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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • ”Les expulser, oui, mais pour où ?...(4/6) : Les rapports Islam/Europe depuis treize siècles...

    Arrivés à ce stade de notre réflexion, il n'est peut-être pas inutile de marquer une pause, afin de permettre à d'autres lecteurs de réagir et donc de nourrir le débat; mais afin, aussi, de prendre du recul et de réfléchir à ce que sont, au fond, les rapports entre l'Islam et l'Europe (la Chrétienté, l'Occident....) depuis treize siècles.

     

    On a souvent tendance, en effet, à s'imaginer que ce que l'on vit est inédit; que c'est la première fois que le problème se pose, et que l'on est la première génération à être confrontée à tel ou tel problème...

    C'est, très souvent, une grossière erreur. Les générations passées ont le plus souvent été confrontées au(x) même(s) problème(s), et ce que nous vivons, d'autres l'ont vécu avant nous. La forme, les apparences extérieures, l'habillage, changent, mais, en ce qui concerne le cœur des problèmes, comme le dit le vieil adage, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.

    Ainsi en est-il des rapports entre le monde européen et l'Islam, que ces rapports soient conflictuels ou non. Certains voient une grande nouveauté dans l'irruption de l'Islam, et d'un certain Islam en Europe. Et, certes, si l'on ne se réfère qu'au temps court de l'Histoire, il y a bel et bien une irruption de l'Islam dans notre quotidien et c'est bel et bien une nouveauté : nos parents et nos grands-parents n'ont jamais vu les rues que nous voyons, c'est clair. Mais, si l'on remonte plus loin dans le temps, force est de constater que l'Europe a été confrontée deux fois déjà à une invasion musulmane. Ce que nous voyons / subissons aujourd'hui n'étant, en somme, qu'une troisième tentative...

    Si nous sommes - car il faut l'être - extrêmement inquiets de ce qui se passe et de ce à quoi nous assistons, il faut bien se dire que l'Europe en a vu d'autres ! Donc, pessimistes actifs, oui (et le plus actifs possible, mieux vaut agir que geindre...), découragés et battus d'avance, certainement pas...

    Voyons ce que nous dit l'Histoire...

    L'Europe a été conquise militairement - en partie du moins - déjà deux fois par l'Islam, disions nous.

    Commençons par étudier la première invasion, par le sud-ouest et l'Espagne.

    GIBRALTAR.jpgDétroit de Gibraltar, vue satellite

     

    A partir de 711, et ne rencontrant qu'une monarchie wisigothique très affaiblie par toutes sortes de dissensions internes, les Maures envahirent en effet sans peine la péninsule ibérique, qu'ils conquirent presque entièrement, avant de passer en France, où ils suivirent en gros deux routes très différentes : l'une vers le sud-est et la Provence, l'autre plein Nord / Nord-Ouest, vers Poitiers.

     

    En Provence, leur souvenir reste dans la toponymie de certains lieux, comme La Garde Freinet, ou le Massif des Maures, et dans certaines légendes locales, comme celle de la Chèvre d'or (la Cabro d'or), dans la région des Baux-de-Provence. Mais ils ne laissèrent aucune trace durable ni profonde, d'aucune sorte.

    Leur incursion dans le Nord, dans le but de piller le riche monastère de Saint Martin de Tours, ne leur sera pas bénéfique : ils seront défaits à Poitiers par Charles Martel, en 731 ou 732. Et là non plus, ils ne laissèrent aucune trace.

    Il ne s'agissait pas d'Arabes, comme on le croit souvent, (les Arabes n'ont jamais envahi l'Espagne, encore moins la France...) mais de guerriers musulmans venus des anciennes provinces romaines de l'Afrique et de la Mauritanie (en gros, l'actuel Maroc), conquises par l'Islam à partir du VII° siècle. Ce qui est vrai, par contre, c'est que ces tribus de guerriers - la masse des envahisseurs -  avaient bien à leur tête des Émirs arabes, chassés de Syrie lors d'une révolution de palais, ayant mis fin au califat de la tribu des Omeyades. Ceux-ci, pour sauver leur tête, partirent se réfugier aux extrémités de leur ex-empire, le plus loin possible de ceux qui les avaient chassés, et souhaitaient les exterminer : au Maroc, là où le soleil se couche (c'est l'origine du mot Maghreb..). D'où la confusion fréquente, dans l'imaginaire collectif... 

    almoravides.jpg
     
     
    Les troupes que commandaient ces Émirs arabes, venus donc de Syrie, étaient essentiellement les tribus des Almoravides (ci dessus) - contre lesquelles lutta le Cid - puis celles des Almohades - contre lesquels la chrétienté européenne, unie face au danger - remporta la victoire décisive de Las Navas de Tolosa, en 1212, un an avant Muret (Croisade des Albigeois), et deux ans avant Bouvines.

     

    almohades.gif

    Ces troupes musulmanes firent donc chuter en moins de dix ans la monarchie wisigothique, et toute la péninsule se retrouva sous la botte musulmane. Toute, sauf précisément le "rincon sagrado" du Pays Basque et des Asturies. Protégé par ses montagnes ("Haut sont les monts, et ténébreux et grands..." lit-on dans la Chanson de Roland...) et par l'énergie farouche de ses guerriers (Charlemagne en fit l'expérience, à Roncevaux...), le nord montagneux de l'Espagne, la Cordillère Cantabrique ne connut pas - du moins pas d'une façon durable et effective - la domination du Croissant.

     

  • Ces ignares qui nous gouvernent.....

                Vite ! Un prof d'histoire-géo pour Carl Bild ! vite, vite !

                Vous direz peut-être : mais, qui est Carl Bild ? C'est le ministre suédois des Affaires étrangères. Ce qui, en soi, ne serait pas une nouvelle propre à empêcher la terre de tourner, sauf si... sauf que....

                La Suède va succéder à la Tchéquie à la présidence de l'Union Européenne (qui dure six mois, comme chacun sait...). Carl Bild va donc, d'une certaine façon, et à son niveau, nous représenter, et pendant six mois, lui dont l'ignarité (pourquoi ne proposerait-on pas ce néologisme, pour ce personnage...) illustre parfaitement cette pensée, hélas fort juste, de Finkielkraut : nous sommes la première génération dont les élites sont sans culture.

                Carl Bild fait partie de ceux qui veulent torpiller l'Europe, en y faisant entrer la Turquie.

                Comme un Baylet, à qui nous avons répondu il y a peu (1), il reprend le même sophisme (faire entrer la Turquie pour y installer la démocratie...). Nous lui répondrons donc, sur le fond, la même chose qu'à Baylet : "...il n’a jamais été question de faire l’Europe pour favoriser la démocratie ailleurs, et partout dans le monde ! L'objectif premier des promoteurs de ce qui reste, malgré tout, une grande idée, était d'en finir avec ces carnages démentiels, ces suicides collectifs que furent les deux guerres civiles européennes de 14/18 et 39/45 (pour le plus grand profit d'autres, comme les Etats-Unis...mais c'est une autre histoire).

                Mais là où il innove (!!!!!!) c'est dans le choix de ses arguments pour prouver l'évidence de la necéssité de l'intégration de la Turquie. Il a osé dire, texto, et sans rire une seule fois, et sans que le journaliste qui l'interrogeait ne l'envoie sur les roses :

                "...Si nous estimons que Chypre est en Europe, alors que c'est une île au large de la Syrie, il est difficile de ne pas considérer que la Turquie est en Europe". N'ayons pas peur des  mots : c'est géant ! Tout simplement : Géant ! Dans la catégorie il vaut mieux entendre ça que d'être sourd (variante: il vaut mieux lire ça que d'être aveugle...), en voilà un qui est super bien parti pour le prochain Nobel des ignares....

                Depuis 6000 ans, depuis la plus haute Antiquité donc (autant dire depuis toujours....) Chypre, et la Crète, et toutes les îles de la mer Egée font partie de l'imaginaire collectif de la Grèce et, par là, de celui des peuples européens. Chypre, c'est l'île de Vénus, qui tire son nom des nombreux cyprès qui l'embellissent, et où l'on a trouvé les premières traces du minerai de cuivre (dont le nom vient de là). On connaît la jolie formule La mer a un pays, c'est la Grèce. N'en déplaise à l'ignare Bild, depuis les plus lointaines origines, Chypre est liée à la Grèce, à qui nous devons tant, nous les européens, nous l'Europe. Et donc Chypre, partie intégrante de la sphère culturelle, mentale, intellectuelle... grecque est, par la Grèce, définitivement liée à l'Europe, à nous tous, parce que la Grèce est à la source et à l'origine de la plupart de nos racines majeures....

                Il aurait, du reste, mieux fait de ne pas prendre cet exemple, Carl Bild. Il a perdu là une bonne occasion de se taire. Car, justement, que représente Chypre: un symbole supplémentaire des agressions turques contre l'Europe, avec une intervention militaire qui se prolonge et se perpétue en invasion/occupation. La Turquie, qui a conquis militairement une partie de cette île, continue donc d'occuper par la force une partie d'un pays membre de l'Union Européenne, dans laquelle elle prétendrait entrer !

                Mais sait-il cela, Carl Bild ? Vu son ignarité, on peut craindre qu'il ne le sache pas plus que tant d'autres choses..... Et ça va nous représenter !...

    (1) : Voir la note "Intégration de la turquie : Le sophisme de Baylet" dans la Catégorie "Ainsi va le monde" (samedi 13 juin).

  • Autour du Prince Jean ! Nos rendez-vous d'avril.

    TimbrebisRVB.jpg            Maintenant que nous savons mieux, grâce aux précisions fournies par Jean Gugliotta, comment se passent les voyages du Prince, et que nous avons même, en quelque sorte, pénétré quelque peu dans les coulisses de ces voyages (encore ne peut-on pas tout dire et tout raconter...), nous allons nous intéresser un peu plus, au moyen de photos et d'extraits de ses discours, que nous consulterons alternativement, à certains des déplacements du Prince, en France et à l'étranger.

                Nous commencerons, mercredi huit, vendredi 10 et lundi 13 par nous intéresser aux visites que le Prince a effectuées en Provence. Le 8, nous le suivrons à Cadarache, en compagnie de scientifiques de haut niveau, au Commissariat à l'Energie atomique. Le dix, toujours avec des scientifiques de haut niveau, mais cette fois piloté par la sommité mondiale qu'est Henri de Lumley, assisté de son épouse. Et, le 13, aux Baux de Provence, coeur historique de cette Provincia à la si riche histoire, saluant la Nation Gardianne et salué par elle, et venant également au Rassemblement Royaliste des Baux, se mêler à celles et ceux qui ont maintenu...

                Puis nous évoquerons, le mercredi 15, le déplacement et le discours de Vizille et, le vendredi 17, nous nous laisserons aller à quelques réflexions que nous ont inspirées ce discours du Prince...

                Le lundi 20, nous évoquerons le voyage en Pologne et le discours sur la relation culturelle privilégiée entre la France et la Pologne.

                Et, à partir du mercredi 22, nous terminerons nos deux mois de préparation au grand évènement que sera le mariage de Senlis et de Chantilly en communiquant tous les renseignements utiles en ce qui concerne le déroulement de la journée (note du 22) et en nous interessant à quelques texte importants publiés par le prince (comme sa Tribune sur l'Europe, le vendredi 24)...

                Nous tâcherons également d'expliquer à ceux qui nous l'ont demandé le blason du couple princier, et nous n'omettrons pas, bien sûr, de parler un peu des origines espagnoles, autrichiennes et basques de Philoména, que nous avons gardées pour la fin comme il se doit.....

                Nous vous avions souhaité le 2 mars, au début de notre préparation, un bon voyage dans notre Histoire, à la (re)découverte de nos Racines. Nous vous souhaitons maintenant, pour cette deuxième étape du parcours, un bon voyage à la découverte d’un Prince moderne et dynamique, à l’écoute de son temps et en prise avec les réalités d’aujourd’hui !..... 

                Comme nous vous l'avions annoncé le 2 mars, une nouvelle Catégorie, "Autour du Prince Jean !..." regroupe d'ores et déjà toutes les notes que nous avons consacrées à l'évènement, et recevra toutes celes que nous y consacrerons jusqu'à la cérémonie  du 2 mai elle-même. Cette Catégorie sera publiée en Pdf à ce moment-là, et probablement prolongée par un album photo.

                Vous pouvez participer à l'élaboration de ce futur Pdf en nous envoyant des documents, des commentaires, des suggestions : il vous suffit pour cela d'utiliser le lien "Contactez-nous : une question ? maisaquilafaute@aol.com" qui se trouve sur la page d'accueil, en haut de la colonne de gauche, juste en dessous des fleurs de lys.

                Nous vous rappelons également (on nous le demande souvent...) qu'il vous est très facile d'envoyer n'importe quelle note de ce blog à des amis ou a toute personne auprès de qui vous voudriez la (ou les) diffuser. Il vous suffit de procéder de la façon suivante. Juste après l'entame de la note se trouve la formule "Lire la suite", elle-même suivie des informations suivantes :

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            00:05 Publié dans Immigration: Identité ou Désintégration Nationale | Lien permanent | Commentaires (6) | Trackbacks (0) | Envoyer cette note

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  • Le regard vide, extrait n° 4.

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    Il faut être reconnaissants à Jean-François MATTEI, avons-nous dit, d’avoir écrit « Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne ». Et, en effet, il faut lire et relire ce livre, le méditer, en faire un objet de réflexion et de discussions entre nous. Il dit, un grand nombre de choses tout à fait essentielles sur la crise qui affecte notre civilisation – et, bien-sûr, pas seulement la France – dans ce qu’elle a de plus profond.  

     Ce livre nous paraît tout à fait essentiel, car il serait illusoire et vain de tenter une quelconque restauration du Politique, en France, si la Civilisation qui est la nôtre était condamnée à s’éteindre et si ce que Jean-François MATTEI a justement nommé la barbarie du monde moderne devait l’emporter pour longtemps.

     C’est pourquoi nous publierons, ici, régulièrement, à compter d’aujourd’hui, et pendant un certain temps, différents extraits significatifs de cet ouvrage, dont, on l’aura compris, fût-ce pour le discuter, nous recommandons vivement la lecture. 

    -extrait n° 4 : pages 28/29/30.

    Faillite générale de tout à cause de tous !

    L’esprit européen ne se lasse pas de remettre en cause les formes et les œuvres qu’il a élaborées au cours de son histoire. On peut appeler « critique » ce regard de l’âme qui, comme le faisait Pénélope, recommence chaque nuit à défaire la tapisserie dont il reprendra au matin le tissage. Le roman avoue ici sa dette envers le mythe, et ce mythe, je le montrerai plus loin, est constitutif de la culture européenne. Mais, à trop insister sur la défection de la toile, on oublie la fidélité de la reine qui use de ce procédé pour différer l’assaut des prétendants et le tenir à distance. Seul cet éloignement permet le retour de l’absent. Défaire à chaque génération la toile de l’Europe, ce n’est pas renier son identité, mais la tisser et retisser à mesure d’une avancée qui n’a pas de fin. L’identité énigmatique de l’Europe, à l’image de celle de Pénélope, tient à l’attente fidèle de celui qui, aux yeux de l’étranger, a pour nom « Personne », mais qui ne retrouve sa filiation et sa paternité qu’à son retour au foyer. Son odyssée n’est pas pour autant terminée. Selon la prédiction de Tirésias, le voyant dont le regard aveugle pressent l’avenir, Ulysse devra reprendre un jour son périple à la rencontre d’un peuple qui ne connaît pas la mer.

     Je considère l’Europe, cette figure unique de l’inquiétude dans le courant des civilisations, comme une âme à jamais insatisfaite dans la quête de son héritage et le besoin de son dépassement. En dépit des renaissances, son rythme naturel est celui des crises et des révolutions, qu’elles soient religieuses, avec l’instauration du christianisme dans le monde romain, politiques, avec l’invention de l’Etat moderne, sociales, avec l’avènement de la démocratie, économiques, avec la domination du capitalisme, mais aussi philosophiques, avec la découverte de la rationalité, scientifiques, avec le règne de l’objectivité, techniques, avec la maîtrise de l’énergie, artistiques, avec le primat de la représentation, et finalement humaines, avec l’universalisation de la subjectivité. Ces ruptures qui forment la trame continue de son histoire, ces créations et ces destructions qui stérilisent son passé et fertilisent son avenir, ces conquêtes de soi et ces renoncements qui sont l’envers de l’oubli et de la domination de la nature, tous ces facteurs indissolublement liés ont contribué à faire de la crise, et donc de la critique, le principe moteur de l’Europe. On comprend que le choc de la Première Guerre mondiale, en rappelant à l’Europe le destin de mort des civilisations, lui ait enlevé l’espoir de ses vieilles certitudes et laissé le regret de ses anciens parapets        .

     Il me faudra suivre d’abord les leçons de la géographie. Au Portugal, ce promontoire étroit juché sur le petit cap du continent asiatique, au balcon le plus éloigné d’une Europe à laquelle la façade atlantique se refuse obstinément, Fernando Pessoa annonçait, dans son Ultimatumde 1917, l’arrêt de mort de la culture européenne. Après avoir expulsé tous les mandarins de la littérature – « Dehors Anatole France, Maurice Barrès, Rudyard Kipling, H.G. Wells, G.K. Chesterton, D’Annunzio  etc.… Dehors tout cela ! Du balai ! » - le poète portugais s’élevait contre l’effondrement de la haute culture :

     Faillite générale de tout à cause de tous !

    Faillite générale de tous à cause de tout !

    Faillite des peuples et de leurs destins – faillite absolue !

     Pessoa suit ici les traces de l’insensé de Nietzsche qui, héraut de la mort de Dieu, annonçait la désintégration du monde et la désespérance de la terre. Mais sa plainte funèbre se conjugue bientôt avec un espoir fou, sensible, comme les penseurs qui l’ont précédé, au double thème européen de la dévastation et de l’attente. D’un côté, il lance la question qui n’appelle pas de réponse :

     Où sont donc les forces d’antan, les Anciens, les hommes, les guides et les gardiens ?

    Allez dans les cimetières, ils ne sont plus que des noms sur des tombes !

    De l’autre, en contrepoint du constat de décès, Pessoa entonne un vigoureux chant de victoire qui couvre la musique du Requiem :

    L’Europe a faim de Création et soif d’Avenir…..

    L’Europe réclame la Grande Idée dont seraient investis ces Hommes  Forts .*

     

    Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, de Jean-François Mattéi. Flammarion, 302 pages, 19 euros.

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  • Sarkozy affirme sa volonté de défendre l'agriculture, et par elle, ”l'identité nationale française”: la réaction afflige

                A la fin octobre, Nicolas Sarkozy a ardemment défendu, à Poligny (Jura), une agriculture en pleine crise, exaltant à travers elle "l'identité nationale française" constituée par le "rapport singulier des Français avec la terre".

                Déterminé à livrer "un combat stratégique" en faveur de l'agriculture, le chef de l'Etat a annoncé un plan "sans précédent" de 650 millions d'euros d'aide et d'un milliard d'euros de prêts bonifiés (taux réduits) pour permettre de faire face à une crise "absolument exceptionnelle".

    SARKOZY AGRICULTURE 3.jpg

     

                C'est la quatrième fois depuis son arrivée à l'Elysée que M. Sarkozy se livrait à un plaidoyer en faveur de l'agriculture, après son discours au salon Space à Rennes en septembre 2007, au Salon de l'Agriculture en février 2008 et à Daumeray (Maine-et-Loire) en février 2009. A Rennes comme à Daumeray, il avait aussi conclu ses discours en liant terre et "identité nationale française", comme il l'a fait avec force à Poligny. "La France a un lien charnel avec son agriculture, j'ose le mot, avec sa terre", a lancé le chef de l'Etat, devant un parterre d'agriculteurs et de responsables syndicaux.

     

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     Visitant une ferme de polyculture à Rahon, Nicolas Sarkozy a pu mesurer les difficultés d'une profession dont le niveau de vie a baissé de      20% en 2008 et qui s'attend à une baisse analogue en 2009.

                "Le mot terre a une signification française et j'ai été élu pour défendre l'identité nationale française. Ces mots ne me font pas peur, je les revendique", a-t-il martelé. Ces mots "identité nationale française" ne sont "agressifs envers personne, ils sont simplement l'expression du devoir que nous devons aux générations qui nous ont précédés et qui ont fait au prix de leur vie et de leur sang ce que la France est devenue", a insisté le président.

                Voilà pour les faits et pour les propos du Chef de l’Etat, rapidement résumés. Chacun est libre, ensuite, d’avoir l’opinion de son choix sur la sincérité, l’opportunité, la pertinence de l’action du Président en matière d’agriculture, et... sur ses futurs résultats. Nous nous sommes bornés, ici, à rapporter les faits et gestes, et les paroles d’un Chef d’Etat après tout dans son rôle lorsqu’il s’occupe, aussi, de l’agriculture.

                Par contre, il faut le reconnaître, un commentaire sur cette visite présidentielle –et un seul- a été particulièrement surprenant, et il mérite à ce titre d’être relevé, et dénoncé : c’est celui de Philippe Colin, porte-parole de la Confédération paysanne, qui va nous mener bien loin de notre point de départ !

                Philippe Colin a assuré avec mépris –se voulant ironique et condescendant- que ce "lien charnel" évoqué par le président "fait beaucoup penser au Maréchal Pétain qui disait "la terre ne ment pas". Propos rapportés, légèrement modifiés, par France info, dont un journaliste déclara –en substance- que pour la Confédération paysanne ces propos rappelaient  le pétainisme le plus éculé !

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                La probable erreur (ou confusion) et le mauvais esprit de Philippe Colin -le tout en une seule et courte phrase- sont confondants ! Colin croit, ou feint de croire, que c’est Pétain qui a prononcé cette phrase ultra connue, et qu’elle est donc ipso facto, en quelque sorte, vouée aux gémonies. Disqualifiée, hors jeu, exclue. On a bien compris où il veut en venir : si Sarko fait penser à « ça », lui aussi … il est disqualifié, hors jeu, exclu, La ficelle est un peu grosse, mais quand on est idéologue, on ne s’arrête pas à ces détails !.....

                En fait, pour éclairer sa lanterne, il faut rappeler à monsieur Colin que c’est Emmanuel Berl qui a soufflée cette phrase à Pétain, ainsi que bon nombre d’autres, d’ailleurs, puisque, jusqu’à la fin 1940, Emmanuel Berl fut son proche conseiller (on dit familièrement, nègre…). Voici d’ailleurs la phrase dans son entier: " La terre, elle, ne ment pas ; elle demeure votre recours ; elle est la patrie elle-même ; un champ qui tombe en friche, c'est une portion de France qui meurt ; une jachère de nouveau emblavée, c'est une France qui renaît. "

                Soit Colin ignore cela, soit il préfère ne pas en parler, car le fait que ce soit un intellectuel de qualité, d’origine juive, qui en est à l’origine, le gêne dans son idéologie. C’est son problème. Cette phrase, et cette idée, que monsieur Colin rejette et tourne en dérision, sont au contraire superbes, et elles honorent celui qui en est l'auteur, que cela plaise ou non au cerveau idéologue de monsieur Colin. A qui nous préférons, et de très loin, la hauteur de vue -réellement épique- d'Emmanuel Berl.

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                Monsieur Colin, adepte semble-t-il de l'idéologie et de l'histoire officielle, a un problème avec le passé; il n'arrive pas à trier le bon grain de l'ivraie. Mais ce n'est pas parce que, à cette époque, tant d'erreurs et d'horreurs ont été commises qu'il faut tout jeter en bloc. Plutôt que de faire ce qu'il croit être de l'humour, ou de l'ironie, monsieur Colin devrait s'interroger -au contraire- sur les vraies responsabilités, les culpabilités profondes et essentielles de cette période de notre Histoire, en 1940, quand la Chambre du Front Populaire a livré la France à l'invasion allemande par impréparation, s'enfuyant lamentablement ensuite, non sans avoir au préalable -pour la majorité de ses représentants, pas tous, il est vrai....- voté les pleins pouvoirs à... Pétain.

                Là est l'origine, et la culpabilité, de tous les désastres ultérieurs. Dans tout ce temps perdu avant-guerrre, à ne pas préparer, justement, la guerre qui venait, et donc à créer de fait les conditions de toutes les conséquences dramatiques qui n'ont, bien sûr, pas manquées de s'ensuivre.....    

  • Tout ce qui est Racines est bon : Un documentaire qui promet sur Saint Benoît sur Loire.

               Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’abbaye de Saint Benoît sur Loire est un joyau de l’art roman. Depuis l’an 670 (environ…) elle accueille les reliques de saint Benoît. On aura l’occasion de la découvrir, ou de mieux la connaître, en regardant le reportage qui lui sera consacré, et qui s’annonce passionnant, le lundi 6 octobre prochain (1).

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              Le documentaire, nous assure-t-on, est érudit et nous fera parcourir l’histoire prestigieuse du monastère, mais aussi découvrir ses trésors, « contenant et contenu » si l’on peut dire. C'est-à-dire le bâtiment lui-même dans sa splendeur, mais aussi et surtout la beauté et la splendeur de la liturgie, chantée aujourd’hui par quarante cinq moines. A quoi servirait en effet une abbaye, aussi belle soit-elle, où l’on ne célébrerait pas, ou plus, la liturgie ? Elle serait une coquille vide. Belle, certes, mais vide, surtout. Rien de tel à Saint Benoît, où la spiritualité bénédictine est bien vivante.

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             On consultera avec le plus grand profit l’excellent site : http://abbaye.chez-alice.fr/

             Rappelons juste ici quelques faits concernant ce grand monument de notre Patrimoine.

            C’est vers 650 qu’un premier monastère est fondé , et à peine 10 ans après que les reliques de Saint Benoît y sont apportées, vers 660, ce qui donne ainsi son nom au lieu. 

     

            Environ deux siècles après, en 865, l’abbaye est pillée par les Vikings commandés par Hasting.

             Après une énergique réforme au X° siècle, menée par Odon de Cluny, deux grands  abbés font de Saint-Benoît-sur-Loire l'un des centres culturels de l'Occident : Abbon (988-1004) et Gauzlin (1004-1030). L'abbaye rayonne alors grâce à son importante bibliothèque et son scriptorium. Les bâtiments subissent plusieurs destructions causées par les Normands, puis par un incendie en 1026. L'édifice actuel est reconstruit à partir de 1027 par Gauzlin, père-abbé de Saint-Benoît. La Tour-porche est commencée en premier ( ci dessous ).

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             L'abside, la crypte et le chœur sont achevés et consacrés en 1108, l’année même où sera inhumé le Roi Philippe I°. L'essentiel du bâtiment est achevé vers 1218. Les stalles sont mises en place en 1413 et l'orgue en 1704.

             La communauté monastique est dispersée au cours de la révolution française. Elle reprend possession des lieux à partir de 1864. La véritable refondation a lieu en 1944 avec l'arrivée d'une dizaine de moines de l'Abbaye de la Pierre-Qui-Vire en Bourgogne. L'abbaye, rattachée à la Congrégation de Subiaco, compte aujourd'hui une quarantaine de religieux, accueille plusieurs centaines d'hôtes chaque année et près de cent mille visiteurs .

              On pourra consulter également avec profit les deux très intéressants sites suivants :

    http://www.art-roman.net/stbenoit/stbenoit.htm

    http://architecture.relig.free.fr/benoit_loire.htm

              Avant de clôturer cette (trop) rapide présentation de ce joyau qu’est Saint Benoît, revenons quelques instants sur l’insolite présence, dans l’abbaye, de la dépouille d’un Roi de France (ceux ci étant habituellement inhumés à Saint Denis).  Philippe Ier, né vers 1052, mort le 29 juillet 1108 au château de Melun, en Seine-et-Marne, régna de 1060 à 1108. Il est le quatrième des Capétiens directs, fils d'Henri Ier, roi de France, et d'Anne de Kiev. Philippe est sans doute le premier prince en Europe occidentale à recevoir ce prénom qui allait se perpétuer jusqu'à nos jours. Il le doit à sa mère, Anne de Kiev, dont l'arrière grand-père paternel Romain II, empereur de Constantinople, affirmait descendre des rois de Macédoine (et notamment de Philippe II, père d’Alexandre le Grand).

             Couronné à Reims le 23 mai 1059 du vivant de son père, Philippe Ier, pendant la plus grande partie de son règne,  luttera pour réduire la puissance de son vassal le plus redoutable, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie devenu roi d’Angleterre en 1066.

             Le 29 juillet 1108, Philippe Ier meurt au château royal de Melun après quarante-huit ans de règne (le troisième plus long règne de l'histoire de France après ceux de Louis XIV (1643-1715) et Louis XV (1715-1774) qui ont tous les deux régné plus de cinquante ans). S’étant brouillé avec le Pape, suite à la répudiation de sa femme et à son re-mariage, avant de se réconcilier avec lui, il ne se jugea pas digne d’être enterré à côté de ses ancêtres en la basilique de Saint-Denis ; il demanda donc à être inhumé dans l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire, abbaye pour laquelle il nourrissait une grande dévotion……(ci dessous, son gisant).

    798px-Saint_benoit_sur_loire_basilique_pavement.jpg

    (1) : Saint-Benoît-sur-Loire, documentaire réalisé par Rodolphe Viermont , lundi 6 octobre à 20h40 et Oh40 (durée : une heure cinq minutes ). Sur KTO.

  • Nos lecteurs ont du talent.....

              Nos lecteurs commentent de plus en plus les notes du blog, et c'est très bien ainsi; nous ne pouvons que les remercier et les encourager à commenter encore davantage, et toujours plus.

              Les remercier, car ils font ainsi vivre le blog, en le rendant plus dynamique; les encourager à continuer, aussi, car ils contribuent par là même à faire avancer notre réflexion, en nous obligeant à approfondir nos propos. Le débat s'enrichit ainsi de l'apport de plusieurs points de vue, ce qui permet au final de préciser, de compléter, d'étayer une position qui, devenant en quelque sorte commune, n'en acquiert que plus de consistance et -le plus important- de justesse.

              Merci donc, par exemple et pour cette fois ci, à Sebasto, à GP et à Antiquus (en attendant de revenir bientôt sur d'autres commentateurs : à vos plumes !...). Ils ont tous les trois réagi non seulement à notre note du 21 novembre, Immigration : les Hollandais commencent à comprendre....., mais aussi à leurs propres commentaires respectifs. Ce qui nous donne un échange d'idées courtois, intéressant, et surtout très positif

             1°) : Les problèmes bien réels liés à l'immigration, que recontrent la plupart des pays européens, traduisent avant tout les situations d'échecs découlant d'une assimilation ratée.
    La conséquence de ce ratage étant la "tolérance" comme substitut. Or aujourd'hui, les groupes veulent de la "reconnaissance" et ne supportent plus d'être assignés à résidence dans un Etat qui se contenterait de les "tolérer".
    Quatre siècles après l'Edit de Nantes, c'est peut-être à la France qu'l revient de montrer la voie. (Ecrit par : Sebasto | vendredi, 21 novembre).

          2°) : Je voudrais rajouter que prendre acte de la différence d'une minorité ne signifie pas que celle-ci doit s'imposer à la majorité. Ainsi peut-on admettre l'homosexualité comme mode de vie d'une minorité sans se priver de rappeler que l'hétérosexualité reste la norme de toute espèce vivante, humaine inclue, soucieuse de se reproduire.
    Accepter le port du voile, de la kippa, ou de la croix à l'école, ne contraint pas ceux qui ne partagent pas les prescriptions de ces religions à adopter le même comportement.
    La conception républicaine de la laïcité, qui est une négation radicale de toute affirmation culturelle ou religieuse doit céder la pas à une conception pluraliste de cette laïcité, pour autant que celle-ci ne prétende pas régenter l'espace public à elle toute seule.
    Mais, la situation dans laquelle nous sommes (qu'on le déplore ou non), suppose de réfléchir d'ore et déjà, à une redistribution de la souveraineté, pour faire face aux défis d'une société aux frontières de plus en plus iimprécises. (Ecrit par : Sebasto | vendredi, 21 novembre).

          3°) : Je suis assez d'accord avec la formulation du 2ème commentaire de Sebasto.
    Il devrait y avoir là, pour nous, matière à réflexion et approfondissement.
    Prendre acte de la différence des minorités vivant, de fait, sur notre sol, mais, en revanche, affirmer les droits spécifiques de la majorité, admettre le mode de vie d'une minorité sans se priver de rappeler que la loi de la mojorité reste la norme de notre nation, pourrait être, me semble-t-il, une solution efficace et réaliste à la situation de notre société.
    Reste qu'en dehors même des notions de minorité et de majorité, il y a l'être historique profond de la Nation France qui s'inscrit, du moins encore pour l'instant, dans des cadres et limites définis par la géographie et par l'Histoire.
    Comment prendre en compte et articuler l'ensemble de ces notions, dans un contexte où l'idée même d'une France, fait d'histoire et produit d'un héritage, est largement contestée ? (Ecrit par : G P | lundi, 24 novembre 2008).

            4°) : L'individu est aujourd'hui en contact aussi bien avec le monde et qu'avec son environnement immédiat.
    Les notions de fidélité à la nation et de vie citoyenne se superposent à la vie privée et à la fidélité à la culture.
    Pour tenter d'éclairer un peu le débat, je citerais Michael Sandel parlant de la diffraction de la souveraineté :
    "L'alternative la plus prometteuse à l'Etat souverain n'est pas la communauté mondiale fondée sur la solidarité du genre humain, mais une multiplicité de communautés et de corps politiques......L'Etat-nation ne doit pas disparaître, mais seulement abandonner sa prétention à être le seul de la puissance souveraine et l'objet principal de l'allégeance politique. ...... Seul un régime qui disperse la souveraineté à la fois en haut et en bas peut combiner la puissance requise pour rivaliser avec le marché mondial et la différenciation nécessaire à une vie publique qui aspire à engager la participation consciente de ses citoyens".
    C'est une vision très monarchiste de la société, non? (Ecrit par : Sebasto | mardi, 25 novembre).

            5°) : Intéressante discussion! J'aurais tendance à dire à G P que les français de tradition sont en France une minorité et non une majorité, et même qu'ils ne peuvent espérer avoir de droits collectifs qu'à la condition de s'affirmer en tant que tels.
    Quant à Sebasto, j'inclinerais à qualifier Michael Sandel, peut-être pas de monarchiste, car le terme prête à confusion, mais en tout cas de communautariste et peut-être contrerévolutionnare. (Ecrit par : Antiquus | mardi, 25 novembre).

               Franchement, ces commentaires ne sont-ils pas intéressants ? Et n'apportent-ils pas quelque chose au blog ? Bien sûr que oui ! Alors, qui veut continuer le débat ? Qui veut en ouvrir un autre, beaucoup d'autres ? A vos claviers, ce blog vous est grand ouvert : aidez-nous, exprimez-vous ! C'est pour la bonne cause.....

  • Touche pas à mon dimanche ! : Humeur et libres propos sur le sophisme de Devedjian.....

                Patrick Devedjian est pour l'ouverture des magasins le dimanche; c'est son droit, et nous ne le lui reprochons bien sûr pas. Ce qui nous a par contre surpris, et pour tout dire amusé, c'est la façon qu'il a eue de défendre sa position -sur Canal +, le mercredi 3 au matin- et l'argument (!) qu'il a cru devoir employer.....

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                Il a choisi le ton de l'ironie et du sarcasme : "Les chrétiens honorent le dimanche, les juifs le samedi, les musulmans le vendredi, si les bouddhistes s'y mettent, il va pas rester grand chose !"..... "Je croyais que nous étions dans une république laïque"......

                En somme, tout se vaut, tout le monde est sur le même pied d'égalité, toute coutume ou habitude collective en vaut une autre. Il n'y a aucune différence entre ceux qui sont là depuis... (excusez-nous d'exister !...) et les nouveaux venus, arrivés hier. Du moins dans un seul pays au monde : le nôtre, ici en France. Parce que tous les autres pays du monde défendent leur façon d'être et de vivre, leur identité, et il ferait beau voir qu'on aille seulement exprimer l'hypothèse de travailler le vendredi en Arabie Saoudite : les sabres n'y sont pas faits pour les chiens.... Or ce n'est pas parce que la Pays Légal a fait entrer dix millions de nouveaux depuis 1975, par une politique peut-être légale mais pas dorcément légitime, que les français d'origine (nous y reviendrons, car cette notion reste évidemment à préciser...) n'ont plus le droit de vivre comme on l'a toujours fait chez nous.....

                On a connu Patrick Devedjian mieux inspiré, et avec de meilleures munitions -si l'on peut dire- que ce pauvre argument, qui précisément n'en est pas un. Il nous semble porter le même regard erroné sur la France que Michel Boyon, et donc mériter le même reproche que lui (1). 

                Devedjian - comme Boyon- feint de prendre la France pour un pays quelconque, inodore, incolore et sans saveur; pour un pays absolument comparable à n'importe quel autre pays sur terre; et totalement interchangeable avec n'importe lequel; sans passé, sans spécificité(s), sans Histoire, sans Tradition(s); une sorte de carré géométrique (pas une Patrie charnelle); regroupant des sortes de pions (pas des personnes, ayant une histoire et venant de quelque part); que l'on gère, comme des choses et des objets, mais dans la gestion desquels n'entre absolument aucune idée de civilisation, d'héritage, de culture, de moral, bref d'esprit....

                Or il se trompe, sur ce point, monsieur Devedjian. Comme se trompe monsieur Boyon. La France n'est pas un pays de nulle part, situé nulle part, venu d'on ne sait où, sans attaches et sans souvenirs; La France est au contraire un pays né et bâti sur des fondations chrétiennes, dans un continent chrétien. Elle ne le sera peut-être plus dans mille ans, ou cinq cents ans, ou même cent ans, si la république continue à changer le peuple et à dé-naturer le pays à cette vitesse, et si nous ne réagissons pas. Mais, pour l'instant, la France l'est encore, chrétienne, dans son héritage et  ses fondamentaux. Comme l'Europe.

                Et donc chez nous, ici, en France et en Europe, on chôme le dimanche parce que c'est notre tradition commune à tous, tradition chrétienne d'un continent chrétien. Que les pays musulmans, de tradition et de culture islamique, chôment le vendredi, et qu'Israël chôme le samedi, cela n'a rien pour nous déplaire ou nous choquer et, du reste, cela ne nous regarde pas. Nous, nous chômons le dimanche parce que c'est notre héritage et notre façon de faire, depuis belle lurette. 

                Cela ne veut pas dire que nous jugeons cette tradition, cette coutume, cette façon de faire, supérieure -ou inférieure- aux autres; cela veut simplement dire que nous la constatons, c'est tout. A la différence des déracinés (comme dirait Barrés) ou des non enracinés, nous ne sommes pas des zombis, venus de nulle part, allant nulle part, sans héritage, sans culture, sans capital transmis (comme disait Maurras); ce capital transmis qui est la définition même de la Civilisation; qui est en quelque sorte notre épine dorsale.

                Si certains n'en n'ont pas, ou n'en veulent pas, d'épine dorsale, libre à eux. S'ils veulent ressembler plus à un mollusque tout mou qu'à un héritiier debout, libre à eux. Mais qu'ils ne prennent pas leur cas pour une généralité. Et que monsieur Devedjian ne raisonne pas comme s'il n'y avait, en France, que des mollusques tout mous....

               Bref, monsieur Devedjian est bien gentil, mais lorsqu'il sort son insanité sur Canal + il nous semble que d'une certaine façon, sa désinvolture est comme une sorte d'insulte à la France et aux Français, en les prenant pour une vulgaire marchandise que l'on gère d'une façon purement mécanique, genre "gestion des stocks".

               Nous on est pas un stock, on n'est pas de la marchandise. On est des Héritiers, qui ont reçu et qui veulent transmettre. Ce n'est pas tout à fait la même chose.....

    (1) : Voir la note "Humeur : Trop d’arabes en Arabie ? Trop de jaunes en Chine ? CSA cherche « non crétins », désespérément….." dans la Catégorie "Immigration : Identité ou Désintégratioin nationale ?...".

  • Election de Barak Obama : Si problème il y a...

              ...il ne vient pas de lui, de sa personne ni de son programme. Ce qui est franchement déplaisant, voire dangereux et qui doit être combattu en tant que tel, c’est l’idéologie qui sous-tend une bonne part des réactions et des commentaires que l’on a pu lire et entendre ici ou là…

               L'une a dit « attendre le tour de la France d’avoir un président noir » ( !); l'un a poussé un désolé (et désolant..) "Où sont nos Barak Obama à nous ? Osez la diversité !"(!) ; d’autres ont demandé pêle-mêle des préfets musulmans, des députés métis, une France colorée… Bref, du grand n'importe quoi, une sorte de Barnum omimédia, débité à longueur d'antenne et de journée par des incompétents du genre de ceux dont parlait Talleyrand : "aussi suffisant qu'insuffisant..." . Il faut bien reconnaître qu’une grande quantité de niaiseries et de puérilités ont été balancées, à l’occasion de cette élection. On les laissera donc de côté et, les prenant pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire insignifiantes, on ne leur accordera pas plus d’importance qu’elles n’en ont…

              Par contre, on s’attachera ici à reprendre et à combattre –car il est impératif de le faire, à temps et à contre temps…-  ce que nous appellerons, pour ne pas être accusés de tomber dans une polémique hostile, une erreur intellectuelle.

              L’idée de base est simple : la France n’est pas les Etats-Unis. On a là-bas quelque chose qui est parfaitement acceptable, parce que vraiment traditionnel, et produit par l’Histoire : une co-existence de nombreuses ethnies, cultures, nationalités (qu’on prenne le terme qu’on voudra…). Bien que fondés par des Blancs, les Etats-Unis se sont voulus et pensés, dès le départ, comme ouverts à tout immigrant, qui se verrait offrir sa part du « rêve américain ». Il s’agit bien, pour les USA, d’une Tradition, d’un héritage, de quelque chose reçu des siècles.Que les USA aient un président métis aujourd’hui, hispanique demain, voire jaune après-demain, est pour ainsi dire dans la nature des choses, et n’a rien qui doive étonner.  Car le multi-ethnisme, la multi-culturalité (bonjour le jargon !...) sont bel et bien inscrits dans les traditions d’accueil de ce pays depuis qu’il existe.....

              Raison pour laquelle, contrairement au discours de base continuellement servi par les médias depuis des mois le fait qu'Obama ait été noir -ou plus précisément métis- n'a probablement joué que fort peu dans le résutat final de l'élection, comme l'a expliqué Hubert Védrine avec pertinence au journaliste hostile de France 2.....

              Mais en France ? S’il n’y avait pas, derrière la revendication d’un « président noir », le danger mortel représenté par l’idéologie de ceux qui veulent détruire la Nation France, ce serait risible et simplement grotesque. Il n’y aurait même pas lieu de s’y attarder. Car la France ne s’est pas construite, au fil des siècles, comme les Etats-Unis. Elle s’est, au contraire, bâtie et cimentée, comme toute l’Europe, sur une seule Foi, la foi chrétienne. Même si celle-ci revêt aujourd’hui des aspects différents (catholiques, orthodoxes, réformés), suite à ce que l’on pourrait appeler les conflits internes à l’Eglise….. Sur des valeurs communes, héritées de l’Antiquité, transmises par Athènes et par Rome et qui ont fini par être acceptées par tous les peuples européens, qu’ils soient slaves, latins, germains etc…L’Europe en général, et la France en particulier, sont des  terres judéo-chrétiennes et gréco-romaines, de peuplement blanc.

              Celles et ceux qui voudraient importer, transposer chez nous le modèle états-unien se rendent-ils compte qu’ils refusent, en fait, l’idée même de différence, née de l’histoire et de traditions diverses ? (eux qui prétendent cultiver les différences !...). Se rendent-ils compte qu’ils ont une conception des choses uniformisée, un modèle unique et mondialisé ? Non, les idiots utiles dont parlait Lénine, et qui pérorent en ce moment à longueur d’antennes pour débiter leurs niaiseries et leurs insanités ne s’en rendent bien sûr pas compte. Ils ne comprennent pas, et ne peuvent pas comprendre, qu’ils sont manipulés et qu’ils sont des idiots utiles puisque, par définition, ce sont des idiots....

              Mais ce que, nous, nous devons dire et redire sans cesse, à temps et à contre temps ; la tartufferie et la mystification que nous devons sans relâche dénoncer, c’est cette sournoise volonté idéologique de dissoudre et de faire disparaître un Peuple, une Culture, un Héritage, une Nation. Afin de le remplacer par autre chose : la Babel des temps modernes…..

             

              "Il ne faut pas se payer de mots. C'est très bien qu'il y ait des français jaunes, des français noirs, des français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes avant tout un Peuple européen, de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne."

     

                                                                                                        Charles de Gaulle   

     

  • Mais qu’est-ce qu’un type pareil fait chez nous ?

               Kemi Seba (à gauche sur la photo ci dessous) est le fondateur du groupuscule noir ultra-radical et antisémite Tribu Ka. En 2006, sur son site, il avait notamment qualifié la France de "camp de concentration asphyxiant la dignité raciale de chaque peuple".

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             Un mois de prison ferme a été requis contre lui, le mardi  2 septembre à Paris, par le ministère public à son encontre (son groupuscule ayant été dissous en juillet 2006 par décret présidentiel, il était jugé pour diffamation raciale). Regrettant des "propos antisémites sous couvert d'antisionisme", le procureur de la République, Béatrice Bossard, a requis à l'audience une "sanction particulièrement sévère".
     
             Au cours du procès, deux avocats (Mes Patrick Klugman et Stéphane Lilti), ont demandé au tribunal de "mettre fin à ce barnum raciste", organisé par un prévenu qui ne cherche dans ces procès qu'"une nouvelle tribune" pour ses idées.
     
             La 17e chambre rendra sa décision le 7 octobre.

             Mais tout de même, ce fait tiré de l’actualité immédiate ne pose-t-il pas problème ? Ne doit-il pas nous interpeller quelque part (comme on dit dans le savoureux jargon….) ?

            A dire la vérité, comme nous préférons la fréquentation de Finkielkraut ou de Chateaubriand (ou d’autres, la liste n’est évidemment pas limitative…. !) aux élucubrations malsaines et nauséabondes de ce monsieur, nous devons avouer que nous ne passons pas notre temps en sa compagnie. Nous avons largement mieux à faire,  nous avons heureusement d’autres centres d’intérêts, et nous savons comment beaucoup mieux employer temps et loisirs qu’à les perdre avec un cinglé pareil…..

             Nous devons donc avouer très humblement ne pas savoir grand’chose sur ce monsieur ; ne pas savoir par exemple s’il a ou s’il n’a pas la nationalité française. Nous avons trouvé sur internet que, né à Strasbourg, le 19 décembre 1981, de parents ivoirien et haïtien, Kemi Seba, titulaire d'une capacité en droit, a adhéré en 1999 à la section française de l'organisation noire américaine Nation of Islam de l'extrémiste Louis Farakhan.....

             On sait, car c’est sa politique délibérée, que  la république donne généreusement la nationalité française à tout le monde, et surtout à n’importe qui. Il n’y a donc que deux solutions : soit monsieur Seba est légalement français, soit il ne l’est pas.

             Solution 1 : il n’est pas français. Alors ce n’est pas un procès qu’il faut lui faire. Notre justice est suffisamment engorgée et impuissante comme cela pour ne pas s’occuper de tous les fondus de l’univers. C'est d'une expulsion immédiate qu'il relève ! Affaire classée, affaire suivante …..

             Solution 2 : la république a donné la carte d’identité à ce monsieur. Il est donc un français légal, avec un rectangle de plastique dans sa poche. On sait bien que pour nous être français ce n’est pas avoir quelques grammes de plastique, de forme rectangulaire, sur soi. C’est se fondre dans un Héritage millénaire et accepter de le projeter dans l’avenir, de le continuer et de l’enrichir. Pour reprendre l’heureuse formule d’Hubert Védrine, que nous citons chaque fois que l’occasion s’en présente, c’est vouloir continuer l’histoire, continuer notre Histoire.

              Croit-on sérieusement que ce soit là le ferme propos de Kemi Seba ? Dans le cas où la république lui aurait follement accordé une nationalité dont, à peine gratifié, il montre, comme tant d’autres, qu’il n’est pas digne ? Dans ce cas-là, une seule solution : le déchoir de cette nationalité dont il montre par ses discours haineux qu’il ne sait pas, ne veut pas ou ne peut pas l’assumer. Des discours haineux mais aussi et surtout profondément, désolamment stupides oserons-nous dire, ce qui en un sens pourrait peut-être même être considéré comme encore plus grave ; et repoussant presque à l’infini les limites de cette débilité intellectuelle, de cette bêtise terrifiante dont on dit, à juste titre, qu’elle est la seule chose qui donne une idée de l’infini…

               La France, dit-il, est un "camp de concentration asphyxiant la dignité raciale de chaque peuple" ?. Eh bien, chiche, prenons le au mot et, vite, donnons lui la liberté, sortons le de cet enfer où il gémit et permettons lui de partir vite fait de cet endroit sinistre où il perd sa belle jeunesse ! Ne serait-ce pas une bonne politque, en même temps qu'un bon slogan: Liberté pour la tribu Ka et pour son fondateur !.....

  • Entre tartufferie et piège mortel : la différence et la diversité, ou l'arnaque du siècle. II : Pourquoi nous sommes con

                Quand France Info fait l’éloge de la diversité : ou : l’inconséquence promue valeur suprême !

                On est prévenus : intonation gourmande, voire voluptueuse, à l’appui, le journaliste le répète plusieurs fois : aujourd’hui (19 janvier, ndlr) et toute la journée, veille de l’investiture de Barack Obama, la rédaction de France Info fait le point sur l’état de la diversité en France.

                Bien sûr pour dire qu’il n’y en a pas assez : conformisme idéologique, quand tu les tiens !.....

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    Délocaliser le Mali (et toute l'Afrique ?) en France ?......

                Mais a-t-il réfléchi, ce journaliste, à cette chose toute simple : la France, telle qu’elle surgit de l’Histoire, forgée par ses traditions et tout ce qui lui est propre, a reçu des siècles un legs qui fait qu’elle n’est justement pas un carré numéroté, perdu au milieu d’autres carrés numérotés eux aussi, tous semblables et interchangeables, au milieu de nulle part. Et c’est seulement par ce legs, unique dans le monde, que la France est elle aussi un élément de diversité dans le concert des presque deux cents pays officiellement constitués qui forment l’ONU.

                Et nous l'aimons tellement, la diversité, mais alors tellement, tellement ! nous en sommes tellement fanatiques, mais alors jusqu'à l'hystérie,  que nous voulons l'appliquer... à la France ! Eh, oui, nous voulons préserver, à côté de l'ottentote, de la lapone et de l'amazonienne, la diversité française ! sans oublier, bien sûr, la zouloue, la kabardino-ingouche, l'inuit....

                Vouloir à toute force imposer de la diversité, de la différence à cette France qui est ce qu’elle est parce l’Histoire en a décidé ainsi, cela revient précisément à casser une des diversités du monde, à la détruire, à la faire disparaître. C’est-à-dire, finalement, et qu’on le veuille ou non, lutter contre la diversité. Et sous prétexte de la promouvoir, en réalité l’affaiblir et la réduire. Bref, à faire le contraire, dans les faits et très concrètement, de ce que l’on dit, et de ce que l’on affirme.

                 CQFD.

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    Et où mettra-t-on la France, qui en inventant ce qu'elle
    a inventé a précisément enrichi la diversité du monde ?....
     
     
     

                Ne connaissant pas le journaliste qui a sévi ce matin-là sur France info, dès six heures du matin, nous ne savons pas dans laquelle des deux catégories il se range : soit celle des idiots utiles, dont parlait Lénine, qui n’ont rien compris au film et qui répètent ce avec quoi d’autres, qui tirent les ficelles, leur ont bourré le crâne ; soit, justement, celle de ceux qui ont très bien compris, qui savent parfaitement ce qu’ils font en dynamitant toutes les vieilles Nations historiques (pour nous, concrètement, la nôtre, la France. …) au nom d’une différence bidon, d’une diversité bidon, qui ne sont que des niaiseries grotesques mais mortelles. Et, à cause de gens comme ce journaliste de France info, efficaces…

                C’est lassant, on l’a déjà dit et fait mille fois, mais il faut le refaire et le re-dire ; et recommencer, encore et encore, à temps et à contre-temps.

                Aux gauchos/trotskos, il faut arracher leur masque de Tartuffes, dénoncer leur hypocrisie, démythifier et démystifier leur pseudo-anti racisme, leur pseudo diversité, leur pseudo différence… qui ne sont que des machines de guerre infernales contre toutes les Nations historiques, les Héritages, les Traditions, les Êtres profonds de nos vieux peuples, de France et d’Europe. Idéologues jusqu’au trognon, incapables de reconnaître leur erreur et d’y renoncer, ils ont remplacé leur défunte idéologie marxiste par une autre : l’anti racisme, qui sera précisément le marxisme du XXI° siècle, selon la fine analyse d’Alain Finkielkraut. Le but restant le même : du passé faire table rase, détruire et démolir tout ce qui est Héritage et Tradition….

                 Au peuple, à qui l’on ment à jet continu, à qui l’on bourre quotidiennement le crâne, et que l’on intoxique à dose aussi massives que journalières, il faut inlassablement expliquer la supercherie de la chose. Et que le soi-disant anti racisme, la soi-disant différence, la soi-disant diversité n’est qu’un piège à double détente, inventé par les révolutionnaires orphelins du marxisme. Dans un premier temps, on laisse entrer une quantité déraisonnable et insensée de personnes étrangères (en France, par exemple, plus de dix millions en trente ans); dans un deuxième temps, on prétend imposer leur reconnaissance en tant que telles. Ce qui aboutit, ni plus ni moins, à la dislocation de la France historique.

                 En quelque sorte, Je te prends ton pays et tu la fermes….

  • Révolution et République, Ecole, Historiquement correct : un débat entre Philippe Nemo et Roland Huraux (3/3)...

    Troisième partie : dénonciation de l’historiquement correct ; ou : les mensonges d’une certaine histoire officielle…..

    F.C. : Philippe Nemo, dans votre livre, vous mettez en cause la conception de la Résistance qui prédomine encore aujourd’hui.

    P.N. : La Résistance et le régime de Vichy sont en effet l’objet de quelque tabous qui ont la vie dure. Deux erreurs sont indéfiniment répétées.

              D’une part que la première vague de Résistance qui a précédé l’entrée du PCF dans l’action aurait été le fait de la gauche, alors qu’elle a plutôt été celui de la droite, voire de l’extrême-droite, et surtout des démocrates-chrétiens. C’est vrai tout autant du personnel de Londres que des résistants de l’intérieur comme Frenay, ou de ces « vichysto-résistants » sur lesquels un livre récent apporte un utile éclairage (« Les Vichysto-résistants de 1940 à nos jours », par Bénédicte Vergez-Chaignon, Perrin).

              Deuxième phénomène tragiquement occulté : la collaboration a été largement le fait d’hommes de gauche,  de « républicains », d’ascendance « 1793 » ! Or on n’accuse que les catholiques, la droite, les anti-communistes.

              Par exemple, on nous rappelle régulièrement que le premier statut des juifs du 3 octobre 1940 a été conçu par des catholiques et des maurrassiens de l’entourage de Pétain, ce qui est vrai. Mais on ne nous dit jamais qu’aussi horrible qu’ait été ce statut, il n’avait pas pour intention de préparer Auschwitz et le génocide, atrocités que les initiateurs de la loi ne pouvaient pas vouloir en 1940, pour la bonne raison qu’ils ne pouvaient même pas l’imaginer ! 

              Ce statut édictait des interdictions professionnelles absolument scandaleuses et indignes, contraires à al tradition française d’égalité devant la loi issue de 1789, mais il n’impliquait ni des persécutions directes ni des expulsions. Dans l’esprit revanchard et étriqué de ses promoteurs, il s’agissait de combattre l’influence des idées radicales-socialistes et franc-maçonnes par une politique culturelle appropriée. Les francs-maçons n’avaient-ils pas eux-mêmes, quelques années auparavant, combattu la catholicisme en interdisant l’accès de l’Enseignement public aux ecclésiastiques, c’est-à-dire en édictant, eux aussi, des interdictions professionnelles ? C’était donc, en un sens, la réponse du berger à la bergère.

              Les horreurs qui ont suivi, à savoir le second statut des juifs, l’ « aryanisation » des biens juifs, la création du Commissariat aux questions juives  avec ses redoutables fichiers, et surtout les rafles et l’expulsion vers les camps de la mort de quelques soixante-quinze mille juifs étrangers ou français, ont été le fait de Darlan et de Laval, deux hommes qu’on peut dire de gauche à certains égards, en tous cas excellents « républicains » et  laïcards  convaincus.

              Laval avait été député socialiste pendant une quinzaine d’années. Bousquet, l’organisateur de la rafle du Vel d’Hiv, était un radical, rédacteur de La Dépêche de Toulouse, et franc-maçon ! Et surtout, les extrémistes de la collaboration avec l’Allemagne, comme Jacques Doriot et Marcel Déat, étaient, l’un, un ancien dirigeant du parti communiste, et l’autre l’ex numéro deux de la SFIO ! Pour lui ; la collaboration avec l’Allemagne anti-capitaliste était naturelle. Il pensait sincèrement que les soldats d’Hitler étaient les continuateurs de l’œuvre des soldats de l’An II….. S’il suggérait de collaborer avec les nazis pour bâtir une nouvelle Europe, c’était non pas en fonction d’idées de droite, mais en raison de son socialisme !

             Il y a donc une grande injustice en même temps qu’une grande confusion intellectuelle dans la manière dont on a raconté toute cette histoire aux Français après la guerre.

    R.H. : Je ne suis pas aussi systématique que vous sur cette période, même si, de fait, l’alliance tactique des gaullistes avec les communistes à partir de 1942, qui est la traduction, à l’échelle de la France, de l’alliance des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’URSS, a permis de désigner de commodes boucs émissaires après la guerre. On a façonné une légende qui fonctionne encore, comme on l’a vu avec l’affaire Guy Môcquet qui identifie la résistance avec le PCF. 

              Le mythe a pris une nouvelle tournure avec Mai 68, où on s’est servi du repoussoir que représentait Vichy pour justifier les dérives libertaires. On oubliait ainsi que certaines idées morales et sociales prônées à Vichy n’étaient pas si éloignées de celles de la Résistance, qui évoque aussi un principe de régénération morale et sociale. Péguy est bien souvent leur référence commune. On trouve une critique radicale de la France parlementaire et décadente des années 30 aussi bien chez les maurrassiens maréchalistes que dans la plupart des mouvements de résistance.          (fin).

  • A propos d'Ingrid Betancourt: Douce France.....

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              C’est une (bonne) leçon, reçue de Montaigne : pourquoi s’épuiser à redire (parfois plus mal, d’ailleurs…) ce qui a déjà été dit, et bien dit, par d’autres ? Ne vaut-il pas mieux -en citant la source, évidemment...- mettre carrément à la portée de celles et ceux qui peut-être n’en auraient pas disposé tel ou tel article pertinent, ou de bonne vulgarisation, qui permet de bien faire le point sur tel ou tel problème ?..... Et, comme La Fontaine, aller "de fleur en fleur, et d'objet en objet" -en l'ocurence d'article en article...- en prenant son bien où on le trouve ?..... 

              Voici, donc, à propos d’Ingrid Betancourt l’excellent article écrit par Alexis Brézet,  en guise d’éditorial, dans Le Figaro Magazine du 11 juillet. Puisqu’il résume parfaitement ce que nous avons-nous-même ressenti face à l’attitude d’Ingrid Betancourt après sa libération, et aux diverses leçons que l’on peut en tirer, nous avons choisi de le reproduire intégralement.  Ce n’est du reste pas la première fois que nous nous permettons de reprendre à notre compte, en quelque sorte, certains propos d’Alexis Brézet.  Celui-ci  s’impose peu à peu, au fil de ses éditoriaux du Figaro Magazine, comme un journaliste talentueux au service d'idées saines. Que demande le Peuple ?

    betancourt5.jpg          On pourrait dire que trop c’est trop. Que le battage médiatique qui, depuis dix jours, fait à Ingrid Betancourt un bruyant cortège d’adulation a quelque chose de ridicule et d’indécent. Après tout, la sénatrice franco-colombienne n’est ni Jeanne d’Arc ni Indira Gandhi. Elle laisse derrière elle, dans la jungle des Farc, des centaines d’autres otages dont on ne parle guère et qui pourtant n’ont pas moins qu’elle droit à notre compassion. Ces larmes, ces beaux discours, ces émissions de télévision… classique et dérisoire tribut de la société du spectacle aux « foule sentimentales ».Voilà ce que l’on pourrait dire si l’on voulait –passion française- jouer les esprits forts jamais dupes de rien.

              Mais non ! De la droite à la gauche, du sommet de l’Etat jusqu’au plus petit village, l’émotion s’exprime, et dure, avec un accent de sincérité qui ne trompe pas. Il y a dans l’incroyable aventure d’Ingrid Betancourt quelque chose qui désarme le sarcasme, qui suspend la dérision. Et qui rend vain tout procès en récupération politique, toute polémique sur le versement d’une éventuelle rançon…..

              C’est ce que Ségolène Royal n’a pas compris. A la lettre, elle avait raison : la France n’est pour rien dans cette libération. Mais elle a eu tort de vouloir gâcher la fête. En cherchant à la droite une mesquine querelle, alors même que Nicolas Sarkozy –heureux et inhabituel scrupule- s’était bien gardé de s’attribuer les lauriers de l’opération, l’ex-candidate socialiste est passée à côté de l’essentiel : Ingrid Betancourt –son histoire, ses gestes, ses mots- nous tend un miroir où la France reconnaît ce qu’elle a de meilleur. Des ressorts oubliés, des valeurs très anciennes, des vertus un peu désuètes en apparence, mais dont l’écho résonne d’autant plus profondément dans notre imaginaire qu’elles sont rarement exprimées.

              Sur son visage rayonnant, ce que les français ont lu, c’est l’amour d’une fille pour sa mère, d’une mère pour ses enfants. Et l’amour aussi, sur les visages de Yolanda, Mélanie et Lorenzo, que rien n’a découragés. Quand l’époque inflige au modèle familial traditionnel, les bouleversements que l’on sait, les retrouvailles de cette famille « moderne » (Ingrid est séparée du père de ses enfants) pèsent leur poids de symboles : si les liens qui unissent cette famille-là ont été plus forts que la folie de l’Histoire, pourquoi les familles « ordinaires » ne sauraient-elles pas se retrouver par-delà les aléas de la vie ?

              C’est le courage, aussi, d’une femme qui, durant les 2321 jours qu’a duré sa détention, n’a jamais renoncé, malgré les épreuves physiques et l es souffrances psychologiques. Une femme qui, dans les jours de doute, a su puiser dans la solidarité absolue qui l’unissait à ses compagnons d’infortune la force de redresser la tête et de résister. Dans la France de 2008, où tant de souffrance morales prospèrent à l’ombre de tant de confort matériel, où la dictature de l’argent émousse parfois jusqu’au plus élémentaire réflexe de fraternité, comment cet exemple n’aurait-il pas alimenté une sourde nostalgie ?

              Ce que les français ont vu, c’est la foi –incongrue pour l’époque- de cette catholique qui n’a pas craint de s’agenouiller sur le tarmac pour rendre grâce à Dieu et qui, chapelet de fortune au poignet, multiplie depuis les démonstrations de ferveur sous l’œil un peu interloqué de nos responsables politiques. « La femme de foi –écrit Max Gallo- parle à un vieux fond chrétien. Sa force spirituelle touche la sensibilité de chacun. » En ces temps synonymes pour beaucoup d’incertitude sinon de désarroi, ce témoignage d’espérance pouvait-il ne pas émouvoir ceux qui croient au ciel comme ceux qui n’y croient pas ?

              C’est, enfin, cet aveu de patriotisme tranquille, inattendu dans la bouche de celle en qui l’on s’était habitué à voir la « Madone de Bogota ». « Ma douce France » ! Depuis combien de temps avions-nous entendu ces mots-là ? Quel homme politique, quel intellectuel, quel chef d’entreprise, quel syndicaliste aurait osé les prononcer ?

              « Beaucoup d’internationalisme –a dit Jaurès- ramène à la patrie ». Il aura fallu qu’une Franco-Colombienne, pétrie d’universalisme, d’éducation très cosmopolite, rêve notre pays depuis sa prison pour que les français redécouvrent –car ils le savaient déjà- que la France est douce en dépit des maux qui l’accablent, qu’elle peut être grande, et qu’il est permis de l’aimer.   

  • Refus de nationalité pour ”port de burqa”...

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              Sur le site d'AOL, le 18 juillet, on pouvait lire un petit article consacré -dans la rubrique "Actualités"- au récent refus de nationalité opposé à une marocaine.

              Celle-ci portait en effet la burqa d'une façon ostentatoire, manifestant une "pratique radicale de la religion incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d'égalité des sexes" (dixit le Conseil d'Etat).

                  L'article en question n'apportait en réalité rien de bien nouveau sur le sujet. Son seul "mérite" était en fait de rendre compte de certaines réactions de femmes musulmanes "d'une cité populaire de Saint-Denis". Et que pensent ces femmes ? Eh bien, majoritairement, elles sont contre ce refus. Et elles expliquent sans sourciller que, si pour elles mêmes elles n'ont pas fait le choix de la burqa, elles ne voient pas pourquoi on interdirait ce vêtement à d'autres. Le Conseil d'Etat est pour elles "à côté de la plaque" (merci pour lui...). Une certaine Hasna déclare, mi révoltée, mi désabusée: "c'est tellement pas ça !...", dans un style qui -n'en doutons pas- fera date dans l'histoire des Lettres françaises. "C'est une question de libre choix" renchérit même une certaine Malika....

                  Fort bien, n'en jetez plus, on a compris. En somme, pour ces personnes, les immigrés sont parfaitement fondés à se transporter avec armes et bagages dans un autre pays (la France en l'ocurrence) et à imposer à ce nouveau pays leurs moeurs, traditions et coutumes, sans se soucier le moins du monde de ce que pensent les autochtones. Elles invoquent, pour cela, le sacro-saint "libre choix".

                  Mais notre "libre choix" à nous, y ont-elles pensé, ne fût-ce qu'un instant ?

                  C'est au nom de ce "libre choix" que nous répondrons à "ces femmes d'une cité populaire de Saint-Denis" que nous ne voulons pas de burqa chez nous, et que -comme du reste la quasi unanimité de celles et ceux qui se sont exprimés sur le sujet- nous approuvons tout à fait la récente décision du Conseil d'Etat -qui n'est pas du tout "à côté de la plaque", selon nous...-

                   Et pourquoi ne voulons-nous pas de burqa ? Pas plus que d'excision, de charia, de polygamie ou autre.... ? Tout simplement parce que ces choses nous sont étrangères, étrangères à nos moeurs, à notre mentalité, à notre Histoire.... 

                   On remarquera -nous l'espérons- que nous ne nous référons en rien à de quelconques raisonnements, à l'on ne sait trop quelle(s) théorie(s), pour affirmer clairement et calmement cela. Qu'avons-nous, en effet, besoin d'idéologie(s), pour dire que nous sommes ce que nous sommes, et que nous voulons le rester. Sans que cela signifie le moins du monde de la haine ou du mépris pour les autres cultures.

                   Nous sommes des empiriques et des pragmatiques, pas des idéologues. Et nous constatons simplement que la France est située en Europe et pas en Asie ou en Afrique: cela ne veut pas dire que nous n'aimons pas l'Afrique ou l'Asie, cela veut simplement dire que la France est géographiquement située en Europe. Qu'elle est un peuple blanc (cela ne signifie pas qu'elle est supérieure ou inférieure: cela signifie simplement qu'elle est un peuple blanc). Que ses origines philosophiques et culturelles sont gréco-latines (cela ne veut pas dire que nous ignorons ou méprisons les autres cultures du monde: cela veut simplement dire que nos origines sont gréco-latines). Et que spirituellement nous sommes chrétiens (cela ne veut pas dire que nous méprisons les autres religions, cela veut simplement dire que nous sommes chrétiens...).         

                   On le voit, et il est fondamental qu'on le sache bien, nous ne plaçons donc pas le débat sur le plan des idéologies: nous n'avons pas envie d'être ni racistes ni anti-racistes; nous constatons, un point c'est tout. Sans aucune arrière-pensée, sans aucun jugements de valeurs. Nous constatons simplement ce que nous sommes, et nous n'en concevons ni gloire ni honte: nous recevons un héritage, et c'est tout. Et nous n'avons pas besoin, pour affirmer cette simple constatation, tirée de l'observation du réel, de prendre parti dans un débat biaisé et oiseux, qui n'est pas le nôtre.

                   Nous avons suffisamment expliqué pourquoi nous n'étions pas racistes (1) pour n'avoir pas besoin d'épouser la cause des pseudo anti-racistes: nous refusons tout simplement d'entrer dans un débat piégé entre tenants du racisme ou de l'anti-racisme; car ce débat, ce combat n'est pas le nôtre. Notre combat c'est la défense de l'identité française, non pas parce qu'elle est -ou serait- supérieure aux autres, mais parceque c'est la nôtre, tout simplement, et qu'elle nous convient, et que nous ne souhaitons pas en changer.

                   A la différence des révolutionnaires, nous n'avons pas de message universel à transmettre à l'Homme universel, qui n'existe pas et que nul n'a jamais rencontré ni ne rencontrera jamais; notre seul messsage est: nous sommes ce que nous sommes, et nous voulons le rester. Comme on dit: point barre!.....

    (1); voir les deux notes "Le piège du racisme" et "Pourquoi nous ne sommes pas racistes", dans la Catégorie "Anti racisme: la grande mystification".

  • Tout ce qui est Racines est bon...: Au Divin Caïus Julius, à qui nous devons tant !

                  Dans une actualité parfois bien pénible, il est des coupures heureuses, comme des sortes d'entr'actes, qui nous permettent de nous évader pendant quelques instants du tumulte et du fracas du monde, pour nous ramener.... tout simplement à l'essentiel: à nos racines, à nos Traditions, à notre Histoire. A notre Être profond. A notre Identité.

                  C'est ce qui vient de se passer avec la découverte, en Arles, d'un extraordinaire buste de Jules César.....

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              "Ce buste en marbre du fondateur de la cité romaine d'Arles constitue la plus ancienne représentation aujourd'hui connue de César", estime le Ministère de la Culture. "Typique de la série des portraits réalistes d'époque républicaine (calvitie, traits dus à l'âge...), il date sans doute de la création de la ville d'Arles en 46 avant Jésus-Christ", a déclaré l'archéologue Luc Long, qui a dirigé les fouilles sur le site sous-marin (le buste a en effet été trouvé dans le Rhône).

              "J'émets l'hypothèse que le buste de César a été précipité dans le fleuve après son assassinat, car il ne faisait pas bon alors être considéré comme un de ses partisans.", ajoute Luc Long. L'intérêt de cette découverte est, évidemment, immense: à Rome, on ne trouve pas de statues de César datant de son vivant : elles sont toutes posthumes..... Et ce que le portrait perd en pompe, en majesté, en "vérité officielle" (mais empruntée, menteuse et trompeuse...), il le gagne, et au centuple, en vérité, en humanité.

              Voici donc une image fidèle de ce "divin Jules" à qui nous, Français, nous devons tant ! Comment mieux lui rendre hommage -un hommage bien faible, certes, eu égard à ce qu'il nous a apporté: nous ne serons jamais que des débiteurs...- comment mieux lui rendre hommage, donc, qu'en redisant notre gratitude à Rome, et à l'action civilisatrice qu'elle a conduite chez nous, et qui commence précisément  par et avec Jules César. Parce qu'il fut, lui, Caïus Julius, à l'origine de cette rencontre entre la Gaule et la Romanité, il illustre parfaitement cette pensée de Saint Exupéry: "L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre...".

              Une première fois, Rome nous avait sauvé des Cimbres et des Teutons par la victoire de Marius sur ces peuplades barbares, exterminées par lui, en Provence. Cinquante ans après, et neveu par alliance du grand Marius, César, en installant définitivement la Romanité en Gaule, a "permis" notre avenir, il a "permis" à la Gaule de devenir cette France dont la Culture et la Civilisation devaient un jour "étonner le monde" (Jean Dutourd).....

              Gratitude, donc, et reconnaissance, telles que les a parfaitement exprimées Jacques Bainville, dans les premières lignes du premier chapitre de son Histoire de France, "Pendant cinq cents ans, la Gaule partage la vie de Rome" ?

              ....."À qui devons-nous notre civilisation? À quoi devons-nous d'être ce que nous sommes? À la conquête des Romains. Et cette conquête, elle eût échoué, elle se fût faite plus tard, dans des conditions différentes, peut-être moins bonnes, si les Gaulois n'avaient été divisés entre eux et perdus par leur anarchie. Les campagnes de César furent grandement facilitées par les jalousies et les rivalités des tribus. Et ces tribus étaient nombreuses : plus tard, l'administration d'Auguste ne reconnut pas moins de soixante nations ou cités. À aucun moment, même sous le noble Vercingétorix, la Gaule ne parvint à présenter un front vraiment uni, mais seulement des coalitions. Rome trouva toujours, par exemple chez les Rèmes (de Reims) et chez les Eduens de la Saône, des sympathies ou des intelligences. La guerre civile, le grand vice gaulois, livra le pays aux Romains. Un gouvernement informe, instable, une organisation politique primitive, balancée entre la démocratie et l'oligarchie : ainsi furent rendus vains les efforts de la Gaule pour défendre son indépendance.

              Les Français n'ont jamais renié l'alouette gauloise et le soulèvement national dont Vercingétorix fut l'âme nous donne encore de la fierté. Les Gaulois avaient le tempérament militaire. Jadis, leurs expéditions et leurs migrations les avaient conduits à travers l'Europe, jusqu'en Asie Mineure. Ils avaient fait trembler Rome, où ils étaient entrés en vainqueurs. Sans vertus militaires, un peuple ne subsiste pas; elles ne suffisent pas à le faire subsister. Les Gaulois ont transmis ces vertus à leurs successeurs. L'héroïsme de Vercingétorix et de ses alliés n'a pas été perdu : il a été comme une semence. Mais il était impossible que Vercingétorix triomphât et c'eût été un malheur s'il avait triomphé.

              Au moment où le chef gaulois fut mis à mort après le triomphe de César (51 avant l'ère chrétienne), aucune comparaison n'était possible entre la civilisation romaine et cette pauvre civilisation gauloise, qui ne connaissait même pas l'écriture, dont la religion était restée aux sacrifices humains. À cette conquête, nous devons presque tout. Elle fut rude : César avait été cruel, impitoyable. La civilisation a été imposée à nos ancêtres par le fer et par le feu et elle a été payée par beaucoup de sang. Elle nous a été apportée par la violence. Si nous sommes devenus des civilisés supérieurs, si nous avons eu, sur les autres peuples, une avance considérable, c'est à la force que nous le devons.

              Les Gaulois ne devaient pas tarder à reconnaître que cette force avait été bienfaisante. Ils avaient le don de l'assimilation, une aptitude naturelle à recevoir la civilisation gréco-latine qui, par Marseille et le Narbonnais, avait commencé à les pénétrer. Jamais colonisation n'a été plus heureuse, n'a porté plus de beaux fruits, que celle des Romains en Gaule. D'autres colonisateurs ont détruit les peuples conquis. Ou bien les vaincus, repliés sur eux-mêmes, ont vécu à l'écart des vainqueurs. Cent ans après César, la fusion était presque accomplie et des Gaulois entraient au Sénat romain."