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La France qui ose, le numéro 130 (juin 2014) de Politique magazine...

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Sommaire

Voici l'édirorial de Jean-Baptiste d'Albaret, rédacteur en chef : Indignation !

Quelque 200 lycéennes sont, à l’heure où s’écrivent ces lignes, retenues prisonnières par la secte Boko Haram quelque part dans le nord du Nigéria : elles ont été enlevées ; elles sont pour la plupart chrétiennes. Le chef des brigands qui ont commis ce rapt, s’appelle Abubakar Shekau ; il se qualifie d’émir et il est, comme tel, pris au sérieux. Il menace tour à tour de vendre les jeunes filles sur le marché, de les réduire en esclavage, de les marier, autant dire de les livrer sexuellement, à ses troupes et à ses amis. Il invoque la religion et oblige les chrétiennes à se faire musulmanes et à réciter des sourates du Coran, en particulier la fatiha, entièrement voilées de noir ; Abubakar Shekau affirme donc hautement qu’il ne peut plus en aucun cas libérer les jeunes filles, maintenant « sauvées » par l’islam, au risque qu’elles perdent leur foi ! 

Le bandit qui sait comme il faut s’y prendre, parle aussi d’échanges avec « ses frères emprisonnés » et tout le monde comprend que, comme d’habitude, il y a ouverture à marchandage et donc à rançon.

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François Hollande a réuni à Paris les chefs d’état africains concernés par la zone de brigandage. Mais déjà, et en même temps, comme il était prévisible, les choses se gâtent au Mali et l’opération Sangaris en Centrafrique s’avère des plus difficiles ; une jeune journaliste y a laissé la vie. 

La Défense nationale étant la principale variable d’ajustement de nos politiciens – et ça va continuer –, c’est avec des budgets encore amputés et donc des moyens de plus en plus insuffisants que la France tente de s’interposer, sans d’ailleurs avoir de véritable politique, puisque nos gouvernants se l’interdisent. Quant aux états-Unis et à la Grande-Bretagne, leur aide, si aide il y a, sera purement technique. Tout cela l’adversaire le sait et en profite. Il gagne du temps. Serait-il même arrêté ou supprimé, ça recommencerait de la même façon. Comme il y a cent ans. Il n’y a qu’à relire les lettres à « ses frères officiers » de Charles de Foucauld. Mais apparemment ce genre d’expérience ne sert jamais en République. 

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Pendant que tout le Sahel et, pour ainsi dire, toute l’Afrique, à quelques exceptions près, vit quotidiennement sous de pareilles menaces et dans des violences endémiques d’une cruauté sans nom, les peuples européens votent dans le cadre d’une Union européenne qui a exclu toute considération sur son héritage, son histoire, sa religion fondatrice, ses traditions, sa civilisation et même son avenir propre, pour accepter le n’importe quoi, prétendument régulé, de la finance mondialisée, la disparition de toute vraie politique, de tout sens social et national et de toute morale, et, ainsi, favoriser l’éclosion d’une société sans autre règle que le relativisme obligatoire devenu, sans jeu de mots, le plus absolu et le plus réglementé des modèles sociaux, ainsi que le dénonçait Benoît XVI. 

Les peuples ont beau voter, protester, se rebiffer, ceux qui dirigent l’Europe, en se cooptant, poursuivent imperturbablement sur la même lancée. Ils ne tiendront aucun compte du dernier scrutin qui est, pourtant, le plus net des signaux d’alerte. François Hollande et les apparatchiks français des partis dits de gouvernement, non plus. C’est qu’ils savent comment est façonnée l’opinion publique qui ne correspond nullement à la pensée réelle du pays, et ils sont complices de cette effroyable et constante prévarication dont ils tirent, tous, leur semblant d’autorité. 

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Deux faits symboliques rendent compte de cette décadence innommable et assumée : le 10 mai, gagnait le concours de l’Eurovision de la chanson 2014 le transsexuel Conchita Wurst, alias Thomas Neuwirth ; quelques jours après « une journée de la jupe » était organisée pour les garçons des lycées nantais avec l’approbation des autorités de l’éducation nationale, malgré leur dénégation. Tous les médias de gauche se sont félicités de cette heureuse avancée contre le sexisme et se sont gaussés de ceux qui protestaient contre une telle pratique. 

Rapprochez ces faits de cet autre fait qu’est l’enlèvement des 200 jeunes africaines dont l’opinion frelatée de l’intelligentsia qui se croit la meilleure du monde, se contrefiche éperdument, et vous aurez appréhendé dans son essence le scandale de notre monde d’aujourd’hui, le seul et vrai scandale, car tout est à l’instar de cette ignominie. Vous serez saisi du plus violent des haut-le-cœur et, si ce n’était pas le cas, c’est que vous n’auriez pas de cœur. Où sont les indignés ? 

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