faut que nous soyons des centaines de milliers de citoyens, de tous bords à lui demander.

    L'école, les élèves tout comme les parents et les professeurs ont besoin de vous.

    Arrêtons de faire de l'école un champ de bataille idéologique !


    Vous pouvez signer la pétition ici (lien cliquable).


    Et, s'il-vous-plaît, transmettez-la à tous vos proches.

  • Le forum de Davos ”et nous, et nous, et nous”, les révolutionnaires...

    argent roi.jpgLa dernière "édition" du rituel Forum de Davos demanderait de longs développements, et nous y reviendrons un peu plus longuement la semaine prochaine. Disons seulement quelques mots là-dessus dès maintenant...

    Dire sottement "Mon ennemi, c'est la finance !..." ? Crier, encore plus sottement "A bas l'Argent !" ? Voilà qui ferait peut-être "plaisir" à certains, qui croiraient faire oeuvre utile en éructant de telles sornettes, alors que la seule chose à faire, le seul service à rendre, n'est pas de critiquer l'Argent, qui, comme tout - et on le sait depuis la langue d'Esope... - peut être la meilleure ou la pire des choses; mais d'expliquer à l'opinion comment et pourquoi nous en sommes arrivés à l'Âge de fer que nous vivons aujourd'hui, c'est-à-dire à la toute puissance des forces de l'Argent. Et à proposer la révolution qui consisterait à remettre l'Argent à sa place, en rendant le pouvoir à ce que Maurras appelait les forces du Sang : voilà la seule révolution qui vaille, et d'ailleurs la seule révolution qui soit, et c'est nous, les royalistes, et nous seuls, qui en sommes les tenants. 

    Aujourd'hui, il n'y a qu'une alternative : être conservateur du Système, et de son des-ordre installé, lui qui a établi l'Argent comme maître unique et absolu de tout; ou bien être révolutionnaire de ce des-ordre, donc royalistes, c'est-à-dire instaurer un pouvoir politique où l'autorité suprême serait totalement affranchie des puissances de l'Argent, et qui le contraindrait à rester dans sa sphère - légitime cette fois... - où il pourrait enfin (re)devenir utile et profitable au Bien commun...

    Deux courts passages, en attendant une réflexion plus approfondie sur ce sujet :

    1. D'Anatole France (tiré de son Histoire contemporaine, Tome II, Le mannequin d'osier, Calmann-Lévy, 1925, page 105) : "...On goûte un plaisir philosophique à considérer que la Révolution a été faite en définitive pour les acquéreurs de biens nationaux et que la Déclaration des droits de l'homme est devenue la charte des propriétaires. Ce Pauquet, qui faisait venir ici les plus jolies filles de l'Opéra, n'était pas chevalier de Saint-Louis (1). Il serait aujourd'hui commandeur de la Légion d'honneur et les ministres des finances viendraient prendre ses ordres. Il avait les jouissances de l'argent; il en aurait maintenant les honneurs. Car l'argent est devenu honorable. C'est notre unique noblesse. Et nous n'avons détruit les autres que pour mettre à la place cette noblesse, la plus oppressive, la plus insolente et la plus puissante de toutes..."

    1925 ? Ou aujourd'hui ?...

    (1) : Dans le livre, "Monsieur Bergeret", le personnage central, loge dans l'hôtel Pauquet de Sainte-Croix, ancienne demeure - délabrée quand il s'y trouve - d'un ancien financier du Roi...

    l'express argent.jpg2. De Charles Maurras, dans L'Action française du 1er Août 1921 : "L’Argent, en tant qu’argent, celui qui remplit sa fonction, honnête ou neutre, de simple Argent, ne m’inspire aucun sentiment d’hostilité, non plus que d’amitié ni d’envie. Je le voudrais bien à sa place. Je sais que, en démocratie, forcément, il monte trop haut. Le vertige démocratique le condamne à l’usurpation, parce qu’il ne peut trouver de contrepoids en démocratie...

    ...On voit à quoi servait l’Argent dans cette économie (sous la Royauté, ndlr); il servait à servir. Il servait à entrer dans les services de l’État, services où il était discipliné et traité suivant ses œuvres nouvelles. L’Argent devenait chose morale et sociale, il se chargeait de responsabilités définies qui l’introduisaient et le maintenaient sur un plan différent du sien. C’est que l’État était alors constitué en dehors et au dessus de l’Argent...

  • Attention, fantôme ! par Louis-Joseph Delanglade

    Leur européisme paraîtra naïf à certains, sympathique à d’autres. Mais personne ne peut dire encore si les manifestants de Kiev obtiendront quoi que ce soit... Or, dans un accès de moraline aigu, M. Fabius, se disant « inquiet et indigné », vient de convoquer l’ambassadeur d’Ukraine pour lui signifier sa condamnation de l’attitude des autorités ukrainiennes. Ministre des Affaires étrangères, il devrait plutôt se préoccuper de déterminer, dans cette affaire, une ligne politique conforme aux intérêts de la France.  

    eurasie.JPG

     "...comment établir avec Moscou une alliance capable de faire contrepoids aux mastodontes chinois et américain."

     

    On peut, certes, avoir de l’Ukraine une image quelque peu romantique – Benoist-Méchin lui-même ne pensait-il pas que le second conflit mondial constituait une nouvelle et déterminante occasion de ressusciter ce « fantôme de l’Europe », Hitler réussissant là où Napoléon et, avant lui, Charles XII, avaient échoué ? Mais, en politique plus qu’ailleurs, il faut savoir raison garder. Même M. Guetta l’a compris qui admet que, dans le meilleur des cas (à ses yeux, bien entendu), la solution de compromis passerait par une sorte de neutralisation du pays. « Existante et inexistante à la fois, aux limites insaisissables », l’Ukraine est la preuve que, en dépit du prétendu sens de l’Histoire, les réalités géo-historiques fondées bien évidemment sur des rapports de force sont souvent déterminantes.  

    Et le rapport de force est plutôt à l’avantage de la Russie de M. Poutine. Peut-on, de toute façon, reprocher sérieusement à ce dernier de refuser catégoriquement l’installation, aux frontières de son pays, d’un Etat affilié à l’Union européenne et membre de l’Alliance atlantique ? On voit mal  par ailleurs pourquoi il renoncerait à l’Ukraine, véritable berceau de la Russie orthodoxe et pièce maîtresse de son projet d’Union eurasienne. De fait, n’en déplaise à ces messieurs du Quai d’Orsay, la Russie entend demeurer maîtresse dans son pré carré et rester une puissance internationale de premier plan. Et, sommes-nous tenté de dire : heureusement. 

    En effet, on peut raisonnablement penser que, derrière les manifestations de Kiev, se profile l’ombre de l’impérialisme des Etats-Unis d’Amérique. Ces derniers, obnubilés par la fulgurante montée en puissance de la Chine, paraissent bien décidés à rayer la Russie de la carte des grandes puissances. D’où leur présence militaire agressive, directe ou indirecte, en ex-Europe de l’Est ou dans les ex-républiques soviétiques d’Asie ; d’où leur orchestration de campagnes de dénigrement aux prétextes variés (écologistes, femen, homophobie…), etc.  

    La bipolarisation sino-américaine qu’on nous promet ne serait évidemment pas de nature à permettre à la France, ni à l’« Europe » d’ailleurs, de « manœuvrer ». Seule, la Russie paraît en mesure de faire échec à ce scénario. Dans ces conditions, la portée des événements de Kiev dépasse largement les aspirations des manifestants et ce n’est pas en se plaçant sur ce terrain-là que M. Fabius sert les intérêts du pays. Il ferait mieux de se demander comment établir avec Moscou une alliance capable de faire contrepoids aux mastodontes chinois et américain.

  • Il ne veut pas de Nantes en Bretagne, car il ne veut pas d'un ”retour aux frontières d'Ancien Régime” : dans la plus par

    200 ans après la calamiteuse Révolution, la malfaisance du Jacobinisme centralisateur se poursuit, envers et contre tout; et, surtout, contre nos Racines, contre tout ce qui constitue l'héritage naturel de notre vieille France, de ses Pays et de ses Terroirs, surgi du fond des âges, façonné par l'Histoire, et contre lequel s'est construit notre calamiteux Système, hérité de notre Révolutioin et de notre République idéologique...

    Aujourd'hui, tout d'un coup, comme ça, excité on ne sait pourquoi et alors qu'il y a mille urgences bien plus urgentes, "Hollande-à-18%" nous a concocté à la vite, sur un coin de table, une riducule nouvelle "carte des Régions" : il ferait mieux de s'occuper des 15.000 chômeurs de plus du mois dernier, et de ceux qui vont arriver le mois prochain, mais non... 

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    Lui et Valls ont déclaré ultra prioritaire et absolument immédiat le re-charcutage administratif de la France. Si nous approuvons la suppression des départements (101 Préfectures et 243 Sous-préfectures, cela en fera, des milliards économisés !...), nous sommes totalement opposés non seulement à l'actuelle concentration bidon des Régions, mais aux Régions elles-mêmes, telles qu'elles ont été technocratiquement mises en place il y plusieurs décennies, toujours dans le même but - espérait le Système - d'achever d'effacer, de faire disparaître tout ce qui se maintenait comme trace de notre passé, tel qu'il se présentait sous la forme de nos Provinces vivantes, cadres naturels des solidarités géographiques, économiques, historiques, culturelles, ethniques etc...

    Il est grotesque de vouloir créer des super-Régions qui ne ressemblent à rien, parce que ne reposant sur rien de concret : nous en parlerons très bientôt, dans une note qui ira plus au fond des choses... 

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    Pour l'instant, revenons-en au duo infernal Valls/Hollande et au pays Nantais, qui veut légitimement retrouver la place qui est la sienne, en Bretagne, et à qui le gouvernement refuse ce droit imprescriptible à ses Racines au nom de son idéologie, précisément, destructrice de Racines. Nous écrivons "contradiction", en titre, car la réformette qui avortera et que l'on nous sort aujourd'hui du chapeau prévoit la ré-unification de la Normandie. C'est une fort bonne chose : quel fonctionnaire stupide avait séparé en deux cette Province dont l'unité et la solidité à tous points de vue ne sont pas à démontrer ?... La même réformette bidon respecte la rélaité de la Corse, de la Provence, de l'Île-de-France, et c'est très bien de reconnaître la réalité de ces trois entités... C'est même méritoire, pour un Système idéologique, mais, justement, c'est là qu'est la contradiction : pourquoi ne sépare-t-on rien de l'Île-de-France, de la Corse, de la Provence, alors qu'on s'acharne à maintenir séparée Nantes de la Bretagne ? Nostalgie pétainiste, chez les successeurs de François Mitterand ?... 

    "Les libertés ne s'octroient pas, elles se prennent", disait Maurras. Il ne reste plus aux Bretons qu'à se batttre, non pas pour quémander une faveur, mais pour exiger le respect de leur personnalité. Et pas seulement les Bretons, tous les Français, de toutes les Provinces, dans une grande insurrection contre le Jacobinisme centralisateur, qui est et reste l'ennemi : que la bête meure ! Ou, comme le disait Jean Raspail, en conclusion de l'un de  ses discours au Rassemblement royaliste des Baux-de-Provence, en parlant de la République idéologique : "Qu'elle crève, la vieille vache !..." 

     

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  • La France qui ose, le numéro 130 (juin 2014) de Politique magazine...

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    Sommaire

    Voici l'édirorial de Jean-Baptiste d'Albaret, rédacteur en chef : Indignation !

    Quelque 200 lycéennes sont, à l’heure où s’écrivent ces lignes, retenues prisonnières par la secte Boko Haram quelque part dans le nord du Nigéria : elles ont été enlevées ; elles sont pour la plupart chrétiennes. Le chef des brigands qui ont commis ce rapt, s’appelle Abubakar Shekau ; il se qualifie d’émir et il est, comme tel, pris au sérieux. Il menace tour à tour de vendre les jeunes filles sur le marché, de les réduire en esclavage, de les marier, autant dire de les livrer sexuellement, à ses troupes et à ses amis. Il invoque la religion et oblige les chrétiennes à se faire musulmanes et à réciter des sourates du Coran, en particulier la fatiha, entièrement voilées de noir ; Abubakar Shekau affirme donc hautement qu’il ne peut plus en aucun cas libérer les jeunes filles, maintenant « sauvées » par l’islam, au risque qu’elles perdent leur foi ! 

    Le bandit qui sait comme il faut s’y prendre, parle aussi d’échanges avec « ses frères emprisonnés » et tout le monde comprend que, comme d’habitude, il y a ouverture à marchandage et donc à rançon.

    *

    François Hollande a réuni à Paris les chefs d’état africains concernés par la zone de brigandage. Mais déjà, et en même temps, comme il était prévisible, les choses se gâtent au Mali et l’opération Sangaris en Centrafrique s’avère des plus difficiles ; une jeune journaliste y a laissé la vie. 

    La Défense nationale étant la principale variable d’ajustement de nos politiciens – et ça va continuer –, c’est avec des budgets encore amputés et donc des moyens de plus en plus insuffisants que la France tente de s’interposer, sans d’ailleurs avoir de véritable politique, puisque nos gouvernants se l’interdisent. Quant aux états-Unis et à la Grande-Bretagne, leur aide, si aide il y a, sera purement technique. Tout cela l’adversaire le sait et en profite. Il gagne du temps. Serait-il même arrêté ou supprimé, ça recommencerait de la même façon. Comme il y a cent ans. Il n’y a qu’à relire les lettres à « ses frères officiers » de Charles de Foucauld. Mais apparemment ce genre d’expérience ne sert jamais en République. 

    *

    Pendant que tout le Sahel et, pour ainsi dire, toute l’Afrique, à quelques exceptions près, vit quotidiennement sous de pareilles menaces et dans des violences endémiques d’une cruauté sans nom, les peuples européens votent dans le cadre d’une Union européenne qui a exclu toute considération sur son héritage, son histoire, sa religion fondatrice, ses traditions, sa civilisation et même son avenir propre, pour accepter le n’importe quoi, prétendument régulé, de la finance mondialisée, la disparition de toute vraie politique, de tout sens social et national et de toute morale, et, ainsi, favoriser l’éclosion d’une société sans autre règle que le relativisme obligatoire devenu, sans jeu de mots, le plus absolu et le plus réglementé des modèles sociaux, ainsi que le dénonçait Benoît XVI. 

    Les peuples ont beau voter, protester, se rebiffer, ceux qui dirigent l’Europe, en se cooptant, poursuivent imperturbablement sur la même lancée. Ils ne tiendront aucun compte du dernier scrutin qui est, pourtant, le plus net des signaux d’alerte. François Hollande et les apparatchiks français des partis dits de gouvernement, non plus. C’est qu’ils savent comment est façonnée l’opinion publique qui ne correspond nullement à la pensée réelle du pays, et ils sont complices de cette effroyable et constante prévarication dont ils tirent, tous, leur semblant d’autorité. 

    *

    Deux faits symboliques rendent compte de cette décadence innommable et assumée : le 10 mai, gagnait le concours de l’Eurovision de la chanson 2014 le transsexuel Conchita Wurst, alias Thomas Neuwirth ; quelques jours après « une journée de la jupe » était organisée pour les garçons des lycées nantais avec l’approbation des autorités de l’éducation nationale, malgré leur dénégation. Tous les médias de gauche se sont félicités de cette heureuse avancée contre le sexisme et se sont gaussés de ceux qui protestaient contre une telle pratique. 

    Rapprochez ces faits de cet autre fait qu’est l’enlèvement des 200 jeunes africaines dont l’opinion frelatée de l’intelligentsia qui se croit la meilleure du monde, se contrefiche éperdument, et vous aurez appréhendé dans son essence le scandale de notre monde d’aujourd’hui, le seul et vrai scandale, car tout est à l’instar de cette ignominie. Vous serez saisi du plus violent des haut-le-cœur et, si ce n’était pas le cas, c’est que vous n’auriez pas de cœur. Où sont les indignés ? 

  • Alstom, l'ultime dépeçage, par Ludovic Greiling*

    Lâché par les politiques dans les années 80, affaibli par les fonds anglo-américains dans les années 90 et dépecé par la Commission européenne dans la décennie 2000...

    L'ancien fleuron français, Alstom, subit la loi d'une guerre industrielle patiente. La vente de sa belle division énergétique à l'américain General Electric ou à l'allemand Siemens en constituerait la phase finale.

    C'est l'histoire d'une compagnie enviée qui a équipé 25% des barrages hydro-électriques dans le monde, qui est capable de fournir l'intégralité des composants électriques des centrales à charbon et des centrales nucléaires mais aussi de construire des trains de toutes catégories.

    Issu d'anciennes entreprises de constructions mécaniques et de fabricants de moteurs, racheté par la Compagnie générale d'électricité en 1969, Alstom a bénéficié de la grande politique industrielle voulue par le pouvoir gaulliste, dont le TGV sera l'une des réussites posthumes.

    Un dépeçage patient

    En 1989, suite à la privatisation de la Compagnie générale d'électricité, le français Alsthom fusionne à parité avec le britannique GEC. Dans la décennie suivante, le nouveau groupe est cédé en deux, puis l'activité énergétique est partiellement introduite en Bourse (avec, à la clef, le versement d'un dividende très important aux anciens actionnaires de GEC), avant de fusionner partiellement avec une filiale du concurrent suisse (à capitaux anglo-saxons) ABB dont l'activité se révélera défaillante. Versement de dividende exceptionnel, krach boursier : en 2003, le groupe - qui évolue dans un secteur gourmand en capitaux - se retrouve avec des fonds propres très réduits. Il doit en outre faire face à une crise de liquidités.

    Sous le pilotage du ministre Francis Mer, l'Etat français décide alors de sauver Alstom en participant à deux augmentations de capital. Revers de la médaille, la Commission européenne - qui estime cette action contraire à l'esprit des traités - oblige à vendre en contrepartie deux fleurons du groupe : les activités de turbines industrielles et la filiale spécialisée dans la conversion d'électricité. La première ira... au concurrent allemand Siemens, la seconde à la banque Barclays, qui la cédera ensuite ... à l'américain General Electric.

    Le jeu trouble de Patrick Kron

    patrick kron.jpgEntre 2002 et 2005, le chiffre d'affaires sera divisé par deux. Depuis, le groupe a peu grossi : sa capitalisation boursière est de 8 milliards d'euros, contre 80 milliards à Siemens et 190 milliards à General Electric. De plus, il est désormais très dépendant des contrats publics, au moment où un nombre croissant d'Etats coupe dans les dépenses.

    En janvier dernier, nous posions plusieurs questions sur l'avenir d'Alstom. L'une d'entre elles a trouvé réponse : « Comment le PDG du groupe Patrick Kron envisage-t-il les prochaines années, lui qui a fait entrer dans le conseil d'administration la vice-présidente de British Petroleum, un haut responsable du géant britannique HSBC ou encore Klaus Mangold, le manitou de l'industrie et de Rothschild en Allemagne ? ».

    Le 24 avril dernier, une information de l'agence économique américaine Bloomberg affirmait que General Electric était en discussions avec Alstom en vue de son rachat ; l'entreprise française démentait. Le lendemain, prenant gouvernement et investisseurs de court, le conseil d'administration d'Alstom annonçait être sur le point d'approuver la cession de l'ensemble de ses activités énergétiques.

    De son côté, la Commission européenne demeure silencieuse en dépit des éventuels risques de monopole que cette cession ferait naître en Europe.

    Enfin, le gouvernement s'agite, à l'approche des élections européennes. L'Etat, qui n'avait pu aider Alstom il y a dix ans sans concéder de très lourdes contreparties, pourra-t-il agir aujourd'hui, alors que le traité de Lisbonne signé en 2008 limite davantage sa souveraineté en matières économique et financière ?

    * Article paru dans le numéro d'avril de Politique magazine